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Ombre et lumière feat Irri [FB]

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Ombre et lumière
Irri & Leeven
Mon enfance, c'est un poison que j'ai dans le sang et y a que quand je serai morte que j'en souffrirai plus..

Semaine 2, lune 6, An 300

Un mois que Dalliah avait retrouvé sa trace, un mois qu'elle avait perdu Sicard, un mois où elle était venue s'installer dans la demeure de Slagar Ormollen, le mari de sa mère. Tous ces jours avaient défilé à une grande allure, tandis que son coeur brisé l'emmenait vers le chemin du dépérissement, la guérisseuse n'avait plus eu goût à rien, se retrouvant dans un pire état que lors de la mort de ses deux frères ainés. Trop d'épreuves avaient sillonné sa vie, trop de cicatrices autant visibles qu'invisibles la ramenaient vers le précipice de la souffrance. Sans Seereï, sa servante, Leeven se serait laissé à mourir, ne pouvant plus supporter de vivre sans son pirate et en même temps, lui en voulant tellement de lui avoir menti durant leur année passée ensemble. Elle était comme figée, incapable de bouger dans un sens ou dans l'autre, incapable de réaliser que le monde évoluait autour d'elle.

Ce jour-là, Seereï avait réussi l'impossible à la persuader de voir le monde de dehors, de quitter sa chambre pour prendre de l'air. Rien que les rayons de soleil furent douloureux pour ses yeux, mais petit à petit, elle se réhabitua à la lumière. D'un visage éteint, elle parcourait les rues de Lancéhélion sans réel intérêt, n'étant sorti que pour faire plaisir à la lysienne. D'un coup, Leeven aperçut une scène qui l'a sorti de son état comateux, un propriétaire d'un bazar venait à maltraiter sa femme, puis le regard de la petite fille terrifié vient croiser le sien. Ce regard, cette scène, la suivirent toute la journée, même une fois rentrée dans la demeure des Ormollen. Cela devenu son obsession, l'enfant était terrorisée, tout comme la mère. Pourquoi l'homme se permettait-il de faire souffrir sa famille ? Pourquoi Sicard s'était-il permis de lui briser le coeur ? Tout se mélangeait dans son esprit, mais cela l'emmena au même résultat, une colère froide, une colère qu'elle n'aurait jamais cru ressentir auparavant. Sans réaliser ce qu'elle faisait, la Waters s'était rendue dans le laboratoire de sa mère et préparait un poison. Camouflant son visage par un voile, elle alla retrouver cet homme croisé plus tôt dans la journée, et avec discrétion alla verser le poison dans son verre. Le calme qui émanait d'elle était effrayant. Elle ne se retourna même pas quand l'homme s'écroula au sol. De par cette action, elle se sentait mieux, la vengeance était un bon poison et elle venait de se prouver à elle-même que la souffrance pouvait être une force, en tout cas jusqu'au moment où elle réalisa ce qu'elle avait fait.

Assise dans sa chambre, Leeven ne pouvait s'empêcher de regarder ses mains et de repenser à tout ce qui s'était passé. Ce n'était pas à elle, jamais elle n'aurait pu faire cela, ôter une vie. Elle était une guérisseuse, pas une tueuse. Sa mère lui avait soufflé des années plus tôt, quand celle-ci avait empoisonné ses frères ainés, qu'elles étaient les mêmes et Leeven craignait que Dalliah ait dit vrai. Soufflant un grand coup, elle eut besoin de se passer de l'eau sur son visage et ce fut en penser près du laboratoire de sa mère qu'elle perçut des bruits de discussion. S'approchant doucement, elle fut prise d'un sursaut, quand sa mère annonça d'un ton sec :

- Tiens, Leeven, tu t'es enfin décidé à quitter ta chambre... Je te présente Irri... Irri voici ma fille dont je t'ai parlé.

