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Le maître et l'apprenti ( Tywin )

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Le maître et l'apprenti

   
«  Lune 12, semaine 4 an 298 »

   


   
Port-Réal

   Port-Réal, une citée au passé inspirant prestige, gloire et renommée. La citadelle dorée que je l'appelle. Elle surplombent les quartiers les plus démunis et appauvris mais elle continue de croître, s'enrichir et d'embellir au fil des journées. L'air y est pourtant nauséabond, ceux qui n'ont pas l'habitude de s'y rendre peuvent en témoigner. Il y a de tout dans les ruelles de notre capitale, nobles, soldatesque, marchands, voleurs, roturiers et prostituées. Cette enceinte, ces couloirs, ce septuaire et ces grandes allées pavées ne peuvent cacher la misère qui ne prend même plus la peine de se terrer. Si la lumière surplombent les murailles, le dôme sacré et le palais royal il met en évidence aussi les bas fonds de culpucier. Je suis devenu garde royal car cela me semblait être le chemin qui m'était tracé. Auprès d'un jeune frère qui ne cesse d'admirer mon parcours il y a quelque chose chez moi qui ne peut être comblé. Mon devoir auprès de la famille royale est un honneur que beaucoup ne peuvent se targuer d'avoir un jour effleuré que par de simples pensées. C'est à la fois un prestige considérable pour ma famille, pour mon frère aîné et notre père récemment décédé. Je ne peux pas envisager de fuir mes responsabilités. Je sais pourtant que dans l'Ouest la lignée est en proie à un mal qui le ronge depuis plusieurs jours, semaines, mois et peut être des années. C'est drôle quand on y pense, plus jeune je ne perdais pas une occasion de vouloir briller. J'ai été récompensé et pourtant je n'ai jamais accomplit quoique se soit pour ma petite personne. J'ai toujours suivit le sens commun, servir les miens et notre roi.

Aussi piètre que serait la tâche que l'on me demanderait, je l'accomplirai sans me défausser. L'armure que je porte me donne des allures de statue de marbre figé devant cette foutue porte. Cette armature massive qui recèle bien des mystères, secrets et du sang auquel je dois veiller. Jour et nuit le donjon rouge est un labyrinthe que je connais dans les moindres de ses recoins. Je ne me sent pourtant pas plus chez moi qu'il y a plusieurs années. La volonté d'un père est une chose à laquelle j'ai toujours été dévoué. Le destin est-il entrain de m'arracher à mon foyer ? Peut être bien oui, chevaucher de part et d'autres de Westeros, protéger la famille royale dans son intégralité, combattre et mourir si il le faut pour y parvenir. Et tout cela pourquoi finalement ? Une page à l'enluminure magnifiée d'une écriture sainte sur laquelle serait apposée à jamais mon nom. Mon tour de garde est bientôt terminé, mes pensés sont trop envahissante pour l'étroitesse de mon crâne et de ma simplicité à vouloir m'exprimer. J'ai envie d'hurler. J'aimerai défaire cette toge blanche qui fait tant rêver auquel je suis indissociablement attaché. J'aime ma patrie, ma famille et l'ordre dans lequel j'ai toujours cru être lié et voué à servir. Aujourd'hui les dernières nouvelles que nous avons reçu de Crakehall me chagrinent. Je sert le pommeau d'or de mon épée en acier valyrien avec tellement de force et de nervosité. Mon avenir si flamboyant n'avait rien de reluisant quand l'on pense avoir échoué. Je garde un faciès inexpressif et renfrogné. Je ressemble de plus en plus à ce morceau de caillou sculpté dans une moue irrésistiblement entrain de se faire chier.

Suis-je trop violent dans mes propos ? Je crains que cela ne soit qu'une infime partie de ce qu'il y a de plus virulent en moi. On ne peut pas me blâmer pour ce que je fais, on ne peut qu'admirer et craindre la position d'un être aussi calme et qui pourtant renferme une bête sauvage prêt à empaler la première cible qui lui est désignée. Dans cette colère refoulée pourtant un homme interpelle ma curiosité. Les journées si banales soient-elles parfois apportent soudainement un attrait particulier. Il ne fait aucun doute sur ce que j'aperçois au loin et déjà mon frère de la garde vint pour me remplacer. Je soulève le heaume que je porte sur mon crâne le plaçant sur mon côté. Impassible et fier je n'exprime qu'une bref inspiration avant de suivre les pas de la personnalité. Ce n'est pas n'importe quel individu, je l'aurais reconnu entre milles et j'avais presque le souffle coupé à notre dernière entrevue. Je traversais un vestibule, longeant le mur et coupant à travers un couloir pour rejoindre le vieille homme qui m'avait beaucoup apprit à mes débuts. Je n'étais qu'une brute insouciante, un nom au cul bordé d'une couronne de lauriers. J'étais jeune, impulsif et peu discipliné. « Lord Tywin quelle bonne surprise de vous voir entre ses murs aujourd'hui. » Déclarais-je alors que je le saluais avec le plus grand respect qu'il m'était donné d'accomplir auprès du Lannister le plus riche, le plus intelligent et sûrement le plus puissant de notre ère. Mes pupilles s'étaient illuminées d'une flamme que je n'avais plus l'habitude d'arborer. Voilà l'homme qui m'avait tant apprit et donné. « C'est un honneur de pouvoir vous croiser à nouveau. Quel bon vent vous amène à Port-Réal monseigneur ? » Déclarais-je enthousiasmé par revoir ce visage fermé et pourtant qui était à mes yeux le plus familier que j'avais pu côtoyer.   

