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Vieillir, c'est se rappeler son enfance Feat Gysella

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Vieillir, c'est se rappeler son enfance

An 300 lune 8 fin semaine 4
Shatterstone, une ville parsemée de souvenirs, de bons souvenirs. Son père aimait venir rendre visite à son ami Norne Bonfrère et il lui arrivait d'emmener Baelor avec lui. L'enfant envahi pour le goût de l'aventure, n'hésitait pas à s'éloigner des deux lords et découvrir ce que refermait cet endroit. Le plus grand trésor n'était nul autre que Gysella, la nièce du seigneur de ce fief. Ce n'était qu'une petite fille quand il l'avait rencontré, mais elle débordait de tellement de fougue et de courage que le jeune Noirmarées n'avait pu s'empêcher à elle. Une belle amitié naquit entre ses deux êtres et à chaque fois, ils échangeaient sur le leur voyage qui serait les leurs, forcément le dieu noyé était de leur côté, n'étaient-ils pas la prochaine relève fer nés, ceux qui pourraient changer la face de l'histoire. De doux rêves surtout pour un lieu où la vie était si difficile, de doux rêves qui furent brisés sur les rives du Grand Wyk. Baelor pouvait encore se souvenir de l'expression de son père quand il lui avait demandé de le rejoindre, il se souvenait de ce qu'il avait dit à Gysella sans qu'elle n'eût le temps de lui répondre. Ils s'étaient quittés sans un revoir, comme si, ils reviendraient à se voir dans les futures semaines, mais ce ne fut pas le cas. Le seigneur actuel n'avait revu Shatterstone que des années plus tard et Gysella, lors du conseil qu'Euron Greyjoy avait réclamé pour se faire élire roi. Aucun mot n'avait été échangé entre eux, mais le regard qu'ils avaient partagé avait été si intense, ils s'étaient retrouvés, eux, les meilleurs amis d'une ancienne vie, car depuis ces dernières paroles, beaucoup de choses avaient changé.

Au final, son dernier instant de pure d'innocence fut aussi à Shatterstone, car après cette visite si particulière, son père lui avait annoncé le regroupement de la flotte des Fer-nés. C'était la guerre. Si Baelor n'avait pas été si têtu, si enclin à vouloir payer le fer-prix et prouver sa valeur comme futur seigneur, il n'aurait surement pas vu son père mourir de ses yeux, ainsi que la folie de Balon Greyjoy face au chaos qu'avait été la bataille de Belle-Île, mais le pire, il ne serait jamais devenu otage à Villevieille. Huit ans, huit longues années à passés dans cette ville sur le continent, huit années où il avait dû s'adapter et devenir quelqu'un de différent. Le dieu noyé n'était plus son Dieu, de toute façon, il n'avait jamais rien fait pour sa famille, non lui, tout comme son père, brillait sous la lumière des Sept, priant la mère quand il avait mal agi ou l'Etranger face à la mort. 

Son retour à Noirmarées ne fut d'ailleurs pas plus simple, lui le seigneur absent pendant huit ans qui revenait avec une femme Biefoise à son bras et ne partageant plus la même croyance qu'auparavant. Alors, au lieu de pouvoir retrouver des anciennes connaissances, il avait dû prouver à son peuple que malgré leur différence, il restait leur seigneur et qu'il se battrait pour eux jusqu'au bout. Ce ne fut pas une mince affaire, Baelor fut mis de nombreuses fois à l'épreuve, comme le fait de ne pas pouvoir montrer que son épouse lui manquait. Morte en donnant la vie, un châtiment bien sévère, pour cette femme surnommée chenille au Bief, mais qui était devenu un réel papillon pour lui. Il ne l'avait jamais aimé comme les poètes aimaient parler de l'amour, mais elle avait eu un réel impact sur lui et pour cela, jamais il ne tairait sa mémoire face à leur fils Garett.

