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A new flowering in winter - Ft. Loras Tyrell
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A new flowering in winter
Domaine de la Maison Orme - An 300, lune 9 - Bief
Olenna Tyrell & Loras Tyrell
Le carrosse armorié aux couleurs de la Maison Tyrell roulait à bonne allure sur le chemin de terre. Il était comme la pièce maîtresse d'un noble cortège composé d'une escorte parée du vert et or des seigneurs de la rose, mais aussi étaient visibles les tons pourpres des Redwyne. Car oui, en ce jour les bannières de la Rose d'Or et de la Vigne flottaient ensemble côte à côte.
Les années passaient pour Olenna Tyrell, et même si elle trouvait les voyages en carrosses inconfortables et de plus en plus fatigants, elle ne pouvait se résoudre à végéter à Hautjardin. Avec amertume, Olenna songea qu'elle s'était assez reposée lorsqu'elle bénéficiait de "l'hospitalité" de la Haute Tour... L'ancienne suzeraine du Bief avait toujours eu à cœur d'être active, et aujourd'hui promettait d'être un moment important. Olenna sourit en regardant le paysage bieffois défiler. En effet, même si sa vie avait été pleine de voyages et de découvertes, ses pas la ramenait toujours dans le Bief au final. Elle aimait profondément sa région et sa luxuriante, paisible beauté.
Sitôt qu'elle avait cessé d'être l'otage des Hightower, Olenna était retournée à Hautjardin pour continuer d'avancer discrètement les pions des Tyrell sur l'échiquier politique non seulement du fraîchement indépendant Royaume du Bief, mais aussi sur Westeros dans son ensemble. Mais se battre en valait-il encore la peine ? La Reine des Épines avait un nombre si conséquent de proches... Ces personnes étaient la raison pour laquelle son cœur fougueux battait encore et maintenant deux étaient morts, et deux autres disparus. Certes, il restait encore à Olenna nombre de descendants, tant chez les Tyrell que chez les Redwyne ou les Fossovoie, mais elle avait quand même eu l'impression d'être poignardée dans le cœur. Mais il n'était pas dans la nature de la Reine des Épines d'abandonner la partie...
Sur l'invitation de Lord Paxter Redwyne, son neveu, Olenna avait décidé de quitter pour quelques jours Hautjardin afin de l'accompagner à une visite de courtoisie chez la famille Orme. Une visite de courtoisie... Ce sont les termes que Paxter a employé sur son message pour justifier cette petite escapade. Après tout on était jamais trop prudent dans les mots que l'on employait dans le contexte actuel...
Willos ne s'était pas opposé à ce voyage. Le jeune seigneur de Hautjardin savait très bien que sa grand-mère n'en ferait qu'à sa tête de toute manière. Ce cher Willos... Olenna aimait tous ses petits enfants de la même manière, et elle reconnaissait en lui un gestionnaire de grand talent pour gouverner Hautjardin. Mais il avait fait ses propres choix, à la reine des épines de faire les siens désormais.
La nouvelle épouse de Willos s'était montrée un peu plus insistante sur les raisons de ce voyage, Olenna l'avait alors envoyée balader avec tout le talent dont elle était capable.
C'est accompagnée par quelques loyaux chevaliers dévoués aux Tyrell et par ses fidèles gardes du corps Dextre et Senestre qu'Olenna avait pris la route pour rejoindre Paxter et sa suite. La rencontre entre les deux cortèges s'était effectué à un croisement entre deux routes. Olenna avait chaleureusement salué son neveu avant de reprendre la route. La vieille dame avait senti un certain malaise chez son neveu d'habitude imperturbable, comme s'il ne lui avait pas tout dit... Mais elle décida d'attendre d'être arrivé à destination pour confronter Paxter.
Lord Redwyne montait à cheval et prit la tête du convoi, le carrosse d'Olenna suivait derrière. Quelques heures plus tard, les premières parcelles du domaine Orme étaient en vue.
