Feverish game, indelible Game | ft. Cerseï
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Skarithra n'avait pas pris de décision. Ou peut-être celle-ci était-elle déjà prise, avant même que la question ne s'impose. Elle avait accouru, une fois. Elle accourait, encore. Seulement, cette simple idée la révulsa. Elle aurait souhaité partir, loin, aussi loin que le vent. Elle aurait souhaité avoir le courage, avoir la force, de l'abandonner, de la délaisser, de l'oublier. Elle aurait souhaité ne pas faire preuve de compassion, ni de chagrin, ni de tendresse. Elle aurait souhaité être sans vergogne, glaciale, éternelle solitaire. Ainsi, peut-être, aurait-elle pris ce bateau, qui l'attendait au port, le lendemain. Ainsi, peut-être, aurait-elle seulement entrevu son départ, l'aurait-elle espéré, l'aurait appréhender. Mais pas une seule fois sa volonté ne vrilla. Pas une seule fois le doute ne sema la discorde en sa petite âme. Elle avait voué son âme à la mauvaise personne, sans nulle hésitation. Mais elle l'avait vouée. Et elle ne pouvait s'en défaire. C'était donc cela, l'amour, le véritable ? Etait-ce plus fort encore, plus puissant, plus profond ? Rien n'aurait pu lui prouver le contraire, pas même milles autres femmes infiniment amoureuses. A cet instant, elle savait que Cerseï était celle qu'elle avait toujours aimée. Celle qu'elle aimerait toujours. La seule. L'unique. Et, même armée de toute l'ardeur du monde, elle ne pouvait lui faire ses adieux. Elle ne pouvait vivre sans elle. L'idée qu'elle appartienne au même univers, au même continent, ne suffisait plus à son myocarde gangrené. Elle se désirait auprès d'elle. Elle se voyait, auprès d'elle. Pour toujours. Jusqu'à la fin de sa vie. Et que son âme se fige, dans le néant, avec pour seule image celle de Cerseï Lannister. Son amie. Son alliée. L'amour de sa vie. La raison de son existence.
Ainsi, peut-être, était-ce pour cela, qu'elle avait séché ses larmes, tard, cette nuit. Car elle n'avait plus en elle quelconque identité. Elle était à Cerseï, comme elle était aux Sept Dieux, comme elle était au Soleil, comme elle était aux Cieux. Skarithra n'existait que par Elle. L'oxygène de Skarithra était son souffle chaleureux, son bonheur était son sourire fabuleux, et son être, son être était son pas langoureux. Et elle savait, que sans Cerseï à ses côtés, elle laisserait la terre couvrir ses linceuls, et qu'elle partirait rejoindre son aïeul, sans objection. Ainsi était Skarithra. Sa demeure serait la demeure de Cerseï. Et son air, serait irrévocablement le sien.
Elle pleura, longuement, lorsque le Lune vint briller parmi les étoiles. Ce n'était pas là le chagrin, qui la consumait, c'était cette évidence, qui la mutilait. C'était cette réalité, qui la poignardait. Et même lorsque la servante vint la trouver, pour savoir si elle était encore là, elle ne retint pas ses sanglots. Et lorsque l'astre rouge se leva sur un nouveau jour, elle contempla son levé, et chérit sa couleur, la teinte des Lannister. Dans une autre vie, peut-être aurait-elle fait partie des leurs. Et dans son coeur, entre ses ventricules, une poigne l'enserra doucement. Elle se souvenait, cet homme, ce grand homme, qui lui avait un jour dit : « Veilles sur elle, si je ne reviens pas. » Et c'était ce qu'elle avait fait. Elle avait honoré sa promesse. Et l'honorerait encore, à jamais. Elle se mit à rire, doucement. « Tu ne m'avais pas dit que cela serait si dur. Tu ne m'avais pas dit que tu me donnerais en héritage, cette tâche qu'est de l'aimer. » Elle inspira. Elle pleura, de nouveau. Et elle posa une main au creux de ses reins. Comme s'il était là, comme si, de là où il pouvait bien être, il la contemplait, furtivement. « Je ne te décevrai pas, Jaime Lannister. »