S'être rendu à Shatterstone pour voir comment allait Norne après son accident, le rendait plutôt nostalgique. Baelor avait eu une longue discussion avec l'ami de son père et se retrouvait à présent à observer la vue et se perdre dans ses souvenirs, réalisant sa propre évolution. Tournant légèrement la tête faisant face à la brise du vent, un sourire vint à apparaitre sur son visage à une vision bien familière. Gysella se trouvait un peu plus loin, à s'entraîner tel son dernier souvenir d'elle avant son départ pour la rébellion. C'était comme si l'instant s'était stoppé et qu'il lui offrait le cadeau de tout pouvoir recommencer. S'approchant d'un pas délicat, il était redevenu le jeune Baelor insouciant, celui qui aimait faire des blagues et surtout tendre des pièges. À l'image de son souvenir, il avança encore quelques pas jusqu'à se retrouver derrière elle et vint lui murmurer à l'oreille :

- Ne descends jamais ta garde.

Exactement, les mêmes paroles qu'il y a quelques années, sauf que là, Vernon Noirmarées ne viendrait pas lui demander de partir pour partie en guerre, ni personne, car ils étaient dans une époque de paix.

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Vieillir, c'est se rappeler son enfance

An 300 lune 8 fin semaine 4
Les lunes l’avaient séparé de ce paysage, de ce souvenir envahissant qui ne cessait de pousser un peu plus ses pensées vers des années d’antan. La presqu’île reposait là, dans cette éternité figée dont l’abrupte rimait volontiers avec le caractère divin qu’on voulait lui infliger. Le temps lui donnait l’impression de se suspendre alors même que l’humanité tendait à l’affecter d’un changement soudain. Calme, colossale, la falaise jugeait de ces pauvres âmes qui erraient au dessus de son ponton, veillant par ce biais à leur rappeler qu’elle restait seule maître de ces lieux mais surtout le témoin de leur propre déchéance. Les générations passaient à Shatterstone, différentes, belliqueuses parfois, mais il n’en restait pas moins que la place perdurait telle qu’elle. La menace ne l’affectait pas ou du moins, ne lui donnait l’impression d’une telle attention. Seule face au promontoire, le vent relevait quelques unes de ses mèches éclaircies par l’effet iodé des environs. La Bonfrère songeait face à cette étendue dont certaines tâches s’imposaient à elle telles des images du passé retrouvait. Ainsi donc, devrait-elle tout recommencer ici ? Remplir son devoir à l’image même de ce pourquoi son oncle s’était enquit de l’éduquer. Ses rêves devraient-ils s’amenuir pour ainsi laisser cette fatalité prendre de ses droits, l’enfermer dans une vie où sa propre liberté n’en deviendrait qu’un songe parmi tant d’autre ? Peut être… Le soupir las qui s’extirpa d’entre ses poumons révélait bien à quel point cette situation l’incommodait. Elle, qui, avait touché du doigt  ce rêve de guerrière accomplie, voilà qu’elle se devait de rester ici afin de participer au bon rétablissement de celui qu’elle avait pourtant détesté dans sa jeunesse. Un père bien plus qu’un oncle, un même sang, qui lui avait appris que la famille se devait d’être une priorité sur ses intentions. Son regard n’en devenait que plus froid à mesure que les souvenirs lui rappelaient la dureté de certaines épreuves. Combien de fois était-elle venue sur ce même lieu pour pleurer ? Pour maudire cet être qui se plaisait à lui infliger des douleurs aussi bien physiques que morales pour participer à son éducation ? Combien de fois avait-elle juré face au Dieu Noyé que cette condition était trop dure pour elle et qu’elle ne parviendrait probablement pas à obtenir ne serait-ce qu’une once de bravoure ? L’ironie se jouait d’elle finalement. A moins que cela ne fusse un signe du destin. La force ne pouvait s’obtenir que par la douleur et le désespoir, le caractère ne pouvait avoir raison du reste que par les épreuves. Il lui avait fallut du temps pour le comprendre, mais à présent Gysella semblait admettre que tout ceci avait payé et que les douleurs n’en viendraient qu’en n’en engendraient d’autres, veillant ainsi à la forger à l’image même de sa volonté. L’ami disparut se révélait au devant de ses souvenirs, tel la brume éloignée, son visage se dessinait d’une manière des plus nettes à mesure que la douleur regagnait son être. Une nouvelle épreuve, un nouveau désespoir, qui lui avait appris à ne plus s’attacher de cette même façon pour ne plus en être déçue. La faiblesse résidait dans les relations humaines, son oncle en était un exemple encore aujourd’hui, mais elle avait beau essayer de se convaincre qu’elle pouvait laisser tout ceci de côté, son cœur ne l’entendait pas de cette manière. Son impatience s’éveillait déjà alors que la colère et le déni gardaient intacts cet aveuglement qu’elle entretenait depuis ce départ précipité. Sa peine avait été si grande qu’elle s’était interdit à prononcer son nom depuis lors. Un nom qui lui rappelait à quel point l’absence était douloureuse, et bien plus, qu’elle n’engendrait que des faiblesses difficiles à surmonter. Ses mains virent à remonter ses bras pour oser se poser sur ses biceps alors que ce visage enfantin prenait petit à petit des traits beaucoup plus grandis. Le temps avait probablement eu raison de leur amitié, pourtant les souvenirs l’obligèrent à détourner son regard de cet horizon pour se poser en direction même de l’endroit où ils s’étaient quittés. Les fantômes du passé s’imposèrent à son esprit, lui laissant prendre le sifflement du vent pour des murmures d’enfants. Ses yeux se figèrent d’ailleurs à cet endroit précis, à ce dernier instant qu’ils avaient partagé alors que son visage se durcissait doucement. Viendrait-il seulement la voir ? Gysella aurait cru que ces retrouvailles qu’ils avaient connu les mènerait à s’entretenir à un moment où à un autre, mais hélas les aléas de la vie ne leur avait permis une telle opportunité. « La Bonfrère t’viens où j’dois monter te botter le . ? » Le regard azuré de la jeune femme se détourna de ce point précis et tenta tant bien que mal de revenir à la réalité, chassant ainsi le pâle reflet de son ami pour retrouver les traits bien réels d’un de ses hommes d’équipage.   « Prends pas tes rêves pour la réalité. » rétorqua t-elle sur ce même ton abrupt et fier qu’on lui connaissait. D’ordinaire, un capitaine n’aurait pas accepté un tel affront, néanmoins Gysella mettait un point d’honneur à ce que ses hommes fassent une différence entre le respect sur un boutre et une vie banale sur la terre ferme. Peut être était-ce une erreur ? L’avenir lui apprendrait.

