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Il était une fois une jeune sirène et un vieux lion ~ PV Tywin/Wylla

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Il était une fois une jeune sirène et un vieux lion
Petite sirène fonce dans la gueule du lion



   
Tywin Lannister et Wylla Manderly

La nuit tombait. Une journée remplie. J'avais réussi à négocier avec les Manderly. En effet, en entendant parler de mes négociations avec les Forrester pour avoir un accès à l'Ironwood, les Manderly avaient commencé à faire pression sur Forrester pour écourter les négociations. Devant l'absence de réponse venant des Forrester, ils avaient commencé à parler d'une surtaxe de l'Ouest à Blancport si jamais cet accord venait à être fait. En effet, la famille Manderly était une maison intelligente et fidèle aux Starks. Ils savaient que le bois serviraient à construire une flotte. Enfin construire... Plutôt reconstruire ce que la rébellion Fer-nés avait détruit. Cependant, je comptais bien reconstruire et agrandir cette flotte. Le projet ne serait sans doute pas commencé de mon vivant, le temps que l'on ait l'approvisionnement en bois, que l'on paye les constructeurs etc... La maison Lannister aurait toutefois dans les années à venir de quoi pouvoir se faire une flotte, si j'arrivais à parvenir à un accord avec Forrester.

C'était ce petit détail le plus drôle dans l'histoire. Je n'étais même pas parvenu à un accord que les Manderly montaient sur leurs grands chevaux. On pouvait dire ce que l'on voulait sur les dorniens, ils avaient le sang moins chaud que les hommes du Nord. Pourtant, leur opposition m'avait permis de faire d'une pierre deux coups. J'avais menacé leur commerce en assurant que les navires de l'Ouest n'iraient lus jamais chez eux et que l'accord commercial avec les Forrester serait alors terrestre. A cette nouvelle, les Manderly reculèrent entamant des négociation avec moi. L'accord sur le bois n'était toujours pas fait que les Manderly reculaient. Ils avaient envoyé une délégation à Castral Roc afin de calmer ma colère. J'avais ce que je voulais, un moyen de pression sur les Manderly. Je n'étais pas très ami avec les Stark, mais ils m'étaient beaucoup moins hostile que les Manderly. Eux ils méprisaient ouvertement ma maison. Ils méprisaient des hommes dont ils avaient besoin pour le bon fonctionnement de leur port.

Cependant, bien qu'il fallait servir à ses ennemis du fer et du sang quand ils vous défiaient, il fallait les aider à se relever quand ils ployaient le genou. Les Manderly avait reconnu leur erreur. Ils avaient donc envoyé une délégation avec quelques Manderly dans le cortège. Parmi les Manderly présent se trouvait Wylla. Elle était jeune, environ 14 ans. Elle n'était pas intéressante en soit. Mais je voulais réellement ne pas avoir tous le Nord à dos. Cette région serait plus qu'utile dans les années à venir. J'avais besoin d'eux. En échange de l'oubli de cet incident, cette insulte, je demandais que Wylla reste quelques temps dans l'Ouest. Aucune date n'était réellement arrêté pour son retour à Blancport, quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Je n'en savais rien. Un otage en quelques sorte pour m'assurer de la bonne volonté des Manderly dans un premier temps. Quelques jours suffiraient, puis j'enverrais peut être Daven avec Wylla afin de faire savoir à Blancport mon amitié. On ne m'insultai pas comme cela et les Manderly le savait. Avec l'hiver qui venait ils ne pouvaient se permettre d'avoir un ennemi comme moi. Et avec les troubles qui venaient je ne pouvais me permettre d'avoir un ennemis comme eux. Ils étaient riches. Moins que les Lannister, mais ils pourraient financer nos ennemis.

La journée était enfin finie. J'allais pouvoir me reposer désormais. Du moins c'était ce que je pensais. Je voyais des soldats courir à travers la cours. Quelque chose se passait. Les Manderly ? Non on les avait ôté de leurs armes à l'entrée et ils étaient partis depuis une heure. Cela me semblait étrange. Il fallait que j'aille vérifier par moi-même. Lord Tywin Lannister vérifiant lui-même si quelque chose clochait à Castral Roc... Pourtant, je ne pouvais pas prendre le risque de laisser passer un espion. Je me dirigeais lentement vers le lieu où tout se passait.  Je voyais nos hommes en cercle autour d'une personne. Ils pointaient leurs lances vers cette personne. Difficile à dire si c'était un homme ou une femme. Je ne voyais que le rouge des hommes en armure qui cernaient le troubleur de fête. Cela devait être quelqu'un d'important pour qu'autant de monde se mobilise pour son arrestation. A mon passage les soldats s'écartaient. Je trouvai alors une petite fille, Wylla. J'avais pourtant dit à mon capitaine de lui dire qu'elle n'avait pas le droit de ce trouver ici la nuit. Mais passons. Il était peut probable qu'elle tente de s'échapper. Du peu que j'avais entendu d'elle, elle était fière d'être une Manderly, jamais elle n'attirerait des problèmes à sa famille. Cela était honteux de traiter une enfant de la sorte, surtout quand elle était de sang noble.

« Y a-t-il un responsable des gardes ici ? »
« Oui mon Lord ? »
« Puis-je savoir pourquoi il faut autant d'hommes pour ramener une invitée de la maison Lannister à ses quartiers ? »
« Lord Tywin... »
« Silence, vous faîtes honte aux Lannister et à l'Ouest. Cette fille est notre invitée. Pas notre prisonnière. Alors baissez vos lance. Si je vous revoie menacer un invité de la maison Lannister je m'arrange pour que vos lances soient utiles au Mur. M'a-t-on bien compris ? »
« Oui Lord Tywin. »

Ils avaient tous répondu d'une même voix. Mon ton avait été ferme. Une dureté exemplaire. S'ils avaient fait une bavure le nom Lannister aurait été entaché pour longtemps. Les lances se baissèrent. Tous regardaient la petite fille. Ils avaient été sermonné devant une fille de quatorze ans. Certains soldats devaient se sentir comme un fils désavoué par son père au profit sa sœur turbulente. Pourtant, ils avaient l'habitude de ma dureté. C'était ainsi que les soldats de l'Ouest avaient leur discipline. Nous avions certes peu d'hommes comparé au Bief ou au Conflan, mais nous avions les hommes les mieux équipé et les plus discipliné si bien que notre nombre suffisait amplement à tenir des armées bien supérieure en nombre. Pourtant, je ne pouvais m'empêche de comprendre leur comportement. J'avais fortement augmenté les effectif de garde pour de soit-disant bandits. Or ils n'avaient pas eu de bandit à se mettre sous la main depuis quelques jours. Les hommes s'ennuyaient. Cela changerait bientôt. Je regardai la jeune fille, encore choquée par ce qui venait de se passer.

« Suis-moi. »

Elle ne répondit pas dans un premier temps. Peut être était-ce le choc. Mon ton n'avait pas changé. J'avais parlé à cette fille comme j'avais parlé aux soldats. Après tout, je ne cherchais pas son affection. Je n'étais pas son père et je n'avais aucune envie de l'être. Elle avait crée des troubles je comptais bien faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Après quelques secondes sans réponse, ma patience fut totalement consommée. Je n'avais jamais été patient avec les enfants.

«  A moins que tu ne veuilles que ces soldats t'emmène dans les oubliette de Castral Roc.... »

La suite logique de cette phrase aurait été 'je t'invite à me suivre'. Cependant, je n'invitais personne. Encore moins une enfant. On m'obéissait. Il n'y avait aucune discussion possible. Je lui tournai le dos, me dirigeant vers l'intérieur. Je supposais qu'elle me suivrait. Après tout, les jeunes fille quatorze ans, même les plus courageuse, ne pouvaient être que mal à l'aise devant une vingtaine de lance baissées vers leur petit visage. J'avais été chanceux qu'elle ne fut pas blessée. En temps normal les soldats avaient pour ordre de tuer tous les intrus qu'ils trouvaient dans le doute que ce soit un espion. Son charme enfantin avait du les retenir...
     

