[FB] a time to stay and a time to go away - avec Catelyn
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Un temps pour rester et un temps pour partir
An 283, Lune 11 - avec @Catelyn Stark
La litanie du septon n’atteignait pas la jeune Lysa Tully, ou plutôt Arryn, qui avait cessé de l’écouter presqu’aussitôt qu’il avait commencé à réciter des passages bien connus de l’Etoile à Sept Branches. Elles étaient là, toutes les deux, à écouter ce septon qui continuait d’officier à la même heure comme si rien n’avait changé. C’était pourtant tout un monde qui s’était effondré en quelques lunes seulement. Son monde. Et la bienveillance et l’amour du Père et de la Mère d’En Haut était bien la dernière chose dont elle avait envie d’entendre parler aujourd’hui. Les dieux étaient bien trop cruels... Cependant, elle avait des comptes à leur rendre, à la Mère surtout, pour ce crime qu’elle avait commis…
Il y avait d’abord eu une trahison. Petyr, son bien aimé Petyr, déclarant son amour à sa sœur Catelyn. Tout le monde lui avait toujours préféré Catelyn. Son père avait peiné à le cacher, à moins qu’il n’ait même pas pris la peine d’essayer. Quant à Petyr…Contrairement à Lysa, dont le fiancé avait rejoint les rangs de la Garde Royale, Catelyn avait déjà un fiancé, Brandon Stark, mais il avait fallu qu’elle continue de charmer Petyr.
Lysa avait toujours été la plus timide des deux. Comment aurait-il pu en être autrement, avec Cat qui s’arrangeait toujours pour être le centre d’attention ?...
Les jours qui avaient suivi le duel, Lysa était devenue froide avec Cat. Lorsque Catelyn était venue prendre des nouvelles du blessé auprès de Lysa, qui était autorisé à le voir et assister le mestre pour le soigner, la deuxième née avait répondu avec colère : « Que veux-tu que je te dise Catelyn ? Il est gravement blessé, à cause de ton fiancé. Père va le renvoyer chez lui et on risque de ne plus jamais le voir. J’espère que tu es contente ! » Catelyn ne pouvait pas forcément s’imaginer que derrière la colère de sa sœur se cachait un amour bien plus fort pour Petyr que cette affection existant naturellement entre deux enfants qui grandissent ensemble et que derrière cette colère, se cachait une lancinante jalousie. La froideur de Lysa s’était ensuite calmée car Petyr s’était repenti de son acte auprès de sa véritable amante. Ils avaient fait l’amour, à nouveau. Lysa n’avait pas pu lui résister très longtemps. Catelyn l’avait séduit, disait-il, mais il avait été stupide.
Il y avait sa grossesse ensuite, et cela lui était trop difficile d’y repenser. Catelyn ignorait tout de cet événement, gardé secret dans les murs de Vivesaigues. Lorsque Lysa avait découvert qu'elle portait la vie, elle avait rapidement dû en parler à son père. La colère d’Hoster avait éclaté et elle avait été confinée dans sa chambre immédiatement. Pour l’expliquer, Lord Hoster avait prétendu que Lysa était malade et qu’on ignorait si cela était contagieux. Que le mestre tentait de comprendre de quoi elle souffrait, qu'il cherchait. Par conséquent, des précautions devaient être prises. C’était étrange, bien sûr. Les deux sœurs avaient toujours été assez proches pour se tenir compagnie si l’une attrapait un mauvais rhume. Cette quarantaine était inquiétante et pourtant, des zones d’ombre existaient. Lorsque Catelyn s’était inquiété pour sa sœur, Hoster avait prétendu qu’elle s’en remettrait à n’en pas douter. Comment pouvait-il en être aussi sûr ?
Lysa n’avait plus été la même lorsqu’enfin, elle avait été guérie. La jeune fille n’avait pas voulu donner plus de détail à sa sœur sur la maladie dont elle avait souffert. Elle avait préféré tourner la page, visiblement, se contentant de lui dire que tout était fini, qu’elle n’était plus souffrante, qu'elle ne voulait plus y penser. Catelyn avait du se dire que cela faisait beaucoup d’événements difficiles en peu de temps pour Lysa. D’abord le départ de Petyr, dont elle était si proche, ensuite cette maladie qui l’avait isolée, et lorsqu’elle avait été guérie, ce fut pour apprendre son mariage avec Lord Jon Arryn, un homme de 65 ans.
Le malheur avait continué de s’abattre sur Lysa, pourtant. Ou plutôt sur l’ensemble de la famille Tully. Il y a une lune de cela, leur père, leur frère et leur oncle avaient été éxécutés à Port-Réal. Lysa et Catelyn vivaient sans doute les derniers instants d’un château qui allait bientôt appartenir au passé. Un château de « traitres », qui n’avait plus de seigneur ou d’héritier. Ce vestige du passé en devenir avait pourtant accueilli l’avenir récemment…Un petit garçon prénommé Robb. Non, il n’était pas de Lysa. Cela aurait été trop beau, n’est-ce pas ? Et comme cela avait été difficile de voir Catelyn devenir mère alors qu'elle en avait été injustement privée. Trop difficile. Il lui était presqu’impossible de prendre le petit Robb Stark dans ses bras. Ce que Catelyn ignorait c'était que cela n'avait rien à voir avec l'incongruité de la situation, avec cette étrangeté qu'était l'accueil de la vie dans la mort. Au fond, Lysa ignorait ce que Catelyn devinait derrière son comportement, mais la vérité était que cela la ramenait sans cesse à son enfant à elle, celui qu’elle avait perdu, celui qu’elle avait tué sans le vouloir, que son père avait tué. Cet enfant qu’elle avait imaginé être un garçon avec les cheveux noirs de Petyr et les yeux bleus des Tully. Ce petit garçon qui ne cessait de la hanter et qui avait laissé un si grand vide dans son cœur…
L’adolescente de seize ans prenait une décision. Une décision difficile, qui la taraudait depuis plusieurs jours et lui demandait bien du courage, et pourtant qui la libérerait aussi d’une certaine façon, elle pouvait déjà le sentir. Elle allait partir pour le Val. Elle allait rejoindre Jon.
Ce fut après la messe, à table, alors que les domestiques s’affairaient encore autour d’elles pour les débarrasser, tels des tambourineurs qui continuent à marteler son instrument pour motiver les cavaliers tout en assistant à la défaite sanglante de son camp, que Lysa annonça sa décision à Catelyn. Une servante venait de lui tendre le petit Robb, d’ailleurs, et la vue de cet enfant ne pouvait que conforter Lysa dans son choix.
« Catelyn », dit-elle pour avoir l’attention de sa sœur. Sa voix était empreinte d'une douce résignation. « Je vais partir dans le Val. », déclara-t-elle. Lysa s’attendait à la surprise de sa sœur ; Son époux était un homme de cinquante ans de plus qu’elle…Toute autre jeune fille aurait laissé l’échéance se prolonger au maximum avant de quitter son foyer et le dernier membre de sa famille pour se résigner à accepter sa nouvelle vie. Lysa semblait décidée pourtant. Il n’y avait plus rien pour elle ici….
Il y avait d’abord eu une trahison. Petyr, son bien aimé Petyr, déclarant son amour à sa sœur Catelyn. Tout le monde lui avait toujours préféré Catelyn. Son père avait peiné à le cacher, à moins qu’il n’ait même pas pris la peine d’essayer. Quant à Petyr…Contrairement à Lysa, dont le fiancé avait rejoint les rangs de la Garde Royale, Catelyn avait déjà un fiancé, Brandon Stark, mais il avait fallu qu’elle continue de charmer Petyr.
Lysa avait toujours été la plus timide des deux. Comment aurait-il pu en être autrement, avec Cat qui s’arrangeait toujours pour être le centre d’attention ?...
Les jours qui avaient suivi le duel, Lysa était devenue froide avec Cat. Lorsque Catelyn était venue prendre des nouvelles du blessé auprès de Lysa, qui était autorisé à le voir et assister le mestre pour le soigner, la deuxième née avait répondu avec colère : « Que veux-tu que je te dise Catelyn ? Il est gravement blessé, à cause de ton fiancé. Père va le renvoyer chez lui et on risque de ne plus jamais le voir. J’espère que tu es contente ! » Catelyn ne pouvait pas forcément s’imaginer que derrière la colère de sa sœur se cachait un amour bien plus fort pour Petyr que cette affection existant naturellement entre deux enfants qui grandissent ensemble et que derrière cette colère, se cachait une lancinante jalousie. La froideur de Lysa s’était ensuite calmée car Petyr s’était repenti de son acte auprès de sa véritable amante. Ils avaient fait l’amour, à nouveau. Lysa n’avait pas pu lui résister très longtemps. Catelyn l’avait séduit, disait-il, mais il avait été stupide.
Il y avait sa grossesse ensuite, et cela lui était trop difficile d’y repenser. Catelyn ignorait tout de cet événement, gardé secret dans les murs de Vivesaigues. Lorsque Lysa avait découvert qu'elle portait la vie, elle avait rapidement dû en parler à son père. La colère d’Hoster avait éclaté et elle avait été confinée dans sa chambre immédiatement. Pour l’expliquer, Lord Hoster avait prétendu que Lysa était malade et qu’on ignorait si cela était contagieux. Que le mestre tentait de comprendre de quoi elle souffrait, qu'il cherchait. Par conséquent, des précautions devaient être prises. C’était étrange, bien sûr. Les deux sœurs avaient toujours été assez proches pour se tenir compagnie si l’une attrapait un mauvais rhume. Cette quarantaine était inquiétante et pourtant, des zones d’ombre existaient. Lorsque Catelyn s’était inquiété pour sa sœur, Hoster avait prétendu qu’elle s’en remettrait à n’en pas douter. Comment pouvait-il en être aussi sûr ?
Lysa n’avait plus été la même lorsqu’enfin, elle avait été guérie. La jeune fille n’avait pas voulu donner plus de détail à sa sœur sur la maladie dont elle avait souffert. Elle avait préféré tourner la page, visiblement, se contentant de lui dire que tout était fini, qu’elle n’était plus souffrante, qu'elle ne voulait plus y penser. Catelyn avait du se dire que cela faisait beaucoup d’événements difficiles en peu de temps pour Lysa. D’abord le départ de Petyr, dont elle était si proche, ensuite cette maladie qui l’avait isolée, et lorsqu’elle avait été guérie, ce fut pour apprendre son mariage avec Lord Jon Arryn, un homme de 65 ans.
Le malheur avait continué de s’abattre sur Lysa, pourtant. Ou plutôt sur l’ensemble de la famille Tully. Il y a une lune de cela, leur père, leur frère et leur oncle avaient été éxécutés à Port-Réal. Lysa et Catelyn vivaient sans doute les derniers instants d’un château qui allait bientôt appartenir au passé. Un château de « traitres », qui n’avait plus de seigneur ou d’héritier. Ce vestige du passé en devenir avait pourtant accueilli l’avenir récemment…Un petit garçon prénommé Robb. Non, il n’était pas de Lysa. Cela aurait été trop beau, n’est-ce pas ? Et comme cela avait été difficile de voir Catelyn devenir mère alors qu'elle en avait été injustement privée. Trop difficile. Il lui était presqu’impossible de prendre le petit Robb Stark dans ses bras. Ce que Catelyn ignorait c'était que cela n'avait rien à voir avec l'incongruité de la situation, avec cette étrangeté qu'était l'accueil de la vie dans la mort. Au fond, Lysa ignorait ce que Catelyn devinait derrière son comportement, mais la vérité était que cela la ramenait sans cesse à son enfant à elle, celui qu’elle avait perdu, celui qu’elle avait tué sans le vouloir, que son père avait tué. Cet enfant qu’elle avait imaginé être un garçon avec les cheveux noirs de Petyr et les yeux bleus des Tully. Ce petit garçon qui ne cessait de la hanter et qui avait laissé un si grand vide dans son cœur…
L’adolescente de seize ans prenait une décision. Une décision difficile, qui la taraudait depuis plusieurs jours et lui demandait bien du courage, et pourtant qui la libérerait aussi d’une certaine façon, elle pouvait déjà le sentir. Elle allait partir pour le Val. Elle allait rejoindre Jon.