Son entraînement débuta, veillant à lui prouver que son esprit n’était pas présent sur cette place mais que ce dernier lui donnait l’impression de se situer encore dans son passé. Les erreurs s’accumulaient, veillant ainsi à l’énerver et à attiser un peu plus sa colère et par conséquent à augmenter ses erreurs. Sa hargne ne parvenait plus à se tarir, l’aveuglant et l’enfermant dans des rancœurs anciennes, vers des regrets non avoués. C’était peut être la cinquième fois qu’il l’avait mise au sol et ses moqueries n’arrivaient pas à ce qu’elle prenne le dessus, au contraire, elles semblaient la ramenaient vers cet apprentissage douloureux, vers cette impression de doute. « J’crois qu’on va s’arrêter là pour aujourd’hui, j’sais pas ou t’es apparemment, pas là. » Le fer-né venait de se redresser en lui tendant sa main. Bien entendu, la colère ne l’y aidant pas, Gysella se contenta d’admirer cette dernière et se releva seule. Sans mot dire, la guerrière tourna les talons et finit par lancer son bouclier contre un mur. Sa fugacité prouvant de sa colère, alors que ses yeux cherchaient un moyen de détourner cette hargne. Marcher serait peut être une solution ? A moins que cela ne veille à l’énerver de plus belle. Finalement, la Bonfère opta pour la solitude qui serait probablement un refuge dans lequel elle se sentait le mieux. Il s’agissait en fait bien plus d’une triste réalité la concernant que d’un prétexte pour calmer ses nerfs. Son indépendance n’avait d’autre prix que cette impression d’être seule, sa force n’avait d’autre alliée que la méfiance à l’égard des autres, si bien qu’elle avait finit par reconnaître qu’il s’agissait là de ce fer-prix à payer pour devenir ce qu’elle désirait. Pourtant, lorsqu’elle faisait un parallèle avec ses modèles, la jeune femme remarquait que les autres l’étaient moins. Ou du moins, lui en donnait l’impression. Asha Grejoy avait ses conseillers, Malvina Sparr avait également ses amis et elle ? Qui avait-elle à part son oncle ? Le Timbal se dégageait des autres comme un ami, mais qu’en serait-il lorsque ses intérêts seraient mis à mal au détriment des siens ? Finalement, le Dieu Noyé se jouait bien d’elle sur bien des plans… Petit à petit l’idée de cette rencontre lui revint en mémoire. L’amitié n’en devenait que plus irréelle alors qu’il se redessinait devant elle. Ses yeux noirs croisaient à nouveau les siens et lui transmettaient un message. De l’apaisement mélangé avec cette méfiance, à moins que cela ne soit de la surprise mêlée à de l’exaspération ? Devait-elle le détester comme elle se l’était promis plus jeune ? Ou au contraire devait-elle orienter sa rage en direction de ceux qui les avaient séparés ? Comment une petite fille devait-elle réagir face à la disparition soudaine de son meilleur ami ? Comment pouvait-elle s’en sortir et ainsi affronter les obstacles seules ? Et enfin, comment devait-elle réagir lorsque l’ironie se mêlait à leurs sorts ? Un nouveau soupir se dégagea d’entre ses lèvres, las, épuisé, il reflétait bien à quel point ses intentions s’en trouvaient ébranlées alors que les souvenirs de ce lieu tambourinaient de part et d’autre de son âme. Prenant sa tête entre ses mains, la Bonfrère finit par laisser à nouveau sa rage la guider, lui assignant le devoir de donner des coups à ce sac de grains. Deux