         
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Tywin Lannister et Wylla Manderly

La faiblesse… La jeune Manderly venait d’apprendre à ses dépends qu’elle haissait la faiblesse. Les hommes du Nord étaient pourtant réputés pour leur honneur et leur force de caractère mais les Manderly… Les Manderly avaient troqué leur réputation de banneret loyal et honorable, corps et âme dévoués aux Stark pour faire affaire avec les Lannister. Si Eddard Stark avait fait de son mieux pour appaiser les tensions entre le Nord et l’Ouest, les nordiens ne pouvaient cependant s’empêcher d’éprouver une méfiance démesurée envers les gens du Sud et, qui plus est, envers les Lannister. Ceux qui, disait-on, pouvaient acheter n’importe quoi, que ce soit la fidélité d’un homme, sa vie ou ces biens, ne seraient, pensait jusqu’alors Wylla, jamais bien accueillis au nord du Neck.

Pour cette affaire là, Tywin Lannister avait payé le prix de la peur plus que le prix de l’or. La menace d’une conquête ouestienne tant que le pesant d’or des patriarches Manderly avait suffit à les faire ployer. Quel seigneur honorable ploirait le genou devant l’or ? Quel seigneur du Nord se laisserait si facilement enrôler par un homme qui ne connaissait rien du rude de l’hiver ?

Blancport était une capitale parfaite. Indépendante, autosuffisante, stratégique, riche et au savoir naval indéniable. Blancport, sa maison, liait le Nord aux Sept Couronnes tout autant que le faisait la route royale. Cette place forte, jamais lui avait on appris, ne pourrait être cédée à un étranger, pas plus qu’elle ne serait cédée à un autre qu’à un Manderly. Et aujourd’hui, alors que Lord Wyman, apeuré de ne pouvoir tâter l’or d’un Lannister envoyait négocier son fils à l’Ouest, Wylla accompagnait son père. L’infâme morse qu’était le grand père de la jeune fille n’agissait pas mieux que l’aurait fait un chien battu venant quémander à nouveau la main de son maitre.

Ser Wylis, lui, avait expressément demandé à ce que sa cadette l’accompagne, écartant volontairement Wynafryed. Il n’y avait en réalité qu’une raison à cela. Wynafryd était déjà docile et prête à épouser le premier seigneur que lui désignerait son père mais Wylla.. Wylla dédaignait les hommes presque autant que le sol qu’elle foulait. Un voyage dans les contrés de l’Est, avec les rencontres qu’il présageait, devrait faire renouer la jeune fille avec les manières échues à son rang.

Sitôt arrivés à Castral Roc, Wylla se montra néanmoins froide et dure envers  ses interlocuteurs. Certes la politesse la plus élémentaire était respectée mais l’ironie teintait le moindre de ses mots sans qu’il fusse possible de l’ignorer. Elle n’assista pas aux négociations et, à l’Ouest, il paraissait beaucoup moins facile pour une jeune fille de s’échapper de ses appartements pour écouter aux portes. Tout ce qu’elle apprit c’est qu’à la suite de l’entretien entre Lord Tywin et Ser Wylis, un accord avait été conclu. Elle, resterait là jusqu’à ce que ses pairs tiennent leurs promesses.

« Père, je vous en prie !! » avait elle explosé à l’annonce du départ de son géniteur. « Vous ne pouvez me laisser ici, otage d’un homme du sud qui ne cherche qu’à accroitre sa domination sur vous. C’est un Lannister !!! S’il peut avoir plus que ce qu’il vous a déjà soutiré, il le fera. N’avez vous jamais entendu parler des Lannister ?!! »

« Bien sur que si mon enfant, et un Lannister paye toujours ses dettes. Tu restes à Castral Roc pendant quelques temps, tu vas apprécier la vie ici, le climat es beaucoup plus clément que par chez nous. Peut être te trouveras-tu de jeunes amies pour faire passer le temps et Lord Tywin m’a assuré qu’une septa serait spécialement dépêchée pour continuer ton instruction. »

« Quelques temps ? Savez vous seulement quand est ce que je rentrerai chez moi ? Ou cela vous est il égal ? Je ne suis pas une chèvre qu’on marchande ! »

«  Tu es ma fille, et en temps que telle, tu obéis. Ceci est un ordre de ton père tant que de ton seigneur. »


Explosant de rage et laissant échapper un râle de colère tonitruant, Wylla s’échappa de ses appartements. Elle se dirigeait vers la mer, lorsque des gardes en armure rougeoyante l’arrêtèrent net.

« Poussez vous bande de demeurés. »

« Lord Tywin nous a assigné à votre protection ma Dame, tant qu’à votre surveillance si je puis me permettre. Vous n’irez nul part sans nous. »

« Ecartez vous de mon chemin espèce de laquet, je ne vous connais pas et je ne veux pas de votre protection. Allez donc informer Lord Tywin que je prévoie de vous jeter du haut du Roc si vous ne me laissez pas passer »


En cœur, les cinq gardes se mirent à glousser.

« Vous n’êtes encore qu’une fillette jeune Dame, il serait mal avisé de s’en prendre à des hommes faits, d’autant plus lorsqu’ils sont armés. »

« Je ne le redirai pas, laissez moi passer »

« Avec tout mon respect, je me dois de répondre par la négative »


Ce fut rapide, très rapide. Wylla se jeta sur le seul garde qui n’avait pas de heaume et planta ses ongles dans la peau de son visage. Tout aussi rapidement maitrisée, elle se retrouva au sol en un rien de temps, avec la promesse d’ecchymoses sur le postérieur. Dès lors, vingt lances se pointèrent sur elle.

Elle ne le vit pas à prime abord mais entendit sa voix. Lord Tywin. Il venait de réprimander ses hommes lorsque Wylla trouva la force de se relever. Il lui ordonna alors de le suivre. Elle fit quelques pas mais se ravisa.

« Sauf votre respect messire, vous n’êtes ni mon père, ni mon seigneur, je n’irai nul part sauf chez moi. »

     

         
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Tywin Lannister et Wylla Manderly

La petite Wylla allait me donner du fil à retordre. J'avais cru comprendre qu'elle avait agressé l'un des gardes chargé de sa sécurité. Elle était jeune, mais avait déjà un tempérament bien trempé. Elle avait déjà le défaut d'être trop fière. Pour un homme, c'était un défaut négligeable. Il pouvait certes se montrer gênant quand on avait pas de quoi payer sa fierté, mais il y en avait de bien plus graves. Pour une femme... les femmes avaient la malchance d'être vu comme le sexe faible de Westeros. Bien que j'avais connu des femmes ayant plus de raison que la plupart des hommes. Pourtant, c'était elles qui étaient vendu comme des objets. Elles ne transmettaient pas le nom à leurs enfants, voilà leur principal défaut en réalité. La lignée n'avait son avenir qu'au main des hommes. Une femme au pouvoir signifiait souvent la fin de la lignée au pouvoir à sa mort. Wylla allait devoir accepter d'être vendue comme un bout de chaire à canon et de n'avoir qu'un rôle secondaire comparé à son futur mari dans les décisions importante. Après tout, telle était la place de la femme à notre époque, dans notre culture. A Corne c'était différent. Cependant, l'Ouest restait plus civilisé que Dorne, il y avait moins de décadence.

« Sauf votre respect messire, vous n’êtes ni mon père, ni mon seigneur, je n’irai nul part sauf chez moi. »

Fière et obtus. Elle préférait que je la laisse aux mains de mes hommes ? Ils pouvaient très facilement lui apprendre le respect que l'on devait à un Lannister. Après tout, un accident était si vite arrivé. Non, je ne pouvais pas y penser. La pression sur mes épaules était forte depuis quelques temps. Je ne devais pas laisser cette pression me pousser à faire des erreurs. Elle était notre invitée, je devais m'assurer qu'il ne lui arrive rien, sans quoi le nom Lannister serait entaché de son sang. Cela je ne pouvais me le permettre. Notre parole était d'or. Pourtant, cette enfant allait être une source de problème. Et je n'aimais pas les problème, surtout ici, à Castral Roc. Il fallait trouver une solution. Je me retournai. Elle n'allait pas s'en tirer comme ça.

