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[FB] Ne mettez pas votre confiance dans l'argent, mais mettez votre argent en confiance | Tywin & Petyr
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Ne mettez pas votre confiance dans l'argent, mais mettez votre argent en confiance
An 299 Début de la lune 8
Tywin Lannister & Petyr Baelish
Tu as tenté, en vain, de ne pas prendre cette destitution de fonction comme une humiliation. Tu as gardé la tête haute même si tu ne t’étais pas préparé à cela. Ta réputation quant à la bonne gestion des finances du Royaume était pourtant bonne, mais il semblerait que la nouvelle Reine ne trouve pas tes méthodes ou ta personne à son goût. C’est tout à son honneur, tu ne peux la blâmer. Vouloir du renouveau, c’est compréhensible, mais c’est une chose qui aurait dû être faite depuis bien longtemps et à voir les choses rester les mêmes à la cour de Port-Réal, tu as commis l’erreur de t’installer un peu trop confortablement dans cette position sans réellement envisager d’issue de secours. Ce qui t’ennuies le plus dans cette histoire, c’est de savoir que Varys, lui, est le seul à avoir conservé sa place, encore une fois, tu es certain qu’il avait vu les choses venir bien avant toi et avait bien préparé son coup pour se mettre la Reine dans la poche et alors rester au conseil restreint. Cette araignée te donnera, visiblement, toujours du fil à retordre.
Tu dois donc quitter tes appartements, même si tu n’y passais que très peu de temps, tu étais ravi d’avoir un pied à terre au sein même du Donjon Rouge. Mais tu te voyais maintenant forcé de laisser la place à ton successeur, lui laissant donc cette chambre si vaste et somptueuse qui est digne d’un Grand Argentier. Du renouveau, oui, c’est l’argument que Rhaenys Targaryen avait laissé sous-entendre. Mais tu ne voyais pas en quoi ton successeur allait apporter du renouveau à ce Royaume, étant donné son âge plus avancé. C’était un homme d’expérience, il ne fallait pas nier ce détail, et sa famille, elle était bien connue pour rembourser ses dettes. Mais Tywin Lannister était-il vraiment capable de passer après toi ? Dans un sens, le choix de la Reine paraissait assez judicieux, après tout, sous mes conseils avisés, la Couronne a emprunté des sommes incroyables à la maison Lannister. En prenant le vieux Lion dans son conseil restreint à ce poste même, les dettes de la Couronne pourraient être reportées. Il semble que tu aies légèrement sous-estimé le côté manipulateur de la jeune Reine, à vrai dire, tu te demandes même si elle en est consciente. Du côté de Tywin Lannister, il lui a probablement semblé que son argent reviendrait à sa place plus rapidement en prenant ces fonctions. Il ignore probablement à quel point le trou dans la caisse de la Couronne est déplorable. Tu as su le masquer en empruntant intelligemment à différents endroits, les Lannister et les Tyrell étaient les principaux associés financiers de la Couronne, mais Braavos avait également joué une grande place dans les finances royales grâce aux emprunts faits à la Banque de Fer. Le fait est que par tes origines Braavosienne et ton éloquence qu’on ne peut questionner, tu as toujours su être bien vu auprès de la Banque de Fer. Tu es d’ailleurs impatient de voir ton successeur à l’œuvre, te demandant si ses relations avec la Banque Braavosienne sont semblables aux tiennes.
Tu as donc fait transmettre le message aux vieux Lion de venir jusqu’à ton bordel afin de récupérer tous les registres nécessaires pour les finances qui deviendront bientôt les siennes. Il faut être fou pour penser qu’être Grand Argentier est une chose facile, s’imaginer qu’il y a de l’argent à foison, penser que seules les guerres et les quelques réceptions seront à l’ordre du jour des dépenses, c’est une des principales erreurs que les anciens Grands Argentiers ont fait par le passé. Cela dit, c’est la première fois que le Trône de Fer verra s’asseoir sur lui une femme. Et bien que le contact soit sûrement plus agréable en apparence, personne ne sait à quoi s’attendre. Les femmes sont véritablement les êtres vivants les plus imprévisibles et les plus viles qui existent sur cette planète. Même les vrais dragons ne causeraient pas autant de soucis à la régence d’un Royaume. Mais ce n’est plus de ton ressort, après tout, on a décidé de te remercier, cordialement. Encore une fois, c’est en travers de ta gorge. Mais il va falloir faire de cette chute, une force pour monter encore plus haut. Alors tu tentes de voir cela comme une opportunité pour accéder plus rapidement que prévu au Trône. La tout est de trouver le bon filon.
