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Le chant d'une sirène ϟ Margaery Tyrell

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« Le chant d'une sirène. »
Margaery & Viserys




M es yeux bleutés se ferment tandis que leur sombre clarté disparait, s'éteint. Il est de ces nuits où le feu des démons prend possession de vos songes, vous hantent jusqu'au plus profond de votre esprit, de votre être. Ces nuits sont si nombreuse pour l’homme blond que je suis, allongé dans un lit aux étoffes princières. Le souffle allaitant, la peau pâle perlée par de minuscules gouttes de sueurs. Mes poings meurtris s'acharnent pour arracher les draps. Je me débats pour me libérer des bras du diable lui même. Ce monstre embrasé par des flammes ardentes calcine ma peau tandis qu'il sert de plus en plus son étreinte autour de moi. La lutte brutale que je mène vient à son terme en plein milieu de la nuit. Alors que la lune ronde étale sa lumière argentée sur mon visage. J’ouvre les yeux soudainement et me redresse dans un élan d'espoir inutile. Car tu crois que tes rêves sont chimériques, mais ils sont une réalité. Ta réalité. Quelle est vraiment ma réalité? Cette voix curieuse que j’entends sans cesse dans mon crâne? Ou l'homme qui se défend face à sa folle solitude? Les deux, sans doute.
Je me lève, effrayé par l'idée de refermer les yeux. De retomber encore une fois dans le gouffre violent de ma malédiction. Il en est hors de question. Plus aujourd'hui en tout cas, je n'en ai plus la force. Je me décrasse alors de mon effrayant voyage avant de me vêtir. Une chemise beige et un pantalon marron, des bottes hautes et une ceinture de cuir. Je n’ai pas vraiment l’apparence d’un prince mais plutôt d’un noble courtisan. A quoi bon ? Aujourd’hui je ne veux pas être royal, je veux être libre. Avant de faire quoi que ce soit je vais, comme chaque matin, prier sur la tombe de mon défunt père. Aerys. Prier pour qu’il me laisse en paix.

Les premières lueurs du jour caressent le sol tandis que les fleurs s’éveillent en s’étirant gracieusement. Quoi de mieux que vagabonder à cette heure dans la roseraie ? Je m’y dirige après avoir attrapé mon petit carnet de dessin. Le climat est doux ce matin, il attisera plus tard la foule à l'extérieur. Une fois sur place, j’observe les environs et suis agréablement soulagé d’admettre que je suis seul. La solitude pesante sait m’être également agréable. Je m’adosse contre le tronc d’un imposant arbre avant de me laissé glisser et de m’asseoir sur le sol recouvert de verdure. Je reste un instant là, à inspirer l'air frais et à profiter du réconfort des rayons du soleil qui réchauffe ma peau pâle, refroidit par une nuit mouvementée. Je m'exalte du doux parfum des roses. Ce dernier me donne alors l'inspiration nécessaire pour compléter ce dessin que j'ai longtemps mis de coté.

J'ouvre mon carnet en attrapant le crayon coincé à l'intérieur. Je le feuillette alors en observant brièvement les œuvres déjà immortalisés. Les pages passent d'un opposé à un autre. Les dessins peuvent être sombre et moribonde puis, à la page suivante, éveillé et lumineux. Selon mon humeur, selon mes envies, selon mes désirs. Je m’arrête alors sur l’œuvre voulu. Une allée d’arbre féerique est remarquablement bien représentée, bordant un chemin de sable semblant luire au soleil. Alors que le fond est encore vierge, la mine sombre de mon crayon vient caresser le papier. Je représente une lueur éblouissante et, à l’intérieur de ce rayon, une silhouette humaine. Je stop brutalement mes doux mouvements pour me fixer sur cette ombre lumineuse. Que représente t'elle? Je ne peux déterminer si c'est une femme ou un homme, si c'est un être beau ou maléfique. Serait elle tout bonnement l'ange qui me libèrera de ma solitude? Mes lèvres entrouverte laisse échapper un soupire de tristesse alors que je plaque l'arrière de mon crâne contre l'arbre. Si seulement il pouvait exister. Cesse de t'apitoyer Viserys. La solitude est l'unique solution pour atteindre ton but. Ai je un but? Un projet autre que ce que mon père désir? C'est ce que TU désir. Ne laisse pas ton hypocrisie te rendre faible. Tu est...

    « Laisse moi en paix. » Dis je à voix haute.

Laisse moi tranquille. Pourquoi ne lui ai je pas demandé lorsqu'il était encore en vie? Pourquoi l'ai je laissé entrer dans mon esprit de cette façon? Je ferme les yeux en inspirant, sa voix n'est plus là et quel soulagement. Je ne me doute cependant pas qu'une personne m'ai entendu parler à un fantôme... et encore moins que cette personne sera bien plus puissante pour moi que l'ancien monarque qui me hante.



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La rose du Bief avait rejoint la capitale depuis peu et elle se plaisait dans la chaleur naissante de cette ville dont l’effervescence ne mourrait jamais. Comme une petite fille qui découvre un nouveau monde, Margaery en oubliait presque les raisons de sa présence. Un simple voyage de courtoisie qui lui offrait pourtant de dormir dans le Donjon Rouge en compagnie des plus grands, la chambre du prince presque si proche qu’elle pouvait la toucher.

En compagnie de ses dames de compagnie et de sa grand-mère, Margaery en oubliait son escorte. Rowen était loin dans son esprit et elle avait caché son cœur meurtri dans un endroit où presque ne pourrait l’imaginer. Elle avait très bien apprit à mentir sur ses sentiments depuis toute petite qu’elle devait s’entrainer à ce jeu terriblement difficile. Ce jeu qui avec le temps était devenue une habitude. Une journée. Une dernière avant qu’elle en doive écouter sa grand-mère et s’offrit de passer du temps avec Rhaenys Targaryen qui la rapprocherait du fils et du père. De l’oncle aussi surement, dont on ventait la beauté Targarienne. Mais la jeune femme n’agissait pour l’instant pas. Elle avait renvoyé ses dames de compagnie, ne gardant à ses côtés qu’un garde de confiance. Personne n’oserait s’attaquer à elle dans la beauté des jardins du Donjon rouge mais la prudence est mère de sureté.