« Tu es notre invité, pas notre prisonnière. Tu peux partir si tu veux. »

Il était vrai que les Manderly avait confié Wylla sous la protection de l'Ouest. Pourtant, elle n'était pas enchaînée et les Lannister n'allait pas retenir de force une enfant qui ne le voulait pas être à Castral Roc. Cependant, je n'affecterais aucun homme à sa protection lors de son voyage. Elle devait faire le trajet depuis Castral Roc jusqu'à Blancport seule. Certes l'Ouest était sûr, mais le Conflan était plus que ravagé par les bandits et les partisans de Stannis. Sans compter les dangers tel que les loups ou autres animaux sauvage... Elle risquait fortement de mourrir sur le trajet. Les Manderly étaient déjà loin, je ne lui donnerais pas un cheval pour les rattraper. Si elle mourrait en dehors de Castral Roc, personne ne pouvait reprocher à ma famille de ne pas avoir veillé sur elle. Après tout, elle avait elle-même choisit de rester officiellement, elle choisissait elle-même de partir. Nous n'étions pas des monstres séquestrant une enfant. De plus si cette enfant s'en allait...

« Tu ne m'as pas entendu ? Pars si c'est ce que tu veux. Mais tu seras seule et sans cheval. Tu devras faire à pied le voyage et quémander ta nourriture telle une paysanne. Je sais que cela ne te contrarieras pas. Moi de mon côté je ne manquerais pas d'informer le reste de Westeros que les Manderly ne savent tenir parole après avoir passé un accord. »

Mon regard froid plongea dans le sien. Mon ton avait été dur et glacial. Son sort m'importait peu. Elle pouvait mourir tant que ce n'était pas à Castral Roc. Cela ferait une bouche en moins à nourrir, et une trouble fête en moins. Si elle partait, je gagnais. Si elle restait, je gagnais. En réalité peu importait ce qui allait se passer. Cela n'avait pas d'importance. Pas plus d 'importance que la vie de Wylla Manderly. Elle ne valait pas grand chose à l'heure actuelle. Surtout entourée de soldat de l'Ouest. Une petite fille d'un lord, qui n'avait que 14 ans, qui n'était même l'aînée. Cela ne valait rien. Pas plus que la vie d'un soldat ou d'un pion. C'était ce qu'elle était à l'heure actuelle. Un pion sur l'échiquier politique que les Manderly n'avaient pas hésité à sacrifier pour leur sécurité. Pourtant, elle pensait toujours être lz maîtresse de son destin. Pouvoir dire non au jeu des trônes. Pourtant à ce jeu c'était la victoire ou la mort. Il n'y avait pas de demie mesure. Certes, les paysans n'ayant pas de nom pouvaient refuser d'y jouer et d'y mourir, mais elle n'était pas une paysanne. Elle était une fille des Manderly, à partir de sa naissance elle était condamnée à jouer à ces jeux. Il fallait bien que quelqu'un le lui apprenne.

Je pouvais lui apprendre à survivre à ce milieu, mais à quoi bon essayer d'apprendre quelque chose à quelqu'un qui vous méprise. C'était bien du mépris qu'elle avait envers moi. C'est pourquoi elle avait le choix dès à présent. Elle pouvait rester à Castral Roc et essayer d'apprendre comment survivre à la politique, ou elle pouvait la fuir et mourir. Je n'avais de préférence pour aucune des deux options. Les deux se valaient. Sa mort enverrait un message fort au Manderly qui me permettrait de leur faire payer leur insulte à mon encontre sans entacher notre réputation. Si elle devenait une amie des Lannister cela nous donnera de l'influence dans le Nord. Toutefois, ce choix n'était pas le mien. Pour l'une des rares fois de son existence, Wylla avait le choix. Le choix entre la vie et mort. Le choix entre la gloire et la misère. J'aimais résumer ce choix par : L'Ouest ou la mort. Elle devait toutefois choisir vite. Je n'allais pas sacrifier du temps pour rien. C'était sa décision. Elle pouvait aussi rester là à faire l'enfant et ne pas décider. Dans ce cas mes hommes l'obligeraient à regagner ses appartements et je m'arrangerais personnellement pour que son séjour à l'Ouest soit mémorable. Pas forcément de la bonne façon, mais mémorable tout de même. Elle devait décider vite. On pouvait d'ailleurs lire dans mon regard que l’indécision n'était pas une solution.
     

         
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Wylla Manderly a écrit:

         
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Tywin Lannister et Wylla Manderly

Wylla avait l’étrange impression que sous les mots calmes et assurés de Tywin Lannister se mouvait une colère volcanique. Ses yeux durs la fixait, un sourire titillait même la commissure de ses lèvres mais rien, absolument rien, n’avait l’air bienveillant en cet homme. Wylla se glaça l’espace d’un instant, le froid cristallisa sa colère et, de la bouche qui aurait du répliquer quelque chose de cinglant, rien ne sorti.

Il l’invitait à partir, à partir seule et à subir les dangers de la route. Les limites de l’hospitalité du Lannister apparaissaient alors. Elle n’était rien d’autre qu’un pion, un pion avec lequel on pouvait jouer et envoyer mourir sans s’en chagriner. Pourquoi , par les sept enfers, son grand père avait il accepter de la confier à un homme pareil ? Etait-elle si mauvaise que cela ? La considération et l’amour qu’ils lui portait était ils si faible ?

Cette famille qui l’avait laissé moisir si loin de sa terre natale, Lord Tywin en faisait mention également, jouant sur la corde si sensible de l’honneur. L’honneur, au Nord, était sans doute la valeur la plus respectable et respectée et jamais, jusqu’à ce jour, Wylla n’avait pensé qu’elle pourrait, par quelque acte que ce soit, déshonorer sa maison. C’est pourtant ce que sous entendait Lord Tywin. Si elle quittait le Roc, les siens verraient leur honneur entaché et les seigneurs des Sept Royaumes jamais ne referaient confiance à un Manderly, le Lion s’en assurerait.

« Vous condamneriez une maison puissante du Nord aux yeux de tous pour les actes d’une enfant de 14 ans messire ? Êtes vous bien certain que votre image en sortirait intacte ? Ne verrait-on pas là la faiblesse du grand gouverneur de l’Ouest qui, déclinant, ne saurait contrôler une jeune fille ? »

Wylla était particulièrement fière de sa réplique. Bien qu’elle ne put s’empêcher de reculer d’un pas, craignant une réaction violente, un rictus confiant vint décorer ses lèvres alors que son assurance reprenait le dessus. Peut être réussirait-elle à le convaincre de la laisser partir, peut être. Mais alors où irait elle ? Ses pairs ne l’accueilleraient certainement pas à bras ouverts mais le Nord… Le Nord et ses neiges lui manquaient. Au Roc, la mer semblait plus calme qu’à Blancport, plus chaude disait on aussi. Mais aux yeux de Wylla, rien ne valait l’eau démontée qui se fracassait dans la baie de Blancport. Si elle partait pourtant, elle n’était en rien sure que sa famille ne la désavouerai pas. Rester captive ou vivre désavouée, vagabondant sur les routes…
Le confort n’avait jamais été une priorité de Wylla mais vivre sur la route… Il n’y avait aucune solution. Elle s’en rendit compte lorsqu’elle croisa une nouvelle fois le regard de Lord Tywin. Il le savait, elle était coincée. Choisir une vie de misère ou une vie de captive, c’était le choix qui lui incombait à présent.