Ce fut après la messe, à table, alors que les domestiques s’affairaient encore autour d’elles pour les débarrasser, tels des tambourineurs qui continuent à marteler son instrument pour motiver les cavaliers tout en assistant à la défaite sanglante de son camp, que Lysa annonça sa décision à Catelyn. Une servante venait de lui tendre le petit Robb, d’ailleurs, et la vue de cet enfant ne pouvait que conforter Lysa dans son choix.
« Catelyn », dit-elle pour avoir l’attention de sa sœur. Sa voix était empreinte d'une douce résignation. « Je vais partir dans le Val. », déclara-t-elle. Lysa s’attendait à la surprise de sa sœur ; Son époux était un homme de cinquante ans de plus qu’elle…Toute autre jeune fille aurait laissé l’échéance se prolonger au maximum avant de quitter son foyer et le dernier membre de sa famille pour se résigner à accepter sa nouvelle vie. Lysa semblait décidée pourtant. Il n’y avait plus rien pour elle ici….
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A time to stay and a time to go away
@Lysa Arryn & Catelyn Stark
« An 283 Lune 11 * Vivesaigues »
Il n’y avait plus qu’elles désormais, se dit Catelyn lors de la cérémonie à laquelle elle assistait, aux côtés de sa sœur dans le septuaire de Vivesaigues. La nouvelle, terrible, leur était parvenue depuis Port-Réal ; elles n’avaient plus de père, plus d’oncle, ni de frère. Tous avaient été exécutés pour trahison, sur ordre du Roi. Qu’allait-il advenir d’elles ? Mariées au Val ou au Nord, leur place serait aux côtés de leur époux respectif mais comment les verrait les autres ? Toujours comme des Tully, des filles, nièces et sœurs de traîtres ? Ou comme des Arryn et Stark ? Aussi affreux et insurmontable que cela lui semblait encore, à présent que cette pensée s’était faite jour dans son esprit, Catelyn réalisa qu’avec le décès de ces personnes auxquelles elle était si attachée, se tournait aussi une page de sa propre vie, et probablement qu’il en était de même pour a sœur… A présent, elles devraient, l’une comme l’autre, oublier leur nom de naissance si elles voulaient avoir un avenir décent aux côtés de leur époux. Désormais, pour leur propre bien, Lysa devait réellement devenir une Arryn, et elle une Stark.
Mais pour l’instant, tout ce que Catelyn désirait, c’était profiter de ces jours qu’elle savait comptés dans son chez-elle, dans cet endroit qui l’a vu naître ainsi que son cher fils, son Robb. A la fin de la cérémonie, elle s’était attardée dans le septuaire tandis que le peu de ce qu’il restait de leur maisonnée s’en était déjà retourné au château, Lysa y compris. Catelyn contempla le dos de sa sœur d’un air triste alors qu’elle quittait le lieu saint. Quelque chose entre elles s’était fissurée depuis ce jour où Petyr avait eu l’idiot saugrenue de vouloir gagner sa main en affrontant son premier fiancé, Brandon Stark, en duel. Elle s’était mise dans une colère noire à son encontre, le traitait d’idiot et de simple d’esprit s’il pensait réellement pouvoir avoir le dessus, lui, face à la force que dégageait Brandon. Mais il y avait tenu et donc, Catelyn n’avait eu d’autre choix que de supplier Brandon de le ménager et de l’épargner, sachant pertinemment qu’il l’emporterait face au peu de compétences à l’épée dont disposait Petyr. Et il avait accepté avec bonté, bien que, malgré cela, il parvint à blesser suffisamment le pupille de son père pour qu’il doive garder le lit avant d’être renvoyé de Vivesaigues et qu’elle ne le perde de vue. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était dans sa chambre de convalescent. Venue pour prendre de ses nouvelles, elle y avait retrouvé Lysa à son chevet, qui avait fait preuve d’une froideur et de mots durs envers son aînée qui la laissèrent interdite et la poussèrent à quitter la pièce, sans un mot de plus mais l’esprit remplit de troubles et de doutes face à l’attitude de sa sœur.
Depuis ce jour, leur entente n’avait plus été la même qu’auparavant. Bien sûr, elles se parlaient toujours, mais Catelyn sentait qu’elle avait perdu cette complicité si particulière qu’elle n’avait avec nulle autre qu’avec Lysa. Pas même ne lui fut-il permit de prendre soin de sa sœur lorsqu’elle fut condamnée à garder le lit à cause d’une mystérieuse maladie, alors qu’elle avait l’habitude de s’occuper d’elle lorsqu’elle était refroidie. Ecoutant son père, Catelyn finit par ne plus insister et par attendre patiemment que Lysa aille mieux et puisse sortir de sa chambre. Dès le jour où cela lui fut possible, Catelyn s’était précipitée vers elle, l’avait serré dans ses bras, heureuse qu’elle aille mieux et lui avait bien sûr demandé de quoi elle avait souffert tout ce temps. Mais là encore, les réponses de Lysa se faisaient évasives et plus Catelyn insistait, plus Lysa se renfermait. Alors elle finit par abandonner, se consacrant plutôt à son mariage tout proche avec un inconnu, Eddard Stark, étant donné que Brandon était décédé. Puis, leurs mariages passés et le départ des troupes du Conflans, du Val et du Nord pour la guerre, Catelyn, enceinte, s’adonna totalement à la préparation de l’arrivée du bébé. Ainsi tenait-elle ses angoisses pour son cher père, son oncle adoré et son petit frère loin de son coeur et de son esprit, bien que, la nuit venue, il lui arrivait de se tourner et se retourner dans son lit sans parvenir à trouver le sommeil. L’envie lui prenait alors de se lever et d’aller trouver Lysa. Lui parler la rassurerait et l’aiderait à s’endormir. Mais, une fois devant sa porte, elle restait Là, sans parvenir à lever la main pour toquer doucement et entrer discrètement dans sa chambre. Finalement, elle faisait demi-tour et retournait dans sa propre chambre, sans pouvoir dormir.
La naissance de Robb avait été une épreuve pour Catelyn mais la joie et l’amour qu’elle ressentit lorsque le Mestre lui présenta son fils surpassèrent la douleur et la fatigue. Robb Ainsi nommé en l’honneur de l’ami de son époux, Robert Baratheon, il était son petit trésor sur lequel elle veillait jour et même parfois nuit. Penchée au-dessus de son berceau, la jeune mère n’était qu’amour pour ce petit être si fragile mais dont elle était si fière ! Et pourtant, la personne à laquelle elle voulait tant le présenter, le voir dans ses bras, ne l’avait quasiment jamais porté, trouvant à chaque fois un prétexte pour quitter la pièce et l’y laisser, dans l’incompréhension, avec Robb gazouillant dans ses bras.
Mais aujourd’hui, après la messe et après leur repas, alors qu’une servante venait de lui apporter son fils qu’elle accueillit avec un immense sourire aimant, Lysa ne sortit pas de table, ni même ne bougea-t-elle. L’entendant l’appeler, Catelyn détourna le regard de son fils et la regarda, un doux sourire aux lèvres :
Oui ?
Et aussitôt qu’elle lui eut annoncé la nouvelle, le sourire de Catelyn s’évapora doucement pour disparaître totalement. Immobile, Robb dans ses bras, Catelyn considéra gravement sa sœur sans mot dire.
Quoi ? souffla-t-elle encore abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre. Mais…Pourquoi ? demanda-t-elle, au comble de l’incompréhension. Non ! Lysa…Non ! Je croyais que nous partirions toutes les deux…ensemble…quoique chacune de notre côté, lorsqu’ils seront revenus ! dit-elle, en faisant référence à leurs époux. Puis elle se tut, désirant vivement en savoir plus sur la motivation de Lysa pour hâter ainsi son départ.
Mais pour l’instant, tout ce que Catelyn désirait, c’était profiter de ces jours qu’elle savait comptés dans son chez-elle, dans cet endroit qui l’a vu naître ainsi que son cher fils, son Robb. A la fin de la cérémonie, elle s’était attardée dans le septuaire tandis que le peu de ce qu’il restait de leur maisonnée s’en était déjà retourné au château, Lysa y compris. Catelyn contempla le dos de sa sœur d’un air triste alors qu’elle quittait le lieu saint. Quelque chose entre elles s’était fissurée depuis ce jour où Petyr avait eu l’idiot saugrenue de vouloir gagner sa main en affrontant son premier fiancé, Brandon Stark, en duel. Elle s’était mise dans une colère noire à son encontre, le traitait d’idiot et de simple d’esprit s’il pensait réellement pouvoir avoir le dessus, lui, face à la force que dégageait Brandon. Mais il y avait tenu et donc, Catelyn n’avait eu d’autre choix que de supplier Brandon de le ménager et de l’épargner, sachant pertinemment qu’il l’emporterait face au peu de compétences à l’épée dont disposait Petyr. Et il avait accepté avec bonté, bien que, malgré cela, il parvint à blesser suffisamment le pupille de son père pour qu’il doive garder le lit avant d’être renvoyé de Vivesaigues et qu’elle ne le perde de vue. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était dans sa chambre de convalescent. Venue pour prendre de ses nouvelles, elle y avait retrouvé Lysa à son chevet, qui avait fait preuve d’une froideur et de mots durs envers son aînée qui la laissèrent interdite et la poussèrent à quitter la pièce, sans un mot de plus mais l’esprit remplit de troubles et de doutes face à l’attitude de sa sœur.
Depuis ce jour, leur entente n’avait plus été la même qu’auparavant. Bien sûr, elles se parlaient toujours, mais Catelyn sentait qu’elle avait perdu cette complicité si particulière qu’elle n’avait avec nulle autre qu’avec Lysa. Pas même ne lui fut-il permit de prendre soin de sa sœur lorsqu’elle fut condamnée à garder le lit à cause d’une mystérieuse maladie, alors qu’elle avait l’habitude de s’occuper d’elle lorsqu’elle était refroidie. Ecoutant son père, Catelyn finit par ne plus insister et par attendre patiemment que Lysa aille mieux et puisse sortir de sa chambre. Dès le jour où cela lui fut possible, Catelyn s’était précipitée vers elle, l’avait serré dans ses bras, heureuse qu’elle aille mieux et lui avait bien sûr demandé de quoi elle avait souffert tout ce temps. Mais là encore, les réponses de Lysa se faisaient évasives et plus Catelyn insistait, plus Lysa se renfermait. Alors elle finit par abandonner, se consacrant plutôt à son mariage tout proche avec un inconnu, Eddard Stark, étant donné que Brandon était décédé. Puis, leurs mariages passés et le départ des troupes du Conflans, du Val et du Nord pour la guerre, Catelyn, enceinte, s’adonna totalement à la préparation de l’arrivée du bébé. Ainsi tenait-elle ses angoisses pour son cher père, son oncle adoré et son petit frère loin de son coeur et de son esprit, bien que, la nuit venue, il lui arrivait de se tourner et se retourner dans son lit sans parvenir à trouver le sommeil. L’envie lui prenait alors de se lever et d’aller trouver Lysa. Lui parler la rassurerait et l’aiderait à s’endormir. Mais, une fois devant sa porte, elle restait Là, sans parvenir à lever la main pour toquer doucement et entrer discrètement dans sa chambre. Finalement, elle faisait demi-tour et retournait dans sa propre chambre, sans pouvoir dormir.
