Acier contre acier | ft. Rhaenys

# Mer 3 Juin - 12:09

Acier contre Acier

Rhaenys & Aron

“"J'achèterai tout", a dit l'or ; "Je prendrai tout", a dit l'épée.” Alexandre Pouchkine « L'or et l'épée » | ambiance musicale

Une bien belle matinée que voilà, pensa Aron en s'éveillant ce matin, nu comme un nouveau-né et faisant face à sa fenêtre pour admirer Port-Réal nimbé de l'or solaire. Le dornien aimait beaucoup l'astre du jour, chaud et doré, l'arme favorite de sa région natale bien avant l'épée elle-même. Il vous brûlait et vous assoiffait vos ennemis dans le désert de sable rouge, plus efficace que n'importe quelle lame de Westeros. Il vous tuait l'homme le plus gaillard qui soit sans qu'une goutte de sang ne soit versé. Si Aron aimait se battre et frapper, retirer la vie n'était pas un plaisir à proprement parlé et laisserait volontiers le soleil faire son oeuvre pour ne pas donner la mort lui-même. Ici, cependant, il ne pouvait qu'admirer l'astre diurne, ce qui était déjà pas mal. A sa demande, le Roi Rhaegar avait consenti à lui donner une chambre d'où il pouvait admirer le lever du soleil dès son éveil. Il n'en fallait pas beaucoup plus pour combler Aron Santagar.

Aujourd'hui devait se dérouler l'entraînement de la princesse Rhaenys, pensée qui mettait toujours de bonne humeur Aron. La jeune femme mettait un entrain admirable dans les parades et les divers exercices que lui imposait son mentor et elle ne rechignait et ne se plaignait jamais quand bien même Aron avait conscience d'être dur avec elle. Les ecchymoses et les estafilades n'effarouchaient pas la princesse. Quoique menue et de corpulence svelte, légère, la jeune femme n'avait rien d'une petite chose fragile. Elle faisait honneur à son sang partiellement dornien (hrp : j'espère ne pas me tromper sur ce point) et cela était un immense plaisir pour Aron. La compagnie des autres femmes de la cour l'hérissait quelque peu, toutes des poules caquetantes et dénuées de caractère et donc d'intérêt pour le Maître d'Arme, qui avait plutôt soif de tigresse que de chaton dans son lit. Si son physique avenant et ses prouesses, une épée à la main, avaient au début attiré ces quelques damoiselles - et moins damoiselles - elles avaient tôt fait de l'oublier, Aron ne leur offrant aucune réplique à leurs avances, ne leur délaissant aucune miette de plus que sa plus humble courtoisie, ce qui avait fini par en frustrer la plupart. Grand bien leur fasse, s'était dit Aron en s'apercevant que plus aucune ne traînait dans son sillage. Il avait souri, soulagé de ce fardeau embaumant les parfums trop riches.

Après s'être rincé le visage et la nuque à un baquet d'eau propre et froide à souhait, il enfila une chemise ample resserrée aux poignets et laissant voir une partie de son torse là où il n'avait pas daigné achever le laçage. Il choisit des chausses brunes et simples qu'il attacha habilement à un ceinturon d'or rouge aux éclats d'onyx, aux couleurs de la famille qu'il servait fièrement. Des bottes suivirent, en cuir souple et léger. Une tenue idéale pour un entraînement d'épée lors d'une journée qui s'annonçait plutôt chaude. Souriant, ravi à la perspective de voir sa chère princesse, il traversa le dédale des couloirs du Donjon Rouge pour arriver à la salle où elle et lui se retrouvaient régulièrement. L'endroit était tout en dallage blanchâtre, de grandes voûtes supportaient un haut plafond de pierre et le sol était lisse, sans aucune bosse ni trou, parfait pour se mouvoir sans craindre de chutes stupides. De hautes fenêtres éclairaient les lieux de toute la lumière possible, nimbant à cette heure d'or les reliefs de la pièce. Ces reliefs n'étant, au final, que deux commodes bourrées d'armes diverses ainsi que d'autres suspendues à un des mur, ainsi que les colonnes qui étaient plantées par-ci par-là. Le lieu était assez vaste pour permettre des parades à grande envergure. Bref, c'était une salle idéale, Aron en était tombé amoureux dès le premier regard.

