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DADA \:v/
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Merci pour le pull ! T'as un MP gros !
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Je peux te proposer un lien avec Doran voire Renly !!
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L'histoire de la nouvelle filiation de Dada me plait bien mais je vais laisser mes autres collègues donner leur avis aussi
Je plussoie pour le chevalier errant également
Je plussoie pour le chevalier errant également
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Ramsay: j'ai vu Gros jay répondu!
Renly: VOoouuuiii
Alors pour Dodo, je pense que du coté de Dada-malgré sa loyauté envers les Martell- on va partir sur du negatif :B En effet, il se souvient encore du veto du Prince pour le mariage et si sur le coup il aura eu l'air de prendre cela à la rigolade avec l'insolence qui le caracterise pour ne pas trop perdre la face :v il rumine encore la colère noire que cela a provoqué chez lui . Cependant il respecte sincérement le Prince malgré sa rancune et il s'en méfie profondément (trop intelligent et trop secret à son gout :v huéhué ). Aussi, pour ce qui est de la question de la succession à Dorne, le bâtard a choisi son camps depuis longtemps et il est, depuis quelques années maintenant, les yeux et les oreilles de la princesse Arianne \:v/ et il n'hesite jamais à dénigrer publiquement son cadet Quentyn, dont il accuse le manque de charisme et de caractère héhé, quand il ne le dédaigne pas tout simplement.
Pour Renly (*rire sardonique* ) alors là je sens que ça va etre interessant bwehehe
Pour commencer il faudrait savoir s'ils se sont déjà rencontré par le passé (était-il présent au tournoi où Daemon et Loras se sont rapprochés? :v vu que ce dernier etait encore ecuyer à ce moment là ) où si on joue le clash inrp lorsque l'occasion se présentera?
Wyna: oki doki j'attends l'avis du reste du staff avant de me lancer sur la fiche alors!
Renly: VOoouuuiii
Alors pour Dodo, je pense que du coté de Dada-malgré sa loyauté envers les Martell- on va partir sur du negatif :B En effet, il se souvient encore du veto du Prince pour le mariage et si sur le coup il aura eu l'air de prendre cela à la rigolade avec l'insolence qui le caracterise pour ne pas trop perdre la face :v il rumine encore la colère noire que cela a provoqué chez lui . Cependant il respecte sincérement le Prince malgré sa rancune et il s'en méfie profondément (trop intelligent et trop secret à son gout :v huéhué ). Aussi, pour ce qui est de la question de la succession à Dorne, le bâtard a choisi son camps depuis longtemps et il est, depuis quelques années maintenant, les yeux et les oreilles de la princesse Arianne \:v/ et il n'hesite jamais à dénigrer publiquement son cadet Quentyn, dont il accuse le manque de charisme et de caractère héhé, quand il ne le dédaigne pas tout simplement.
Pour Renly (*rire sardonique* ) alors là je sens que ça va etre interessant bwehehe
Pour commencer il faudrait savoir s'ils se sont déjà rencontré par le passé (était-il présent au tournoi où Daemon et Loras se sont rapprochés? :v vu que ce dernier etait encore ecuyer à ce moment là ) où si on joue le clash inrp lorsque l'occasion se présentera?
Wyna: oki doki j'attends l'avis du reste du staff avant de me lancer sur la fiche alors!
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Double post parce que je bosse sur la fifiche :v/
200 mots minimum :Lors de la rébellion Daemon n'avait pas six ans. Il n'était qu'un gamin loin de se douter de toute la complexité politique tapie derrière la vision romantique qu'il garda des récits qu'on lui en fit alors. Lui qui ne voyait que le valeureux Robert Barathéon, si fort, si brave, formidable guerrier parti en guerre pour reprendre sa promise, dérobée par le Prince Dragon. Une histoire digne de le faire rêver et même, parfois, de le pousser à se glisser dans la peau du Grand Cerf le temps d'un jeu.
Une vision qui n'était , hélàs, guère partagée par sa Grand-mère, la lady de la Grâcedieu, à l'esprit beaucoup plus terre à terre, ou même par son entourage proche. Les Allyrion, comme nombre de dorniens, partirent en guerre le coeur lourd de l'insulte de Rhaegar, mais le sabre clair, brandit au nom de l'alliance voulue par les Martell. Même l'amertume ne pouvait décourager la cavalerie de Delonne de se plonger dans la bataille au nom de leurs Princes quitte à devoir joindre ses forces à celle du roi fou pour écraser la révolte et ainsi faire ce que Rhaegar avait été incapable d'accomplir: protéger Elia et ses enfants.
Quinze ans plus tard, la peine de cette victoire chère et humiliante à la fois le hante encore, parfois. L'armée rebelle vaincue ne le remplit d'aucune fierté. La chape du silence est depuis longtemps tombée sur cette épisode sans gloire de l'Histoire de Dorne, refoulé par la résignation et la honte. L'inconstance du Prince a failli coûter la vie aux enfants d'Elia cependant -contrairement à ce que bien des gens pourrait penser- ce n'est pas cela qui attise sa rancune, pâle mais tenace, envers cet homme qui acheva un héro et en sacrifia tant d'autres, mais bien l'incompréhension persistante de voir le sens de l'honneur, le courage, la justice écrasés par l'hypocrisie et le caprice d'un seul Prince.
200 mots minimum : Après plusieurs années passées à vendre sa lame au plus offrant, le bâtard ne se sentirait en aucune cas en position pour affirmer ou infirmer la seule existence de cette Paix. Et si elle existe bel et bien, qu'un homme ayant débuté son règne par une guerre vaine puisse s'en porter garant lui parait risible. Paix, non ce n'est pas le mot. Stabilité peut-être. Mais à quel prix. S'il ne la savoure guère, il en connait le coût.
Bien que soumis aux impulsions de son coeur, le Sand n'en demeure pas moins un homme inflexible au caractère sévère, qui sait reconnaitre la force et la valeur avant toute chose. Il ne voit ni l'un ni l'autre en Rhaegar, et se contente de contempler froidement son règne dont seule l'apparence demeure aussi lisse que son visage. Ce n'est pas cette homme qui pourra, selon lui, se dire capable de protéger le royaume, ses sujets et encore moins la Princesse Arianne, lui qui a déjà failli à son devoir envers son épouse.
