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La lutte des convictions feat Wynafryd et Edwin

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An 300, lune 9, semaine 4
La lutte des convictions


Le retour de Robb à Winterfell l'avait tout d'abord ravi, heureuse de retrouver son époux, mais Dacey vint très vite à remettre le sujet sauvageon dans leur discussion et cette fois-ci, elle expliqua réellement ce qui la poussait à agir ainsi. Son père n'était nul autre qu'un ancien chef Sauvageons. L'homme avait vécu les dernières années de sa vie sur l'île-aux-ours en qualité d'ermite, mais il n'en restait moins qu'il appartenait au peuple libre, que dans ses veines à elle, tout comme celle de Maeve et de l'enfant à naitre, il y aura du sang de ce peuple. Jamais, la jeune femme ne l'avait vu si en colère, elle eut l'impression de devenir un monstre en vue son regard. Même si cela lui fut douloureux, cela poussa surtout Dacey à agir. Depuis trop longtemps, elle restait en l'attente d'une décision de son époux, voulant lui être loyale coûte que coûte, mais rester caché à Winterfell n'arrangerait rien. Des villages sauvageons s'étaient créés et n'avaient commis aucune action contre les Nordiens, n'était-ce pas la preuve qu'une paix était possible. Elle n'en démordait pas et surtout, comme elle avait été élevée, elle était prête à tous les sacrifices si cela permettait de protéger ceux qu'elle aimait et là la seule façon de survivre étaient de devenir plus fort avec les sauvageons auprès d'eux et non contre eux. 

Il ne fallait pas oublier que Dacey était avant tout une Mormont, une femme qui avait appris de son enfance à se battre pour survivre et surtout à agir de son propre chef. Elle n'était pas l'une de ses femmes dociles, se taisant rien que pour ne pas subir les foudres de son époux. Robb, il n'y avait aucun doute qu'elle l'aimait, mais là, s'il ne pouvait pas se tenir à ses côtés, elle devrait aller du sien en espérant qu'il comprenne son action et surtout voit enfin la vérité. Les Nordiens avaient toujours combattu les sauvageons, c'était vrai, elle-même l'avait fait, mais en époque d'un grand hiver, il fallait s'entraider, surtout en vue de la force des sauvageons. Sans l'intervention du Val, Winterfell aurait été ravagée et il ne fallait pas se leurrer le peuple libre s'en sortirait beaucoup mieux en plein hiver. Oui, une autre attaque ne sonnerait que la défaite des Nordiens, mieux valait l'éviter ou lieu d'attendre une action de leur part.

Les jours qui suivirent, le couple s'évita, Dacey préparait son plan d'action, ayant envoyé une lettre à Jorelle pour lui parler de son plan, mais surtout lui demander de veiller sur Maeve si celle-ci venait à ne pas revenir et elle avait aussi écrit à Edwin, établissant un point de rendez-vous pour se rendre un village sauvageon le plus proche. Pour le Nord, la Stark essayait d'oublier sa fatigue, promettant à son enfant, les mains posées sur son ventre que tout se passerait bien. 

Finalement, le temps était venu, elle alla embrasser sa petite fille endormie et alla dans sa chambre ouvrir son armoire. Il était certains en vue de son état qu'elle ne pouvait mettre son armure, mais rien ne l'empêchait de prendre sa masse-d'arme, rien que de sentir sa pression contre sa main, lui donna l'impression de se réveiller d'un long sommeil. Enfilant une tenue chaude, mais surtout qui ne trahirait pas son statut de noblesse, elle cacha sur elle, comme à son habitude divers couteaux et finalement outre sa grosse fourrure, camoufla son visage avec une capuche. Sa servante était dans la confidence et s'inquiétait, mais elle lui était loyale et avait promis de garder son secret et de l'aider à quitter Winterfell sans être vu. Tout en avançant avec discrétion, tenant un cheval qui n'était pas le sien, elle arriva à traverser les grandes portes sans se faire remarquer, jusqu'au moment de tomber sur la route d'une personne à laquelle elle ne s'attendait pas. La suppliant du regard de ne rien dire, elle lui fit un signe de la tête pour que celle-ci s'éloigne avec elle et vînt à lui murmurer :

- Il faut que tu ne dises à personne que tu m'as vue... Je dois accomplir quelques choses que Robb ne comprend pas.

