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L'entente cordiale - Valena Allyrion & Renly Baratheon

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An 300, Lune 8, semaine 2

A Lady Valena Allyrion,



C’est avec toute ma compassion que je vous envoie ce corbeau, suite aux terribles événements qui se sont produit lors de ce tournoi à Harrenhal, qui aura eu de bien plus fâcheuses conséquences pour votre demi-frère et pour les relations entre Dorne et le Royaume du Sud que quiconque aurait pu le penser. J’ose espérer ne pas vous froisser en vous envoyer cette lettre, mais j’estimais de mon devoir de le faire, du fait des alliances commerciales régnant entre l’Orage et votre maison de La GrâceDieu.

Nous n’avons pour l’heure pas encore eu l’heureuse occasion de parlementer réellement, c’est avec votre défunt père que j’avais eu l’occasion de le faire lorsqu’alors que notre famille reprenait l’Orage, nous découvrîmes que les Allyrion faisait commerce sur les frontières avec certaines bourgades et c’est suite à ces pourparlers que j’avais décidé, au nom des Baratheon, d’entériner cette alliance commerciale avec votre famille. Je n’ai point eu l’occasion de le faire depuis lors, mais sachez que je suis désolé de la mort de votre illustre paternel, avec qui l’entente avait été fort cordiale lors de cette rencontre. Ne soyez pas surpris de recevoir un corbeau de ma part et non de celle de mon frère, Lord Stannis, pourtant suzerain de l’Orage. Lorsque la Reine Rhaenys eut décidé de lui confier la suzeraineté des Terres de l’Orage, après que j’eus mené des batailles acharnées pour leur reconquête, il a été convenu que je gérerais une bonne partie de ces terres, notamment la partie ouest  et sud de celles-ci, d’où ma proximité avec Dorne et par ce biais avec votre famille.

Je réitère par la présente toute ma compassion à l’égard des malheurs qu’a connus votre famille. Et je suis bien malheureux d’avoir appris la décision de la Reine Rhaenys de rompre tout lien commercial avec Dorne et de fermer définitivement nos frontières avec cette région de Westeros, c’est bien malheureux à un moment où l’Orage avait plus que jamais besoin de cette alliance commerciale et de cette entente pour continuer sa reconstruction, suite à la gestion malheureuse de la région par les Connington. Sachez que j’en suis profondément affecté, et que s’il était de mon seul pouvoir discrétionnaire de faire autrement, je n’écouterais point ces directives royales. Mais y contrevenir serait un crime de lèse-majesté, et je crains de ne pouvoir aller plus avant dans cette idée. Tout mon cœur pourtant est acquis à votre cause, et je comprends votre douleur dans ces moments pénibles qui ont dû suivre le tournoi d’Harrenhal. J’espère que le bâtard de la GrâceDieu s’en est au moins partiellement remis, et que sa blessure buccale a pu être soignée pour éviter la gangrène. Je vous offre toute mon amitié, à titre personnel, ne pouvant m’engager pour mon aîné. J’espère tout du moins que votre départ du tournoi s’est passé sous de meilleurs auspices…

J’attends avoir rapidement de vos nouvelles et que vous puissiez m’assurer de la sûreté de cette correspondance…



Ser Renly Baratheon, le Jeune Cerf
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An 300, Lune 8, semaine 4


A Ser Renly Baratheon,


Je dois vous avouer avoir été étonnée de découvrir votre corbeau dans ma roukerie. Étonnée et agréablement surprise. Aussi, n’ayez crainte, votre missive de me froisse aucunement, bien au contraire.
Notre dernière rencontre remonte à si loin et j’étais encore si jeune d’esprit qu’il me semble à peine me rappeler des propos tenus lors de notre discussion. Avions-nous d’ailleurs réellement discuté ? Vous vous étiez d’avantage entretenu avec mon père, tandis que je tirais un air boudeur et impertinent d’avoir été ainsi traînée hors de Dorne, à la frontière avec les Terres de l’Orage, pour négocier les termes d’un lien commercial entre nos deux maisons. Je n’ai guère dû vous laisser un souvenir mémorable !

Votre compassion et votre attention ont fait écho à la Grâcedieu et nous vous remercions, mes frères, ma mère et moi pour votre bienveillance à notre égard au regard du décès brutal de notre père. Le temps passe et n’efface pas les maux, mais vos paroles, loin de raviver le chagrin, l’apaise peut être un peu. Quant à mon aîné, il se remet lentement de sa blessure, mais la souffrance physique a été aujourd’hui remplacée par une douleur psychologique qui, je le crains, sera complexe à guérir.

