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[Flashback] “Celui qui a le choix a aussi le tourment.” Ft Lester
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“Celui qui a le choix a aussi le tourment.”
Assise sur une pierre, tenant ses jambes contre son torse. Leeven regardait le bois, les feuilles des arbres bougeaient au contact du vent, la légère brise faisait voltiger ses boucles blondes. La bâtarde était pensive, elle avait passé la matinée à soigner un petit village, non loin de son château, et pour une raison qu'elle ignorait avec décider de se poser quelques instants. Quand elle était ainsi, elle avait l'impression que rien n'avait changé et pourtant tout était différent.
Son frère lui avait demandé de ne pas passer sa journée à vagabonder dehors, mais Leeven n'avait pas envie de rentrer. Au château, elle avait toujours cette impression d'étouffer. Il lui était impossible d'oublier les répercussions de son choix. Comment avait-elle pu laisser mourir deux de ses frères ? Machinalement, elle suivit la trajectoire de sa balafre avec un de ses doigts, cette blessure avait peut-être bien cicatrisé, mais c'était loin d'être le cas pour les fissures de son coeur. Le petit soleil de Bourgfaon n'était devenu qu'une âme en peine, une simple ombre dans la noirceur du bois du roi. Il n'y avait que là-bas qu'elle se sentait libre et à ce moment précis, elle n'avait qu'une seule envie, s'y réfugier. Malheureusement, elle ne pouvait pas faire faux-bond à Waith, après tout, il était son seigneur, elle lui devait obéissance.
Se levant, elle secoua sa robe verte. C'était une tenue adéquate pour se balader en forêt et surtout passer inaperçu parmi le peuple. Certes ainsi, elle ne ressemblait pas à une fille ayant du sang de noble, mais ces belles robes, elle les gardaient pour le château. Autour de sa taille, une ceinture retenait une sacoche. Sacoche qui refermait tout ce dont elle avait besoin pour son métier de guérisseuse. Elle avait commencé à apprendre les poisons et les potions à l'âge de neuf ans, puis plus tard, elle s'était tournée vers la médecine grâce à sa mère, là-même qui avait pris la décision d'empoisonner ses frères.
Avant cet évènement, Leeven était aimée du peuple, elle était celle qui venait les aider et leur réchauffer leurs cœurs avec son sourire bienveillant, mais tout avait changé, comme beaucoup de choses à Westeros. Oui, à présent, elle avait une balafre sur la joue, elle ne souriait plus, dévorée par la culpabilité, mais surtout, ceux qu'elle s'évertuait d'aider, la regardaient d'un mauvais œil, la pensant autant responsable que sa mère. Jamais, elle n'avait jamais su les intentions de celle-ci, ayant même sauvé l'un de ses frères, mais il n'en restait pas moins que c'était pour elle que sa mère avait agi ainsi, pensant que sa fille bâtarde pourrait devenir la chef de la maison de Cafferen. Le pire, c'est que Leeven ne partageait pas ses rêves de grandeur, non sa vie paisible et de secours lui convenait.
Passant devant des gardes, ils la saluèrent, mais elle put distinguer une part de peur dans leur regard. Croyait-il vraiment aux rumeurs à son sujet ? Ressemblait-elle aux sorcières des histoires effrayantes pour les enfants ? Gênée, elle cacha sa balafre en la recouvrant un maximum avec sa chevelure. Puis, alors qu'elle avançait le regard poser sur le sol, elle se cogna dans une personne.
- Oh Excusez-moi...
Quand elle leva la tête, la surprise put se lire dans ses yeux.
- Seigneur Morrigen !
Elle fit une révérence, comme les bonnes manières l'exigeaient et se mordit légèrement les lèvres quand elle vit sa tenue. Que faisait-il ici ? Leeven se doutait bien que c'était par rapport au retour de Renly Baratheon. Voulait-il que son frère prenne parti à la guerre ? Non, il ne pouvait pas y aller, elle risquait de le perdre aussi. D'un geste de la main, elle replaça ses boucles sur sa joue, toujours pour faire en sorte de camoufler la balafre qui la recouvrait.
- J'ignorais votre présence à Bourgfaon. Vous venez voir Seigneur Cafferen ?
FICHE ET CODES PAR ILMARË
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Celui qui a le choix a aussi le tourment
Un Orage approche
Leeven Storm & Lester Morrigen
Un frisson parcourut Lester. Il se tourna sur sa selle, jetant un regard méfiant à la ville qui l'entourait. Ce n'était pas la première fois qu'il se sentait observé au cours de ce voyage, mais la sensation se faisait de plus en plus présente. Cet inconfort provenait sans aucun doute de la maigreur de l'escorte qu'il avait amené avec lui pour ce voyage politique, et l'absence de Guyard de celle-ci.
Il arrêta son cheval et inspira fortement, faisant de son mieux pour faire abstraction de l'odeur qui accompagnait toujours les lieux habités par l'homme, ce mélange grossier de sueur, de boue, de bétail, et d'autres sources qu'il préférait ignorer.
Son escorte lui fit signe de continuer. Ils étaient rigides sur leurs selles, inquiets pour la sécurité de leur seigneur, et plus vite ils arriveraient à destination, mieux ils se porteraient. Ils étaient arrivés à Bourgfaon sans incident majeur, ce n'était pas pour laisser leur protégé prendre des risques inutiles en vue de la demeure des Cafferen...
