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[FB] EDRIC ✻ Burning inside me.

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Burning inside me
— with Edric snow


An 194 — J'avais décidé de faire une pause, ou plus exactement, mon corps avait décidé de faire une pause car je me retrouvais face contre terre. Tous mes membres étaient douloureux mais la plus dominante des douleurs était située à l'intérieure de mon être. C'était une douleur déchirante, qui me déchirait les entrailles et me brûlait de l'intérieure. Après plusieurs jours de marches, j'avais quitté l'île de Skagos en y laissant ma défunte petite-soeur. Moi qui lui avait promis qu'un jour elle n'aurait plus faim, moi qui lui avait promis qu'un jour elle n'aurait plus froid, c'était l'eau glaciale de la baie des phoques qui me l'avait prise. Emmitouflée dans des vêtements faits de cuirs et de fourrures, j'avais beaucoup moins froid qu'au Nord du Mur mais j'avais vraiment hâte d'arriver sur les Terres de l'Orage. Mes pensées étaient plus que brouillées, je n'arrivais pas à prendre des décisions, la simple décision de me lever me semblait insoutenable. Je m'aidais de mes bras fatigués pour me redresser puis essayer de me relever. Je devais chasser et surtout allumer un feu. Les joues pleines de larmes et rougies par ces dernières, je devais trouver la force de continuer. Au moins pour Cléophée. Que sa mort ne soit pas en vain. Les mains tremblantes et les jambes prises de spasmes à cause de la faim et de la fatigue, je récoltais le plus de bois mort pour en faire un petit tas.

Je ne connaissais rien au Sud du Mur, j'avais peur d'être repérée à cause de la fumée. Mais je n'en avais plus le choix. Est ce que tous les gens détestaient les sauvageons ? Chaque jours j'avais peur de dormir sous peine de recevoir une flèche ou une dague. Je me méfiais de tout et n'importe quoi. Je saisis mon arc et mes flèches puis en sentant les mèches de mes cheveux geler contre mon front, je plaçais ma capuche, cachant au passage les marques sur ma peau. Je m'écartais un peu du tas de bois pour essayer de me diriger vers une toute petite forêt. Mes sens se mélangeaient. Sûrement à cause de la fièvre qui commençait à me prendre d'assaut. Un bruit derrière moi me fit sursauter, mon arc même pas bandé, je me retournais et voyais une silhouette. Je plissais les yeux mais ma vue était floue. Si j'avais eu toutes mes forces, j'aurais fuis, mais là, je n'arrivais même pas à tirer la corde de mon arc. Je tombais sur le côté, les yeux ouverts mais incapable de bouger. Je ne pus que murmurer :

— Ne me fais pas de mal...



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Burning Inside Me
Le Froid règne en maître


   

       
Orophéria & Edric

La diplomatie est un art particulier, très particulier. Le jeune bâtard des Rus l'avait bien compris. Pour être totalement franc, il n'appréciait pas vraiment cet art, lui qui appréciait ses séances d'entraînement avec son maître d'armes. Pourtant, il y allait, acceptant les demandes de son père contre qui il était de plus en plus en colère. Le seigneur des Rus ne manquait plus une occasion de lui rappeler sa condition de bâtard, Edric craignait le jour où il apprendrait que son entraînement continuait.

Le seul avantage de ces missions diplomatiques était qu'il pouvait se trouvait loin des Rus, un sentiment de libertés appréciable l'envahissait alors. Nombre de seigneurs et membres de familles de seigneurs se déplacent avec une escorte, visiblement pas Edric, un cheval et une épée son tout ce que son père peut lui fournir disait-il. Tout ce qu'il veut lui fournir pensait Edric. Dans tous les cas, il oubliait ça tandis qu'il chevauchait à travers le nord.

C'est alors que la nuit tombait que le bâtard des Rus décida de s'arrêter au bord d'une route, attachant son cheval à un arbre, il ramassa quelques bûches, un feu serait appréciable avant de dormir. S'il craignait les bandits ? Pas vraiment, sans doute plus le froid que de pauvres bougres n'ayant jamais appris à manier leur arme. Malgré tout la méfiance était de mise, une fois qu'il se coucherait, il devra éteindre ce feu, y préférant la chaleur de la peau enveloppant et la sécurité de l'obscurité.

Tandis qu'il rassemblait quelques bûches le fils de Lord Ryswell s'empara d'un arc fabriqué par ses soins et des quelques flèches dont il disposait, lors de ses escapades au Rus la chasse est une activité qu'il se plaît à pratiquer, donc pourquoi y renoncer là alors qu'il doit aller manger ? Son arc à la main, trois flèches dans un étui à la ceinture et une dague au niveau du bas du dos, il partit donc d'un pas léger à travers les bois.

Son chemin le mena pendant plusieurs minutes, de longues minutes sans voir signe d'une autre forme vivante. Tandis qu'il commençait à s'impatienter un peu plus loin, il remarqua une chose sortant de l'ordinaire, un petit tas de bois au sol, comme si quelqu'un se préparait à y allumer un feu. Plissant les yeux le bâtard avançait de biais, prudemment en scrutant la frontière des arbres devant lui. Calmement, Edric avança, son cœur battait rapidement tandis qu'il cherchait quelqu'un, n'importe qui, des yeux.

Il finit par trouver ce quelqu'un, cette personne se retourna brusquement, un arc à la main. Edric ne réfléchit pas plus longtemps et banda son arc, avec une flèche encochée, visant la personne face à lui, méfiant et sur la défensive. Celle-ci ne sembla pas très agressive, malgré l'arme, elle ne fit pas de geste hostile, demandant simplement qu'aucun mal ne lui soit fait. Edric fixa cette personne quelques instants, toujours près à tirer.

