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[FB] Un démon sur mer (ft Desmera)

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Un démon sur mer

An 299



Desmera & Hobber


Hobber rampait dans la neige, celle-ci s’aplatissait sous son poids et se tassait moelleusement. Un lit confortable s'il n'avait pas été si froid. Les assauts glacés du vent qui le harcelait sans relâche depuis son arrivée lui meurtris sait toutes ses blessures. Chaque entaille était tiraillée par le froid. Un arbre large se défaisait de son lourd manteau sous les yeux de Hobber, par paquets entiers la neige s'écrasait par terre, le bieffois était à bout de force et ce temps semblable à une perpétuelle tempête de neige menaçait de lui ôter toute énergie et espoir. Son souffle ne soulevait même plus une chaude vapeur en rencontrant l'air, ses yeux injectés de sang fixaient cet arbre contre lequel il allait pouvoir s'abriter pour la nuit qui avançait. Hobber émit un petit soupir d'aise lorsque son dos se retrouva reposé sur les écorces de l'arbre, il n'en était déjà plus à exiger quoi que ce soit. Il se recouvrit avec son ample manteau de fourrure qu'il avait trouvé gisant dans les quelques débris de son navire qui avaient suivi sa dérive.  Depuis combien de temps était-il là ? Quand est-ce qu'il avait vu un de ses hommes pour la dernière fois ? Ses yeux se fermèrent et plusieurs heures s'écoulèrent. Alors que son corps baignait dans la nuit noire, Hobber fut réveillé par des hurlements. Des cris, lointains, d'êtres torturés par leur déchéance, d'hommes qui déchirent toute leur humanité. Un frisson de terreur parcourut son échine. Au fond, perdu dans cette forêt inconnue, des pleurs de bébé se retentirent, très loin. Pourtant l'écho parvenait jusqu'à lui, bourdonnait autour de ses oreilles et se mit à résonner dans sa tête. Puis, lancinant, un cri de femme terrorisé et désespéré s'éleva. Et le bébé se tut. Dans le noir complet, des yeux rouges l'épiaient et des grognements sortaient des fourrés ; la main serrée sur son poignard, Hobber semblait prêt à se défendre, mais sa respiration trahissait sa peur. Soudainement, une douleur surgit. Elle venait de sa cicatrice parfaitement millimétrée sur son thorax et qu'il avait découvert en se réveillant sur la plage. Les jours passant elle s' était assombrie. Sur quelques centimètres, une croix de peau, noire, s'étendait au dessus de son cœur. Mais là, elle le brûlait et le faisait hurler, pourtant une voix calme et profonde en sortait et couvrait ses cris. La voix caverneuse disait simplement: «Tu es mort. Mort. Mort. Tu es mort.» Et Hobber de se débattre en vociférant encore plus fort, les mains sur les oreilles pour ne plus entendre cette voix.

- AAAAAAH ! fit Hobber en se redressant dans sa cabine, tout en sueur.
- Terre en vue capitaine ! déclara son second, qui était entré au moment où son supérieur s'agitait dans ses draps.
- Très bien Rod', hissez un drapeau blanc sur le mat principal, je vous rejoins sur le pont, répondit le capitaine Redwyne en se levant. Je ne tiens pas à ce que La Treille envoie des navires nous couler après tout ce voyage
- Ce sera fait monsieur, rétorqua Rodwell en ouvrant la porte. Juste avant de franchir celle-ci, il se retourna, inquiet. Toujours vos cauchemars, c'est ça ?
Hobber caressa sa barbe rousse hirsute, ses cheveux étaient tenus par une sorte de chignon tout à fait rudimentaire sur l'arrière de son crane. Il s'équipa de ses petites protections en cuir et de son manteau, son épée des confins du monde crantée sur une partie à sa ceinture. L'air de la mer frappa ses narines lorsqu'il gagna le pont avec sa troupe de survivants. Qu'autant de ses hommes aient survécu relevait du miracle, tout était expliqué dans les feuilles d'un épais livre sur le bureau de sa cabine. Et tout y resterait, toutes ces choses vues survivraient dans l'esprit de ces guerriers et dans leurs quelques proches dignes de confiance. Et dans ce livre. Son second, Rodwell, était à la barre et Hobber, à côté de lui, pouvait apercevoir sa belle île. La Treille le voyait revenir, sur ce navire de commerce ibbénien. Un doute l'envahit soudainement, car plusieurs questions se posaient à lui désormais, sur l'avenir de son équipage, leur place dans la société en revenant d'entre les morts. Hobber ne savait pas si ces hommes avec qui il avait frôlé la mort maintes fois resteraient fidèles les uns envers les autres, il ne savait pas non plus si on lui permettrait de garder le Nefer, son vaisseau. Enfin il ne savait pas si sa famille allait l'accepter. Le plus dur restait pour lui l'éventualité de se confronter à son propre tombeau dans la crypte familial. Deux choses lui parurent insupportables en y pensant, ce fut que les siens aient pleuré dessus, ou alors qu'il n'y aient pas pleuré. Quel égoïste, il faisait. Son père était peut-être mort aujourd'hui, alors son frère à la tête de la famille l'accueillerait sûrement avec des flèches. Et sa sœur adorée, peut-être mariée et loin ne lui serait d'aucun secours. Il aviserait en temps voulu. Deux navires de la flotte Redwyne, rentrant de patrouille, se placèrent de part et d'autre du Nefer pour l'escorter jusqu'au port de commerce. Chaque homme de l'équipage appréhendait la distance de la terre qui rétrécissait comme l'élan avant un saut dans le vide, car aucun ne savait ce qui l'attendait.