puis trois, puis dix peut être ? Ce dernier prenait petit à petit la forme d’une pauvre victime alors que sa garde remontait à chaque fois avant que son poing ne revienne s’abattre sur cet ennemi, elle-même. Enfermée dans cet état d’esprit, la chaleur émanait de son corps et réchauffait quelques unes des parties de ce dernier, la sueur se mêlait au saillant de ses muscles alors que le silence autour d’elle n’en devenait que plus grand. Son attention ne restait emprise que sur ce sac et rien d’autre tant et si bien que lorsqu’une voix se mit à fendre le silence derrière elle, la jeune femme se retourna et empoigna instinctivement le col, signe de sa surprise alors que son poing menaçait de venir s’abattre sur le visage de celui qui avait osé la déranger. Néanmoins, sa course s’arrêta en plein vol alors que la stupeur se saisissait d’elle et lui révélait les traits de celui qui la hantait. La surprise se traduisait sur son visage, lui laissant ainsi l’occasion de prendre quelques secondes pour entendre réellement les mots qu’il lui avait prononcé. « Baelor ? » Son regard devenait le témoin parfait de cette prise de conscience alors qu’elle le relâchait et qu’elle baissait son poing. Ses sentiments n’en devenaient que plus ébranlés encore, ne comprenant plus s’il s’agissait bien là de la réalité ou plutôt si son esprit lui jouait des tours. Naturellement, ses yeux se dévièrent de ses onyx pour chercher des témoins à cette scène. Peut être que Vernon Noirmarées allait l’appeler à nouveau ? Cependant, nulle masse ne se dessinait à l’horizon, rien si ce n’était simplement la silhouette bien distincte de son ancien meilleur ami. « T’as… » Ses yeux le dévisageaient alors que l’incompréhension venait de trouver une place bien distinguée sur ses traits. Comment devait-elle réagir ? Que devait-elle dire ? Pour tout avouer, elle ne savait pas du tout ni ce qu’il était en train de se passer et encore moins l’endroit dans lequel elle se trouvait. « Qu’est-ce que tu fais là ? » parvint-elle à prononcer alors que son regard se fronçait petit à petit. Devait-elle être heureuse de le voir ? Il lui semblait qu’elle l’était, mais cette rancœur était telle qu’elle préférait rester sur ses gardes. « J’aurai cru que t’serais parti dans le grand ouest avec les autres. » Gysella ne put s’empêcher de faire un pas puis un autre en arrière, avant de se heurter à ce sac de grains qui l’obligea à s’arrêter. Il lui semblait qu’elle avait besoin de réponse ou pas. Elle n’en savait rien au juste, elle était simplement perdue, une grande première pour la fer-née qui aimait avoir le dernier mot sur tout. « T’as changé ! » rajouta t-elle alors qu’elle le regardait de bas en haut pour essayer de retrouver un semblant de contenance. « Pas en mal, je te l’accorde. » commenta t-elle en redressant son regard et en l’ancrant dans celui du jeune homme. Finalement la petite fille n’était peut être pas si éloignée que ça, et elle avait envie de retrouver son meilleur ami, sauf qu’elle préférait la faire taire pour l’instant. Elle n’avait pas envie de le revoir partir comme la dernière fois, elle n’avait pas envie d’attendre à nouveau huit ans pour peut être avoir l’opportunité de lui dire qu’elle le détestait pour son absence, mais qu’il n’en restait pas moins qu’elle l’avait aimé pour son amitié.