Daemon se tient loin des intrigues et s'efforce d'ignorer les rumeurs qui grondent depuis la mise en déroute de la rébellion, préférant devenir l'outil plutôt que de prendre part à un jeu de dupes qu'il n'a d'ailleurs jamais compris. Seulement, il a conscience qu'il ne pourra rester neutre très longtemps. L'Histoire des Sept couronne lui a appris que la guerre n'est jamais bien loin. Le bâtard a beau être une lame docile, il n'en oublie pas ses ambitions pour autant et sait que le temps de faire un choix viendra.
Daemon Sand
"J'aime mieux, s'il le faut, succomber avec gloire,
Que d'avoir à rougir d'une indigne victoire."
Que d'avoir à rougir d'une indigne victoire."
feat. Gaspard Ulliel Prénom Nom : : Daemon Sand ⊹ Date et lieu de naissance : écrire ici ⊹ Statut de sang : Bâtard⊹ Statut social :Chevalier errant ⊹ Situation maritale : célibataire⊹ Allégeance : Tywin Lannister (officieusement loyal à la Princesse Arianne Martell ) ⊹ Particularité : Il est le fruit des amours hâtives de Ryon Allyrion et de Aurora Dayne ( de Haut Hermitage) et dont le mariage a été annulé par Delonne Allyrion quelques semaines avant sa naissance, faute de dote suffisamment attrayante. Il possède un oeuf de dragon rouge ombré de noir, gagné lors d'un prestigieux tournoi. caractère austère ⊹ secret ⊹ impulsif ⊹ indépendant ⊹ solitaire ⊹ loyal ⊹ instinctif ⊹ impitoyable ⊹ dédaigneux ⊹ franc ⊹ cynique ⊹ téméraire ⊹ audacieux ⊹ protecteur ⊹ possessif ⊹ obstiné ⊹ intègre⊹ hautain ⊹ distant ⊹ indompté ⊹ passionné ⊹ froid ⊹ pudique ⊹ résigné ⊹ fier ⊹ imprévisible |
quelles sont les répercutions de la rébellion de robert sur votre personnage ?
200 mots minimum :Lors de la rébellion Daemon n'avait pas six ans. Il n'était qu'un gamin loin de se douter de toute la complexité politique tapie derrière la vision romantique qu'il garda des récits qu'on lui en fit alors. Lui qui ne voyait que le valeureux Robert Barathéon, si fort, si brave, formidable guerrier parti en guerre pour reprendre sa promise, dérobée par le Prince Dragon. Une histoire digne de le faire rêver et même, parfois, de le pousser à se glisser dans la peau du Grand Cerf le temps d'un jeu.
Une vision qui n'était , hélàs, guère partagée par sa Grand-mère, la lady de la Grâcedieu, à l'esprit beaucoup plus terre à terre, ou même par son entourage proche. Les Allyrion, comme nombre de dorniens, partirent en guerre le coeur lourd de l'insulte de Rhaegar, mais le sabre clair, brandit au nom de l'alliance voulue par les Martell. Même l'amertume ne pouvait décourager la cavalerie de Delonne de se plonger dans la bataille au nom de leurs Princes quitte à devoir joindre ses forces à celle du roi fou pour écraser la révolte et ainsi faire ce que Rhaegar avait été incapable d'accomplir: protéger Elia et ses enfants.
Quinze ans plus tard, la peine de cette victoire chère et humiliante à la fois le hante encore, parfois. L'armée rebelle vaincue ne le remplit d'aucune fierté. La chape du silence est depuis longtemps tombée sur cette épisode sans gloire de l'Histoire de Dorne, refoulé par la résignation et la honte. L'inconstance du Prince a failli coûter la vie aux enfants d'Elia cependant -contrairement à ce que bien des gens pourrait penser- ce n'est pas cela qui attise sa rancune, pâle mais tenace, envers cet homme qui acheva un héro et en sacrifia tant d'autres, mais bien l'incompréhension persistante de voir le sens de l'honneur, le courage, la justice écrasés par l'hypocrisie et le caprice d'un seul Prince.
croyez vous en la paix du roi Rhaegar ?
200 mots minimum : Après plusieurs années passées à vendre sa lame au plus offrant, le bâtard ne se sentirait en aucune cas en position pour affirmer ou infirmer la seule existence de cette Paix. Et si elle existe bel et bien, qu'un homme ayant débuté son règne par une guerre vaine puisse s'en porter garant lui parait risible. Paix, non ce n'est pas le mot. Stabilité peut-être. Mais à quel prix. S'il ne la savoure guère, il en connait le coût.
Bien que soumis aux impulsions de son coeur, le Sand n'en demeure pas moins un homme inflexible au caractère sévère, qui sait reconnaitre la force et la valeur avant toute chose. Il ne voit ni l'un ni l'autre en Rhaegar, et se contente de contempler froidement son règne dont seule l'apparence demeure aussi lisse que son visage. Ce n'est pas cette homme qui pourra, selon lui, se dire capable de protéger le royaume, ses sujets et encore moins la Princesse Arianne, lui qui a déjà failli à son devoir envers son épouse.
Daemon se tient loin des intrigues et s'efforce d'ignorer les rumeurs qui grondent depuis la mise en déroute de la rébellion, préférant devenir l'outil plutôt que de prendre part à un jeu de dupes qu'il n'a d'ailleurs jamais compris. Seulement, il a conscience qu'il ne pourra rester neutre très longtemps. L'Histoire des Sept couronne lui a appris que la guerre n'est jamais bien loin. Le bâtard a beau être une lame docile, il n'en oublie pas ses ambitions pour autant et sait que le temps de faire un choix viendra.
Derrière l'écran
Dada ⊹ Age ⊹ je passe tous les jours ou peu s'en faut :v ⊹ J'accepte le règlement et la mise en danger de mort de mon personnage
At vero eos et accusamus et iusto odio dignissimos ducimus qui blanditiis praesentium voluptatum deleniti atque corrupti quos dolores et quas molestias excepturi sint occaecati cupiditate non provident, similique sunt in culpa qui officia deserunt mollitia animi, id est laborum et dolorum fuga. Nam libero tempore, cum soluta nobis est eligendi optio cumque nihil impedit quo minus id quod maxime placeat facere possimus, omnis voluptas assumenda est, omnis dolor repellendus. Temporibus autem quibusdam et aut officiis debitis aut rerum necessitatibus saepe eveniet ut et voluptates repudiandae sint et molestiae non recusandae. Itaque earum rerum hic tenetur a sapiente delectus, ut aut reiciendis voluptatibus maiores alias consequatur aut perferendis doloribus asperiores repellat.
