Changement de priorité ! [Telia - Elios]

# Sam 19 Nov - 1:01

Le soleil commençait doucement à se lever sur Lancéhelion et la vie commençait doucement à se faire entendre. Un rayon de lumière échappa à la vigilance des tentures et éclaira un homme nu étendu sur son lit, le bras posé nonchalamment sur les fesses du femme nue dormant à ses côtés. Dans un soupir d’inconfort, le dornien se réveilla lentement. Il s’assit sur le bord du matelas, se frottant la tête afin de remettre un peu d’ordre dans ses esprits. Sa mission n’avait pas donné grand-chose mais bon, au moins, il pouvait se féliciter d’avoir ramené une sublime créature. Posant le regard sur la belle endormie, il se remémora la nuit sulfureuse qu’ils venaient de passer et ne manqua pas d’afficher un petit sourire satisfait sur son visage. Il se leva pour enfiler un pantalon en tissu fin et sortit de la chambre discrètement. En véritable galant homme, il comptait bien laisser sa belle d’un soir reprendre des forces avant de retourner à ses occupations, chez son mari ou autre, il n’en avait cure.

Croisant quelques domestiques déjà affairés, il les salua poliment en se dirigeant vers la cour de l’imposante demeure où il vivait avec sa sœur et son beau-frère. Comme à son habitude, il flirta un peu avec la jeune domestique qui devait à peine avoir seize ans et dont il se plairait à l’instruire sur l’art de la luxure. Il continua vers le terrain d’entrainement et s’empara de deux épées afin de s’exercer comme chaque matin. C’était un véritable rituel qu’il ne changeait que dans des circonstances exceptionnelles. Les lames semblaient glisser dans l’air et d’une légèreté incroyable entre ses mains. Plusieurs domestiques s’arrêtèrent un instant pour admirer la technique du bâtard de Dunesc Jordayne. Le mannequin en bois prit de nombreux coups, tous plus précis les uns que les autres. En effet, si sa sœur devait faire partie des meilleurs archers de Dorne et de Westeros, honorant l’héritage de la Maison Jordayne, de son côté, il avait préféré peaufiner sa technique à l’épée. C’était sans doute plus par attrait que par véritable défi, préférant de loin sentir sa lame s’enfoncer dans le corps de son ennemi que de l’apercevoir transpercer de sa flèche au loin.

Quoiqu’il en soit, le chevalier ne ménageait pas ses efforts et ce n’est que lorsqu’il veut sa jeune conquête de la veille sortir en vitesse pour le rejoindre qu’il s’arrêta pour s’amuser de la scène. Sans doute prise de panique en se réveillant seule, elle avait sans doute eu la surprise de se rendre compte qu’elle n’était pas rentrée avec un simple soldat. Habillée très légèrement vu ce qu’il avait fait subir à ses vêtements dans l’euphorie du moment, elle le rejoignit dans la cour, observant sans cesse autour d’elle comme une bête traquée. De sa petite voix inquiète, elle lui murmura à l’oreille quelques mots qui le firent rigoler.

« Elios ! Où sommes-nous ? On va se retrouver en prison si on nous trouve ici ! »

« Calme-toi Myria. Tu n’as rien à craindre. On est chez ma sœur. Viens ici ! »

Lui faisant un petit signe de la main pour qu’elle se rapproche de lui, Elios fit s’envoler toutes ses peurs temporairement en l’embrassant langoureusement. Bien sûr, il n’était pas bête au point de croire que la tempête Telia serait conciliante si elle tombait sur son petit jouet de la nuit entre ses murs. Elle l’avait déjà assez sermonné au sujet de sa frivolité et il comptait bien éviter une nouvelle discussion de ce style en faisant partir sans délai la belle brune. C’est donc calmement, son bras entourant sa taille qu’il l’accompagna un peu plus loin où trainait un de ses tuniques. Très prévenant, il la lui posa sur les épaules afin de la couvrir un peu et l’embrassa sur la joue en lui murmurant à l’oreille quelques mots d’un ton plein de promesses.

« Il vaut mieux que tu rentres chez toi car ma sœur n’est pas toujours de très bonne humeur au matin. J’espère qu’on se reverra bientôt ma douce Myria. »

Toute sourire, la jeune fille quitta l’imposante demeure, laissant son amant seul au milieu de la cour. Au moment où la porte se refermait sur elle, Myria vit une femme magnifique s’avancer derrière son beau Elios. Les questions se bousculèrent dans son esprit, espérant que c’était sa sœur mais bon, rien n’était sûr. De son côté, le jeune homme ne manqua pas de se retourner lorsqu’il entendit les bruits de pas, sachant parfaitement qui se dressait derrière lui vu le nombre d’années où il les avait entendu.