Lester hocha la tête et talonna sa monture, notant avec satisfaction qu'aucun regard ne se tournait vers lui. C'était l'effet désiré. Nul ne devait savoir que le Lord Morrigen venait s'enquérir de l'allégeance de son homologue, ni même qu'il était venu à moins de plusieurs lieues du siège de sa Maison. Afin de s'assurer de ne pas être reconnu, il portait un chapeau sombre à large bord, qui cachait partiellement son visage, une écharpe rouge, et un manteau long, usé, emprunté à l'un de ses frères. Loin de la tenue que l'on attendrait d'un noble de l'Orage. Sa tenue d'apparat, elle, se trouvait dans les sacs qui pendaient le long de sa monture. Au pire, il passait pour un simple marchand. Au mieux, pour un voyageur tout ce qu'il y avait de plus normal, un paysan ou un vagabond cherchant un abri loin des rumeurs de guerre.
Inconscient était le noble qui voyageait avec ses plus beaux atours. Ou désireux de rencontrer de près la lame rouillée d'un brigand, tout simplement. Sans compter qu'il y avait difficilement plus salissant qu'un voyage à cheval...
Les lèvres du seigneur formèrent un sourire lorsqu'il pensa au temps qu'il allait devoir passer à ôter de ses bottes la boue qui les recouvrait. Et au temps que les serviteurs passeraient à faire de même pour le reste de ses vêtements.
Alors que son cheval continuait à suivre la route, s'approchant pas après pas de la porte du château, il sentit sa main commencer à trembler. Le poids de ses futures actions s'imposait finalement à lui. Il était déjà venu chez les Cafferen des dizaines de fois, et à chaque fois leurs relations avaient été cordiales. Faire partager son point de vue à un jeune lord qui ne s'était jamais préparé à avoir la moindre responsabilité était simple, lorsque l'on était formé à la politique et à la manipulation avant même d'avoir eu l'âge suffisant pour être appelé un homme. Et pourtant, cette fois, il tremblait. Ses actions auparavant n'avaient pas eu la moindre conséquence, à part de lui paver la route pour cet instant précis, celui où Lester devrait faire comprendre à Waith ce qui reposait sur sa décision. Des toiles créées depuis des années, une confiance tissée avec élégance... l'oeuvre brodée tout ce temps allait enfin être dévoilée. Serait-ce une pièce de maître, ou allait-elle s'écrouler lorsque la dernière carte serait posée ?
Le future présente une infinité de possibilités. Elles doivent être anticipées. Elles doivent être utilisées. Mais jamais elles ne doivent inquiéter...
Tel un mantra, Lester répéta l'une des premières leçons que Fern lui avait enseigné. Il sentit ses nerfs se détendre, son poing se decrisper... et il leva les yeux lorsque le bruit d'une armure en mouvement l'atteignit.
Il venait de passer la porte du château, où deux hommes portant la livrée des deux faons hochèrent la tête en le saluant. Le troisième garde des Morrigen, parti une demi-journée plus tôt, avait déjà informé la maisonnée de l'arrivée du seigneur. Un délai suffisant pour surprendre le seigneur Cafferen et le prendre à contrepied, mais aussi suffisamment long pour ne pas être considéré comme une insulte, et lui permettre de préparer logement et autres politesses.
Lester descendit prestement de sa monture bai, et en tendit les rennes au garçon d'écuries, glissant au passage quelques pièces pour s'assurer que les trois destriers seraient traités avec attention. Puis il glissa quelques pièces supplémentaires pour que ses bagages et ceux de ses hommes soient amenés rapidement là où ils le devraient.
Les gardes, toujours sur le qui-vive, observèrent l'échange sans emettre de commentaire. Lester les gratifia chacun d'un cerf d'argent.
« Payez-vous un peu de bon temps, vous l'avez mérité. Ayez juste une pensée pour moi lorsque le moment viendra ! »
Les deux gardes échangèrent un regard tout sauf furtif avant de répondre :
« Mais sire... »
« Pas de mais ! Vous ne pouvez pas me garder contre les dangers de la noblesse, malheureusement... Allez, avant que je décide de retirer ça de votre solde ! »
Sans se faire prier, et réalisant une courbette magistrale par sa vitesse d'exécution et le fait qu'ils aient réussi à ne pas se percuter en faisant demi-tour, ils quittèrent le château sous l'oeil amusé de Lester.
Jamais un homme ne doit suivre ton nom. Un homme doit suivre ta personne. Personne ne meurt pour un nom. Mais on meurt pour un ami.
Une autre leçon de Fern, qu'il tentait d'appliquer dès qu'il en avait l'occasion...Et tant que les habitants de Nid de Corbeaux pensaient qu'il n'était qu'un bon vivant promu Lord par le hasard de la généalogie, ils s'attachaient à lui. Lester, à leurs yeux, était le gentil seigneur qui avait toujours un mot pour leur donner le sourire, qui n'hésitait pas à leur glisser une pièce ou deux alors qu'ils ne faisaient que leur travail, qui ne haussait pas la voix... S'ils savaient...
Le Morrigen expira longuement, visualisant une flamme dévorant les pensées n'ayant pas de rapport avec la tâche qui l'attendait. Il jeta aussi au feu le visage de Guyard, et celui de Shyra Connington. Il avait distribué les cartes, la partie qu'ils mêneraient ne dépendait plus de lui...
