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Une visite chevaleresque [Allyria - Elios]

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Si une chose n’avait jamais fait peur à Elios, c’était bien les longs trajets en solitaire. Sur la route, il parvenait toujours à trouver quelque chose pour se détendre et s’amuser. Que cela soit une jeune paysanne ou même une petite noble innocente, il savait toujours comment les séduire et passer quelques instants agréables en leur compagnie. Il faut dire que Lancéhélion n’était pas à proximité de beaucoup de choses et si d’habitude, il prenait le bateau pour s’aventurer plus loin dans les terres de Westeros, sa mission le conduisait cette fois à la frontière de Dorne, dans les Terres de l’Orage. Le Prince de Dorne lui avait confié une mission assez simple pour une fois et cela prouvait également son attachement aux familles vassales car cette fois-ci, il suffisait simplement de s’assurer du bien-être de la tante de Lord Edric Dayne. Il faut dire que Doran avait toujours été prudent concernant les unions avec des familles d’autres contrées et même si les Dondarrion avaient toujours été assez proches de Dorne, il lui fallait s’assurer que cette alliance ne cache pas d’autres pensées inavouées.

C’est donc dans cette optique tranquille que l’espion parcourut la longue distance qui séparait Lancéhélion d’Havrenoir. Lors de ses voyages précédents, il avait déjà pu apercevoir l’imposante forteresse perchée sur la falaise dont les murs étaient noirs comme le charbon. L’homme savait parfaitement comment il allait tenter son approche et comment masquer son identité auprès de ses hôtes. Ce n’était pas la première fois qu’il allait se faire passer pour un chevalier errant parcourant les routes à la recherche d’aventures et d’actions. Sous le nom de Ser Eustace du Désert brumeux, il avait déjà accompli plusieurs missions en se mettant au service de plusieurs Seigneurs dont Doran se méfiait. Il fallait maintenant espérer que Lord Béric Dondarrion soit assez disposé à laisser un chevalier errant profiter de son hospitalité. Habillé d’une armure vétuste témoignant de son prétendu niveau de vie, il parcourut le sentier menant à l’imposante forteresse. Il put voir le fleuve parcourant les terres dorniennes, sorte de frontière naturelle entre sa contrée et les Terres de l’Orage dont la végétation était bien différente.

Son cheval noir semblait assez assorti aux murs d’Havrenoir et lorsqu’il arriva à la porte principale, Elios se fit arrêter par les gardes. Souriant et détendu, ne montrant aucun signe permettant de mettre en doute ses dires, il déclina sa fausse identité.

« Bonjour. Je suis Ser Eustace du Désert brumeux. J’aimerais requérir l’hospitalité de votre Seigneur pour quelques temps avant de reprendre ma route. Je vous assure que je saurai me rentre utile. »

Les deux gardes se regardèrent et inspectèrent ensuite l’allure du chevalier errant se présentant de la sorte. Même s’il n’avait pas l’air bien méchant, il fallait se montrer prudent en ces temps de trouble. Le plus grand des deux fit le tour de la monture d’Elios, s’assurant qu’il ne cachait rien pouvant supposer qu’il n’était pas ce qu’il prétendait être. Ne voyant rien d’anormal, il interpela un autre garde qui se trouvait à l’intérieur de la forteresse.

« Va prévenir Lord Dondarrion qu’un chevalier souhaiterait bénéficier de son hospitalité pour quelques nuitées en échange de ses services. »

L’homme visé acquiesça et se dirigea vers la grande salle pour avertir son Seigneur. Le garde se retourna vers Elios et ne manqua pas de faire preuve d’une grande franchise.

« Tu n’as pas l’air bien méchant mais bon, il faut se montrer prudent par les temps qui courent. Si Lord Dondarrion ne souhaite pas t’accueillir, tu devras continuer ta route. »

« Je comprends, ne vous inquiétez pas. Il y a deux semaines, j’ai rencontré un jeune garçon d’à peine douze ans. Alors que je l’ai invité à partager mon maigre repas, ce voyou a tenté de me voler ma bourse et mon cheval. La droiture et l’honneur se perdent et cela est bien triste. »

Il n’y avait pas à dire, Elios était un homme plein de ressources et inventer une histoire permettant d’appuyer sur ce qui importe à son interlocuteur était l’un de ses talents. Il était clair que le garde avait immédiatement été choqué de l’attitude de ce garçon envers le chevalier. Il ne manqua d’ailleurs pas de lui taper sur l’épaule en guise de soutien, son visage exprimant comme une sorte de sympathie envers le manque de reconnaissance et de respect dont avait été victime le pauvre homme. En attendant la réponse tant désirée, il joua son rôle de chevalier errant à la perfection, racontant ses folles aventures au service de Lord Gargalen de Salrivage ou encore de Lord Costayne des Trois Tours dans le Bief. Il ne manqua pas d’évoquer également la beauté des femmes dorniennes et se vanta même d’avoir partagé la couche d’une magnifique blonde de la Maison Lannister. Ce genre de récit un peu graveleux avait toujours le don d’attirer la sympathie des gardes ou des paysans et une fois encore, cela marchait à la perfection. Il faut dire qu’Elios était un bon conteur et les histoires qu’il inventait semblaient si détaillées que son public pouvait presque le vivre.
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Une visite chevaleresque

   
Lune 5 An 299i

   