Il alla s'asseoir au bord d'une des hautes fenêtres, attendant patiemment la princesse. Elle n'était jamais en retard, c'était plutôt qui aimait arriver en avance. Pour la simple et unique raison que, lorsqu'elle entrait, elle était aussitôt baignée de la lumière dorée du soleil matinal, une vision qu'Aron chérissait beaucoup. Magnifique, éblouissante déjà au naturel, cela ne faisait que renforcer sa beauté virginale. Pour ce simple plaisir-là, Aron s'éveillait un peu plus tôt chaque jour où ils devaient se voir. Enfin, il entendit le petit cliquetis distinctif de la poignée de la porte, et la jeune femme pénétra dans la pièce.

« Bonjour, princesse Rhaenys. » dit-il avec un hochement de la tête respectueux.

Date d'inscription : 27/02/2015

# Mer 10 Juin - 11:48

Acier contre Acier

Rhaenys émergea une goutte de sueur perlant le long de son front. Elle se leva et marcha jusqu’à son balcon où le soleil était déjà haut dans le ciel. La chaleur de la capitale était impressionnante aujourd’hui et bien qu’elle ait du sang dornien dans les veines, la princesse devait bien avouer qu’il faisait terriblement chaud. Le vent marin était lui-même chaud. Elle rentra et pour se mettre à l’ombre et appela ses servantes. Ce matin elle devait s’entraîner avec Ser Aron. Cela faisait que quelques jours qu’elle était revenue de son périple au mur mais elle voulait reprendre une vie comme avant. Son mariage approchait à grand pas et elle ne voulait pas que cela perturbe ses habitudes. Elle se passa de l’eau fraiche sur le visage pour se rafraîchir. Elle revêtit ensuite sa fine armure dornienne et laissa une servante lui natter ses longs cheveux bruns. Ses doigts caressèrent pendant ce temps un collier d’argent représentant l’emblème des Martell. Il avait appartenu à sa mère, la Reine l’avait donné à sa fille peu avant de mourir et le dragon ensoleillé le chérissait plus que tout. Cela lui permettait d’avoir une partie de sa mère avec elle. Cela allait faire plus de quatorze ans qu’elle était morte, et cela peinait toujours autant la jeune fille de penser à elle.

Une fois prête, elle se leva et partit en direction de la salle d’arme. Il était pas question de s’entraîner à l’extérieur au vu de la chaleur. Rhaenys aurait pu faire le trajet les yeux fermés, elle connaissait le chemin par cœur, le nombre de pas avant de tourner dans tel ou tel couloirs. Elle entra dans la salle où le maître d’arme était déjà là. Il la salua avec un mouvement de tête respectueux. « Ser Aron. » répondit-elle poliment. La salle baignait sous la lueur matinale. Le soleil entrait dans la pièce pour illuminait chaque recoin. La princesse comme à son habitude se dirigea vers les piques dorniennes, armes qu’elle affectionnait énormément et qu’elle maîtrisait le mieux par rapport aux autres. Elle en choisit une ni trop lourde, ni trop longue, ni trop légère et bien équilibrer pour pouvoir se mouvoir avec aisance. C’était le souci avec cette arme. La difficulté à bouger sans être encombrer, c’était tout un art qu’Aron Santagar s’efforçait de lui transmettre depuis plusieurs années. Et ses enseignements avaient porté leur fruit car elle s’en était sorti plutôt bien lors du siège de la cité. Juste une vilaine blessure sur l’avant-bras mais qui avait vite guérit sous les soins de mestre Pycelle qu’elle n’appréciait pas forcément.

« Je suis ravi de voir que vous vous êtes remis complètement du tournoi. » La princesse avait tremblé ce jour-là au tournoi. Ce foutu biefois avait failli le tuer mais heureusement les dieux avaient été de leur côté et le maître d’arme n’avait eu qu’une vilaine blessure à la tête. Tout en parlant la jeune femme avait calé la pique contre son épaule et faisait tourner ses poignets pour les échauffer, mieux valait éviter de ce foulé le poignet à quelques semaines du mariage. Ce n’était pas le moment de se blesser à l’entraînement. Bien qu’elle savait parfaitement qu’elle sortirait avec des bleus et quelques contusions comme à chaque fois. Elle avait souvent le chic de pas surveiller ses appuis et elle finissait les fesses par terre. Même son frère le savait et l’utilisait contre elle. Une fois le tout échauffer, elle lança d’un ton enjoué. « Je suis prête ! »

lawina

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# Sam 13 Juin - 22:27

Acier contre Acier

Rhaenys & Aron

“"J'achèterai tout", a dit l'or ; "Je prendrai tout", a dit l'épée.” Alexandre Pouchkine « L'or et l'épée » | ambiance musicale

