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Fer-prix et plus [Pv Daegan]

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An 299, lune 4

Les traits tirés par la fatigue Amalya berçait son fils dans ses bras en chantonnant une douce chanson. Un petit Pyke né quelques jours plutôt. La fer-née l’avait prénommé Vickon. L’enfant était née à son terme malgré les mésaventures de sa mère dans le nord quelques mois plutôt. Elle en gardait encore les stigmates du R qu’avait tracés le bâtard de Bolton sur son ventre.  Secourues par les Volmark de façon inespéré, la jeune femme était retournée sur Les-ils de Fer saine et sauve. Mais elle n’était pas retourner à Holt de Fer, mais était retourné dans le port où mouillaient les boutres Volmark. La fer-née avait demandé à travailler dans une auberge, en tant que servante le temps que son enfant naisse et grandisse un peu. Elle s’était refusé à aller supplier le chef de la famille Volmark de lui accordait l’hospitalité. Elle ne ferait pas se plaisir à là à Daegan. La Wynch voulait lui prouver qu’elle pouvait se débrouiller seule, trouver un travail pour subvenir à ses besoins et pour être désormais un minimum protéger. Etant noble, le patron de l’auberge surveillait qu’aucun de ses clients n’ait un geste déplacé envers la jeune femme. Bien qu’elle les remette toujours violemment à leur place, il préférait prévenir que guérir des fractures ou entorse malencontreuses.

Et c’était en plein milieu de la nuit, quatre jours plus tôt, qu’elle avait perdu les eaux.  Un long travail de plusieurs heures pour expulser son bébé de son ventre. Rapidement le patron de l’auberge et les autres femmes qui servaient où servait de fille de joie, avait aidé la jeune noble. Et finalement après des cris de douleur, de la sueur, du sang et de longues heures le petit bâtard était né. Un petit garçon. Cela avait redonné le sourire à la fer-née et elle s’était endormis paisiblement serrant son fils dans ses bras. Mais devenir mère n’était pas de tout repos, l’enfant à peine né montrait son fort caractère, s’agitant et braillant pour réclamer du lait. La belle ne pouvait dormir que deux petites heures par deux petites heures. Mais petit à petit elle prenait ce nouveau rythme que l’enfant lui imposait.

Aujourd’hui, elle avait décidé de se promener sur les docks avec le petit Vickon, lui faire sentir l’odeur de l’iode, l’odeur du sel, l’odeur de la mer, du poisson, l’odeur de la sueur, du sang et des boutres. Elle l’avait emmitouflé dans un linge de lin gris pour le protéger du vent frais. Elle avançait doucement, le berçant en chantonnant profitant elle aussi de ce petit moment de répit que le Pyke lui offrait. Le vent secouait ses cheveux châtains, redonné de la fraicheur à son visage fatigué. Elle inspirait profondément ces odeurs du port qu’elle aimait sans être guerrière. Car tout fer-né se devait d’apprécier cette odeur. C’était l’odeur des iles de fer.

Elle arriva à l’extrémité du port, et s’assit sur le petit muret en pierre qui lui permettait d’observer le port dans sa totalité. Et derrière elle, la mer et les vagues qui venaient s’écraser contre les rochers. L’enfant gazouilla, se qui fit sourire Amalya qui se pencha pour déposer un léger baiser sur front en lui murmurant.
« Un jour, tu deviendras un grand guerrier et tu partiras sur ses boutres de guerre piller les côtes du Nord, du Conflans et de l’Ouest. »

Elle regarda un navire amarré et quand les marins, guerrier mirent pieds à terre, son regard croiser l’acier d’un des guerrier. Ce regard, elle le connaissait bien. Ils étaient comme chat et chien tous les deux. Se tirant dans les jambes, cherchant qui aurait le dernier mot. Alors elle soutint le regard du Volmark avec une lueur de défi.
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Semaines après semaines, Daegan s'habituait petit à petit à faire partie de la flotte Volmark et à ne plus voguer derrière l'étendard d'Ida. Le vide qu'elle avait laissé dans son coeur se remplissait petit à petit de l'odeur de la mer et des caresses qu'elle offrait en vague traitresse. L'océan jamais ne mourrait. Lui avait beau être traitre et mortel, il se lovait dans le coeur de chacun avec la patience d'une maitresse. Il n'était pas menteur. Il tuait mais restait toujours identique au danger qu'on lisait en lui. Le coeur du blond s'était fait aussi froid que la mort maintenant que celle qui l'emplissait avec une flamme de bonheur était partie. Seule la vengeance et la haine l'habitait aujourd'hui.

Aidant les marins qu'il avait accompagné à décharger le butin, il sentait l'odeur du port le prendre et le mener jusqu'à la plénitude. Ici, il se sentait bien. Et ici, il comprenait son bonheur d'être le frère du seigneur des lieux. Il pouvait voguer jusqu'au bout du monde s'il le voulait et personne ne viendrait hurler sa mort comme le pire désastre du monde. Daegan sentait fourmiller en lui l'envie de se battre. La guerre était aux portes des îles de fer et si ce roi autoproclamé réussissait cette lutte fratricide, l'Antique Voie redeviendrait cette gloire qu'elle était autrefois. Sans ce soucier des luttes qui agitait maintenant les fers nés, le blond souriait. Heureux, pour la première fois depuis longtemps. Fier du travail accompli, du massacre perpétué et de l'argent qui ronflait dans les cales du navire.