La naissance de Robb avait été une épreuve pour Catelyn mais la joie et l’amour qu’elle ressentit lorsque le Mestre lui présenta son fils surpassèrent la douleur et la fatigue. Robb Ainsi nommé en l’honneur de l’ami de son époux, Robert Baratheon, il était son petit trésor sur lequel elle veillait jour et même parfois nuit. Penchée au-dessus de son berceau, la jeune mère n’était qu’amour pour ce petit être si fragile mais dont elle était si fière ! Et pourtant, la personne à laquelle elle voulait tant le présenter, le voir dans ses bras, ne l’avait quasiment jamais porté, trouvant à chaque fois un prétexte pour quitter la pièce et l’y laisser, dans l’incompréhension, avec Robb gazouillant dans ses bras.
Mais aujourd’hui, après la messe et après leur repas, alors qu’une servante venait de lui apporter son fils qu’elle accueillit avec un immense sourire aimant, Lysa ne sortit pas de table, ni même ne bougea-t-elle. L’entendant l’appeler, Catelyn détourna le regard de son fils et la regarda, un doux sourire aux lèvres :
Oui ?
Et aussitôt qu’elle lui eut annoncé la nouvelle, le sourire de Catelyn s’évapora doucement pour disparaître totalement. Immobile, Robb dans ses bras, Catelyn considéra gravement sa sœur sans mot dire.
Quoi ? souffla-t-elle encore abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre. Mais…Pourquoi ? demanda-t-elle, au comble de l’incompréhension. Non ! Lysa…Non ! Je croyais que nous partirions toutes les deux…ensemble…quoique chacune de notre côté, lorsqu’ils seront revenus ! dit-elle, en faisant référence à leurs époux. Puis elle se tut, désirant vivement en savoir plus sur la motivation de Lysa pour hâter ainsi son départ.
(c) DΛND ELION
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Un temps pour rester et un temps pour partir
An 283, Lune 11 - avec @Catelyn Stark
Comme Lysa l’avait deviné, ce fut l’incompréhension pour sa sœur qui avait espéré qu’elles quittent les lieux ensemble pour ensuite partir chacune vers leur destin. La deuxième née de la fratrie Tully observa sa sœur en silence, cherchant quoi répondre. Son regard se posa ensuite sur le petit Robb. Elle le regarda un peu plus longuement qu’à son habitude, habitude qui consistait à fuir sa présence, mais fut une fois de plus confrontée à sa propre douleur et finit par lever le regard vers un point aléatoire dans la pièce.
En entendant sa sœur, Lysa avait l’impression qu’elle était désormais la plus vieille des des deux. Elle avait l’impression d’avoir vieilli de cinq ans en une seule année. Sa résignation, en cet instant, était celle d’une adulte. Une adulte qui avait renoncé à tous ses rêves de jeunes filles et qui ne s’étonnait plus de la cruauté du monde, une cruauté qui, à ses yeux, ne pourrait plus la surprendre…
Lysa n’avait pourtant eu que cela ; des rêves de jeunes filles, d’amour et de mariage. Elle n’avait demandé qu’à aimer et à être aimée en retour et dans ce but, avait toujours montré de la bonne volonté. Car elle était une Tully, n’est ce pas ? Famille, devoir, honneur. Lorsqu’elle avait été fiancée à Jaime Lannister, Lysa n’avait pas bronché. Intimidée, pourtant, à l’idée d’obtenir un rôle aussi important et pour lequel elle ne se sentait guère taillée, elle s’était mise à s’intéresser à la maison des lions, espérant plaire à son fiancé et bénéficier d’un mariage heureux. A l’époque, une époque qui semblait désormais lointaine, elle pensait que ses rêves d’amour et son devoir de jeune fille noble n’étaient point incompatibles…Aujourd’hui, elle se savait condamnée à un mariage malheureux, doutant très fortement de pouvoir un jour aimer Jon, son époux. Il était vieux cependant alors peut-être serait-elle veuve rapidement…C’était horrible de penser ainsi. Mais, n’était-elle pas une femme horrible de toute façon, elle qui n’avait pas su protéger son enfant ? Pouvait-elle seulement espérer que les dieux lui en confient un autre, après cela ?
La jeune fille soupira, presque comme les plus vieux soupirent avec une sorte de compassion face à la douloureuse naïveté des jeunes gens. « Ouvre les yeux Catelyn, il n’y a plus rien ici… », dit-elle. Elle s’était montrée parfois froide envers sa sœur dernièrement, en raison du ressentiment qui l’habitait, mais aujourd’hui, elle n’avait même pas la force de l’être. D’une certaine manière, elle avait déjà quitté Vivesaigues car tout en elle lui donnait envie de fuir cet endroit. Les bons souvenirs se transformaient en amers rappels dans son esprit. Des rappels de ce monde qui s’était écroulé, de toutes ces choses qui avaient changés. Son père, son oncle, son frère, morts. Catelyn, qui finalement ignorait tout d’elle. Son père…Son père qui l’avait trahie. Son père qui l’avait blessée à jamais. Elle se sentait déjà comme un fantôme, ici. « A Vivesaigues, nous sommes des filles de traîtres dans une maison de traîtres. », ajouta-t-elle ensuite, sur le ton d’une simple énonciation de fait. Ses propos avaient de quoi choquer, surtout en cette demeure, mais c’était la vérité. Il fallait bien se rendre à l’évidence ; montrer son attachement à cet endroit ne leur apporterait rien de bon. Pourtant, elle s’étonna elle-même de la facilité avec laquelle elle prononça ces mots...
« Un peu après la bataille du Trident, Jon est reparti en direction du Val...», expliqua-t-elle ensuite. C’était difficile, tout de même, d’appeler cet homme son époux. Il lui était plus facile de l’appeler Jon, même si cela pouvait sembler prématurément familier. De son mariage non plus, Lysa n’avait point souhaité discuter avec sa sœur. Lorsque Catelyn s’était inquiété de sa nuit de noce, lui demandant comment elle s’était passée, la deuxième née n’avait point montré le besoin de se confier ou de se plaindre, ce qui aurait été tout à fait normal au vu de la situation. « J’ai fait ce qu’on attendait de moi. », avait-elle simplement répondu, froide, étant jalouse, indéniablement, de cette humiliation qu’avait été son mariage alors qu’à côté d’elle, Catelyn épousait un homme de sa tranche d’âge. Elle n’avait plus rien d’une adolescente, la jeune Lysa. Ou du moins, elle ne montrait plus rien de cette adolescente qu’elle était, de cette jeune fille abîmée à l’innocence brisée. Elle, la jolie rousse qui voyait autrefois la beauté du monde dans chaque petite chose, qui riait d’un rien, qui s’émerveillait de tout. Elle, la trop naïve et trop idéaliste Lysa Tully, elle, la jeune fille qui avait tant, trop, confiance en la vie…se sentait désormais ridicule d’avoir été un jour si stupide. « Je le sais car il m’a écrit. » De cela non plus n’avait-elle point parlé à sa sœur. Catelyn avait peut-être l’impression d’être devenue une étrangère dans la vie de sa sœur. Mais, c’était plutôt Lysa qui était devenue une étrangère pour le reste du monde. Tout avait changé trop vite, et elle-même avait également changé trop rapidement pour savoir qui elle était vraiment maintenant. « Il me laisse le temps dont j’ai besoin pour quitter les lieux, il ne m’impose rien mais…Ma place n’est plus ici. », déclara-t-elle. Et en le disant, elle ne se sentit guère prise de regrets ou d’amère nostalgie. Elle était déjà si loin de Vivesaigues. A ce moment là, le petit Robb Stark fit entendre sa voix dans une légère plainte à l’intention de sa mère. De quoi pousser Lysa à se demander ; mais que faisait-elle d’ailleurs encore ici ?...
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A time to stay and a time to go away
@Lysa Arryn & Catelyn Stark
« An 283 Lune 11 * Vivesaigues »
Catelyn n’arrivait pas à croire ce qu’elle entendait. Son fils dans les bras, elle regardait sa sœur, bouche-bée. Et soudain, elle réalisa que cela faisait déjà un moment maintenant qu’elle ne reconnaissait plus sa si chère sœur. Certes, elles avaient grandi et Catelyn pensait bien qu’un jour, elles devraient toutes les deux se séparer et aller chacune suivre leurs chemins de leur côté, aux côtés de leurs époux respectifs. De cela, elle en était bien évidemment consciente et était prête à l’accepter, s’imaginant de toute façon nourrir une correspondance suivie avec sa sœur et donc, ne jamais réellement perdre contact avec elle. Mais depuis ce jour où Petyr avait eu l’idée saugrenue de provoquer son fiancé de l’époque, Brandon Stark, en duel pour gagner sa main, et qu’il en était ressorti fort blessé bien que Catelyn ait supplié Brandon de l’épargner et qu’il lui ait donné sa parole, quelque chose s’était lentement fissuré dans la relation si fusionnelle des deux sœurs. Jour après jour, Catelyn avait senti sa sœur s’éloigner, lui tenir des propos froids, parfois coupant comme des lames acérées… Mais Catelyn avait choisi de taire ses réponses, ses questions, estimant qu’elles vivaient des temps suffisamment durs pour en rajouter avec ce qui n’étaient alors à ses yeux que de simples querelles d’adolescentes.
Sauf qu’elles n’étaient plus des adolescentes. Elles étaient de jeunes femmes mariées, des dames suzeraines du Val pour l’une et du Nord pour l’autre. C’est envers leurs époux que devaient aller leur loyauté désormais mais, malgré tout le mal qui avait pu arriver à leur famille à la guerre, Catelyn n’avait pas le coeur à renoncer à l’amour qu’elle avait toujours ressenti pour son père, son oncle et son petit frère :
Tu me dis d’ouvrir les yeux ?! reprit-elle, usant d’un ton cinglant. T’imagines-tu que notre statut d’épouse de Suzerain nous lavera totalement de notre nom de naissance ? Certains ont la mémoire courte, d’autre bien longue et pour ceux-là, nous resterons des nées-Tully, des filles de traîtres, peu importe où nous vivons et quel nom nous portons actuellement…
Dans ses bras, Robb commença à s’agiter ; la voix de sa mère était bien forte en comparaison avec ce qu’il avait l’habitude d’entendre venant d’elle. Mais Catelyn allait de surprise en surprise en apprenant que Jon avait écrit à son épouse, qu’il était en chemin pour le Val , sans passer par Vivesaigues et qu’il lui laissait le temps nécessaire pour quitter les lieux et le rejoindre aux Eyriés. Catelyn avait reçu une missive plus ou moins similaire de son époux, à ceci près qu’il passait la chercher à Vivesaigues et qu’ils feront donc la route jusqu’à Winterfell ensemble. Pour l’instant, rien n’annonçait sa venue prochaine donc Catelyn n’avait pas encore jugé bon de préparer ses affaires pour son départ. En revanche, sa sœur, dont l’époux lui laissait tout le temps nécessaire, comptait bel et bien ne pas s’éterniser à Vivesaigues alors qu’elle le pourrait puisque Lord Jon lui en laissait la possibilité. Ainsi auraient-elles pu partir en même temps…Mais visiblement, cela ne faisait absolument pas parti des plans de Lysa.