Une fois arrivé au port, Hobber descendit en laissant à son second le loisir de décharger le matériel et les marchandises volées. Lui ne gardait qu'un sac avec ses effets personnels, il reviendrait plus tard. Un vieux garde, bedonnant l'aborda sur le quai avec une sorte de registre et un regard suspicieux rivé sur les marchandises qui descendaient sur la terre ferme.
- Nom du navire ?
- Le Nefer.
- Votre identité ?
- Hobber Redwyne... enfin Ser Hobber Redwyne.
Le visage du vieux garde se tordit sous cette annonce. Une moue énervée se dessina sur sa face, il avait le sentiment qu'on se moquait de lui en évoquant ainsi une telle tragédie.
- Ne te fous pas de moi mon gars, le fils Redwyne est mort, il est parti par la mer et...
- ... et il vous revient par la mer. Gros Tom.
Hobber esquissa un sourire mélancolique en lisant la stupeur dans le regard de son interlocuteur. Plus jeune, Hobber était très réputé dans la marine de sa famille, et de sur ses terres en général. Il pouvait discuter avec n'importe quel badaud sans condescendance et retenir son histoire. Être proche de son peuple pour un membre de la famille régnante qui ne touchera pas au pouvoir, c'est le premier des devoirs. Et l'éloignement ne l'autorise pas à y déroger.
- Mais comment...
- La chance et... et ces gars derrière moi, il désigna du pouce son l'équipage dans son dos, une main bienveillante sur l'épaule de Gros Tom, et un sourire mélancolique sur ses lèvres. Allez laisse moi passer, et sois sympa avec mes hommes, ça fait cinq ans qu'ils sont plus revenus, les embête pas trop... Ah ! et salue ton fils de ma part.
- J'en ai deux maintenant !
- Et tu ne m'envoies pas de faire-part ?! cria Hobber à son attention en marchant jusqu'à un cheval. Il donna quelques pièces au garçon à côté. Tu viendras jusqu'au château des Redwyne et je te rendrai ton cheval.

Le chevalier claqua les flancs de sa monture et partit au galop. Le sol de ses terres lui avait manqué, l'odeur du raisin, l'herbe fraîche : le sol de ses ancêtres. Elles étaient loin les forêts lugubres, les steppes caillouteuses et les étendues de neige. La forteresse de sa famille apparaissait peu à peu sous yeux. Quelques plantes grimpantes montaient sur les murailles, le long du chemin quelques paysans revenant des vignes se figeaient. Ser Hobber était rentré. Il s'arrêta sur le pont-levis. La herse était levée et il s'engouffra dessous au galop jusqu'à pénétrer dans la cour. Il tourna dans cette-dernière, au trot, jusqu'à ce qu'un garde, au visage poupon, vint l'arrêter.
- Qui êtes-vous ? Que faîtes-vous ici ?
- Vous demandez l'identité et les intentions des inconnus après qu'ils sont entrés dans le château vous ? remarqua Hobber en descendant du cheval. Chapeau la formation. Je suis Hobber Redwyne et je reviens vivre ici, enfin si mon cher frère Horas n'a pas transformé ma chambre en maison de passe.
- Hob...Hobber Redwyne... mes excuses monseigneur, bafouilla le jeune soldat.
- Bien, conclut Hobber qui gardait sa contenance pour l'instant. Visiblement Paxter était encore en vie puisque sa manière de parler de Horas n'avait soulevé aucune résistance du garde, il pouvait en déduire qu'il n'était donc toujours pas lord. Dis moi, ma sœur Desmera est elle encore ici ?
Le garde se mit à rougir, et à baisser la tête. Soit sa chère sœur était morte, soit elle n'était plus à La Treille, ou alors dernière option elle était toujours là mais était désormais une magnifique jeune femme?
- Euhm..euh... elle est là ser Hobber.
- Tu peux la chercher je te prie ? s'enquit le rouquin alors que son cœur commençait à palpiter à l'idée des retrouvailles. Il allait retrouver sa bien-aimée sœur. Sa main se posa sur sa cicatrice qui le brûlait à nouveau. Seul dans cette cour, Hobber se courba en avant pour reprendre son souffle, une main sur son thorax, une autre sur un genou, alors que sa tête commençait à tourner à mesure que la voix y résonnait. Après quelques faibles râles, un peu rauques, il se redressa et la vit. Sa soeur. Elle était magnifique et le jeune homme s'en voulut de ne pas avoir attendu pour avoir le souffle coupé.