Une jeune femme, elle ne ressemblait pas à une paysanne, ni à une Lady. Une chasseuse ? Peut-être... Dans tous les cas, elle ne semblait pas dangereuse, elle ne semblait pas menaçante. Doucement, Edric détendit son arc, abaissant son arme, laissant malgré tout une flèche encochée. Le jeune nordien s'accroupit, arc toujours à la main, fixant la personne face à lui. Il restait sur la défensive, mais malgré cela tentait de se faire le moins menaçant possible.

« Je ne vous ferais pas de mal. Mais je voudrais savoir quelque chose, qui êtes-vous et que faites-vous ici, vous ne ressemblez pas à une fermière. »

Edric observa l'arc que la jeune femme tenait, puis le tas de bois un peu plus loin, avant de revenir à son interlocutrice. La dévisageant de la tête au pied le fils de Rodrik Ryswell repris la parole, complétant ses derniers mots.

« Vous avez une arme et semblez savoir vous débrouiller dans la nature, où avez-vous donc appris cela ? »

Malgré un ton qui se voulait amical au possible Edric restait sur la défensive, arc en main et une flèche encochée.
         

             
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Burning inside me
— with Edric snow


Allongée sur le côté, je peux déceler que c'est un homme et qu'il a également un arc. Je finis par retirer la flèche. Ce n'était pas avec de la fièvre et la fatigue que j'allais pouvoir me défendre. « Je ne vous ferais pas de mal. Mais je voudrais savoir quelque chose, qui êtes-vous et que faites-vous ici, vous ne ressemblez pas à une fermière. » Même si je n'aimais pas cette situation, que je lui mente ou pas, il pouvait me tuer. J'étais quelqu'un de franc et d'honnête. Et rien que de devoir mentir sur les conseils de l'autre sauvageon qui avait prit une autre route que la mienne. Me faire passer pour une bâtarde du Nord alors que je ne connaissais aucunes familles, cela serait bien trop simple à deviner le mensonge. Je rabaissais un peu plus ma capuche sur mon visage. Je me redresse avec difficulté puis range la flèche dans mon carquois.

— Je suis une sauvageonne.

Ma voix restait naturelle. Et si la plupart de mon peuple étaient réellement des barbares rancuniers envers les Sudiers, cela n'était pas mon cas. « Vous avez une arme et semblez savoir vous débrouiller dans la nature, où avez-vous donc appris cela ? » Je me relève avec difficulté en m'aidant de l'arbre près de moi. Comment j'avais appris ? Parce qu'ici ça s'apprenait ? Sérieusement ? J'esquisse un petit rire. Ainsi donc, pendant que nous, les sauvageons, on à la survie dans la peau, au Sud du Mur, ils sont obligés d'apprendre ?

— Quand on naît au delà du Mur, on apprend tout seul à survivre. Sinon, on se fait tuer par les nôtres ou par les autres.

Je finis par retirer ma capuche, on en est plus à un détail près. Mes cicatrices semblables à des marques de guerres apparaissent, mes yeux noisettes l'observe. Alors que la plupart des sauvageons ont les traits durcis, les miens sont doux. Ils l'ont toujours étés. Mes jambes tremblent sous mon poids.

— Maintenant que tu sais ça... Vas-tu me tuer ?

C'était une question presque comme une autre. Si j'avais appris de mon clan, c'était bien que les sauvageons étaient tués au Sud du Mur. Par peur j'imagine. Nous étions des barbares et beaucoup d'entre nous pilleraient et massacreraient les gens au Sud du Mur. Par vengeance probablement.

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Le Froid règne en maître




Orophéria & Edric

La jeune femme lui répondit, le moins que l'on puisse dire et qu'elle était franche. Elle avoua être une sauvageonne. La réponse surprit le bâtard des Rus qui se mit sur la défensive. Relevant un peu son arc. Il avait entendu beaucoup de choses sur la sauvagerie de ceux d'au-delà du mur. Néanmoins, la jeune femme qui lui faisait face ne semblait n'avoir ni l'agressivité dont il avait entendu parler ni la violence qui devait être la caractéristique du peuple des sauvageons.

Bien que méfiant Edric baissa son arme une fois de plus, elle n'avait pas l'air de vouloir arracher la tête du fils de Lord Ryswell, ni quoi que ce soit d'hostile, Edric n'avait jamais vu part lui-même la férocité dont on lui avait parlé et ne semblait pas la voir ici, si bien qu'il doutait que tous soit ainsi, voir qu'ils soient juste ainsi. Tandis qu'il posait sa deuxième question, il voyait la jeune femme se relevait, sur la défensive, il ne dit pourtant rien.

Elle sourit un peu, lui expliquant que par-delà le mur, ils n'apprennent pas auprès des gens, ils le font tout seul car c'est leur seule chance de survie. Quelque peu perplexe, Edric sembla quelque peu étonné de la chose, même s'il avait ouït dire des différences de culture il ne les penser pas aussi grande. La vie ne doit pas être simple au-delà du mur, aucun doute là-dessus pour le bâtard des Rus.

Sa question lui semblait un peu idiote quand il y repensait, il n'y a pas de roi au-delàs du mur, par de seigneur, pas de château ou de trône de fer, juste le grand Nord, ils doivent donc faire sans l'ordre instauré par la noblesse dans le sud, une vie bien différente sans le moindre doute. Libre mais dangereuse, sans doute plus dangereuses que libre. Le jeune bâtard fut tiré de ses pensées par la jeune femme qui lui révéla son visage, plein de cicatrices.