Elle faisait confiance à la Manderly, s'était une de ses plus proches amies. Elle ignorait la raison de sa présence et aurait voulu passer du temps auprès d'elle, surtout avec la perte qu'elle avait subie, mais là, c'était son devoir qui l'appelait. Lui prenant sa main, elle vint à lui sourire :

- Si tout se passe bien, je serais de retour dans quelques jours.

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La lutte des convictions

Le Nord - An 300, lune 9, semaine 4



Dacey & Edwin & Wynafryd

Voilà une dizaine de jours que Wynafryd avait quitté Blancport. Elle avait quitté La Dent d'Or en pensant se rendre dans un lieu qu'elle lui préférait de loin et pourtant, sa maison était à présent entachée de tristes souvenirs. Elle l'avait donc quitté avec un soupçon de soulagement. Elle avait surtout tout quitté avec soulagement. La perte de Willem l'avait plongé dans un drôle d'état et avait remis beaucoup de choses en question. Dans un premier temps elle avait pensé se laisser dépérir et elle ne l'avait d'ailleurs pas que pensé, son comportement était allé de paire avec son état d'esprit. Sa vie ne semblait plus avoir aucun sens, elle était persuadée d'avoir échoué, de peut-être payer une de ses actions passées aux yeux des Dieux. Que le soleil soit levait ou au contraire couché, c'était la même chose pour elle, tout était devenu sombre. Tous les bruits étaient devenus insupportables, la simple vue de la nourriture la rendait malade. Wyman n'avait pas réussi à la sortir de sa torpeur, pas plus que ses parents, sa jeune sœur ou son mari. Son pauvre mari. Il devait à présent la haïr. Elle n'avait même pas osé lui faire face. Elle lui avait promis des enfants, heureux et en bonne santé. Elle lui avait annoncé joyeusement sa naissance dans un corbeau et il s'était précipité dans le Nord après le tournoi d'Harrenhal, tout ça pour trouver une tombe minuscule. C'était de sa faute. Les mots réconfortants n'avaient pas su faire effet sur la jeune femme. Même l'existence de Rhaegal pendant plusieurs jours n'avaient su faire vibrer un intérêt chez elle. Elle avait voulu tout abandonner.

Et ce fut finalement lorsque les mots finirent d'être tendres qu'elle entendit enfin à nouveau. Il avait fallut que son grand-père débarque dans ses appartements sans attendre une quelconque autorisation et qu’il rappelle à Wynafryd qu’elle n’était pas la seule femme à avoir perdu son enfant à Westeros, lui même avait perdu son plus jeune fils quelques lunes auparavant et pourtant le monde ne s’était pas arrêtait de tourner. Aussi horrible pouvait-être l’événement, cela n’empêcherait jamais le monde de tourner et la vie de continuer alors il fallait faire avec. Il lui avait aussi rappelé à quel point elle avait argumenté avec sa jeune soeur pour la convaincre de mettre ses caprices de côté pour faire passer la sécurité de sa famille avant toute chose et en se laissant dépérir de la sorte, elle mettait en danger les accords que les Manderly avaient passé avec les Lannister. Et Wyman avait ainsi continué son discours. Si tenter de déculpabiliser Wynafryd n’avait pas fonctionné, la culpabiliser lui avait mis un coup de fouet. Evidemment le seigneur de Blancport aurait préféré que la méthode douce soit la plus efficace, mais il avait considéré le coeur lourd que sa petite-fille ne lui avait guère laissé le choix. Wynafryd ne s’était peut-être pas relevé pour les bonnes raisons, mais l’essentiel était qu’elle s’était relevé. Bien entendu son humeur était morose, ses yeux étaient creusés par la fatigue et les larmes versées. Même ses joues habituellement si rondes et roses avaient perdu de leur éclat. Même avec sa soeur les choses étaient restées compliquées. Oui, Wynafryd voulait à nouveau vivre, mais ça n’était plus la même personne. Si cela était temporaire ou définitif, seuls les Dieux pouvaient le savoir, mais peut-être n’étaient-ils même pas décidé sur l’issue qu’ils donneraient aux événements.