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Un simple rayon de soleil, minuscule pour un œil aiguisé, pénétrant dans la pénombre, se faufila à la lisière mal fermée de la tenture de ma chambre. Sa chaleur rampa jusqu'au pied de mon lit, remontant sa lumière à mesure de son avancée, chauffant avec douceur ma peau à sa rencontre. Une de mes jambes découverte était une proie facile pour un tel prédateur, rien ne pouvait lui échapper. Enfin il se posa sur mes paupières, transperçant la fine membrane recouvrant mes yeux qui se mirent à papillonner pour échapper à cet agresseur intempestif. Rien ni fit, je m'éveillais doucement alors que le jour pointait son nez, rejetant doucement les draps mes pas se portèrent vers les fautifs et les ouvrirent fermement. Devant moi s'étendaient nos vignes, fruits de notre réputation, notre héritage, la faible luminosité m'informait qu'il était encore très tôt, peu serait éveillés dans le château. J'ignorais comment elle pouvait faire ça mais Elmire était déjà là lorsque je me retournais.

"- Vous avez un soucis lady Desmera ?
- Nullement. Aide moi à me préparer s'il te plait." lui intimais-je. Il était rare qu'un membre d'une noble famille fasse preuve de politesse envers ceux qui travaillait pour eux, il m'était pourtant impossible de ne pas l'être avec la personne qui s'occupait de moi depuis si longtemps. Elle était, un peu, un membre de la famille. Elle était la seule à le mériter, je respectais certes le reste de nos sujets mais aucun n'avait droit à ce traitement de faveur. Elle se mit au travail, brossant soigneusement ma chevelure, les relevant avec soin en un chignon élégant d'où s'échappaient quelques mèches en apparence rebelle, elles le deviendraient à mesure que la journée s'étireraient. Mes longues balades quotidiennes ne se prêtaient pas à une tenue mesurée, le vent balayait souvent les chemins empruntés. Le choix de ma tenue fut plus délicat, rien n'était prévu pour aujourd'hui, Horas ne recevait personne et devait passer la journée avec père à parcourir la Treille pour être au contact de son peuple. Une tâche ingrate selon lui, je ne parvenais pas à comprendre les raisons qui le poussaient à ne pas s'impliquer davantage auprès de ses sujets. Ils étaient son avenir, sans eux nos terres seraient aussi infertile que le Val d'Arryn, pourtant il ne pouvait s'empêcher de se moquer ouvertement d'eux. Il me faudrait lui faire comprendre la nécessité d'être proche de ceux qu'il va diriger mais pour l'heure la journée m'appartenait. J'étais pourtant hésitante sur le simple choix d'une robe, un étrange pressentiment me poussant à choisir une tenue peu adaptée à la marche qui faisait mon quotidien.

Elmire leva un œil septique mais resta muette lorsque je lui présentais cette magnifique robe blanche et lilas que grand-mère Olenna m'avait offerte, véritable invitation à la découverte de mes trésors avait-elle avoué. Elle m'aida à la passer, la douceur du tissa caressant chaque parcelle de ma peau, épousant les courbes de mon corps, le dévoilant et le cachant tour à tour. Mes bras restaient nus tandis que deux larges bandes de tissus recouvraient ma poitrine, laissant voir la délicatesse de leur naissance, s'entrecroisant dans mon dos. Ma taille était cintrée, aurais-je eu la peau plus foncée qu'ont aurait pu la voir au travers, tandis que mes jambes, touchant à peine le tissu, se perdaient dans le dégradé de lilas aussi semblable que la couleur de notre raisin. Ainsi vêtue je vis exactement la beauté fatale décrite par grand-mère, si tentée que la séduction était un jeu auquel j'aurais voulu jouer.

Mère fut des plus surprises lorsque je me présentais à ses côtés pour partager son repas matinal.