Dalliah avait fait bien plus que lui parler de sa fille. C'était Irri qui avait retrouvé la trace de Leeven à Bourg-cabane, d'une certaine façon, si la jeune femme ne l'avait pas retrouvé, la guérisseuse se trouverait toujours auprès de Sicard, vivant la vie heureuse qui avait été sienne. Leeven observa Irri et vint à la saluer :

- Enchanté de faire ta rencontre Irri.

Le regard de fierté que portait Dalliah pour Irri ne passa pas inaperçu pour Leeven. Qui pouvait bien être cette fille ? De son allure réservée, la bâtarde n'était pas forcément à l'aise. Sa mère vint poser une main protectrice sur l'épaule de la brune.

- Je vous laisse faire connaissance, je dois aller régler certaines choses.

Quittant la pièce, Leeven baissa les yeux au sol. Tant de choses se passaient dans son esprit, tant de questions venaient la tourmenter et voici qu'à présent, elle venait de réaliser qu'elle se trouvait face à une personne que sa mère semblait plus appréciée qu'elle.

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Lancelion avait fini par t'attirer dans ses filets pour ne plus te lâcher. Tu avais sombré dans les merveilles que renfermait cette ville, heureuse de pouvoir vivre libre, loin de ta condition d'esclave cachée à Braavos. Ici, tu étais une autre femme, un sourire sur les lèvres. Et même si tu restais toujours discrète, tu ne pouvais t'empêcher d'être partout, de regarder le monde qui t'entourait avec des yeux d'enfants. Et si parfois tu étais encore surprise par des coutumes, tu t'habituais petit à petit. Arianne t'aidait, énormément et tu sentais ton coeur commencer à pencher pour la princesse, à oublier la promesse que tu avais fait à ta braavienne qui t'attendait surement de l'autre côté de la mer. Mais tu ne reviendrais jamais en Essos, tu te l'étais jurée. Ici, tout était tellement différent, tellement plus agréable. Et ici, tu n'étais plus personne. Une assassine, dont personne ne connaissait le visage mais dont les poisons commençaient à être connus.

C'était d'ailleurs ce qui t'avait mené jusqu'à une autre empoisonneuse qui avait accepté de t'apprendre ce qu'elle savait des plantes de Dorne en échange de service. Tu avais retrouvé sa fille, sans pitié pour la pauvre Leeven et lui avait ramené. Ce n'était ni la première ni la dernière fois que tu rendais ce genre de service. Après tout, tu l'avais déjà fait pour une prêtresse qui avait disparu. Ce qu'était devenue Melissandre t'importait peu, tu ne pouvais te mentir. Mais le pouvoir qu'elle aurait pu t'offrir, bien plus important que celui que tu maitrisais pour l'instant l'était bien plus. Chassant de tes pensées tes souvenirs, tu souris à la femme qui te faisait face, écoutant avec intension ses leçons bien plus intéressantes que celles des empoisonneuses de Braavos. Dalliah lui montrait les fleurs qu'elle écrasait pour en faire sortir un jus qui, à petit dose pouvait sauver, mais pouvait également se révéler mortel comme bien des plantes et tu l'écoutais, attentive. Ton regard enregistrait les formes, les couleurs, tout ce qui t'aiderait à retrouver ces plantes une fois que tu serais parti d'ici. Ta ceinture compterait plus de fioles en temps et en heure.

La fille de Dalliah, que tu étais allée chercher fis son apparition, croyant surement être discrète. Mais être une assassine ne voulait pas forcément dire être douée avec les plantes. Il fallait aussi une ouïe digne des félins sauvages, capable de détecter le mouvement pour mieux éviter les attaques. Dalliah comme toi réagirent et tu lèves la tête jusqu'à la jeune créature que tu avais ramené jusqu'ici. Un sourire, froid, grandit sur tes lèvres et tu lui réponds du bout de ses dernières.

De même.

Mais pourtant, ce n'est pas vraiment le cas. La présence de Leeven fait partir Dalliah et tes lèvres se tendent sur une moue. peut-être que sa fille en sait autant que l'empoisonneuse. peut-être.