Elle avait dû endurer des choses peu recommandables au-delà du mur pour avoir ces marques, cela ne masquait pas une certaine beauté, mais le jeune homme ne pouvait s'empêcher de se sentir désolé pour cette jeune femme qui avait dû subir bien plus qu'il ne subirait jamais à la vue de ces cicatrices. Ni ses traits ni son regard ne semblait hostile, elle avait plus l'air perdu que dangereuse, une certaine pitié s'installait dans l'esprit du bâtard des Rus.

Elle semble faible, la route n'a pas dû être simple, et la vie non plus. Visiblement, elle peine à tenir debout. Edric abaisse son arc de plus en plus, jusqu'à ce que sa flèche se pointe vers le sol. Il ne voit aucun combat à venir, elle n'est pas en état et ne semble pas avoir envie de le faire, et lui a autre chose à faire que de tuer pour le simple plaisir de l'acte, il n'a ni rancœur ni haine envers cette jeune femme.

Elle se posait également a question et vint franchement le demander au bâtard du Nord. « Vas-tu me tuer ». Cette courte phrase raisonne quelque seconde dans sa tête, en connaissance de cause, il ne pouvait se résoudre à faire une telle chose, simplement, car elle vient d'un Nord plus lointain que le sien. Edric doutait fort qu'elle soit une pilleuse et une tueuse, ou si tel est le cas, elle le masquait relativement bien. Le Snow balança sa tête de gauche à droite, faisant un signe négatif, tout en lâchant sa flèche qu'il vint ranger dans son étui.

« Non, pourquoi donc ferais-je cela ? »

Il passa son arc autour de son torse, libérant ses deux mains dans lesquelles il vint souffler, réchauffant ainsi un peu son corps. Il fixa quelques instants de plus la jeune femme, il n'avait pas l'intention de tuer une jeune femme affaiblie et visiblement qui n'avait aucune intention d'en faire autant pour lui.

« Si vous ne souhaitez pas ma mort, je n'ai aucune raison de souhaiter la vôtre ma dame. Vous semblez fatigué et sans doute avez-vous faim. Puis-je vous proposer mon aide ? »

Tandis qu'il parlait, il faisait un signe du bras, montrant la direction dans laquelle il avait laissé son cheval, si elle était vraiment en aussi mauvais état qu'il le pensait sans doute n'avait-elle plus la force ou le courage de chasseur, puis une proie fournit bien souvent assez pour deux.

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— with Edric snow


Je ne suis pas à l'aise, c'est ma première rencontre avec un homme du Sud du Mur. Je les pensais... Plus sauvages que ça. Quand j'entendais parler des hommes au delà de cet affreux Mur, ils étaient désignés comme des gens plus barbares que nous. Ne croyant qu'en des Dieux que nous ne connaissions pas, apeurés et surtout ne croyant pas à nos récits des sombres ténèbres. Ne croyant pas aux créatures se trouvant au Nord. « Non, pourquoi donc ferais-je cela ? » Je l'observe remettre sa flèche dans son carquois. Choc des cultures. Je n'y comprends rien.

— C'est ce que ton peuple fait au mien dès que l'on passe le Mur... Non ?

Je compare nos deux tenues discrètement. Il est bien plus distingué que moi. A force d'entendre que les gens derrière le Mur sont nés difformes ou encore qu'ils sont plus petits que nous, je me rend compte qu'il ne suffit que de quelques rumeurs pour alimenter des croyances aussi étranges. « Si vous ne souhaitez pas ma mort, je n'ai aucune raison de souhaiter la vôtre ma dame. Vous semblez fatigué et sans doute avez-vous faim. Puis-je vous proposer mon aide ? » J'hausse un peu les sourcils. "Ma dame" ? Je plisse un peu les yeux pour apercevoir une ombre au loin. Un cheval. Nous n'en possédions pas, ou alors ils étaient très rares.

— La politesse est inutile avec moi.

C'était assez... Angoissant pour moi. Il allait bien falloir que je m'habitue à cela, mais je n'étais pas encore dans l'Orage. Je reste un instant silencieuse. Méfiante. Peut-être que cela était un piège ? Non... Où il serait un très bon menteur. Il fallait que je lui fasse confiance, s'il voulait me tuer, il l'aurait déjà fait. Ma vue se trouble une nouvelle fois, me rappelant à la réalité. J'étais malade, déshydraté, affamé et fatiguée.

— D'accord... Je veux bien...

Me retrouver dans un état pareil devant un inconnu du Sud du Mur, je n'aimais pas cela du tout. Nous avions une certaine fierté, nous les sauvageons. Mais cela serait du suicide de ne pas accepter de l'aide. Je devais vivre. Pour Cléophée. J'abandonne ma fierté et fait quelques pas en sa direction avant de tomber sur les genoux.

— Je crois que je vais avoir besoin de ton aide pour marcher...

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Le Froid règne en maître


 

       
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Elle était toujours méfiante, cela ne changerait sans doute pas. Lui l'était bien moins qu'au départ, sur de son talent à l'épée et de ses chances, il en laissait tomber sa méfiance, de même que sa défensive. Il avait beaucoup entendu parler des hordes de sauvageons pillant et massacrant tel les barbares qu'ils sont, jamais des jeunes femmes solitaires, malades et affamées. Sa remarque avait légèrement marquée le jeune nordien.

Il réfléchissait à la phrase de la jeune femme.« C'est ce que ton peuple fait au mien dès que l'on passe le Mur... Non ? » Elle n'avait pas tort, habituellement les Nordiens tuent les sauvageons au Sud du mur, mais en y repensant... C'est également ce que son peuple se fait tout seul, loin de lui l'idée d'être répugné par le sang versé pour la légitimité d'un trône, mais en revanche il ne voyait pas en quoi cela faisait que laisser passer un sauvageon était un mal ou un crime.