Tu attends donc le Seigneur de Castral-Roc dans la pièce qui te sert de bureau au sein de ton bordel. Tu as toujours trouvé l’atmosphère de ton établissement plus propice à la bonne tenue de tes carnets de comptes et à tes réflexions sur la relance de l’économie de Westeros. Bien que chaque région de Westeros s’autogère principalement, il demeure de nombreuses choses que la Couronne se doit de gérer. C’est une des raisons pour lesquelles les rébellions se font rares et réfléchies. Pour le bien de tous, il ne faut pas que les choses changent, une guerre serait malvenue, car à en croire les Mestres de la Citadelle, le prochain hiver se voudra rude. Et malheureusement, tu dois admettre que les Stark ont toujours raison quand il s’agit d’annoncer que l’hiver vient. Tu es finalement bien content de ne pas avoir à gérer les finances du Royaume avec cet hiver approchant, ce ne sera pas une mince affaire. Même si d’après les dires, le Royaume devrait être coupé en deux parties et géré de deux endroits différents, la difficulté restera la même.
Une de tes employées passe le pas de la porte, à moitié dénudée et d’un regard séducteur. Tu ne sais pas comment tu as fait pour devenir aussi insensible à ce genre de choses, même si c’est un avantage d’être insensible pour tenir tes bordels et pour mener à bien tes plans, tu te demandes parfois ce que c’est que succomber aux plaisirs de la chair. Un plaisir que tu as oublié depuis un moment déjà. Car avec Lysa, tu n’es pas certain de pouvoir appeler cela plaisir, c’était une nécessité pour la garder à tes côtés. Mais elle est morte et n’a pas réussi à t’aider là où tu en avais le plus besoin. Soit, la prostituée vient t’annoncer la venue d’un homme, qui se tiendrait à l’entrée du bordel et n’osant pas entrer. D’après ses mots, elle dit que c’est la première fois qu’elle voit un homme être autant de marbre et sceptique devant ce genre d’établissement. Tu lui souris et lui dis de retourner à ses affaires et surtout d’éviter de trop parler avec son prochain client, tu ne tiens pas à ce qu’elle les fasse fuir. Tu rassembles les derniers carnets et tu descends jusqu’à la porte d’entrée de ton établissement. Il ne peut que s’agir de Tywin Lannister et tu n’es pas étonnée de la description approximative faite par la prostituée. Tu aurais été fort déçu de savoir le vieux Lion comme incapable de résister à l’envie de s’envoyer en l’air dans un bordel. Tu arrives à la porte, que tu ouvres discrètement et tu le vois, là, devant le pas de la porte. « Lord Tywin, je me demandais si vous alliez me faire honneur de votre présence ou si vous comptiez envoyer quelqu’un d’autre. C’est une bonne chose que vous soyez venu vous-même, je vais pouvoir vous donner des conseils avisés. Venez, entrez, ne restez pas là. » Tu lui fais signe de te suivre et retourne jusque dans ton bureau. Tu lui indiques une chaise sur laquelle tu l’invites à s’asseoir. « Avez-vous fait bon voyage ? Quand êtes-vous arrivé à la Capitale ? »
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An 299 Début de la lune 8
Petyr Baelish & Tywin Lannister
Revenir à Port-Réal était chose étrange, après ce qu’il avait déjà vécu en ces lieux, de bon comme de mauvais. Ses récentes actions on conduit à aider Westeros à établir une paix durable, du moins l’espérait-il. La jeune Reine du Sud Rhaenys Targaryen, en quête de nouveauté et de changement au sein de son Conseil Restreint, l’avait modifié et nommé pratiquement à tous les postes un nouveau représentant. C’est ainsi qu’il apprit la nouvelle qu’il avait été nommé Grand Argentier du Royaume du Sud. D’aucuns se seraient réjouis d’accéder à un poste d’une telle importance, mais pas Lord Tywin. Il briguait plus, plus haut et cette position-ci ne lui conférait pas autant de pouvoir qu’il en aurait eu en était Main de la Reine, poste occupé par Aegor du Rouvre. Et pourtant, il avait été jadis Main de Roi, même s’il s’agit du Roi Fou. Il avait escompté sur le fait qu’avoir servi un Targaryen à ce poste (sans compté sa grande expérience et son vécu) lui donnait plus de droits que n’importe qui d’autre sur ce poste. Mais tel ne fut pas le cas ; peut-être ne voulait-on pas rapprocher Lord Tywin Lannister, ancienne Main du Roi Fou qui commit quantités d’horreurs en son temps, de la nouvelle ère que voulait instaurer Rhaenys Targaryen.