C'est fou ce que ta mère connait sur les plantes. Tu les utiles aussi ?

Ton ton est bien plus sympathique que ce que tu pensais. Westeros te rend presque plus douce, un rien moins sur la défensive. Et la jeune femme devant toi ne semble pas bien dangereuse, ce qui te permet d'être moins agressive. Après tout, Leeven n'a pas réellement demandé tout ce qui lui arrive.
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Ombre et lumière
Irri & Leeven
Mon enfance, c'est un poison que j'ai dans le sang et y a que quand je serai morte que j'en souffrirai plus..

Semaine 2, lune 6, An 300

Une dualité entre ombre et lumière s'opérait en la jeune Waters. Rien ne l'avait laissé penser qu'elle serait capable d'en venir à tuer à homme de son propre chef. Que s'était-il passé ? C'était comme si elle n'avait plus eu possession de son esprit, comme si la colère avait pris l'ascension sur son altruisme. Tous ceux qui croisaient sa route, s'évertuaient à dire que par les expressions de son visage, son regard humble, n'exprimait que sa douceur, mais là, elle n'avait pas agi avec douceur. Ayant laissé la vengeance opérée, à présent, Leeven se retrouvait totalement perdu par rapport à ses actions, elle ne pouvait pas oublier le bien que ça lui avait fait de se venger, là, elle avait eu le contrôle de la situation, là, ce n'est pas elle qui subissait, mais l'homme qui avait subi la mort pour ses mauvaises actions. Était-ce vraiment mal ? Avait-elle vraiment mal agi ? Ce marchand battait sa femme et sa fille, elles méritaient de vivre en paix et non de subir ces accès de violence. Tourmentées, toutes ses interrogations ne voulaient la quitter, Leeven était de nouvelle elle-même, proie à son mal-être et à présent, elle avait même peur de ses propres réactions, peur d'être comme sa mère.

Quittant sa chambre pour pouvoir, aller se passer un peu d'eau fraiche sur le visage, Leeven avançait dans les couloirs de la demeure de Slagar Ormollen et ce fut les voix émanant du laboratoire de sa mère qui la rendit curieuse. Qui pouvait bien lui rendre visite à cette heure de la nuit ? Elle avait pensé être discrète, mais malheureusement sa mère la repéra et la guérisseuse vint rejoindre les deux femmes. Sa mère présenta la jeune femme, pour Leeven, il s'agissait d'une inconnue, une inconnue que Dalliah semblait plus apprécié qu'elle. Certes, la bâtarde avait toujours su que sa mère lui en voulait d'avoir sauvé la vie d'un de ses frères, mais si c'était à refaire, Leeven n'hésiterait pas. 

Tandis que la bâtarde n'était pas à son aise, préférant regarder au sol que directement Irri, Daliah décida de les laisser seule. Là, elle releva la tête, pour l'observer. Ses traits de visage étaient froids, des traits qui lui rappelèrent son propre visage quand elle avait été tuée cet homme, en tout cas, c'est le rappel que ça lui faisait. Usant de son geste habituel de remettre ses boucles blondes sur une partie de sa joue gauche pour recouvrir la balafre, elle n'osa pas parler, préférant laisser place au silence, mais au final, même le silence lui semblait dérangeant.

C'est fou ce que ta mère connait sur les plantes. Tu les utilises aussi ?

Au ton de sa voix, Leeven se sentit un peu plus à sa place, au moins, un sujet de conversation venait d'être lancé et elles pourraient échanger jusqu'au retour de la Lysienne. 

- Oui, j'étais guérisseuse.

Sans s'en rendre compte, elle avait utilisé le verbe être au passé, comme si sa vie était réellement terminée. Leeven n'avait plus de but, hormis, se laisser aller à la souffrance en ne repensant qu'au passé. Sicard lui avait tout pris en lui brisant le coeur et pourtant devenir guérisseuse avait toujours été son objectif depuis sa plus tendre enfance. 