© DRACARYS, avatar par zuz', icone par spacewalker
Histoire
citation cool ici
On disait que, chez eux, les Dieux revenaient à chaque mot. Et que chacun de leur mot, porté par un souffle sans joie, était un sermon déguisé, comme si les reproches obscurs dont ils accablaient les moeurs de leur patrie était le seul instinct qui anima jamais leurs traits et leurs manières. Quelle maison fut plus étrangement considérée par les dorniens si ce n'était celle de la Grâcedieu? Leurs vies rythmées par les prières, vécues presque en autarcie, le plus loin et le plus longtemps possible de la cour décadente que le protocole leur interdisait d'ignorer durant de trop longs mois et que seul le devoir les appelait à rejoindre. Au nom de la Paix. Leurs habits trop noirs qui drapaient autour de leurs corps minces l'humilité qu'ils auraient souhaité imposer à tous ces hommes et ces femmes qui s'exposaient aux regards des Sept comme des flammes brillantes, dansantes, là où eux n'étaient que cendres et immobilisme. Cette façon qu'ils avaient de se tenir toujours dans l'ombre de l'Histoire, accusant modestement les années qui passaient et qui, malgré la grandeur de leur Nom, ne semblait guère les guider vers la Gloire, dont ils se détournaient toujours. L'isolement qu'ils s'imposaient -avec soulagement, tous le sentaient bien- pour retrouver leur forteresse qui ne sentait rien d'autre que la pierre froide ainsi que leurs livres sacrés. Les hommes au sourire rare, les femmes à la vertu qui serait presque rebutante tant leur rigidité d'esprit vieillissait leur regard, voilant leurs iris de l'attente propre à celles qui ne souhaitaient rien de la vie, si ce n'était d'accomplir leur devoir du seul commandement des Dieux. Par ces quelques exemples, et par bien d'autres aspects encore, les Allyrion faisaient figure d'inadaptés et personne aujourd'hui ne parvenait plus à se souvenir d'où leur était né ce caractère distant et singulier. Étranges, fermés, inaccessibles. Ce que bien des hommes de l'autre côté de leurs frontières enviaient de liberté et de sensualité était leur honte. Leur fardeau. Dorne avait peut être décidé de tourner son dos aux Dieux, mais pas la Grâcedieu.
Et dans tout Dorne, il n'existait pas de lieu qui fût moins à même de tolérer l'existence d'un bâtard entre ses murs froids et blancs comme des os.
ب
Azur. C'était ainsi qu'elle l'appelait, qu'elle l'avait toujours appelé. Azur. De cette voix sèche et chantante tout à la fois, qui roulait les "r" comme le fleuve faisait rouler les galets sur les rives. Tout valait mieux, tout plutôt que ce prénom qu'elle ne lui avait pas choisi, tout plutôt que ce nom qu'elle lui avait arraché pour lui donner l'ombre d'un patronyme que des milliers avaient porté avant lui. Même si rien dans le comportement de Delonne ne pourrait jamais le traduire aux yeux du monde, elle aimait son petit fils -illégitime ou non- et cela, Daemon le savait bien. Religieuse à l'excès, illisible comme le livre trop vieux pour etre ouvert qu'elle était, elle gardait ses secrets à jamais enfermés. Fascinante. C'était de son sein qu'était né le caractère impitoyable et insaisissable du bâtard.
Debout devant le bureau, ce dernier tenait ses mains jointes dans son dos, présentant à sa grand mère une allure qui aurait pu interloquer par sa rigueur. Une attitude qui n'avait rien de remarquable au coeur de la Grâcedieu. Tous les enfants qui grandissaient ici étaient soumis à la même éducation rude et rigoriste, fruit de la religion et des valeurs austères qui étaient indéniablement rattachées à l'Oasis. Quelques mèches brunes tombaient sur le regard qui lui avait valu ce surnom et que la lueur des quelques candélabres qui éclairaient l'endroit envahissait de tons pervenches. Bien qu'elle se tint droite dans son fauteuil dépourvu de coussin, Delonne demeurait petite. Cela n’empêchait guère ses iris pâles d'accuser la silhouette sombre de son petit-fils d'un regard qui transpirait d'une déception glaciale. La nuit venait de tomber. Il faisait froid.
"Que croyais-tu faire?"Sa vieille main parcheminée était comme une pierre blanche perdue sur l'étendue noire de la table.
"Ce serait un bon mariage." répondit la voix du Sand avec un naturel défiant, suave. Son insolence n'avait d'égal que la sévérité de son attitude.
La figure encore marquée par la douceur de l'enfance et de la finesse qui rendrait bientôt ses traits acérés, Daemon n'offrait rien d'autre à la Lady qu'une expression solennelle. Trop, sans doute, pour être tout à fait sincère. Son calme n'avait peut-être pas l'aspect lugubre que celui qu'affichait celle qui entendait le sermonner ainsi qu'elle le faisait toujours, mais sa raideur cachait mal la blessure encore fraîche qui avait ouvert une plaie dans son immense orgueil.
Un reniflement méprisant s'échappa des lèvres minces de la vieille femme. Elle détourna le regard, préférant le poser sur le sol dallé et usé par le temps.
"Tu l'as souillée. Ce n'est pas digne de toi." Son front immense et diaphane entouré de fins cheveux noirs s'orna d'un pli soucieux. Sa voix, en revanche, était intraitable. "Tu as de la chance que le Prince ne t'ait pas puni. Il a du comprendre et voir ton petit spectacle pour ce qu'il était: une misérable farce. Demain il t'aura oublié, et elle aussi. Moi je n'oublierai pas la honte".
"Nous nous aimons " Répondit-il sobrement, son dédain faisant fi de tout ce que la vieille femme venait de dire.
Aux jardins aquatiques, ce n'etaient ni la chute de rein de Nymeria, ni la peau de perle de Tyerne qui avaient attiré son regard. Même lorsqu'il était encore enrobé des rondeurs de l'enfance, c'était le corps de la princesse qu'avaient couvé les yeux bleus du bâtard.
Aussitôt un frémissement agita les cils éparses de sa grand-mère, froissée de colère, qui se buta pourtant à garder son regard fiché sur la surface polie du bureau. Elle referma ses doigts, triturant de son pouce une bague d'argent frappé qui ornait son annulaire.
"Je n'aime pas quand tu me défies. Ton orgueil te rend idiot ;Je t'ai tout donné, tout pardonné, et toi, c'est comme ça que tu me remercie. " Ses bras s'écartèrent de ses côtes un bref instant dans un geste qui n'avait pour but que de mieux exprimer l'affliction que son visage impénétrable ne parvenait pas à dépeindre; puis elle agrippa les accoudoirs et se leva de son siège. La poussée en fit grincer le bois.