A la petite remarque attentionnée de la princesse, exprimant le fait qu'elle était rassurée et ravie de le voir déjà rétabli, Aron ne put s'empêcher de sourire, peut-être un peu trop par rapport à ce que la bienséance lui dictait. Mais pourquoi s'en soucier ? Rhaenys et Aron se connaissaient depuis longue date et, en cet instant, ils étaient seuls ; aucune quelconque forme de courtoisie poussée, à la manière d'un simple noble à une personne de sans royal, n'avait à être respectée aussi scrupuleusement qu'en lieu public. Aron se laissa donc à sourire pleinement, lui-même ravi que la princesse prononce ces paroles. Sa voix se fit chaleureuse lorsqu'il répondit humblement :

« J'en suis bien content également. Il me tardait, tandis que je tenais encore le lit, d'entraîner à nouveau ma dame. Je puis enfin assouvir ce désir. Je vous prierai donc de ne pas me décevoir en cet heureux jour, princesse. »

Un éclat de malice, taquin, brilla dans ses yeux sombres. Il la regarda se glisser vers les armes pendues au mur et choisir une pique dornienne, comme il lui était coutume. Il se dirigea également vers le même mur pour choisir sa propre pique, une arme plus lourde que celle de Rhaenys mais plus courte également, histoire de ne pas avoir d'avantage sur la jeune femme. Lui-même sentait l'envie de se mettre quelques difficultés, il se sentait légèrement rouillé depuis son malheureux... accident. Cette pensée fit grincer les dents du fier, trop fier dornien, qui dut s'extirper de cet élan de fureur avant qu'il n'explose. Ce n'était ni l'endroit, ni le moment, et il n'était pas en bonne présence pour s'étaler sur son ressenti de vieux bougre gonflé d'orgueil. Renflouant ses émotions personnelles pour se concentrer sur le duel à venir, il fit un geste familier à la princesse pour lui indiquer de se positionner correctement. Il fit de même.

« Allez-y. » somma-t-il d'un ton ferme qui avait perdu toute la légèreté précédente.

Aron eut dès lors le regard encore plus sombre que la nuit-même, une nuit sans la lueur des astres, plus dur que le marbre sur lequel leurs pieds se mouvèrent en une danse mortelle - qui se voudrait mortelle, en d'autres circonstances... Les cliquetis de l'armure sur laquelle sa pique se cognait de temps à autres, le frottement des ses chausses et sa ample chemise contre le bois de l'arme de Rhaenys et leurs souffles haletants furent les seuls bruits perceptibles dans la pièce durant un certain laps de temps. Aron et Rhaenys, de concert, ne se donnèrent pas encore à fond, ces premières parades étant plutôt une chorégraphie du Maître d'arme pour s'échauffer avant d'entrer dans le vif du sujet. Quelques minutes plus tard, leurs corps respectifs ruisselant d'une fine sueur fraîche, Aron leur octroya une pause. Autant pour lui que pour la princesse.

« Diantre, je sens que mon organisme manque d'activité, je suis moins gaillard que qu'auparavant. » avoua Aron en faisant craquer son dos, se penchant en arrière, et en faisant ensuite des moulinets avec les bras pour dégourdir ses épaules.

Il rit, de façon très brève, un peu abattu par cette constatation. Il alla ensuite ranger la pique et prit ensuite une épée bâtarde, et une seconde, et se tourna pour s'approcher de la princesse. Il lui tendit la lame, prenant sa pique en échange, d'une manière qui ne permettait pas le refus ou la discussion. Aron souriait toutefois, à la façon d'un père à sa fille, puis glissa la pique sur ses crochets d'appui. Revenant au centre de la pièce où le principal se déroulait, il fit tournoyer l'épée d'une main, éprouvant son équilibre, son poids et sa longueur. Il eut une moue satisfaite puis reporta son attention sur la jeune femme qui testait elle aussi son épée.