   

   
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Le Maître et l'Apprenti

An 298 - Lune 12 - Semaine 4



Lyle Crakehall & Tywin Lannister

Les jours se succédaient à la capitale et pourtant, aucun ne se ressemblait. Depuis qu’il était arrivé avec les Tyrell, Lord Tywin avait passé le plus clair de son temps à travailler, à rencontrer des notables de la capitale et à préparer son entrevue avec le Roi. Il se montrait bien moins que les Tyrell, qui se plaisaient à se pavaner dès qu’ils le pouvaient, tant dans la Citadelle qu’au Donjon Rouge en passant par les ruelles les moins bien fréquentées de Port-Réal. On savait que le Vieux Lion du Roc était là mais peu l’avait vu, hormis ceux qu’il devait effectivement voir. Il avait néanmoins réussi à croiser Robb Stark dans les Jardins, une rencontre qui lui laissait un goût amer sur la langue, ainsi que Myrielle Lannister, l’une des dames de compagnie de la Princesse Rhaenys.

Ayant terminé sa journée de travail, il se dirigeait vers les appartements de la Reine-Mère, Rhaella Targaryen, la seule qui trouve encore grâce parmi la maison au Dragon Tricéphale aux yeux du Seigneur de Castral-Roc. Il était en avance sur l’heure à laquelle elle lui avait fixé rendez-vous, aussi ne se pressait-il pas outre mesure et prenait cette fois son temps pour saluer ceux qu’il croisait avec quelques mots, et non un simple hochement de tête, comme il se plaisait à le faire dans la majorité des cas. Il venait à peine de quitter son précédent interlocuteur lorsqu’il fut interpellé par un homme qui venait vers lui dans son dos. Cette voix, il l’aurait reconnu entre toutes. Il l’avait entendu alors qu’elle était encore celle d’un enfant. Puis il l’avait entendu muer et prendre des notes graves de l’homme qu’il était en passe de devenir. Se retournant vers cette voix, il vit celui dont il avait deviné, à l’aveugle, l’identité à sa voix ; Ser Lyle Crakehall, membre de la Garde Royale tout comme l’est son frère, Ser Merlon.

Les frères Crakehall avaient fait un parcours des plus prestigieux. Il s’était chargé lui-même de Lyle, le prenant en tant qu’écuyer et le faisant chevalier à la fin de la rébellion Greyjoy. Puis, il l’avait perdu de vue mais avait néanmoins appris par son père Lord Roland, avant son décès, qu’il s’était vu octroyé une place dans la prestigieuse Garde Royale, tout comme son jeune frère, Merlon, dont il se souvenait avoir interféré en sa faveur auprès de Ser Renly Baratheon, pour qu’il le prenne dans sa propre Garde Arc-en-Ciel. Néanmoins, il désapprouvait le fait que les deux frères les plus prometteurs de la lignée Crakehall soient privés à vie de prendre femme ou de quitter la Garde Royale. Leur aînée, à la tête de la maison et du domaine Crakehall depuis le décès de Lord Roland, Tybolt Crakehall, n’avait rien à voir avec ses deux autres frères. C’était un homme faible et peureux, loin du meneur que fut son père ou du caractère guerrier que possèdent Lyle et Merlon. Il se devrait de garder un œil sur cette maison, s’il ne voulait pas la voir sombrer avec le temps…

Ser Lyle, le salua-t-il, une légère note de surprise et de sympathie dissimulée dans sa voix.

Il laissa le Blanc Chevalier venir à lui, non sans penser à Jaime en le voyant ainsi vêtu de blanc de pied et cape. Il remarqua également la surprise et une certaine joie de le revoir.

Et je ne m’attendais pas à vous croiser en-dehors de vos responsabilités auprès du Roi.

Une fois qu’il fut à sa hauteur, il le salua d’un léger hochement de tête et le détailla du regard, d’un air approbateur avant de répondre à sa question.

Une entrevue avec notre souverain. Maintenant que nos alliés du Bief ont contracté à leur tour une alliance avec les Targaryen, je vais devoir à nouveau compter sur leur présence proche dans mon entourage…Mais avant cela, il est des choses que j’aurais dû éclaircir avec le Roi il y a bien longtemps, dont me faut l’entretenir. Autrement, j’ai bien peur que nos relations en restent où elles en sont, ou pire…qu’elles se détériorent davantage…

Il fit une pause avant de reprendre :

J’allais rendre visite à sa Grâce, Lady Rhaella. M’accompagnez-vous, Ser ? Nous pourrons discuter en chemin.

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