D'un pas sûr, il reprit sa route... et percuta une jeune femme en robe verte. Avant même qu'il n'ait le temps de s'excuser, elle l'avait déjà fait, sans lever son regard. Mais il la reconnut immédiatement. Malgré une tenue aussi peu digne d'un noble que... celle qu'il portait lui-même, il s'agissait de la fille du précédent seigneur Cafferen. Un regard à sa ceinture permit à Lester de voir qu'elle n'avait pas abandonné ses habitudes de rendre visite au peuple et de s'occuper de leurs malades.
Ils avaient été proches, autrefois, mais depuis la mort du reste de sa famille... elle avait pris ses distances. Lester ne savait pas si elle insistait tant à aider le peuple par bonté d'âme ou à cause des cicatrices qu'elle portait encore.
« Non, c'est ma faute, Leeven, j'étais perdu dans mes pensées. »
Il haussa les sourcils en entendant l'aspect rauque de sa voix. Sa gorge était-elle déjà si sèche ? Elle lui semblait bien plus grave qu'à son habitude, pourtant déjà digne d'un baryton.
Lester sourit lorsqu'il vit la réaction de surprise de la jeune femme. Bien, la nouvelle de son arrivée n'avait déjà pas fait le tour de la ville...
Et il sourit de plus belle en voyant sa révérence. Même s'ils se connaissaient depuis des années, il lui semblait qu'elle ne voudrait jamais perdre le côté formel de leur relation. Il était, à l'époque, l'héritier légitime d'une maison noble, et elle l'enfant bâtard d'un seigneur... cela avait creusé un fossé plus que déplaisant. Mais il s'y était habitué.
Malgré tout, il s'inclina et lui fit un baise-main, comme il l'aurait fait à n'importe quelle fille ou sœur de seigneur. Puis il lui tendit le bras, l'invitant ainsi à marcher à ses côtés.
« M'accompagnerais-tu ? J'aimerais visiter les jardins de votre demeure pour me détendre un peu du voyage que je viens d'accomplir... »
Une rencontre fortuite pouvait toujours être profitable. S'il menait la conversation où il le voulait, Leeven l'aiderait peut-être à convaincre le maître des lieux. Et puis, s'il était une chose sur laquelle tous les hommes s'accordaient, c'était bien que du temps passé avec une jolie femme n'était jamais du temps perdu.
« Et pour répondre à ta question, je suis en effet venu rendre visite à Waith. Notre première rencontre de Seigneur à Seigneur... On ne peut pas dire qu'elle ait lieu dans un moment particulièrement idéal ! »
Il ponctua cette déclaration d'un petit rire, presque gêné. Les paroles étaient importantes, mais ce qui les accompagnaient l'étaient davantage. Telle était une des premières leçons qu'il avait appris. Mais son visage reprit immédiatement son sérieux.
« Une tempête approche, et j'ai bien peur qu'elle n'emmène notre peuple dans son sillage. Lorsque les rois dansent, les premiers à souffrir sont les hommes sous leurs ordres... et si, de quelque façon que je sois, je peux aider à apporter un peu d'union dans nos terres et éviter des conflits inutiles... Je le ferai. Je veux juste m'assurer que Waith partage mon opinion... »
Il arrêta son cheval et inspira fortement, faisant de son mieux pour faire abstraction de l'odeur qui accompagnait toujours les lieux habités par l'homme, ce mélange grossier de sueur, de boue, de bétail, et d'autres sources qu'il préférait ignorer.
Son escorte lui fit signe de continuer. Ils étaient rigides sur leurs selles, inquiets pour la sécurité de leur seigneur, et plus vite ils arriveraient à destination, mieux ils se porteraient. Ils étaient arrivés à Bourgfaon sans incident majeur, ce n'était pas pour laisser leur protégé prendre des risques inutiles en vue de la demeure des Cafferen...
Lester hocha la tête et talonna sa monture, notant avec satisfaction qu'aucun regard ne se tournait vers lui. C'était l'effet désiré. Nul ne devait savoir que le Lord Morrigen venait s'enquérir de l'allégeance de son homologue, ni même qu'il était venu à moins de plusieurs lieues du siège de sa Maison. Afin de s'assurer de ne pas être reconnu, il portait un chapeau sombre à large bord, qui cachait partiellement son visage, une écharpe rouge, et un manteau long, usé, emprunté à l'un de ses frères. Loin de la tenue que l'on attendrait d'un noble de l'Orage. Sa tenue d'apparat, elle, se trouvait dans les sacs qui pendaient le long de sa monture. Au pire, il passait pour un simple marchand. Au mieux, pour un voyageur tout ce qu'il y avait de plus normal, un paysan ou un vagabond cherchant un abri loin des rumeurs de guerre.
Inconscient était le noble qui voyageait avec ses plus beaux atours. Ou désireux de rencontrer de près la lame rouillée d'un brigand, tout simplement. Sans compter qu'il y avait difficilement plus salissant qu'un voyage à cheval...
Les lèvres du seigneur formèrent un sourire lorsqu'il pensa au temps qu'il allait devoir passer à ôter de ses bottes la boue qui les recouvrait. Et au temps que les serviteurs passeraient à faire de même pour le reste de ses vêtements.
