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Les jeux du mariage [Criston vs Cerenna]

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Cela faisait maintenant des années que Cerenna et Criston ne s’entendaient plus du tout et encore il était difficile de croire que les deux époux s’étaient un jour entendus. Il faut dire que l’éducation d’Alessander mais aussi l’arrivée du bâtard du suzerain du Conflans n’avaient que renforcés cette distance entre eux. Le viol qu’elle subit de la part de son mari fut la dernière goutte qui poussa la Vipère a tout faire pour écraser chaque graine de joie qui pouvait germer dans le cœur de Criston. Cette idée persistante fut à nouveau activée lors d’un banal repas de famille, durant lequel son époux sembla s’intéresser à une nouvelle servante fraîchement arrivée à Beaumarché. La jeune fille aux cheveux blonds accueillit avec une certaine gêne les regards du Seigneur de Beaumarché et cela ne passa nullement inaperçu aux yeux de Cerenna.

Préparant son coup avec minutie, elle laissa passer une à deux semaines avant de mettre son plan en marche, juste ce qu’il faut à son mari pour s’amouracher de sa greluche issue du peuple. Faisant chambres à part depuis l’arrivée d’Isendre, la brune savait pourtant tout ce qu’il se passait dans la chambre de son époux grâce à ses espions qui lui rapportaient chaque fait et geste à Beaumarché. Rien ne pouvait lui échapper et c’est donc sans surprise que son fidèle serviteur Gaspard se présenta devant ses suzerains afin de leur annoncer une triste nouvelle. Un voleur avait œuvré dans la Maison Desdaings et selon les dires du vieil homme à la longue barbe, cela aurait commencé voici une à deux semaines. Ne voulant pas laisser passer cela, Cerenna ordonna que chaque serviteur soit fouillé et que leur chambre soit retournée à la recherche du moindre indice pouvant conduire au coupable. Bien sûr, la Vipère avait parfaitement connaissance de ce qui serait découvert et chez qui, l’ayant fait placé là volontairement.

Malgré tout, c’est tout de même sous les traits d’une femme outrée et choquée qu’elle accueillit la coupable, jetée à même le sol par les gardes. Plusieurs objets avaient été trouvés dans sa chambre, notamment de l’argenterie, de la nourriture et même une bague appartenant à Cerenna. Ne laissant pas le temps à son époux de réaliser la chose, elle ordonna qu’on la mette en cellule le temps que son cas soit discuté. Hurlant son innocence, la blonde lança des regards suppliants à Criston, ses larmes coulant le long de ses joues comme une pucelle qu’on sodomise. Toutes les preuves étaient contre elle et même le manque d’argent de sa famille dont elle subvenait aux besoins était un élément en plus en sa défaveur. Gaspard confirma qu’elle avait accès aux pièces où avait eu lieu les vols, mais également la chronologie de son arrivée avec le début des disparitions, d’abord de nourriture et ensuite d’objets.

Assise dans sur sa chaise, droite et digne comme une reine, Cerenna lança un regard à son époux, cherchant à lire ses pensées. Elle ne manqua pas de lui asséner une petite pique afin de s’amuser un peu. Malgré son visage impassible, elle jubilait intérieurement de le voir dans cette situation, forcé de choisir entre cette roturière blonde et ses responsabilités de seigneur de Beaumarché.