   
Elios & Allyria

    La vie à Havrenoir commençait à être routinière. Pourtant, Allyria aimait bien ces petites routines. Elle avait malgré tout le sentiment d’être traitée comme une princesse, ce qui la confortait dans l’idée d’aller jusqu’au bout de ce projet de mariage avec Béric Dondarrion. Au départ, ce fut assez confus pour la jeune femme qui n’était encore qu’une petite fille de onze ans. Elle était encore dans ses rêves de princes et de princesses lorsqu’elle a été emmenée depuis les Météores pour officialiser ses fiançailles avec le Seigneur de Havrenoir. Elle avait refusé catégoriquement non seulement de quitter son fief natal mais également de quitter Dorne. On avait tenté de la rassurer sur le fait que les Marches de Dornes n’étaient qu’à la frontière, comme le nom l’indique si bien. Mais elle ne voulait rien entendre, elle ne voulait pas épouser un homme quelconque, encore moins un orageois. Mais cinq années s’étaient écoulées et la voilà qui prenait goût à la vie orageoise, du moins à la vie chez son fiancé. Il lui avait offert de nombreuses choses, comme une jument à la robe noire, aussi noire que les murs des enceintes de là où elle vivait maintenant, mais il avait également engagé deux jeunes servantes, à peine plus âgées qu’Allyria, afin qu’elle ait des amies, des conseillères mais aussi des personnes pour la servir lorsqu’elle en avait besoin. Béric semblait avoir très vite compris que sa fiancée était une capricieuse et qu’elle obtenait souvent ce qu’elle voulait avec sa tendance à séduire, même innocemment. Alors il avait tenté de la devancer avant que ces choses ne deviennent ses caprices.

Ce jour de la cinquième lune de l’an 299, Allyria se promenait dans la cour du château. La température était plus douce qu’à d’autres périodes, bien que l’atmosphère soit toujours humide. Elle voulait malgré tout se promener, entourée de ses deux amies. Elles étaient amies simplement parce qu’elles passaient presque tout leur temps ensemble, mais Allyria ne se confiait que très rarement à ces jeunes filles. Elle les avait même menacées un jour de leur couper la langue si elles tentaient de révéler des secrets sur elle. Elle préfère en dire le moins possible, mais pour être sûre d’avoir leur confiance, elle leur présenta une langue de mouton, leur faisant croire qu’il s’agissait de la langue de la précédente fille qui la suivait lorsqu’elle était aux Météores. Ce fut très efficace même si elle fut elle-même dégoûtée par la langue qu’elle avait fait venir jusqu’à sa chambre. A vrai dire, elle ne se croit pas capable d’un tel geste, mais le faire croire était amusant pour elle, et rassurant surtout. Alors qu’elle se promenait, elle vit qu’il y avait un semblant d’agitation au niveau de la porte d’entrée. Elle fut partagée entre un moment d’excitation et de peur. Les choses allaient enfin être mouvementées, peut-être, mais elle n’avait pas son fiancé pour la protéger, il était partie rendre visite à un fief voisin pour parler commerce.

Allyria s’approcha alors de la porte principale, faisant mine auprès de ses suivantes d’être courageuse, en réalité, elle avait peur, peur qu’il y ait un réel danger. Mais elle devait faire ses preuves et montrer qu’elle serait digne d’être la futur Lady de Havrenoir. Les gardes se mirent à la recherche de Lord Dondarrion, mais ils ne semblaient pas avoir remarqué son absence et elle se rendait compte que certains hommes ne valaient pas d’être dans la garde du fief. Elle les interpella. « Votre Seigneur n’est pas là, il est partie pour des négociations. En son absence vous pouvez directement voir avec moi. Dites-moi donc ce qu’il se passe au dehors. Que vaut toute cette agitation ? » Le garde s’inclina devant Allyria et lui demanda de le suivre. Ce qu’elle fit. En règle générale, le garde aurait dû s’adresser au châtelain qui est en charge de Havrenoir en l’absence de Lord Béric, ou encore au Mestre, mais elle percevait l’inexpérience de ce pauvre jeune garde. C’était le genre de personne qu’elle pouvait se mettre facilement de son côté. Elle aperçut alors l’objet des troubles de la journée. Il s’agissait d’un homme qui, d’après le jeune homme, était un chevalier errant. Elle s’avança alors vers lui, assumant d’être alors considérée comme responsable des lieux en l’absence de son fiancé. « Qui êtes-vous et d’où venez-vous ? Qu’attendez-vous de notre maison ? » Elle avait entendu Béric poser ces trois questions à chaque personne arrivant sans bannière aux abords du château. L’homme sur le cheval était plutôt beau, si ça ne tenait qu’à ça, elle l’aurait laissé entrer sans poser de question. Mais elle avait appris la réalité du monde et surtout ses devoirs. Elle ne pouvait entacher l’honneur de sa famille en décidant de faire les choses à sa façon sans prendre de précautions. Mais au moment où elle venait de questionner l’homme, le châtelain arriva en courant, essoufflé à entendre sa respiration saccadée. Il semblait furieux qu’Allyria soit arrivée avant lui mais elle se contenta de lui sourire innocemment lorsqu’il arriva. Il la salua malgré tout, évitant toute querelle devant l’inconnu qui se présentait à eux. Il s’adressa alors au cavalier lui posant une nouvelle fois les trois questions. Allyria lui lança un regard presque noir cette fois-ci. Il répétait exactement ce qu’elle avait dit et mettait en doute la crédibilité de la maison. Elle préférait ne pas relever et garder son calme, il était dans son droit mais il n’avait pas fait les choses comme il se doit.  
   

   
© DRACARYS