Si ton époux te laisse le temps dont tu as besoin pour le rejoindre, commença-t-elle, la gorge serrée par le choc de cette révélation inattendue, pourquoi te hâtes-tu à ce point ? Pourquoi précipites-tu ton départ ?
Elle lança un regard brillant de larmes à sa petite sœur : Et ne me dis pas que c’est à cause de notre nom de naissance. Même si notre relation a changé depuis quelques temps, au point que j’ai parfois du mal à te reconnaître, je soupçonne autre chose…
A cet instant, Robb se mit à geindre et à se tordre dans ses bras. Catelyn le changea de position, le tenant à la verticale contre elle, sa main droite placée à l’arrière de sa tête pour la maintenir, ce qui sembla le calmer un peu. Cependant, la gêne qu’afficha Lysa face aux plaintes de son fils ne passa pas inaperçue de Catelyn, qui ne voulut pourtant pas exprimer plus avant ses soupçons concernant sa cadette et lui laissa l’opportunité de parler d’elle-même de ce qui semblait être si insurmontable pour qu’elle hâte ainsi son départ.
Sauf qu’elles n’étaient plus des adolescentes. Elles étaient de jeunes femmes mariées, des dames suzeraines du Val pour l’une et du Nord pour l’autre. C’est envers leurs époux que devaient aller leur loyauté désormais mais, malgré tout le mal qui avait pu arriver à leur famille à la guerre, Catelyn n’avait pas le coeur à renoncer à l’amour qu’elle avait toujours ressenti pour son père, son oncle et son petit frère :
Tu me dis d’ouvrir les yeux ?! reprit-elle, usant d’un ton cinglant. T’imagines-tu que notre statut d’épouse de Suzerain nous lavera totalement de notre nom de naissance ? Certains ont la mémoire courte, d’autre bien longue et pour ceux-là, nous resterons des nées-Tully, des filles de traîtres, peu importe où nous vivons et quel nom nous portons actuellement…
Dans ses bras, Robb commença à s’agiter ; la voix de sa mère était bien forte en comparaison avec ce qu’il avait l’habitude d’entendre venant d’elle. Mais Catelyn allait de surprise en surprise en apprenant que Jon avait écrit à son épouse, qu’il était en chemin pour le Val , sans passer par Vivesaigues et qu’il lui laissait le temps nécessaire pour quitter les lieux et le rejoindre aux Eyriés. Catelyn avait reçu une missive plus ou moins similaire de son époux, à ceci près qu’il passait la chercher à Vivesaigues et qu’ils feront donc la route jusqu’à Winterfell ensemble. Pour l’instant, rien n’annonçait sa venue prochaine donc Catelyn n’avait pas encore jugé bon de préparer ses affaires pour son départ. En revanche, sa sœur, dont l’époux lui laissait tout le temps nécessaire, comptait bel et bien ne pas s’éterniser à Vivesaigues alors qu’elle le pourrait puisque Lord Jon lui en laissait la possibilité. Ainsi auraient-elles pu partir en même temps…Mais visiblement, cela ne faisait absolument pas parti des plans de Lysa.
Si ton époux te laisse le temps dont tu as besoin pour le rejoindre, commença-t-elle, la gorge serrée par le choc de cette révélation inattendue, pourquoi te hâtes-tu à ce point ? Pourquoi précipites-tu ton départ ?
Elle lança un regard brillant de larmes à sa petite sœur : Et ne me dis pas que c’est à cause de notre nom de naissance. Même si notre relation a changé depuis quelques temps, au point que j’ai parfois du mal à te reconnaître, je soupçonne autre chose…
A cet instant, Robb se mit à geindre et à se tordre dans ses bras. Catelyn le changea de position, le tenant à la verticale contre elle, sa main droite placée à l’arrière de sa tête pour la maintenir, ce qui sembla le calmer un peu. Cependant, la gêne qu’afficha Lysa face aux plaintes de son fils ne passa pas inaperçue de Catelyn, qui ne voulut pourtant pas exprimer plus avant ses soupçons concernant sa cadette et lui laissa l’opportunité de parler d’elle-même de ce qui semblait être si insurmontable pour qu’elle hâte ainsi son départ.
(c) DΛND ELION
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Un temps pour rester et un temps pour partir
An 283, Lune 11 - avec @Catelyn Stark
Le ton cinglant employé par Catelyn ne plut pas à Lysa. La deuxième-né n’était pas idiote ; elle savait très bien que ce nom leur serait associé pour toute leur vie sans compter que leurs époux appartenaient eux aussi, certes dans une moindre mesure que les Tully, à cette collection de seigneurs westerosi qui désormais se voyaient marqués d’une étiquette de traître pour avoir soutenu Robert Baratheon.
« Bien sûr que non ; je ne suis pas idiote ! D'ailleurs, pour le roi, mon époux est un traître lui aussi, comme l’est le tien. », répliqua-t-elle. « Mais, je doute que montrer notre attachement à ce château en y restant jusqu’au bout ne nous soit d’une grande aide pour nous débarrasser de cette image… »
Alors que son neveu s’agitait sur les genoux de sa sœur, faisant entendre sa voix, Lysa évita de le regarder. « Si c’est un garçon, mon choix est fait. Peu importe l’avis de Petyr, il s’appellera Hoster, comme vous. », se rappelait-elle avoir dit à son père, avant de quitter son bureau, lorsque celui-ci lui avait finalement donné sa bénédiction pour qu’elle épouse Petyr, dont elle était tombée enceinte. A ce moment-là, elle ignorait que les effluves des herbes qu’elle venait d’ingurgiter dans son thé causerait la mort de son enfant. A ce moment-là, comment aurait-elle pu imaginer que son père était de ces hommes-là, de ceux qui vont regardent dans les yeux avec tendresse et vous assassinent dans votre dos. Et si nul tremblement n’était perceptible dans la voix de Lysa lorsqu’elle qualifiait sa famille de traitres, c’était sans doute car elle pensait à son père et à ce qualificatif qu’il avait amplement mérité, non pas pour avoir mené des troupes vers le Donjon Rouge mais pour avoir fait un enfer du rêve de sa plus jeune fille.
« Si ton époux te laisse le temps dont tu as besoin pour le rejoindre, pourquoi te hâtes-tu à ce point ? Pourquoi précipites-tu ton départ ? », demanda Catelyn, apprenant qu’un corbeau s’était fait le messager de Jon.
Il y avait de l’émotion dans la voix de sa sœur, chose qui, au fond, exaspérait davantage Lysa que cela ne la touchait. Cessant de tapoter la surface de la table de ses doigts pour triturer le reste de potage dans son bol, Lysa laissa passer un silence, tout en veillant à avoir d’autres choses à regarder, comme ce bol d’ailleurs, que l’enfant qui se trouvait face à elle. Elle ne se laisserait pas avoir par le prétendu chagrin de sa sœur. Catelyn ne pensait qu’à elle, elle n’avait toujours pensé qu’à elle, que ce soit avec leur père, avec Petyr ou maintenant, alors qu’un départ s’annonçait…Enfant, c’était avec des yeux admiratifs que Lysa regardait sa sœur. Elle, qui était la préférée de son père. Elle, qui apparemment, ressemblait tant à leur mère. Elle, l’incarnation parfaite des mots qui leur faisaient office d’armoiries. Catelyn, trop occupée à être une fille idéale et en récolter les louanges que pour être une véritable sœur et remarquer qu’il était pénible pour Lysa, d’être la petite sœur de la parfaite Catelyn Tully. Mais, pourquoi s’en soucierait-elle après tout ? Ces dernières lunes, elle ne s’était point souciée du mal qu’elle pouvait lui faire…Et maintenant, voilà qu’elle était mère et mariée à un jeune homme qui semblait charmant. Il y en avait toujours pour Catelyn, mais jamais pour Lysa.
« Et ne me dis pas que c’est à cause de notre nom de naissance. Même si notre relation a changé depuis quelques temps, au point que j’ai parfois du mal à te reconnaître, je soupçonne autre chose… », dit l’aînée de la famille, les yeux brillants de larmes. Mais, Lysa n’avait aucune envie de se confier à sa sœur, plus aujourd’hui. Cette confiance s’était effritée et elle savait que cela ne lui serait d’aucun réconfort que de partager son pêché et les événements qui en avaient découlé à la « parfaite Catelyn Tully »… Indéniablement, Lysa avait changé car elle aurait autrefois été bien incapable de garder une telle peine, une telle tristesse pour elle seule, pressée par le besoin urgent de la déverser sur un autre ou de recevoir l’un ou l’autre conseil. Mais, il n’y avait ici aucun conseil à prendre. Le mal avait été fait. Ce thé, elle n’aurait pas du le boire. Accorder sa confiance à son père, elle n’aurait pas du le faire. Etre naive, elle l’avait payé cher.
Et finalement, c’était avec un amer goût de regret qu’elle repensait à ce plan qu’elle s’était imaginée dans sa tête. Partir. Quitter la corne d’abondance qu’était cette vie de noble jeune fille pour celle d’un vagabond. Lysa n’était pas courageuse, elle ne l’avait jamais été, mais pour protéger cet enfant qu’elle portait, elle aurait pu le faire. Son instinct maternel déjà si fort le lui avait confirmé quand elle s’était surprise à n’éprouver nulle crainte à l’idée de devenir une femme du peuple, de perdre la protection de son père et le confort de sa vie. Dès le moment où elle avait découvert sa grossesse, sa seule crainte avait été de perdre son bébé et la vision de ce paresseux petit être, face à elle, n’était que le douloureux rappel que son cauchemar s’était réalisé ; alors que Catelyn tenait un enfant dans ses bras, Lysa n’en tenait aucun et les Dieux seul savaient si elle en aurait un autre un jour.
« Et pourquoi ne devrais-je me précipiter ? », répondit Lysa. « Pour rester ici comme si de rien n’était et accueillir le roi Rhaegar ou ses hommes quand ils viendront faire ce que bon leur semblent de château ? », lança-t-elle. « Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, mon époux a 66 ans. Je ne partagerais sans doute jamais rien d’autre avec lui que le nom qu’il porte et je n’ai aucune envie de me hâter à partager son quotidien, crois-moi ! Et pourtant, j’essaie d’agir dignement et de faire mon devoir qui est de rejoindre le Val, le royaume dont je suis désormais la Dame. Tu pourrais choisir de me soutenir mais bien sûr, non, tu ne le fais pas... », répondit Lysa. Oh bien sûr, il était difficile pour l’adolescente de se résigner à aller vivre dans le Val auprès de cet homme bien plus âgé qui était désormais son mari. Mais, elle ne disait pas tout, préférant, pour une fois, revêtir la casquette de la plus digne et honorable des deux filles Tully. En réalité, si Lysa s’apprêtait à partir, c’était bien parce que cela était finalement la solution la plus facile à ses yeux. Rester signifiait devoir souffrir la vision de Catelyn et de son fils, dans ce château déjà lugubre et endeuillé or, ses cauchemars se chargeaient suffisamment de lui remémorer le terrible homicide qu’elle avait accidentellement commis.