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Vieillir, c'est se rappeler son enfance

An 300 lune 8 fin semaine 4
Une vision faites de souvenir, une vision du passé, une vision qui appartenait à ces années de bonheur absolu. Cette vision de Gysella qui s'entraînait à l'aide d'un sac, lui semblait inespéré. Jamais, il n'aurait pu imaginer la revoir ainsi, tout se retrouvait exactement à la même place que dans ses souvenirs, c'était comme si on leur donnait l'occasion de reprendre là où ils s'étaient arrêtés. Des années s'étaient écoulées, les deux Fer-nés avaient traversé bien des épreuves, évoluant par la même occasion et malgré les différents chemins qu'ils avaient parcouru, une part d'eux appartenait toujours aux enfants rêveurs qu'ils avaient été et ses retrouvailles pourraient surement leur permettre de se retrouver eux-mêmes.

Tandis qu'il avançait doucement vers la Bonfrère, il alla lui murmura au mot près les dernières paroles prononcées à son égard arrivé derrière elle. La surprise fut de subir sa réaction. La Fer-né se retourna rapidement, l'attrapant par le col et le menaçant avec son poing. Fort heureusement, Baelor ne répliqua pas surtout en vu que Gysella avait compris son erreur avant de le frapper, mais par simple réflexe, il aurait lui-même pu agir avec violence. Entre, elle étonnée par sa présence et Baelor étonné par sa réaction, ils partageaient d'un certain sens les mêmes expressions.

« Baelor ? »

Il pouvait comprendre sa surprise, la dernière fois qu'ils s'étaient vue, Euron avait voulu devenir Roi, en dévoilant sa responsabilité de la mort du faiseur de veuve, mais en plus, sa négociation de paix avec la Reine Rhaenys, en soi, ce n'avait pas été le bon moment pour échanger avec son amie d'enfance, d'autres mois s'était écoulés depuis. Remis légèrement de sa surprise, Gysella le relâcha. Le seigneur de Noirmarées resta face à elle, ne reculant pas d'un moindre pas.

« T’as… qu’est-ce que tu fais là ? J’aurai cru que t’serais parti dans le grand ouest avec les autres. »

Il l'observait autant qu'elle l'observait. Dans le fond, elle semblait bien plus surprise que lui, cherchant ses mots. Baelor gardait le silence, son regard envoûteur ne la quittant pas. Malgré son statut d'homme marié à un moment de sa vie, il était toujours resté un fin séducteur, tout en restant fidèle à la mère de son fils. Un sourire vint à apparaître sur son visage en le voyant reculer et surtout se retrouvant bloqué contre le sac d'entraînement. Était-il, si effrayant que cela ou était-ce parce qu'il l'a troublait ? De nature assez prétentieuse, les deux lui allaient très bien.