« Telia ! Tu es bien matinale. Tu as bien dormi j’espère ? Tu as reçu mon message ? Je suis rentré tard hier donc je ne voulais pas te réveiller. »

Comme à chaque fois qu’il partait en mission pour le compte du Prince, Elios s’était absenté durant plusieurs semaines. Cela pouvait parfois durer plusieurs lunes mais bon, cette fois-ci, en deux semaines l’affaire avait été réglée. Comme à chaque fois, il avait envoyé un corbeau pour annoncer son retour mais c’est vrai que le timing était un peu juste cette fois car au mieux, elle l’avait reçu la veille dans l’après-midi.

Date d'inscription : 16/10/2016

# Sam 19 Nov - 20:51

Changement de priorité

An 300, lune 8, semaine 3

Elios & Telia

Les jours passaient et devenaient incroyablement longs. Mes journées se ressemblaient beaucoup trop, c’était la même routine qui venait de s’installer dans ma vie, des quotidiens qui ne me ressemblait pas, qui m’ennuyait profondément. Mais je n’avais pas le choix, la petite chose qui grandissait dans mon ventre, n’avait pas besoin que je fasse des cabrioles et que j’aille me battre. Je devais rester calme, ne pas faire de folie. Et pour cela, je pouvais compter sur mon époux qui veillait à ce que je ne fasse rien d’imprudent. Il préférait subir une de mes crises de colère, mes sautes d’humeur plutôt que de me laisser attraper mon arc et aller rejoindre une partie de mes hommes. Il avait réussi à me faire accepter de ne pas toucher mon arc mais ne pas me rendre au minimum un fois par jour à la caserne, était impensable. Même si mon second était très compétent, je n’aimais pas laisser la main m’échapper. Et sur ce point, personne ne pourrait me faire changer d’avis.

Mais être enceinte, porter un enfant avait bien plus d’inconvénient que je ne le pensais au début. Au-delà des sautes d’humeur et du fait que je ne pouvais plus franchement vivre comme avant et laisser mon caractère de feu, s’exprimer dans mon rôle de commandante des archers, il y avait les désagréments du matin. C’était le plus pénible, le plus compliqué à supporter. Devoir se lever le matin et rendre le contenu de mon estomac ne me m’était jamais de bonne humeur pour commencer la journée. Je pouvais dire aisément que j’avais hâte que cela cesse et de ne plus avoir à subir ces nausées qui n’en finissait plus, me coupait l’appétit et me prenait au saut du lit. Et j’étais fort impuissante à ce phénomène, chose qui m’exaspérait d’autant plus. Et la patience n’avait jamais été une de mes premières qualités pour ne pas dire qu’elle était mon pire défaut. Patienter que cela s’arrête, me rendait irascible au possible. Et c’était bien entendu mon entourage qui en faisait les frais.

Ce matin-là, j’étais tiré du sommeil par une nausée me forçant à quitter précipitamment le lit conjugale. Me tenant contre le mur, la main sur le ventre, je tentais de reprendre mon souffle et faire passer cette envie de vomir plus que présente, sous le regard inquiet de Manfrey qui s’était retrouvé réveillé par mon brusque mouvement. Les minutes filèrent et cela diminua un peu et je pus me redresser et aller me vêtir d’une robe claire. Depuis que j’étais contrainte de ne pas porter d’armure, je devais m’habiller comme une lady. Un changement radicale pour moi et tous ceux qui me connaissaient un minimum. Je filais prendre l’air, histoire d’essayer de calmer également ma frustration de ne pas passer un matin tranquille.
En descendant dans la cour que le soleil illuminait déjà fortement, je vis la silhouette de mon frère. Je me rappelais du corbeau que m’avait donné le mestre hier soir. Il était rentré d’une de ses missions. Je m’approchais de lui et je n’eus pas besoin de m’annoncer pour qu’il se retourne avec un large sourire. Je le reconnaissais bien dans sa réaction.
« Aussi bien que faire se peut dans mon état. » soupirais-je. « Oui j’ai bien reçu ton corbeau, il est arrivé hier soir. Je suis contente de te revoir à la maison. »

Soulagée de le voir entier, en forme et en bonne santé. Il pouvait porter le nom des Sand, il restait mon petit frère, le frère que je devais protéger. Même si je savais parfaitement qu’il était capable de se défendre seul, notre passé commun, ce que nous avions vécu enfant, ne pouvait pas s’effacer et j’avais toujours ce désir de le protéger plus que tout au monde. Sans lui, mon quotidien serait plus terne et je ne serais surement pas la même. Je glissais mon bras sous le sien, le forçant à faire quelques pas à mes côtés pour avoir une discussion entre frère et sœur.
« Ta mission s’est bien déroulée ? »