"- Bonjour ma petite Desme
- Bonjour mère
- Ta grand-mère a eu raison en m'écrivant lors de ta dernière visite à Hautjardin, lança-t-elle. Une visite qui remontait à presque 8 lunes, depuis que j'avais fait le choix de conseiller Horas sans qu'il ne le soupçonne réellement.
- A quel sujet ? lui répondis-je tandis que je prenais un petit pain tout chaud, rappelant instantanément à ma mémoire ceux que nous dévorions enfants. Je les avais toujours préféré chaud, à peine sorti du four, lorsque leurs arômes venaient chatouiller mes narines.
- Margeary et toi, vous vous ressemblez plus que vous ne voulez l'admettre. Cette tenue en est la preuve, tu t'éveilles enfin
- Mère je vous arrête tout de suite, il ne s'agit que d'une simple robe
- Non ma chère enfant, tu n'as jamais eu la volonté de dévoiler un peu de ta beauté, je suis simplement heureuse que tu le fasses aujourd'hui. Il est simplement dommage que personne n'en profite."

Je préférais me taire fasse à un tel discours, depuis mon dernier anniversaire la question de me trouver un époux devenait primordiale pour cette femme merveilleuse. Nos discussions à ce sujet menait inlassablement au même résultat à son grand désespoir, chacune campait sur ses positions. Nous finîmes le repas dans ce silence délicat caractéristique de nos matinées, je m'attendais à la voir prendre le chemin de ses appartements mais elle m'annonça vouloir accompagner les hommes de la famille, me laissant ainsi la charge du château pour la journée. Je lui promis de la rejoindre avant leur départ, avant d'aller m'atteler à ma correspondance, Abigaëlle, je l'avais délaissée depuis quelques temps, je devais me faire pardonner.

Une heure s'écoula ainsi, laissant le temps à la terre de la Treille de s'échauffer, au vent de s'engouffrer dans les arbres, les montures étaient prêtes au départ, je compris les paroles de mère lorsque je surpris certains chevaliers lorgner dans ma direction. Il me suffit d'un regard pour les rappeler à l'ordre, je n'avais nullement l'intention d'attirer qui que ce soit. J'embrassais père, promettant qu'un excellent diner les attendrait à leur retour, conseillant à Horas de faire preuve d'humilité. Une fois partis, je fis de même seule. Personne n'oserait s'attaquer à la dernière née de lord Paxter sur ses propres terres, tout le monde me connaissait, me voyait parcourir les terres jour après jour. Je laissais mes envies de guider vers les falaises, non loin du château, là où l'océan venait s'écraser pourtant aujourd'hui la mer était paisible, elle berçait délicatement les rochers en contrebas. Mon regard se porta sur le port un peu plus loin où des bateaux venaient d'arriver, puis plus loin, là où l'océan se confondait avec le ciel, là où Hobber était parti. Cette pensée me coupa le souffle, j'évitais aussi souvent que possible de penser à lui, je ne voulais pas imaginer la vie qui aurait été la sienne s'il n'avait pas pris la mer, s'il avait choisi de rester près de nous. Je ne pouvais et ne voulais pas y songer, cela faisait trop mal, ravivant le trou béant dans mon cœur. J'inspirais profondément, laissant une brise légère s’enrouler autour de mon cou, soulevant les quelques mèches sans effort, m'intimant à reprendre mes esprits.

Des pas de courses attirèrent mon attention, me retournant je vis un chevalier venir à mon encontre. A ma hauteur, je reconnu Aurèle, jeune chevalier au regard onyx, rougissant à chacune de mes apparitions, pourtant son teint était aussi blême que la mort, agrandissant une angoisse sous-jacente. Un drame venait de surgir, voilà pourquoi j'avais songé à Hobber, une tragédie venait de se produire. Il eut du mal à reprendre son souffle. "Parlez maintenant !" ais-je hurlé. "Votre frère..." Par les Sept qu'était-il arrivé à Horas ? "- Il est de retour. - De retour ?" L'incompréhension était à son paroxysme, pourquoi ce chevalier venait me faire part du retour de Horas, sans nos parents. Une main s'agrippa à mon cœur, le serrant de toutes ses forces. "Ser Hobber, ma lady." Une marque rougie s'étira alors sur la joue couleur lait de mon interlocuteur, je ne réagis que lorsque ma main m'élança fortement. Je venais de lui administrer une gifle mais il ne s'en formalisa pas, continuant son discours. "Il est dans la cour". Je ne l'écoutais déjà plus, mes bras avaient retroussé mes jupons, mes jambes se mirent en mouvment plus vélocement que mon esprit ne parvenaient à intégrer l'information. Je courrais aussi vite que je le pouvais, avant que l'espoir que viennent de nouveau s'engouffrer dans le trou de mon cœur, dans cette cavité si profonde que j'ignorais si je pourrais m'en sortir s'il s'agissait d'un mensonge. Je pénétrais dans l'enceinte du château et me stoppais net.