« Je ne veux pas de gardes, j’aime me promener seule. Je ne m’enfuirai pas et respecterai les engagements pris par mon père et le Lord mon grand père. Mais ne m’affublez plus d’espions. »

Se rendant compte qu’elle ne pouvait ordonner quoi que ce soit à son interlocuteur et ravalant son envie de hurler, Wylla ajouta, avec toute la courtoisie dont elle pouvait faire preuve

« S’il vous plait messire, je vous en serai infiniment reconnaissante. »

Elle battit des cils innocemment et attendit le verdict de Lord Tywin, bouillonnant de rage en son fort intérieur.

     

         
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Tywin Lannister et Wylla Manderly

Le temps était une chose précieuse que l'on ne pouvait gaspiller inutilement. Je n'avais pas grand chose à faire certes, mais je pouvais toujours revoir les comptes, voir nos effectifs, relire les messages que les différents seigneurs m'avaient envoyer. Ce que je faisais là ne faisait donc pas parti des meilleures choses à faire de mon temps libre. Pourtant cette jeune fille m'intriguait. Me tenir tête était soit du courage soit stupide. La courage et la bêtise était par ailleurs souvent proche l'une de l'autre. Elle pensait pouvoir insulter un grand seigneur dans sa propre maison et s'en sortir indemne ? Qu'elle innocence. J'espérais donc sincèrement qu'elle accepte de rentrer tranquillement dans ses appartements sans faire d'histoire. Mais ce n'était sans compter son tempérament qui la poussa à répondre une fois encore. Même les autres Lord Suazerain n'avaient pas autant d'audace qu'elle. Les Manderlly avaient peut être un avenir avec elle...

« Vous condamneriez une maison puissante du Nord aux yeux de tous pour les actes d’une enfant de 14 ans messire ? Êtes vous bien certain que votre image en sortirait intacte ? Ne verrait-on pas là la faiblesse du grand gouverneur de l’Ouest qui, déclinant, ne saurait contrôler une jeune fille ? »

Réponse idiote et futile. Elle montrait du courage dans ses mots pourtant elle reculait. Comme si j'allais giffler une jeune fille. Elle n'avait pas à avoir peur de moi. Elle n'avait à avoir peur de rien. Jamais on ne lui ferait du mal à Castral Roc. Certes si elle venait à s'enfuir sa mort ne ferait que me réjouir, mais ici elle pourrait jouir de tout le confort qu'elle voulait. C'était une invité de l'Ouest. Je devais toutefois réglait le problème de sa fierté. Le rictus sur ses lèvres ne me plaisait guère. Peut être que ce n'était que mon imagination, mais il semblait que la jeune fille croyait qu'elle pouvait se jouer de Lord Tywin Lannister. Moi, le gouverneur de l'Ouest. Elle verrait bien assez tôt comme elle se trompait.

« Une petite fille ? Tu es de sang noble. Ne l'oublie pas. Peu importe que tu ais cinq, dix ou trente ans. Tes actes auront toujours la même répercutions sur ta famille. Tu n'es pas une gamine. Tu es une Manderlly. Ici tu ne seras pas traité comme une enfant, mais libre à toi d'agir comme tel. »

On ne pouvait demander à un noble d'être traité en fonction de son âge. Dans notre monde, nous étions traité en fonction de notre rang et seulement ainsi. Un enfant devenant Lord serait jugé comme un adulte dans son attitude. C'est pour cela que la présence de conseillers étaient aussi cruciale lorsqu'un Lord n'était qu'un enfant. On ne se jugeait entre nous qu'à nos paroles et nos attitudes. C'était cela qui représenter la puissance et la respectabilité d'un noble et non son âge. Elle ne serait donc pas traité comme une enfant de quatorze ans mais bien comme une femme de sang noble. Ses pleurnicheries n'avaient donc pas lieu d'être. Elle avait été vendu comme on vent un cheval, cela elle devrait l'accepter ou alors elle n'avait pas sa place en ce monde et elle devrait alors en trouver un autre d'une manière ou d'une autre. Pourtant, elle était intriguante et me faisait penser à ma propre fille... Peut être qu'en étend prise en charge à temps, elle se révélerait encore plus redoutable.

« Je ne veux pas de gardes, j’aime me promener seule. Je ne m’enfuirai pas et respecterai les engagements pris par mon père et le Lord mon grand père. Mais ne m’affublez plus d’espions. » 

Je soupirais intérieurement. Ce qu'elle appelait espion n'était que des gardes là pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien. Néanmoins, si elle acceptait de bien se tenir je pouvais bien faire une exception. Après tout nous étions à Castral Roc, pas à Port Réal. La château était sûr et il était peu probable qu'elle se jette dans le vide. J'aurais donc pu accepter si elle n'avait pas fait l'erreur de me l'ordonner au lieu de le supplier. A personnes qui te défient il fallait donner le fer et le sang. Une fois à genou il fallait les aider à se relever. Je ne l'avais toujours pas vu à genou et elle continuait à me défier. Elle ne comprenait pas qu'ici elle n'était rien. Une invité dont on pouvait se penser. Ma réputation ? Dans le Nord elle était déjà mauvaise et dans le Sud tous pouvaient voir que Rowen avait toujours été bien accueilli à Castral Roc. La parole du Nord contre celle du Sud était toujours la plus faible. Alors que je m’apprêtais à lui refuser sa demander sans mâcher mes mots elle essaya de rattraper son erreur.

« S’il vous plait messire, je vous en serai infiniment reconnaissante. »

Etait-ce là toute la courtoisie dont elle était capable ? On voyait dans ses yeux la rage, l'envie de hurler. Pourtant elle ne le faisait pas. Elle était intelligente et savait mettre de l'eau dans son vin. Peut-être allait elle m'être utile tout compte fait. Je m'approchai d'elle. Sans le vouloir ma démarcher paraissait menaçante alors qu'il n'en était rien. On allait trouver un accord elle et moi. Soit elle acceptait ma proposition, soit elle serait consignée dans sa chambre avec des gardes.

« Soit, passons un marché. Tu auras du temps libre pour te promener sans que personne ne te dise rien ou suive. Si tu veux je te laisserais même à disposition l'un de nos jardins où tu seras seule. Seul l'entrée sera surveillée, mais personne ne t'observera. En contrepartie de cette liberté, tu passeras la plupart de ton temps avec moi. Encore une fois personne ne t'observera, à part moi. Après tout, ton père et ton grand-père m'ont aussi charger de t'éduquer. »

Je lui tournai le dos me rapprochant de l'entrée du bâtiment le plus proche avant de me retourner et de rajouter :

« En résumé voici le marché, soit tu me laisses faire ce que j'ai à faire et tu passeras un bon séjour où tu seras libre de tes mouvements. Soit tu me compliques la tache et dans ce cas je laisse mes hommes te raccompagner dans ta chambre. »
     

         
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Tywin Lannister et Wylla Manderly

C’est lorsque ses derniers mots tombèrent dans un silence pesant que Wylla se rendit compte de l’impétuosité dont elle avait fait preuve. Imposant et fier, Tywin Lannister la toisait de son regard acier. Jusqu’alors la jeune Manderly n’avait pas réalisé qu’il la dominait d’au moins deux têtes. Dans sa jeunesse, il avait du être réellement beau. Ses traits étaient délicats bien que des sillons de la maturité les accentuent d’avantage mais malgré cela, l’homme glaçait les os de Wylla. Lorsqu’il se déplaça, toujours silencieux, instinctivement le corps de Wylla perçu le danger, sa nuque s’humidifia même l’espace d’un instant avant que ses pieds ne reculent. Cependant, elle tentait de conserver un semblant de dignité en le foudroyant du regard, craignant que sa requête ne soit refusée. Sa réponse la désarma.

Il ne la considérait guère comme une enfant, simplement comme une jeune femme de noble sang. Tout le monde avait toujours considéré Wylla comme une gamine, comme la dernière née, comme celle qui n’avait pas assez d’importance pour peser dans la balance de la noblesse, toujours le second choix. Le Lord Suzerain de l’Ouest, cet homme froid et dédaigneux paraissait, lui, mieux la considérer que sa propre famille. Ces paroles la choquèrent et l’effet de surprise mit un peu trop de temps à se dissiper pour que son interlocuteur ne le manque.