# Dim 27 Nov - 15:40

Si bien des nobles devaient se poser mille-et-une questions à longueur de journée, ce n’était pas le cas d’Elios. A ses yeux, seule sa sœur et quelques petits plaisirs étaient suffisants à son bonheur. Le bonheur de sa sœur était la seule chose qui vaille la peine d’être protégé selon lui et il comptait bien faire en sorte que son futur neveu la comble encore plus. Bien sûr, il ne se formaliserait pas si une petite fille pointait le bout de son nez vu que Dorne était l’endroit où il fallait naitre si on était une femme. C’est donc avec le sourire qu’il se retourna vers Telia pour lui demander comment elle se portait. Sa grossesse devait être un élément difficile à gérer pour cette intrépide guerrière. Devoir se ménager n’était pas dans ses habitudes et alors qu’elle se plaignait en soupirant, il ne put s’empêcher de sourire. Elle était incroyable et il était clair que la seule chose qui lui manquait actuellement, c’était le terrain d’entrainement et ses soldats. Les blessures comme les nausées ne l’arrêteraient jamais et il le savait très bien. Même petite, elle fonçait toujours quel que soit la situation. Enfin bon, il était de retour pour quelques semaines et par conséquent, il comptait bien faire en sorte qu’elle se repose.

« Tu es toujours aussi ravissante malgré ton état, je te rassure. Ah ! Comme on dit, tant qu’il arrive avant l’invité, on a le temps de s’y préparer. Mais j’essayerai de te prévenir un peu plus tôt la prochaine fois. Moi aussi je suis content d’être rentré. Tu m’as beaucoup manqué comme à chaque fois. »

Tout sourire, Elios la laissa prendre son bras et l’accompagna dans ses pas. Leur complicité était une chose importante pour lui car sans elle, il n’était rien. Sa famille, c’était juste Telia et bientôt ce petit être qui viendrait au monde. Une petit peu Manfrey tant qu’il rendait heureuse sa sœur mais en dehors d’eux, rien n’avait d’importance pour le jeune homme. Il adorait ces moments où elle se montrait curieuse au sujet des taches que lui confiaient Doran et même s’il était supposé ne rien révéler, il ne se privait pas le moins du monde avec elle. C’était l’unique personne qui pouvait voir sa face sombre en plein jour. Il faut dire qu’il n’avait aucun secret pour elle et même lorsqu’il avait dû assassiner un forgeron et sa famille qui fabriquait des armes pour des ennemis de Doran, il ne lui avait rien caché de l’atrocité de son action. Evidemment, personne d’autre ne connaissait ses aventures et afin de protéger Telia au mieux, cela devait rester ainsi. De bonne humeur ce matin, Elios ne manqua pas de la taquiner un peu.

« Aaaah … peut-être, peut-être pas, qui sait … La réussite est une chose abstraite parfois … »

Prenant son air philosophe alors qu’il racontait des sornettes à sa sœur, il ne put s’empêcher de pouffer de rire.

« Non, ça s’est bien passé. J’ai été à Spectremont afin de régler quelques soucis. Apparemment, un membre de la Maison Toland avait un comportement suspect. Tu sais bien que la Maison Toland a toujours été alliée des Martell et donc, notre bon Prince voulait que je m’assure que cette rumeur soit fausse. »

Tranquillement, continuant à marcher au bras de sa sœur, Elios lui raconta les détails de sa mission et comment il avait réussi à approcher les suspects.

« Je me suis présenté comme un marchand d’Essos et comme quoi je pouvais avoir pas mal d’armes et de fournitures. Ça n’a pas beaucoup intéressé Lady Toland, ni ses charmantes filles. Par contre, je suis restée quelques jours à trainer dans le coin et je n’ai pas dû attendre longtemps avant d’attirer cet imbécile. En fait, c’est le cousin de Lady Toland qui était derrière tout ça. Il voulait m’acheter des armes et du poison, soi-disant sur ordre de sa cousine. Tu te doutes bien que j’y ai cru. J’ai joué le naïf et ça a plutôt bien fonctionné vu qu’après quelques rencontres, il m’a présenté un autre homme. Celui-là était plus malin. Il ne voulait rien lâcher et ça m’a pris pas mal de temps pour découvrir qui il était. Mais bon, tu sais bien que mon charmant sourire fait craquer n’importe qui. »

Histoire de lui prouver ses dires, Elios lui fit un magnifique sourire enjoleur avec lequel il avait déjà séduit nombres de femmes avant de lui demander ce qu’elle en pensait.

