La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité. (ft Petyr)

# Mer 20 Mai - 22:00

La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité.

Alysane & Petyr

Diplomatie. Protocole. Us et coutume. Tenir son rang. Autant de chose qu'elle avait en horreur. Alysane préférait monter à bord d'un navire de fer-né et affronter tout son équipage que d'avoir recours à un des préceptes précédemment cités. Pourtant, elle n'avait pas le choix. Elle était née Mormont, même appauvri, sa famille restait noble. C'était un détail qu'elle avait tendance à (volontairement ?) oublier.

Aujourd'hui, cette réalité lui était revenue de plein fouet au visage puisque la demeure Mormont allait recevoir un membre du Conseil Restreint. Intérieurement, Alysane avait poussé une longue plainte douloureuse en apprenant cette nouvelle. Pourquoi Dacey était-elle absente ? Sa grande sœur s'en sortait tellement mieux qu'elle dans ce genre de domaine. Déjà, elle était splendide en robe...

Une robe ! Alysane s'accorda une pause dans sa plainte mentale pour rajuster une manche. C'était sans doute la centième fois qu'elle rectifiait sa tenue, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Son armure lui manquait terriblement. La femme Mormont avait compris depuis longtemps que les habits habituels qu'une lady devait porter ne lui allait pas du tout. Pourtant, en de rares occasions, elle n'avait pas d'autre choix que de se plier à cette excentricité. À cause de ce complexe, il se dégageait d'elle une impression de mal-être qui n'était certainement pas un bon départ dans la conversation qui allait suivre.

La deuxième fille de Maege eut tout le trajet jusqu'au port pour regretter de n'avoir pas été plus attentive lors des leçons de sa mère. Elle avait insisté pour accueillir ce Petyr Baelish dès son arrivé, les règles d'hospitalité étaient bien les seules règles qui ne lui étaient pas totalement étrangères. Elle espérait aussi secrètement pouvoir s'éclipser dès qu'elle aura conduit l'envoyé du conseil à la chef de famille. Ou alors, elle espérait qu'en s'approchant de la côte pour accueillir le visiteur, elle verrait au loin un navire ennemi qui pourra couper court à ce calvaire diplomatique. Alysane lança un bref regard vers l'horizon avec espoir. Rien.

Lorsque le Grand Argentier approcha, la lady se crispa, encore un signe que tout cela sortait du domaine de ces compétences. Si la personne devant lui avait été un fer-né ou un sauvageon plutôt qu'un seigneur, là, elle aurait su exactement quoi dire ou quoi faire (surtout cette dernière partie). Tandis qu'ici, elle se tordait les mains en tentant de lutter contre son envie dévorante de se mordre la lèvre alors que son cerveau travaillait doublement pour extraire de sa mémoire les informations concernant la bonne manière de saluer quelqu'un.

De ce fait, dans un premier temps, Alysane ouvrit la bouche, hésitante, avant de la refermer aussi sec. Ensuite seulement, elle sembla se rappeler les paroles d'usage.

"Seigneur Baelish." Commença-t-elle en se forçant à avoir un sourire qu'elle espérait amical. Alysane ne souriait jamais à pleine dent à cause de certaines de ces dents qui étaient de travers. "Bienvenue sur l'île aux ours."

Elle ne tenta pas de faire une révérence parce qu'elle craignait que sa robe craque sous le poids de cet exercice. C'est dire la piètre opinion qu'elle avait d'elle-même dans cette tenue.

Alysane ignorait pourquoi le Grand Argentier était là. Les événements se déroulant loin de l'île ne l'intéressaient guère. Il y avait déjà suffisamment de bataille ici sans qu'on doive s'inquiéter de celle des autres ! Bien sûr, il était impossible d'ignorer la tentative des Baratheon mais cela lui semblait trop lointain pour avoir des répercussions sur la vie ici. Elle ignorait quel rôle avait tenu son cousin Jorah là-dedans.

La fille Mormont se redressa légèrement, comme un acteur venant soudainement de se rappeler de sa réplique suivante après un horrible trou de mémoire sur scène.

"J'espère que vous avez fait bon voyage."