Il l’avait déstabilisé et il le savait, aussi la proposition qu’il fit achèverait de convaincre la jeune fille de sa bonne foi. Du moins, c’est ainsi que Wylla percevait les intentions du Lannister. Elle ne cessait de se répéter qu’il était maitre en l’art de la manipulation et qu’en cette heure, il ne faisait rien d’autre que ce qu’il était habitué à faire. L’infime bribe de confiance qui s’était alors développé à ses précédents mots s’évapora alors. A présent, Wylla était méfiante.
Les premiers mots qui lui vinrent en tête furent ceux-ci :

« Je croyais qu’une septa était spécialement mandée pour mon éducation. »

Pourquoi voulait-il passer du temps avec elle ? Pourquoi voulait-il s’occuper personnellement de son éducation ? Avait il tant à cœur de détruire l’image qu’elle avait de lui ? Voulait-il, avec le temps, s’immiscer dans son esprit pour qu’elle ait à cœur de défendre les intérêts des Lannister auprès de son propre sang ? Cela n’avait aucun sens aux yeux de la jeune Manderly.

Triturant nerveusement la tresse verte qui tombait sur son épaule, elle leva les yeux vers lord Tywin pour y percevoir une pointe d’ironie. Il avait d’hors et déjà gagné, elle le savait mais il lui donnait tout de même quelque chose qu’elle voulait… Etait ce pour la narguer en sachant qu’elle serait contrainte d’accepter pire surveillance ou pour faire passer son ultimatum pour un compromis ?

« Vous ne laissez  jamais place à une troisième option dirait on. Agissez vous toujours comme si vous commandiez un bataillon lorsque vous vous entretenez avec les gens qui vous entourent ? »

C’était la seule réplique polie qui avait traversé son esprit, la seule réplique à peu près convenable qui laissait transparaitre sa frustration de devoir accepter un marché qui ne lui convenait qu’à moitié. Elle voulait courir dans les jardins seule, sauter de rocher en rocher dans les criques désertes, sentir le frais de la mer sur sa peau sans que personne ne la surveille, de près ou de loin. Cependant, elle capitula. Elle était certaine qu’elle n’obtiendrait pas plus de la part d’un Lord qui avait déjà trop négocié et commençait à s’agacer.

« Qu’entendez-vous par temps libre ? Une heure, deux heures montre en main ? Négocier sur la liberté de quelqu’un c’est tout de même bien bas… Mais vous savez que je ne peux pas refuser n’est ce pas ? Alors soit, nous allons donc beaucoup nous voir lord Tywin. »


     

         
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Au lieu de me suivre, la jeune Wylla se tripotait la mèche nerveusement. Ne comprenait elle pas que dans notre monde il n'y avait pas de place pour l'hésitation ? La survie ne dépendait que de sa capacité à réagir vite et bien. Si j'avais autant hésité devant les Reynes, la maison Lannister ne serait plus. Il fallait des tripes, elle en avait, mais elle ne savait pas s'en servir intelligemment. Elle ne devait jamais faire paraître le doute devant quelqu'un dont elle se méfiait et elle se méfiait clairement de moi. Elle devait lui sourire, lui plaire pour ensuite avoir ce qu'elle voulait. Certains me diraient que c'était la manière d'agir des femmes de petites vertues. Néanmoins, qu'elle était la différence entre une fille noble que l'on vendait pour des terres, et une femme de moindre naissance qui vendait son corps pour quelques pièces ? Le prix voilà tout. Les femmes nobles devaient savoir courtiser et plaire tout comme elle devait montrer la détermination d'un homme si elles voulaient réussir. Elle était encore jeune, elle avait encore un peu de temps devant elle, mais elle devait vite apprendre, sans quoi elle serait une noble de second rang. Je n'avais pas besoin de quelqu'un de second rang.

C'est pourquoi la simple évocation d'une septa pour son éducation me crispait. Bien sûr, une septa pouvait éduquer une noble qui était destinée à être vendu. Elle ne formait pas un animal politique. Si ma fille avait appris d'une septa elle serait bien moins dangereuse. Sinon, pourquoi formerait on les hommes avec des hommes d'arme ou des mestre et les femmes avec des septa ? Ce n'était pas avec une septa qu'elle apprendrait à maîtriser son tempérament, à faire de sa détermination une arme. Je n'avais aucun besoin de Wylla, mais j'avais du temps devant moi et avoir comme pupille une nordienne serait plus qu'utile dans les temps à venir surtout avec les Manderlly. Je ne demandais ni son affection, ni son respect. Juste du temps pour lui montrer l'étendu de ses capacités. Elle me remercierait plus tard si j'arrivais à faire quelque chose d'elle. Qui, mieux que moi, pouvait la former à notre monde cruel ? Ce n'était pas un vulgaire parent, une vulgaire septa ou un Stark qui pourrait lui apprendre la politique. Il serait sage qu'elle en prenne conscience désormais.

« Vous ne laissez  jamais place à une troisième option dirait on. Agissez vous toujours comme si vous commandiez un bataillon lorsque vous vous entretenez avec les gens qui vous entourent ? »

Elle aimait provoquer malgré sa gêne flagrante. Mais ce n'était rien de plus que du bluff tel un chien mourant qui montrait encore les crocs. Sa volonté avait cédé depuis quelques instants. Elle voulait juste ne pas perdre la face. Sa réplique n'avait donc aucun intérêt et aucune pertinence dans notre conversation. D'ailleurs ce n'était même pas une conversation. Je lui disais des faits. Elle répondait comme une enfant. C'était frustrant. Elle savait montré un sens du devoir très poussé ainsi que la détermination digne d'un homme d'âge mur, mais se comportait encore comme une enfant si bien qu'on ne savait pas dur quel pied danser. Fallait il la traiter comme un chien fou ou comme un chien fidèle et docile ? Mes hommes commencer à la toiser clairement mécontent de rester ici à assister aux caprices d'une gamine. D'un autre côté ils admiraient ma force de poigne avec une enfant. Deux soldats se rapprochèrent d'elle et se mirent derrière elle attendant mon signal pour l'emmener de force. Si elle continuait à persister dans ses caprices, leurs vœux seraient plus qu’exaucés.

« Qu’entendez-vous par temps libre ? Une heure, deux heures montre en main ? Négocier sur la liberté de quelqu’un c’est tout de même bien bas… Mais vous savez que je ne peux pas refuser n’est ce pas ? Alors soit, nous allons donc beaucoup nous voir lord Tywin. »

Qu'elle idiote. Elle continuait de vouloir tirer la couverture un peu plus de son côté. Ne savait donc t-elle pas qu'au moment où ses parents l'avaient laissé ici, ils me confiaient tout pouvoir sur elle ? Ce n'était pas négocier que je faisais, mais je lui faisais une faveur. Etait-ce ainsi qu'elle me remerciait ? En me défiant d'avantage ? Les Reynes avaient été exterminé pour moins que ça. Elle pouvait se faire de moi un ami pourtant elle continuait, tel un chien fou que l'on tente de nourrir, de me mordre la main. Mais un jour j'arriverais à la dresser. Pas comme on dressait un chien, mais comme on dressait une arme. Elle avait de l'avenir si elle se laissait faire.

«  Négocier ? Un marchant négocie, moi non. Je ne te donne que tes options. Maintenant, si tu veux bien m'excuser j'ai à faire. Si tu acceptes ce que je t'ai proposé tu me trouveras au premier étage première porte à droite à l'entrée de ce bâtiment. Sinon, les deux gardes derrière toi seront ravis de t'accompagner à tes quartiers. »

Les hommes affichaient déjà un sourire sadique à l'idée de la ramener à ses quartiers et de la voir humiliée. Si elle voulait tant que ça montrer sa puérilité elle n'avait qu'à passer son séjour à l'Ouest dans sa chambre. En attendant, j'attendrais quelques instants dans mon bureau. Je m'assis sur mon bureau, ouvris le livre de compte afin de revoir toutes les créances que l'on avait. Après tout je n'allais pas gâcher ma soirée à attendre une enfant qui ne viendrait peut être pas. Dans le doute j'avais tout de même laissé la porte ouverte, si elle venait, elle ne le regretterait pas.
     