La jeune Manderly avait ressorti son arc dans la cour de Chateauneuf, silencieusement, accompagnée parfois de Gyles. Cette activité qu’elle avait laissé de côté depuis plusieurs années la soulageait grandement, à sa plus grande surprise. De cette façon, elle avait l’impression de pouvoir extérioriser plus de choses, là où les mots et les larmes ne suffisaient plus. Le tir l’obligeait également à se concentrer et à se vider l’esprit. Elle trouvait alors quelques moments de répit dans sa tourmente. Et c’est en reprenant l’arc de cette façon qu’il lui vint à l’idée de mettre ses compétences au service des Stark pendant quelques temps. Elle ne se sentait toujours pas prête à retourner dans l’Ouest, ces terres qui lui étaient si hostiles. Elle n’avait toujours pas le courage de regarder son mari dans les yeux et d’assumer les conséquences de ses actes. Mais elle ne pouvait plus rester sans rien faire non plus et cela n’aurait pas justifié son absence dans sa nouvelle maison. Alors elle avait décidé que c’était l’occasion parfaite pour elle d’aller prêter allégeance à Robb Stark, son nouveau suzerain depuis le décès d’Eddard, puisqu’elle n’en avait pas eu l’occasion depuis son premier départ pour l’Ouest. Puis elle comptait lui demander si lui ou Dacey avaient besoin de ses services, s’ils n’avaient pas besoin d’un quelconque émissaire le temps de quelques semaines ou lunes. On ne pourrait pas lui reprocher de servir son seigneur. Alors elle avait écrit à Leo pour le prévenir et elle lui avait promis de revenir bientôt, dès qu’elle aurait rempli sa mission.

Alors que Wynafryd commençait à distinguer au loin les premières lueurs de Winterfell, un cavalier arrivant en sens inverse attira son attention. Elle réduit l’allure et s’assura que Rhaegal n’était pas visible du premier coup d’oeil. Le dragon avait volé une bonne partie de la journée avant de décider de s’accorder une pause en s’installant dans sa cage de voyage, harnachée au deuxième cheval. Même si les rumeurs avaient été officialisées et qu’elle savait qu’elle n’était pas la seule à posséder une telle créature, elle se méfier toujours des intentions des inconnus envers son protégé. Elle ne s’était par contre pas attendu à trouver son amie Dacey sur le cheval qui arrivait dans l’autre sens. Cette découverte la laissa sans voix. La Manderly rabbati sa capuche en arrière pour que cette dernière ne gêne pas sa vision, comme si mieux voir son amie lui permettrait de mieux comprendre la scène qui se déroulait sous ses yeux. “Da-” Commença-t-elle avant de baisser la voix pour ne pas attirer l’attention. “Dacey ?” souffla-t-elle. Mais elle n’eu rien le temps d’ajouter d’autre puisque déjà l’ancienne Mormont reprenait la parole, ses propos étaient flous, elle avait quelque chose à faire, mais Robb ne devait pas être au courant, et si tout allait bien elle rentrerait dans quelques jours. Si tout allait bien ? Le regard de l’héritière du triton descendit alors sur le ventre rebondi de sa suzeraine. Ses sourcils se froncèrent. “Que veux-tu dire par là ?” Plus discrètement la jeune femme posa une main sur son propre ventre, si rebondit il y a encore quelques semaines de cela. Wynafryd fit faire demi-tour à son cheval d’un mouvement de rênes, tentant de s’interposer entre la route et Dacey. “Tu ne peux pas te mettre en danger de la sorte, ni le mettre en danger…” ajouta-t-elle avec un mouvement de tête qui désignait sa grossesse. Elle ne savait pas ce qu’il se passait à Winterfell en ce moment, mais nul doute que cela relevait de la folie.

[02]

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La lutte des convictions
“There comes a time when one must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular, but he must take it because conscience tells him it is right.”
feat. Dacey & Wynafryd
lune 9 - semaine 4 - an 300
Nord