Alors que son cheval continuait à suivre la route, s'approchant pas après pas de la porte du château, il sentit sa main commencer à trembler. Le poids de ses futures actions s'imposait finalement à lui. Il était déjà venu chez les Cafferen des dizaines de fois, et à chaque fois leurs relations avaient été cordiales. Faire partager son point de vue à un jeune lord qui ne s'était jamais préparé à avoir la moindre responsabilité était simple, lorsque l'on était formé à la politique et à la manipulation avant même d'avoir eu l'âge suffisant pour être appelé un homme. Et pourtant, cette fois, il tremblait. Ses actions auparavant n'avaient pas eu la moindre conséquence, à part de lui paver la route pour cet instant précis, celui où Lester devrait faire comprendre à Waith ce qui reposait sur sa décision. Des toiles créées depuis des années, une confiance tissée avec élégance... l'oeuvre brodée tout ce temps allait enfin être dévoilée. Serait-ce une pièce de maître, ou allait-elle s'écrouler lorsque la dernière carte serait posée ?
Le future présente une infinité de possibilités. Elles doivent être anticipées. Elles doivent être utilisées. Mais jamais elles ne doivent inquiéter...
Tel un mantra, Lester répéta l'une des premières leçons que Fern lui avait enseigné. Il sentit ses nerfs se détendre, son poing se decrisper... et il leva les yeux lorsque le bruit d'une armure en mouvement l'atteignit.
Il venait de passer la porte du château, où deux hommes portant la livrée des deux faons hochèrent la tête en le saluant. Le troisième garde des Morrigen, parti une demi-journée plus tôt, avait déjà informé la maisonnée de l'arrivée du seigneur. Un délai suffisant pour surprendre le seigneur Cafferen et le prendre à contrepied, mais aussi suffisamment long pour ne pas être considéré comme une insulte, et lui permettre de préparer logement et autres politesses.
Lester descendit prestement de sa monture bai, et en tendit les rennes au garçon d'écuries, glissant au passage quelques pièces pour s'assurer que les trois destriers seraient traités avec attention. Puis il glissa quelques pièces supplémentaires pour que ses bagages et ceux de ses hommes soient amenés rapidement là où ils le devraient.
Les gardes, toujours sur le qui-vive, observèrent l'échange sans emettre de commentaire. Lester les gratifia chacun d'un cerf d'argent.
« Payez-vous un peu de bon temps, vous l'avez mérité. Ayez juste une pensée pour moi lorsque le moment viendra ! »
Les deux gardes échangèrent un regard tout sauf furtif avant de répondre :
« Mais sire... »
« Pas de mais ! Vous ne pouvez pas me garder contre les dangers de la noblesse, malheureusement... Allez, avant que je décide de retirer ça de votre solde ! »
Sans se faire prier, et réalisant une courbette magistrale par sa vitesse d'exécution et le fait qu'ils aient réussi à ne pas se percuter en faisant demi-tour, ils quittèrent le château sous l'oeil amusé de Lester.
Jamais un homme ne doit suivre ton nom. Un homme doit suivre ta personne. Personne ne meurt pour un nom. Mais on meurt pour un ami.
Une autre leçon de Fern, qu'il tentait d'appliquer dès qu'il en avait l'occasion...Et tant que les habitants de Nid de Corbeaux pensaient qu'il n'était qu'un bon vivant promu Lord par le hasard de la généalogie, ils s'attachaient à lui. Lester, à leurs yeux, était le gentil seigneur qui avait toujours un mot pour leur donner le sourire, qui n'hésitait pas à leur glisser une pièce ou deux alors qu'ils ne faisaient que leur travail, qui ne haussait pas la voix... S'ils savaient...
Le Morrigen expira longuement, visualisant une flamme dévorant les pensées n'ayant pas de rapport avec la tâche qui l'attendait. Il jeta aussi au feu le visage de Guyard, et celui de Shyra Connington. Il avait distribué les cartes, la partie qu'ils mêneraient ne dépendait plus de lui...
D'un pas sûr, il reprit sa route... et percuta une jeune femme en robe verte. Avant même qu'il n'ait le temps de s'excuser, elle l'avait déjà fait, sans lever son regard. Mais il la reconnut immédiatement. Malgré une tenue aussi peu digne d'un noble que... celle qu'il portait lui-même, il s'agissait de la fille du précédent seigneur Cafferen. Un regard à sa ceinture permit à Lester de voir qu'elle n'avait pas abandonné ses habitudes de rendre visite au peuple et de s'occuper de leurs malades.
Ils avaient été proches, autrefois, mais depuis la mort du reste de sa famille... elle avait pris ses distances. Lester ne savait pas si elle insistait tant à aider le peuple par bonté d'âme ou à cause des cicatrices qu'elle portait encore.
« Non, c'est ma faute, Leeven, j'étais perdu dans mes pensées. »
Il haussa les sourcils en entendant l'aspect rauque de sa voix. Sa gorge était-elle déjà si sèche ? Elle lui semblait bien plus grave qu'à son habitude, pourtant déjà digne d'un baryton.
Lester sourit lorsqu'il vit la réaction de surprise de la jeune femme. Bien, la nouvelle de son arrivée n'avait déjà pas fait le tour de la ville...
Et il sourit de plus belle en voyant sa révérence. Même s'ils se connaissaient depuis des années, il lui semblait qu'elle ne voudrait jamais perdre le côté formel de leur relation. Il était, à l'époque, l'héritier légitime d'une maison noble, et elle l'enfant bâtard d'un seigneur... cela avait creusé un fossé plus que déplaisant. Mais il s'y était habitué.