Lorsqu'elle arpenta les jardins de la cité, aux aurores, et qu'elle en sentit les parfums, elle tenta de trouver ce repenti qu'elle cherchait depuis des jours. Peut-être était-il ici, parmi les roses. Et lorsque la servante refit son apparition, elle sourit, plus pour elle-même. Cerseï était là, dans son dos, sur ses pas. « Je n'ai pas encore pris ma décision. » Lui dit-elle de lui transmettre. La pauvre enfant devait mourir, sous le joug de la Reine des Lannisters. Mais elle s'en fichait éperdument. Aujourd'hui, elle irait la trouver, et lui ferait part de son choix, elle-même. Ce ne serait guère une esclave qui lui confierait tel secret. Mais elle n'était pas encore prête. Elle ne le fut pas avant le début de l'après-midi, alors que les chevaliers partaient faire leur ronde, alors que les gardes entamaient leurs cent pas, alors que les femmes riaient aux éclats devant leur thé. Elle prit tout le temps du monde, à s'y rendre, comme si elle expiait tout péché, avant de simplement ouvrir la porte. Et lorsqu'elle la vit, son coeur se rétracta, bondit, se propagea en tout son être. Tout ce qu'il s'était passé lui avait presque fait oublié à quel point elle pouvait l'aimer. Elle l'observa, quelques secondes, alors que le soleil baignait sa silhouette. Elle ne répondit pas à sa trame colérique, qui visait certainement autrui. Elle sourit, simplement. Car elle était heureuse, de la voir, finalement. Malgré tout. Il en serait toujours ainsi, malgré tout, malgré... absolument tout. « Je suis là, Cerseï. »
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Cersei avait veillé toute la nuit. Elle n'avait que très peu dormi malgré les recommandations de sa domestique. Mais, peu lui importait. Elle attendait patiemment, le corps aux aguets, comme un chien qui surveillerait le retour de son Maître. Elle se fustigea longuement entre les parois étriquées de sa chambrée. Et elle pleura tout autant. « Du vin », qu'elle avait répété une bonne partie de la nuit. Du vin, pour ne pas sommeiller de peur de ne plus rien avoir à son réveil. Du vin, pour noyer ce pèle-même d'émotions qu'elle ne parvenait pas encore à saisir. Du vin, toujours plus de vin pour ne pas se retrouver seule face à elle-même. Et elle avait tourné en rond tel un félin entre les barreaux de sa cage. Elle avait tourné en rond en priant une force divine à laquelle elle ne croyait plus vraiment. « Elle est encore là, elle se repose » était venue lui confier la jeune femme qu'elle avait expressément chargé d'épier son amie. Alors, Cersei s'était finalement installée sur la terrasse. Elle avait contemplé le jour poindre timidement. Et elle s'était lamentée de plus bel, ne prenant pas garde au regard perplexe qui la considérait sans comprendre. Cela avait duré jusqu'au levé du soleil. Et, chaque fois que la servante s'en était revenue pour l'assurer de sa présence, Cersei n'avait pu que geindre de soulagement et d'appréhension. Que ferait-elle si, pour finir, Skarithra se décidait à la quitter ? Mais elle s'était efforcée de chasser cette possibilité. Cette réalité ne lui était pas concevable.
« Elle m'a chargé d'un message... » Cersei avait arqué un sourcil réprobateur lorsque la jeune femme lui était revenue. Cela faisait des heures, maintenant, qu'elle la contraignait à suivre discrètement les allers-et-venus de Skarithra. Mais sa furtivité fut visiblement un échec cuisant. Et, si Cersei s'était montrée particulièrement amorphe jusque là, c'est la colère qui surpassait désormais tout le reste. « Comment a-t-elle pu te délivrer une requête si tu te trouvais en retrait !? » Son interlocutrice baissa les yeux. Tout son être tremblait d'horreur et d'anticipation. « Elle... elle n'a pas encore pris sa... » Mais Cersei ne voulut pas en entendre davantage. Elle balaya l'air d'une main agacée, le regard noir d'une terreur plus féroce encore que la sienne. « Que fais-tu encore ici ? », brailla-t-elle sans ménagement aucun, « Retrouve-la ! Retourne tout Hautjardin s'il le faut. Mais retrouve-la et cesse de perdre du temps inutilement ! » Et la jeune servante se détourna bien vite, tel un chien que l'on aurait réprimandé, la queue entre les jambes. Cersei passa une main sur ses traits fatigués. Elle se devait de tout faire elle-même ! Pourtant, ce n'était pas la lune qu'elle quémandait. Du moins, selon elle. En vérité, ce qu'elle lui avait demandé n'entrait pas dans ses fonctions. Seulement, elle n'en avait cure. Sa détermination était plus grande encore que la raison qui, timidement, lui rappelait qu'elle en faisait peut-être trop.