Suite à son passage à Winterfell il avait évoqué la possibilité de paix durable avec son oncle de Sentinelle, sa réponse avait été brève et pleine d'une rage sourde contenue. Ironrath suivrait et soutiendrait son lord, mais ça ne voulait pas dire qu'ils approuvaient sa décision en un claquement de doigts, peu importe les arguments qu'il pouvait avancer. La haine entre les deux peuples étaient profondément ancrée dans leur vie, beaucoup trop pour être oubliée ou plier si facilement. C'était peut-être la première conversation où les deux hommes avaient parlé non pas d'un oncle à son neveu turbulent mais comme un conseiller avec son jeune seigneur, une qui avait duré une bonne partie de la soirée, alors que tous étaient partis se coucher, leurs points de vue s'entrechoquant sur certains points pour se rejoindre sur d'autres. Son oncle connaissait bien mieux que lui les lords du Nord, leurs habitudes et coutumes, les caractères bornés qui faisaient d'eux des dignes représentants de leur terre natale, et avait fait écho aux paroles de sa suzeraine: les convaincre serait compliqué, peut-être impossible. Mais il connaissait aussi son entêtement plus poussé encore et avait finalement accepté à demi-mots de l'aider à se préparer à cette possible réunion des seigneurs, ce qui ne l'avait pas empêché de partir en grognant ou de s'acharner encore plus sur lui lors des entraînements quotidiens. Il avait cependant bien fallu ranger ce projet dans un coin de son esprit pour se consacrer à la gestion quotidienne du domaine, puis aux préparatifs pour son départ au tournoi, et celui d'Asher pour le Val. Il y avait eu le banquet, le tournoi entaché par le procès du dornien, sa rencontre avec ce dernier, le chemin du retour et tout ce qui en découlerait. Les devoirs du lord qu'il était maintenant, la chaleur du feu et de l'alcool qui maintenait à distance le froid hivernal et les souvenirs trop pesants certains soirs, les longues nuits sans sommeil à réfléchir aux choix qu'il avait fait et aux doutes qui persistaient, une routine bien réglée pour oublier. Le choc du métal, le craquement du bois et le crissement de la neige, dans une berceuse pour endormir ce qu'il avait été.

La lettre était finalement arrivée, et un discret pincement au coin de ses lèvres fendit la torpeur de ces dernières semaines alors que son regard parcourait sans relâche le parchemin, relisant plusieurs fois pour être sûr de ce qu'il disait. Il savait où se trouvait le point de rendez-vous donné, et le jour qu'elle évoquait ne tarderait pas. Malgré tout le temps passé l'inquiétait. Le ventre de Dacey était déjà bien rebondi quand il l'avait vu la dernière fois, les lunes écoulées depuis leur rencontre n'avaient pas arrangé son état et un nouveau Stark ne tarderait pas à pointer le bout de son nez. Mais il faisait confiance à sa suzeraine et si elle avait décidé que le temps d'agir était venu il n'allait certainement pas la contrarier. Il avait préparé son départ soigneusement, vérifiant tous les détails à de nombreuses reprises pour être sûr, pour ne rien oublier. Et lorsque le moment était venu, il était prêt. Son arc et son carquois étaient fermement attachés à l'arrière de sa selle, la lame incurvée de son arakh en grande partie cachée dans le fourreau dissimulé dans un panneau de cuir, et il avait dissimulé son couteau de chasse et la dague offerte par son cousin dans les pans de tissus épais et de cuirs sombres de ses vêtements. Ils partaient pour parler de paix, mais il était plus prudent de se préparer pour un éventuel affrontement. Officiellement il serait simplement en train d'errer dans les landes enneigées - peut-être même chasser un peu, même son oncle n'était pas au courant de la raison réelle de cette petite balade, ne souhaitant pas vraiment avoir à lui expliquer qu'il agissait avec sa suzeraine dans le dos de leur suzerain. Plus tard, quand ce serait fait, quand ils sauraient s'il y avait effectivement un espoir même infime. Il avait quitté Ironrath comme il l'avait fait tant de fois par le passé, avec un dernier regard vers la forteresse, avant de éperonner sa monture et de s'enfoncer plus avant dans le Bois-aux-Loups.