C'est à cet instant précis que son regard d'acier croisa celui d'une créature qu'il n'avait revu depuis qu'il l'avait sauvé. Sans comprendre pourquoi, il était venu jusqu'à elle pour la libérer des mains de cet ignoble nordien, plus cruel encore que les fers nés. Il la détailla, sans s'approcher jusqu'à ce qu'il voit dans les bras de la belle un petit paquet qu'il identifia comme un bébé. Elle avait donc pondu son marmot. Intrigué par cette masse informe et surtout par le sexe de l'enfant, Daegan s'excusa auprès des siens avant de s'approcher de la demoiselle.

Ainsi le petit pyke à vu le jour. C'est quoi son nom à ce marmot ?

Aucune remarque cuisante sur la bâtardise de l'enfant. Après tout, si le bébé se montrait valeureux, peut-être viendrait-il un jour a devenir capitaine et posséder son propre boutre. La valeur des hommes étaient bien plus importantes que tous les titres dont ils se glorifiaient. Sur les îles de fers, chaque capitaine était roi. petit ou grand, puissant ou calculateur, ils avaient tous leur place dans cette chaine de vie qui les rendaient bien plus dangereux que ses imbéciles de pieds verts.

Daegan ne fit pas le moindre commentaire sur la présence de la Wynch ici. Elle avait apprit à se débrouiller seule, n'avait causé aucun tord et le patron de la taverne où elle travaillait était fier d'elle. Tant qu'elle continuait de la sorte, à gagner son pain et non à mendier comme une vulgaire vas nu pied, le blond acceptait sa présence. Le Leviathan était heureux aujourd'hui. Alors lui faire perdre sa bonne humeur serait compliqué.

J'suppose que t'a toujours pas prévue de rentrer chez toi ?
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An 299, lune 4

Amalya regarda Deagan s’avançait vers elle. La jeune femme serra son enfant contre elle. Mais elle fut surprise, rien de menaçant n’émana de lui pour une fois. Aucun venin dans ses paroles. Son air était toujours désinvolte mais il y avait du progrès. Du coup la fer-née ne se braqua pas comme à chaque fois, elle réagit simplement, rien de brutale, mais ni trop doux. Elle desserra les linges qui entouraient le visage de l’enfant pour permettre au blond d’apercevoir le visage du nouveau-né. Le bambin avait les yeux grands ouvert et fixait le fer-né avec curiosité. Mais il resta silencieux comme impressionné par la stature du Volmark. La mère releva le regard vers Deagan.
« Oui, il est né il y a quelques jours. Je l’ai appelé Vickon. »

Le regard d’Amalya se déporta vers le boutre qui venait d’arriver. Elle se demandait d’où il pouvait bien revenir. Conflans ? Nord ? Ouest ? Bief ? Un pillage, quelques prises intéressantes, de nouvelles femmes sels. Le destin aurait voulu qu’elle fasse partit de ce monde de violence et combat mais elle n’avait jamais pu tenir une épée ou une hache correctement. Elle était trop sauvage, trop impétueuse, pas assez prudent et se jeter à corps perdus contre son ennemis sans réfléchir, laissant parler son impulsivité sauvage. Impossible pour elle de survivre lors d’un raid avec ce comportement alors une autre voie c’était offert à elle et l’avait mené à la disgrâce, à la méfiance, à la ruine. Et pourtant, aujourd’hui on ne pouvait pas dire que la fer-née était malheureuse. Pour une fois elle se sentait libre de vivre comme elle l’entendait.

La voix de Daegan la sortit de sa contemplation. Repartir à Holt de Fer ? Elle préférait mourir que de recroiser son père. Elle attendrait qu’il meure par x ou y raison avant de remettre les pieds là-bas. Elle ne prendrait pas le risque d’aller se faire battre pour avoir disparu ou de le voir tuer son enfant sous ses yeux car il ne souhaitait pas un bâtard parmi les siens. Certes sa mère lui manquait terriblement. Beaucoup même. Mais elle ne pouvait se résoudre à lui dire où elle se trouvait sans risque que sa lettre ne tombe entre de mauvaise main. Alors d’un œil sombre elle répondit aux Volmark.
« Non je compte pas repartir vivre l’enfer à Holt de Fer alors que j’ai gouté à la liberté ici. Je n’ai rien à faire là-bas à part tout perdre. Je préfère être ici et te faire chier. C’est nettement plus divertissant tu ne trouves pas ? »