« Vous savez manier la pique comme tout dornien qui se respecte. Il vous manque à peine de la pratique et un peu plus de rigueur et de prudence pour parfaire votre maniement. En soi, je n'ai plus grand-chose à vous enseigner de nouveau, nous continuerons à enchaîner les bottes que je vous ai montré maintes et maintes fois, mais l'essentiel a été dit et montré, et vous avez bien retenu les leçons. Je vous félicite, d'ailleurs. » précisa-t-il, penchant la tête en un signe de respect. « Pour ce qui est de l'épée, je considère que tout n'a pas été incrusté dans votre tête, la faute m'en revient cela dit. J'aimerais peaufiner certaines choses et vous montrer comment on se bat de l'autre côté de la mer. »

Il n'attendit pas de savoir si cela convenait à Rhaenys ou non ; au final, il était le Maître d'arme et elle était son élève, leurs rangs n'avaient que peu de valeur en de tels moments, elle restait bel et bien supérieure à lui mais lorsque cela concernait les armes et leur apprentissage, Rhaenys discutait rarement ses décisions. Aron appréciait cette humilité chez la princesse, ainsi que la confiance qu'elle mettait en lui par cette absence d'autorité. Il aimait particulièrement ces séances où elle et lui se retrouvaient à égalité, sans qu'il ne soit vraiment question de la couleur de leur sang et de leurs nobles origines. Les instants où il se devait d'agir en fonction par rapport à elle, à la cour, dans les couloirs, lors de n'importe quelle rencontre fortuite au sein du Donjon Rouge, l'attitude qu'il avait l'agaçait car tous deux savaient qu'il en était tout autrement dans l'intimité de la salle d'entraînement, où l'ambiance n'était qu'à la sympathie et à la légèreté de leurs paroles, de leurs actes, de leurs pensées. Gonflant sa poitrine, respirant profondément, le cœur palpitant sous l'adrénaline - quel plaisir de ressentir le fer froid de l'épée au creux de sa paume ! - il se tint prêt à taillader l'air lui-même.

« En position ! Attaquez la première ! »

Date d'inscription : 27/02/2015

# Mar 30 Juin - 9:12

Acier contre Acier

Aron semblait très en forme et cela fit sourire la jeune princesse. Elle le reconnaissait bien là, un vrai dornien, battant jusqu’au bout et en gardant de l’humour malgré les situations périlleuses que la vie leur donnait. Rhaenys ne lui répondit pas mais préféra lui lancer un petit regard déterminé rempli avec une lueur de défi. Elle n’allait pas le décevoir, elle voulait le surprendre même si cela était extrêmement compliqué car elle n’avait jamais vu plus fin bretteur durant toute sa vie, à part peut-être Ser Barristan Selmy mais elle ne l’avait jamais combattu et en plus c’était un manteau blanc donc le Dragon ensoleillé ne le portait pas franchement dans son cœur. Pourtant il avait été celui qui avait adoubé son frère, qui l’avait formé. La jeune femme pouvait être très obtus sur certaines choses et la garde royale était un sujet où elle ne voulait absolument rien entendre, d’ailleurs peu de gens essayait de lui faire changer d’avis depuis quelques années et on l’avait laissé faire sa garde personnelle. Certes moins prestigieuses que celle du Roi et bien moins contraignante mais elle avait prit des fines lames et dont la loyauté ne pouvait être remis en question.

Le maître d’arme du Donjon Rouge se mit en position et la jeune princesse l’imita. Elle attaqua la première lorsqu’il lui demanda. La jeune femme ne ménageait pas Aron. Ses attaques étaient vives, précises et acharnées. Peut-être trop, ce qui pourrait jouer sur l’endurance de la Targaryen, mais la volonté de fer qu’elle avait pallié bien souvent à sa fatigue et il fallait bien souvent lui dire stop. Mais pourtant elle en gardait en réserve car ce n’était qu’un échauffement et ce n’était pas le moment de se faire un claquage ou quoique ce soit, quelques jours avant son mariage. Il fallait qu’elle soit en forme pour ce jour-là même si elle continuait à s’entraîner. Les minutes passèrent, aucune paroles ne fut échanger et quand leur souffle devint haletant et que leur corps commencer à suer que le dornien leur donna une pause pour souffler. La remarque d’Aron la fit rire et elle répondit d’un ton malicieux et provocateur.
« Ou bien l’élève dépasse le maître et je vous mène la vie un peu trop dure. »

Rhaenys alla se désaltérer avant de continuer pour éviter une crampe et des courbatures le lendemain. Son professeur revint vers elle pour un changement d’arme. Il lui prit sa lance pour lui tendre une épée bâtarde. La princesse grimaça, elle n’était pas très douée pour le maniement de ce genre d’arme. Ses bras manquaient bien souvent de force. Même si la lame que lui avait donnée le Santagar était légère, elle savait qu’elle se fatiguerait plus vite qu’avec une lance. Cependant, en bonne élève, elle ne râla pas et commença à faire des moulinets avec l’épée pour habituer ses poignets à la nouvelle arme qu’elle avait en main. Elle l’écouta tout en continuant de tester la lame. Le dragon ensoleillé sourit aux félicitations de son maître, elle le remercia du regard pour tout ce qu’il lui avait appris. Pour les épées, il était vrai qu’elle ne maîtrisait absolument pas cet art. Elle se débrouillait même mieux avec un arc mais bon. Aujourd’hui se serait épée et elle se plierait à cela.
« Ce n’est pas faux, mes bras et mes appuis me font défauts avec les épées… »