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# Lun 8 Juin - 0:35

La flatterie est une fausse monnaie
qui n'a de cours que par notre vanité

Look around you, we're all liars here.

L'Île aux Ours. Le bateau tanguait sous ses pieds, et Petyr observait la côte qui se rapprochait lentement. La fraîcheur du Nord lui rappelait quelque peu les années durant lesquelles il allait régulièrement entre le Val et les contrées froides des Stark. De beaux souvenirs, si on oubliait le mariage de Catelyn.
Le moindre de ses pas sur le pont du navire produisait des grincements terribles, et ceux-ci se faisaient nombreux puisque Littlefinger faisait les cent pas depuis un long moment maintenant. Il réfléchissait, comme toujours, à ce qui lui permettrait de mener à bien ses plans et projets. Il savait qu'il passerait quelques temps auprès des Mormont afin des les observer et de surveiller un peu le comportement de Jorah, puis ensuite de les accompagner à Winterfell, officieusement pour surveiller sa chère et tendre Catelyn, unique élue de son cœur, et son ennemi de loup, Eddard, mais officiellement, il s'y rendait pour le mariage de Dacey et Robb.
Robb... Il l'avait vu grandir, louveteau au milieu des vipères. Il sourit à cette pensée. Lui, le Grand Argentier, né de rien au sommet du plus petit des Quatre Doigts... n'était-il donc pas l'un de ces vipères ? Peu importait ; une fois à la cité du Nord, où il resterait quelque temps avant de repartir vers le Val, Petyr serait sans doute la seule personne connue à laquelle pourrait se raccrocher l'héritier du Nord, perdu au milieu des barbares et sauvages qui sont en réalité son vrai peuple.

Pauvre enfant, songea Petyr en s'arrêtant finalement. Posant ses mains sur la rambarde du bateau, il fixa son regard vers l'horizon. Le mariage lui semblait terriblement lointain, mais il embrassait déjà le moment où, enfin, il reverrait son aimée.
Tandis qu'il s'imaginait les changements du temps et des grossesses sur le visage d'ange de Catelyn, Baelish ne vit pas le temps passer ; celui-ci fila à une vitesse folle, et le navire accosta vite et se trouva très bientôt amarré.

Petyr ordonna que l'on fasse mener ses affaires à la demeure des Mormont. Il avait ordonné cela à Katla, sa servante la plus fidèle et qui était au départ destinée à être une simple putain. Finalement, il la préférait à son service personnel.

Quittant le navire et s'avançant sur le port, une jeune femme vint bientôt à sa rencontre. Il hocha simplement la tête, un sourire mielleux aux lèvres. Il l'observait consciencieusement, décelant dans son attitude de la gêne, tant à cause de sa présence qu'à cause de sa tenue. Evidemment, une dame Mormont éprouvait forcément des difficultés à se tenir décemment et à s'exprimer normalement en la présence d'une figure telle que lui. Il n'en dit pourtant rien.
Il réfléchit un instant. Elle était assez jeune, bien plus que Maege, et Dacey -l'aînée- était à Port-Réal. Il en déduisit donc qu'il s'agissait d'Alysane, seconde fille de Maege.

-Lady Alysane, je présume ? Je vous remercie pour votre accueil des plus chaleureux... ce qui contraste beaucoup avec le climat du Nord.

Un sourire mielleux aux lèvres, il s'avança doucement jusqu'à s'arrêter juste devant elle, la fixant de son regard troublant et perfide.

-Le voyage fut long. Et ce n'est pas le froid qui a permis de le faire passer plus lentement. Il se saisit doucement de la main de la fille Mormont, déposant un léger baiser sur son dos en souriant toujours. Vous avez revêtu vos plus beaux atours, visiblement. Je m'attendais à une femme en armure, pas à une vraie dame. Je suis, à vrai dire, étonné. Il changea immédiatement de sujet, ne s'attardant pas sur des choses qu'il jugeait futiles. Comment se passe la vie sur l'Île aux Ours, depuis le retour de ser Jorah ? Les choses ont-elles changé un tant soit peu ?

crédit - Joy

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# Mar 9 Juin - 7:13

La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité.