Malgré tout, il s'inclina et lui fit un baise-main, comme il l'aurait fait à n'importe quelle fille ou sœur de seigneur. Puis il lui tendit le bras, l'invitant ainsi à marcher à ses côtés.
« M'accompagnerais-tu ? J'aimerais visiter les jardins de votre demeure pour me détendre un peu du voyage que je viens d'accomplir... »
Une rencontre fortuite pouvait toujours être profitable. S'il menait la conversation où il le voulait, Leeven l'aiderait peut-être à convaincre le maître des lieux. Et puis, s'il était une chose sur laquelle tous les hommes s'accordaient, c'était bien que du temps passé avec une jolie femme n'était jamais du temps perdu.
« Et pour répondre à ta question, je suis en effet venu rendre visite à Waith. Notre première rencontre de Seigneur à Seigneur... On ne peut pas dire qu'elle ait lieu dans un moment particulièrement idéal ! »
Il ponctua cette déclaration d'un petit rire, presque gêné. Les paroles étaient importantes, mais ce qui les accompagnaient l'étaient davantage. Telle était une des premières leçons qu'il avait appris. Mais son visage reprit immédiatement son sérieux.
« Une tempête approche, et j'ai bien peur qu'elle n'emmène notre peuple dans son sillage. Lorsque les rois dansent, les premiers à souffrir sont les hommes sous leurs ordres... et si, de quelque façon que je sois, je peux aider à apporter un peu d'union dans nos terres et éviter des conflits inutiles... Je le ferai. Je veux juste m'assurer que Waith partage mon opinion... »
base cracles bones, modification lawina
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“Celui qui a le choix a aussi le tourment.”
L'habit ne fait pas forcément le noble, Lester et Leeven en étaient le parfait exemple. Qui aurait pu croire qu'ils se croiseraient ainsi ? La bâtarde balafrée, comme certains la nommaient, fut autant surprise de le croiser à Bourgfaon que de voir la tenue qu'il portait. Cette visite était-elle secrète ? Ou alors est-ce cela faisait partie d'un stratagème ? En vue de ce qui se passait dans L'Orage, elle s'inquiétait. Le seigneur de Nid de corbeaux n'était pas à son château par hasard, elle en mettrait sa main à couper.
Comme les convenances l'exigeaient, elle fit une révérence à Lester. De loin, cela faisait très protocolaire, mais Leeven avait appris à savoir rester à sa place, même si elle n'avait jamais su réellement où celle-ci se trouvait, c'était le lot quotidien de beaucoup de bâtards de Westeros. Le seigneur s'inclina et lui fit un baise-main, il fallait le dire Lester ne l'avait jamais traité comme une bâtarde, se montrant toujours très agréable avec elle, ce qui était loin d'être le cas avec tous les seigneurs qui passaient dans ce lieu, surtout à l'époque de la chasse. Donc oui, Leeven avait toujours apprécié cet homme et avait pensé, il y a déjà bien longtemps être proche de lui, sauf qu'à présent, deux chemins se dessinaient pour ses deux personnes et ce n'était certainement pas le même.
Si elle était surprise de sa présence, elle le fit davantage en le voyant tendre son bras vers elle.
« M'accompagnerais-tu ? J'aimerais visiter les jardins de votre demeure pour me détendre un peu du voyage que je viens d'accomplir... »
Pas besoin d'accepter avec des mots, il lui suffisait simplement de saisir le bras que Lester lui tendait, ce qu'elle fit. Leeven était de nature très douce, il aurait été surprenant qu'elle renvoie le seigneur sur les roses. Malgré leurs habits, pour le coup, il était certain, vu leur comportement, qu'un statut de noblesse soit reconnu.
« Et pour répondre à ta question, je suis en effet venu rendre visite à Waith. Notre première rencontre de Seigneur à Seigneur... On ne peut pas dire qu'elle ait lieu dans un moment particulièrement idéal ! »
De quoi parlait-il ? Était-ce la mort de ses propres frères, qui lui faisait apparaitre un petit rire ? Non, Leeven ne pouvait pas y croire. Surement qu'il s'était passé une chose inappropriée, ce qui ne serait rien de surprenant vu le caractère de Waith. Entre ses frères, il était celui qui avait le moins la tête sur les épaules, et pourtant, elle lui avait sauvé la vie au détriment des autres.
« Une tempête approche, et j'ai bien peur qu'elle n'emmène notre peuple dans son sillage. Lorsque les rois dansent, les premiers à souffrir sont les hommes sous leurs ordres... et si, de quelque façon que je sois, je peux aider à apporter un peu d'union dans nos terres et éviter des conflits inutiles... Je le ferai. Je veux juste m'assurer que Waith partage mon opinion... »
La politique ! La raison de sa présence était claire à présent et Leeven voyait cela d'un mauvais oeil. Elle ne souhaitait pas voir son frère combattre, peur de le perdre sous le coup d'une épée. Il était le dernier Cafferen, qu'est-ce qu'adviendrait Bourgfaon s'il mourrait ? Des lueurs soucieuses s'emparèrent dans son regard.
- Je suis certaine que mon frère discutera de son point de vue avec vous.