Au moins, elle connaissait ses points faibles et les reconnaissait. Maintenant il fallait palier à cela en s’entraînant. Le ton du Santagar fut implacable et Rhaenys obéit. Elle prit son temps pour être au mieux sur ses appuis sachant pertinemment qu’elle finirait les fesses par terre à la fin de l’échange. Elle attaqua et tenta des feintes. Elle utilisait la ruse plutôt que la force. Mais en bougeant elle ne positionnait pas bien ses pieds. Elle prenait les mêmes appuis qu’avec la pique dornienne alors que l’épée était plus courte et nécessité plus de rapprochement au corps à corps. Ses jambes étaient trop écartés, il suffisait d’un fauchage ou simple qu’on la pousse pour qu’elle tombe par terre. Sans compter qu’à chaque croisement de fer, ses petits bras en prenaient pour leur grade. Les vibrations résonnaient dans ses épaules, ses muscles se tendaient trop longtemps sans se détendre pour mieux se contracter ensuite. Le seul point où elle avait réellement progresser depuis ses débuts c’était qu’elle ne se laissait plus désarmé, elle avait pris de la poigne et lui faire lâcher son épée n’était plus aussi simple qu’au début.

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# Mar 30 Juin - 23:11

Acier contre Acier

Rhaenys & Aron

“"J'achèterai tout", a dit l'or ; "Je prendrai tout", a dit l'épée.” Alexandre Pouchkine « L'or et l'épée » | ambiance musicale

Rhaenys était d'humeur taquine, put observer Aron en se ramassant une réplique moqueuse, bon enfant, de la part de la princesse. Feignant avec exagération le fait d'être vexé par la remarque, Aron fit quelques parades rapides et puissantes qui déstabilisèrent Rhaenys, finissant par la mettre à sa merci. Il rit alors, franchement mais brièvement, avant de baisser son arme. Ils prirent ensuite leurs épées. La princesse avoua ses points faibles, Aron acquiesça et répondit :

« Il n'y a aucune crainte à avoir. Vous avez de bonnes bases... et un bon professeur. »

Il lui fit un clin d’œil, goguenard. S'ensuivit un duel d'entraînement des plus intenses. L'épée d'Aron giflait l'air comme le dard d'une guêpe meurtrière, rapide et piquante, assassine. Des râles étaient émis par sa gorge sous l'effort ; il ne ménageait pas la princesse, oh non, et il n'avait aucunement l'intention de refréner ses attaques. Il suait dans sa chemise, dansait avec agilité et puissance, tandis que Rhaenys voltigeait, légère comme une plume, et cela était beau, même si, en efficacité, cela avait énormément de lacunes. Aron apprécia l'instant, le savourant à sa façon, continuant à envoyer toute son énergie dans ses frappes. La princesse s'essoufflait autant que son mentor mais, tout comme lui, elle ne s'avouerait pas vaincue de sitôt. Le Dornien put remarquer qu'il n'avait plus autant d'aisance à la désarmer. Autant le dire clairement, il n'y arrivait pas. Elle serrait fermement sa poignée, s'y agrippant sans faiblir une seule seconde. Elle avouait ses faiblesses mais Aron voyait bien qu'elle s'améliorait considérablement.

La danse des lames perdurait. L'odeur de la sueur emplissait l'air, âcre était celle de l'homme, doucereuse était celle de la femme. Aron attendit de voir que Rhaenys finisse par comprendre par elle-même ses erreurs et rétablisse le bon positionnement de ses jambes, de ses pieds, de son corps, et que ses bras s'habituent aux chocs répétés des lames s'empoignant. Pour ce dernier point, il lui faudrait encore du temps, mais il sentait qu'elle finissait par encore mieux tenir l'épée, à savoir quand il fallait reculer et quand il fallait avancer, réduisant la distance entre eux, comme il le fallait lors d'un combat d'épée, et diminuant l'effet de surprise que ressentaient les muscles de ses bras. Aron finit par être épuisé, autant physiquement qu'au niveau de sa vigilance et de la concentration, et recula d'un bond en levant une main droite devant lui en signe d'arrêt.