Finalement, Lysa avait tant changé, ces dernières lunes, qu’aussi incroyable que cela puisse paraître, Jon Arryn la connaissait désormais mieux que sa propre sœur. Tout simplement car il savait...
Il savait et lorsqu’elle s’était attendue à ce qu’il pose des questions sur l’identité du père ou sur la nature de leur relation, il n’avait rien dit, pas un mot. Peut-être était-ce inconsciemment rassurant pour la jeune Tully… En tout cas, elle avait été soulagée qu’il ne demande rien, du moins, pour l'instant. Jon était la seule personne vivante à savoir désormais, et agissait comme si cela ne comptait pas. Une absence de critique, une absence de jugement, du moins le percevait-elle ainsi pour l'instant, qui tout de même avait son importance aux yeux de cette jeune adolescente de seize ans si rongée par la culpabilité qu'elle n'avait même pas osé reprendre la plume pour se confier au jeune homme qu'elle aimait...Dans le silence de Jon, peut-être trouvait-elle une forme sécurité...Et dans le Val, un endroit où se cacher.
« Bien sûr que non ; je ne suis pas idiote ! D'ailleurs, pour le roi, mon époux est un traître lui aussi, comme l’est le tien. », répliqua-t-elle. « Mais, je doute que montrer notre attachement à ce château en y restant jusqu’au bout ne nous soit d’une grande aide pour nous débarrasser de cette image… »
Alors que son neveu s’agitait sur les genoux de sa sœur, faisant entendre sa voix, Lysa évita de le regarder. « Si c’est un garçon, mon choix est fait. Peu importe l’avis de Petyr, il s’appellera Hoster, comme vous. », se rappelait-elle avoir dit à son père, avant de quitter son bureau, lorsque celui-ci lui avait finalement donné sa bénédiction pour qu’elle épouse Petyr, dont elle était tombée enceinte. A ce moment-là, elle ignorait que les effluves des herbes qu’elle venait d’ingurgiter dans son thé causerait la mort de son enfant. A ce moment-là, comment aurait-elle pu imaginer que son père était de ces hommes-là, de ceux qui vont regardent dans les yeux avec tendresse et vous assassinent dans votre dos. Et si nul tremblement n’était perceptible dans la voix de Lysa lorsqu’elle qualifiait sa famille de traitres, c’était sans doute car elle pensait à son père et à ce qualificatif qu’il avait amplement mérité, non pas pour avoir mené des troupes vers le Donjon Rouge mais pour avoir fait un enfer du rêve de sa plus jeune fille.
« Si ton époux te laisse le temps dont tu as besoin pour le rejoindre, pourquoi te hâtes-tu à ce point ? Pourquoi précipites-tu ton départ ? », demanda Catelyn, apprenant qu’un corbeau s’était fait le messager de Jon.
Il y avait de l’émotion dans la voix de sa sœur, chose qui, au fond, exaspérait davantage Lysa que cela ne la touchait. Cessant de tapoter la surface de la table de ses doigts pour triturer le reste de potage dans son bol, Lysa laissa passer un silence, tout en veillant à avoir d’autres choses à regarder, comme ce bol d’ailleurs, que l’enfant qui se trouvait face à elle. Elle ne se laisserait pas avoir par le prétendu chagrin de sa sœur. Catelyn ne pensait qu’à elle, elle n’avait toujours pensé qu’à elle, que ce soit avec leur père, avec Petyr ou maintenant, alors qu’un départ s’annonçait…Enfant, c’était avec des yeux admiratifs que Lysa regardait sa sœur. Elle, qui était la préférée de son père. Elle, qui apparemment, ressemblait tant à leur mère. Elle, l’incarnation parfaite des mots qui leur faisaient office d’armoiries. Catelyn, trop occupée à être une fille idéale et en récolter les louanges que pour être une véritable sœur et remarquer qu’il était pénible pour Lysa, d’être la petite sœur de la parfaite Catelyn Tully. Mais, pourquoi s’en soucierait-elle après tout ? Ces dernières lunes, elle ne s’était point souciée du mal qu’elle pouvait lui faire…Et maintenant, voilà qu’elle était mère et mariée à un jeune homme qui semblait charmant. Il y en avait toujours pour Catelyn, mais jamais pour Lysa.
« Et ne me dis pas que c’est à cause de notre nom de naissance. Même si notre relation a changé depuis quelques temps, au point que j’ai parfois du mal à te reconnaître, je soupçonne autre chose… », dit l’aînée de la famille, les yeux brillants de larmes. Mais, Lysa n’avait aucune envie de se confier à sa sœur, plus aujourd’hui. Cette confiance s’était effritée et elle savait que cela ne lui serait d’aucun réconfort que de partager son pêché et les événements qui en avaient découlé à la « parfaite Catelyn Tully »… Indéniablement, Lysa avait changé car elle aurait autrefois été bien incapable de garder une telle peine, une telle tristesse pour elle seule, pressée par le besoin urgent de la déverser sur un autre ou de recevoir l’un ou l’autre conseil. Mais, il n’y avait ici aucun conseil à prendre. Le mal avait été fait. Ce thé, elle n’aurait pas du le boire. Accorder sa confiance à son père, elle n’aurait pas du le faire. Etre naive, elle l’avait payé cher.
Et finalement, c’était avec un amer goût de regret qu’elle repensait à ce plan qu’elle s’était imaginée dans sa tête. Partir. Quitter la corne d’abondance qu’était cette vie de noble jeune fille pour celle d’un vagabond. Lysa n’était pas courageuse, elle ne l’avait jamais été, mais pour protéger cet enfant qu’elle portait, elle aurait pu le faire. Son instinct maternel déjà si fort le lui avait confirmé quand elle s’était surprise à n’éprouver nulle crainte à l’idée de devenir une femme du peuple, de perdre la protection de son père et le confort de sa vie. Dès le moment où elle avait découvert sa grossesse, sa seule crainte avait été de perdre son bébé et la vision de ce paresseux petit être, face à elle, n’était que le douloureux rappel que son cauchemar s’était réalisé ; alors que Catelyn tenait un enfant dans ses bras, Lysa n’en tenait aucun et les Dieux seul savaient si elle en aurait un autre un jour.
« Et pourquoi ne devrais-je me précipiter ? », répondit Lysa. « Pour rester ici comme si de rien n’était et accueillir le roi Rhaegar ou ses hommes quand ils viendront faire ce que bon leur semblent de château ? », lança-t-elle. « Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, mon époux a 66 ans. Je ne partagerais sans doute jamais rien d’autre avec lui que le nom qu’il porte et je n’ai aucune envie de me hâter à partager son quotidien, crois-moi ! Et pourtant, j’essaie d’agir dignement et de faire mon devoir qui est de rejoindre le Val, le royaume dont je suis désormais la Dame. Tu pourrais choisir de me soutenir mais bien sûr, non, tu ne le fais pas... », répondit Lysa. Oh bien sûr, il était difficile pour l’adolescente de se résigner à aller vivre dans le Val auprès de cet homme bien plus âgé qui était désormais son mari. Mais, elle ne disait pas tout, préférant, pour une fois, revêtir la casquette de la plus digne et honorable des deux filles Tully. En réalité, si Lysa s’apprêtait à partir, c’était bien parce que cela était finalement la solution la plus facile à ses yeux. Rester signifiait devoir souffrir la vision de Catelyn et de son fils, dans ce château déjà lugubre et endeuillé or, ses cauchemars se chargeaient suffisamment de lui remémorer le terrible homicide qu’elle avait accidentellement commis.
Finalement, Lysa avait tant changé, ces dernières lunes, qu’aussi incroyable que cela puisse paraître, Jon Arryn la connaissait désormais mieux que sa propre sœur. Tout simplement car il savait...
Il savait et lorsqu’elle s’était attendue à ce qu’il pose des questions sur l’identité du père ou sur la nature de leur relation, il n’avait rien dit, pas un mot. Peut-être était-ce inconsciemment rassurant pour la jeune Tully… En tout cas, elle avait été soulagée qu’il ne demande rien, du moins, pour l'instant. Jon était la seule personne vivante à savoir désormais, et agissait comme si cela ne comptait pas. Une absence de critique, une absence de jugement, du moins le percevait-elle ainsi pour l'instant, qui tout de même avait son importance aux yeux de cette jeune adolescente de seize ans si rongée par la culpabilité qu'elle n'avait même pas osé reprendre la plume pour se confier au jeune homme qu'elle aimait...Dans le silence de Jon, peut-être trouvait-elle une forme sécurité...Et dans le Val, un endroit où se cacher.
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A time to stay and a time to go away
@Lysa Arryn & Catelyn Stark
« An 283 Lune 11 * Vivesaigues »
Elle n’en croyait pas ses oreilles. Comment ?? Comment Lysa pouvait-elle faire preuve à ce point de mauvaise foi à son sujet ?! Bien sûr, il leur était arrivé de se quereller dans leurs jeunes années mais à l’entendre lui répondre sur ce ton cinglant qui la faisait passer, elle, pour la grande fautive de tout son malheur, échappait à la compréhension de la Tully devenue Stark. Elle berça doucement Robb dans ses bras pour qu’il garde, lui au moins, le calme. Elle devait déjà se battre avec son propre cœur qui s’accélérait suite aux mots durs de sa sœur, et au choc de cette nouvelle liée à son départ imminent ; il fallait au moins que Robb, lui, reste sage. S’il se mettait à pleurer, alors elle aussi perdrait définitivement son calme. Tout en berçant son fils, les yeux de Catelyn allèrent du visage de sa sœur dont elle cherchait le regard, cette dernière contemplant soudain avec grand intérêt le contenu de son bol de potage, à la table en s’évadant vers la fenêtre en face d’elle, légèrement sur la droite de Lysa. Un jour, les bannières Stark arriveraient. Elle les verrait de cette fenêtre. Ce ne seraient plus les bannières Tully et elle ne courrait plus vers le pont-levis et le cheval de son père. Plus personne ne la prendrait dans ses bras et la ferait quitter le sol aussi légèrement que si elle ne pesait pas plus qu’une plume de corbeau ! Plus personne ne l’appellerait « chaton », ni ne la ferait rire comme Edmure savait le faire ou ne lui conterait d’histoires de batailles haletantes comme l’oncle Brynden en était le maître. Avoir perdu ces trois hommes était une terrible épreuve pour elle et, peut-être dans sa trop grande naïveté et sa trop grande volonté à vouloir toujours voir que non, malgré les années, sa relation avec sa si chère sœur n’avait pas changé. Les mots de cette dernière étaient comme une gifle qu’elle se prenait en pleine figure.
Rester à Vivesaigues ne leur serait d’aucun secours pour atténuer un tant soit peu leur image de « filles de traîtres. Soit, à ce sujet, Lysa avait sans doute raison et même si sa décision de quitter Vivesaigues de son côté, la laissant elle, seule, attendre la venue d’Eddard Stark pour l’emmener dans ce lointain, froid et sordide Nord, arrivait à trouver la compréhension de l’esprit de Catelyn, son cœur, lui, souffrait de l’attitude de sa sœur. Clignant des yeux pour tenter de chasser le désarroi qui l’avait saisi, Catelyn répondit, cette fois sans chercher à atténuer son ton :
Je doute que le Roi ne se déplace en personne pour deux pauvres filles et épouses de traîtres comme nous. Ni même que les hommes qu’il enverra seront nombreux. Nous ne représentons plus rien à ses yeux. Quelle menace peuvent donc constituer deux jeunes filles telles que nous ?