« Mon cher époux, je pense qu’une punition exemplaire est de mise si vous ne voulez pas que cela se reproduise à l’avenir. Sans doute que cette servante a eu trop de faveur et n’a pas compris celle qui lui était faite de travailler ici. Donnons la aux gardes afin qu’ils s’amusent, ensuite nous lui couperons les mains pour bien faire comprendre que le vol n’est pas toléré. A moins que vous souhaitiez plus de sévérité envers celle qui nous a tous trompé ? »
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Dans la grande salle du château, les tentures bleutées qui pendaient aux fenêtres filtraient en partie la lumière pâle de ce jour pluvieux, conférant une atmosphère presque sinistre au lieu et à ses occupants. Criston était assis sur le fauteuil qui lui tenait lieu de trône seigneurial. Sa mine était fermée, son attitude, faussement nonchalante. Le lord était tendu, et ce n’était pas l’angoisse qui lui laissait une désagréable sensation dans la nuque mais bien une lassitude pleine d’une colère longuement supportée. La lassitude de vivre encore une fois aujourd’hui la dramatisation des délires de son épouse. Oh, les sept lui avaient donné bien des adversaires tout au long de sa vie, mais ils s’étaient arrangés pour que le plus teigneux d’entre tous soit le seul qu’il n’aurait pas le droit de frapper avec un glaive. Et pourtant, l’envie ne lui manquait pas de faire passer la gorge de sa femme sur le tranchant de son épée! Elle était là, à ses côtés, et elle était plus irritante que jamais car tout dans son attitude, de son port de tête altier à ses yeux brillants, hurlait à son voisin : “Vois ce que je peux faire, vois comme je suis maligne et puissante. Regarde,  je sais tout de toi et je peux te faire souffrir comme bon me semble sans que tu puisses m’en empêcher. Maintenant mets la touche final à mon oeuvre diabolique que je me régale de ton malheur.”.
Un soupir lui échappa, un souffle ou se mêlaient l'énervement profond et la lassitude, lorsque les mots de son épouse ne firent que traduire tout ce qu’elle avait déjà dit de part son attitude générale. Il ne lui accorda pas un regard, fixant, préoccupé, la pauvre servante qui le suppliait et qui était solidement tenue par deux gardes.
Il avait l’impression d’avoir vécu cette scène des centaines de fois et savait qu’il la vivrait encore de nombreuses fois jusqu’à ce que la mort vienne enfin le libérer de ce fléau. Ses yeux glissèrent alors vers sa main droite, tandis qu’il faisait tourner entre ses doigts calleux  la bague prétendument dérobée par la jeune fille.  Il se perdit un court instant dans ses pensées, sa main gauche crispée sur l’accoudoir du siège.
Il se souvenait qu’il y avait eu une époque où l’esprit sournois de Cerenna l’avait franchement effrayé, et, même si elle s’arrangeait toujours pour mettre son mari au pied du mur à l’heure actuelle, la redondance de ses scénarios ridicules commençait à se faire sentir et tournait tout ce qui lui avait paru dramatique des années auparavant, au plus affligeant des grotesques. Sa propre bague, sérieusement? Un rictus narquois naquit au coin des lèvres du blond. Criston avait hésité un instant devant toutes ses preuves, mais la présence de cette unique bijou de son épouse parmi les évidences l’avait convaincu de l’innocence de la jeune fille. La brune avait tant de rancune envers lui qu’elle ne pouvait s'empêcher de se poser en victime dans la moindre de ses manigances comme pour le faire culpabiliser de ce qu’il avait pu lui faire subir par le passé. Ce qui n’arriverait pas de si tôt puisque le seul acte répréhensible qu’il avait en mémoire avait engendré sa merveilleuse fille, ce qu’il ne regrettait pas le moins du monde.

Il se redressa dans son siège, échangea malgré lui un regard avec son épouse qui attendait tel un tigre aux aguets la sentence qu’il prononcerait. Elle avait été maligne, certes, mais si Criston n’avait pas sa sournoiserie, il avait appris auprès d’elle à faire preuve d’une certaine malice qui pouvait contrer toute la méchanceté de sa femme. Après tout, il n’avait sans doute pas l’intelligence fine de son épouse, mais il était un domaine où il la battait à plate couture: la provocation. Et c’etait de cette envie particulière que germa une solution à ce problème dans l’esprit du Lord.