         
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Wylla pouvait sentir les souffles chauds des gardes dans son cou. Elle humait leur odeur, percevait leur agitation et la tension de leurs muscles, une atmosphère lourde planait au dessus de chaque protagoniste. Comme l’auraient fait deux jouteurs, Lord Tywin et la jeune Manderly s’assenaient des coups stratégiques, du moins, c’est ainsi que cette dernière le voyait. Alors, lorsque l’échec se montra, et que, démontée elle du se rendre, elle n’en fut que peu surprise. Elle aurait pourtant voulu répondre, se relever et gagner la bataille mais elle devait reconnaitre que son ennemi était plus fort et maintes fois plus habile qu’elle. Elle aurait tant voulu avoir cette habileté, savoir diriger ses mots pour que, telle une lance, ils transpercent la cuirasse de l’ennemi. Mais même si elle admirait les qualités du Lannister, elle le haïssait plus que quiconque sur cette terre. Il était le symbole du fossé qui s’était creusé entre elle et les siens, entre elle et sa terre natale, le symbole d’un abandon douloureux.

Aujourd’hui, cet homme qu’elle aurait volontiers poignardé si on lui en avait donné l’occasion avait tout pouvoir sur elle, et cela, elle ne l’acceptait pas. Elle aurait voulu lui cracher au visage lorsque, dédaigneux et nonchalant, il se désintéressa d’elle, lui faisant savoir qu’il avait mieux à faire que de tergiverser avec elle. Il l’attendrait dans son bureau ? Il n’allait pas être déçu.

Folle de rage, elle lui emboita presque immédiatement le pas, deux gardes à ses trousses, elle gravit les escaliers deux a deux et, sans prendre la peine de frapper, s’engouffra dans la pièce qui lui avait été indiqué. La porte claqua, se refermant au nez des gardes qui, elle en était certaine, n’oseraient entrer sans y être invités.

Elle le trouva là, calme, à feuilleté un livre au parchemin écorné. Il la dévisageait posément alors qu’en Wylla brulait un feu de colère ravageuse. C’est ainsi qu’elle brisa le silence :

« Vous parlez d’un accord entre vous et moi. Vous parlez de m’accorder ce que je demande si je vous accorde ce que vous demandez en retour mais il y a bien de choses qui m’intriguent dans votre discours Lord Tywin. Pour commencer, j’aimerai connaitre en détails les termes du contrat que vous avez passé avec mon grand père me concernant. Ne devrais-je point être au courant de ce qui me lie à mon geôlier ? »

Elle avait parlé trop vite et avec beaucoup trop de hargne pour que ses mots puissent être interprêtés autrement que comme de la défiance mêlée à un trop plein de haine cuisante. S’il avait réellement tout pouvoir sur elle, il aurait pu la faire fouetter mille fois sans que personne n’ai quoi que ce soit à en redire. Elle avait été stupide et elle le savait. Cependant, elle arborait un visage neutre, seuls ses yeux se plantaient avec une détermination sans faille dans les prunelles de glace de Tywin Lannister.

Accolée à la lourde porte de bois massif, elle savait qu’il n’y avait aucune issue à présent. Elle devrait subir la réaction du Lord ou se précipiter au devant des gardes. Mais la peur ne la gagnerait pas… elle ne la gagnerait pas.



     

         
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Les créances étaient quelques chose de fascinant. Elles vous donnaient un pouvoir sur votre débiteur. C'était ainsi que les Lannister, maison la plus riche de Westeros, était devenue aussi l'une des plus puissantes. Nous n'avions pas l'armée de l'Orage, nous n'avions pas le férocité du Nord, nous n'avions même pas le prestige des Terres de la Couronne ou la fertilité du Conflans et du Bief. Mais nous avions l'or, l'ambition, la discipline et le sens de la famille. Ce sens de la famille était au moins aussi poussé que celui des Stark. Il était sans doute même encore plus poussé car plus pragmatique et moins honorable. L'honneur du Nord était sans doute une plaie pour Westeros. Où avait été l'honneur du roi qui avait ployé le genou ? Les nordiens n'étaient que des hommes, ni plus ni moins. Les Manderlly étaient toutefois spéciaux. Ils n'étaient pas tout à faire des nordiens, mais n'étaient pas tout à fait des hommes qui ne venaient pas du nord. C'était ce paradoxe qui les rendait si difficile à jauger. A la fois fidèle aux Stark, mais avec une culture plus proche de celle du continent que le reste des nordiens.

Wylla elle ne ressemblait en rien à une nordienne. Certes elle avait du tempérament, mais ce n'était pas une caractéristique propre au nord. Les Dorniennes aussi avaient du caractère. Non, elle n'acceptait pas sa place de simple femme. Certes certaines nordiennes dont les Mormont avaient ce tempérament, mais il était plus proche d'un tempérament de dornienne que de nordienne. Je ne pouvais expliquait mon ressentit. Je me perdais alors dans des justifications sans queue ni tête. En réalité je m'étais pris d'affection pour cette petite sans autre raison que le fait qu'elle ressemblait à ma propre fille. Il n'était même plus question de politique. C'est pourquoi lorsqu'elle me rejoint à mon bureau pendant mon étude des créances, je fus agréablement surpris. Pas au point de me faire sourire, mais il était connu de tous que je ne souriais jamais. Derrière elle se trouvait les deux gardes de tout à l'heure. D'un signe de tête ils comprirent qu'ils devaient nous laisser et l'un d'eux ferma la porte de mon bureau. On aurait presque pu lire la déception dans leurs yeux de ne pas pouvoir maltraiter une enfant. C'était pathétique. Et dire qu'on avait besoin d'hommes comme eux pour faire la guerre...

Bien que son visage était neutre je pouvais lire dans ses yeux sa rage voire sa haine. Me tenait-elle sérieusement pour responsable de son propre malheur ? Je ne l'avais pas vendu. C'était envers ses parents qu'il fallait se tourner sa colère, pas contre moi. Elle n'avait pas encore prononcé un mot que je savais déjà ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait. Comment lui en vouloir ? Elle n'avait que quatorze ans. Mais elle ne pouvait me demander de la prendre en pitié. Tel était notre monde, le jeu à nous autre les nobles. Je n'allais pas changer les règles pour quelques beaux yeux et belles paroles. Elle pouvait devenir une femme, une vraie, il était temps qu'elle arrête d'agir en enfant. Elle était en âge de se marier. Elle pouvait d'ailleurs me remercier de ne pas avoir demander sa main pour mon fils Tyrion. Là elle aurait eu de quoi maudire son existence. Elle avait l'âge de devenir une femme et son esprit voulait rester au stade de l'inconscience, tel était le problème de beaucoup de femme dans notre monde. Elles ne se donnaient pas les moyens de leurs ambitions. Croyait-elle que les hommes étaient mieux traité ? Ils étaient aussi vendus au plus offrant ou alors envoyé à la boucherie pour l'intérêt de leur famille.

« Vous parlez d’un accord entre vous et moi. Vous parlez de m’accorder ce que je demande si je vous accorde ce que vous demandez en retour mais il y a bien de choses qui m’intriguent dans votre discours Lord Tywin. Pour commencer, j’aimerai connaitre en détails les termes du contrat que vous avez passé avec mon grand père me concernant. Ne devrais-je point être au courant de ce qui me lie à mon geôlier ? »

Ses mots était francs et emprunt de colère. S'ils étaient des flèches ils auraient directement atteint le centre de la cible qu'elle visait. Malheureusement pour elle ce n'était pas un jeu ou du tir à l'arc. Ce n'était pas une joute. Je décidais, elle subissait. Si notre combat était une joute alors elle n'était qu'un simple mannequin d'entraînement sur lequel je m'entraînais. Mon regard se fit plus froid. Il était temps de lui apprendre la vie. Si elle voulait rester une enfant soit, elle ne représentait alors plus aucun intérêt pour moi. Si elle voulait devenir une femme, alors là je pouvais faire quelque chose d'elle. Je me levai, posai mes deux mains sur mon bureau. Je n'allais pas me laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit encore moins une aussi jeune femme. Je n'étais pas son adversaire ni même son rival, je lui étais supérieur.