Et comme Robb recommençait à s’agiter, Catelyn se leva et se mit à marcher doucement devant la table, toujours en face de Lysa. Robb était fatigué ; sa place était dans son berceau et il le faisait clairement savoir en donnant de la voix. Finalement, profitant qu’une servante était entrée pour apporter quelques bûches supplémentaires pour les feux de cheminée de la salle, Catelyn lui confia son fils, non sans l’avoir embrassé au préalable.
Je viendrais le voir plus tard, lui dit-elle, l’observant quitter la salle en refermant la porte derrière elle. Alors, Catelyn tourna lentement le visage vers sa sœur et cette fois, elle n’y tint plus et laissa exploser toute son impuissance et, quelque part, sa colère liée à ce qu’elle trouvait injuste de la part de Lysa vis-à-vis d’elle :
Mais bon sang Lysa qu’attends-tu donc de moi à la fin ?! explosa-t-elle en ouvrant les mains, paumes vers le plafond. Je te trouve très injuste envers moi ! Quand tu ne pouvais pas quitter ta chambre, j’ai maintes fois essayé de venir te voir mais à chaque fois, Père m’en empêchait, ou trouvait une raison pour m’éloigner de ta chambre. Et quand tu en es sorti, j’ai maintes fois, encore, cherché à comprendre ce qui t’étais arrivé et à chaque fois, tu gardais le silence ou changeais de sujet ! Maintenant tu me dis que tu veux partir pour le Val, rejoindre ton époux et accomplir ton devoir de Dame du Val. Soit, si telle est ta décision, je l’accepterais, mais comment peux-tu seulement me dire que je ne te soutiens pas ?! Non mais… est-ce que seulement tu t’entends parler ?!
Elle n’en pouvait plus ; ce n’était plus seulement le comportement de Lysa qui déclenchait cette suite de mots criés de plus en plus fort. C’était aussi l’immense chagrin lié à l’extinction de leur maison et à cet avenir incertain, pour elle comme pour sa sœur. Sur son visage, des larmes de chagrin mais aussi de colère, se mirent à couler. Catelyn les essuya d’un geste rageur avant de se précipiter vers sa sœur, contournant la table et s’agenouillant près d’elle, ses mains cherchant les siennes :
Parles-moi ! Dis-moi ce que j’ai pu faire pour que tu m’en veuilles à ce point ! Ne sais-tu donc pas à quel point je t’aime, ni à quel point tu comptes pour moi ? parvint-elle à articuler sans être prise de hoquets liés aux sanglots qu’elle retenait.
Rester à Vivesaigues ne leur serait d’aucun secours pour atténuer un tant soit peu leur image de « filles de traîtres. Soit, à ce sujet, Lysa avait sans doute raison et même si sa décision de quitter Vivesaigues de son côté, la laissant elle, seule, attendre la venue d’Eddard Stark pour l’emmener dans ce lointain, froid et sordide Nord, arrivait à trouver la compréhension de l’esprit de Catelyn, son cœur, lui, souffrait de l’attitude de sa sœur. Clignant des yeux pour tenter de chasser le désarroi qui l’avait saisi, Catelyn répondit, cette fois sans chercher à atténuer son ton :
Je doute que le Roi ne se déplace en personne pour deux pauvres filles et épouses de traîtres comme nous. Ni même que les hommes qu’il enverra seront nombreux. Nous ne représentons plus rien à ses yeux. Quelle menace peuvent donc constituer deux jeunes filles telles que nous ?
Et comme Robb recommençait à s’agiter, Catelyn se leva et se mit à marcher doucement devant la table, toujours en face de Lysa. Robb était fatigué ; sa place était dans son berceau et il le faisait clairement savoir en donnant de la voix. Finalement, profitant qu’une servante était entrée pour apporter quelques bûches supplémentaires pour les feux de cheminée de la salle, Catelyn lui confia son fils, non sans l’avoir embrassé au préalable.
Je viendrais le voir plus tard, lui dit-elle, l’observant quitter la salle en refermant la porte derrière elle. Alors, Catelyn tourna lentement le visage vers sa sœur et cette fois, elle n’y tint plus et laissa exploser toute son impuissance et, quelque part, sa colère liée à ce qu’elle trouvait injuste de la part de Lysa vis-à-vis d’elle :
Mais bon sang Lysa qu’attends-tu donc de moi à la fin ?! explosa-t-elle en ouvrant les mains, paumes vers le plafond. Je te trouve très injuste envers moi ! Quand tu ne pouvais pas quitter ta chambre, j’ai maintes fois essayé de venir te voir mais à chaque fois, Père m’en empêchait, ou trouvait une raison pour m’éloigner de ta chambre. Et quand tu en es sorti, j’ai maintes fois, encore, cherché à comprendre ce qui t’étais arrivé et à chaque fois, tu gardais le silence ou changeais de sujet ! Maintenant tu me dis que tu veux partir pour le Val, rejoindre ton époux et accomplir ton devoir de Dame du Val. Soit, si telle est ta décision, je l’accepterais, mais comment peux-tu seulement me dire que je ne te soutiens pas ?! Non mais… est-ce que seulement tu t’entends parler ?!
Elle n’en pouvait plus ; ce n’était plus seulement le comportement de Lysa qui déclenchait cette suite de mots criés de plus en plus fort. C’était aussi l’immense chagrin lié à l’extinction de leur maison et à cet avenir incertain, pour elle comme pour sa sœur. Sur son visage, des larmes de chagrin mais aussi de colère, se mirent à couler. Catelyn les essuya d’un geste rageur avant de se précipiter vers sa sœur, contournant la table et s’agenouillant près d’elle, ses mains cherchant les siennes :
Parles-moi ! Dis-moi ce que j’ai pu faire pour que tu m’en veuilles à ce point ! Ne sais-tu donc pas à quel point je t’aime, ni à quel point tu comptes pour moi ? parvint-elle à articuler sans être prise de hoquets liés aux sanglots qu’elle retenait.
(c) DΛND ELION
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Un temps pour rester et un temps pour partir
An 283, Lune 11 - avec @Catelyn Stark
Cette vision lui était insupportable. Lysa ne parvenait définitivement pas à regarder son neveu plus de quelques secondes sans éprouver le besoin pressant de tourner la tête. Elle aussi, aurait dû avoir un enfant. Elle aussi, aurait dû être en train de le dorloter et de l’embrasser…
Avoir le petit Robb Stark sous les yeux, c’était avoir un rappel permanent de son crime. Oh, bien sûr, elle n’avait pas su qu’elle était en train de boire un thé aux herbes qui constituait un véritable poison pour son enfant. Mais, il était malgré tout mort par sa faute ; en raison de sa naïveté, en raison de la confiance qu’elle n’aurait jamais du accorder à son père…
« Quelle menace peuvent donc constituer deux jeunes filles telles que nous ? », demandait Catelyn.
Lysa soupira en secouant légèrement la tête, signifiant qu’elle ne savait pas précisément. Après tout, prétendre ne pas vouloir être là quand les Targaryens viendraient n’était qu’une excuse parmi tant d’autres pour justifier un départ qu’elle n’avait point envie d’expliquer. Il n’empêche que la seconde fille Tully avait amèrement appris qu’il valait parfois mieux se montrer méfiante plutôt que naive…
Lorsque Catelyn confia Robb à une servante, ce fut un soulagement pour Lysa. Les choses auraient pu être autrement pourtant…Après leurs mariages respectifs, célébrés en commun, Lysa avait perçu un retard dans ses saignements, tout comme Catelyn. Enjouée, elle avait alors partagé à sa sœur sa joie à l’idée d’être enceinte. Son fils serait le seigneur du Nord et le sien, celui du Val. Ils seraient plus que de simples cousins, ils seraient proches comme des frères !
Sa joie à l’idée d’être mère avait éclipsé tout le reste. Sur le moment, elle s’était même imaginée pouvoir peut-être être heureuse avec Jon, lui qui attendait depuis si longtemps de devenir père. Elle en avait un instant oublié Petyr, la séduction que Catelyn avait opérée sur lui et la trahison qui avait été la sienne lorsqu’il lui avait déclaré son amour. Dans sa reconnaissance infinie à l’idée que les dieux lui permettent d’être enceinte à nouveau, elle était poussée vers le pardon et l’amour. Mais, Lysa avait saigné de nouveau tandis que Catelyn, non...Et la plus jeune des sœurs Tully en venait à se demander si cet avortement forcé ne l’avait pas privé à jamais de la clémence de la Mère.
Cette fois, Catelyn ne put retenir son émotion. Rappelant à Lysa qu’elle avait cherché à être là pour elle, qu’elle avait cherché à comprendre ce qui lui était arrivé, l’aînée de la fratrie ne put retenir ses larmes qu’elle essuya ensuite d’un geste rageur. Il n’y avait finalement rien d’étonnant à ce que Cat ne comprenne pas sa sœur car Lysa ne se comprenait pas elle-même…Elle avait vécu trop de souffrances en trop peu de temps et entre l’optimiste dont elle avait toujours fait preuve et ses rêves assassinés, entre l’espoir et la réalité, entre la résilience et la souffrance, elle était tout simplement perdue…
« Parles-moi ! Dis-moi ce que j’ai pu faire pour que tu m’en veuilles à ce point ! Ne sais-tu donc pas à quel point je t’aime, ni à quel point tu comptes pour moi ? »
Catelyn avait contourné la table pour finalement s’agenouiller auprès de sa sœur et prendre ses mains dans les siennes. Lysa ne recula pas. Si elle jalousait un peu Cat’, si elle lui en voulait aussi, elle ne la détestait pas. Elle ne pouvait pas la détester. Elle n’avait jamais détesté personne et surtout pas sa sœur…
Des larmes s’échappèrent également des yeux bleus de Lysa et sa bouche se tordit alors qu’elle essayait péniblement de les retenir. « Pourquoi m’as-tu pris Petyr ? », aurait-elle pu demander. Son plus grand ami, son grand amour. Qu’elle aurait aimé qu’il soit là…Lui qui trouvait toujours les bons mots. Dans le deuil de l’ensemble de leur famille, il aurait été le seul à parvenir à la réconforter. « Père a tué mon enfant. », aurait-elle pu annoncer. Et partager ainsi ce terrible secret avec une autre personne que Jon, qui n’avait été mis au courant que parce que cela demeurait finalement un avantage, pour un homme de son âge sans enfant, de savoir que sa future épouse n’était point stérile. « J’ai peur… », aurait-elle pu dire également, car derrière le visage de digne lady qu’elle affichait, elle demeurait une jeune fille de seize ans dont tous les rêves avaient été brisés et dont tous les repères s’étaient envolés. La confiance qu’elle avait en son père, partie. La confiance qu’elle avait en sa sœur, mise à mal. Petyr, retourné chez lui. Son enfant, tué par ruse. Son père, son oncle et son frère, assassinés. Son bonheur, sacrifié au profit de la guerre et d’un mariage destiné à être compliqué.
Elle ne trouva cependant pas la force de parler. Ses mains s’échappèrent de celles de Catelyn mais ce ne fut par pour la rejeter, au contraire mais pour l’inciter à se relever alors qu’elle se levait aussi. Lysa serra alors sa sœur dans ses bras, tandis qu’elle libérait des larmes qu’il n’était plus possible de retenir. « Je t’aime aussi… », dit-elle, des tremblements dans la voix.