« T’as changé ! Pas en mal, je te l’accorde. »

Leurs regards se croisèrent, elle semblait récupérer de l'aplomb. Baelor s'approcha d'elle, sûr de lui, amplifiant ainsi la tension de leurs regards. De sa propre observation, il avait lui-même conclu que l'enfant qu'il avait connu avait fait place à une très belle femme, très désirable, même s'il ne cherchait pas forcément cela auprès d'elle, il ne pouvait pas fermer les yeux sur sa beauté et surtout la force qui ressortait de ses yeux. Approchant son visage près de lui, il vint lui murmura à l'oreille :

- Je peux te retourner ce compliment.

À peine eut-il fini sa phrase qu'il se recula, pour laisser une plus grande distance entre eux. Ses yeux ne la quittaient pas, son air de visage devint plus sérieux, même s'il gardait un rictus au bout des lèvres. Se souvenant de la première question de son amie, il vint à se dire que c'était le bon moment de lui répondre.

- Pour répondre à ta question, notre reine m'a nommé émissaire du Bief, je ne fais donc pas partie de la grande expédition et je suis ici pour rendre visite à ton oncle. Je viens juste de le quitter.

Baelor préférait largement se voir en paix avec le royaume du Bief qu'en guerre, même s'il n'allait l'avouer. Quoique ses débuts furent tumultueux à Villevieille, il avait appris à apprécier cette ville et surtout ses habitants. Pour son peuple, il aurait été capable de sacrifier ceux qu'il avait connus, mais dans son coeur, cela aurait été une épreuve difficile. Finalement, une lueur joueuse s'empara de son regard, tandis qu'il demanda : 

- Alors dis-moi, es-tu devenue cette si grande guerrière dont tu me rabâchais les oreilles ? Mes yeux diraient que oui, mais peut-être suis-je ensorcelé.

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Vieillir, c'est se rappeler son enfance