Lorsque le bâtard de Rodrik Ryswell lui proposa son aide, elle sembla un peu étonné, si bien que le nordien se demanda s'il n'avait pas fait une erreur, hésitant à retirer son aide, ou peut-être était-ce les mots en eux-mêmes qui intriguaient la jeune femme. Elle confirma cette seconde hypothèse en lui répondant, la politesse ne servait à rien avec elle, Edric esquissa un petit sourire en entendant la réponse avant d'ajouter quelques mots à son tour.

« Un peu de politesse n'a jamais tué qui que ce soit... Madame. »

Un peu de plaisanterie qu'il ravala rapidement, ce n'était sans doute pas le moment pour ça. La jeune femme finit par accepter l'aide du nordien, ce qui le soulagea pour ainsi dire, il avait quelques valeurs et laisser mourir quelqu'un ainsi, était contraire à sa façon d'agir. Elle s'avança vers lui, ses pas montraient l'état de faiblesse dans lequel elle se trouvait, tandis qu'elle approchait, elle tomba à genoux.

Réagissant rapidement Edric s'accroupit à nouveau à côté d'elle. Elle semblait assez fière, pourtant, elle devait mettre ça de côté pour admettre le besoin qu'elle avait d'assistance. Elle affirma que le soutien d'Edric serait nécessaire pour se déplacer. Edric fit un petit signe affirmatif de la tête et s'approcha d'elle. Aussi doucement que possible, il passa le bras de la jeune femme autour de son cou et se releva, l'emportant avec lui.

La soutenant autant que possible Edric le mena jusqu'à l'endroit où il avait laissé son cheval et ce qui allait être son campement. Se déplaçant assez lentement pour éviter tout mauvais geste envers la jeune femme, il la soutint jusqu'à arriver non loin du cheval. Se déplaçant assez lentement pour éviter tout mauvais geste envers la jeune femme, il la soutint jusqu'à arriver non loin du cheval. Se redressant par la suite Edric observa quelques instants les alentours, dans tout ça, il n'avait toujours pas trouvé de gibier.

« Et bien, dans tous ça, je n'ai pas trouvé une bête à faire cuire pour ce soir, je vais aller faire un tour pour trouver de quoi nous nourrir ce soir, reposez-vous donc un peu. »


Ceci dit, il observa quelques instants la jeune femme et se dirigea vers son cheval, il empoigna une gourde d'eau accrochée à son destrier. Il fit quelque pas vers la sauvageonne et lui tendit la gourde d'eau. Une traversée du nord demandait de l'eau et il ne savait guère si elle en avait ni depuis quand en avait-elle eu.

« Avez-vous soif ? Si jamais vous avez besoin d'autre chose en particulier... »

Avant de partir chasser le bâtard des Rus préférait s'assurer que la jeune femme n'avait pas besoin d'autre chose qu'il avait à proximité.
       

           
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Je suis vraiment surprise qu'il agisse ainsi envers une sauvageonne comme moi. Je restais tout de même méfiante. Du moins du peu de vigilance que j'avais. Il aurait très bien pu me mettre un couteau sous la gorge rapidement sans que je réagisse normalement. « Un peu de politesse n'a jamais tué qui que ce soit... Madame. » Oui, ce n'était sûrement pas faux, mais moi la politesse je ne connais pas. Cléophée, elle, était douée là dedans. Moi pas du tout. Je tutoyais et ne faisait pas attention au rang des gens. Chez les sauvageons, on tutoyais. La seule politesse que je connaissais était celle de se taire. Mon bras autour du cou du garçon, il me soutient pour me diriger vers son petit campement improvisé semblait-il. Un homme comme lui n'avait-il pas de maison ? Je pu alors m'asseoir en poussant un léger soupire de fatigue. Je pose mon sac en fourrure à côté de moi.

J'observe à nouveau l'homme devant moi. Je me sens tellement ridicule à côté de lui que si je n'avais pas aussi froid, je rougirais. Mes dents claquent. « Et bien, dans tous ça, je n'ai pas trouvé une bête à faire cuire pour ce soir, je vais aller faire un tour pour trouver de quoi nous nourrir ce soir, reposez-vous donc un peu. » Puis il me demande si j'ai besoin d'eau ou autre chose. Ma gourde était encore pleine d'eau. J'avais juste besoin d'un feu, remarquant qu'il avait déjà placé des bûches et des brindilles je déclare d'une voix tremblotante.

— Ca va aller, j'ai juste... Besoin d'un feu. Je vais m'en occuper...

Je ressors mes deux cailloux et un mot me vient à l'esprit. Je relève le regard vers l'homme.

— M... Merci.

C'était sortit difficilement, mais c'était sortit. Je me met à frotter mes deux cailloux et les étincelles apparaissent plusieurs fois. Puis elles finissent par atteindre un groupe de brindille que je tiens dans mes mains. Je souffle dessus pour alimenter le tout puis je pose le tas sous les buches. Cela faisait plusieurs longs mois que je n'avais pas vu de feu. De peur d'être repérée. Mon dos est confortablement installé contre un tronc d'arbres.



(c) antaryon
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Le Froid règne en maître




Orophéria & Edric

Visiblement non, rien de particulier qu'il n'avait à lui offrir. Elle formula simplement le vœu d'avoir un feu. Tandis qu'il se préparait à l'allumer la jeune femme précisa qu'elle s'en chargerait. Le bâtard des Rus' se résigna et se redressa, restant quelques secondes un peu perplexes tandis qu'elle allumait le feu. Il la fixa quelques instants. Celle-ci releva le regard jusqu'à lui et le remercia. Légèrement surpris, Edric ne sut trop quoi répondre et balbutia quelques mots incompréhensibles avant de répondre pour de vrai.