C’est sur ces conjectures qu’il avait fait son entrée dans la capitale puis dans la Citadelle. On lui prêta de grands appartements pour son séjour et installa convenablement ceux qui l’accompagnaient. Tywin n’était cependant pas homme à se reposer longtemps et bien vite il s’informa sur son prédécesseur, Lord Petyr Baelish. S’il voulait faire bonne impression à la Reine lorsqu’il prendra véritablement ses fonctions, cela devait commencer par s’informer auprès de celui qui avait tenu les comptes du Royaume avant lui. Il était en train d’écrire à son intention lorsqu’on vint lui porter un message de la part de Lord Petyr. Dépliant le parchemin, il y lut une invitation à venir le retrouver à son bureau personnel, afin qu’il puisse l’informer sur l’état économique et financier du Royaume après la guerre et alors que, d’après les Mestres, l’hiver venait. Mais malgré la bonne initiative prise par Petyr Baelish, le Vieux Lion était fort irrité. Il s’était quelque peu informé à son sujet. Un homme consciencieux, appliqué, fort intelligent et étant parti de peu pour gravir petit à petit les échelons du pouvoir et s’enrichir par la même occasion. Et c’est sur les bordels qu’il avait fait fructifier sa fortune personnelle, des bordels de luxe, disait-on, mais pour Lord Tywin, luxe ou pas, cela restait un endroit qu’il fuyait comme la peste et détestait par-dessus tout. Or c’était précisément dans ce lieu que Lord Petyr lui donnait rendez-vous. Les lèvres pincées et les sourcils froncés d’irritation, il froissa le parchemin et fit dire à l’un de ses hommes de prévenir Lord Petyr qu’il sera là le lendemain.
Le lendemain, il se rendit au lieu indiqué à cheval, accompagné de sa garde personnelle. Arrivé devant le bâtiment, il mit pied-à-terre tandis qu’on frappait déjà à la porte pour lui. Laissant son cheval à ses hommes, il leur signifia qu’il entrerait seul et qu’ils l’attendraient dehors. Interdiction formelle d’entrer dans ce lieu en sa présence. Droit et raide, la main sur le pommeau de la garde de son épée, il attendit durant des secondes qui lui paraissaient être de longues minutes avant qu’enfin la porte ne s’ouvre sur une jeune femme peu vêtue. Son charme eut peut-être de l’effet sur ses hommes mais Tywin n’éprouvait que du dégoût pour elle et toutes ses semblables, ne se remémorant que trop bien la gueuse de leur espèce qu’il avait trouvé vêtue d’une robe de sa mère et parée de ses bijoux lorsqu’il était rentré à Castral Roc, après la mort de son père. Desserrant les dents il dit d’un ton autoritaire :
Je suis attendu par Lord Petyr Baelish. Annoncez-moi à lui.