Devant moi, plié en deux, se tenait un homme aux vêtements en lambeaux, tout du moins une bonne partie d'entre eux, aux cheveux aussi sales que les mendiants de Villevieille, à la peau aussi tannée qu'un travailleur des champs pourtant lorsqu'il se releva, son regard azur me transperça de part en part. C'était impossible, il était mort. Nous lui avions offert une sépulture, nous l'avions pleuré. Délicatement je m'approchais, si je rêvais, je ne voulais pas me réveiller, pas tout de suite, je voulais savoir qui était cet homme. Ses cheveux relevés étaient longs, sa barbe était celle des hommes mûrs qui avaient vu le monde, qui avaient ne s'étaient pas arrêtés pour plaire à une quelconque femme. Je levais la main comme pour toucher mon rêve du bout des doigts mais ne les posaient pas sur lui, j'avais trop peur de me tromper. Etait-ce vraiment lui ? Etais-ce vraiment mon frère ? Ses mains m'empoignèrent rapidement, mon corps se calant au sien, son visage s'engouffrant dans mon cou tandis que ses bras s'enroulèrent autour de moi. Je ne le repoussais pas, ni l'enlaçais à mon tour. J'étais prostrée, cette étreinte était trop familière à mon corps, elle était le miroir de celle qu'il m'avait donné des années à son retour de Hautjardin. "Hob'... Hobber ?" Enfin ma langue avait retrouvé son usage. Il s'éloigna, me regarda intensément, essuya une larme s'étant échappé de mes yeux. "Si tu es un rêve, ne me réveille pas, je t'en supplie."
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Un démon sur mer

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Desmera & Hobber


Hobber avait le cœur léger sur l'instant. Collé à sa sœur, voilà des années qu'il n'avait eu le bonheur d'une étreinte affectueuse et sincère. Son cœur s'était allégé instantanément mais en même temps la culpabilité planait au-dessus de lui. Si elle lui avait causé autant de chagrin à disparaître pendant des années, en lui infligeant la torture de devoir assister à ses funérailles, nul doute que les retrouvailles auraient été plus houleuses. Les yeux fermés, le miraculé humait la chevelure de sa petite Desmera. Il avait l'impression d'avoir subi des horreurs durant plusieurs années, dans l'unique but de savourer cette douceur fraternelle. Et, sur le moment, il avait l'impression que ça avait valu le coup. Délicatement, ses mains rugueuses enserrèrent le délicat visage de la jeune Redwyne, et ses lèvres vinrent tendrement embrasser son front. Il recula de quelques pas, gardant précieusement sa main gauche dans les siennes. Elle semblait si frêle calée entre ses deux paluches grossières, avilies par des tâches peu nobles. Un nuage passa devant le soleil et plongea la cour dans la pénombre.
- Lorsque tu te réveilleras je serai toujours là Desmera, je te le promets.
Ses yeux se tournèrent vers le ciel avant de se baisser vers Desmera. Ce n'était plus elle, un autre visage était à sa place, celui d'une femme qui criait alors que quelqu'un lui coupait la gorge. C'est soudain plusieurs scènes qui revinrent le hanter. Une famille autour d'un feu dans la neige, où les parents poignardaient leurs mômes car leur vie était un enfer et leur avenir encore pire. C'est la vue d'un de ses compagnons se faire décapiter sous ses yeux par un barbare, un autre se faire bouffer par les loups après avoir eu les jambes sectionnées dans un combat. C'est aussi la vue de ce tout jeune marin qui avait fui ses parents à Braavos et qu'il avait emmené dans son périple. Il le voit, il le voit dans une cellule en face de lui se faire violer par ses geôliers. Surtout, il se voit ne rien faire pour l'aider. Brusquement, il reprit ses esprits, ses pensées et son regard s'étaient perdus dans le vide, comme s'il s'était absenté de son corps ou que quelque chose de terrible l'avait pétrifié à l'extérieur et l'agitait furieusement à l'intérieur. Puis il vint tapoter tendrement le dos de la main de Desmera pour la rassurer après ce moment d'absence.
- Pardonne moi.. je.. je suis épuisé. Je sais que je dois faire peur là mais...hm... tu pourrais me faire entrer ? Il faut que je trouve quelques vêtements propres et quelques restes à dévaliser dans le garde-manger. Je crève de faim...