"La place était bonne à prendre. "
"Ce n'était pas à toi de la saisir."Soupira Delonne qui contournait lentement son bureau avec la grâce fragile d'un vieil oiseau.
"Je la prendrai."Assura le bâtard sans bouger d'un pouce, campant irrémédiablement sur ses positions.
Cette fois, ce fut une souffle désobligeant qui passa la barrière des lèvres minces de la Lady."Et au nom de quelle maison, de quel titre?"
"Les miens."
"Ils sont à tes frères!"S'emporta-t-elle soudain, sa colère vibrant d'une émotion étranglée qu'elle ne parvenait pas à cerner.
Si elle refusait visiblement de poser son regard sur lui, le brun ne se gênait pas pour sa part et la dévisageait de ses yeux de rapace. Il siffla, venimeux:
"Leur santé est à votre image. Ils sont tous malades. Ils mourront, comme les autres!"
La gifle vint mettre un point final à la verve du bâtard. Un long silence enveloppa l'ancienne et son descendant dont la seule réaction à cette offense fut de planter à nouveau son regard dans celui, autoritaire, éperdu de colère et de crainte de sa grand-mère. Daemon parlait peu et par sentence. Tout comme elle. Il était doté d'une franchise qui déplaisait souvent. Cependant, cela assurait quiconque s'entretenant avec lui de ne jamais voir le moindre mensonge franchir le pas de ses lèvres, tout comme il ne prononçait jamais de serment qu'il ne pensa vraiment et ne faisait jamais de promesse qu'il ne fut assuré de tenir. Avare de mots et de geste, il semblait perpétuellement s'économiser en vue d'une quelconque bataille qui surviendrait comme une tempete de sable. C'était une attitude de soldat, propre à son éducation militaire. Ce n'était pas moins l'insulte que la vérité qui suintait de ses propos qui avaient déclenché la rage de son aieule. L'ironie des Dieux avait en effet accablé les enfants légitimes de Ryon d'une humeur faiblarde et prompte à tomber malade, quand les petits ne mourraient tout simplement pas de faiblesse au bout de quelques jours. Cela ne faisait pas cinq ans que le futur Lord avait épousé la jeune Ferboys, et des quatre enfants qui étaient né de cette union qui ne contentait personne, deux seulement avaient survécu. Des poupons malingres et au teint gris. Toutes les bontés des Sept n'avaient pour réceptacle que la seule personne du Sand, dont la santé resplendissante faisait poser un regard circonspect sur ses petits frères à leur entourage. Une déception sans nom pour Delonne qui payait au prix fort cette alliance qu'elle avait favorisé au détriment d'une autre. Elle ne pouvait plus reculer. Désormais, elle était condamnée à contempler l'évolution brillante de celui que son orgueil avait frappé du sceau de la bâtardise. Celui qui aurait pu être son héritier.
"Je n'aime pas ce que tu deviens" semblait persiffler le regard glacial de la vieille dornienne. Ils étaient si proches que Daemon pouvait sentir son souffle léger et furieux sur son menton, pour mourir ensuite sur le tissus rèche, noir et rustique qui couvrait sa poitrine. Il sentait qu'elle regardait à travers lui et que son regard se posait sur la femme qui lui avait donné la vie. Sa passion, c'était de sa mère qu'il la tenait. On disait, lorsqu'on lui a arraché l'enfant, que ses hurlements ont put etre écoutés dans les montagnes pendant trois jours. Puis ce fut le silence et, disait-on, la folie. Obstinée, échappant à tout contrôle qu'il soit de loi ou de chair, et de mauvais sang. C'était ainsi que Delonne la décrivait à qui lui demandait pour mieux justifier cette décision qu'elle se butait à ne pas regretter, et voir cette fillasse tant honnie fleurir dans le regard de son petit-fils était loin de lui plaire. Et elle savait très bien qui blâmer pour cela.
La tension était retombée comme elle le faisait si souvent entre les deux dorniens, dans un silence où la défiance et la complicité s'écharpaient. Delonne observa les traits imperturbables du Sand avant de déclarer d'un ton neutre.
"Le Prince Oberyn s'interesse à toi." Elle se détourna, et s'éloigna de quelques pas dans la pièce que la décoration spartiate rendait plus grande qu'elle ne l'était en réalité. " Il t'a fait rejoindre son lit, n'est-ce pas? " Pendant que ses mains ridées trituraient son pendentif étoilé, son regard alla se perdre vers la fenêtre. Au délà de cette frontière de pierre trop mince à son goût, elle pouvait deviner dans les dunes le camps qui avait été installé plus tôt dans l'après-midi afin d'y accueillir l'escorte dont le Sand faisait partie. La vipère Rouge ne déviant jamais de sa réputation, il avait toujours mis un point d'honneur à ne jamais loger entre les murs de la Grâcedieu, par respect pour ses hôtes, pour ne pas imposer son style de vie décadrant aux bannerets de son frère.
"Ce soir encore tu seras avec lui. Tout le monde le sait!" Elle chuchotait presque. Son ton tremblait quelque peu, comme de l'horreur de n'avoir d'autre choix que de prendre conscience du fait que le Sand était tombé dans le piège des moeurs dissolus de cet homme.
"J'étais contre le fait qu'on t'envoie auprès de lui. Comment tu es devenu le complice de ce dégénéré? Vous n'avez rien en commun!"
Seul un lourd silence lui répondit, à peine troublé par quelques tourterelles qui nichaient sous les toits. Elle se tourna brusquement vers lui, considérant au prix d'un effort immense l'immoralité dont elle le savait désormais souillé.
"Tu ne réponds plus. Tu es en colère. "constata-t-elle calmement au regard brillant de fureur dont il la baptisait. La brûlure de ses yeux était d'autant plus frappante que rien ne semblait avoir mu son attitude qui demeurait telle qu'elle était depuis le début de cet étrange entretien, presque au garde à vous.
Ses mains s'étaient dénouées et tombaient désormais le long de son corps en deux poing fermés. Cela ne signifiait peut-être rien pour un œil extérieur, mais ce simple geste, dans la vie millimétrée de la maison Allyrion, était une menace qui ne passait pas inaperçue. Quels changement, en à peine deux ans. Sa colère se dissipa finalement, et son visage s'éclaira soudain tandis qu'un éclat mutin alla se lover dans l'aigue-marine de son regard et qu'un rire malicieux s'échappait de sa gorge sous le regard effaré de son aieule dont le visage blêmit plus encore qu'à l'ordinaire.