Laissant son esprit vagabonder alors que ses jambes faisaient de même, la belle Tyrell sentait les fleurs qui s’ouvraient à la lumière du jour pour venir cueillir sa caresse contre leurs pétales. Margaery se sentait d’humeur pensive, laissa sa main glisser jusqu’à la douce caresse de ses roses qui lui ressemblaient tant et si bien. Elle n’accordait pas un mot à l’homme qui l’accompagnait et entrevu du coin de l’œil une silhouette solitaire à la chevelure d’argent. Son cœur ne fit qu’un bon. Olenna lui avait interdit de parler aux Targaryen avant qu’elle ne l’ait officiellement présenté à la cour et qu’elle les ait charmés de son sourire de chat. Mais Margaery refusait d’écouter. Et de laisser passer une si belle chance. On disait le prince fou. Mais la jeune fille voulait se faire sa propre idée de personne avant d’écouter les ragots colportés.

Elle le reconnu alors qu’elle se rapprochait, ses beaux cheveux argentés et ses prunelles d’améthystes. Ce ne pouvait qu’être Viserys et ses paroles stoppèrent la demoiselle du Bief dans son avancé. L’avait-il vu ? Le prince ne se retournait pas et le regard bleuté de la rose se fit interrogatif. A qui pouvait-il bien parler ?

Prince Viserys. C’est un honneur d’enfin rencontrer l’homme qui inspire tant de paroles à travers tout le pays. Margeary Tyrell, je m’excuse de vous déranger.

La belle lui adressa un splendide sourire, sentant la caresse de l’air dans sa longue chevelure châtain et contre le derme brulant de sa peau un peu trop dévoilée pour la mode de Port Réal.
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« Le chant d'une sirène. »
Margaery & Viserys




L 'esprit vagabond, j'observe le feuillage de l'arbre contre lequel je suis assis virevolter au grès du vent. Ce dernier est délicatement parfumé d'une saveur floral. Malgré mon état d'esprit actuel, cet environnement m'est si agréable que je souhaite que nul ne l'interrompe.

Mon vœu n'est cependant pas exaucer. Une tendre voix de femme me fait remonter à la surface, dans la loi tempétueuse de la réalité. Je tourne la tête et plante mes yeux embrasés dans ceux de mon interlocutrice, avec pour première intention de la chasser loin de moi. Qui ose déranger le dragon durant sa... Gronda la voix avant de s'interrompre brutalement, et cela pour la première fois sans que je ne lui demande. Lorsque ses prunelles croisent les miennes, un éclair fatal me transperce et fait frissonner électriquement mes muscles. Mon cœur tressaille dans une douloureuse sensation de douceur. Très étrange...

Son visage aux tracés finement dessinés, encadrés par de long cheveux châtains aux intenses reflets enflammés. Ses yeux bleutés aussi surprenant que les profondeurs de l'océan, et ses lèvres pulpeuses arborant un sourire ravageur. Je me lève en refermant mon carnet à dessins et en le glissant dans ma petite besace. Silencieux, j'observe rapidement en me redressant sa silhouette élancée recouverte de tissu de qualité qui ne sont, certes, pas à la mode de port réal mais qui vont à merveille à cette sublime créature.

Elle se présente au nom de Margaery Tyrell. J'ai entendu de nombreuse rumeurs à son sujet. Elle serait une nymphe à la beauté inégalable et au charme irrésistible. Ensorceleuse. Il arrive, et pour mon plus grand plaisir, que les rumeurs soient vrais. Je souris à ses excuses.

    « Je vous en prie lady. C'est un honneur pour moi de rencontrer la rose du bief. » Dis je avant d'attraper délicatement sa main et d'y poser un baiser en me courbant respectueusement.

    « Je sais ce qu'on raconte de moi dans le pays. J'espère seulement que vous avez entendu les meilleurs propos. » Dis je d'une manière amusée, comme si cela ne m'atteignait pas. Ce qui est enfaite le cas.

J'ai en effet conscience qu'une grande partie de Westeros me compare en tout point à mon père. Impulsif et colérique. Diabolique et avide de pouvoir. Je suis différent cependant. Aussi ambitieux peut être, mais j'ai conscience de ma folie. Elle ne m'emportera pas et je l'utiliserai pour satisfaire mon plus grand désir. M'approprier le trône de fer et faire perdurer la royauté et la puissance Targaryenne. Rhaegar, lui, nous fait courir à notre perte avec son pessimisme et sa volonté puérile d'être en paix avec le monde entier

    « Que nous vos l'honneur de votre présence à Port Réal? J'espère que vous avez été accueilli comme il se doit et que vous y êtes bien installé. »

A vrai dire. Je sais que les Tyrell ont débarqué ici depuis un petit moment. Mon frère et son conseil me l'a bien entendu caché. Mais j'ai des yeux et des oreilles un peu partout. D'ailleurs plus que nul ne peut l'imaginer.



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La rose du Bief se perdit en sourire splendide, devant cet homme qui s'inclinait pour baiser sa main. Les lèvres de la belle se tendirent à nouveau, sur un secret qu'elle connaissait. Elle se faisait énigmatique et Margaery savait parfaitement que les hommes rêvaient de comprendre, de lire dans ses yeux et dans sa peau si blanche. Semblant presque rougir du bonheur de voir sa peau embrassé de la sorte par un Targaryen, la belle laissait ses prunelles détailler le spectacle qui lui faisait face. Et il était loin de lui déplaire. Le prince était... beau. Oui c'était l'adjectif qui lui allait le mieux. Si ses prunelles étaient moins féroces que les histoires qu'on lui prêtait, leur teinte semblait presque fiévreuse mais cela ajoutait à son charme. Ses cheveux d'argent encadraient un visage qui devait faire fondre bien des demoiselles à la cour. Mais pas la rose du Bief qui savait à quel point la beauté peut parfois cacher l'horreur. Le roi fou n'avait-il été chanté quand il était plus jeune avant que son esprit ne dégringole vers ce qui avait entrainé sa fin. Si les Tyrell avaient toujours prit le parti des Targaryen, Olenna n'était pas née de la dernière pluie et avait expliqué avec passion à sa petite fille que c'était Rhaegar et uniquement lui qui avait permis que le soutient du Bief reste toujours d'un seul et unique côté. Aerys n'était pas un bon roi. Son fils seul avait su ramener la paix.

La jeune rose regarda le prince droit dans les yeux, honnête et magnifique, ses longs cheveux venant cascader le long de sa joue alors qu'elle penchait légèrement la tête. Puis elle émit un petit rire quant aux rumeurs qu'on racontait sur le prince. Elle les avait toutes écoutées avec application, tâtant le territoire avant de s'engager sur une pente glissante. Les dames de compagnies et autres oisillons qui hantaient les murs et les portes dérobés de port Réal avaient été clairs. Viserys était fou, comme la moitié du royaume le présageait. Il se montrait trop proche de Daenarys, maintenant nommée Arryn. Qui pouvait seulement savoir de quoi il était capable. Mais le dragon ne faisait pas peur à la rose. Les dragons étaient des animaux et comme chaque animaux, il fallait trouver le moyen de les briser. Si Margaery avait été capable d'éduquer un jeune cheval des Sables, elle serait capable de passer une bride solide autour de la gueule du reptile.