Olenna savait la maison Orme fidèle à la cause des Tyrell, et si elle faisait le déplacement, c'est qu'elle était convaincue qu'il fallait continuer de cultiver cet attachement à la rose encore bien présent chez nombre de familles nobles du Bief.
La demeure des Orme était lovée au cœur de ce domaine prospère. L'arrivé du cortège avait été annoncée et un comité d’accueil attendait les invités dans la cour. C'est avec un soupir de soulagement qu'Olenna sentit le carrosse s'arrêter.
Un serviteur de la maison Tyrell qui était du voyage ouvrit la portière du véhicule tandis qu'un autre déposait au sol les marches en bois qui permettait de descendre. Olenna passa la tête puis le reste du corps en dehors de son moyen de locomotion. S'apprêtant à descendre les quelques marches, elle jeta d'abord un regard en direction de ses hôtes. Paxter était déjà descendu de selle et saluait les différents membres de la famille. Tout à coup, Olenna vit un visage qu'elle pourrait reconnaître entre mille.
Figée sur place, Olenna vit son petit-fils, que tous pensaient disparu et certainement mort. Pour sa part, elle n'avait jamais cessé d'être convaincue qu'il avait survécu. A cet instant elle avait l'impression que son cœur explosait, ce qu'elle avait espéré avec ardeur se réalisait. Elle fut ramenée à la réalité par le serviteur qui, voyant que sa maîtresse ne se décidait pas à descendre, proposa son aide. La reine des épines rejetta cette aide en repoussant la main du serviteur. « Bas les pattes vous ! » Puis elle descendit du carrosse et s’avança dans la cour. Marquée par les récentes épreuves et subjuguée par de fortes émotions, Olenna parut un temps beaucoup plus vieille que son âge. Mais le charme revint vite en puissance, et c'est une dame âgée majestueuse qui alla saluer les Ormes.
Puis vint le moment où la matriarche se retrouva face à son petit fils. Dans un pudique geste d'affection, sa main alla se poser sur la joue du jeune homme. « Loras. » Olenna avait prononcé ce prénom avec soulagement, elle se sentait libérée d'un poids, d'une inquiétude. Elle offrit à Loras un petit sourire, puis le regarda avec attention de haut en bas.
« Vous avez une mine affreuse. » Olenna prononça ces mots sans aucune méchanceté. Elle était juste elle-même, piquante comme à son habitude. La reine des épines se doutait que Loras avait surmonté de nombreuses épreuves pour pouvoir se tenir devant elle en ce jour. A cet instant, le visage de la matriarche était grave, sa langue toujours acérée mais ses yeux irradiaient depuis toujours d'un amour sincère pour les membres de sa famille...