Immobile face à l'horizon, Cersei comptait désormais les heures. Les mains jointes en une prière silencieuse, elle attendait que l'on ne vienne l'avertir de son départ. Parce que Skarithra s'envolerait, elle le savait. Elle n'y eut aucune larme après cette triste certitude. Il n'y eut qu'un incroyable vide dans lequel elle se laissa sombrer sans broncher. La porte grinça dans son dos. Mais elle ne se retourna pas. Elle soupira, simplement, les nerfs au bord de l'implosion. « Alors ?! », intima-t-elle. Seulement, ce ne fut pas la voix de sa domestique qui fit écho à la sienne. Et Cersei écarquilla les yeux. Était-ce possible ? Ou devenait-elle inexorablement folle ? Alors, elle fit volte-face. Elle fit volte-face et son cœur détonna dans sa cage-thoracique. Elle ne dit rien. Son visage était grave. Et ses prunelles, elles, suintaient encore de cette horrible nuit. Elle releva légèrement sa robe, juste le temps de se précipiter vers elle. Il n'y avait plus aucune cohérence dans le nœud que tissaient ses songes. Et, elle ne fut pas encline à se contenir lorsqu'elle retrouva cette proximité qui lui était familière. Alors sa bouche vint percuter la sienne. Le baiser n'était pas tendre. Il était tremblant d'une terreur à peine contenue. Il était acharné, manié par les vestiges d'une colère effrayée. Puis, ce fut sa paume qui rencontra, à son tour, son minois. L'impact résonna dans la chambrée silencieuse, tandis qu'elle lui offrait un regard voilé d'émotions vives. « Ne me refais plus jamais cela ! »
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Cerseï avait eu peur. Skarithra le sentait, dans son regard, lorsqu'elle se retourna doucement vers elle. Ses yeux reflétaient sa détresse passée, sa détresse désormais éteinte. On aurait dit que la Dame de l'Ouest revenait d'une guerre, sans être sûre de revenir vivante. Skarithra se demanda même, si Cerseï n'avait pas eu tel comportement, vis à vis de son jumeau, autrefois. Mais ce n'était pas là l'important. Elle joignit les mains devant elle, alors qu'elle lui offrait un sourire léger. Bien sûr qu'elle était là. Elle le serait toujours, quoi qu'il advienne. Mais elle avait bel et bien conscience que sa Maîtresse l'ignorait. Skarithra le lui disait souvent, et pourtant, cette idée n'était pas encore encrée en elle. Le baiser lui percuta les lèvres, et elle ne put que l'accueillir, complètement abasourdie. Avait-elle eu si peur que cela ? Ne lui avait-elle pas demandé, d'ailleurs, de ne plus jamais entreprendre tel rapprochement ? Skarithra n'osa pas poser la question. Elle ne chercha pas réellement à comprendre, non plus, ce qui se tramait en son amie. Elle se contenta de sourire, légèrement, puis de bondir, lorsque la gifle lui érafla la joue. Bouche entrouverte et main sur sa plaie, Skarithra fronça les sourcils, peu encline à ce genre de démonstration. Méritait-elle réellement une gifle ? Non, certainement pas. C'était là la seule manière que connaissait Cerseï, pour lui offrir quelques émotions. Skarithra lui rendit donc son coup, et pencha doucement la tête, en un sourire amusé. « Ne m'oblige plus à le refaire, dans ce cas. »
Elle ne s'écarta pas. Si cette proximité lui avait été interdite, ce n'était pas elle qui l'avait instaurée à ce moment précis. Sans prendre en compte sa gifle précédente, elle posa doucement ses doigts sous son menton, et l'obligea à la fixer, un instant. Elle chercha longuement dans son regard, quelque chose, quelqu'un. Elle ne lui fit pas part de ses remarques personnelles. Elle ne lui dit pas, par exemple, qu'elle voyait fort bien que son amie avait pleuré, et n'avait pas dormi. « Tu empestes le vin. » Elle avait bu, et ça, c'était indéniable. Elle rit, doucement. Pas de son état, non, mais de tout ce qu'il s'était produit, pour qu'elles en arrivent à là. « Et tu as