Du petit promontoire légèrement à l'écart de la route, le point de rendez-vous donné, il avait une vue d'ensemble sur les landes qui entouraient Winterfell, et sur la place-forte elle-même malgré le brouillard épais qui s'étendait partout. De la fumée s'échappait de son visage couvert à chaque respiration malgré les tissus qui le couvraient, le soleil ne parvenait pas à percer le ciel gris et lourd de neige qui ne tarderait certainement pas, le vent sifflait et refroidissait un peu plus la température déjà basse, un temps typiquement nordien où il n'avait pas trop envie de traîner plus longtemps que nécessaire. Il attendit pourtant un moment, scrutant l'horizon en essayant de deviner la silhouette de celle qu'il attendait, sans résultat, avant de reprendre la route, en direction de la forteresse cette fois, pour aller à la rencontre de la brune. Ce ne fut pas une mais deux qu'il trouva à quelques lieues de Winterfell, apparemment en grande discussion. S'approchant au pas, il se mit à leur niveau, découvrant son visage aussitôt piqué par le froid. Esquissant une légère révérence de la tête, il sourit à sa suzeraine, les sourcils légèrement haussés pour souligner l'interrogation qu'il ne pouvait prononcer. Lady Dacey. Soit il avait manqué un corbeau, soit il avait mal lu le dernier, mais il ne se souvenait pas de mots précisant la présence de la seconde cavalière vers qui il se tourna. Bien qu'il ne l'ait pas vue depuis longtemps, il la reconnut à peine son regard posé sur elle et lui sourit, gardant le même ton aimable qu'il avait utilisé avec Dacey. Après tout elle faisait partie des derniers ouestriens qu'il avait vu avant de partir pour Essos. Lady Wynafryd. Un mouvement attira son attention sur le deuxième cheval de la Manderly et la lourde charge qu'il semblait porter, mais il avait plus important à l'esprit, notamment se demander si c'était le hasard ou les Dieux qui avaient menés la jeune femme en travers de leur route. Ramenant son regard sur la cadette des nordiennes, il continua comme si de rien était. C'est un plaisir de vous revoir, vous êtes encore plus jolie que dans mes souvenirs. Que me vaut le plaisir de cette charmante rencontre?
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An 300, lune 9, semaine 4
La lutte des convictions


Le combat qu'avait choisi Dacey était périlleux, une vraie lutte de convictions, mais elle était décidée à ne plus tourner le dos à son sang, elle n'était pas qu'une Nordienne, mais aussi descendante d'une famille du peuple libre. Ces derniers temps, la Stark était venu à se demander si elle avait une famille au-delà de la baie des glaces, son père avait-il eu d'autres enfants ? Cela était fort probable, mais vu le mystère qu'il avait gardé autour de sa vie, elle ne pouvait pas savoir. En tout cas, l'ourse était décidée à se battre, à obtenir la paix avec les sauvageons qui avaient traversé le grand mur et combattu contre eux l'année précédente. Déjà, un an était passé depuis la mort d'Eddard Stark, tout était passé si vite, entre remettre le Nord sur pied, accouché de sa merveilleuse petite Maeve et crée à nouveau la vie. Oui, Dacey avait été bien occupée et pourtant n'avait jamais oublié son devoir envers le peuple. Ce devoir qui la poussait à quitter Winterfell en tout discrétion, pour une mission que certains pourraient penser suicidaire. Devant rejoindre Edwin pour se rendre au village sauvageon, elle ne s'attendait pas à croiser la route de Wynafryd. Sans attendre, la suzeraine du Nord lui demanda de ne dire à personne qu'elle l'avait croisé. Lui parlant même de Robb et la rassurant sur le fait que si tout se passait bien, elle serait de retour dans quelques jours.

“Que veux-tu dire par là ? tu ne peux pas te mettre en danger de la sorte, ni le mettre en danger…”

La réaction de son amie la surprit, outre qu'elle se plaçait à travers son chemin pour l'empêcher d'avancer, elle appuya sur un sujet qui faisait mal, l'enfant, son enfant. En vue de ce qui était arrivé à la Manderly, il était normal d'envisager le pire et Dacey avait toujours cette crainte de mettre sa progéniture en danger, mais c'était aussi pour lui qu'elle agissait ainsi

- Si je ne fais rien, il sera en danger tout autant que Maeve, tout autant que le peuple du Nord. Il n'y avait aucun doute dans sa voix qui claquait. Finalement, elle se décida de tout dire à son amie, elle lui faisait confiance et espérait que contrairement à Robb, celle-ci la comprendrait. Je veux obtenir la paix avec les sauvageons. L'hiver va devenir encore plus rude et nul ne sait ce qu'il va ramener avec lui. Nous avons failli tout perdre lors de notre dernier affrontement avec le peuple libre, nous ne pouvons pas nous permettre de les garder comme ennemis, nous ne pouvons pas combattre l'hiver et les sauvageons... Je veux donner un avenir à mes enfants.

Tout en accompagnant ses derniers mots, elle posa sa main sur son ventre. Oui, Dacey voulait voir grandir ses enfants dans un monde où ils ne combattraient pas leurs propres sangs. Certes, cela, elle ne pouvait pas le dévoiler, en tout cas pour le moment. Ce fut à ce moment-là qu'elle remarqua la présence d'un cavalier qui se rapprocher et elle fut soulagée de reconnaître les traits de son ami, Edwin. Celui-ci n'avait pas attendu au point de rendez-vous et pour le coup, il avait bien fait. Répondant à sa salutation, elle revint très vite à reporter son regard vers son amie, tout était entre ses mains à présent. Dacey avait besoin qu'elle garde le silence sur son projet une fois qu'elle sera à Winterfell.