« Bien, bien ! Parfait, princesse. Réellement, je suis ravi de cette performance. Vous m'avez offert un magnifique spectacle. Vous vous améliorez à vue d’œil. » Il souriait, fier d'elle. « Prenons un peu de repos. Je ne voudrais pas que le jour de votre union avec Ser Rowen vous ne puissiez même pas tenir votre diadème ou votre gerbe de fleurs virginales ! »

Il fit un signe de la main invitant la princesse, avec respect, à prendre place sur une chaire ou le bord du muret donnant sur la cour royale, en contrebas, là où lui-même prit la peine de s'asseoir après s'être emparé d'une gourde d'eau et une de vin. Il tendit celle d'eau à Rhaenys avant de s'envoyer plusieurs longues gorgées de vin.

« Peut-être préféreriez-vous du vin... ? » demanda-t-il alors, un sourcil arqué et une moue embarrassée sur le visage. « J'ai omis de vous demander votre préférence... »

Date d'inscription : 27/02/2015

# Ven 10 Juil - 15:08

Acier contre Acier

L’échange fut intense. Rhaenys était bien souvent débordé par son maitre d’arme mais sa détermination l’empêchait de se rendre et elle arrivait à retrouver ses points d’appuis pour reprendre un peu d’air avant une nouvelle attaque. Habile, rapide et souple, la jeune princesse palliait de plus en plus ses défauts par ses points forts. Ses bras vibraient avec force, ses épaules lui étaient affreusement douloureuses pourtant elle continuait à lever sa lame en parant les attaques du dornien. Elle avait le souffle court, rapide, sa gorge et ses poumons la brûlaient sous le coup de l’effort. Ses jambes se durciraient annonçant une crampe futur, ses abdos étaient contracter l’empêchant de prendre de l’air comme elle l’entendait. La jeune femme souffrait pourtant elle ne voulait pas arrêter, elle n’abandonnerait pas. Elle ne s’arrêterait que lorsque son maître d’arme le lui dirait de baisser sa garde. Car sur un champ de bataille, son adversaire n’aurait aucune pitié et il ne fallait pas qu’elle baisse la garde un seul instant malgré la fatigue.

Finalement il leva la main droite et Rhaenys stoppa avec soulagement ses parades et assauts. Elle passa sa manche sur son visage pour éponger les gouttes de sueurs qui mouillait son visage et tenta de reprendre son souffle. Ses jambes tremblaient sous l’effort, ses bras n’avaient plus de force et sa pomme de sa main d’épée était rouge écarlate et brûlante. Elle posa la lame et alla s’assoir pour reprendre un peu de prestance. Elle sourit face aux compliments et à la taquinerie d’Aron. Il lui proposa de l’eau qu’elle prit avec plaisir, il oublie de lui proposer du vin et se rattrapa aussitôt. La princesse rigola et secoua la tête négativement en souriant. Elle préférait de l’eau après l’effort pour réhydrater correctement son corps et ses muscles et ainsi limiter les courbatures pour les jours qui allait suivre et être en forme pour le jour de son mariage qui approchait à grand pas.
« Non merci, l’eau me convient parfaitement. Et je ne porterais aucune fleur, cela ferait trop…biefois…bien que j’épouse un biefois. Donc mes bras pourront être fatigué je n’aurais aucune crainte de porter quoique ce soit ce jour-là ! »

Rhaenys porta son regard en contrebas dans la cour. Des chevaux faisaient des va et vient transportant des nobles, des marchands, des comptables en tout genre. Et plus loin la ville s’étendait à perte de vue. On pouvait voir les sillons des artères principales de la cité. La ville était en ébullition, l’annonce du mariage avait réveillé une fourmilière géante. C’était impressionnant de voir comment une annonce pouvait changer une ville. Même le Donjon Rouge n’était plus aussi tranquille qu’à l’ordinaire. Et bientôt tout ce spectacle ne serait quotidien pour la Targaryen. Elle allait partir à Villevieille avec son époux bien qu’elle reviendrait régulièrement car il était commandant du guet de Port Réal et ne pouvait se trouvait trop loin de ses hommes trop longtemps. Mais le jour où elle serait enceinte, elle ne pourrait plus se déplacer comme bon lui semblerait et devrait rester cloitrer dans le Bief.
« Tout cela va me manquer quand je partirais pour le Bief… »

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