Rien des idées de la jeune fille n'était visible dans ce visage qu'elle gardait de marbre, seulement illuminé par son magnifique sourire. Il étouffa un léger rire avant de répondre au Targaryen :

Ma grand-mère souhaitait revoir des amies et me faire découvrir la beauté de votre ville. Port Réal est magnifique, digne capitale des splendides dragons. Nous avons été parfaitement bien accueillit et nous devons d'ailleurs nous présenter en bonne et dut forme à votre frère demain.

La jeune rose embrassait le jardin des yeux, totalement consciente qu'elle ne pensait que la moitié de ses mots. Port Réal n'était rien face à Hautjardin. Mais ça, le dragon n'avait pas besoin de le savoir.

Pardonnez-moi ma question mais est-ce vrai ce que l'on raconte ? Que les cranes des Dragons sont présents dans la salle du trône ?

Les yeux bleus de la demoiselle du Bief semblaient briller à cette simple question, sa voix appuyant malgré elle sur la majuscule. Malgré elle. Vaste blague puisque Margaery maitrisait chacun de ses mots emplis de poison. Elle devait réussir. Pour sa petite personne mais aussi et surtout pour sa grand-mère. Elle n'avait pas le droit d'être ici. Alors elle prouverait à Olenna qu'elle était capable d'utiliser les filets et les épines des roses même sans la présence de la vieille femme. Si Margaery était encore une enfant, son corps n'en montrait pas la moindre preuve. Et sa poitrine sur laquelle le vent venait s’arrêter en était la meilleure des preuves. Digne d'un roi.
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« Le chant d'une sirène. »
Margaery & Viserys




T andis que je fais ironiquement référence aux rumeurs qui cour à mon sujet, un éclat cristallin s'échappe d'entre les lèvres rosies de la jeune femme. Par les sept... Ce rire raisonne pour moi comme la mélodie la plus raffinée qu'il m'ait été donné d'entendre. Si bien que j'eu un instant le souffle coupé. Cette femme n'est pas un ange, loin de là, c'est un démon sortit tout droit du paradis torride qu'est l'enfer. Il n'y a même pas cinq minutes que nous discutons, qu'il me semble déjà être en déroute sur un chemin inconnu... Dangereusement inconnu. Et la voix si soudainement devenu silencieuse. Chose qui, j'admets, me procure des frissons non rassurant. J'ai été guidé chaque jours de ma vie. Lors de son vivant par mon père, et après sa mort par sa malédiction. A cet instant même, j'ai l'occasion effrayante d'être moi même.

Je me racle discrètement la gorge afin de permettre aux mots d'en sortir à nouveau. Toujours avec ce même sourire sur les lèvres car, même si Margaery me fait un effet déroutant, l'élégante noblesse est un principe primordial pour moi. Je ne m'assoirai pas en secouant la queue et en laissant pendre ma langue. Je suis un bon comédien et cacher mes sentiments est ma spécialité. Je n'imagine pas un seul instant que nous sommes deux dans ce cas.

    « J'espère que vous dites cela pour me flatter. Je ne voudrais pas vous offenser en terme de goûts mais... Port Réal est certes une ville imposante, je trouve cependant qu'elle manque amplement d'élégance. Les murs sont salis par la moisissure et les rues sentent la mort à plein né. Je suis certain que vous connaissez meilleur endroit. »

Je n'aime en effet pas cette ville car elle représente, pour moi, le début de tout mes cauchemars. Je vois dans chaque recoins des souvenirs me rappelant mon père. Notamment celui du jour où on l'a sauvagement abattu.
Olenna et elle doivent donc rencontrer le roi demain. J’ai conscience que mon frère est capable de lécher le cul de n’importe quelle vieille femme pour obtenir la paix, mais je n’imaginais pas qu’il aille chercher aussi haut pour en trouver une. Elle est une femme que je respecte grandement. Sa famille est puissante et est un allié qu'on ne peut négliger. Je ne suis pas certain que Rhaegar soit capable de la satisfaire. A moins qu’il s’attarde à épouser sa petite fille… ou la vieille elle même! Quelle ironie.
La question de la jeune femme me sort de mes songes. La lueur naissante dans ses yeux ne m’échappe pas. Je souris d’avantage, fière de cet héritage surprenant.

    « Allons, il n’y a pas de honte à demander cela. Dix neuf crânes sont en effet exposés dans la salle du trône. » Dis je avant de prendre un air surpris. « Ne l’avez-vous pas encore visité ? Je serais ravie de vous y emmener si c’est le cas. »

Je ne tarde pas à tendre mon bras afin que Maergary s’en empare. Mon regard s'attarde un instant derrière elle alors que son gorille lui servant de garde fait un pas en avant, dès lors que je fais mon geste. Mon visage ne daigne balancer la moindre expression. Mes yeux me trahissent cependant et un éclair brulant se propulse vers lui. A t'il peur que je m'attaque à la jeune femme ? Je ne suis tout de même pas un tel psychopathe. Les rumeurs vont loin, très loin.
Mes yeux lilas se plantent à nouveau dans ceux de la lady, se voulant plus tendre. Espérant de tout cœur qu’elle accepte que je sois son guide afin que je puisse la connaitre, la découvrir. J'admet que depuis qu'elle m'a confirmé qu'elle va rencontrer mon frère, un instinct primitif de concurrence est nait en moi. Je ne laisse jamais rien passé et si je puis un seul instant agacer mon aîné, je le ferais.



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Un petit rire s'échappa de ses lèvres ourlées alors qu'il dénigrait Port-Réal, exactement comme Margaery l'avait pensé sans oser le formuler. Elle rosit joliment, comme prise en faute de ne pas avoir été d'accord avec le beau seigneur. Mais elle ne se débarrassait pas de son magnifique sourire. Les secondes se découlaient et le cerveau de la jeune rose tournait à plein régime, plaçant des pièces de Cyvosse, évaluant les coups et ayant toujours une solution de secours. C'était un jeu qu'elle avait dut apprendre à maitriser par bien des façons. Si tous le voyait comme l'offre des combats, elle l'imaginait d'une toute autre façon. Aujourd'hui, elle visait le dragon.

Vous lisez en moi mon prince. Venant de Hautjardin, je ne peux qu'aimer ma ville plus que Port Réal. Elle fait la fierté des biefois après tout.