Lady Wynafryd. C'est un plaisir de vous revoir, vous êtes encore plus jolie que dans mes souvenirs. Que me vaut le plaisir de cette charmante rencontre?

Sur ses paroles, Dacey leva ses yeux au ciel et ne put s'empêcher de penser qu'Edwin avait surement dû trop voyager pour venir à parler ainsi à une Nordienne. Lançant un regard vers Winterfell, elle annonça :

- Nous n'avons pas le temps pour ses jolies paroles, si Robb remarque mon absence, il va envoyer des hommes à ma recherche. On doit s'éloigner au plus vite de Winterfell.

Ils devaient véritablement partir au plus vite et s'était à cause de cette crainte que Dacey ne remarqua même pas la présence d'une cage derrière le deuxième cheval de Wynafryd. Approcha sa monture près de son amie, elle amplifia son regard dans le sien.

- Wyna, j'aimerais que tu comprennes que je n'agis pas sur un coup de tête. Cela fait des mois que je songe à cette paix et j'aurais voulu attendre de mettre au monde mon enfant, mais si je n'agis pas maintenant, je ne sais pas si j'aurai de nouveau l'opportunité de le faire... Que choisis-tu, une potentielle paix ou le risque de voir encore le sang des Nordiens coulés ?


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La lutte des convictions

Le Nord - An 300, lune 9, semaine 4



Dacey & Edwin & Wynafryd

Wynafryd n’avait aucune idée de ce qu’il se tramait en cet instant mais une chose était certaine, elle avait un mauvais pressentiment. Elle avait prévenu de son amie de son arrivée à Winterfell mais cette dernière ne l’avait pas informé de ses plans ou alors le corbeau s’était perdu en chemin. Elle regardait Dacey, les sourcils froncés, tentant de comprendre ce qu’il pouvait bien lui passer par la tête pour vouloir quitter sa maison, à ce stade avancé de la grossesse en laissant complètement son mari dans l’ignorance. Elle s’était avancée sur la route, comme si son cheval seul pouvait empêcher l’ancienne Mormont de progresser. Elle savait bien que la jeune femme devait être au moins aussi têtue qu’elle, elle se doutait que si son avis était déjà fait sur la chose, elle ne pourrait guère faire grand-chose pour l’en empêcher, mais elle voulait savoir dans quoi elle s’embarquer, elle ne pouvait tout simplement pas ignorer la situation. Puis Dacey pris enfin la parole. Sa voix était ferme et assurée. Comme Wynafryd s’en était doutée, son amie, malgré l’aspect insensé de la chose, semblait être décidée. Elle lui expliqua qu’elle agissait justement pour la sécurité de son futur enfant, et également pour celle de celui déjà né plus tôt dans l’année. Et puis elle évoqua le peuple libre et Wynafryd entrouvrit la bouche. Elle n’était pas sûre de savoir où son amie voulait en venir. En tout cas les pressentiments qu’elle avait tiraient toutes ses sonnettes d’alarme. Non, c’était insensé.

La Manderly écouta sa suzeraine sans broncher, sans la couper, mais sa mâchoire  s’était décrochée sous la surprise, elle en était restée bouche-bée. Toute une série d’arguments lui venaient à l’esprit pour démontrer à quelle point cette idée était dangereuse, utopique, mal venue, mais il lui fallut quelques minutes pour remettre un peu d’ordre dans son esprit. Elle savait que la Stark n’était pas folle, cela ne servait à rien de lui poser cette question. Elle ne doutait pas une seule seconde non plus que l’ourse aimait sincèrement ses enfants et ne les mettraient pas en danger inutilement. Et pourtant. Elle n’arrivait pas à faire sens de son choix pour autant. Il lui manquait peut-être et même sûrement d’autres éléments… Mais, non, elle ne comprenait pas. « Les sauvageons Dacey ? La paix ? » Peut-être que d’énoncer les choses à voix haute l’aiderait, mais elle n’en était pas certaine, loin de là. Elle se passa une main dans les cheveux pour dégager une mèche brune qui s’était rabattue sur son visage. La mort de Wendel était encore trop fraiche dans sa mémoire. C’était parce qu’il était mort qu’elle avait entrepris ce voyage pour être proche de sa famille, faire le deuil avec eux. Et c’était peut-être ce voyage, sur surmenage qui avait coûté la vie à Willem. Le mestre de Blancport avait bien tenté de la déculpabiliser en lui disant que cela n’avait rien à voir et que ces morts subites arrivaient malheureusement à un certain nombre de nourrisson. Mais ses paroles de Lannister n’avaient aucun effet sur elle. « Sait-tu seulement s’ils la veulent la paix eux ? » Elle savait bien que comme pour chaque peuple, on ne pouvait tirer des conclusions uniques mais elle avait entendu tellement d’histoires sur leur indépendance, leurs esprits féroces et farouches, à ne vouloir plier le genou pour personne… « Et comment pouvons-nous savoir qu’ils sont dignes de confiance ? »