Quant à nos déboires d’Harrenhal… Ils ne concernent malheureusement pas que notre famille, comme vous l’avez soulevé. Car si mon frère Daemon connait désormais l’exil et le silence éternel ayant pour cause un élan maladroit du cœur lors du tournoi et que mon cadet, Cletus, se trouve prisonnier de Port-Réal, l’impulsivité malheureuse de votre Reine a condamné le Royaume du Sud à survive à un hiver coupé de son principal partenaire commercial pour préférer reconstruire le château en ruines de Lestival me laisse profondément perplexe. Décemment, je ne parviens pas à croire que l’on décide du sort de son peuple et de ses terres, bientôt envahies par le givre et la neige, sur un simple coup de tête en pointant du doigt une insulte sanguine dont les répercussions sont disproportionnées. Je comprends votre allégeance envers Rhaenys Targaryen et ne vous demande en rien de rompre votre serment et le tiraillement que vous éprouvez me prouve votre sens de la justice et de l’honneur, deux virtus qui font bien défaut à certaines têtes couronnées.

Comment voyez-vous aujourd’hui la reconstruction de votre région ? J’imagine que les choses ne doivent pas réellement être aisées, compte tenu des batailles qui ravagèrent l’Orage jusqu’à il y a peu. Et avec le froid qui gratte à votre porte…

Néanmoins, je puis vous assurer que je ne souffrirais de rester assise les bras croisés, recluse dans la forteresse de la Grâcedieu. L’Orage a besoin de nous et nous avons besoin de l’Orage, pour des raisons diverses, certes, mais le besoin est bel et bien réel. La pérennisation d’un lien commercial est un point primordial pour nos deux maisons et je ne compte pas tirer un trait sur les derniers efforts de feu lord Ryon Allyrion et vivre comme une ermite en battant ma coulpe pour une faute que je n’ai pas commise, pénalisant de fait tout Dorne et nos partenaires. Mon futur mariage avec Nymor le Voi va dans ce sens et l’union de nos fiefs conduira à une production agricole plus importante encore. J’aurais aimé pouvoir vous y convier. Il est bien plus aisé de discuter de termes commerciaux de vive voix plutôt que par corbeaux. Malheureusement, nous savons l’un comme l’autre qu’une telle entreprise est impossible.

J’attends de pouvoir un jour vous rencontrer comme jadis mon père le faisait pour retisser définitivement les liens marchands qui nous unissent,

Valena Allyrion, Lady de la Grâcedieu




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An 300, Lune 9, début de la semaine 2


A Lady Valena Allyrion,


La surprise qui a dû être la vôtre à la découverte de mon corbeau peut se comprendre, peut-être avez-vous craint une autre mauvaise nouvelle, comme telle semble être la malédiction de votre famille ces dernières semaines. Tout du moins, si ma lettre ne vous froisse pas, c’est le principal, je ne souhaiterai point vous contrarier, votre maison et l’Orage ont réussi à conclure une alliance commerciale très intéressante allant au-delà de l’antique conflit opposant nos deux régions. N’ayez crainte jeune dame, l’air boudeur que vous arboriezne m’avait nullement choqué, je pense que moi-même aurait pu penser la même chose si j’avais été à votre place. Je ne peux que vous comprendre, et la manière dont vous en faites mention me donne plus à sourire qu’autre chose. Jamais, ô grand jamais je ne me permettrai de vous en faire le reproche, loin de là. Il est regrettable que votre candide jeunesse ait dû être remplacé par les responsabilités si lourdes qui vous incombent désormais. Nous ne devrions jamais perdre notre âme d’enfant… Pour ma part, j’ai dû la laisser derrière moi dès notre départ pour Essos, suite à la mort de mon aîné Robert au Trident… Je n’avais alors que 6 ans, vous avez ainsi eu la chance de garder la vôtre un peu plus longtemps… N’oubliez jamais cette innocence, si vous voulez parfois vous échapper de la chape de plomb qu’est la responsabilité et l’âge adulte. J’espère que vous m’excuserez ce conseil alors que nous nous connaissons à peine, sûrement une familiarité qui me vient de mon enfance sur Braavos.