Elle sourit de nouveau. Les femmes voyaient clairs dans son jeu. Les hommes un peu moins. Son sourire les éblouissait alors qu'il énervait toutes ses grandes dames qui n'avaient un centième de sa beauté. On disait Cersei Lannister plus belle femme de Westeros. Mais c'était avant qu'une beauté à la chevelure de soie ne voit le jour dans le Bief. La lionne se serait trop vite prise dans les épines de la rose, tirant pour se dépêtrer de ce filet que formaient les armes des fleurs.

Margaery regardait le prince, heureuse de la lueur qu'elle voyait s'allumer dans son regard. Elle avait su toucher juste et ne pouvait que s'en féliciter. Il fallait flatter l'égo des hommes. Ils n'en devenaient que plus malléables. Olenna était un bon professeur et la rose une bonne élève. Ecouter les leçons ne lui avaient jamais autant servit. Les paroles des mestres étaient bien inutiles quand la reine des épines était votre grand-mère, elle et son savoir indéfinissable. Les moindres ragots étaient déjà passés entre ses mains, léchés par sa langue de vipère qui était aussi dangereuse que venimeuse.

La rose le regarda quelques secondes après sa réponse, semblant presque se perdre dans ses prunelles alors que ses longs cils venaient caresser sa joue. Son regard bleu détaillait l'améthyste qui lui fait face et elle lui accorda un sourire à la douceur sans nom sans se soucier le moins du monde des réactions de son garde. Après tout, les subalternes ne méritaient pas le moindre de ses regards, contrairement aux grands de ce monde. Et Viserys portait le nom Targaryen, offrant toute sa puissance à ce beau visage.

Non je ne l'ai pas encore eu cet honneur. La rose prit le bras du dragon avec un sourire émerveille. Présentez les moi mon prince. Faites-moi visiter la salle du trône.

Comme une enfant qui découvre un nouveau jouet, les étoiles brillaient dans les yeux de la demoiselle. Margaery avait pourtant depuis longtemps quitté l'enfance pour se jeter dans des jeux bien plus intéressants et dangereux. L'enfance est un royaume où personne ne se meurt. Mais pour la rose, il était du plus grand des ennuis. La cour seule permet d'affronter quelques adversaires dignes de ce nom.  
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« Le chant d'une sirène. »
Margaery & Viserys




U n rire cristallin accompagne le sien. Amusé en m'apercevant qu'elle n'avait pas osé me dire la vérité de peur de me vexer. Je ne suis pas du genre à tourner autour du pot. Dénigrer Port Réal ne me choque et ne me dérange en rien. C'est une ville maudite par la puanteur disgracieuse de déjections animales. Je l'admet volontiers.

Un mot qu'elle prononce fait bondir mon cœur si douloureusement que je me mord discrètement l'intérieur de la lèvre. "Mon prince". Voilà un surnom rarement prononcé en mon nom et pourtant... Élégant, noble et fier sont des adjectifs me correspondant. Digne d'un prince. Peut être n'est ce qu'une apparence? Je refuse d'y croire! J'ai une âme royale sans aucun doute. Je ravale ma rancune pour lui sourire. Tel un enfant à qui on a parlé d'un pays enchanté, je lui répond.

    « On m'a fait part des merveilles de Hautjardin mais je n'ai jamais eu l'occasion de juger par moi même... Je serais enchanté de faire le voyage. Si vous et votre famille êtes d'accord évidement. » Dis je l'air malicieux.

Voilà une qualité pouvant être un dangereux défaut : ma curiosité. Je le suis depuis mon enfance et j'ai ainsi amassé une connaissance digne d'un ingénieur vieux de très nombreuses lunes. J'aime apprendre et découvrir. Les lieux, les objet, les traditions et avant tout, les personnages.
Éperdument ensorcelé par son sourire, mes yeux d'améthyste aussi coloré que du lilas la fixe avec douceur. Telle une caresse parfumant sa peau semblant si délicate. Seigneur. Je ne me suis jamais vu regarder une femme de cette manière. Parfois avec Rosa sans doute. Mais cette aujourd'hui, la voix ne m'importune pas et cela me déroute d'avantage.

Je lui fait donc une proposition qui, j'admets, a procuré en moi une lueur étincelante d'espoir. Elle me fixe un instant avant de l'accepter en s'emparant de mon bras. Ravie, nous traversons donc la roseraie cote à cote. Mes pas ne sont pas rapide car je veux profiter le plus longtemps possible de ce moment. Sa présence, son contact mais avant tout son parfum. A cette instant, je le sens plus que jamais caresser mes narines et s'emparer du sang bouillonnant dans mes veines. Cette femme est une véritable ensorceleuse et son poison marche sur moi, comme une friandise qu'on tendrai à un enfant aveugle.

    « Parlez moi d'avantage de vous lady. Vos passions. Vos passes temps. Avez vous souvent voyager? » Demandais je pour tenter de me focaliser sur autres choses que sur son charme.

Chose irrésistiblement impossible. Mon regard intensément admiratif l'observe souvent. La contemple.

Une fois la roserais traversé nous nous engageons dans la cour puis, par la porte arrière, entrons dans le donjon. Les couloirs clairs sont d'une propreté splendide. Nous nous trouvons d'ailleurs dans le principal. Il se reconnait par sa largeur impressionnante et nous pouvons également apercevoir, à l'autre bout du chemin, la porte de la salle du trône.
Deux gardes sont postés de part et d'autre. Chacun d'eux se courbent respectueusement en nous ouvrant les gigantesques portes finement ciselé dans du bois de valeur. Nous entrons. Tout sourire, je pose mon regard sur le fameux trône de fer, fièrement posté sur une estrade au fond de la salle aux nombreuses colonnes.

    « Nous y voila. La salle du trône. » Dis je en m'avançant sur son coté. « Et je vous présente les 19 dragons. »

Délicatement, je retire mon bras du sien pour m'avancer vers l'un des crânes. Mes doigts vont frôlés avec délicatesse l'os de la mâchoire du plus gros.

    « Voici Balerion, de loin mon préféré. Il fut d'abord monté par Aegon I et Maegor... puis enfin Viserys. On le surnommait la terreur noire. Ses ailes étaient si large que son ombre couvrait les villes qu'il survolait. Dit on qu'il était capable d'avaler un auroch entier. » Racontais je avec une voix passionnée avant de me tourner vers elle, encore une fois admiratif devant sa beauté. Je souris. « Pardonnez moi si je vous ennuie. J'aime raconter ces histoires. »




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Ce serait un honneur que de vous recevoir. Un prince est toujours le bienvenu à Hautjardin.