Elle en avait terriblement voulu à sa sœur, oui. Elle lui en voulait toujours, à propos de Petyr. Mais, elle l’aimait malgré tout. Comment pourrait-il en être autrement ? Elles étaient sœurs., les dernières d’une maison détruite...
NB :
Avoir le petit Robb Stark sous les yeux, c’était avoir un rappel permanent de son crime. Oh, bien sûr, elle n’avait pas su qu’elle était en train de boire un thé aux herbes qui constituait un véritable poison pour son enfant. Mais, il était malgré tout mort par sa faute ; en raison de sa naïveté, en raison de la confiance qu’elle n’aurait jamais du accorder à son père…
« Quelle menace peuvent donc constituer deux jeunes filles telles que nous ? », demandait Catelyn.
Lysa soupira en secouant légèrement la tête, signifiant qu’elle ne savait pas précisément. Après tout, prétendre ne pas vouloir être là quand les Targaryens viendraient n’était qu’une excuse parmi tant d’autres pour justifier un départ qu’elle n’avait point envie d’expliquer. Il n’empêche que la seconde fille Tully avait amèrement appris qu’il valait parfois mieux se montrer méfiante plutôt que naive…
Lorsque Catelyn confia Robb à une servante, ce fut un soulagement pour Lysa. Les choses auraient pu être autrement pourtant…Après leurs mariages respectifs, célébrés en commun, Lysa avait perçu un retard dans ses saignements, tout comme Catelyn. Enjouée, elle avait alors partagé à sa sœur sa joie à l’idée d’être enceinte. Son fils serait le seigneur du Nord et le sien, celui du Val. Ils seraient plus que de simples cousins, ils seraient proches comme des frères !
Sa joie à l’idée d’être mère avait éclipsé tout le reste. Sur le moment, elle s’était même imaginée pouvoir peut-être être heureuse avec Jon, lui qui attendait depuis si longtemps de devenir père. Elle en avait un instant oublié Petyr, la séduction que Catelyn avait opérée sur lui et la trahison qui avait été la sienne lorsqu’il lui avait déclaré son amour. Dans sa reconnaissance infinie à l’idée que les dieux lui permettent d’être enceinte à nouveau, elle était poussée vers le pardon et l’amour. Mais, Lysa avait saigné de nouveau tandis que Catelyn, non...Et la plus jeune des sœurs Tully en venait à se demander si cet avortement forcé ne l’avait pas privé à jamais de la clémence de la Mère.
Cette fois, Catelyn ne put retenir son émotion. Rappelant à Lysa qu’elle avait cherché à être là pour elle, qu’elle avait cherché à comprendre ce qui lui était arrivé, l’aînée de la fratrie ne put retenir ses larmes qu’elle essuya ensuite d’un geste rageur. Il n’y avait finalement rien d’étonnant à ce que Cat ne comprenne pas sa sœur car Lysa ne se comprenait pas elle-même…Elle avait vécu trop de souffrances en trop peu de temps et entre l’optimiste dont elle avait toujours fait preuve et ses rêves assassinés, entre l’espoir et la réalité, entre la résilience et la souffrance, elle était tout simplement perdue…
« Parles-moi ! Dis-moi ce que j’ai pu faire pour que tu m’en veuilles à ce point ! Ne sais-tu donc pas à quel point je t’aime, ni à quel point tu comptes pour moi ? »
Catelyn avait contourné la table pour finalement s’agenouiller auprès de sa sœur et prendre ses mains dans les siennes. Lysa ne recula pas. Si elle jalousait un peu Cat’, si elle lui en voulait aussi, elle ne la détestait pas. Elle ne pouvait pas la détester. Elle n’avait jamais détesté personne et surtout pas sa sœur…
Des larmes s’échappèrent également des yeux bleus de Lysa et sa bouche se tordit alors qu’elle essayait péniblement de les retenir. « Pourquoi m’as-tu pris Petyr ? », aurait-elle pu demander. Son plus grand ami, son grand amour. Qu’elle aurait aimé qu’il soit là…Lui qui trouvait toujours les bons mots. Dans le deuil de l’ensemble de leur famille, il aurait été le seul à parvenir à la réconforter. « Père a tué mon enfant. », aurait-elle pu annoncer. Et partager ainsi ce terrible secret avec une autre personne que Jon, qui n’avait été mis au courant que parce que cela demeurait finalement un avantage, pour un homme de son âge sans enfant, de savoir que sa future épouse n’était point stérile. « J’ai peur… », aurait-elle pu dire également, car derrière le visage de digne lady qu’elle affichait, elle demeurait une jeune fille de seize ans dont tous les rêves avaient été brisés et dont tous les repères s’étaient envolés. La confiance qu’elle avait en son père, partie. La confiance qu’elle avait en sa sœur, mise à mal. Petyr, retourné chez lui. Son enfant, tué par ruse. Son père, son oncle et son frère, assassinés. Son bonheur, sacrifié au profit de la guerre et d’un mariage destiné à être compliqué.
Elle ne trouva cependant pas la force de parler. Ses mains s’échappèrent de celles de Catelyn mais ce ne fut par pour la rejeter, au contraire mais pour l’inciter à se relever alors qu’elle se levait aussi. Lysa serra alors sa sœur dans ses bras, tandis qu’elle libérait des larmes qu’il n’était plus possible de retenir. « Je t’aime aussi… », dit-elle, des tremblements dans la voix.
Elle en avait terriblement voulu à sa sœur, oui. Elle lui en voulait toujours, à propos de Petyr. Mais, elle l’aimait malgré tout. Comment pourrait-il en être autrement ? Elles étaient sœurs., les dernières d’une maison détruite...
3
NB :
- Spoiler:
- 1. Ta réponse était trop parfaite et trop triste à la fois je meuuuurs + 2. Je me suis basée sur un extrait des bouquins que j'ai relu sur Tumblr l'autre jour pour la partie concernant Lysa pensant qu'elle était également enceinte après son mariage avec Jon. Je te la mets ici (désolé pour les maj c'était écrit comme ça sur tumblr) : SHE AND HER SISTER HAD BEEN MARRIED ON THE SAME DAY, AND LEFT IN THEIR FATHER’S CARE WHEN THEIR NEW HUSBANDS HAD RIDDEN OFF TO REJOIN ROBERT’S REBELLION. AFTERWARD, WHEN THEIR MOON BLOOD DID NOT COME AT THE ACCUSTOMED TIME, LYSA HAD GUSHED HAPPILY OF THE SONS SHE WAS CERTAIN THEY CARRIED. “YOUR SON WILL BE HEIR TO WINTERFELL AND MINE TO THE EYRIE. OH, THEY’LL BE THE BEST OF FRIENDS, LIKE YOUR NED AND LORD ROBERT. THEY’LL BE MORE BROTHERS THAN COUSINS, TRULY, I JUST KNOW IT.“ SHE WAS SO HAPPY.
BUT LYSA’S BLOOD HAD COME NOT LONG AFTER, AND ALL THE JOY HAD GONE OUT OF HER. SHE REMEMBERED THE FIRST TIME SHE GAVE HER SISTER ROBB TO HOLD; SMALL, RED-FACED, AND SQUALLING, BUT STRONG EVEN THEN, FULL OF LIFE. NO SOONER HAD CATELYN PLACED THE BABE IN HER SISTER’S ARMS THAN LYSA’S FACE DISSOLVED INTO TEARS. HURRIEDLY SHE HAD THRUST THE BABY BACK AT CATELYN AND FLED
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A time to stay and a time to go away
@Lysa Arryn & Catelyn Stark
« An 283 Lune 11 * Vivesaigues »
Les yeux bleus de l'aînée des Tully contemplaient avec ardeur le visage de sa cadette, à la recherche d'un quelconque indice, d'un quelconque signe lui permettant de comprendre enfin quelle était la faute - ou les fautes si elle en avait commis plusieurs inconsciemment - qui poussait ainsi Lysa à hâter son départ. Mais sa petite soeur restait muette, quoique ses yeux ne pouvaient cacher à Catelyn combien Lysa avait de la peine. Où étaient passés ces jours où elles n'avaient nul besoin de la parole pour se comprendre? Un regard, un geste, un sourire ou une attitude particulière suffisait à Catelyn comme à Lysa pour savoir ce que l'autre pensait ou ressentait. Pour s'amuser encore plus, surtout au regard des personnes extérieures à leur entente entre soeurs, elles avaient élaboré ce langage qu'elles seules comprenaient. Pas même leur frère, Edmure, n'avait été mis dans la confidence. Et maintenant, elles se retrouvaient là, Lysa assise, meurtrie pas un afflux de sentiments que Catelyn voyait mais ne parvenait à en comprendre l'origine. Et elle, à genoux aux côtés de sa soeur, ses mains prisonnières dans les siennes, attendait, guettait un signe, quoi que ce soit qu'elle puisse comprendre et interpréter. Mais au bout de plusieurs minutes d'un silence tendu, Lysa avait préféré retirer ses mains des siennes et pendant une fraction de secondes, Catelyn crut vraiment avoir définitivement tout perdu de l'affection et de l'amour de sa soeur, ce qui lui blessa affreusement le coeur. Mais alors que Lysa se levait, les mains de sa cadette l'encourageaient à se lever également. Reniflant son chagrin mais voyant un signe encourageant de la part de Lysa, Catelyn obtempéra et se releva à son tour pour finalement avoir enfin la preuve qu'elle attendait et qu'elle avait finit par ne plus espérer. Lysa la serrait dans ses bras. Prise de court, Catelyn ne lui rendit pas de suite son étreinte mais ses bras retrouvèrent vite ce réflexe d'entourer le corps de sa petite soeur et de la serrer contre elle. Ce "Je t'aime aussi" de la part de Lysa déclencha une nouvelle vague de larmes et de sanglots que la Stark qu'elle était devenue ne put contenir. Elle resserra encore plus ses bras autour du corps de Lysa, lui faisant ainsi comprendre qu'elle l'aimerait à jamais, quoi qu'elle fasse, tant elle était incapable de prononcer le moindre mot.
Ce moment avait cependant un goût d'adieu entre elles. Au fur et à mesure que les sanglots se tarissaient et que l'une comme l'autre, retrouvait contenance, la cruelle réalité refit surface devant les yeux de Catelyn. Lysa partait; c'était son choix, sa décision. Et Catelyn la respecterait, si tel était le dernier choix que faisait sa soeur avant qu'elle ne la quitte pour le Val d'Arryn. Elle serait donc seule ici, avec Robb et les derniers serviteurs qu'il leur restait, à attendre que son époux ne vienne les chercher pour les emmener à Winterfell, où elle devait y prendre sa place et ses responsabilités de Dame, auprès de son époux et Gouverneur du Nord. Seulement il n'était pas encore là et Catelyn se refusait à l'idée de contempler bien sagement sa soeur se préparer au départ.
Desserrant son étreinte, Catelyn s'écarta de sa soeur et remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille avec un sourire bienveillant, quoique encore humide de ses larmes passées:
Si tel est ton choix, me permettrais-tu de t'aider à faire tes valises? Si c'est la dernière chose qu'il m'ait donné de pouvoir faire avec toi avant que nous ne soyons séparées, je veux pouvoir le faire, lui dit-elle, bien décidée à lui apporter une quelconque assistance, peu importe la douleur que cela lui causera d'aider sa soeur à se préparer au départ de cet endroit qui les a vu naître toutes les deux.
