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La prude septa (Tyerne Sand)

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Rougelac, 21 ans plus tôt.

Oberyn Martell avait passé sa tenue à soleil de Dorne et apporté des fleurs. Il arrivait tout droit de la cérémonie au septuaire. La présence de cet espèce de coureur de jupon qui fréquentait les catins avait irrité le septon. La petite demeure au milieu de cette plantation de fleurs à côté du lac était digne de Megara Crane. Oberyn frappa à la porte. Megara lui ouvrit, ses cheveux étaient couverts par le fichu des septa. Il sentit sur elle l’odeur du septuaire. Elle avait allumée des cierges et s’était couverte la tête pour se présenter devant les dieux. Elle sourit et accepta ses fleurs.

« Lady Megara. »

« Ser Oberyn. »

Il capta son parfum. Elle s’écarta, il entra. Le décor dans lequel elle vivait le stupéfiait. Sobriété, absence de luxe, rien d’exquis. Elle est sincère quand elle dit qu’elle croit aux 7.

« Désapprouvez-vous ma présence après ce que je vous ais dis l’autre jour ? »

« Non parce que je vais vous observer d’un regard plus perplexe que désapprobateur. Même si vos provocations contre ma foi, me portent sur les nerfs. »

Il lui passa ses gants en cuir qu’il venait de retirer. Elle les envoya planer vers l’autre bout de la pièce. Oberyn s’esclaffa. Elle lui toucha le bras et lui désigna 2 fauteuils en osier. Ils s’assirent, elle tenait son bouquet sur ses genoux.

« Je savais que vous finiriez par venir ici parce qu’il n’y a pas mes sœurs septa, ni le reste de ma famille. »

Elle lança le bouquet, il vola à travers la pièce, il atterrit sans mal sur un meuble.

« Et ce n’est pas la peine de me faire vos habituels compliments, car je sais à quel jeu vous jouez. »

Son fichu de septa était assortit à la couleur de ses yeux. Elle s’aperçut qu’Oberyn avait remarqué ce détail. Elle dénoua son accessoire vestimentaire de religieuse et s’en débarrassa. Sa chevelure resplendissait. Oberyn sourit.

« Je me sent honoré d’avoir fait des actions délictueuses auprès des septons juste pour pouvoir vous parler. »

Megara sourit et effaça les rares traits qui donnaient une certaine dureté à son visage.

« Et je n’y suis pour rien, j’aime les femmes provocantes et j’échafaude avec elles des relations en forme de parcours dangereux. »

Oberyn entra en lévitation et évita de tendre sa main pour lui toucher les cheveux.

« Qu’est-ce qui vous a poussé vers moi ? »

Oberyn évita de répondre à la question, il observa un coffret sur un meuble. Il était rouge et or. Des dragons et des courtisanes le décoraient.

« Il y a quoi dedans ? »

« Mon livre préféré. Dîtes, pourquoi je sens sur vous l’odeur d’une femme ? »

« J’ai été contraint d’embrasser une septa pour qu’elle accepte de me révéler où vous vous cachiez. »

Ils se regardèrent à nouveau.

« Il me semble que vous êtes l’homme idéal aux yeux des 7. »

« Vraiment ? C’est VOUS qui pensez ça ? »

Megara avait des tâches de rousseur. Cela le ravissait plus que tout le reste. Le tour du propriétaire, les choses qu’elle lui dit. La chambre qu’elle garde pour la fin. Oberyn lui raconta ses voyages dans le désert. Megara lui raconta ses espiègleries au septuaire. Ces histoires firent rire Oberyn, elle lui toucha le bras, elle lui confia :

« J’ai des tâches de rousseur. »

« Montrez-les-moi s’il vous plait. »