Votre famille, comme je l’ai déjà dit, a été victime de bien des maux ces dernières lunes, et si je peux parler au nom de la famille Baratheon dans son ensemble, ces corbeaux ne concernant que mon nom et non celui de mon frère… Je ne connais point vos frères, et même si je n’ai qu’aperçu votre demi-frère lors du tournoi, je me doute que son esprit doit être en bien mauvais état après un tel choc. Il est sûr que la Reine sait faire taire les langues trop bien pendues… Une décision bien regrettable… Si je puis me permettre, sa langue fut bien acérée ce jour-là, et pourtant, malgré cela, mon frère lui fait toujours la plus grande des confiances. J’ai beaucoup de peine à comprendre son raisonnement, lui qui il y a encore peu de temps voulait le trône de fer pour lui seul, voilà qu’il en est devenu l’esclave, accordant une confiance aveugle dans les Dragons de Port-Réal. J’espère que le temps adoucira ces paroles bien sévères et que la paix pourra revenir dans votre cœur jeune dame, et dans celui de votre famille. La loyauté qui est la mienne m’oblige envers ma Reine, mais mon cœur et mon soutien vous accompagne. Je tâcherai, autant que faire ce peu, d’adoucir ses mœurs et de tenter de la convaincre de modérer sa décision concernant nos frontières. L’Orage, après la guerre civile que nous avons connu lorsque les Cerfs ont repris leur place, a vu ses réserves de nourriture s’amoindrir au point que je crains que le peuple ne souffre de famine pendant l’Hiver. J’aurai aimé continuer notre accord commercial… J’espère pouvoir y parvenir…

La reconstruction de l’Orage se poursuit, mon frère est néanmoins obsédé par la reconstruction de routes praticables et la rénovation de certaines forteresses près de nos frontières vu les récentes décisions de la Jeune Dragonne. Je le regrette, sa sévérité n’est pas bénéfique à l’Orage. Pendant ce temps, je préfère parcourir les terres de l’Orage pour consolider la fidélité de nos bannerets, mise à rude épreuve par la bataille contre les Connington. Les alliances et les négociations ne semblent pas être le fort de mon frère, et à défaut d’avoir le titre de suzerain de l’Orage, j’en occupe en partie la charge officieuse. Le froid commence déjà à se faire sentir, et les bois se dépeuplent déjà pour faire des feux dans certains châteaux au Nord de la région. Vous avez bien de la chance à Dorne de ne point connaître ces grands froids, tout comme nous n’avons rien à envier au Nord qui est durement toucher par ces périodes de froid et de gel. Essos ne m’a pas habitué à l’Hiver, les saisons étant toutes chaudes et douces, ou tout au plus fraiche le matin, mais je n’avais jamais eu à me plaindre du froid. Mais depuis mon retour, les fins tissus aux ornementations d’ocre ont été remplacé par des vêtements de laine plus grossière et plus épaisse.

J’aurai été ravi de pouvoir me rendre à votre mariage Lady Valena, croyez-moi, cela aurait été avec le plus grand des plaisirs. Nous nous devons, en mémoire à votre père, de continuer cette amitié naissante entre nos deux familles, premier pas nécessaire pour reconstruire l’alliance entre Dorne et le Royaume du Sud – ou à défaut du Royaume tout entier, au moins des Terres de l’Orage. Cette alliance doit perdurer, quoiqu’en dise la Reine Rhaenys… Je suis en désaccord avec elle sur ce sujet-là, mais malheureusement, elle ne m’a jamais demandé mon opinion à ce sujet. Mon frère ne nous sera pas d’une grande aide dans ce sujet, mais si je peux vous être de la moindre aide, n’hésitez pas à le faire. J’ai cru comprendre que votre frère, Cletus Allyrion, serait « invité » comme pupille à Port-Réal ? Il se peut que j’ai à m’y rendre de temps à autre, je veillerai si vous le souhaitez à ce qu’il ne souffre pas trop de la situation et qu’il ne soit pas maltraité par les Dragons. C’est bien peu en comparaison avec ce que je voudrais faire, mais comme vous l’avez souligné, une quelconque manœuvre plus importante serait particulièrement indélicate… Et dangereuse pour ma propre intégrité…

En espérant tout comme vous que l’avenir apaisera suffisamment la situation pour vous rencontrer, ne serait-ce qu’à la frontière de nos deux régions, je suis heureux que nous puissions maintenir d’aussi bonnes relations malgré les récents événements.

Ser Renly Baratheon, le Jeune Cerf
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