« Ton geôlier ? Je te conseille d'arrêter d'agir comme une enfant. Que crois-tu être ? Nous vivons dans un monde où les femmes nobles sont vendues aux plus offrant et où les hommes sont envoyés à l’abattoir pour la gloire de leur famille. Qui crois tu être pour espérer que le monde tourne autrement pour toi? »

La question n'attendait aucune réponse. Même moi je n'avais pas échappé aux règles de ce monde, soit on l'adoptait soit on mourrait. J'étais connu pour m'être plus qu'adapté à ce monde cruel et dangereux. J'en avais fait mon terrain de jeu. Pourtant même moi, je n'étais pas le maître du jeu, je ne faisais pas les règles. Je m'adaptais. Je souffrais, je perdais mes enfants. Tel était le fardeau de notre sang. Tel était le prix de la gloire et la continuité de notre lignée. Il n'y avait pas de chemin alternatif. Vaincre ou périr il fallait choisir. Wylla pouvait vaincre si elle me laissait lui enseigner. Avant qu'elle puisse même ouvrir la bouche j'enchaînai ce que j'avais à lui dire.

« Alors tu veux les termes de ton accord ? Tu n'auras pas de septa, tu n'auras pas de garde, Castral Roc est suffisamment bien protégé pour t'en passer. Je ne demanderais qu'une heure de ton temps par journée au minimum. Si tu juges que ce que je t'apprends est inutile tu pourras faire ce que tu voudras du reste de ta journée. À Castral Roc tu seras totalement libre. Si tu veux en sortir tu seras accompagnée de deux de mes propres garde qui seront purement à tes ordres et n'auront que pour seule mission de te protéger. Pas de t'espionner. Maintenant je te laisse le choix. Soit tu restes une enfant dans un monde d'adulte. Soit tu me laisses faire de toi une femme plus grande que tes parents n'espère que tu sois. Mais saches une chose, tant que tu seras dans ce bureau, en ma compagnie, je te traiterais comme une adulte responsable et j'attendrais de toi que tu te comportes comme tel. Si tu ne veux pas, tu seras libre de retourner contempler les paysages alors que d'autres décident de ta vie. »

Je lui avais parlé sans tendresse ni affection. Je n'en voulais pas. Je lui avais parlé comme si je parlais à un banneret d'âge mur, comme je parlais à mon frère, comme je parlais à mon fils. Elle ne pourrait me reprocher de la traiter comme une enfant. Si elle voulait grandir c'était maintenant qu'elle en avait l'occasion, l'occasion de s'épanouir ou du moins de deveir la femme que pourrait être. Pas la femme qu'elle devait être. Pas la femme que ses parents voulaient qu'elle soit. Mais bien la femme qu'elle pouvait être et qui sans doute elle voulait être. Je ne lui offrais rien de moins en contrepartie de son temps. Il était alors paradoxale de penser qu'elle était plus libre ici à Castral Roc de mener la vie qu'elle voulait que chez à Blancport.
     

         
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Elle retint son souffle trop longtemps. Si longtemps que lorsque l’air chaud de l’ouest vint de nouveau lui remplir les poumons, elle ne put s’empêcher de vaciller.  Le bureau de Tywin Lannister était exactement comme Wylla se l’était représenté : dénué de fioritures mais luxueusement meublé, les couleurs des Lannister trônant fièrement sur les murs. Elle n’eut guère le temps de s’attarder sur la décoration puisque bientôt, la voix grave du seigneur son geôlier fit vibrer ses tripes. Il ne la châtiait pas, n’ordonnait pas à ses gardes de se saisir d’elle, il n’avait à vrai dire, même pas cillé. Les mots qui s’échappaient de la bouche du Lord n’avaient rien en commun avec ce que la jeune sirène s’était imaginé. Il voulait l’éduquer lui-même, lui faire part de sa vision du monde, passer du temps en sa compagnie pour faire d’elle… un instrument fiable.

« Ma vraie question messire n’est autre que… Pourquoi ? Pourquoi vouloir vous enchainer à moi de la sorte si ce n’est pour vous servir de moi au moment propice. Lorsque, reconnaissante de votre enseignement et persuadée de votre bienveillance, je pourrai vous être utile. Je ne suis pas un chien qu’on dresse. Votre intention est de m’enseigner les règles de ce monde, j’écouterai avec joie mais jamais je ne pourrai vous voir autrement que comme celui auquel, comme vous le disiez si justement, j’ai été vendue. »

Ses mots étaient durs mais emprunts d’une sincérité brute. Si son père l’avait vu agir ainsi avec un Lord, que serait il advenu d’elle ? Son grand père lui-même n’avait pas les couilles de défier les Lannister mais elle, dans un élan de colère, n’avait que faire de la punition qui lui pendait au nez. Quelle souffrance pire que l’abandon des siens Tywin Lannister aurait il pu infliger à la jeune Manderly ? Se rapprochant de l’homme qui la dévisageait toujours, elle vint se planter devant lui, déterminée.

« Que leur avait vous promis pour qu’ils me laissent ici ? De l’or ? Non, je ne crois pas, nous n’avons pas besoin de votre or. Les avez-vous menacés ? Vous voulez m’enseigner quelque chose messire ? Enseignez moi donc l’art et la manière d’éloigner une jeune fille de sa famille. Je suis trop jeune pour vous servir à quoi que ce soit, je ne suis promise à personne, en quoi vous suis-je utile ? »

Un sourire dément vint habiller les lèvres de la jeune fille. Elle le testait, le poussait à bout pour connaitre ses réactions les plus extrêmes. Elle avait maintes fois utilisé cette technique sur les mâles de sa famille et tous capitulaient ou la punissaient. Il n’y avait que deux options, il lui disait ce qu’elle voulait savoir ou était trop touché dans son égo pour répondre quoi que ce soit et la punissait. Dans les deux cas, elle se considérait comme gagnante puisqu’elle saurait toujours à quoi s’en tenir avec lui tandis qu’il la jugerait imprévisible et ne saurait réellement lui faire du mal. S’il la renvoyait dans ses appartements, ce soir, elle trouverait un moyen de s’enfuir, elle se l’était juré.




     

         
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Elle paraissait bien brave, mais elle restait trop inexpérimentée pour pouvoir me tenir tête. Elle avait les tripes, je ne pouvais le lui enlever, mais elle n'avait aucun contrôle et se laissait contrôler par ses émotions. La haine, la colère, l’amertume, la rage... ces émotions étaient ses pires ennemies. Elle contrôlait difficilement ses paroles, elle n'arrivait pas à calmer son regard et n'arrivait même pas à réguler sa respiration. Si bien qu'elle avait arrêté de respirer pendant un moment me faisant penser qu'elle allait en mourir. Lorsqu'elle repris un rythme respiratoire normal elle vacilla dans un premier temps puis repris ses esprits. Je ne savais pas quoi préférer, qu'elle les perde au risque d'un arrêt cardiaque de sa part, ou qu'elle les garde au risque de me créer un arrêt cardiaque à moi... Elle semblait réfléchir à ce que j'avais dis. Je commençais à la connaître, tout ce que je disais aller être retenu contre moi. Ce n'était pas un problème, je n'avais rien à me reprocher et chaque mot qui sortait de ma bouche était pensé et véridique. C'était peut-être ça le plus blessant. Le fait que j'étais sans doute plus sincère avec elle, moi un homme méprisé par le Nord, que sa propre famille.

