La nécessité d'avoir une amie sur qui compter

La course faisait un bien fou, le vent me fouettant les joues et l'odeur de la mer... J'adorais cet endroit un peu lointain, plus paisible. Je n'aimais absolument pas la capitale où les grosses villes, non cet endroit me convenait bien mieux. Même si la présence de dame Cersei me manquait. Je finis par ralentir repassant au pas et laissant Félicité me rejoindre. Je lui souris et elle semblait reprendre contact avec la réalité, me demandant de rentrer. Je levai les yeux vers le ciel, effectivement, même si j'adorerais passer la nuit dehors pour profiter du lever et du coucher du soleil, il fallait qu'elle soit à l'abri. Et Qyburn aurait des choses à me dire sans aucun doute. J'étais presque sûre que Dame Cersei lui avait laissé une liste de choses à me faire faire en plus de la gestion de ce domaine... Je soupirais en rajoutant ma position sur la scelle.

" T'as peur du noir Chaton ? Aller. Je te ramène. "

Machinalement, du bout du doigt, je suivis le motif de branche de pommier gravé sur le cuir de la scelle. Cadeau du seigneur Asher. Il y a... Un siècle ou deux, du moins c'était l'impression que j'avais. Je me relis debout sur mes étriers pour permettre à Cendres de grimper la côte et mon regard tomba sur le paysage roulant tout autour de nous, la crête des vagues fumant d'écume emportée par la brise marine, la mer étincelant sous un soleil rougeoyant. Je me dressais bien droite, relâchant les rênes légèrement en étendant les bras avec un sourire. C'était beau et agréable, je me sentais un peu comme un oiseau, portée par le vent. Je finis par me rasseoir sagement et tournai la tête vers mon amie avec un clin d'oeil.

" J'me demande ce que ça fait de voler. T'crois qu'un jour l'lézard d'dame de Cersei nous acceptra sur son dos ?"

Ça devait être chouette de voler.

Personne ne pouvait approcher le dragon. Seul un idiot répondrait « Si moi je peux le faire ! » et aurait tenté et serait sans doute mort, dévoré ou brûlé vif, ou les deux. C’était moche comme mort. Fabriquer des machines volantes pour faire comme lui ? Comme le dragon… Je restai rêveuse en regardant le ciel pendant quelques secondes. Cela serait sans aucun doute magnifique. Mais cela serait dans des dizaines d’années. Je doutais fortement d’être encore en vie à ce moment-là. J’inclinai légèrement la tête sur le côté pendant quelques secondes pour réfléchir à une réponse logique.

« On ne volera jamais Félicité. Enfin, sauf si Dame Cersei nous fait voler sur le dos de son dragon. »

Un jour, peut-être. J’en doutais fortement, que Dame Cersei me laisse voler avec elle. Non, ce n’était pas ma place sûrement à ses yeux. Je poussai un profond soupir en voyant Bel Castel au loin. Les devoir m’attendait, n’est-ce pas… Je passai une main sur mon visage avant de rassembler mes rênes.

« On parie que Qyburn a encore trouvé une faute d’orthographe dans mes écrits et que je vais devoir tout recopier encore une fois ? »

À croire qu’il avait eu des instructions de Dame Cersei pour m’obliger à écrire beaucoup plus que ce que je n’écrivais d’habitude. Et pourtant je faisais des efforts, mais ce n’était pas assez. J’avais encore une calligraphie déplorable malgré de gros efforts, j’écrivais très lentement justement pour que je sois parfaitement lisible et pour éviter les fautes d’orthographe. Et je lisais toujours aussi lentement, les mots dansaient trop facilement devant mes yeux.

Cendres s’ébroua vigoureusement avant de s’appuyer sur le mord, elle avait très envie de reprendre le galop ou s’amuser un peu. Je soupirai un peu en frottant son encolure avec douceur pour la calmer.

« Cendres serait ravie de repartir au galop pour une petite dizaine de lieux. Mais on va éviter, nous avons toutes les deux du travail, n’est-ce pas ? »

Je ne savais pas trop ce qu’elle devait faire comme taches, je n’avais pas mémorisé cela. Mais nous avions toutes les deux du travail après tout.