Alysane & Petyr

Alysane était toujours sur l’île qui l’avait vu grandir, pourtant, à partir du moment où le grand Argentier avait mis un pied sur le port, la fille Mormont avait l’impression d’avoir mis le sien dans un monde qui lui était atrocement inconnu. Celui des usages et des faux-semblants. Celui où on usait de tournure de phrase habile pour dire les choses d’une certaine façon. Il n’en fallait pas plus pour la déstabiliser, elle qui avait l’habitude de dire ce qu’elle pensait de manière aussi brusque que franche.

La jeune maman lança un regard perdu vers le personnel qui menait les affaires de leur invité hors du navire. Le rappel que cette torture diplomatique allait durer plusieurs jours. Après un instant d’hésitation qui lui laissa le temps de trouver la formule appropriée, elle se concentra sur son invité en lui présenta les salutations d’usages. Du moins, elle espérait ne pas avoir commis d’oubli ou d’impair en un temps record !

Afin d'éviter de rendre son manque de connaissances concernant le protocole encore plus flagrant, Alysane se contenta d'acquiescer, toujours avec un sourire figé, lorsque Lord Baelish devina avec justesse son nom. Cela lui faisait toujours un effet bizarre d'entendre le titre de lady précédé son prénom, comme si on mettait deux contradictions l'une à côté de l'autre.

"Une traversée sans danger est une chose rare par ici, peut-être que cette pensée vous aidera à rendre vos souvenirs de votre voyage plus agréable." Répliqua-t-elle lorsque le grand Argentier avoua que son voyage fut long.

Sa gêne et le fait qu'elle n'osait pas parler trop fort de peur qu'on voie ses dents de travers rendaient ses paroles bourrues en plus de donner une fausse impression de rudesse à ceux qui ne la connaissait pas. Tout comme elle n'était habituée de faire la révérence, Alysane n'était pas habitué à ce qu'on lui baise le dos de la main. Heureusement qu'elle se rappela juste à temps que ce genre de geste était d'usage, sinon elle aurait sans doute commis un impair diplomatique en giflant un envoyé de la Couronne. Même si elle ne fit aucun geste qui serait lourd en conséquence, la seconde fille de Maege ne put empêcher sa main de se raidir devant ce contact.

Alysane se força à faire réapparaître un sourire poli sur son visage. Lorsque le cas de l'armure fut mis sur le tapis, la jeune maman ne put s'empêcher de se demander : qu'aurait répondu sa grande soeur devant ce genre de remarque ? Elle ne pouvait pas vraiment être vexée puisque le fait qu'elle portait plus volontiers une armure qu'une robe était un fait. En fait, elle regrettait surtout d'avoir écouté sa mère puisque leur visiteur n'aurait visiblement pas été choqué si elle était venue l'accueillir dans une tenue plus guerrière.

"J'avoue mieux porter la cotte de mailles que la soie." Avoua-t-elle en remettant maladroitement une mèche rebelle derrière son oreille. "Malgré tout, les Mormont ne sont pas des sauvages, nous savons mettre les formes pour accueillir ceux bravant le froid pour venir nous rendre visite."

Elle était soulagée d'avoir éclairci ce point même si son interlocuteur semblait presser de changer de sujet. Alysane avait essayé de donner un peu d'assurance à sa déclaration, de se mettre à la place de sa grande sœur, mais il restait évident qu'un dialogue où il fallait faire attention à chacun des mots prononcées n'était pas dans ces habitudes.

Sa gêne s'intensifia alors que le retour de Jorah fut abordé. Encore aujourd'hui, Alysane en voulait à son cousin pour le déshonneur qu'il avait jeté sur le nom de leur famille. Afin de cacher que sa gorge s'était serrée rien qu'à l'évocation du nom de son cousin, la deuxième fille de Maege invite d'un geste raide son invité à la suivre pour commencer à se mettre en route vers la demeure Mormont.

Après quelques pas et une grande inspiration, Alysane estima être capable de répondre sans que la rancœur envers Jorah ne transparaisse dans sa voix.

"Le retour de mon cousin se passe beaucoup mieux depuis qu'il a émis le souhait de redonner la régence de l'île à ma mère."

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Spoiler:

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