Ce moment avait cependant un goût d'adieu entre elles. Au fur et à mesure que les sanglots se tarissaient et que l'une comme l'autre, retrouvait contenance, la cruelle réalité refit surface devant les yeux de Catelyn. Lysa partait; c'était son choix, sa décision. Et Catelyn la respecterait, si tel était le dernier choix que faisait sa soeur avant qu'elle ne la quitte pour le Val d'Arryn. Elle serait donc seule ici, avec Robb et les derniers serviteurs qu'il leur restait, à attendre que son époux ne vienne les chercher pour les emmener à Winterfell, où elle devait y prendre sa place et ses responsabilités de Dame, auprès de son époux et Gouverneur du Nord. Seulement il n'était pas encore là et Catelyn se refusait à l'idée de contempler bien sagement sa soeur se préparer au départ.
Desserrant son étreinte, Catelyn s'écarta de sa soeur et remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille avec un sourire bienveillant, quoique encore humide de ses larmes passées:
Si tel est ton choix, me permettrais-tu de t'aider à faire tes valises? Si c'est la dernière chose qu'il m'ait donné de pouvoir faire avec toi avant que nous ne soyons séparées, je veux pouvoir le faire, lui dit-elle, bien décidée à lui apporter une quelconque assistance, peu importe la douleur que cela lui causera d'aider sa soeur à se préparer au départ de cet endroit qui les a vu naître toutes les deux.
(c) DΛND ELION
- HRP:
- Contente que mon poste t'ait plu mais le tien était tout aussi triste, sinon plus encore, que le miens Merci pour la petite note
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Un temps pour rester et un temps pour partir
An 283, Lune 11 - avec @Catelyn Stark
C’était l’un de ces moments où le temps semblait s’être s’arrêté. Le drapeau blanc était hissé, les rancoeurs un temps oubliées pour faire place à l’émotion jusque-là enfermée. Sa grande sœur avait tant représenté pour elle, toutes ces années. Elle avait été sa plus proche amie et un modèle pour elle…Comment les choses avaient-elles pu changer si vite ? Lysa aurait souhaité pouvoir se réveiller dans le passé, à une époque finalement pas si lointaine, où Vivesaigues était un lieu rempli de vie et non de fantômes, où Petyr était toujours le pupille de son père, où Catelyn ne l’avait point encore trahie, où rien n’avait encore dérapé…Où tout était encore possible.
Ce n’était pas la Lysa de seize ans qui serrait sa sœur dans ses bras. L’adolescente qu’elle était demeurait blessée et la jeune femme et désormais dame du Val tâchait pour sa part de se donner de la contenance et de garder pour elle ses émotions secrètes. Mais, il y avait toujours un enfant en elle. Une petite fille qui n’imaginait point la vie sans sa grande sœur. Une petite fille qui avait perdu sa mère trop jeune et qui, se trouvant au centre d’une fratrie où elle n’était ni l’aînée admirée ni l’héritier attendu, avait peiné à trouver sa place...
Leur étreinte prit doucement fin et Lysa, qui avait pourtant été une enfant et une jeune fille d’un naturel extrêmement optimiste, l’avait senti elle aussi ; c’était un adieu. Sans la guerre, qui a tendance à faire grandir les jeunes gens bien trop vite, son départ n’aurait jamais eu cette saveur là. Elles se seraient quittées en se promettant de se revoir, en ayant foi en la vie et en les belles surprises qu’elle peut amener. Elles auraient vécus leurs départs respectifs comme une aventure et non comme une épreuve. Mais, qui étaient-elles désormais pour ignorer la réalité ? La vie n’est pas une chanson. Elles ne pouvaient plus l’ignorer...
« Si tel est ton choix, me permettrais-tu de t'aider à faire tes valises? Si c'est la dernière chose qu'il m'ait donné de pouvoir faire avec toi avant que nous ne soyons séparées, je veux pouvoir le faire. », proposa Catelyn, avec un sourire bienveillant. Ses valises, elle aurait dû les faire en compagnie de son oncle Brynden, qui avait décidé de servir Lord Jon dans le Val. Lysa aurait eu un visage familier à ses côtés. A la place, elle serait seule là-bas. Seule avec Jon. Le souvenir de Brynden, cet oncle qui avait toujours été si bienveillant à l’égard des enfants qu’ils avaient été, arracha une grimace de tristesse à Lysa, qui baissa un instant le regard pour se reprendre. Ils étaient morts, tous les trois. Son père, Brynden, Edmure…Elle le savait, théoriquement, et pourtant, comment pouvait-elle pleinement réaliser que toute sa famille, à l’exception de Catelyn, avait été exécutée ? Qu’elle ne les reverrait plus jamais. Comme elle ne reverrait peut-être plus Catelyn, ou très rarement. Après tout, elle serait si loin, dans le Nord…
Petyr. Peut-être reverrait-elle Petyr. Il était valois et elle était désormais la dame du Val, l’épouse de son seigneur suzerain. Oh mais comment ferait-elle pour ne pas le serrer dans ses bras, si elle venait à le revoir ? Elle n’y parviendrait pas. Elle n’y parviendrait jamais. Relevant le regard, Lysa essuya précipitamment ses larmes, comme soudainement gênée d’avoir pleuré ainsi.
« Tu savais que je l’aimais… », pensa-t-elle. Cette phrase avait déjà traversé son esprit à de nombreuses reprises. Car elle savait, bien sûr. Comment Catelyn aurait-elle pu ne pas savoir, ne pas voir ? Elle lui avait pris Petyr, alors qu’elle avait son Brandon Stark. Elle l’avait séduit malgré tout. Comment avait-elle pu ? Entre son affection pour sa sœur et sa douleur à l’idée de la quitter, il y avait toujours cette peine-là, cette plaie toujours ouverte malgré les autres qui s’étaient rajoutées par-dessus. C’était peut-être sa dernière chance de le dire, de confronter Catelyn à ce sujet. Mais, il y avait déjà trop de douleurs, trop de souffrances. En cet instant, Lysa ne voulait pas être avec sa rivale, mais bien avec sa sœur. Elle acquiesa. « D’accord. », dit-elle.
Elle avait déjà commencé, plus tôt, à réfléchir à ce qu’elle emporterait. Face à la robe rouge offerte par son père pour le tournoi d’Harrenhal, elle avait eu l’impression d’avoir vieilli de dix ans en seulement une année. Elle se souvenait de son enthousiasme à l’idée de la porter. Elle se souvenait de son innocence, de sa naiveté.
Il fut un temps où son avenir était resplendissant. Il fut un temps où Catelyn et elle étaient enviées pour les mariages grandioses qui se profilait pour elle avec des hommes aussi charismatiques que beaux-garçons. Brandon Stark et Jaime Lannister. Tous deux morts également aujourd’hui. Cela semblait si loin, tellement, tellement loin…Et pourtant, c'était en une fraction de seconde que leur monde s'était effrondré.
Ce n’était pas la Lysa de seize ans qui serrait sa sœur dans ses bras. L’adolescente qu’elle était demeurait blessée et la jeune femme et désormais dame du Val tâchait pour sa part de se donner de la contenance et de garder pour elle ses émotions secrètes. Mais, il y avait toujours un enfant en elle. Une petite fille qui n’imaginait point la vie sans sa grande sœur. Une petite fille qui avait perdu sa mère trop jeune et qui, se trouvant au centre d’une fratrie où elle n’était ni l’aînée admirée ni l’héritier attendu, avait peiné à trouver sa place...
Leur étreinte prit doucement fin et Lysa, qui avait pourtant été une enfant et une jeune fille d’un naturel extrêmement optimiste, l’avait senti elle aussi ; c’était un adieu. Sans la guerre, qui a tendance à faire grandir les jeunes gens bien trop vite, son départ n’aurait jamais eu cette saveur là. Elles se seraient quittées en se promettant de se revoir, en ayant foi en la vie et en les belles surprises qu’elle peut amener. Elles auraient vécus leurs départs respectifs comme une aventure et non comme une épreuve. Mais, qui étaient-elles désormais pour ignorer la réalité ? La vie n’est pas une chanson. Elles ne pouvaient plus l’ignorer...
« Si tel est ton choix, me permettrais-tu de t'aider à faire tes valises? Si c'est la dernière chose qu'il m'ait donné de pouvoir faire avec toi avant que nous ne soyons séparées, je veux pouvoir le faire. », proposa Catelyn, avec un sourire bienveillant. Ses valises, elle aurait dû les faire en compagnie de son oncle Brynden, qui avait décidé de servir Lord Jon dans le Val. Lysa aurait eu un visage familier à ses côtés. A la place, elle serait seule là-bas. Seule avec Jon. Le souvenir de Brynden, cet oncle qui avait toujours été si bienveillant à l’égard des enfants qu’ils avaient été, arracha une grimace de tristesse à Lysa, qui baissa un instant le regard pour se reprendre. Ils étaient morts, tous les trois. Son père, Brynden, Edmure…Elle le savait, théoriquement, et pourtant, comment pouvait-elle pleinement réaliser que toute sa famille, à l’exception de Catelyn, avait été exécutée ? Qu’elle ne les reverrait plus jamais. Comme elle ne reverrait peut-être plus Catelyn, ou très rarement. Après tout, elle serait si loin, dans le Nord…
Petyr. Peut-être reverrait-elle Petyr. Il était valois et elle était désormais la dame du Val, l’épouse de son seigneur suzerain. Oh mais comment ferait-elle pour ne pas le serrer dans ses bras, si elle venait à le revoir ? Elle n’y parviendrait pas. Elle n’y parviendrait jamais. Relevant le regard, Lysa essuya précipitamment ses larmes, comme soudainement gênée d’avoir pleuré ainsi.
« Tu savais que je l’aimais… », pensa-t-elle. Cette phrase avait déjà traversé son esprit à de nombreuses reprises. Car elle savait, bien sûr. Comment Catelyn aurait-elle pu ne pas savoir, ne pas voir ? Elle lui avait pris Petyr, alors qu’elle avait son Brandon Stark. Elle l’avait séduit malgré tout. Comment avait-elle pu ? Entre son affection pour sa sœur et sa douleur à l’idée de la quitter, il y avait toujours cette peine-là, cette plaie toujours ouverte malgré les autres qui s’étaient rajoutées par-dessus. C’était peut-être sa dernière chance de le dire, de confronter Catelyn à ce sujet. Mais, il y avait déjà trop de douleurs, trop de souffrances. En cet instant, Lysa ne voulait pas être avec sa rivale, mais bien avec sa sœur. Elle acquiesa. « D’accord. », dit-elle.
Elle avait déjà commencé, plus tôt, à réfléchir à ce qu’elle emporterait. Face à la robe rouge offerte par son père pour le tournoi d’Harrenhal, elle avait eu l’impression d’avoir vieilli de dix ans en seulement une année. Elle se souvenait de son enthousiasme à l’idée de la porter. Elle se souvenait de son innocence, de sa naiveté.
Il fut un temps où son avenir était resplendissant. Il fut un temps où Catelyn et elle étaient enviées pour les mariages grandioses qui se profilait pour elle avec des hommes aussi charismatiques que beaux-garçons. Brandon Stark et Jaime Lannister. Tous deux morts également aujourd’hui. Cela semblait si loin, tellement, tellement loin…Et pourtant, c'était en une fraction de seconde que leur monde s'était effrondré.
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