- Ma mère m'a tout enseigné durant mon enfance, autant des plantes de Westeros que ceux de Lys, autant les potions que les poisons.

Elle s'était approchée vers la table de travail près d'Iri et vint à prendre les différentes plantes qui reposaient face à elle. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre quel poison confectionnait sa mère, le même poison qu'elle avait utilisé contre ses frères, un mauvais rappel en cet instant. 

- Ce poison qu'elle est en train de t'apprendre est sa spécialité, ça n'apporte pas que la mort, mais aussi la souffrance. Il n'existe qu'un seul antidote, peu connu et difficile à confectionner. Un antidote inutile s'il n'est pas donné dans les temps, mais surtout qui ne guérit pas forcément tous les ravages provoqués par le poison. Levant son regard mélancolique vers Irri, elle lui demanda : T'a-t-elle dit tout cela ?

Leeven trouvait toujours des excuses à sa mère pour ses actions, mais là, elle avait besoin de savoir si outre apprendre à faire un poison, elle disait réellement les impacts de ceux-ci. Différemment de Dalliah, la Waters réfléchissait en guérisseuse et c'était cela qui ne plaisait pas à sa mère, surtout que sa fille avait surpasser le savoir de sa mère dans ce domaine, par sa propres expérience, le savoir du mestre de Wendton ainsi qu'auprès du peuple de Keren et Sydän.
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Une guérisseuse. Un sourire naquit sur tes lèvres alors que tu regardais plus réellement la jeune femme. Elle était belle avec ses boucles blondes qui semblaient si douces au touché. Elle avait tôt du rôle qu'on lui avait offert. Un beau visage, avenant et des yeux pleins de tendresse. personne ne pouvait voir le mal dans la jeune femme devant toi et pourtant, au plus profond de ton être, tu sentais qu'elle n'était pas aussi innocente que son physique le laissait penser. Elle était la fille de Dalliah et les chiens ne mettaient jamais au monde des chats. Si l'une était assassine, l'autre ne pouvait être son plus parfait miroir.

Ainsi, la jeune femme connaissait tous des plantes de Lys. Mais qu'en était-il de celles de Westeros et de Dorne ? Depuis combien de temps les deux femmes étaient-elles arrivées ici ? Depuis combien de temps avaient-elles quitter cet Essos qu'ils fuyaient. Tu te souvenais encore de la morsure du fouet contre ta peau, de tes prunelles enflammées alors que tu avais mit fin au jour de cet homme qui avait osé se déclarer ton propriétaire. Tu n'avais pas de maitre. Tu n'en aurais jamais. Aujourd'hui, tu choisissais une allégeance qui t'apportait plus que ce qu'elle te demandait et rien d'autre.

Ce poison t'intéressait et Dalliah l'avait bien compris. Un sourire flotta quelques secondes alors que tu écoutais les mots de Leeven. Tu comprenais de mieux en mieux la jeune femme devant toi. Sa douceur n'était finalement pas feinte. Tes yeux glissèrent jusqu'au flacon contenant le liquide mortel et tu fini par pincer les lèvres. Sa guérison t'importait peu. Tant que le poison permettait d'avoir des résultats.

Elle me l'avait dit. Mais le remède m'importe peut. Il sert à tuer, d'une manière particulière. C'est tout ce qui m'importe.

Tes mots furent entourés d'un sourire qui était loin d'être faux et qui modifiait tes traits. Décidément, la jeune fille te plaisait et sa douceur te rendait plus agréable que l'éternelle sauvageonne agressive que tu étais en temps normal.

Tu as du apprendre à connaitre les plantes de Dorne depuis le temps que vous êtes là pas vrai ?

Ta question n'attendait qu'une validation pour en demander encore plus. Ta soif de savoir ne parvenait à être tarie. Ce monde nouveau dans lequel tu évoluais changeait tellement de la violence sauvage d'Essos où tu devais te battre pour vivre. Ici, tout était beaucoup plus facile. Indirectement, tu jalousais tous ses hommes et femmes qui n'avaient eu à lutter. Ils étaient nés dans un petit monde de coton. Mais tu te contentas d'un nouveau sourire. Leeven n'avait rien à voir avec ce peuple.
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Ombre et lumière
Irri & Leeven
Mon enfance, c'est un poison que j'ai dans le sang et y a que quand je serai morte que j'en souffrirai plus..