« Avoue que ça ferait craquer n’importe qui. Enfin bon, je suis plus doué avec les femmes qu’avec les hommes car au final, c’est la serveuse de la taverne qui m’a aidé à mettre la main sur les papiers de cet inconnu. Il venait en fait des Terres de la Couronne et travaillait pour un petit noble cherchant à profiter des difficultés entre le cousin et Lady Toland pour tenter de marier son fils dégénéré avec Teora Toland. Ca aurait renforcé sa position mais bon, je me suis arrangé pour qu’il comprenne clairement de ne plus faire ce genre de chose à Dorne. »

Le jeune homme rigola en imaginant la tete du pauvre noble lorsqu’il allait recevoir le petit cadeau qu’il avait tout spécialement emballé pour lui. Il se tourna ensuite vers sa sœur et détourna la conversation sur ce qui devait etre le plus important pour elle à présent.

« Et toi ? Pas trop de souci avec ton ventre qui grossit ? J’espère que tu ne fais rien d’irresponsable. Je voudrais pas d’un neveu ressemblant au Lutin Lannister ! »

Date d'inscription : 16/10/2016

# Mer 21 Déc - 11:35

Changement de priorité

An 300, lune 8, semaine 3

Elios & Telia

Je levais les yeux au ciel face à la remarque de mon frère, si mon visage restait le même, mon corps changeait et prenait des formes pour mieux affronter la grossesse. Mon ventre n’était encore trop rond mais je ne pouvais déjà plus cacher mon statut de femme enceinte. Mon teint hâlée permettait de caché la fatigue du à mes nausées matinaux et autre petit désagrément. Mais malgré tout, ce petit compliment de la part d’Elios gonflait mon cœur et me rassurait sur bien des points. Il était le deuxième homme le plus important dans ma vie alors toutes les paroles venant de lui était sacrée à mes yeux. Peu importait son statut de bâtardise ou autre, il était mon frère, celui qui me supportait, celui qui avait toujours été là, celui qui m’était toujours resté fidèle. Je n’aurais pas pu rêver mieux en réalité.

J’écoutais alors son histoire, me contant sa mission. Comme toujours mon petit frère avait cette tendance à exagérer mais j’adorais cela et cela ne pouvait que m’arracher des petits sourires en coin. Agrémenter par des regards taquins de sa part et des petites provocations provoquant des froncements de sourcils de ma part. Je savais que mon frère était libertin, je passais mon temps à le réprimander sachant très bien que cela ne servait pas à grand-chose de toute façon. Au fil de temps, c’était limite devenu une sorte de jeu entre nous car je savais très bien que cela ne l’arrêterait pas. J’avais très bien vu la jeune fille s’enfuir précipitamment quelques secondes avant que je n’arrive.
« Un jour tu auras des ennuis plus gros toi Elios à force de sortir ce sourire à tout le monde ! »

Je ne pouvais pas m’empêcher de lui faire une remarque, c’était plus fort que moi et ce n’était pas parce que j’étais enceinte que je devais tout changer chez moi. Non, ce côté-là je le garderais intact. Il ne fallait pas trop m’en demander, déjà que de laisser mon arc au placard m’était difficile si je devais également mettre mon tempérament de côté se serait signer mon arrêt de mort.

Je lançais un regard noir à Elios quand il insinua que mon enfant pouvait ressembler au lutin si je ne me tenais pas à carreau. Décidément tout mon entourage si m’étais, j’étais complètement cernée.
« Tu vas pas t’y mettre toi aussi !! T’inquiète pas, Manfrey me surveille bien trop pour que je puisse me permettre des folies. J’ai sagement rangé mon arc au placard si tu veux tout savoir. Mais tant que mon état me le permettra, je continuerais à aller voir mes hommes pour leur crier dessus et leur donner des ordres. Y’a bien que pour encore m’obéir ! »

Sur mes mots, je donnais un léger coup d’épaule taquin à Elios. Le sous-entendu était clair. Mon frère et mon époux s’étaient ligués contre moi afin de me surveiller et m’empêcher de faire tout et n’importe quoi pendant une petite dizaine de lune. Cela serait long, très très long. Mais je n’avais guère le choix. Si je ne voulais pas me retrouver enfermé de force, car ils en étaient surement capable ces deux bougres, je devais me tenir et ne pas faire de folie.
« Pour le moment, ma grossesse se passe bien en dehors des matins nauséeux qui commence à m’agacer et mettre mes nerfs à vifs. Et si tu as un neveu ou nièce ressemblant au lutin, je te forcerais à l’aimer quand même, Elios ! »

Ils étaient à Dorne. Chaque enfant était aimé et choyer. Même malgré leur physique ou défaut. Peu importait comment son enfant sortirait de son ventre. Il serait choyé et aimé par sa famille.

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