Finalement, il se contenta de lui adresser un sourire fin avant de s'incliner puis de rejoindre la porte sans lui adresser le moindre mot qui eut pu calmer ses inquiétudes.
Les mains parcheminées de Delonne se crispèrent nerveusement sur son étoile à sept branches.
"Ou vas-tu? Reviens!"
Il ne se retourna pas.
Puisqu'il ne pouvait être un Allyrion, il serait la Grâcedieu.
"That was not him laughing, Father... that was God. That was God laughing at me through that obscene giggle..."
ب
An 293 lune 4
Extrait d'une lettre de Daemon Sand
à la Princesse Arianne Martell
à la Princesse Arianne Martell
[...]Voilà près de trois lunes que je suis au service de ce Lord. Il n'a aucun honneur, et j'en ai moins encore de le servir sans scrupule. Ce matin, il nous a tous envoyés à la poursuite d'un déserteur. Nous avons chevauché dès l'aube, sabre clair à la main. Qui serai-je pour blâmer cet homme? Déserter les rangs d'un tel commandant me parait presque censé. J'ai espéré que nous serions trop lents pour le rattraper.
La matinée touchait à son terme que le fuyard était devenu notre prisonnier, et que j'enterrai un ami. Arren, un dornien lui aussi. Un bâtard, aussi. Peut-etre le connaissais-tu? Un garçon avide, et infatigable. Son cheval en revanche, était vieux et maladroit, et, cela, il l'avait oublié. Tout comme il avait oublié qu'il ne galopait plus sur la terre dure et sèche de notre patrie mais au dessus d'un amas de boue d'où les racines des arbres surgissent, découvertes par les pluies, comme autant de mains tendues prêtes à se saisir des jambes de nos montures. Son cheval est tombé et d'un coup de sabot qu'il jeta en l'air pour se relever il a donné son cavalier à l'étranger.
Mes compagnons sont des cul-terreux. La plupart ne sont même pas chevaliers, plus nombreux encore sont ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Ils sont de pauvre compagnie mais je sais qu'au fond, ils ne sont ni meilleurs ni plus mauvais que je ne le suis. Tout comme moi, ils exécutent les ordres, et s'en contentent docilement sans plus poser de question. La basse besogne est notre lot. [...]
Si ton père savait ce qu'il se dit parmi les soldats de l'orage sur son compte...Mais sans doute le sait-il déjà. Le départ de la princesse Mellario n'a fait qu'amplifier les rumeurs, leur donnant une force nouvelle. Je dois les écouter se moquer de vous ainsi qu'ils le font à longueur de journée. Mes compagnons ont pourtant cessé il y a peu, puisqu'ils ont appris à connaitre ma valeur à l'épée, ce que, hélas, je ne peux guère faire valoir auprès de nos chefs. Ils en ont pris l'habitude bien avant que je ne sois à leurs ordres, je ne prétendrai pas pouvoir mettre un terme à leur stupidité, mais je peux au moins espérer que le départ de ta mère ne t'aura pas tant blessé que je l'imagine.
Daemon Sand,
ton serviteur.
ton serviteur.
ب
Hautjardin | An 294, Lune 6, semaine 1
Le chevalier était à terre, allongé sur le dos. Brillante comme une perle, son armure scintillante était souillée des pieds jusqu'à la tête de la terre rouge de la lice dont la poussière avait même réussi à se glisser jusque sur son visage dissimulé sous son heaume. Et le sang qui coulait lentement de son aisselle était le même qui tachait la lame claire qui menaçait à présent sa gorge avec la précision d'un scalpel. Le regard qui le jaugeait avec une froide condescendance était aussi bleu que le ciel au dessus d'eux. La main du bâtard ne tremblait pas. Sa respiration était profonde, soulevant régulièrement ses épaules, dernier souvenir avec l'estafilade qui creusait sa joue de l'effort jeté dans ce combat qui était déjà terminé.
Alors que les tribunes étaient saisies par la peur de voir ce fils de Dorne parachever l'oeuvre malheureuse du Prince Oberyn sur les enfants Tyrell, l'attente perdurait, suspendue au fil de la lame claire du sabre. Dans le léger brouhaha de murmures crispés et déçus des spectateurs, les deux adversaires se jaugèrent quelques instants de plus. Quelques interminables secondes toutes sacrifiées à l'imprévisible et capricieux personnage. Il était déjà mercenaire. Son épée était désormais connue, et l'on n'était jamais assuré qu'il n'entra sur la lice avec quelque contrat dans sa poche. Les combats à outrance étaient, après tout, sa spécialité, à plus forte raison qu'aucun réglement -sinon l'éthique de la prudence- n'interdisait leur mise en jeu. Seule la voix du vaincu demandant grâce vint finalement découper le silence lugubre qui s'était abattu sur la lice en même temps que le corps du jeune homme, et mit fint à l'insupportable attente. Une brise légère balaya le sable, comme pour emporter avec elle la tension qui s'était installée.
"Tu t'es bien battu Garlan." Lacha sobrement le Sand en relevant légèrement la pointe de son sabre, dominant de toute sa hauteur le corps allongé du fils de Mace. Le chevalier Tyrell jeta un regard inquiet vers sa blessure avant de le relever vers le Sand, une lueur interrogative et naivement amusée illuminant ses yeux noisette. Un sourire mince étira les lèvres du vainqueur.
"Ne t'inquiète pas. Je n'empoisonne pas mes lames." Cette révélation détendit les traits du jeune homme qui sourit au bâtard, soulagé. Daemon lui trouva l'air encore plus stupide.
"Tant mieux, tant mieux! Tu t'es bien battu, toi aussi. Je pense que nous..."
Alors que la main gantée du cadet de Willos se soulevait du sable, confiante, pour se saisir de celle du dornien afin de se relever et de mettre un point final à cet affrontement, un murmure horrifié et outragé fit frémir les tribunes. Daemon ne prit pas même la peine de tendre une main secourable au bieffois. Il s'avança, posant le talon de sa botte sur l'avant bras du chevalier qui gisait à terre. Du coin de son regard d'aigue-marine, un mouvement sur sa gauche lui indiqua que quelques uns des spectateurs s'étaient levés de leurs sièges, visiblement indignés par son comportement. Ne réagissant pas, il se contenta d'appuyer un peu plus du bout de sa botte sur sa prise.