Ce qu’elle fit. Il les embrassa par grappes. Ils gardèrent les yeux ouvert et se dirent pourquoi. Nous ne pouvons pas rater la première fois que quelque chose nous arrive. Oberyn montra à Megara la cicatrice qu’il avait gardée d’une escarmouche à Denfert. Il lui expliqua comment le cavalier adverse avait chargé. Le mors du cheval lui avait entaillé l’épaule. Un étrier lui avait tailladé la cuisse. Elle ne voulait plus le lâcher, elle se blottit contre lui. Elle s’endormit après lui. Il se rhabilla après qu’elle ait succombé au sommeil. Il ouvrit le coffret laqué et le volume de son livre préféré. Il le connaissait, il l’avait lu aussi. Oberyn le laissa ouvert à la page de son chapitre préféré. Il savait qu’elle verrait la page et trouverait la réplique qu’il lui destinait : le chapitre de l’histoire du prince impétueux, le dornien fou qui dit à la bieffoise :

Que la perdition d’empare de mon âme jolie petite Tyerne, si jamais je ne t’aime pas !

…………………………

Corcoline. De nos jours

Oberyn ne supportait pas cette ville, jugement sans appel. Hautjardin et les belles villes de la Mander étaient peut être opulentes, mais ici, c’est un trou paumé. Des enfants qui mendient, des hordes de gosses qui tentent de vous refiler des médailles religieuses des 7, et qui jouent les troubadours pour récolter des piécettes. Des tavernes plus ou moins rances. Oberyn évita d’y aller. Selon la rumeur, sur les terres des Tarly, les tenanciers drogue les boissons des clients fortunés, puis ils les dépouillent. Le charme de la frontière juste entre Dorne et le Bief : des filles de joie rongées de chancres. Des soldats en permission. Oberyn savait que sa 3ème fille allait passer par ici. Il voulait la voir une dernière fois avant qu’elle ne disparaisse un bout de temps à Port-Réal. Il n’avait pas pu assister à son départ de Lancehélion, lui-même était en visite au Grès, au cœur du désert, chez ses vieux amis. Il espérait intercepter sa fille à Corcoline. Mais Oberyn ne s’aviserait pas de passer la frontière s’il manquait Tyerne. Il soupçonnait les Tyrell d’être capable de l’assassiner depuis leur mésentente. Oberyn décida finalement de tuer le temps dans une taverne. Au diable les risques ! Il entra dans un établissement, c’était un repaire d’ivrognes. Les épaves buvaient un alcool fort du Bief au goulot en évitant d’avaler les vers qui flottaient dans l’alcool. La scène évoqua à Oberyn une forte probabilité de visions hallucinées et de suées nocturnes. L’empoisonneur en lui gloussa. Oberyn s’adressa au type qui portait un tablier. Il paraissait lucide et en mesure de gérer son affaire. Il tendit une pièce :

« L’ami, je désire ce que vous avez de plus fort. »

Il le dévisagea de la tête aux pieds. Un dornien ? Evidemment… Oberyn déboucha une bouteille et en fit tourner le contenu. Le ver monta dans le goulot. D’un coup de dent il le coupa en deux et en mangea la moitié supérieure. Il avala une gorgée du breuvage et grignota le ver. C’est une coulée de lave qui lui descendit dans le gosier. Cette saloperie devait tirer dans les 80°. Oberyn sortit sur la terrasse et prit place sous le toit en tuile. Il avait une vue imprenable sur la grande rue du bourg. Il posa ses pieds bottés sur la rambarde en bois et s’étira.
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La prude septa



Oberyn Martell & Tyerne Sand

Elle n’avait jamais vraiment aimé monter à cheval. Sans aller jusqu’à dire qu’elle détestait cela, elle avait révélé en cet art beaucoup moins de talent que ses sœurs, et à dire vrai, elle avait très vite cessé de chercher à l’améliorer. Obara et Nymeria étaient des cavalières émérites. Elia aussi. Surtout Elia. Fougueuse Elia, qui semblait n’avoir hérité de sa tante que le prénom.
Le regard las, Tyerne survola de ses yeux clairs les vertes collines qui s’étendaient à perte de vue face à eux : ils avaient dépassé les montagnes rouges le matin même, laissant derrière eux la chaleur des sables de Lancehélion et les éclats de rire résonnant entre les murs frais des Jardins Aquatiques.
Dorne lui manquait déjà.