An 300 lune 8 fin semaine 4
Les affres d’un passé oublié osaient chatoyer une ironie du destin à peine aperçue. A croire que même le Dieu Noyé se jouait de cette scène et y plaçait là une nouvelle épreuve qu’elle se devrait d’affronter. Devrait-elle l’embrasser pleinement sans se soucier du lendemain ou plutôt s’en méfier afin de mettre un terme à tout ceci ? Sa confiance s’en sortirait t-elle indemne ? A moins que cette dernière n’en devienne que plus exacerbée à mesure que les secondes lui permettaient de prendre conscience que la réalité était à portée de sa main. Cette main qui se desserrait de cette étreinte violente qui ne cessait d’exprimer sa surprise quant à cette rencontre qui se dévoilait on ne pouvait plus impromptue. Les sentiments qui s’en dégageaient reflétaient des irrégularités dont les soubresauts entraînaient la jeune fille vers des confins anciens. Le visage dont les traits vieillis par les années se rappelaient à elle comme les vestiges d’une contrée qu’elle venait à peine de découvrir. Le temps avait eu raison de leurs apparences, probablement aussi de leurs mentalités et de leurs mœurs, mais pourtant il perdurait déjà une chose qu’il n’avait pas effacé : leur amitié. La Bonfrère sentait déjà cette dernière grandir dans le profond de son être alors que les doutes gardaient à cet instant une exactitude déroutante. Son regard n’en devenait que plus sérieux à mesure que ces traits se révélaient de plus en plus insistants. La réalité était belle et bien présente, face à elle et à ce typhon d’amertume qui courrait dans ses veines. Et cette dernière lui renvoyait encore des images dont la finalité lui apparaissait comme une douleur vive quant à cette absence qu’elle avait eu à gérer. Seule, qu’avec ses propres pensées pour parvenir à la vaincre. Son silence avait eu raison sur tout le reste alors que les années lui avaient ôté cette innocence qu’elle n’avait pu partager qu’avec lui.  La colère guidait encore les mélodies inachevées de son cœur alors qu’elle remarquait déjà que huit ans lui avaient paru être une éternité. Les onyx qui la fixaient lui donnaient l’impression de ne pas avoir changé, de ne pas avoir crains à ces retrouvailles mais que au contraire, ils les attendaient. Serait-ce encore une épreuve à passer ? La méfiance de la fer-née restait intacte et ce même si le doute savait prendre possession de son corps tout entier et de son comportement. Sa stupeur croisait volontiers l’arrogance du jeune homme, un fantôme qui portait à croire en sa véritable présence actuelle. Les dires se confondaient dans cette sorte de surprise, laissant ainsi présager de ce manque de contenance dont la jeune femme avait à faire front. Cette première ne lui allait pas, tant est si bien que ses intentions la poussèrent vers cet échappatoire qu’elle aurait pu suivre. Pourtant, son tempérament obtus lui assigna de cette place qu’elle se devait de garder. De ce front qu’elle ne pouvait contourner alors que les questions nécessitaient à présent des réponses qu’il ne pourrait contourner. Néanmoins, le heurt du sac de grains l’obligea à garder stoïque ce visage, de le placer entre les mains du Dieu Noyé pour une énième fois, alors que les aspirations de la petite fille se joignaient aux attraits de l’adulte afin de se livrer bataille. Qui en sortirait vainqueur ? Pour l’heure, Gysella préférait attendre le dénouement, afin de mieux appréhender les volontés de celui qu’elle avait aimé comme un meilleur ami. Ce dernier gardait intact ce rictus qu’elle lui connaissait, cet aspect désinvolte que l’enfance avait su préserver des méandres de la vieillesse. Ainsi lui prouvait-il de ses intentions ou du moins, se prêtait-il à ce jeu qu’ils adoraient s’offrir. Devraient-ils à nouveau se défier comme dans le passé ? Le jeu avait probablement déjà commencé dès l’instant où il l’avait interpellé. Un jeu dans lequel, elle savait déjà qu’elle n’en serait pas victorieuse, mais bien plus victime des dédales du Noirmarées. L’enfant avait laissé place à un homme au charisme déroutant et dont les mystères qui plainaient autour de son être n’en devenaient que plus attirants. Gysella serait bien sotte de prétendre le contraire, alors que ses yeux appréciaient à voir ce qu’ils lui offraient. L’arrogance lui revenait, jouant de ses atouts pour ainsi trouver à cette situation une commodité qui l’amènerait vers un naturel plus convenable. Bien sûr, c’était sans compter les réactions du même ordre du jeune homme. Baelor. Ce nom qu’elle s’était interdis à prononcer, ce visage qu’elle s’était offusquée à ne plus revoir, cet ami dont la place auprès de son cœur se révélait bien plus douloureuse qu’apaisante. Les années avaient eu raison de sa froideur et de sa témérité mais apparemment pas de ce sentiment qui la poussaient à éveiller sa rancœur.