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A new flowering in winter × Loras & Olenna
Peu de temps s'était écoulé depuis son arrivé chez les Orme, mais le froid avait déjà commencé à s'étendre plus loin sur le Bief. Les fleurs, comme les espoirs, tentaient de survivre, mais mourraient peu à peu. Les plus fortes, petites et discrètes, continuaient de garder la tête haute et de rendre coloré ce paysage de plus en plus terne. Les arbres perdaient leur feuillage, n'étant plus désormais que des petites griffes déchirant le ciel encore bleu. Au cœur de ce tableau nouveau, Loras se dressait fièrement, tel une rose qui s'obstinait à ne pas faner. S'il semblait si fatigué, si dépassé par tout ce que ses épaules pouvaient supporter, il se tenait toujours si droit, la tête haute, promettant sans mots qu'il n'abandonnerait pas. Vêtu de tissus plus sombres qu'à son habitude, se fondant mieux à l'hiver que les couleurs pâles et estivales, il regrettait d'avoir insisté pour ne pas choisir des habits plus chauds. Triturant les manches de sa tunique, son regard vif fixait le cortège qui s'avançait lentement vers la cour ; n'étant qu'une tache au loin dont les traits se dessinèrent peu à peu. La joie au cœur, il était si heureux que son oncle ait plié à sa demande ; celle de pouvoir voir ne serait-ce au moins que sa grand-mère. Évidemment, c'était un risque à prendre, mais qui vaudrait probablement la peine. Olenna Tyrell était certainement sa plus puissante alliée. Et puis, la demeure des Orme était un endroit sécuritaire pour eux. Ici, on appréciait les Tyrell : depuis son arrivé, il était traité à sa juste valeur, avec attention. On y était heureux qu'il soit un ami de longue date de la jeune Rosemary. Si le peuple qui vivait sur ces terres posait un regard sur lui, ce dernier n'était que bien veillant. Il n'y avait aucun doute que si sa venue avait été accueillie avec joie et intérêt, celle de la matriarche des Tyrell le serait probablement encore plus. Se tenant parmi les membres de la famille Orme ainsi que leur maisonnée, Loras salua poliment les gens des Redwyne et des Tyrell qui se trouvaient désormais parmi eux. Adressant un signe de tête plus distinct à son oncle, il ne tarda pas à diriger son attention sur sa grand-mère qui sortait du carrosse. Soudainement, il eut l'impression que la réalité lui filait entre les doigts. Un peu comme lorsqu'il avait retrouvé Rose, Owen, Ellyn ou même Daemon lorsqu'il se cachait toujours à Dorne. Il lui semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis la dernière fois qu'il avait vu sa grand-mère. Une année complète, ce n'était pas grand-chose normalement. Dans son cas, c'était énorme. Lorsque son regard attrapa la réaction de la vieille femme, sa mine se fit plus tristement attendrie. Il ne savait expliquer l'émotion qu'il ressentait, mais il arrivait à dire qu'elle n'était pas mauvaise, qu'elle était le fruit d'un nouveau souci qui quittait ses épaules. Olenna était, depuis si longtemps, son premier contact indirect avec Hautjardin. À nouveau, il se sentait désormais encore plus près de chez lui, plus près de son but, mais pourtant toujours si loin. Lorsqu'elle repoussa le serviteur, un petit rire vint démolir l'air sérieux qu'il tentait de conserver. Il lui fit chaud au cœur de constater que la vieille femme qu'il ne lâcha pas du regard ne semblait pas avoir changée. Tout lui sembla si irréel lorsque la main de sa grand-mère se posa contre sa joue. Douce comme à son habitude, la tiédeur de cette main qu'il ne connaissait que trop bien contre sa joue froide fut pour lui comme un poignard au cœur, non pas violent et destructif, mais plutôt triste et rassurant. Il n'avait jamais été très affectueux avec sa grand-mère, mais en ce moment où un mince rayon de lumière transperçait le nuage gris et lourd de son cœur, il aurait voulu la serrer contre lui, lui promettre qu'il ne partirait plus ; qu'il ne blesserait plus personne en laissant s'écouleur des lunes sans nouvelles. Il voulu lui promettre que sa sœur allait bien, qu'elle était en sécurité entre les murs du domaine Redwyne, qu'elle avait donné naissance à un beau petit garçon et qu'elle reverrait certainement bientôt ces deux âmes perdues. Or, rien