« Mais de rien, ça fait du bien un peu de compagnies par ce temps. »

Il esquissait un dernier sourire tandis qu'il se retournait. Attrapant son arc et une flèche, il s'éloigna doucement, d'un pas calme et à l’affût du moindre bruit qui trahirait la présence d'une bête dans les environs, autre que son destrier. Il ne savait pas vraiment s'il avait fait le bon choix en accueillant cette jeune femme, on lui avait souvent dit que les sauvageons étaient dangereux et tout sauf civilisé.

Tandis qu'il progressait pas à pas dans l'herbe froide Edric sortit de ses pensées en entendant des bruits de pas. S'accroupissant dans des buissons, il attendit calmement, du moment qu'il n'avait pas à faire face à un ours tout irait bien. Écoutant attentivement le nordien finit pas retenir sa respiration en voyant l'animal arriver devant lui. Un loup. Dommage, il aurait préféré autre chose à manger. Tant pis, on s'en contentera. Levant son arme, il décocha sa flèche.

Le loup tomba à terre dans un bruit de douleur. Edric resta immobile quelques instants, écoutant s'il n'y avait pas d'autres animaux à proximité, sait-on jamais. Rien, sans doute un animal isolé. Après une petite minute immobile, il passa son arc autour de son cou et se dirigea vers l'animal. Il respirait encore. Dégainant son couteau Edric trancha la gorge de l'animal, sans plus de procès. Puis il l'attrapa par les pattes et le souleva, l'envoyant sur son épaule tout en soufflant un coup.

Ces bêtes sont toujours assez lourdes et celle-ci ne faisait pas exception. Il n'avait pas vraiment compté combien de temps il était parti, mais en tout vas lorsqu'il revint, il vit le feu allumé et déposa le loup au sol non loin de celui-ci, puis planta son couteau de chasse à côté, maintenant, il fallait de dépecer. Il s'assit au sol à côté de son gibier et calmait sa respiration.

« Bon, voilà le repas de ce soir... »

Il se posa et fixa la bête quelques instants, maudissant le travail qu'il restait à faire dessus avant de la cuire. Attrapant son couteau Edric le planta assez négligemment dans l'animal, coupant la peau de manière assez basique, emportant sans doute un peu de chaires au passage.

« Je m'appelle Edric. Edric Snow. »

Il ne savait pas vraiment trop quoi dire actuellement, se présenter était un bon début non ?

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Les flammes commencent à grandir, apportant enfin de la chaleur à mon corps endoloris. Mon regard se perd dans ces flammes vacillantes et dansantes. La vie est faite de changements... Quelques fois positifs ou bien négatifs. Des êtres chers seront arrachés par la vie et des rencontres insoupçonnables les remplaceront. Mais quand on perd une personne vraiment vraiment importante ? Ça se passe comment ? On doit faire comment pour réapprendre à vivre sans elle ? Quand deux chemins prennent des directions radicalement différentes. Quand cette personne, qui nous réchauffait le cœur en un simple sourire, décide de prendre le large en compagnie d'une présence probablement plus apaisante qu'est la mort. Ce vide, cette douleur qui me transperce le cœur à chaque fois que je pense à elle est abominable. Ces souvenirs qui bien que magnifiques, arrivent encore et toujours à me décrocher une touche de nostalgie. Même après le temps, même après la distance. Lorsque j'étais au plus bas, Cléophée était la seule à pouvoir redonner des couleurs à mon quotidien. Comment fait-on quand le destin prévoit deux tracés qui ne se rejoignent jamais ? Comment fait on quand on la voit s'éloigner, s'éloigner et même finir par s'effacer. Cette personne qui semblait pourtant comme gravée dans votre routine. J'aimerai que l'on me dise qu'il est possible de recommencer à sourire, qu'il est possible de retrouver la force de se lever...

Une larme coule le long de ma joue. J'aimerai savoir comment j'allais survivre sans elle. J'essuie rapidement cette larme du revers de ma manche puis dirige mes mains vers le feu afin de les réchauffer. Je sursaute presque en entendant à nouveau la fois du Lord. Il dépose le cadavre d'un loup. Je n'ai jamais été difficile pour la nourriture. J'observe alors l'homme faire, puis il se présente.

— Orophéria...

Un léger silence s'installe. Je voulais prouver ma bonne foi envers lui. J'employais alors le vouvoiement bien que cela me soit bien étrange.

— Sans vous, je serais morte, je vous en serait à jamais redevable...



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Le Froid règne en maître




Orophéria & Edric

Orophéria, Edric la salua une nouvelle fois brièvement de la tête avec un fin sourire. Ceci fait, il reporta son attention sur le loup. Forçant un coup, il coupa entre la chaire et la peau sur quelques centimètres, faisant ressortir la lame avec du sang. Il la replanta non loin d'où elle venait, puis recommença à forcer, séparant maladroitement la chaire de la peau. Il avait appris à faire ça sur le tas, néanmoins, il n'était pas un grand expert en la matière.

Il forçait tout en coupant la viande tant que possible lorsque la jeune femme reprit la parole. Elle vouvoya Edric, il s'arrêta un instant et tourna sa tête vers elle, elle le remerciait encore, elle pensait mourir visiblement si le nordien ne l'avait pas trouvé. Fort possible. Elle lui serait à jamais redevable, une dette de vie en soit ? Il ne savait que trop peu en penser, jamais encore, il n'avait sauvé une vie.

Il n'était pas vraiment quelqu'un d'altruiste, mais il n'était pas un monstre non plus, il n'allait pas laisser mourir quelqu'un ainsi. Même si son père l'aurait voulu. En un sens, ça le rassurait de se dire qu'il n'était pas comme son paternel. Sans doute était-il dans le cas d'autres personnes qui n'avait pas grand chose de plus dire concernant le fait qu'il sauve quelqu'un, il ne répondit pas autrement que par un hochement de tête amical.