La jeune rose prit le bras qu’on lui tendait, suivant les pas du Targaryen. Caressée par la tendresse d’une petite brise qui empêche que la chaleur ne soit invivable, Margaery inspira calmement, maitresse de sa personne comme elle se doit de l’être. La douce demoiselle était l’image même de ce qu’apprennent les jeunes filles pour espérer toucher du doigt la gloire. Bien née, elle ne rêvait que de s’élever, portée par le nom de sa famille et par cette beauté qu’on chantait déjà à Hautjardin. Le monde devait s’incliner devant elle et fière de ses caprices toujours réalisés, Margaery ne pouvait imaginer un jour qu’elle n’y arrivera pas. Sa seule défaite a le monopole de son cœur mais si elle devait lui planter un couteau dans le dos pour servir ses plans, elle n’hésiterait pas une seule seconde. Rowen était son aimé. Et pourtant, chaque jour qui passait la séparait un peu plus de lui et de ses lèvres embrassant sa peau. La rose l’avait juré. Elle ne devait plus offrir ses charmes comme elle l’avait fait. Ne jamais se montrer entière, ne jamais ouvrir son cœur. Les morsures ennemies sont bien trop douloureuses et bien trop de gens déjà savaient. A aucun moment la douce jeune fille n’avait fait croire être un modèle de froideur et pourtant elle l’espérait toujours. Cette bonté est feinte, mensonges et masques derrière lesquels elle s’enfermait pour ne plus laisser parler ses sentiments qui alourdissaient son cœur. Rowen était sa seule faiblesse.

La peau du dragon était chaude, agréable au toucher mais son odeur ne parvenait à lutter contre celle de la rose. Viserys était beau mais ô combien dangereux. La belle savait qu’elle ne risquait pas que de perdre à ce petit jeu auquel elle s’entrainait. Si Margaery avait pour l’instant toujours été protégée des hommes et de leur force, elle ne s'était jamais frottée à un adversaire digne de ce nom. Contrairement aux aspics des sables, la biefoise ne savait se défendre seule. Le prouvait parfaitement la présence de ce colosse qui l’accompagnait partout et son parfait chevalier de frère avec lequel elle passait la plupart de son temps. Margaery était une proie merveilleusement tentatrice.

Un doux sourire hantait toujours ses lèvres alors que le Targaryen posa quelques questions sur sa vie, ses passions, ses passes temps. Le visage de la demoiselle s’illumina alors qu’elle penchait légèrement la tête sur le côté, semblant réfléchir à la question dont la réponse était pourtant claire dans son esprit. Les prunelles de la rose détaillaient le jardin qui s’évanouit derrière elle alors que s’ouvrait les portes du Donjon Rouge. Les piaillements des oiseaux disparaissèrent au moment même où elle répondit.

C’est la première fois que je quitte le Bief. Mon père m’estimait autrefois bien trop jeune pour rencontrer les beautés de ce monde. Mais je n’ai eu le temps de m’ennuyer à Hautjardin. Je dois avouer que j’apprécie particulièrement la fauconnerie et l’équitation. Je pourrais passer des heures à cheval. Mais je goûte aussi la lecture. Mon frère Willos m’a donné envie d’apprendre et je ne me satisfais jamais de ce que je trouve dans les livres.

Elle lui accorda un petit rire, se moquant d’elle-même et de son amour pour les ouvrages. Margaery ne pouvait qu’être aimée avec cette douceur feinte que tous connaissait. Sa beauté n’était pas son unique arme.

Enfin se dessina devant elle la salle du trône et Margaery essaya de ne pas se focaliser sur cet encastrement d’épées. Viserys n’avait d’yeux que pour les dépouilles des dragons et elle en fit de même, oubliant ce trône où trônera un jour l’un de ses enfants. Qu’importe qui en sera le père, son fils sera là en dieu des sept couronnes et les Tyrell brilleront au conseil. Depuis trop longtemps leur armée et leur puissance ont été oubliées. Il était temps de changer tout cela. Sortant de ses pensées de grandeurs, la jeune fille offrit un sourire émerveillé au Targaryen alors qu’il lui présentait le plus gros des dragons.

Vous ne m’ennuyez pas mon prince. Il est magnifique. J’aimerais tant revoir un jour les dragons survoler Westeros. Ils semblaient si beaux dans les illustrations. Elle s’approcha légèrement avec de baisser la tête et d’émettre un petit rire timide. Attrapant une mèche de ses cheveux, elle releva ses prunelles jusqu’à Viserys. Puis-je le toucher ?
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« Le chant d'une sirène. »
Margaery & Viserys




J e bois chacune de ses paroles, sourire aux lèvres. Elle semble donc très cultivée et sait parfaitement de quoi elle parle. Dans mon état normal, j'aurais pensé qu'une femme ne devrait pas lire autant. Ne devrait pas pratiquer l'équitation et encore moins chasser à l'aide d'un faucon. Mais à cette instant, plus j'en apprend sur elle, plus elle me surprend. Et je suis ravie d'entendre qu'elle est une telle femme.

Une fois dans la salle du trône et après lui avoir présenté quelques dragons, je la regarde tandis qu'elle me demande timidement si elle peut toucher les crânes. Je souris alors malicieusement.

    « Évidement lady. Avez vous peur qu'ils vous mordent? » Dis je l'air gentiment moqueur.

Je l'observe des lors poser ses délicats doigts sur l'os. Des frissons parcourent mon échine dorsal alors que sa peau effleure le crâne. Comme tétanisé, mes yeux de perdent dans l'admiration de cette femme éblouissante. A cet instant, j'aimerai tellement être a leur place. Même mort, ils doivent sentir avec quelle douceur elle les caresse. Une fois sortit de ma rêverie, je me racle la gorge et me retourne pour échapper à cette splendide vision.

    « On dit également que Balerion a aidé à forger le trône de fer et que, pour cela, a cracher des flammes aussi noirs qu'une nuit dépourvu de lune. Il a ainsi fait fondre l'acier de chacune des épées ennemies. » Dis je en retournant doucement au centre de la pièce, juste en bas des escaliers de l'estrade.

Mes yeux sont posés sur la sculpture. Elle n'a aucune grâce, aucune luminosité mais elle est imposante et surprenante. Elle représente puissance et force. Ce siège aurait pu être le mien. Si seulement Rhaegar n'avait pas lâchement assassinée mon père, ce dernier m'aurait proclamer héritier du trône à sa place. Tout cela me revient, à moi. Une lueur d'ombre traverse mes yeux d'améthystes à cette pensée. La haine que j'ai pour mon frère est nourrit chaque jour et je suis le seul, pour l'instant, à savoir à quel point c'est dangereux.