de tout ça ne sortit de sa bouche entrouverte, de sa gorge nouée. Qu'il regrettait que sa petite sœur ne soit pas avec lui pour accueillir leur grand-mère, pour la regarder avec ces mêmes grands yeux pleins d'espoir, presque enfantins, qui fixaient présentement la matriarche des Tyrell. Ses lèvres se pincèrent lorsqu'il entendit le supposé reproche que lui fit Olenna. Drôlement, ce dernier lui arracha un rire furtif. Si auparavant il aurait pu être vexé, ce n'était pas le cas en ce jour heureux.Pendant un instant, ses yeux observaient longuement le sol. « Est-ce mieux ainsi ? » Demanda-t-il, relevant le regard et accrochant un sourire à son visage qui avait retrouvé sa pâleur d'antan. Retrouvant son mutisme, il observa sa grand-mère. Il fût rassuré de voir qu'elle ne semblait pas si différente qu'avant. Lui qui avait tant craint pour elle lorsqu'elle était encore prisonnière des Hightower. Il s'en voulu soudainement de ne pas avoir pu la secourir comme il l'avait fait pour Margaery. Cependant, c'était mieux ainsi : leur vie, dans les montagnes de Dorne, n'aurait pu que porter préjudice à la vieille femme. Loras s'écarta de sa grand-mère. Rapidement, il demanda à ce que tout ceux qui avaient accompagné sa grand-mère et son oncle soient dirigés au bon endroit et à ce qu'on amène les chevaux à l'écurie. Surtout, il demanda à ce que les étendards soient descendus le plus vite possible. Le fief des Orme avait beau être très pro-Tyrell et extrêmement sécuritaire pour lui, il ne jugeait pas sage de rester ainsi agglutinés dans une si petite cour. Si l'emblème des Redwyne et celui des Tyrell pouvait voyager normalement côte à côte considérant le lien de parenté de la matriarche avec la maison des Raisins, c'était une toute autre histoire lorsqu'il s'agissait d'être stationnés dans la cour d'une maison si peu importante. Le jeune homme reposa à nouveau son attention sur Olenna, un fin sourire soulevant ses lèvres. « Si vous voulez bien me suivre à l'intérieur. » Proposa-t-il doucement. Le froid de l'hiver qui s'installer ne se gênait pas pour les envelopper. Les joues rougies par ce climat auquel il devait s'habituer, Loras souhaitait regagner la chaleur réconfortante du domaine le plus vite possible. Face au froid, il n'étaitpour l'instant pas plus fort qu'une feuille de vigne, qu'un pétale de rose et ses mains qu'il tentait instinctivement de cacher dans ses manches parlaient pour lui. N'ayant pas perdu ses bonnes manières, l'adolescent proposa son bras à la vieille femme. « Nous avons du thé et des gâteaux aux épices qui nous attendent, mais le repas de l'après-midi ne tardera pas à être servit. Ce n'est pas la gastronomie d'Hautjardin, mais je dois avouer qu'ils se débrouillent plutôt bien. » Entamant le pas vers la demeure et ne tardant pas à y entrer, le terrain n'était pas très long, il resta silencieux jusqu'à ce que les portes se ferment derrière eux. La demeure des Ormes n'était pas bien extravagante, mais son style n'en restait pas moins calqué sur celui d'Hautjardin, comme un petit hommage. Loras appréciait ce petit château mignon qui lui donnait l'impression d'être chez lui tout en étant pourtant toujours trop loin. La Rose Dorée avait tant de choses à demander à sa grand-mère, tant de choses qui ne pouvaient être demandées tout de suite. Il ne voulait pas la couvrir de questions, la secouer encore plus qu'elle ne devait l'être. Il voulait savoir comment était Hautjardin, comment y étaient les gens désormais. La Staunton était-elle une menace ? Willos semblait-il éprouver des regrets ? Comment se portait sa mère ? Sa chère mère qui les croyait tout autant morts qu'Olenna avait pu le croire... S'il ne parlait pas, dans ses yeux se lisaient le questionnement et l'intérêt, ayant bien vite remplacé la joie des retrouvailles. Pourtant, le sourire sur ses lèvres ne s'effaça pas. « Comment s'est passé votre voyage ? » Enfin, «voyage», le mot était fort pour un déplacement si court, mais sa grand-mère n'était plus bien jeune. Un domestique ne tarda pas à s'approcher de la grand-mère et de son petit fils, les invitant à le suivre vers une petite pièce où ils pourraient discuter sans être dérangés. |
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