"Je pourrais te battre, définitivement." susurra-t-il d'une voix basse et vibrante tout en frôlant de la pointe de son sabre la peau du poignet découvert de Garlan. Il suffirait d'une caresse de son cimeterre pour trancher les tendons. En un seul coup il pourrait arracher cette victoire que les spectateurs lui refusaient par leur silence buté et ne jamais la rendre au malheureux Tyrell. Du haut de ses dix-huit ans, le jeune chevalier était devenu particulièrement ombrageux et imprévisible, un caractère qu'il devait en partie à sa vie loin de Dorne, qui lui pesait, mais aussi à sa propre déception, lui qui avait espéré trouver la gloire plus vite que n'importe qui. Le moindre succès qu'on lui refusait excitait sa colère et voilait son bon sens, le rendant plus menaçant et belliqueux qu'il ne l'était déjà.
Il s’apprêtait à appuyer le tranchant de l'arme sur la peau fine lorsque inattendu se produisit enfin. Dans le public contrarié, il n'y avait qu'un seul applaudissement. Relevant le regard il n'eut pas à chercher longtemps pour trouver l'origine de ce son. Bien d'autres têtes s'étaient tournées vers la loge où trônait la famille à la rose d'Or, et plus particulièrement sur le plus jeune de ses fils. La bouche entrouverte et les yeux ouverts par l'étonnement, le bâtard fixa silencieusement le garçon. Il le savait être l'un des mignons de Renly Baratheon et il se souvenait de quelques bribes de paroles du Prince qui, entre deux étreintes, avait fait mention du talent de ce fichu cerf pour s'entourer. Evidemment, il avait aussi entendu les rumeurs sur le gamin. Le Chevalier des Fleurs, bien qu'il ne fut pas encore adoubé. Déglutissant, il fronça les sourcils, ne sachant pas très bien comment prendre le sourire radieux de Loras Tyrell. En tant que bâtard, il était prompt à voir l'insulte, même lorsqu'elle n'existait pas. Sa prise sur la garde de son sabre se resserra de plus belle. Pourtant il demeura figé, incapable de détacher son regard du visage du jeune garçon
Son trouble n'avait pas échappé à la foule qui frémit d'un ricanement étouffé et orgueilleux, bien que sa surprise n'égalait en rien celle qui se dépeignait sur les traits grossiers du patriarche Tyrell. Les mines jusque là fermées s'ouvrirent enfin d'un sourire qui n'avait pas pour cause la victoire à l'honneur discutable du Sand, mais bien la hâte narquoise de voir le petit prodige remettre à sa place le jeune dornien non pas par quelques applaudissements -qui furent vite imités- mais bien par la pointe de son épée. Lorsqu'enfin il se résigna à détourner les yeux, ce fut difficilement, presque à regret, et cela sembla de nouveau amplifier la joie orgueilleuse qui irradiait la foule.
Relâchant son emprise sur le bras du blessé, il trancha l'air de son arme d'un grand geste rapide et sec pour la débarrasser du sang encore frais qui en poissait la lame. Les applaudissements redoublèrent lorsque Garlan se releva enfin. Tentant une dernière fois de sauver les apparences, ce dernier esquissa un geste vers le Bâtard de la Grâcedieu comme pour le pardonner publiquement et lui rendre la gloire de ce moment, mais il ne trouva que le vide à ses côtés. La silhouette noire du dornien s'éloignait déjà de la lice et des tribunes. Le chevalier et ses manières ampoulées n'existaient plus pour lui, désormais.
Daemon se savait affligé d'un coeur qui s'amourachait facilement, sa vanité et son ambition le portant de préférence vers tous ceux qui avaient de l'éclat et du talent. Il s'en lassait, difficilement, parfois avec violence, mais il finissait toujours par se détourner ou par être détourné. Lorsque le Prince l'avait accepté dans son lit et dans son coeur, il avait cru sincèrement qu'il finirait ses jours ainsi. Etre l'amant du Prince à défaut d'être le mari d'Arianne, cela pouvait lui offrir une vie extraordinaire et l'avantage d'être aimé sincèrement ne ternissait en rien cette perspective. Au contraire. Il avait aussi pensé qu'il n'existerait pas un homme capable de faire de l'ombre à Oberyn, qui avait été tant de choses pour lui avant d'être un amant. Mais qui aurait jamais pu le convaincre qu'un tel être pouvait bel et bien exister? Plus rembruni que jamais, il quitta la lice le menton haut mais pâle, et le regard quelque peu absent.
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An 298, Lune 6
Un soleil d'or se levait à l'horizon, illuminant les paysages encore couverts des ombres bleues de la nuit d'une lumière pâle tandis que les vents marins de l'aube drapaient les hommes et les chevaux de leur souffle violent. L'Océan hurlait à leurs oreilles. Loin de s'appaiser avec le lever du jour, les vents redoublaient de violence, les forçant à plisser leurs yeux marqués par la fatigue. Ils ne pouvaient rien entendre si ce n'était la respiration des eaux tulmutueuses et le claquement dans leurs dos des lourdes capes qui couvraient leurs épaules. Sous les sabots de leurs montures, régulièrement le sol tremblait, vibrant au rythme des vagues qui allaient se jeter inlassablement sur les rochers en contrebas et dont l'écume remontait parfois jusqu'à eux pour envelopper leurs silhouettes d'une brume lumineuse et fraiche. Secouant leurs crinières et frappant le sol, les destriers piaffaient à tour de rôle comme ils avaient pris l'habitude de le faire au lever du jour. Les hommes, eux, étaient silencieux.
La patrouille longeait paisiblement la falaise. Devant eux il n'y avait rien que cette longue, interminable frontière entre la terre et la mer et, au loin, la silhouette colossale du Roc qui les attendait. Terrible. Impitoyable. Portant sa main gantée à hauteur de son visage, le Sand se mit à se frotter les joues et le front pour débarasser sa peau des embruns. Ces derniers perlaient jusqu'au bord de ses cils à la manière d'une rosée génante qui irritait le coin de son regard. Son geste était lent, engourdi par le sommeil qui lui manquait. Il grogna pourtant comme s'il venait de se réveiller de la nuit qu'il n'avait pas eue. Le cuir qui couvrait ses doigts était rugueux, il sentait le cheval, et la fumée. Cela faisait plusieurs jours pourtant maintenant qu'ils avaient quitté Kayce mais le souvenir de ce qui s'était passé cette nuit-là ne semblait pas décidé à les laisser en paix. Quant à l'amertume qui s'était depuis lovée sur la langue sèche du bâtard, elle avait moins pour origine le fait d'avoir du incendier la ferme d'un paysan surendetté que le regret de ne pas avoir eu à se servir de son sabre, ainsi qu'il l'avait imaginé en s'engageant dans les rangs des Kenning. Seul le bâtiment avait été réduit en cendres, après tout, et il n'y avait eu nul autre blessé que le seul orgueil du fautif. Le cheptel avait été confié à une autre famille, ainsi que les enfants qui serviraient désormais un vieux couple d'éleveurs de la région non loin des ruines que leur père leur avait laissé pour tout héritage. Toute une vie partie en fumée, juste sous ses yeux. Les bâtards n'ont rien à perdre,eux , s'était-il alors dit, quelque peu cynique, dans une bien maigre consolation. En ce matin d'été, il était déjà loin de cette ferme qu'il ne reverrait jamais. Le devoir l'appelait ailleurs. Encore une fois.