Enfin, radoucit, mon regard se pose sur elle. Je la vois ébahit devant le trône. Un large sourire sur ses lèvres pulpeuses. Ce dernier est communicatif car il apparaît également sur les miennes.

    « Voulez vous vous y asseoir? » Dis je malicieusement.

Elle me regarde soudainement avec ce que je crois être de la surprise. Avant même qu'elle ne refuse ou qu'elle ne prononce un mot, j'attrape sa main sans aucune réel gêne. L'air gamin, plutôt charmeur d'ailleurs. Car cette joie de vivre, cette optimiste, dégage une puissante aura tout autour de moi.

    « Venez, avec moi, vous ne craignez rien! » Dis je en commençant à monter les marches.

Je la mène donc telle une reine jusqu'à son trône. Je met mon autre main dans mon dos, noblement, en m'arrêtant sur le côté avant du trône. Je me tourne alors sans lâcher sa main et me courbe gracieusement, tel un serviteur invitant sa maitresse à s'asseoir.

    « Lady Tyrell. Voulez vous être l'espace d'un instant... Reine des septs couronne. » Dis je malicieusement amusé en accentuant mes derniers mots.

A cette instant, je n'imagine pas à quel point mes mots peuvent peser sur nos deux consciences. Je me redresse et mêle mon regard au sien.



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Musique thème

A la réponse du prince, un large sourire vient naitre sur les lèvres de la belle rose. Alors qu'elle s'approchait du dragon, elle tendit sa main devant elle, comme pour calmer un cheval sauvage. Son sourire disparu légèrement alors que contre le derme de sa peau vient se couler l'os autrefois si violent. Cet animal fut un dieu des cieux et maintenant, il n'était rien. Plus qu'un squelette géant, qui ne fera jamais peur à aucun enfant. Cette lueur enflammée qui devait rugir dans ses prunelles était aujourd'hui morte à tout jamais. Margaery ne souriait plus, perdue dans ses pensées, à s'imaginer juchée sur leur dos, aux côtés des puissants Targaryen, conquérant les 7 couronnes, faisant plier les autrefois rois pour n'en faire que de vulgaire suzerain. Lutter contre ses propres frères pour la puissance de son nom propre. Jamais la rose ne serait capable de le faire contre ses frères mais les autres ne sont que des ombres qui surgissent sur son passage armés de dagues, comme dans ce cauchemar qui ne la quittait plus quand elle n'était qu'une enfant.

Le raclement de gorge de Viserys la fit revenir sur terre et elle retrouva son doux sourire alors qu'il lui expliquait toute cette puissance envolée. Elle planta ses prunelles dans celle de son vis à vis et suivit son regard jusqu'au trône de fer. Beauté glaciale et terrible qui l'attirait pourtant comme la lueur de la flamme le ferait d'un papillon. A la seule différence que jamais Margaery ne laisserait une quelconque flamme lui bruler les ailes, bien trop prudente dans le moindre de ses gestes. La rose marchait sur des œufs en permanence mais aujourd'hui, son image était d'une douceur sans nom et malgré qu'elle soit la petite fille d'Olenna Tyrell, on ne parvenait à l'imaginer comme l'était sa grand-mère.

Les prunelles de la jeune femme s’écarquillèrent d'une surprise non feinte.  S'assoir sur le trône. Il devait se moquer d'elle, impossible qu'il lui propose cela de la sorte. Et pourtant, elle nota la petite touche de malice dans ce beau sourire. De malice et de... charme. Intérieurement, la demoiselle sourit de ce sourire de chat dont elle avait le secret. Mais sur ses traits fins ne demeurait que la surprise de la demande. La rose frissonna au contact de la peau du dragon, bizarrement chaude et le suivit sans mot dire, son souffle seul trahissant ce mélange subtil entre la peur et l'envie. Sa poitrine, caressée par l'étoffe de sa robe, se soulevait au rythme de sa respiration impatiente.

Elle regardait le trône se rapprocher d’elle, son corps se rapprocher de ce rêve qu’on lui avait appris à espérer. Elle ne lâchait pas Viserys, comme si elle avait besoin d’un soutient, comme si lui seul pouvait la protéger de la force que représentait cette montagne d’épée entrelacée.


    « Lady Tyrell. Voulez vous être l'espace d'un instant... Reine des septs couronne. »


La phrase ne put que résonner dans l'esprit de Margaery alors que le trône de fer semblait se mouvoir, se préparer pour épouser chacune de ses courbes malgré cette dureté désagréable. Reine des sept couronnes. Seul Aegon pourrait lui apporter ce titre, lui aussi convoité que la poule aux œufs d'ors. Plus encore désiré que la paix. Ce jeune homme était la clef de ce pouvoir qu'elle voulait. Dans un ultime caprice d'enfant gâté. Mais, alors qu'elle regardait le prince devant elle, Margery comprenait qu'il n'était pas le seul à pouvoir lui offrir le pouvoir, dusse-t-elle déclencher une guerre. Comme l'eut fait Lyanna.

Le rire de la rose résonna dans la salle du trône alors qu'elle mordit légèrement dans sa lèvre inférieure, baisant la tête comme une petite fille bien élevée. « Ne risquons-nous pas d’être surprit ? Si quelqu’un nous découvrir ici, encore plus si quelqu’un me voit assise sur ce trône, je doute qu’ils nous laissent partir comme si nous n’avions rien fait ? »

La question brillait dans les yeux de la rose, cachant une autre bien plus profonde. Le ferait-il, au détriment de la raison et de son roi de frère ? Elle brulait de s’assoir sur ce fer tentateur, de siéger en reine ultime, aimée du peuple, dirigeante de son roi lui-même. Olenna lui avait toujours dit. Le roi commende, ordonne. Mais le roi n’obéit qu’à la reine. Sans personne pour freiner cette démesure que la couronne  représentait. Margaery ne se targuait pas d’être la meilleure reine que les sept couronnes n’aient jamais connu. Mais elle pouvait jurer que les richesses des Tyrell seraient entière dans ce but.
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« Le chant d'une sirène. »
Margaery & Viserys




M argeary exerce une pression sur ma main qui l'accompagne. Je sens alors toute son excitation et son doute se mêler violemment dans sa poitrine. Je souris, amusé. Je vois à quel point cette femme lutte pour se montrer impassible, mais je sens aussi quelque chose en elle de mystérieux. Attisant une envie irrévocable de la découvrir.