La catin n’avait certainement pas la moindre idée de son identité, mais Tywin ne prenait plus la peine de s’annoncer ni de se présenter car son nom et sa bannière étaient connus dans tout Westeros. Petyr Baelish ferait de lui-même le rapprochement. Quelques minutes plus tard, ce dernier fit son apparition à la porte. Il l’accueillit dans les formes, le saluant avec respect et l’invitant à rentrer. Ce n’est pas de gaieté de cœur que Tywin pénétra à l’intérieur du bâtiment mais il obtempéra et salua d’un signe de tête sec son hôte :
Lord Petyr.
Des conseils avisés…Tywin n’en avait guère besoin, mais néanmoins écouterait-il ce que son hôte avait à dire et le questionnerait si nécessaire. C’était aussi une occasion à saisir pour cerner un peu plus un personnage qu’on lui avait décrit comme fort intriguant et dont il faut tout autant se méfier que Varys. Tywin le suivit donc à l’intérieur, faisant fi des bruits qu’il percevait dans les pièces qui défilaient de part et d’autre du couloir qui menait au bureau de Petyr Baelish. Ce dernier lui indiqua une chaise en face de son bureau. Tywin prit place, s’y accoudant et joignant ses mains devant lui. Son hôte lui demandait quand il était arrivé à Port-Réal :
Hier en fin de matinée. Les nouvelles sont allées vite cependant, car vous avez été plus prompt que moi à prendre contact.
Il fit une pause et reprit, ne détachant pas ses yeux bleus aux éclats d’or du visage de l’ancien Grand Argentier :
Je vais être franc. Je ne vous cache pas ma désapprobation de tout ceci. [Il fit un geste ample, désignant le bâtiment et ce qu’il contenait.] J’aurais préféré vous rencontrer à la Citadelle ou dans ce qui doit y être vos appartements. Lord Petyr j’ai pris sur moi pour venir vous voir en ces lieux et espère vivement ne pas avoir à le regretter. Ceci étant dit, je me suis un peu renseigné sur vous et un homme de votre trempe, n’a certainement pas du bien accepter ma récente nomination. Néanmoins nous faisons tous deux notre devoir et nous contentons de satisfaire notre souveraine n’est-ce pas ?
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An 299 Début de la lune 8
Tywin Lannister & Petyr Baelish
Tu attendais l’arrivée du vieux Lion avec impatience. Non pas que quitter ce poste te mette en joie, mais tu as toujours aimé le mouvement et le changement. De plus, rencontrer enfin ce cher Tywin Lannister ne pouvait qu’être un privilège que tu ne saurais manquer. Certaines personnes ont tendance à embellir leur réputation, à se venter à tout va. Mais tu sais que la richesse des Lannister n’est plus à prouver et tu le sais grâce aux emprunts effectués auprès d’eux. Même si les négociations ne se sont pas faites directement avec le vieux Lion et que tu n’as pas fait le déplacement jusqu’à Castral Roc, cette maison a été un des partenaires les plus importants durant la période où l’on pouvait encore te nommer Grand Argentier. Et tu n’es pas peu fier de ce partenariat, il en va de même avec les Tyrell, mais c’est encore une autre histoire et un autre niveau.
Lorsque l’une de tes employées est venue à toi pour t’annoncer l’arrivée d’un homme que tu attendais, d’après elle, tu n’as pu t’empêcher de cacher ton sourire. Le monde entier pouvait savoir que tu attendais cette rencontre, sans même savoir à quoi t’attendre, du moins, en dehors de ce que tes espions te racontent. Tu aimes le danger, tu aimes prendre des risques. Faire venir un homme d’une certaine importance selon les dires jusqu’à ton bordel, certains de tes hommes semblaient vouloir te faire savoir que c’était osé et peu commode. Mais tu n’en avais rien à faire de leurs inquiétudes à ce niveau-là. S’il est un véritable homme, il saura faire fi de ses éventuelles tentations, ou au contraire, de sa haine envers ce genre d’établissement. La deuxième version semblait plus lui correspondre si tu te fies aux seules paroles qui t’ont été rapportées. Mais s’il est effectivement là, c’est qu’il est un homme sage.