A nouveau son regard s’arreta sur la jeune servante. Il se permit d’admirer un moment les cheveux ondulés au blond magnifiquement cendré de Lina. Cette incroyable crinière qui coulait le long du cou interminable de la jeune fille et dont Criston mourrait d’envie d’embrasser la peau blanche que les imperfections dues à sa rude vie ne rendaient pas moins attirante à ses yeux. Egoistement, il ne put s'empêcher de remarquer que la pensée des mauvais traitements qu’avaient déjà du lu infliger les gardes ne le préoccupait guère, car la manière dont les sévices avaient emmêlé la crinière de la jeune fille lui conférait un côté sauvage qui la rendait encore plus désirable pour l'appétit du Lord.
Il croisa les deux grands yeux bruns, presque noirs, de son amante qui contrastaient avec le regard de glace de celle qui trônait à ses côtés et ne cilla pas devant les larmes qui perlaient au coin de ceux de la paysanne. Cela le ramena à la réalité de la situation.
Le temps était venu de prendre une décision. Cerenna avait raison. De son point de vue et à la manière dont elle avait théâtralisé l’affaire,  la jeune fille méritait un chatiment sévère. Ses gardes, ainsi que le vieillard lubrique qui servait de bonne à tout faire à son épouse, observaient attentivement le Lord avec une avidité de charognards attendant qu’on leur jette la carcasse fraîchement abattue. Ils étaient trop vicieux pour la plupart, ou trop bêtes, pour comprendre à quelle mise en scène ridicule ils étaient en train d’assister; et Criston ne souhaitait pas se plaindre de l’attitude de son épouse en public, son ego ne le supporterait pas et beaucoup ne le croiraient d’ailleurs pas. Sa voix porta dans la salle.

-En effet, ma chère épouse, Il pencha la tete vers cette dernière avec un regard suffisamen appuyé et un demi sourire assez narquois pour souligner un peu mieux ce qu’il pensait réellement, puis il se tourna lentement vers l’accusée; Le vol est un crime que je me dois de chantier au sein de mon domaine. Tout le monde sait en effet ici à quel point j’execre la trahison et les manigances faites dans mon dos.  ajouta-t-il ironiquement bien que sur un ton des plus serieux. Ses derniers mots avaient l’allure d’une vaste blague, et semblaient sortis tout droit d’une mauvaise farce de theatre de rue mettant en scene un mari  absolument incapable de se rendre compte de la fourberie de son épouse. Ce qui, à bien y réfléchir, n’était sans doute pas si loin que ça de la réalité.
Pour moins que ça, bien des domestiques ont connu ma colère et d’autres la verront encore. Son regard s'arrêta un moment sur le laquais miteux de sa femme. Un avertissement comme un autre mais qu’il ne fallait pas sous-estimer. Mais si l’on a respecté jusque là ma violence, c’est parce que j’ai toujours su me montrer sévère et  juste, sans jamais tomber dans la cruauté la plus vile. J’ai pardonné bien des fois, mais même si ta situation, dit-il en s’adressant à la jeune fille,justifie d’une manière assez logique les faits dont tu es accusée, cela ne suffit pas à les excuser pour autant.

A nouveau il se tourna vers Cerenna.

-Ma chère et tendre. Je comprends tout le mal qui vous a été fait comme je comprends votre crainte ainsi que votre colère. Et croyez bien que je compatis puisque cette jeune fille m’a aussi volé des biens, ainsi que de la nourriture provenant des cuisines de mon château.
Autant d’empathie de sa part devait déjà avoir mis la puce à l’oreille de sa femme. Il sourit simplement et posa son regard implacable, quoique l’on aurait juré voir un lueur rieuse dans le bleu de ses yeux, sur la pauvresse. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, je ne suis pas le roi Fou. Et quel monstre serais-je pour jeter en pâture à la voracité de mes hommes ou encore priver de ses mains une future mère? sourit-il, fier de sa révélation pleine de défi. Une provocation qui laisserait les gardes dubitatifs, mais qui ne manquerait pas de faire réagir son épouse.
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Tout semblait se goupiller à la perfection, la jeune servante ne semblait pas pouvoir se défendre des accusations portées contre elle et surtout, le fait que les objets retrouvés dans sa chambre viennent de chaque endroit dont elle s'occupait du ménage, ne rendait pas les choses faciles. La Vipère avait à coeur de voir son époux se débattre avec le piège qu'elle avait tendu à la pauvre jeune fille innocente qui avait juste eu le malheur de plaire au Suzerain du Conflans. Ce dernier sortit de sa réflexion et s'adressant un instant à Cerenna, il exprima très clairement l'opposition qu'il comptait apporter à son stratagème. Il faut dire que cet immonde salopard commençait à comprendre les petits jeux de sa femme et que la mort de l'une ou l'autre roturière n'allait pas gêner le moins du monde cette brune démoniaque. Stoïque et impassible, elle écouta avec attention les propos de Criston, sachant très bien qu'il essayerait de trouver un moyen de sauver le cul de sa salope.