Même si cela ne la gênait pas que Lester la tutoie, Leeven avait toujours fait un point d'honneur à vouvoyer, même le petit peuple. Pour beaucoup de choses, elle se sentait proche d'eux, hormis le langage qui respirait la noblesse à plein nez. Ils avançaient et arrivèrent dans le jardin, peu de personnes s'y trouvaient, les deux jeunes personnes se trouvaient donc isolées de toutes oreilles indiscrètes.
- Le peuple parle beaucoup de ce qui se passe dans l'Orage, beaucoup s'inquiètent, mais pour l'instant, il n'y a eu aucun impact sur Bourgfaon et j'espère que ça durera ainsi. Le peuple ne devrait pas payer pour les envies de gloire des plus grands.
Si sa voix restait douce, la fin de sa phrase fût prononcée d'un ton plus assuré Il était rare que Leeven parle ainsi, mais son coeur se battait pour le peuple et ses yeux pleureraient pour eux s'il leur arrivait quelque chose pour des histoires de gouvernance de territoire.
- Je ne devrais pas parler ainsi, ce n'est pas ma place d'avoir un avis sur ce sujet... Elle pointa son regard droit devant elle et pour faire oublier ses paroles, demanda : et qui soutenez-vous Messire, les cerfs, les griffons ou véritablement la paix ?
FICHE ET CODES PAR ILMARË
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Celui qui a le choix a aussi le tourment
Un Orage approche
Leeven Storm & Lester Morrigan
Lester se mit en marche dès que Leeven accepta son bras. Seul, il se savait un marcheur rapide : sa haute taille, et sa tendance à trouver que le temps qu’il avait à sa disposition n’était jamais suffisant le poussaient naturellement à accélérer, souvent un parchemin ou un livre à la main, afin d’utiliser ce temps inutilement perdu.
Mais il avait aussi appris qu’une démarche lente et calme, en public, était bien souvent nécessaire. Que cela soit pour donner une image digne, détendue, noble… ou dans le cas actuel, pour ne pas distancer la personne avec qui il marchait, et créer une situation sans doute pittoresque, mais ô combien ridicule, dans laquelle la jeune Leeven tenterait de trottiner pour s’adapter à son pas, lui tenant le bras par le bout des doigts.
C’est donc lentement qu’ils avancèrent, se dirigeant sans hésiter vers les jardins de la demeure des Cafferen. Lester n’était pas homme à apprécier la beauté d’un jardin, mais il savait néanmoins leur reconnaître une praticité certaine : ils offraient un contexte officieux à des conversations importantes, étaient les témoins de nombreux échanges d’informations entre personnes qui se sentaient isolées, comme si les feuilles et les branches suffisaient à étouffer le son et à masquer les visages... et ils permettaient à un voyageur de se détendre dans un cadre reposant avant de passer à des tâches plus importantes encore.
Il semblait qu’en ce jour, aucune information ne viendrait aux oreilles du Morrigen dans ces jardins : presque personne ne s’y trouvait, et toutes étaient trop éloignées pour que leur voix atteigne ne serait-ce que l’extrême limite de l’audition du nouveau Lord. Ce qui signifiait, très probablement, que l’inverse était également vrai. Si personne ne s’approchait – et il vérifierait que c’était bien le cas – il serait à l’abri des rumeurs de couloir, libres d’échanger sur les sujets qui leur plaisaient.
Lester s’arrêta quelques instants devant un bosquet de roses, humant leur fragrance. C’est l’instant que choisit Leeven pour reprendre la parole :
Le peuple parle beaucoup de ce qui se passe dans l'Orage, beaucoup s'inquiètent, mais pour l'instant, il n'y a eu aucun impact sur Bourgfaon et j'espère que ça durera ainsi. Le peuple ne devrait pas payer pour les envies de gloire des plus grands.
Il n’aurait su dire s’il devait qualifier cette déclaration d’optimiste, ou simplement de naïve. Bourgfaon, comme toutes les demeures nobles de l’Orage, verrait bientôt les conséquences de la présence de Renly. Il n’existait aucune neutralité, lorsque l’on était en guerre. Si une ville n’était pas atteinte pas les affres de la guerre, elle ne resterait indemne que jusqu’à ce que les premières batailles aient lieu, et que les premiers corbeaux se posent sur les cadavres encore fumants. Dès le premier village brûlé, la première forteresse assiégée, l’exode commencerait. Les réfugiés de guerre entendraient bientôt parler de cette ville que les troubles n’avaient pas encore atteinte. Et ils viendraient en nombre, beaucoup trop nombreux pour que les réserves de la ville les aide à survivre jusqu’à la fin des conflits, menant ainsi à d’inévitables tragédies entre ceux qui avaient de quoi se nourrir, et ceux qui ne survivaient que par leur volonté. C’était sans compter les réfugiés qui, eux, viendraient avec l’intention en tête de se repaître de la faiblesse des autres, tuant, volant, violant, profitant de la quantité d’inconnus pour se fondre dans la masse et assouvir leurs instincts en toute impunité.
Et bien entendu, des seigneurs rivaux profiteraient de la situation pour tenter d’agrandir leur territoire. Ils attaqueraient Bourgfaon, tenue par un jeune Lord sans réelle expérience militaire, et tenteraient de l’ajouter à la liste de leurs terres.
Non, Bourgfaon ne pourrait rester loin des troubles, pas plus que Nid de Corbeaux, ou n’importe quelle ville des Terres de l’Orage. Et le peuple que Leeven semblait tant vouloir protéger serait le premier à en pâtir, comme c’était bien souvent le cas.