A quoi pouvait-elle bien penser ? Au fait que moi, le grand méchant Tywin Lannister était responsable de son malheur ? Que c'était de ma faute si elle était enfermée à Castral Roc ? Ce n'était pas moi qui l'avait amené ici. A ses yeux j'étais responsable de tous les maux de la terre. Si une femme d'essos se faisait violer par une bande de mercenaire avant d'être découpé en petit morceau et donné aux chiens c'était aussi de ma faute. Elle était d'une mauvaise foi impressionnante, mais c'était normal. Il fallait un responsable et seul moi me tenait en face d'elle. Seul moi lui résistait et n'ignorait pas ce qu'elle me demandait. Il était d'ailleurs curieux qui était facile de haïr un homme pour avoir dit ce qu'il avait à dire alors que l'inverse était rarement vrai. On haïssait peu les hommes muets, ne disant rien. Ses parents n'avaient même pas du lui dire pourquoi elle était là...

« Ma vraie question messire n’est autre que… Pourquoi ? Pourquoi vouloir vous enchainer à moi de la sorte si ce n’est pour vous servir de moi au moment propice. Lorsque, reconnaissante de votre enseignement et persuadée de votre bienveillance, je pourrai vous être utile. Je ne suis pas un chien qu’on dresse. Votre intention est de m’enseigner les règles de ce monde, j’écouterai avec joie mais jamais je ne pourrai vous voir autrement que comme celui auquel, comme vous le disiez si justement, j’ai été vendue. » 

Je ne m'enchaînais pas à elle. Je n'avais aucune obligation envers elle. Mes enseignements ne seraient que basés sur ma bonne volonté combiné à sa bonne volonté. Elle n'était pas utile en soit, mais elle pouvait le devenir. Elle ne serait jamais un pion. Je le savais depuis la première fois que je l'avais aperçu. Elle voulait définir sa propre vie. Soit. Cela ne me posait aucun problème. Mais peut être qu'en lui apprenant quelques petites choses sur la politiques les Manderly, voire les nordiens en général, arrêterait leur coup de bravoure à provoquer l'Ouest alors qu'ils n'en avaient pas les moyens. Cependant, même cela je ne l'attendais pas d'elle. Je n'attendais pas qu'elle défende l'Ouest ou qu'elle raisonne le Nord, je voulais néanmoins pouvoir voir une vraie politicienne dans le Nord. Si les Manderly devenaient intelligent en politique, peut-être que d'autres suivraient leurs propres intérêts et affaiblirait les Stark. Certes, c'était faire des plans sur la comète... Donc justifier le temps que je lui consacrais avec cette simple idée n'était pas crédible. Je le faisais parce que j'avais envie de le faire. Je ne demandais pas son affection, son respect, sa sympathie. Je n'avais jamais demandé ça à qui que ce soit. Tel était le fardeau du pouvoir. Néanmoins, l'homme à qui elle avait été vendue pouvait faire d'elle une femme libre.

« Que leur avait vous promis pour qu’ils me laissent ici ? De l’or ? Non, je ne crois pas, nous n’avons pas besoin de votre or. Les avez-vous menacés ? Vous voulez m’enseigner quelque chose messire ? Enseignez moi donc l’art et la manière d’éloigner une jeune fille de sa famille. Je suis trop jeune pour vous servir à quoi que ce soit, je ne suis promise à personne, en quoi vous suis-je utile ? »

Mon regard s'attendrit... Oh, elle ne savait pas. C'était mignon. Si j'étais un homme qui souriait facilement j'aurais alors souris à cet instant précis. Elle avait été tenue à l'écart des décisions... Je comprenais mieux ses réactions alors. Ce n'était pas que des réactions d'enfants immatures, mais aussi de personne que l'on avait pas informé. Que devais-je faire ? Je pouvais changer de sujet ou la congédier... Ces deux options étaient tentantes, mais je choisi le troisième celle de la traiter comme une adulte responsable capable de comprendre le monde dans lequel elle vivait. Elle se croyait maline à me défier et à sourire, mais en réalité ne savait rien.

« Je vois... Ils ne t'ont pas expliqué... Je te conseille de t'asseoir, l'explication risque d'être longue... » Après une petite pause je commençai mon récit. « Comme tu le sais, Westeros a peu de flottes importantes. Les principaux endroit où tu trouveras des navires sont aux îles de fer, la Treille, Port Réal et Peydragon. Ce qui fait qu'à part ces quelques endroits, toutes les côtes sont vulnérables aux Fer-Nés. L'Ouest a une bonne armée mais nous n'avons pas de flotte. Nous avons l'argent pour la construire, mais il nous faut du bois pour se faire. C'est pourquoi j'eus dans l'idée de négocier avec les Forrester pour avoir accès à leur forêt pour avoir le bois que je voulais. »

Ce qui rendait toute la chose complexe était le monopole des Stark sur cette forêt, m'y laisser accès revenait donc à une sorte de trahison envers les Stark. C'est pour cela que cela traînait en longueur. Wylla devait avoir compris ce léger détails sans que je le lui donne.

« Or, si un tel accord venait à avoir lieu, une route commerciale importante se créerait entre l'Ouest et le Nord. Elle serait surtout maritime à cause des dangers multiples que l'on a sur la terre-ferme. En sachant que seul Blancport est disponible en toute saison, ta famille a eu vent de cette histoire. Voulant prouver leur grande loyauté, ils interdirent tous les navire de l'Ouest d'entrée à Blancport tant que les négociations n'étaient pas interrompues... en sachant qu'elles n'avaient même pas commencé. Bien que le commerce entre l'Ouest et le Nord est presque inexistant, je ne pouvais laisser passer une telle provocation. »

Les Manderly avaient du pensé que j'aurais cherché une autre source de bois, que cela n'était qu'un contre-temps pour moi. Ils ne perdaient pas grand chose, et ce n'était même pas une épine dans mon pied ils avaient raison. Les Forrester eux n'auraient rien subi non plus. Tout le monde aurait été content. Néanmoins, la maison Lannister était puissante, je ne pouvais laisser une maison comme la maison Manderly me provoquer ouvertement.

« Ce que n'avait pas anticipé ta famille était que les relations des Lannister allaient bien au-delà des Terres de l'Ouest. La maison Hightower de Villevielle était nos alliés. Sans compter que certains riches ouestiens possèdent des commercse un peu partout dans le sud. Il ne leur fallut que peu de temps alors pour se rendre compte qu'un embargo de ma maison contre votre maison allait être plus conséquent qu'un simple embargo des Terres de l'Ouest contre Blancport. Le commerce étant vital pour Blancport, ta famille recula. »

En effet, les Manderly avaient besoin du commerce pour garder leur puissance, mais il y avait peu de chose que nous offrait le Nord que l'on ne pouvait pas trouver ailleurs. Il suffisait une saison ou deux commerciales ratées pour que la puissance de cette maison s'écroule. Certes Blancport était d'une importance cruciale en hiver, mais nous étions en été et il n'était pas encore fini.

« J'ai donc accepté avec... plaisir les excuses de ta famille, mais je suis un homme prudent, j'avais besoin de garantis. C'est alors dans sa grande sagesse que Lord Manderly me proposa de me confier une pupille. Je ne connais pas votre famille. Je n'ai donc demandé personne en particulier. J'ai juste demandé à ce que les Manderly viennent à Castral Roc avec la pupille qu'ils souhaitaient me confier. »

Le but était donc de faire déplacer les Manderly jusqu'à Castral Roc afin que tous voient une maison méprisant les Lannister ramper devant eux. Certes, ils étaient trop orgueilleux pour ramper, mais l'image était là. J'étais satisfait, les Manderly aussi car ils pourraient toujours se vanter d'avoir regarder Lord Tywin en face et l'avoir dit tout le mal qu'ils pensaient de lui en oubliant de préciser qu'ils avaient laissé une enfant derrière eux.

« J'ai donc bien demandé une pupille aux Manderly et cela ne m'a pas coûté une pièce d'or si tu veux savoir. Mais je n'ai jamais demandé que ce soit toi. C'est bien ta famille qui t'a choisi. Pas moi. »
     

         
base cracles bones, modification lawina

         
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