Lorsqu'il s'adressa à elle, la Vipère commença à redouter le sursaut de provocation de son mari, ce dernier ayant pour habitude de réfléchir que très brièvement et provoquant des situations désagréables pour tout le monde. Elle écouta ses mots et lorsqu'il commença à prononcer sa réplique se voulant défiant envers le piège de son épouse, celle-ci resta impassible, ne laissant rien transparaître de son petit coup d'éclat. Même si Cerenna était persuadée que tout cela n'était qu'une tentative désespérée de Criston pour sauver les fesses de sa maîtresse, il restait un petit doute que tout cela soit vrai. Quoiqu'il en soit, elle ne comptait pas le laisser s'en sortir de la sorte et alors que toute l'assemblée semblait choquée par cette révélation inattendue, elle prit calmement la parole, ne se laissant nullement démontée par ces paroles.

« Je comprends votre réticente mon cher époux. Il est parfois difficile de faire appliquer des règles mais au final, quelle image cela donnerait aux gens si suivant certaines conditions, des criminelles seraient graciées sans même la moindre punition ? Voulez-vous passer pour le Suzerain pardonnant à chaque femme potentiellement porteuse d'un enfant quelque soit son crime ? De plus, comment croire les déclarations d'une voleuse ? »

Sérieuse et faussement innocente, Cerenna ne releva même pas le fait étrange que son époux soit au courant de l'état de la servante, même si le regard des gardes semblèrent poser la question implicitement. De son côté, l'accusée semblait également surprise de cette révélation mais sans doute consciente que c'était son ultime chance de s'en sortir, elle préféra se taire face à l'argumentation de son suzerain et amant. La Vipère glissa son pouce sous son menton, prenant un air pensif, comme si elle cherchait un moyen d'aller dans le sens de son mari. Bien sûr, tout cela n'était que jeu et manipulation, la jeune femme ne cherchant qu'à lui nuire et à le faire souffrir. Déjà parfaitement consciente de ce qu'elle allait dire pour rendre les choses difficiles pour lui, elle resta silencieuse un moment, imaginant toutes les tortures qu'elle pourrait infliger aux deux amants. Finalement, elle prit la parole, affichant un air presque compatissant envers la servante.

« Porter un enfant est une chose magique, mais également une responsabilité. Etre parent, c'est aussi apprendre à ce petit être comment se conduire et l'éduquer dans certaines valeurs qui sont les siennes. Malheureusement, cette femme est une voleuse et vu qu'elle n'est pas mariée, également une prostituée. Je ne crois pas qu'il serait sage de laisser plus de vermines voir le jour dans le Conflans. Il serait donc plus clément d'exécuter simplement cette criminelle. »

Cette dernière parole jeta un froid sur les épaules de la servante, comme si elle voyait la lame venir frôler sa gorge. De son côté, les expressions de la Vipère semblaient particulièrement sincères et cela en était diabolique. Il était clair qu'avec la criminalité croissante dans le Conflans et les groupes de bandits sévissant non-loin de Beaumarché, leur donner une âme de plus n'était pas une bonne idée. Bien sûr, la pulpeuse brune se demandait ce que son mari allait bien pouvoir faire pour se sortir de ce pétrin et surtout, s'il allait avouer à tous sa relation avec la roturière accusée de crimes. Un tel aveu aurait certainement provoquer un scandale à Beaumarché et sa réputation s'en trouverait encore amoindrie, surtout suite à l'épisode du bâtard ramené après la guerre. Il faut dire que les valeurs du Conflans laissaient peu de place à l'adultère et à la tromperie, surtout lorsque cela engendrait des bâtards.
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