Timidement, prête à s'assoir, elle s'immobilise en me regardant comme une enfant innocemment pure. Mordant sa lèvre inférieur en hésitant à faire une bêtise. Je ris doucement avant de lui répondre.

    « Entre nous, je pense qu'un seul de nous deux attisera les foudres du roi... Et ca ne sera certainement pas vous. » Dis je avant de me courber et d'aller poser mes lèvres sur sa main que je tiens. Après y avoir déposer un baisé, je mêle mon regard au sien. « Comme je vous l'ai dis lady, vous n'avez strictement rien à craindre avec moi. » Ajoutais je d'un air et d'une intonation assurés.

Après un instant, elle se décide et se risque à s'asseoir. A ce moment précis, tandis que je l'observe, un frisson déroutant traverse mon corps et mon esprit comme une vague déferlante. Jaillissant de nul part et dévastant tout sur son passage. Je la vois là, assise sur ce trône d'ordinaire si fade et sombre. Si inexpressif. Mais lorsqu'enfin elle y est installé il semble se mouvoir, s'éclairer en éblouissant mon âme. S'appropriant une splendeur étonnante. Cette femme est d'une prestance et d'une grandeur inébranlable. Je reste bouche bé face à cette image idyllique, comme absent. Plongé dans une rêverie hors du commun.

Jusque-là, Daenerys a été mon essentiel, mon unique but. J'aurai fais d'elle ma reine sans aucun doute. Cependant, la pureté de son corps et de son âme ont été maudit, salit. Je continue à l'aimer au plus profond de moi mais là. Aujourd'hui. A cette instant. Quelque chose change et s'emballe sans contrôle. Elle s'efface tandis que mon cœur se tourne et fixe cette femme face en moi, souhaitant jaillir de ma poitrine pour s'offrir à elle.

    « Margeary.... » Soufflais je après plusieurs minutes de silence. « Je... » Dis je avant d'être brutalement interrompu.

Mon regard est violement détaché de sa beauté et s'abat sur la porte de la salle du trône. Des voix retentissent dans le couloir. J'agrippe à nouveau la main de la jeune femme et lui souris malicieusement. Tel un gamin amusé, prêt à être pris la main dans le sac.

    « Venez! » Dis je en l'aidant à se relever.

D'un pas rapide, je l'entraine derrière les énormes colonnes de la salle. Juste à droite du trône de fer. Ma main libre se pose avec force sur une des pierres du mur. Une ouverture camouflé s'ouvre alors, comme par magie. Nous nous glissons à l'intérieur tandis que les grandes portes de la salle s'ouvre et que celle du passage se referme.

Tout devient alors sombre et étouffant. Il fait nuit noir, les murs son proche et froid. Le silence est perturbé par nos respirations allaitantes. Je ris doucement car, même si j'ai beaucoup d'un prince, je reste un jeune homme plein de vie adorant s'amuser et rêver d'aventure.

    « Un instant... je vais essayer de nous éclairer. » Murmurais je en lâchant doucement sa main pour la tendre derrière moi.

Par miracle, je tombe directement sur une torche et, à l'aide d'une toute petite pierre, fait bondir une étincelle qui l'enflamme. Tout sourire, mon regard se porte sur la demoiselle et mon souffle s'interromps en remarquant la très courte distance qui nous sépare l'un de l'autre. A un tel point que la chaleur de nos corps se caressent et que nos souffle s'entremêlent dans une danse effarée.

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Devant les paroles du prince, Margaery se tourna vers le trône de fer. Le dévorant des yeux, maintenant qu'il ne voyait plus son visage, elle caressa les courbes épineuses des épées, avec le regard d'un amant voyant sa maitresse nue pour la première fois. Ses prunelles bleues se perdaient dans le spectacle qui lui faisait face et elle se décida enfin. Rompant la distance entre cette machination de pouvoir et elle, la rose s'assit. La salle du trône s'étendait devant elle et déjà elle voyait mille courtisans se masser à ses pieds. Elle entendait leurs paroles, comme tout droit sorti d'un rêve. Un doux sourire vient fleurir sur les lèvres de la Tyrell alors qu'elle en oubliait même la présence de celui qui pourrait lui ouvrir ses portes vers le pouvoir qui consumait ses veines, comme une drogue qui en réclame toujours plus. Petite fille trop gâtée, Margaery ne pouvait comprendre de passer à côté de telle merveille. Le pouvoir était dangereux mais si attirant. Elle voyait déjà les roses d'or fleurir sur les colonnes alors que ce monde lui appartenait. Entre ses doigts, elle pouvait choisir, vie ou mort, amour ou haine.

Viserys la sortie de ses pensées et elle joua à la perfection, semblant pendue à ses lèvres. Beau mais si stupide. Les dragons avaient perdu de leurs puissances et l'argent du Bief saurait régler leur dette en un claquement de doigt. Pourquoi pas ? Bien des prétendantes s'attachaient à Aegon comme à un prince qui fut promit. Margaery sentait son cerveau s'activer avec une force qu'elle devait à sa grand-mère. Olenna avait magnifiquement placé ses pions dans la bonne direction.

Un petit rire s'échappa des lèvres de la rose, tintant comme des perles de cristal dans l'immensité de la salle du trône. Elle emboita le pas du prince avec un sourire et le suivit dans les dédales des secrets du Donjon rouge. Comme une jeune fille aussi frêle que délicate, elle se rapprocha un peu plus de lui. Les demoiselles bien nées avaient peur du noir. Incapable de se débrouiller seule. Si Margaery n'était pas une combattante, elle n'était pourtant plus un de ses cruches qui pensaient que les hommes seuls sauraient les sauver. De là à dire qu'elle était féministe, il y avait pourtant un monde. Les hommes étaient de parfait pion pour arriver là où vos pas ont décidés. C'était eux qui avaient le pouvoir dans la lumière. Le temps d'une reine sur le trône n'était pas prêt d'être venu. Qu'importe. La reine avait le pouvoir dans l'ombre et c'était tout ce qui comptait pour la belle.

Trop proche de lui, Margaery sent son odeur emplir les environs, leurs peaux se touchant en une danse enflammée. Croisant son regard, les pommettes de la rose se fleurir de rouge et elle baissa sagement la tête. Il était trop tôt pour céder aux envies qu'elle sentait grandir dans le cœur du prince. Jouer avec lui serait bien plus amusant et lui offrir une allégeance bien plus complète.