Il replongea son couteau dans le loup, continuant d'enlever la peau de la créature. Il aurait bien aimé trouver quelque chose à dire, n'importe quoi, du moment que cela puisse être rassurant, mais il ne trouva rien et préféra se plonger dans le dépeçage de l 'animal. Une tâche fastidieuse et peu agréable, pour sûr. Mais nécessaire malgré tout. Tandis qu'il soulevait un grand morceau de peau, il le rabattait sur le côté de l'animal pour commencer à couper un large morceau de viande.

Il l'embrocha sur l'une des flèches dont il disposait qu'il plantait ensuite dans le sol, avec un certain angle pour placer la viande au-dessus du feu tant que possible afin qu'elle cuise. Il fixa quelques instants la viande en train de chauffer et regarda un cour instant Orophéria, pas mal de questions se battaient dans son esprit. Tandis qu'il replantait son couteau dans l'animal, il reprit la parole.

« Il va falloir un peu de temps pour que ça cuise, autant discuter un peu pour le faire passer. Vous venez d'au-delà du mur donc... J'imagine que la vie ne doit pas être aisée là-bas. »

Il avait un ton assez sombre, les sauvageons fuyaient le mur et elle semblait avoir un passif assez marquant. Sans parler de ce qui ressemblait à des cicatrices sur son visage. Edric reporta son regard un cour instant sur elle avant de retourner rapidement sur son gibier. Il voulait éviter d'être blessant.

« Quand j'étais petit, je voulais voir au-delà du mur. Mais je n'ai jamais voulu rejoindre la Garde de Nuit, trop d'hommes, trop de femmes l'on pourrait dire. L'on entend toute sortes de choses sur ce qui vient d'au-delà du mur. Tant de rumeurs et de légendes. Je dois avouer que si je croyais déjà à peu d'entre elles avant, d'autres ont disparut aujourd'hui. »

Il termina sa phrase-là, replantant son couteau dans le loup, arrachant un autre morceau de viande qu'il plaça sur une flèche afin de la faire cuire elle aussi. Il planta son couteau dans le loup et posa ses avant-bras sur ses genoux, paumes tendues vers le feu, frissonnant un coup.

« Il fait déjà froid ici, je n'ose imaginer ce que cela doit être au nord du mur. »

Il pensa un instant qu'elle n'avait peut-être pas envie de parler. Il posa son regard sur la jeune femme et reprit la parole.

« Je parle beaucoup parfois, vous n'êtes pas obligé de répondre. Si je vous ennuie n'hésitez pas à le dire non plus. »

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Burning inside me.


Cléophée... Si seulement tu étais à mes côtés... Je n'ai pas cessé de pleurer, je n'ai pas cessé de te remémorer dans la brume du soir lorsque l'avenir était devant nous et que le passé m'enchaînait à ma culpabilité. Je n'ai pas cessé de t'aimer, je ne cesserais sans doute jamais. Mais j'aimerais que tu sois présente. A mes côtés près de ce feu. Je sors de mes rêveries pour regarder le Lord. Nous n'étions pas différents, d'un point de vue physique... Dans le sens ou même s'il était vêtu plus richement que moi, c'était un homme tout à fait normal. J'étais tout de même intriguée. Je l'écoutait alors parler. Au moins, cela avait le don de me faire penser un peu à autre chose qu'à la Baie des Phoques.

— Les corbeaux seront inutiles lorsque le véritable hiver arrivera... En effet, beaucoup de légendes ont disparues avec le temps...

Je replonge mon regard dans les flammes. J'entoure mes genoux de mes bras puis continue.

— Mais elles se réveillent au grand hiver venu...

La chaleur daigne enfin s'infiltrer à travers la fourrure que je porte et commence à la sécher.

— Je peux comprendre que votre peuple ne puisse pas y croire. Il y a des choses que l'ont m'a raconté et dont je ne croyais pas non plus... Puis j'en ai vu certaines. Les géants, les enfants de la forêt, les mammouths... J'aurais aimé qu'il n'y ait que cela. Mais il y a les Autres.

Rien que d'en parler, j'en avais froid dans le dos. J'eus un léger spasme d'effroi.

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(c) antaryon
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Burning Inside Me
Le Froid règne en maître




Orophéria & Edric

Les paroles de la sauvageonne n'étaient pas faites pour le rassurer. Elle parlait avec une certaine vision et une certaine philosophie que le nordien ne comprenait pas. Le véritable hiver arrivera... L'hiver vient... C'était là tout ce que comprenait Edric dans les mots de la jeune femme. Elle parlait un peu par énigmes, lui faisant grandement penser à la devise des Stark. Ce qu'il arrivait à saisir était simple : un danger approchait du nord du mur.

Edric s'arrêta dans ses actions, fixant la jeune femme tandis qu'elle parlait. Ce sujet ne semblait pas être des plus agréables pour elle, ou tout du moins le pensait-il ainsi et le voyait-il ainsi. Il savait que pour lui, ce serait quelque chose de, sans aucun doute, difficile. Tandis qu'elle parlait, elle se recroquevilla sur elle-même. Edric posa son regard sur le sol. Au sud du mur, il ne connaissait rien de cela, et ne souhaitait rien en connaître.

Ses énigmes étaient assez simples pour certains, pour le fils de lord Ryswell il devait comparer avec ce qu'il avait entendu pour en saisir le sens. Des légendes ont disparu. Mais elles se réveillent au grand hiver venu. Le jeune nordien se repassa la phrase en boucle dans la tête, s'interrogeant lui-même sur la signification de cette phrase, plus qu'il ne comprenait pas, il ne souhaitait pas y croire. Il reliait cela à de vieilles histoires qu'il ne pensait être que des contes.