certainement traumatisé tes pauvres servantes, ou devrais-je dire, tes pauvres espionnes. » Et elle rit, encore. Elle avait ri, de cette servante, qui n'avait pu se dissimuler bien longtemps à son regard. Skarithra avait pris un plaisir fou à se rendre compte, peu à peu, que Cerseï mettait tout en oeuvre pour connaître son emplacement exact. Jusqu'à ressentir ce besoin incommensurable de retrouver cette femme que qu'elle aimait. Elle caressa doucement l'arête de sa mâchoire, de son pouce, et expira profondément de bien-être. « J'ai dit au capitaine de mettre les voiles. » Alors, et sans se préoccuper, cette fois-ci, de ce que pouvait en dire Cerseï, elle s'approcha d'elle, et déposa un baiser sur ses lèvres. « Je ne partirai pas. »
Elle aussi, avait eu peur, la nuit dernière, alors qu'elle bouclait tous ses bagages. Mais il y avait eu peu de temps, avant qu'elle ne change naturellement d'avis. Elle ne regretta aucunement. Car ce simple échange avec Cerseï Lannister, la rendait heureuse d'avoir pris cette décision. « Mais, souviens-toi de ta promesse. » Elle encra son regard au sien, et elle savait, fort bien, que Cerseï comprenait où elle voulait en venir. « Nous ne devrons plus être seules. » Pendant un temps, longtemps, peut-être toujours, finalement. Cela était nécessaire : preuve en était, leur position actuelle. Elle se pinça les lèvres, et s'approcha encore d'elle dans l'espoir de l'embrasser, mais... elle recula, finalement. La Lannister lui avait demandé quelque chose, et Skarithra tenterait vainement de le mettre en place. Tant pis, si cela la faisait souffrir. Tant pis, si elle en perdait leur précieuse amitié. Car elles ne pourraient plus, non, parler une seule fois en privé. « Jamais. » Lui susurra-t-elle. Elles s'empêcheraient tout faux pas. Elles se mettraient en sécurité. A ces mots, Skarithra souhaita reculer, s'écarter d'elle, une fois pour toute. Mais ses jambes ne lui obéirent pas. Il était si difficile, de renoncer, d'abandonner. Il le fallait, pourtant... « Fais-les demander, avant que tout ceci ne tourne à la catastrophe. » Elle lui chuchota encore. Car elle savait, pertinemment, que seule une servante, ou un garde, pouvait encore les séparer, de sa simple présence.
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Elle l'avait giflé. C'était idiot. Mais Cersei ne savait pas se dire. Alors elle laissait sa fougue parler pour elle. Elle aurait pu tout simplement lui dire qu'elle était heureuse. Qu'en cet instant précis, il n'y avait plus rien qui comptait. Elle aurait pu lui dire que cette alliance ne lui pesait plus sur l'âme. Qu'elle ne s'en était pas allée et que cela suffisait à apaiser le moindre de ses maux. Pourtant, elle n'ouvrit pas la bouche. Elle contempla simplement cette femme qui, doucement, se faisait un lit en son sein. Cersei avait eu peur, c'était indéniable. Et cela se lisait sur ses traits épuisés. Elle avait compté les secondes. Elle avait écouté le glas qui lui sonnait son heure. Elle avait regardé le monde sommeiller, puis s'éveiller sans qu'il ne s'inquiète de ses enfants. Elle avait assisté aux premiers piaillements de l'univers. Et elle était restée impuissante, l'échine courbée, en attente du glaive qui viendrait enfin lui déchirer le corsage. Alors, oui, elle l'avait giflé pour tout cela. Elle l'avait giflé car elle était incapable de gérer l'effusion qu'elle éprouvait à son égard. Elle l'avait giflé car elle avait une importance qu'elle n'oserait jamais lui exprimer. Le coup lui fut rendu. Et bien que surprise, Cersei ne put s'empêcher de lui sourire en retour, une main délicatement posée contre sa joue engourdie. Finalement, elles ne savaient faire que cela: s'embrasser, s'embraser, puis se heurter. C'était leur credo, leur manière de s'apprendre. Et, Cersei se surprenait encore à apprécier cela.