« Nous... nous devrions avancer n'est-ce pas ? »

Agrémentées de ce fard qui s'inscrivait sur son visage, la faisant sembler aussi douce que les pétales de son blason, les paroles de la belle faisaient taire le silence aussi facilement que si elle avait crié. Ils étaient seuls dans ce dédale mais elle n'avait pas peur. Étrangement, la présence de Viserys la rassurait. Elle se rapprocha un peu plus de lui, attrapant son bras qu'elle serra, collant son corps contre le sien. Comme une demoiselle en détresse face à un quelconque ennemi. Le bras du dragon venait fermement reposer contre sa poitrine, touchant les tissus qui gardait secret les trésors cachés aux regards étrangers.
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« Le chant d'une sirène. »
Margaery & Viserys




L e regard pétillement enflammée, je la fixe tandis que nous sommes presque collé l'un à l'autre. La chaleur de nos corps se caressent et nos souffles s'entremêlent. Je lui souris. Amusé en la voyant rougir de cette manière. Aveuglé par son charme et sa beauté. Je suis aujourd'hui comme un enfant naïf, tombant amoureux d'une inconnue. Je sais pourtant que les apparences sont trompeuses. La mienne l'a toujours été. Il faut se méfier de tout le monde, y compris de soit même.

L'envie déferlante de remettre en place cette petite mèche de cheveux qui vient gêner ma contemplation, torture mon esprit. Pourtant je me retiens, car je ne me connais que trop bien. J'aurais fait cela, puis frôler la peau de sa joue de mes doigts, sa nuque, ses lèvres. Je n'aurais pas résisté à la tentation de l'embrasser. Car voila mon véritable désir à cette instant. L'embrasser, uniquement. S'emparer de ses lèvres qui, je n'en doute pas, ont le gout des pétales d'une rose fleurie. Aussi enivrant et surprenant que son délicat parfum.
Sa voix cristalline me fait sortir de mes rêverie, je lui souris de plus belle. Je ne laisse rien paraitre lorsque mon bras se retrouve coller à son corps, contre sa poitrine. Je sens sa chaleur et ses formes généreuses. Pulpeuses. Je l'imagine alors soudainement autrement. Tout aussi resplendissante, mais nue, entièrement nue. Je me mord la langue pour me punir de voir de telle chose. Elle a raison, il faut que nous avancions si je ne veux pas dégénérer totalement.

    « Se sera plus raisonnable en effet. » Dis je gentiment avant de m'emparer de son bras et d'avancer dans le noir du petit couloir.

Ce dernier devient de plus en plus large et éclairé. Nous arrivons finalement au bout lorsque je pousse une seconde porte, nous faisant sortir dans les couloirs des appartements, derrière un vaste rideau rouge. Je vérifie qu'il n'y a personne. Ils sont fort heureusement vides, pas un chat. Je souffle alors, comme soulagé.

    « Voila notre périple terminé! J'espère ne pas vous avoir trop effrayé. » Demandais je en libérant doucement son bras pour me poster devant elle.

Je me laisse alors succombé a l'une de mes envies. Mes doigts vont délicatement repousser cette mèche de cheveux derrière son oreille. Frôlant sa peau douce. Je me ravise de faire autre chose et me contente d'ajouter.

    « Je serais malheureux de savoir que mes aventures ne vous plaise pas, et que nous ne serons pas amener a nous revoir! » Dis je d'un ton faussement inquiet, amusé.

Je sais que tout ça lui a plus. Son sourire. Son rire. Sa réaction lorsqu'elle fut assise sur le trône. Le charme qu'elle exerce sur moi et qui, je sais, est volontaire. Il ne peut en être autrement.
J'aurais adoré resté encore à ses cotés. La journée. La semaine. Mais j'avais tant de choses à régler. Surtout par ces temps.



HRP:
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Le coeur battant à tout rompre, la belle rose suit le dragon, sans le lâcher, cherchant dans les magnifiques prunelles violettes un instant de réconfort. Elle n'a pas vraiment peur, seulement une moitié d'effroi d'être surprise ici. Aucun ordre d'Olenna n'est venu l'aider à attaquer, aucune demande de quiconque. Elle a prit les devants en se comportant de la sorte avec le prince. Si ses actions marchaient, elle ne saurait que faire. Elle devait retrouver sa grand mère, se confier, lui expliquer. Ou même parler pendant des heures avec Desmera dans les immenses jardins de port Réal. L'air lui manque brusquement alors que ses joues se couvre d'un rouge qui semble plaire au Targaryen sans qu'elle ne comprenne vraiment. Entrainée à jouer de ses charmes, la belle ne sait où donner de la tête tant il semble facile à séduire. A moins que lui ne joue également, la faisant voir milles merveilles qu'il ne lui offrira jamais.

Brutalement sur ses gardes, la rose n'en montre rien. Se contentant de baisser légèrement le visage alors qu'elle sent les doigts de Viserys replacer une mèche rebelle de sa coiffure implacable voilà de ça se qui lui semble une vie. Faussement timide, Margaery relève ses prunelles qu'elle plante dans celles de son vis-à-vis, le teint rosé, le regard aussi doux que celui d'une biche. Laissant l'émail de ses dents venir légèrement caresser le pourpre de ses lèvres, la rose sourit comme une enfant à qui on viendrait de faire le plus beau des compliments.

« Jurez moi que nous nous reverrons mon prince. Je n'aurais de cesse d'attendre ce moment. Une enfant. Une enfant capricieuse qui rêvait éveillée. Si attachante et douce dans ce conte qu'elle racontait d'une plume avide de pouvoir. J'en compterais même les heures jusqu'à ce que je puisse vous revoir. Elle mordit une nouvelle fois dans sa lèvre avant de lui donner ce titre qu'elle n'avait offert à personne, priant pour qu'il y lise tout ce qu'elle voulait qu'il y voit. Mon sauveur. Vous êtes mon sauveur et je ne saurais vivre en vous sachant si loin de moi. »

Mensonges. Mais dit avec une telle voix qu'on ne pouvait qu'y croire. Le seul véritable sauveur et chevalier était son frère. Mais cela, Viserys ne le saurait jamais. Qu'il croit en ce mensonge. Margaery plaisait beaucoup dans cette fausse vérité qu'elle lui jetait comme les dernières faveurs d'une demoiselle durant un tournois. Elle lui offrait son affection et ses couleurs, comme si lui seul pouvait avoir ce pouvoir. Et dans ses derniers gestes, la rose bâillonnait les sentiments qu'elle éprouvait toujours pour Rowen. Le blond ne lui offrait rien d'autre que des larmes. Quand le pouvoir des Targaryen roulait dans les veines de Viserys avait plus de force encore que le reste du monde. Il était le Dragon. Et elle saurait lui faire comprendre.
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