Mais il se garderait de dire tout cela. Cela ne l’avancerait à rien, et rien ne prouvait que Leeven n’en fût pas parfaitement consciente. Peut-être avait-elle besoin d’exprimer cet espoir à haute voix pour s’éloigner de la réalité à venir. Un comportement que Lester n’approuvait pas, mais qu’il comprenait.
Je ne devrais pas parler ainsi, ce n'est pas ma place d'avoir un avis sur ce sujet…
Lester haussa un sourcil. Désirait-elle lui faire oublier ce qu’elle venait de dire ? Il semblait en tous cas que, même si elle était du même sang que le seigneur Cafferen, elle n’arrivait toujours pas à trouver sa place à ses côtés, en tant que fille du précédent Lord. Là où les nobles qui gravitaient autour de la famille verraient en elle un mariage potentiel pour solidifier leur alliance avec la maison Cafferen, ou la récupérer en cas « d’accident » arrivant à Waith, où certains nobles pourraient voir une menace si elle venait à réclamer le dû de son sang… elle ne menacerait jamais personne. Et Lester espérait que cela resterait ainsi pour elle, qu’elle n’ait pas à assumer des responsabilités dont elle ne voulait pas à cause des actions des autres. Il ne savait que trop bien ce que cela faisait.
Il sentit Leeven se raidir à son bras, comme si elle se ressaisissait. Il tourna le regard vers elle, et vit que les yeux de la jeune femme était fixés vers l’avant, observant presque avec passion quelque chose qu’elle seule pouvait voir.
Et qui soutenez-vous Messire, les cerfs, les griffons ou véritablement la paix ?
Une question sensible s’il en était. Dévoiler ainsi son allégeance sans savoir où se situaient les Cafferen était une manœuvre risquée. Le mauvais mot, utilisé de la mauvaise façon, pouvait s’assurer qu’il ne reviendrait à Nid de Corbeaux que pour y rejoindre le caveau familial. Les Morrigen n’étaient pas des cibles de choix pour les Baratheon, mais offrir la tête d’un Lord servant les Connington, et dont le territoire était voisin de la Griffonière était une méthode simple de se voir offrir positions et honneurs. Mais Lester venait négocier de la part de Shyra Connington, et non de son propre chef. S’il voulait que ses mots aient un poids, il ne pouvait dissimuler cette allégeance, qui serait dévoilée auprès de tous les Lords bien assez tôt.
Et, plus simplement, Lester ne pensait pas Leeven capable d’une telle malice. La jeune femme était quelqu’un de sincère, même si elle était devenue plus distante depuis la tragédie. Contrairement à lui, qui pesait ses mots et leurs répercussions dans la trame politique qu’il peignait depuis des années, Leeven disait simplement ce qu’elle pensait, et s’inquiétait sincèrement.
Lester reprit la marche, rendant plus difficile à quelqu’un les écoutant de suivre et d’attraper au vol quelques informations qu’il pourrait dévoiler.
« J’espère aussi que ta demeure sera épargnée. Elle n’est pas au cœur des conflits, contrairement à la Griffonière ou à Nid de Corbeaux, peut-être cela donnera-t-il à ta famille une chance d’éviter les problèmes… »
Mentir était une seconde nature chez lui, et cette déclaration avait du paraître aussi naturelle que s’il avait dit ce qu’il pensait réellement. Malgré tout, poussé par un semblant d’humanité et de respect pour son interlocutrice, il décida de la préparer à ce qui pourrait arriver, usant de la même subtilité qu’il l’aurait fait pour convaincre un interlocuteur d’une décision politique.
Il expira, montrant un côté épuisé de lui-même, et non plus le jeune homme sympathique qu’il avait essayé de présenter jusqu’à présent.
« Il est bon de voir un lieu où le calme règne encore. Les combats n’existent qu’au stade de rumeur, et pourtant les premiers réfugiés s’amassent déjà à Nid de Corbeaux. Mon chambellan travaille dur, en ce moment-même, pour nous rationner et assurer le calme et la sécurité de nos habitants et de ceux qui arrivent chaque jour. »
Il espérait que ces graines semées germeraient rapidement, et que la jeune fille comprendrait que même sans subir directement les conflits, une neutralité ou un retrait seraient impossibles.
« Quant à mon allégeance à ce jour… »
Lester fit mine de s’étirer la nuque, en profitant pour jeter un regard furtif autour de lui. Satisfait d’être loin de tout regard indiscret, il continua sa réponse :
« Je choisis la paix. Mais je pense qu’elle viendra par les Connington. Notre suzeraine… nos suzerains ont passé ces dernières années à unir l’Orage, et je reste persuadé qu’ils cherchent une fois encore une solution pacifique à nos problèmes. »
Il expira à nouveau, plein de lassitude.
« Encore faut-il espérer que la solution viendra assez tôt… »
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“Celui qui a le choix a aussi le tourment.”
La politique, un sujet que Leven ne maîtrisait pas réellement. Pourtant, celle-ci, pour être plus proche de son père, avait fait des recherches, s'étant renseigné sur l'histoire de l'Orage, des maisons qui habitaient ses terres et surtout la rébellion de Robert. Elle ne portait aucun jugement sur les personnes de ces histoires, après tout, c'était du passé et le passé permettait d'enrichir ses connaissances et de ne pas recommencer les mêmes erreurs. Oui, Leven était une pacifique, vouant sa vie pour le peuple, et même si elle savait pertinemment que les hommes pouvaient être cruels, elle espérait toujours le meilleur. Encore aujourd'hui, elle se disait que rien ne verrait gêner la tranquillité de Bourgfaon. En tout cas, juste avant l'arrivée de Lester Morrigen à son château, cela ne réservait rien de bon et la peur naquit dans son coeur pur.