Son sourcil se releva doucement dans le même temps où ses lèvres s’étirèrent pour ainsi dessiner un sourire sur leurs coins. Les Fer-nés avaient cette qualité propre d’être honnêtes les uns envers les autres. Peu en importait le message délivré, cette non retenue était une sorte de code prévalant ainsi de leurs caractères bien particuliers. Cependant la surprise regagna la Bonfrère dès l’instant où la proximité établie par Baelor lui rappelait à quel point il était un bel homme. Bien heureusement, il se recula laissant ainsi de marbre ce regard azuré qui ne cessait de le fixer en craignant de ciller. Disparaitrait-il si elle exécutait cet instinct primaire ? Gysella n’avait pas envie de tenter l’expérience, du moins pas maintenant. Son torse se bombait pour prendre une inspiration plus forte alors que son dos se redressait doucement contre ce sac de grains. Ses bras se relevèrent derechef, réajustant une position plus naturelle pour elle, plus guerrière et révélant ainsi de ce renfermement qui avait eu raison d’elle au fur et à mesure des années. Le regard grave, elle attendait réponses à ses questions. Réponses qui ne tardèrent pas à lui parvenir suscitant un léger rire acerbe de sa part. « Contente d’entendre que tu considères encore notre peuple comme le tien. » Elle arqua à nouveau son sourcil alors que toute cette politique tendait à lui prouver qu’elle la dépassait plus que de raison. « A moins que tu t’joues d’nous toi aussi et qu’tu sois comme le Greyjoy du Nord. » La jeune femme y allait très probablement fort en témoignant ainsi de ces changements qu’elle n’appréciait pas. Cependant, sa douleur était telle qu’elle ne pouvait laisser le doute se saisir d’elle une nouvelle fois, après tout sa faiblesse se trouvait dès à présent devant elle et elle ne pouvait lui laisser une nouvelle occasion de la submerger de peine et de tourments. « J’suppose que mon oncle a été ravi d’te voir. Lui qui tient tant à repartir d’ici. » Instinctivement, le regard azur de la Bonfrère se dégagea de son emprise d’onyx pour oser flirter avec l’horizon de la mer. Calme, cette dernière lui laissait tout à croire que cette quiétude n’était en réalité qu’une façade, qu’un mirage quant à la tempête à venir. Ses compréhensions avaient leurs limites et ces dernières s’apprêtaient à faire surface à cet instant. Pourquoi tous les hommes de son entourage devaient partir ? Probablement pour que la solitude qui l’environnaient n’en devienne que plus forte encore et l’oblige à s’enfermer dans un monde qui la dépassait. « A croire que not’ destin n’est fait que pour qu’on s’croise tous. » Ses yeux revinrent à la rencontre de ceux du jeune homme alors qu’une mine sombre tendait à noircir un peu le regard de la jeune femme. Da la tristesse se mêlait à cette colère, peut être la verrait-il ? L’ami qu’il avait été l’aurait décelé, tout comme elle pouvait reconnaître de la joie dans celui de Baelor. Celle de la revoir ? Les doutes étaient encore bien trop tenaces pour que Gysella n’ose tirer des conclusions de cette dernière. Au lieu de cela, le sourire qui lui vint sur son visage la prenait de court, lui révélant ainsi que cette joie savait se partager et se retrouver malgré tout dans son cœur. « Si tu veux le savoir, va falloir que t’oublies tes bonnes manières de lord des contrées vertes, Noirmarées. » Un élan de jeunesse l’incita à vouloir lui tirer la langue pour accentuer ainsi de cet esprit de défi qu’ils savaient s’offrir l’un et l’autre dans le passé. Mais la retenue restant tout de même maître de ses agissements, la Bonfrère se contenta simplement de marcher en direction de Baelor et de lui donner un coup d’épaule contre la sienne dans le même temps qu’un rire s’extirpait d’entre ses lèvres. Ses pas la guidèrent vers l’un des sac au sol et c’est dans un mouvement sûr et dans une dextre bien propice à révéler ses talents que la jeune femme lui lança le pommeau d’une lame émoussée. « J’te laisse la lame, j’men voudrai de te mettre une raclée dès l’premier coup. » s’amusa t-elle à révéler dans un ton qu’on lui reconnaissait bien, et qui la définissait entièrement.  Après quoi, elle s’en alla de l’autre côté et récupéra son bouclier lancé toute à l’heure, il s’agissait probablement là de sa meilleure arme et de son meilleur atout. « Allez, montre moi qu’tas gardé nos manières. » Bien appuyée sur ses deux jambes, la Bonfrère releva simplement son bouclier et l’ajusta au niveau de son visage de manière à ce que ses yeux dépassent du rebord de ce dernier. « Tous les coups sont permis. » lui rappela t-elle alors qu’un sourire en coin se dessinait déjà sur le coin de ses lèvres. Une part d’elle se trouvait ravie de cette situation, tant cette dernière lui rappelait tous ces souvenirs qu’elle avait pu enfouir en elle. Son meilleur ami était là et elle comptait bien lui rappeler à quel point elle lui en avait voulu dans le même temps qu’il lui avait manqué.

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