Tu descends en laissant ton la prostituée retourner à ce qu’elle est censée faire. Traîner pour venir t’apporter ce genre de nouvelles, ça ne risque pas de te rapporter grand-chose et tu détestes les mauvais investissements. Il vaut mieux pour elle qu’elle n’en devienne pas un. Une fois sur le pas de la porte de ton bordel, tu reconnais alors l’homme correspondant aux descriptions, mais tu reconnais surtout le blason sur son armure et sur les bannières que les quelques hommes l’accompagnant brandissent. Tu le salues et l’accueilles comme il se doit, lui montrant ta reconnaissance pour s’être déplacé lui-même. Tu comptais beaucoup sur cette rencontre et s’il avait envoyé un émissaire, tu aurais pu tirer de nombreuses conclusions.
Vous voilà alors dans ce qui te fait office de bureau et tu l’invites bien entendu à s’asseoir. Tu te renseignes et te montre courtois. Alors qu’il s’installe, il répond dans un calme certain qu’il est arrivé la veille et relève alors le fait que les nouvelles sont vraisemblablement allées plutôt vite. Tu affiches un léger sourire en coin. Tu te dois de lui montrer qui tu es et les ressources dont tu disposes. Après tout, ça ne devrait plus semer le doute à qui que ce soit depuis plusieurs années. Pour qu’un homme venant d’une famille aussi petite et pauvre que la tienne arrive à un poste aussi important, il faut se douter que cet homme possède tout un tas de cartes intéressantes dans son jeu. « Un homme avec une place aussi importante qu’était la mienne se doit d’être au courant de tout et dans un délai des plus brefs. J’espère que cela ne vous importune pas, mais je ne voulais pas perdre de temps sur cette rencontre que je considère comme importante. » Mais le vieux Lion reprit très rapidement la parole, évoquant sa désapprobation concernant les lieux, et pas seulement pour l’y avoir traîné presque de force. Ça ne t’étonne pas à vrai dire, mais c’est un point que tu te dois de noter. Il exprime plus amplement son mécontentement d’être reçu dans de tels lieux et exprime à quel point il prend sur lui. C’est encore un point positif qui montre à quel point cet est prêt à faire des choses pour garder une bonne image de lui, même s’il s’agit justement de risquer d’entacher son image en se rendant dans un bordel. « Voyez-vous, Lord Tywin, je me sens plus confortable en ces lieux, les bordels ont cette fâcheuse tendance à être dénigrés alors qu'ils sont un moyen comme un autre de prospérer. La Citadelle est emplie de personnes indésirables dont il vous faudra vous méfier. Mais je ne vous apprends rien. Ici, c’est un des lieux les plus sûrs de la capitale, si ce n’est le seul. J’y ai rangé tous les documents dont vous aurez besoin pour reprendre le flambeau. » Et ce n’était pas un mensonge, bien au contraire, tu n’as presque jamais mis les pieds dans ton appartement, il s’agit d’un lieu servant de leurre. Tu es bien plus en sécurité ici. Tywin Lannister émit alors l’hypothèse que la nouvelle de sa nomination ne t’avait pas vraiment plu. Il marque un point, mais il n’est nul nécessaire de lui confirmer cette vérité. « Bien au contraire mon cher, je suis pour le renouveau et le changement. Il est probablement temps pour moi de me tourner vers d’autres objectifs. Un mariage, par exemple. » En espérant que cette information ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, mais tu avais peu d’espoir d’épouser une Lannister. « Tout comme vous, je ne vis que pour servir l’intérêt du Royaume. Si telle est la décision, alors je ne peux que bien prendre votre nomination. Votre réputation est sans précédent, Lord Tywin, je suis certain que vous saurez faire aussi bien que moi. » Tu ne crois pas qu’il fera mieux, tu as bien moins d’honneur que cet homme et tu as été capable de faire des choses qu’il ne fera probablement jamais.