Il retourna à son cheval et prit les baluchons qui étaient sur la selle avant de revenir vers sa soeur. Elle dégageait une aura de sérénité, d'assurance, comme si elle était capable de protéger quelqu'un par sa simple présence. Quiconque d'équilibré la voyait, avait envie de se placer sous son la protection de son bouclier. Et Hobber, malgré toutes ses aventures qui l'avaient endurcies, ne dérogeait pas à la règle.
- Tu es seule ? Où sont père et mère ? Et... Horas ?
Prononcer ce nom lui écorchait la bouche, encore aujourd'hui. A ce jour Hobber ne le jalousait plus pour son titre, il haïssait simplement sa personne. Peut-être avait-il changé qui sait. Au fond il ne le pensait pas et ne le souhaitait pas, car secrètement, il voulait montrer que deux jumeaux, après des années à être confondues, étaient bel et bien dissociables. Tous les muscles du capitaine étaient douloureux à chaque pas qu'il faisait ; le retour dans le hall d'entrée ne soulevait aucune réjouissance, une simple mélancolie. Des tableaux et des blasons familiaux : de belles décorations qui représentaient une vie qu'il ne reverrait jamais plus. Avant ces choses l'émerveillaient, désormais elles étaient fades, c'est avec tout un pan de son héritage que Hobber semblait avoir rompu.
- Alors, ma chère sœur, raconte moi tout ce qui s'est passé depuis le début de mon... voyage ? s'enquit le rouquin en marchant vers les cuisines. Je suis persuadé que père n'a d'yeux que pour toi désormais ! Enfin c'était déjà le cas avant mon départ. En revanche, je suis sûr d'une autre chose c'est que père a besoin de toi pour pallier aux lacunes de notre frère, à moins que celui-ci ne se soit révélé être un homme brillant depuis le temps. Il sourit à sa soeur, pour une fois son regard retrouva sa malice d'antan. C'est une simple supposition induite par le fait que tu sois encore dans notre demeure, ce qui me fait me dire que père n'est pas pressé de te voir partir, malgré les pressions quotidiennes qu'il doit subir de mère qui te cherchait un époux alors que tu n'étais même pas née.

Les cuisines s'ouvrirent, et hormis un laquais qui passait le balais et qui ne tarda pas à déguerpir comme s'il avait vu la mort droit dans les yeux. Hobber s'agaça un peu d'ailleurs et le fit savoir à sa petite sœur.
- Décidément, il suffit d'un rien à ces gens pour s'effaroucher. Je fais si peur que ça ? Je suis quand même beaucoup plus séduisant qu'avant, faudrait voir à pas l'oublier quand même, plaisanta le chevalier en guenilles, à la barbe mal taillée. Il trouva quelques restes froids de dinde, une miche de pain et quelques tomates. L'aventurier jeta tout cela dans une assiette et se vautra à une table qu'utilise le personnel pour manger avant le service après avoir posé son épée gagnée en duel au bout du monde. Elle n'était pas comme celle que faisaient les forgerons ici, elle était à double tranchant et une arête était crantée sur un quart jusqu'à la garde ce qui lui permettait de déchirer tout ce qu'elle rencontrait, le cuir, la peau... Affamé Hobber se jeta sur la nourriture, avalant une tomate et de la dinde en poussant un gémissement de plaisir. Pendant toute la traversée du retour, son estomac avait crié famine, et même avant. Lorsque son regard croisa la silhouette raffiné de sa soeur, Hobber se sentit idiot et honteux à lui montrer un tel spectacle de sauvage.
- Pardonne moi Desmera, j'aurais dû te proposer quelque chose à becter... ou me tenir comme un humain et pas comme un animal. Je t'en prie assieds-toi, je veux profiter du temps qu'il me reste seul avec toi avant que tous les autres ne viennent me poser des questions. Alors comment se portent l'île et le Bief, tu as réussi à te faire un petit nom déjà ? Je t'en prie parle moi, dis moi des choses réjouissantes, ou d'autres moins réjouissantes tant que tu me parles... tu m'as tellement manqué.
Hobber planta sa petite fourchette dans un morceau de blanc de dinde et la porta à ses lèvres, sa main libre se serra sur son cœur et sur la douleur brûlante qui en émanait fréquemment. Il grogna un peu avala la viande pour faire passer cette sensation désagréable qui rongeait son thorax depuis son naufrage