L'hiver vient. Edric fixa quelques instants le sol, puis jeta un bref regard à la viande en train de cuir, puis à l'animal à côté de lui, avant de reporter son regard jusqu'à son interlocutrice. Sans qu'il ne dise un mot, elle continua. Elle ne croyait pas à tout avant, avant... Avant de les voir. Géants, enfants de la forêt et mammouths. Tant de choses qu'Edric n'imaginait même pas possible. Pourtant, suivant les dires d'Orophéria c'était là ce qu'elle préférait.

Il y en avait d'autres. Ou plutôt il y avait les autres. Edric ne pouvait plus ignorer les vieilles légendes que les conteurs se plaisaient à vendre ou que les livres faisaient passer pour des histoires d'un autre âge. Les marcheurs blancs. Rien que les imaginer faisait trembler le nordien, alors les savoir existant... Étrangement, il croyait la jeune femme, bien qu'il voulait se persuadait du contraire. Il fixa de nouveau le sol avant de reprendre le dialogue.

« Les marcheurs blancs... Je n'ai entendu que quelques mots qui sonnent pour des blagues ou des contes destinés à effrayer les enfants ici... Ils existent vraiment ? En avez-vous déjà vu un ? »

Il posait une question dont il ne voulait pas vraiment savoir la réponse, il la craignait à vrai dire... Il reprit le couteau et le planta de nouveau dans la peau du loup, son oreille écoutait ce qu'avait à dire la sauvageonne, même s'il craignait également ces mots.

« Ici les gens ne croient pas à ça, ils ne croient pas non plus au danger d'au-delà du mur... Ni à grand chose d'ailleurs... »

base acidbrain, modification zuz'

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Burning inside me.


C'était vrai, je n'étais pas très rassurante dans mes propos. Mais j'étais une femme honnête et franche. Des géants, j'en avais vu puisque certains se rassemblaient avec les sauvageons. Donc des mammouths également. Les enfants de la forêt étaient moins évidents à voir, mais apercevoir un enfant presque disparaître près d'un arbre pour en créer un visage sur le tronc n'était pas une légende. Il y avait également des animaux plus grands. Étrangement, cela me faisait du bien de partager ce genre de choses, même si cela pouvait ne rimer à rien pour le Lord.

— Je n'ai pas croiser la route des Marcheurs Blancs et généralement, lorsque le froid était bien plus glacial, nous quittions les lieux très vite. Cependant j'ai vu un cadavre mort depuis une bonne heure et se relever avec la peau bleue et les yeux luisants devenant une chose ni vivante, ni morte. C'est pour cela que mon peuple brule les cadavres. Pour qu'ils ne deviennent pas... Comme ça...

Je tourne mon regard vers lui.

— Les sauvageons ne fuient pas le Nord juste pour le froid. Mais parce que ces choses arrivent... Certains géants ont même finis par s'allier avec les hommes pour essayer de se diriger vers le Sud.

Je sors ma gourde d'eau puis boit une gorgée, je lui la tend au cas où, il aurait soif.

— La vie au delà du Mur c'est... Dur... On doit se montrer utile dès notre plus jeune âge si on ne veut pas être abandonnés. Les bases de la survie, nous les apprenons seuls et nous apprenons vite à nous battre. On ne peut jamais vraiment dormir sur nos deux oreilles.

Cela aurait put être une vie comme une autre. J'avais finit par m'y habituer. J'étais habituée à changer rapidement d'endroit pour nos campements lorsqu'une tempête de neige faisait son apparition et que les rares animaux fuyaient également en oubliant leurs terriers. Je jette un regard à la monture du Lord.

— Nous n'avons pas de chevaux non plus. Les rares que nous récupérions venaient des corbeaux. Mais soit ils mourraient de froid, soient ils étaient tués pour leurs nourritures.



(c) antaryon
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Burning Inside Me
Le Froid règne en maître




     
Orophéria & Edric

Edric était quasiment rassuré des mots de la sauvageonne. Elle n'avait jamais vu un marcheur blanc, mais... Pourtant, c'était loin d'être une nouvelle rassurante, mais étrangement le nordien c'était attendu à quelque chose de limite... Pire. Pourtant, la jeune femme lui affirmait qu'elle avait vu un corps mort se relever, avec une description faisant état d'une créature encore plus dangereuse. Edric déglutit un coup rien qu'en y pensant.

Il n'était pas peu fier de son talent une épée à la main contre d'autres hommes... Mais si ce n'était pas des hommes... Il se plaisait à se dire qu'il avait du courage, pourtant, il ignorait comme il réagirait si l'homme qu'il avait tué se relevait. Orophéria lui révéla que son peuple brûlait les cadavres pour éviter ce genre... D'incidents. Edric reporta son regard au feu devant lui, par tous les dieux, il fallait en arriver à une telle extrémité pour empêcher les autres de se joindre à l'hiver ?

Son regard remonta jusqu'aux cieux. Il se perdit de nouveau dans ses pensées, cherchant des indices pour lui même, cherchant à trouver une motivation qui ne lui servirait sans doute à rien. Il s'inquiétait des mots de la sauvageonnes, même s'il savait que pour l'instant, il y avait encore les Garde Noirs et le mur entre eux et les autres.

La jeune femme reposa son regard sur Edric qui sortit de ses pensées pour la fixer à nouveau, tandis qu'elle continuait son discours. Elle affirma que les sauvageons fuyaient pour éviter ces choses, plus que pour le froid. Des géants venaient avec eux. Une question autre torturait encore l'esprit d'Edric. Il arracha du sol quelques brins d'herbe et commença à les couper à la main entre eux, comme pour faire passer le temps ou cacher une certaine angoisse.