Tu te penches pour accéder à une parcelle du plancher qui est amovible. C’est une cachette qui semble absurde et vieille comme le monde, mais elle a été plutôt efficace. Bien sûr, tu ne cachais que les choses concernant les finances du Royaume, tu n’es pas assez fou pour y mettre d’autres choses qui pourraient te porter préjudice si elles étaient trouvées. Le fait est que personne n’est jamais venu chercher quoique ce soit dans ton bordel alors que c’est l’endroit dans lequel tu passes le plus de temps. Les personnes doivent trouver ça trop évident, certainement. Tu sors de cette cachette quelques parchemins et bouquins qui pourraient être utile à Lord Tywin. Tu en sors également le sceau officiel du Grand Argentier. Tu poses le tout sur la table avant de relever la tête vers ton interlocuteur. « Voilà à peu près tout ce que vous devez récupérer pour le moment. Bien entendu, il ne s’agit pas de l’intégralité des dépenses royales. Nous avons pour habitude de toute mettre sous archives chaque année. Vous pourrez, si vous le souhaitez le faire dès que vous commencerez à occuper mes fonctions, mais ça risque de perturber la logique organisée depuis des décennies. J’avais pour habitude de le faire au premier jour de la première lune de chaque année. » Tu attends maintenant de voir sa réaction s’il daigne jeter un œil aux dépenses de l’année en cours. Le roi Viserys III Targaryen avait cette fâcheuse tendance à être plutôt dépensier, non pas en fêtes et autres plaisirs personnels, mais plutôt en armées, il était très ambitieux ou alors était-il très attentif aux conseils que nous, au conseil restreint, lui donnions. « Vous pouvez y jeter un œil, je vous en prie. »
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An 299 – Début de la lune 8
Petyr Baelish & Tywin Lannister
Petyr Baelish parlait beaucoup. D’ordinaire, les gens qui jacassent ainsi exaspèrent vite le Vieux Lion. Cependant, l’ancien Grand Argentier ayant de nombreuses choses à lui transmettre et communiquer, il prit sur lui, mais ne se montrait pas moins froid pour autant. Ainsi, c’est le regard fixé sur son interlocuteur, la mâchoire serrée et adossé dans son siège que Tywin écoutait sans broncher et attentivement les dires de Petyr Baelish. En tout cas, il tira de nombreuses conclusions des mots de son interlocuteur. Ainsi avait-il suffisamment d’espions disséminés dans la ville pour savoir dans un délai très court, ce qu’il s’y passait. Peut-être même avait-il autant d’espions que Varys l’Araignée ? « Un homme bien informé est un homme dangereux », se dit-il. Lui-même l’était, ce qui lui permettait d’avoir souvent un coup d’avance sur ses ennemis. Alors que Petyr parlait de son habitude à travailler dans cet endroit, Tywin pinça les lèvres, observant la pièce qui lui servait de bureau et entendant brièvement un rire langoureux d’une putain passant dans le couleur, certainement accompagnée d’un de ses clients. Reportant son attention sur Petyr Baelish, il se prit à observer les traits de son visage. Un visage calme, pas le moins du monde impressionné par la personne qui se trouvait devant lui et des yeux qui fixaient avec franchise son propre visage. Un bon point pour Lord Tywin, ne supportant pas les regards fuyants, synonymes de cachoteries et de secrets, même si Baelish en avait forcément. S’il y avait bien une chose qui le dérangeait, c’était par contre son sourire, un sourire énigmatique, qui avait le pouvoir de métamorphoser son visage jusqu’à la franchise de son regard, lui donnant un air qui avait le pouvoir de mettre les sens de Tywin en alerte. Il se prit à imaginer Petyr Baelish sur le champ de bataille. Nul doute pour le Lord de Castral-Roc, qu’il ferait un bien piètre combattant, certainement couard par-dessus le marché. « Toutes les guerres ne se gagnent pas à la pointe de l’épée ; il en est certaines qui se gagnent à la pointe de la plume. » se dit-il, et c’est en cela qu’il se reconnut beaucoup dans Lord Petyr Baelish. Il fallait réellement qu’il soit doté d’une intelligence prodigieuse pour parvenir à s’élever si haut dans les sphères du pouvoir, alors que sa famille était loin d’être aussi noble que la sienne. Et quand on commence à s’élever ainsi, le pouvoir vous grise vite et vous en voulez toujours plus. « Un adversaire redoutable se trouve devant toi ; mieux vaut l’avoir de ton côté que contre toi. » et cette pensée l’amena à une autre : pour la première fois de sa longue vie, il se trouvait quelqu’un qui ait potentiellement le pouvoir de le renverser autrement que par la victoire sur le front, peut-être même de lui porter le coup le plus fatal. Aussi se jura-t-il de garder Lord Petyr Baelish dans ses bonnes sphères, même si cela signifiait traiter avec une personne qui bâtit sa fortune personnelle sur les plaisirs de la chair.