Elle ne chercha pas à la fuir, cette fois-ci. Même lorsqu'elle s'approcha davantage. Même lorsqu'elle l'obligea à relever la tête. Elle plongea simplement ses grands yeux tirés dans les siens. Cette contiguïté l'enfermait dans un étau délicieux. Et, elle dut se faire violence pour ne pas s'y abandonner complètement. Qu'il était suave de la sentir auprès d'elle après toute cette agitation ! Cersei papillonna des cils, légèrement embarrassée par son observation. Elle avait bu. Skarithra l'avait souvent querellé pour cela. Mais elle ne s'en excusa pas. Cersei était humaine, finalement. Et, comme toute personne, elle possédait ses failles. « Elles sont idiotes », souffla-t-elle dans un rictus pourtant fautif. Maintenant que l'orage s'effaçait, la Dame se sentait bien honteuse d'avoir fais cela. Elle aurait retourné la Cité. Elle se serait probablement mise en danger, bêtement, pour la retrouver. Ses lèvres s'entrouvrirent sur un aveu qu'elle ne prononça pas. Mais l'important était là, dans ce souffle fébrile qui, secrètement, lui murmurait toute la peur qui l'avait submergé. Cersei trembla contre cette bouche qui vint l'embrasser à nouveau. Elle ne se défila pas. Elle avait compris qu'elle ne pourrait plus lui échapper. Alors, elle gémit paresseusement, là, contre elle, lorsqu'elle lui délivra enfin sa décision. Elle ne partirait pas. Cela suffit à balayer ces longues heures d'insomnie.
Elle aurait aimé la sentir en elle après tout ce gâchis. Elle aurait aimé qu'elle la saisisse, qu'elle lui murmure, encore et encore, qu'elle ne l'abandonnerait pas. Elle en tremblotait, explicitement, comme le ferait une jeune épouse face à son mari. Mais, Cersei avait fais une promesse. Et Dieu, qu'il était difficile de s'y tenir ! « Jamais », répéta-t-elle à son tour. Une minute encore, elle resta suspendue à ses grands yeux qui, silencieusement, l'intimaient de ne pas trop s'éloigner. Elle inspira profondément, espérant naïvement que cela lui donnerait le courage nécessaire, mais en vain. Cersei ne se recula toujours pas. Elle priait les Dieux dans son tourment. Elle les accusait. « Je ne les appellerais pas. » Pourtant, elle se détourna d'elle. Les mains jointes et l'échine courbée, elle contemplait un point qui n'avait d'existence que pour elle. « Peut-être... pourrions-nous essayer d'être ensemble sans... » Elle dodelina de la tête. « Je les appellerais si besoin est. » Et elle s'en convainquit, naïvement, tout en sachant qu'elle ne le ferait pas. « Je dois essayer des tenues. Nous avons un banquet dans trois jours et, il me faut être parfaite. » Pour Olenna. Pour Loras. Mais elle ne le précisa pas. Skarithra le savait. Et elle sourit, sans y concéder, simplement pour récupérer sa vie là où elle l'avait laissé quelques jours plus tôt. Peut-être qu'agir naturellement suffirait à panser leurs blessures. Cersei dénoua les lacets qui emprisonnaient son buste et, tout en croisant le regard réprobateur de son amie, gloussa nerveusement. « Peut-être serait-il préférable que je.. » Et elle se camoufla derrière le paravent qui trônait là, les joues rouges et le ventre noué.
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