Ses yeux se relevèrent de l'encolure sombre de son destrier pour se poser sur l'aube qui pointait au dessus de la cime frémissante des arbres sur sa gauche. Cinq ans. Cela faisait cinq longues années qu'il n'avait pas vu le soleil se lever dans le désert, et scintiller d'un éclat brûlant sur les eaux vertes du fleuve où les barques des orphelins grinçaient et se cognaient. Parfois, cette vision lui manquait à un point tel qu'il se fixait pour seul but de trouver une rivière pour assister au crépuscule, dès lors qu'il le pouvait. Simplement, aucune rivière ne ressemblait à la Sang-vert. Trop rapide, trop vaseuse, trop sombre, trop bruyante. Et surtout, l'absence des enfants de la Rhoyne était toujours aussi remarquable que triste. Cela lui laissait sur l'estomac un étrange sentiment qui mélait la déception à la réjouissance de découvrir un paysage nouveau. Dans les pas du Prince, il avançait seul au devant d'un chemin qui avait troqué la curiosité et sensualité de la vie du Martell contre une existence plus rude, guidée par la lame de son sabre ou la pointe de sa lance, inlassablement chaperonné par la pression constante d'accomplir son devoir.
Il n'avait pas dix-sept ans lorsqu'il avait troqué le confort de Dorne contre cette existence instable. Cela serait mentir que de dire qu'il n'avait jamais douté, mais il pouvait néanmoins affirmer qu'il ne regrettait pas ce choix aujourd'hui. Il voyageait de fief en village, de tournois en lendemains incertains; il vivait libre et sans attache, c'était là l'essentiel. Cette pensée failli lui arracher un sourire amer. Combien de fois avait-il du se répéter ces quelques mots, comme une litanie pour se convaincre lui-même de ne pas rentrer fissa à Dorne, où le soleil et le luxe l'attendaient patiemment? Mais il était trop têtu, trop borné, pour faire tourner bride à sa jument, et trop fier pour retourner auprès des siens sans gloire pour l'auréoler. Pourtant, les Sept savaient que la gloire se faisait attendre...Surveiller, patrouiller, capturer, menacer. Rien de bien glorieux là dedans, peut-être, mais n'ayant pas de nom à offrir pour s'établir dans la noblesse locale il se devait d'accepter le travail qu'on lui donnait. Douloureuse barrière que celle-là, et si difficile à franchir pour l'orgueil du fils de Ryon. Lors de ses premiers pas en solitaire, l'insolence de l'enfant prodige de Dorne n'avait pas tardé à être refroidie par le mépris et -pire sans doute- l'indifférence dont on le baptisait lorsque il s'était naivement cru apte à réclamer ces mêmes privilèges qui l'avaient accompagné tout au long de ses périples avec le Prince. Il avait du renoncer aux chambres des châteaux pour celles des tavernes, troquer la compagnie de l'aristocratie contre celle de soldats qui, souvent, n'étaient même pas chevaliers! Il lui avait fallu plusieurs semaines, mais la leçon avait finalement été apprise. Sitôt qu'il eut acquis l'humilité, aussi basse la tâche avait pu être, jamais le bâtard n'avait brisé le moindre contrat.
Les mois étaient passés et par sa réputation qu'il entretenait soigneusement, usant des tournois comme d'une vitrine où exposer son habileté, la frontière entre main armée et bourreau se réduisait comme peau de chagrin, meurtrie par la volonté des hommes qui le prenait à leur service. Il n'était qu'une lame. Et la sienne trouvait trop facilement son chemin à travers la gorge des hommes pour qu'on ne fut pas tenté d'en devenir commanditaire, le temps d'un contrat. D'une grande concentration, extremment tenace et volontaire, il avait ce talent -rare, pour un homme de Dorne- de savoir se faire discret. Etant aussi plus instruit que la plupart des soldats -trop, sûrement, au goût de certains - il était plus difficile à manoeuvrer, plus rétif à se laisser influencer. Quant à sa manie de ne sembler suivre que l'or, elle exitait autant la curiosité que la méfiance de ceux qui étaient tentés de l'appeler auprès d'eux. Bâtard de naissance les entraves de la tradition qui pesaient d'ordinaire sur la morale ou sur l'ambition des chevaliers lui étaient inconnues et donnaient à sa férocité un éclat pour le moins dangereux. Malgré cela, il était efficace au combat, et nombres s'étaient déjà plu à l'employer à des fins personnelles et rarement dignes de leur rang. Le plaisir, néanmoins, était rare, dans ses bassesses qu'il se devait d'exécuter froidement pour ne pas devenir comme ces hommes qu'il avait si souvent croisés et qui avaient au fond de leur regard la même folie qui animait les pupilles noires des chiens de meute. Son temps viendrait.
L'aurore enflammait le cramoisi de l'uniforme du chevalier qui chevauchait devant lui, attrapant son regard l'espace d'un instant, avant que ce dernier ne revint finalement à la route qu'il leur restait à parcourir. L'odeur désormais connue des feuilles mortes humides de pluie les entourait. Elle lui avait fait oublié la senteur des orangers en fleur de Lancehélion mais, parfois, dans son sommeil il retrouvait le parfum âcre et chaud du désert qui, à son réveil, s'évanouissait aussitôt. La richesse de l'Ouest était si étrange, si particulière. Les trésors de Dorne étaient d'eau, de chair, c'était la vie qui y fleurissait continuellement même au coeur de l'Hiver. Ici, tout n'était que métal et soieries et pièces d'argent. Même les yeux des nobles semblaient taillés dans de la pierre, et aucun regard n'était plus dangereux que les émeraudes qui perçaient les visages des seigneurs de ces lieux. Loin au dessous-d'eux, les vagues léchaient le sable qui, par endroit, lui parût scintiller comme de l'or.