C’est sur la mention d’un renouveau et d’un potentiel mariage que Tywin rebondit, desserrant enfin les dents après un long moment de silence :
Je suis fort aise de voir que vous prenez la nouvelle aussi positivement.
Il omit volontairement de parler de l’envie de prendre femme de Petyr. Il y avait bien une ou deux femmes de l’Ouest en âge de se marier et issues de maisons nobles, comme Lady Rohanne, mais il se refusait à voir Petyr Baelish hériter, à termes, d’une demeure et de terres ouestriennes. Il ne réagit pas non plus aux flâteries prodiguées à son encontre, préférant garder le silence tandis que son interlocuteur était parti en quête de ses papiers et autres objets utiles pour son rôle de Grand Argentier et dissimulés dans une cachette secrète. Tywin plissa les yeux et les lèvres se serrèrent à nouveau tandis que Petyr déposait les objets sur son bureau. Il l’écouta parler des archives et de ses habitudes concernant la tenue des registres de comptes. Il entendait se créer les siennes, mais notait néanmoins dans un coin de son esprit, les habitudes de Lord Petyr ; il serait peut-être obligé de continuer à les suivre. Comme Lord Petyr l’encourageait à y jeter un œil dès maintenant, Tywin se pencha vers le bureau, étendit son bras droit et s’empara du carnet situé au sommet de la pile de ses autres bouquins. S’adossant à nouveau à son siège, Tywin l’ouvrit et commença à le parcourir.
Celui-ci contenait essentiellement les dépenses du Royaume sous le règne de Viserys III Targaryen, qu’il n’avait guère connu, bien qu’il se soit prononcé en sa faveur après son coup d’état. Des dépenses particulièrement élevées concernant l’armée sautèrent aux yeux du Vieux Lion, déclenchant chez lui un léger claquement de sa langue sur son palais. Il constata également que le royaume était largement endetté auprès des Tyrell et… des Lannister. Il n’avait jamais traité directement avec Petyr Baelish, laissant cela à ses propres conseillers à Castral-Roc, mais c’était là une somme considérable qu’il lui faudra recouvrer, alors qu’il n’avait guère d’idées sur la façon dont il allait rembourser les Tyrell, maison pratiquement éteinte de nos jours. Il continua de feuilleter le carnet tout en reprenant la parole :
Je vois que les comptes sont bien tenus. Je n’ai guère besoin de consulter les archives ; rappelez-vous que j’ai été Main du Roi Aerys pendant 20 ans et que j’avais pleinement conscience de toutes les dépenses du Royaume durant son règne. Je souhaiterais cependant parcourir les registres complets sous Viserys et Rhaegar Targaryen, dans les plus brefs délais si possible.
Il s’avança suffisamment pour jeter le carnet sur le bureau de Petyr et s’adossa à nouveau, contemplant l’ancien Grand Argentier de son regard bleu acier teinté d’éclats d’or, puis il finit par dire :
Vous êtes un homme mystérieux, Lord Petyr. Comment se fait-il qu’un enfant d’une maison de petite noblesse du Val d’Arryn ait pu se hisser si haut…jusqu’au Conseil Restreint de Westeros ? Votre…commerce…n’a pas pu être suffisant pour une si prodigieuse élévation dans les sphères du pouvoir, me trompé-je ?
« Voyons si vos yeux et vos mots expriment le même message, Lord Petyr… », pensa-t-il.
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