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Cette étreinte, si courte en apparence, ne me suffisait pas. Mon esprit s'était perdu dans les méandres de mes souvenirs, à la conjoncture de mon enfance heureuse et de la jeune femme qui avait du grandir sans ses bras, sans ses paroles réconfortantes. J'avais besoin de réponses, qu'il m'explique toutes ses années de silence, les raisons pour lesquelles mes, non nos parents avaient du enterrer un cercueil vide, les raisons pour lesquelles j'avais du grandir sans son soutien, sans sa précense à mes cotés. Les mots moururent au franchissement de la barrière buccale quand mes mains calleuses effleurèrent ma peau, que ses lèvres sèches se posèrent sur moi. Le temps des explications viendraient bien assez tôt, il me fallait profiter de chaque instant avant qu'il ne soit trop accaparer pour rester seul à mes côtés, avant que le rigide Paxter ne cherche à profiter de ce retour inattendu. Sa voix transperça le calme qui nous avait envahi, son intonation se rappela à ma mémoire, acceptant ce qu'il disait, remontant à la surface notre dernière conversation, d'une époque si lointaine qu'elle me paraissait irréelle. Nous étions dans les allées de Hautjardin, nous promenant en toute quiétude, conscients que nous n'allions pas nous revoir de sitôt. Mon éducation, devenue primordiale pour mère, m'obligeait à résider chez les Tyrell, je ne pouvais plus résider à ma guise à la Treille. Hobber avait fait un autre choix, tout aussi capital, devenant le capitaine de son propre navire, les flots allaient devenir sa demeure, la mer sa compagne. Il serait rare le temps où tout deux pourrons déambuler sans véritable but ensemble. Nous avions discuter de nos attentes, futiles rêves enfantin, de celle que j'étais. Cette intonation véhiculait aussi une sorte de douleur, petit trémolo à peine perceptible pour celui qui ne saurait observé, ou ne le voudrait. Mes nombreuses heures à observer en toute discrétion les nombreux invités de Hautjardin m'avait apporté l'expérience nécessaire pour déceler les petites expressions fugaces passant sur ce visage buriné par le soleil. Mon imagination prenait peut-être le pas sur la réalité, pourtant sa promesse me laissait un goût amer. Fut un temps où j'aurais pris sa parole pour acquise, elle ne pouvait plus être prise pour vérité, ou peut-être savait-il que l'Etranger pouvait lui faire rompre cette promesse un jour ou l'autre.

Je me laissais aller à la douce sensation qu'elle me procurais, au bonheur de le savoir de retour, je bénissais la mer de me l'avoir ramené, d'avoir offert une nouvelle chance à notre famille d'être heureuse et en paix. Je l'observais, cherchant à graver tous les détails qui avaient changé chez lui. Sa peau aurait pu faire palir bien des dorniens tant elle transpirait de chaleur, ce qui me choqua le plus fut la taille de sa barbe, lui mangeant la moitié du visage, le rendant plus sauvage. Il était toujours aussi grand, sans doute moins que dans mes souvenirs, la faute à ces années où je m'étais transformée en cette jeune femme lui faisant face. Une aura émanait de lui dont j'ignorais la cause, se transformant alors qu'il s'échappait de ma présence. Perdu dans ses pensées, j'avais tout loisir de poursuivre mon analyse, ses vêtements avaient connu des jours meilleurs, rien n'aurait pu faire croire qu'un noble se tenait devant moi tant il était différent. Dans mon esprit il ressemblait plus à un fer-né qu'à un bieffois. Lorsqu'un éclat de douleur transperça ses pupilles j'eus conscience que ces instants d'absence seraient légions tant qu'il n'aurait pas exorciser ce qui le faisait souffrir. J'oscillais entre mon envie de le réconforter, comme on le faisait avec de jeunes enfants, et mon incompréhension de la raison lui faisant connaitre un tel tourment. De nouveau des questions fusèrent dans mon esprit sans qu'aucune ne prennent le pas sur les autres tant chacune avait son importance. Etait-ce réellement le moment pour apprendre ce qu'il était devenu durant les cinq dernières années ? Je doutais fortement être capable d'endurer ses révélations seule. J'accédais à sa requête, bien que de retour il était autant un étranger qu'un Dornien en terre du Nord. Il n'était plus chez lui depuis longtemps, autant rester à ces côtés s'il désirait. J'agrippais son bras, le menant vers l'intérieur, pénétrant le château. Mon frère adoré aurait besoin d'un bon bain pour retrouver une allure respectable mais pour l'heure je préférais lui remplir l'estomac, qui savait depuis combien de temps il n'avait pas eu un repas correct. Aussi empruntais-je le couloir perpendiculaire à celui menant aux appartements de la famille pour rejoindre les cuisines. La rumeur avait fait le tour du château, chaque personne que nous croisions ne pouvait s'empêcher de dévisager l'homme pendu à mon bras, la fureur passagère de mon regard les faisaient fuir promptement. Je n'étais pas la seule à avoir quelques interrogations, tant de questions le taraudaient, je le laissais faire, consciente qu'il nous faudrait converser à un moment donné. Nous devions être plus posés, il me fallait maitriser mes émotions ou elles prendraient le pas sur mes envies, et les larmes couleraient aussi surement que notre vin était le meilleur de tous les royaumes. Je savais garder un masque en permanence, ne laissant transparaitre que ce qu'il était possible à une jeune lady d'être, néanmoins lui ne connaissais pas cette facette de moi. Il allait vite le découvrir.