D’un léger coup de talons accompagné d’un claquement de rênes, la bâtarde blonde fit rattraper à sa monture à la robe gris pommelé le léger retard qu’ils avaient pris sur leur escorte en s’arrêtant, ignorant les moqueries de Daemon quant à ses compétences de cavalière. Le bâtard de la Gracedieu était également du voyage, faisant partie à titre officiel de la petite escorte de la fille d’Oberyn Martell ; à titre officieux, ce dernier avait été dépêché dans le Bief à la demande de Nymeria, pour une raison que ni lui, ni elle n’avaient voulu lui exposer, mais que la jeune blonde et Valena, la sœur de Daemon, soupçonnaient fortement être liées à la politique et aux récentes affaires écartelant le royaume. Et, connaissant son aînée, Tyerne ne se faisait guère de doutes quant au rôle du fils de Lord Allyrion : Nymeria aimait à se tenir informée, et devait disposer d’un réseau d’espionnage probablement plus étendu que le sien ou celui de son propre père.

Elle n’avait donc rien dit, se contentant d’accepter la compagnie du jeune Sand à titre gracieux, bien que cela ne soit guère pour lui déplaire : elle avait connu escorte plus désagréable, à dire vrai.
Et cela l’empêcherait de rôder autour d’Arianne, et lui changerait peut-être un peu les idées. Qu’elle lui changerait les idées.
Un mince sourire étira les lèvres ourlées de Tyerne, qui chassa d’un léger hochement de tête les quelques pensées qu’elle pouvait bien avoir à l’égard de Daemon, se focalisant sur ce que la sœur de ce dernier lui avait demandé lorsqu’ils avaient quitté la Gracedieu quelques jours plus tôt. L’espace de quelques secondes, les iris azur de la dornienne se fixèrent dans les reflets dorés que projetaient les rayons tièdes du soleil du Bief dans les mèches châtain du jeune homme : surveiller l’impétueux bâtard.
Elle se ferait un plaisir de ne pas le quitter des yeux.

Ils chevauchèrent plusieurs heures encore, au grand dam du dos endolori de Tyerne, jusqu’à atteindre les entourages de Corcolline ; avisant le soleil qui ne tarderait à décliner, la jeune blonde déclara la fin de leur voyage pour la journée, préférant passer la nuit dans une auberge, toute aussi miteuse soit-elle, qu’au bord des routes peu sûres du Bief. En ces temps de guerre, même si le grenier de Westeros avait plutôt été épargné par les conflits, mieux valait ne pas s’aventurer à découvert la nuit, surtout lorsque l’on était une noble, jeune et un peu trop jolie jeune femme.
Et ce n’étaient certainement pas les Tyrell qui lui rendraient justice en cas de mésaventure, et encore moins sa famille maternelle ; elle était probablement tout aussi indésirable que son père ici, si ce n’était dans les bras de sa mère.
Et peut-être dans ceux d’Axell.
A nouveau, un sourire, amusé cette fois, presque sournois, vint se figer sur ses lèvres, tandis qu’ils franchissaient l’enceinte des murs de Corcolline.

______

Attablée devant un repas presque tout aussi avenant que le crâne luisant et dégarni du vieux tavernier qui les avait servis, Tyerne boudait légèrement son assiette, tournant de la pointe de ses couverts un maigre morceau de viande qu’elle avait pu négocier pour leur tablée grâce à quelques pièces grassement distribuées. Néanmoins, aussi cher payé fut ce repas, il était loin d’égaler les somptueux banquets et les mets raffinés de Dorne auxquels elle était habituée depuis toujours. Et si la jeune Sand savait pertinemment qu’elle n’aurait droit ici au même luxe que celui des Jardins Aquatiques, son maigre repas, ajouté à un voyage fatiguant et au brouhaha de la taverne commençait légèrement à venir à bout de sa légendaire patience.