Acceptant de le suivre dans le jardin, elle essayait de rester à sa place. Après tout ce n'était qu'une bâtarde et elle pensait ne pas avoir son mot à dire sur les évènements qui se produisaient dans l'Orage. Certes, la guérisseuse avait un avis bien tranché sur la question, estimant que le peuple ne devrait pas subir les conséquences d'une guerre pour plus de pouvoir, mais elle avait fait en sorte de ne pas le crier sur les toits. Enfin, juste à ce moment précis où Leeven en fit part à Lester. Sans attendre, celle-ci s'excusa et tout en regardant droit devant elle, lui posa une question sur sa propre loyauté. Oui qui est-ce qu'il servait ? Les Baratheon ? Les Connington ou véritablement la paix ? L'homme reprit la marche, avant de répondre.
« J’espère aussi que ta demeure sera épargnée. Elle n’est pas au cœur des conflits, contrairement à la Griffonière ou à Nid de Corbeaux, peut-être cela donnera-t-il à ta famille une chance d’éviter les problèmes… »
S'il voulait la rassurer par ses paroles, le seigneur du Nid de Corbeaux avait réussi. Leeven n'aurait jamais pu devenir qu'il était en train de lui mentir. Pourquoi le ferait-il d'ailleurs ? Qu'elle était l'intérêt de cacher ses intentions . La fourberie ne faisait pas d'elle, en tout juste à ce jour, car sa mère l'était et elle prétendait que Leeven lui ressemblait bien plus que la bâtarde le pensait.
Entendre Lester expiré, lui fit tourner son visage vers lui. Ce geste lui fit bouger ses cheveux et laissa apparaitre sa cicatrice qu'elle se donnait beaucoup de mal à camoufler.Il semblait épuisé et cela la toucha beaucoup. Le Morrigen devait avoir tellement à porter sur son coeur, tellement de décisions à prendre pour sa propre maison. C'était un tourment qu'elle pouvait comprendre, même si leurs places n'étaient pas la même.
« Il est bon de voir un lieu où le calme règne encore. Les combats n’existent qu’au stade de rumeur, et pourtant les premiers réfugiés s’amassent déjà à Nid de Corbeaux. Mon chambellan travaille dur, en ce moment-même, pour nous rationner et assurer le calme et la sécurité de nos habitants et de ceux qui arrivent chaque jour. »
Des réfugiés ? Rationner la nourriture ?! Il n'y avait encore rien de tout cela à Bourgfaon. Pourtant, la localisation des terres de sa famille n'étaient pas si loin de Lestival. Ne fallait-il pas que Waith commence lui-même à s'inquiéter par cette rumeur de guerre prochaine ?
« Quant à mon allégeance à ce jour… Je choisis la paix. Mais je pense qu’elle viendra par les Connington. Notre suzeraine… nos suzerains ont passé ces dernières années à unir l’Orage, et je reste persuadé qu’ils cherchent une fois encore une solution pacifique à nos problèmes. Encore faut-il espérer que la solution viendra assez tôt… »
Il était clair qu'il avait réussi à persuader Leeven d'être dans le même camp qu'elle. Celui de la paix et de rien d'autre. Par contre, prétendre que la paix viendrait par les Connington lui prouvait que si une guerre avait lieu, il se rangerait de leur côté. Son petit air d'innocence cachait tout de même une grande intelligence et son problème de ne pas pouvoir prendre de décisions depuis la mort de ses frères, lui permettait aussi de prendre un certain recul sur ce qui se produisait dans l'Orage.
- Seul l'avenir nous le dira.
Une phrase souvent prononcée dans ce genre de cas. Personne ne pouvait savoir ce qui se produira, ni même les conséquences sur leur région. Il y avait tellement d'éléments à prendre en compte, des éléments à laquelle, la soeur de Waith n'avait pas réellement réfléchi. D'un coup, son regard se porter sur des orties de bonne taille. Lâchant le bras de Lester, elle sortit son petit couteau de sa sacoche et vint couper ces mauvaises herbes, tant utile pour les guérisseurs. Toute en se relevant et les entourant dans un mouchoir avant de les poser dans le petit sac accroché à sa ceinture, elle annonça :
- C'est une plante utile pour une de mes décoctions. C'est ainsi que moi, j'aide mon prochain.
Levant ses yeux bleus vers lui, elle osa le fixer et ne pas baisser du regard. Repensant à ce qu'il lui avait dit sur les Connington, avec sa main, elle positionna bien ses boucles blondes sur sa joue gauche et ajouta :
- Vous savez, je lis beaucoup, surtout pour comprendre l'histoire de l'Orage, et même au temps des Baratheon, il était dur d'unir la région. Ici les seigneurs aimés guerroyer. Alors comment pensez-vous que les Connington vont réussir cet exploit d'unification d'une terre où certains seigneurs les voient encore comme des usurpateurs ?
En parlant ainsi, elle prouvait que même si elle ne s'y connaissait pas forcément en politique, elle ne serait pas si facile à persuader de rejoindre un camp plus que l'autre.
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