"C'vrai ce qu'on raconte?"
Le bâtard cligna des yeux, tout en se tournant vers celui qu'il n'avait pas vu remonter jusqu'à lui. L'étonnement d'être ainsi abordé transparaissait de ses traits jusque là impassibles. Son étonnement, ainsi que sa contrariété, qui avait jeté un voile sombre sur son visage. Daemon avait le goût de la solitude et il n'échangeait guère plus que nécessaire avec les autres chevaliers à la solde des puissants Lannister. Cette route, il l'aurait bien fait seul. Le hasard, cependant, avait voulu qu'un renfort de soldats au lion ait prété main forte aux Kenning en même temps que lui et -ses services étant désormais appelés au Roc- le brun s'était donc vu contraint de partager la route avec ces hommes. Les forces armées de l'Ouest étaient connues pour leur force mais aussi pour leur manque de finnesse; eux qui avaient tant de facilité à se gausser des dorniens ou des bâtards n'avaient été que trop heureux de pouvoir faire les deux en même temps, au risque, souvent, de menacer la patience fragile du Sand. Comme il s'y attendait, les premières heures en leur compagnie avaient été une pénible étape à franchir mais après tout, c'était si peu de chose à supporter lorsque son esprit était déjà dévoué à la hâte de rencontrer l'un des grands Seigneurs de Westeros. Il faudrait plus que quelques brimades de soldats pour le détourner de cette chance.
Leurs montures étaient flanc contre flanc, et le soldat affichait la même mine froissée de fatigue que la sienne, à ceci près que sa figure était ceinte d'un large sourire. Son regard brillait de curiosité, contrastant avec celui, renfrogné, de son interlocuteur muré dans un silence sourd. Les sourcils du Sand s'étaient froncés alors qu'il jaugeait l'individu de ses yeux bleus et un éclat exaspéré ne tarda pas à traverser son regard et à lui faire pousser un long soupir.
" T'as demandé la main de ta princesse?"
Son audace avait quelque chose de candide. Comme si le solide gaillard avait longtemps bridé ses questions qui lui brûlaient les lèvres avant de finalement se sentir autorisé à les poser par le temps qu'ils avaient passé ensemble et qui, malgré le renfermement du bâtard, les désignait selon lui comme étant désormais compagnons. La question fit détourner les yeux au bâtard, plus par lassitude que par malaise. Sa Princesse Il n'avait pas oublié leur camaraderie, ni la façon dont il se sentait capable de voir au travers de sa carapace et s'adjugeait le droit de la remettre en question sans aucune gène mais avec un plaisir tendre et malicieux. Enfin, il hocha brièvement la tête pour toute réponse. Dans ces circomstances, son ami Uller lui manquait férocement. Au moins ce dernier avait l'art de déblatérer pendant des heures sans jamais exiger de réponse de sa part, à lui qui se contentait joyeusement de se laisser bercer par le récits des exploits nocturne du chevalier. Son mutisme habituel n'étant entrecoupé que de quelques piques cinglantes ainsi que de rares, mais pour le moins impressionnants, épisodes de colère noire lorsque l'on venait à le provoquer de trop près, Daemon était tout sauf celui vers lequel ses compagnons d'arme se tournaient lorsque l'envie de bavarder les prenait. Après cette nuit de patrouille sur la côte, le dornien n'était guère disposé à encourager l'amitié du soldat.
"J'espère que l'envie t'ai passée! Ici, ceux qui lèvent un peu trop les yeux n'font pas long feu. Un bâtard comme toi..." Se réveilla soudain celui qui chevauchait devant eux et qui se tourna sur sa selle pour leur jeter son avis à la figure, goguenard, aussitôt imité par son voisin qui confronta un instant la mine trop sérieuse et le regard sévère du dornien.
Malgré leur vulgarité et leurs langues bien pendues, Daemon sentait que les soldats qui l'entouraient étaient mus par la même curiosité à son égard, lui, l'étrange dornien qui devait bientôt servir celui qui régnait sur l'Ouest. Lui qui avait longtemps été un parfait inconnu dans cette région de Westeros était passé de l'ombre à la lumière en l'espace d'un seul tournoi où il avait si bien terrassé ses adversaires jusqu'à obtenir l'inestimable récompense qu'il se trouvait désormais à un tournant de sa carrière d'épée louée. L'austère dornien était devenu une lame prisée que l'on se plaisait à avoir auprès de soit comme gage de prestige et de fortune. Finalement, le Lion était lui aussi venu réclamer sa part.
"Imagine le demander la main de Cersei!"
"Oh je peux! J'ai déjà vu des quartiers de viande dépecées. C'tout ce que Lord Tywin aurait laissé de toi. "lui assura le drôle au visage anguleux.
"Votre prince Dornien...Il t'a vraiment rien fait?"demanda celui qui chevauchait botte à botte avec lui tout en se penchant vers lui comme pour tenter de mieux apercevoir son visage.
"Non, rien" Lacha-t-il d'une voix terne, mettant séchement un terme à la verve du jeune soldat qui paru quelque peu déçu et pataud de la réaction du Sand. Ce dernier préféra se murer dans un silence boudeur, éloignant sa monture de celle du dornien. Gamin pensa Daemon en lui jetant un regard détaché. Ormis le silence qu'il avait finalement réussi à regagner, il n'y avait désormais plus que les murmures des deux soudards qui ouvraient la route et poursuivaient entre eux leurs plaisanteries pour troubler le calme de l'aube. S'ils savaient toute l'indifférence que les charmes de la fille de Tywin pouvaient provoquer chez le Sand...De toutes les beautés que comptait le continent, c'était la gueule d'amour du chevalier des Fleurs qui avait concquis le bâtard. Tywin n'avait pas de soucis à se faire.
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Je serai toujours là pour te cramer
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Essaye un peu pour voir saleté!
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Goldfingeeeeeeer nananana naaaaa merci pour la chanson dans la tête Patapon . ça me fait bizarre de voir mon prénom en hastag en plus . Bref, cela étant, je passais juste pour donner mon avis pour la filiation et j'ai pas de soucis non plus .
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bweheeheh je savais pas que c'etait ton prenom xD !
Oki doki pour la filiation merci!
Oki doki pour la filiation merci!
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Si je suis plus écuyer à la Gracedieu, tu crois qu'on pourras toujours avoir un lien ma croquette ?
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bah evidemment :v
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