Semaine 2, lune 6, An 300

Faire face à toutes les herbes qui permettaient de faire le poison si spécial emmenait Leeven sur le chemin des souvenirs. Sans celui-ci, ses frères seraient surement encore en vie, elle vivrait toujours à Wendton auprès d'eux et continuerait sa vie de guérisseuse dans les terres de sa famille sans souffrir. Jamais, elle n'aurait connu la douleur, ni même le désespoir. Son épanouissement s'afficherait toujours sur son doux visage et nulle cicatrice recouvrirait sa joue. Oui, Leeven serait resté le petit soleil du Bois-du-Roi. Sauf que ce poison, sa mère l'avait bien confectionnée et lui avait pris deux de ses frères, il était à jamais lié à sa part d'ombre, le poison de sa propre lumière. 

Se tenant auprès d'Irri, elle ne pouvait quitter du regard la table de travail, se demandant ce que sa mère avait bien pu dire à la brune au sujet du poison qu'elle semblait vouloir lui apprendre. Pour être sûre, Leeven lui parla des impacts de celui-ci, mais surtout lui demanda si Dalliah lui en avait fait part. La bâtarde remarqua le regard d'Irri qui se posa sur la fiole qui contenait ce poison déjà prêt, ainsi que son sourire. Cette jeune femme ressemblait à sa mère, il y avait cette lueur dont Leeven avait toujours cherché la signification, sans réaliser que quelques heures plus tôt, elle-même s'était retrouvée avec ce regard.

Elle me l'avait dit. Mais le remède m'importe peut. Il sert à tuer, d'une manière particulière. C'est tout ce qui m'importe.

Une tueuse ! Ce n'était pas étonnant que Dalliah l'appréciât, la bâtarde aurait pu fuir, mais là, au fond d'elle, un sentiment qu'elle croyait disparue vint surgir en elle, l'espoir. Leeven avait toujours eu tendance à chercher le meilleur dans chacun, et une chose lui disait qu'Irri n'était pas si mauvaise, non, elle ne ressemblait au marchand qui battait sa femme et sa fille, lui ne méritait aucun bon agissement. Là, Leeven commença à prendre différentes plantes et à commencer une concoction face à l'empoisonneuse.

Tu as du apprendre à connaitre les plantes de Dorne depuis le temps que vous êtes là pas vrai ?

Emportée par son travail, il était facile d'obtenir des réponses de Leeven. C'était comme-ci elle était hypnotisée, ses gestes lui étaient si familiers, si agréables. La question de l'amie de sa mère ne vint à obtenir une réponse qu'à l'instant où elle versa de l'eau rejoindre les feuilles écrasées en miettes. 

- Je n'ai rejoint ma mère que depuis un mois.

Commençant à tourner la potion, elle s'approcha d'un feu qui se trouvait dans une cheminée un peu plus loin, pour laisser le tout bouillir et ajouta :

- Je suis née dans les Terres de la couronne et ne suis arrivée à Dorne que cette dernière année. Les Rhoynar m'ont accueilli et enseigné leur médecine traditionnelle, ainsi que les plantes de Dorne. 

Leeven devait beaucoup à ce peuple, il avait une médecine bien particulière, beaucoup plus centrée sur des points du corps où il fallait appuyer pour soulager un mal. Tout était si doux dans cette culture, même le poison n'y avait pas leur place, contrairement à tous les autres peuples. Regardant sa potion bouillir, elle retira au moment des premières bulles et à présent, elle devait attendre qu'il refroidisse pour continuer son oeuvre. Là, son regard croisa celui d'Irri et sans réfléchir, elle demanda :

- Est-ce que ça t'a changé de prendre une vie ?

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