Elle ponctua son discours par une courte buvette, elle proposa de l'eau au nordien qui refusa poliment d'un geste de la main, il n'avait pas tant soif d'eau, que de connaissance sur ce qu'elle avait à lui dire pour le coup. Elle commença à décrire ce qu'elle avait vécu par-delà le mur, le travail dès le plus jeune âge, apprendre à survivre et à se battre, être en permanence méfiant même dans son sommeil. Étrangement cela offrit un certain petit rictus au Nordien qui répondit en cachant un petit sourire en coin.

« Dur doit être le mot en effet... Pourtant, j'ai l'impression que nos façons de vivre ne sont pas différentes, simplement la façon de les voir. Je n'ai jamais manqué de chaleur ou de nourriture... Pourtant si je ne me rends pas utile mon père aurait tôt fait de me couper la tête sans le dire à personne... Si je ne me méfie pas nul doute que sa femme aurait tôt fait de le monter contre moi pour arriver à un résultat semblable. Vous venez d'au-delà du mur et moi d'un château, pourtant nos façons de percevoir notre environnement semble presque... Identique. »

Son léger rictus s'effaça, laissant l'ironie être remplacée par le regret et une certaine pitié. Il avait comparé leurs deux passés, pourtant, il se savait bien plus heureux qu'elle. Il avait malgré tout une certaine liberté et ne craignait pas les autres ni les dangers du Nord du mur. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait plus de similitudes entre la vie d'un noble et celle au-delà du mur que d'aucun pourrait penser.

Elle observa ensuite le destrier du nordien, ils n'en avaient pas au-delà du mur, si ce n'est les anciens chevaux de la garde qui mourraient de froid ou pour leur viande. Edric tourna à nouveau son regard vers l'animal, ici, c'était pour lui quelque chose de primordial, non-content d'aimer monter Edric était également conscient de l'importance d'un cheval dans son rôle d'émissaire pour les Ryswell. Tandis que la jeune femme terminait sa phrase Edric se résolut à poser cette question qui lui trottait dans la tête.

« Nul doute qu'avec de telles conditions de vie au-delà du mur, il est normal que vous cherchiez à rejoindre le sud... Néanmoins, je me posais une autre question Orophéria, vous ne m'avez pas l'air cruel ou barbare comme certains contes le disent par chez-moi de votre peuple... Mais êtes-vous tous pareil au-delà du mur ? Ne répondez pas si la question vous semble trop... Difficile... »

Il cherchait ses mots tandis qu'il parlait, malgré tout, il y espérait une réponse, il était un snow et un nordien, si jamais les sauvageons venaient à envahir le nord, il devrait sans doute se battre.
   

       
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Burning inside me.


Si j'avais vu un marcheur blanc, véritablement face à moi... J'ignore quel comportement j'aurais adopté. Sûrement la même peur tétanisante que j'avais ressentie face à ce mort qui semblait vivant. Je me souvenais encore de cette scène... Il s'agissait d'un éclaireur qui avait disparut et qui fut retrouvé par un autre qu'il avait ramené au clan. C'était lorsque le clan dont je faisais partie était encore indépendant. Je me souviens de ce corps gelé que l'éclaireur avait amené. Je me souviens de cette peau laiteuse mais surtout ses yeux d'un bleu de nuit et pourtant brillant comme si la lune les éclairaient. Je me souviens l'avoir vu se lever et essayer d'attaquer tout ce qui l'entourait. Un archer avait beau lui lancer des flèches, cela ne le ralentissait pas. Ce fut l'un des anciens qui saisit une torche et qu'il enflamma cette créature. Il m'avait fallut de longues minutes pour sortir de cet état de panique.

Je l'écoutait comparer nos deux vécus. je ne connaissais pas la sienne, je ne pouvais pas en juger. Mais apparemment, il craignait la mort à tout instant. Des Snow, il y en avait beaucoup chez les corbeaux. On m'avait expliqué que ce nom était donné aux enfants non légitimés. Peut-être était-ce pour cela que le Lord craignait la mort ?

— C'est... à cause de votre nom ? Pourquoi votre père vous ferait cela ?

Je range la gourde dans mon sac puis tournait légèrement les deux flèches qui portait les deux viandes afin qu'elles ne brulent pas plus d'un côté que de l'autre. Chasser, cuisiner, tanner et coudre... Tout cela je connaissais que trop bien. Je savais également me battre, mais surement pas avec une épée à la loyale. Plutôt avec des dagues et d'une manière fourbe. Mais je n'excellais pas dans ce domaine. Je savais également créer des poisons et antidotes à partir de plantes. Cela n'avait rien d'exceptionnel.

Puis il déclare que je ne semble pas être barbare ou cruelle pour me poser la question suivante : étions nous tous ainsi ? Je réfléchis un instant. Tous les autres sauvageons que je connaissais étaient barbares et cruels...

— Certains cherchent à fuir simplement et d'autres non. Mais en toute franchise... Je n'ai connue que deux ou trois membres de mon peuple qui ne soit pas barbare ou cruel. Les autres souhaitent prendre leurs revanches sur le Sud. Ils sont animés par la haine et la rancune.

Je baisse mon regard vers mes mains puis touche mes joues marquées de symboles.

— Les sauvageons qui n'aiment pas la violence où qui contestent les décisions sont très vite rejetés et considéré comme des traîtres et des rebelles. Ces gens là préfèrent la mort que de subir le châtiment des marques... Les sauvageons sont fières et vivre avec des cicatrices faite au couteau brûlant sur le visage et le corps est inacceptable.

Je relève mon regard dans les flammes.

— C'est censé représenter la laideur intérieure. La pourriture de l'âme si vous préférez... Aux yeux des sauvageons, plus aucune beauté n'est trouvable, ainsi, plus d'avenir...



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