Elle se leva pour ne plus être autant dominé par la stature du guerrier. Même s’il restait toujours plus grand, plus fort et plus imposant qu’elle, c’était toujours mieux debout qu’assit. Elle commença à marcher doucement tout en berçant l’enfant qui avait commencé à s’agiter. Elle voulait éviter qu’il pleure, ses oreilles n’en pouvait plus d’entendre les braillements de Vickon. Alors la journée, Amalya faisait tout pour le faire taire un maximum. Ce n’était pas une chose facile mais le résultat pouvait être bien pire. Etre une mère n’était pas si simple qu’on pourrait le penser, et être une mère avec un boulot et sans avoir le père de l’enfant pour s’en occuper était encore moins facile. Elle se tourna vers Daegan avec un petit air désinvolte.
« Vous tirez tous une tête de six pied de long. Votre petit pillage a été si mauvais que ça ? Ramène toi, mon dos commence à me dire merde et t’as besoin d’une bière à mon avis. »

Elle l’entraîna dans la taverne pour poser l’enfant et le faire dormir une petite heure et redescendit et servit une bière au fer-né et la jeune femme s’assit en face de lui.
« J’ai comme l’impression que tu as renoncé à vouloir me faire partir ? Je me trompe ? »

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Daegan lui offrit un sourire appréciateur à l'annonce du prénom du môme. Il sonnait comme celui d'un guerrier et le blond ne se priva pour le dire à sa mère en une boutade qui n'avait rien de drole. L'humour du fer né de base, l'humour du bourrin qui s'amuse du sang et de la mort mais qui se sent impuissant devant l'amour ou la tendresse. L'histoire de sa vie en somme. Il n'avait réussit à comprendre ce sentiment étrange qu'une fois et celle qui l'avait déclenché était morte dans une bataille où elle avait lutté avec la puissance qui la caractérisait. Mais Ida était morte et il devait arrêter de penser à elle. Sa mort était vieille. Il devait s'attacher à d'autre, passer à autres choses. Mais si bien des femmes avaient la beauté de la capitaine, aucune n'avait cet éclat qui l'avait immédiatement fait sombrer. Daegan plongea ses prunelles si particulières dans celles de la fer née. Amalya était plutôt jolie, il ne pouvait pas lui refuser. Et la grossesse l'avait dotée d'une poitrine des plus avantageuses. Mais il n'allait certainement pas lui faire la remarque. Malgré ses faiblesses physiques, elle était une véritable tigresse dans ses paroles et il savait parfaitement qu'elle aurait le dernier mot s'il engageait une joute verbale. Après tout, n'avait-elle pas choisi malgré tout ce qu'avait pu dire le fer né de rester ici ? Contre la volonté d'un seigneur des lieux ?

Un sourire étira ses lèvres sur un côté seulement alors qu'elle se levait et il ne pu s'empêcher de lui jeter une pique. Non pas qu'il la détestait, mais elle arrivait à le faire rire de cette langue qu'elle maniait à la perfection. Et puis la faire sortir de ses gongs étaient drôle, plus drôle que d'aider avec ce bateau. Ta l'air moins ridicule debout crevette. Mais tu restes quand même naine. Il avait dit ça d'un ton moqueur, sans vraiment penser ses paroles. Le combat devenait un jeu auquel il se prêtait avec humour.

Le pillage était bon crevette. Les hommes ont pu faire parler l'acier et remener de belles quantités d'or. Juste qu'ce sont des bébés et qu'ils sont probablement trop fatigués pour sourire. Sur les lèvres du fer né, le sourire ne disparaissait pourtant pas. Il se sentait parfaitement bien, les journées qu'il avait passé avec la mer avaient calmé un coin de son coeur. Ne restait plus que la cicatrice terrible et mentale de la mort d'Ida. C'est vrai que j'dirais pas non à une bière, surtout si c'est toi qui offre.

Il lui emboita le pas avec nonchalance et glissa sa lourde carcasse au comptoir, attendant tout en zieutant les environs qu'Amalya revienne. Il offrit un clin d'oeil appréciateur à l'autre serveuse et cette dernière rouge avant de retourner piailler avec son client. Jolies femmes dans cet établissement. pas dit que l'auberge ne devienne pas sa cantine. puis la bière tant attendue lui fit servit et regarda les mains vides de la fer née en levant un sourcil interrogateur. Mais si elle ne voulait pas boire, il n'allait pas lui mettre une bière dans les mains. plus d'alcool pour lui et c'était tant mieux. portant à ses lèvres la chope, il gouta avec délice la mousse. Jolie femme, bonne bière. Oui, c'était définitivement un endroit qui lui plaisait de plus en plus.

Riant aux paroles de jeune mère, il lui répondit avec un sourire. J'applique la technique du je m'en foutisme. T'façon un jour tu finiras bien par partir. pis je me suis habituée à ta présence et j'avoue que tes piques me manqueraient. Sorties de la bouche de Daegan, ses paroles étaient presque une déclaration d'amour. Mais pourquoi mentir. On ne vivait qu'une fois alors il valait mieux être honnête, quitte à se prendre bien des paires de baffes que d'attendre toute une vie que le dieu noyé se décide à agir en notre faveur. Un fer né prend. Il n'attend pas qu'on lui offre.
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