Alors qu’elle se levait, époussetant du revers de la main sa robe de bure et d’étoffes chastes et grossière -revêtue à peine la frontière du Bief passée afin de ne pas attirer l’attention sur leur maigre convoi- s’apprêtant à remonter dans la modeste chambre qui lui avait été attribuée, les yeux bleus de la dornienne se posèrent sur une silhouette plus que familière, et qu’elle n’aurait jamais cru voir dans ce qui ne pouvait être qualifié d’autre que de trou à rat.
Presque aussitôt, Tyerne sentit son agacement la quitter, un grand sourire illuminant son visage innocent alors que le corps de l’homme pivotait, dévoilant le visage tant chéri de son père qui, une bouteille à la main, s’extirpa hors du magma de ris gras, de sueur et d’alcool qui leur tenait lieu d’auberge pour s’installer à une table au-dehors. D’un geste silencieux de la main, la jeune bâtarde rassura son escorte, qui, peu ragoûtée par le menu qui leur avait été servi, retournèrent à leur pitance tandis qu’elle se faufilait entre les tables bondées, rajustant la coiffe de septa qui dissimulait ses longs cheveux blonds pour à son tour gagner la terrasse, retenant un soupir de soulagement lorsque le vent frais et les rayons du crépuscule vinrent caresser l’opale de son visage.

« J’ai vu de nombreuses curiosités dans ma vie. » Amorça-t-elle d’une voix douce, aussi calme et limpide qu’un ruisseau coulant à l’ombre des arbres. « Mais si l’on m’avait un jour dit que je croiserais un prince de Dorne dans endroit aussi peu avenant… »

Sans doutes ne l’aurait-il pas reconnue si elle ne s’était pas aventurée à s’adresser à lui au préalable : ainsi grimée, la belle et lumineuse Tyerne Sand, l’un des nombreux soleils de Dorne, ne ressemblait à rien de plus qu’à une vulgaire femme du peuple, ses douces boucles blondes sévèrement tirées en arrière et ornée d’une chaste coiffe qui n’égayait en rien ses traits presque juvéniles et innocents encore. Seul son sourire, franc, chaleureux, ravi, égayait son visage tandis que, bénéficiant de son effet de surprise, elle se jetait au cou de son père en riant, l’enserrant de ses bras graciles, dans un rare élan d’affection spontané : il était bien l’une des seules personnes avec lesquelles elle s’autorisait le luxe d’un naturel sans fards, sans artifices.

« Et moi qui me morfondait de vous avoir manqué à Lancehélion ! Par les Sept, que faites-vous donc ici Père ? »

L’espace d’un instant, ses sourcils clairs se froncèrent en un air réprobateur tandis qu’elle le toisait, le questionnant d’une voix douce et calme, faussement contrariée, mais dans laquelle perçait cependant une pointe d’amusement :

« Vous n’êtes pas revenu achever ce pauvre Willos j’espère ? Nous souffrons déjà de si bons rapports avec le Bief, je doute que les priver d’un des héritiers Tyrell ne les améliore. Même si j’ai davantage l’impression que c’est davantage à leurs réserves d’alcool que vous tenter d’asséner le coup de grâce. » Fit-elle avec un sourire en coin en toisant la bouteille de tord-boyaux qui trônait sur la table, à laquelle elle prit gracieusement place, face à son père qu’elle fixa avec intensité, ses yeux bleus pétillants d’une lueur de malice que l’on vit rarement chez une septa.

A l’exception peut-être de ceux de Megara, dont le doux sourire semblait avoir trouvé un écho sur les lèvres de Tyerne.

base crackle bones, modification lawina