Mais Dacey n’eut pas l’occasion de lui répondre puisque son attention fut captée par un voyageur qui arrivait derrière Wynafryd. Cette dernière d’ailleurs ne remarqua sa présence que lorsqu’il se mit à parler. Elle ne reconnut pas sa voix immédiatement, mais son visage, bien qu’aillant gagné du vécu, elle le reconnu dès que ses yeux se posèrent dessus. Bien que la surprise dominait dans sa réaction, une pointe d’enthousiasme pouvait être distinguée. « Edwin Forestier ?! En chair et en os ? » Voilà des années qu’elle ne l’avait pas vu. Elle n’aurait d’ailleurs jamais passé le revoir un jour à Westeros si son grand-père ne l’avait pas informé de son retour quelques semaines auparavant. Elle avait pensé que l’exotisme de ses voyages le maintiendrait loin des Sept Couronnes pour toujours. La mort de ses proches en avait décidé autrement pour lui. La surprise était telle, qu’elle ne releva même pas le compliment qu’il s’était permis de lui adresser. D’un côté Wynafryd était rassurée que Dacey ne se lance pas dans ce projet seule, mais elle n’était pas heureuse de voir qu’il n’avait pas tenté de l’arrêter malgré sa grossesse. Elle n’eut guère le temps de lui faire savoir le fond de sa pensée où de lui expliquer sa présence à Winterfell puisque déjà Dacey reprenait. Elle voulait avancer, ne pas perdre son occasion. Comme Wynafryd s’en était douté, son amie lui confirma qu’elle n’agissait pas sur un coup de tête et que sa décision avait été mûrement réfléchie. Non, elle ne parviendrait pas à la faire changer d’avis maintenant. Alors deux choix s’offraient à elle, elle pouvait soit continuer sa route vers Winterfell pour donner l’alerte à Robb, mais elle perdrait certainement l’amitié qu’elle avait avec la jeune femme, le couple de cette dernière en pâtirait également. Ou elle pouvait l’accompagner et la protéger du mieux qu’elle pouvait. Dacey, cette jeune femme qu’elle avait tant admiré durant sa jeunesse, son modèle de courage, de force et de diplomatie. S’il lui arrivait quoi que ce soit elle ne le supporterait pas, elle ne pouvait plus perdre qui que ce soit. Mais elle ne pouvait pas lui tourner le dos de la sorte. Elle se tourna alors vers son deuxième cheval et la boîte qu’elle soutenait. Et si elle avait trouvé Rhaegal pour ça ? Si la créature s’était trouvée sur sa route ce jour là pour pouvoir l’aider à protéger ses proches de ce genre de menaces ? Elle releva la tête vers Edwin puis vers Dacey, l’air décidée. « La paix ou la guerre avec les sauvageons, je n’en sais rien Dacey, je suis loin d’avoir eu les mêmes longues réflexions que toi sur le sujet. Mais une chose est certaine, c’est que je ne vais pas vous laisser vadrouiller de la sorte comme si de rien était. Je viens avec vous. » Tout son corps s’était mis à vibrer d’excitation alors qu’elle prononçait ces paroles. Faisait-elle un choix sensé ou se mettait-elle en danger pour se punir de la mort de Willem, elle n’en avait aucune idée, l’avenir le lui dirait peut-être. « Quel est le plan ? » Elle avait complété son demi-tour pour mettre ses chevaux dans le même sens que celui de Dacey et regardait Edwin en attendant sa réponse.

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