Le regardant se moquer de lui-même, souriant à pleines dents, je fus ravie de constater qu'il avait su garder ce trait de caractère toutefois il avait parfaitement raison, tous voyaient en lui un fantôme du passé. Tous avaient du supporter les nombreux mois de deuil de notre famille, les crises de larmes de mère. Aussi avais-je veillé par mon attitude à ce que personne ne lui rappelle qu'il avait été trop longtemps absent. Il déambula autour des marmites, fouillant de quoi se sustanter. Attablé devant son poulet ou un quelconque reste de volaille, je réprimais une once de répugnance face à ses pertes de manière mais qu'aurais-je pu faire, après tout il n'avait pas participé aux mondanités de ce monde depuis une éternité. Il sembla se rappeler de ma présence, du lieu où il se trouvait, je repris contenance. Il était temps désormais. "Elmire", hurlais-je dans le couloir, sachant parfaitement que la septa m'entendrait dans le mutisme des dédalles de notre demeure. J'attrapais une coupe, l'emplit de vin, consciente de l'observation tacite qu'il entretenait, puis une assiette dans laquelle je glissais quelques morceaux de viande froide, avant de m'attabler face à mon ainé. "Il doit effectivement se trouver un charmant et séduit homme derrière toute cette crasse. Je te réserve donc ma réponse quand tu auras pris un bain." lui dis-je en lui tirant la langue. "Je ne suis pas si seule tu sais. Horas devait parcourir nos terres en compagnie de père, pour aller à la rencontre de nos sujets. Ils sont partis ce matin, mère a choisi de les accompagner, elle avait besoin d'air. Sinon tu nous aurais trouver toutes deux au domaine. Peut-être même en pleine dispute autour d'une éventuelle union. Sur ce point tu as parfaitement raison, mère voudrait me voir épouser un homme au plus vite avant et je la cite que ma beauté ne se fane aussi rapidement que les roses de son enfance. Néanmoins j'ai effectivement l'appui de père, je suis revenue de Hautjardin depuis 8 lunes pour prendre soin de nos affaires. Notre idiot de frère n'est pas aussi aimé de nos sujets que père le voudrait, il ne s'implique pas assez et est doté d'une prétention sans borne. Tandis que chacune de mes apparitions succitent bien des éloges auprès de tous." lui avouais-je alors qu'il buvait mes paroles autant que le vin. Elmire nous interrompit. "Lady ?" Me retournant vers elle, je pus voir le dégoût sur son visage, son nez retroussé marquant clairement sa désapprobation face à la présence de Hobber dans la cuisine plutôt que dans un bain d'eau chaude. Devant elle se tenait le parfait contraste, Hobber tout de guenilles, à l'odeur douteuse et à la propreté tout aussi équivoque tandis que j'étais tout son opposé. A cette table nous étions l'ombre et la lumière, sorte de contrefaçon de l'existence, analogie ambigue de la mort et la vie. Cette vision dans ses yeux me fit comprendre qu'une toilette serait indispensable avant les retrouvailles avec le reste de Redwyne. Mes prochaines paroles poussera la réalité encore plus en avant, mais la confrontation devrait avoir lieu tôt ou tard. "Fais mandater des hommes pour aller chercher Lord Paxter, Ser Horas et Lady Mina au plus vite. Qu'ils les fassent revenir sous n'importe quel prétexte, précise leur de tenir leurs langues sinon ils auront à faire à moi. - Bien." Je constatais qu'elle était toujours présente. "Autre chose ? - Je voudrais seulement dire que je suis heureuse de votre retour Ser, vous nous avez manqué." avoua-t-elle avant de s'éclipser. Elmire aussi avait pleuré la perte de Hobber, elle l'avait connu avant même ma naissance, je culpabilisais de ne pas avoir pris le temps de la prévenir personnellement, trop occupée à ma propre personne, à la joie que j'éprouvais. Je reportais mon attention à l'homme me faisant face.

"Le Bief se porte merveilleusement bien, nos cousins de Hautjardin font prospérer le royaume avec une aisance qui leur est propre. Certaines choses ont quelques peu changé, tu seras ravi d'apprendre que Garlan n'est plus coeur à prendre. Il est marié à Leonette Fossevoie, tout le mondre scrute désormais le ventre plat de la jeune épouse. Sauf grand-mère, elle cherche assidument une alliance de premier ordre pour Margeary, ainsi que pour Loras bien que ce dernier ne soit pas du même avis. Tante Alerie a perdu toute prérogative sur la future union de sa fille, une vraie tragédie pour elle selon mère, il ne lui reste plus que l'union de l'héritier pour compenser. Mais Willos est concentré sur la bonne place du Bief dans les alliances se tissant à la Cour pour songer à prendre épouse." Je bus quelques gorgées et avalait une nouvelle bouchée de volaille, lui laissant le temps d'assimiler ce début d'informations, mais il semblait encore dans ses pensées. Il me fallait lui faire revenir à la réalité, je savais parfaitement comment. "Ta petite protégée est devenue aussi forte que les résineux composant la forêt de Bois Doré. Abigaelle vit désormais à Hautjardin, faisant le bonheur des Rowan. Elle n'y loge pas comme ce fut mon cas, elle y a élu demeure en devenant la suivante et confidente de Margeary."
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