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Dickon ☼ On dit de la jalousie qu'elle est un vilain défaut

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An 300 - lune 7
Night is now falling, so ends this day. The road is now calling and I must away.


 
La soirée tenait à couvrir d’amertume l’esprit de la jeune femme. Les manières environnantes ne cessaient de lui prouver à quel point le monde dans lequel elle appartenait divergeait en tout point de celui-ci. Le froid n’aidait pas non plus à garder ses émotions parsemées d’une teinte amicale, surtout lorsque ce dernier s’accompagnait de l’absence du Petit Prince. Naïa avait décidé de déambuler par delà les chemins tortueux de cet espace aussi vaste que haut. A croire que l’Homme devait toujours dévoiler sa domination sur le reste, qu’il n’en devienne que plus grand et que ses intentions n’en soient que plus viles alors que son prestige se confrontait aux jalousies et aux ambitions des autres. Dorne ressemblait-elle à cela ? Les voyages de la courtisane lui infligeait des souvenirs on ne pouvait plus équivoque quant à une réponse claire à ce sujet. Bien sûr que cette région dégageait le même schème que celui de ce Nord, les hommes y étaient peut être plus intègres mais il n’en restait pas moins que le désir d’être plus fort que l’autre grandissait à tout va. Ainsi le monde devait-il s’absoudre à garder ce genre de requête intacte et ce malgré le temps, malgré les aspirations premières et malgré la justice que beaucoup cherchaient simplement à rendre. Le regard de la jeune femme, aussi noir que ses iris, perçait par delà les invités. Cherchant par ce biais à dégager des réponses qui lui paraissaient presque aussi fantomatiques que les diverses âmes parmi lesquelles elle se frayait un chemin. Où était la justice ? Vers qui pourrait-elle trouver refuge si ce n’était vers cet homme qui l’avait abandonné pour l’instant ? Personne n’était apte à lui indiquer vers quelle route se tourner, pourtant ces enfants méritaient bien plus que ce traitement. Attablée vers ces étrangers aussi énigmatiques qu’elle pouvait se prétendre de demeurer elle –même, son regard n’en devint que plus amusé alors que l’un des hommes vint à sa rencontre dans l’optique de la connaître. Les pensées de la courtisane allèrent naturellement vers cette image qu’elle devait probablement renvoyer et la fougue du jeune homme lui témoigna de cette impatience bien connue des hommes. Son sourire s’agrandit alors qu’elle se présenta d’une manière noble, semblable à ce qu’elle imitait devant les autres seigneurs. Pas de révérence trop marquée, une légère inclinaison de tête vers l’avant permettait ainsi de témoigner d’un respect mutuel vers ceux qui lui était totalement étrangers. Néanmoins son attention resta figée devant cette jeune femme rousse. Non seulement par rapport à cette extravagance qu’elle découvrait mais surtout parce que son visage lui laissait entrevoir l’idée qu’elle ne désirait pas se trouver ici. Pourquoi ? Les chaînes invisibles de cette dernière incitèrent Naïa à se montrer plus curieuse encore. Curiosité qu’elle ne put malheureusement pas assouvir, tant le silence était une qualité offerte à cette femme. Peut être aurait-elle du s’en offusquer ? Naïa préférait laisser plutôt ses yeux recherchaient encore une fois la silhouette de celui avec qui elle désirait passer sa soirée. En vain. Le doute commença d’ailleurs à s’éprendre d’elle, lui laissant croire en quelques fabulations les unes les plus saugrenues que les autres. Peut être Dickon avait-il trouvé cette noble qui comblerait le restant de sa vie et était-il en train de la courtiser en cet instant même ? Ou peut-être était-il pris dans un guet-apens au cours duquel il s’était trouvé coincé entre une dizaine de femmes ? Un sourire amusé vint à se glisser sur les lèvres de la courtisane alors qu’elle imaginait déjà le regard apeuré de son petit prince face à une telle attaque. Cependant, quelque chose veillait aussi à augmenter un peu plus cette jalousie qu’elle s’interdisait pourtant d’avoir. Elle ne pouvait se permettre de la ressentir, pour la simple et bonne raison qu’elle n’était rien pour lui et qu’elle le resterait probablement à jamais. Il était un noble qui se devait de perdurer sa lignée et de fait d’obtenir un mariage dans lequel il s’épanouirait. Naïa ne pouvait entraver ce dessein, elle n’était qu’une courtisane, peut être son amie, mais il n’en restait pas moins qu’elle devrait garder sa place et ne pas songer au destin d’Ellaria Sand et à sa relation avec Oberyn Martell. Jamais, elle ne serait une concubine de cet ordre. Elle n’était qu’un amusement, comme sa mère lui avait toujours inculqué les préceptes. Une chose qui se devait d’être là au bon moment et qu’on se ferait un malin plaisir à oublier dès lors que ses services seraient rendus. Un soupir las s’échappa de ses lèvres alors qu’il semblait que le jeune garçon de toute à l’heure continuait à lui faire des avances pour son physique qui l’intriguait. Apparemment, il était la première dornienne qu’il voyait. Devrait-elle s’en amuser ? D’ordinaire, Naïa l’aurait fait, mais ses pensées actuelles lui assignèrent d’un comportement qui se voulait plus dans le retrait voire même dans une volonté de devenir invisible aux yeux de tous. Elle en venait même à se demander si elle n’avait pas fait une erreur en venant ici, car absente, elle n’aurait jamais pu se poser autant de question.

Son attention se détourna bien vite dès l’instant où elle sentit un mouvement qui relevait sa main. Ses yeux d’onyx n’eurent même pas le temps de s’accommoder de la joie de retrouver ces saphirs tant convoités que déjà ils s’échappaient d’elle. La silhouette du Petit Prince s’éloignait de plus en plus, prétextant une volonté de trouver repos pour le lendemain, mais pourtant Naïa y voyait là autre chose. De la déception peut être ? Ou plutôt de ce désir de s’éloigner de ce genre de personne parce qu’il ne les appréciait pas ? Petit à petit, le doute se dessinait sur le regard bordé de noir de la jeune femme alors que son expression reflétait bien les questions internes qu’elle s’assaillait. C’est d’ailleurs en relevant le regard qu’elle croisa celui d’un souvenir du passé, lui rappelant ainsi ce temps pendant lequel elle se battait pour obtenir une audience avec le Petit Prince. Respecteuse, Naïa l’assigna d’un léger mouvement de tête en guise de salut avant d’adopter de ce regard amusé suivi d’un sourire en coin. Mais cet interlude ne chassa pas ses doutes quant au reste et c’est ainsi qu’elle se retourna à son tour avant d’avoir un mouvement de recul, signe de son départ soudain. « Pardonnez-moi mais je dois partir. » s’excusa t-elle de son accent dornien devant les étrangers aux carrures robustes. Après quoi, elle se releva et se fraya un chemin vers des serviteurs organisés selon des factions rigoureuses pour apporter boissons et vivres aux divers hôtes. Là bas, ses mains agiles parvinrent à agripper un pot dans lequel se trouvaient quelques mets sucrés avant que de sa démarche féline, la courtisane ne termine sa route qu’en s’extirpant totalement de cet endroit. Et dès lors qu’elle se trouva dans les couloirs, seule avec elle-même, le froid lui donna l’impression de mordre sa peau dévêtue par endroit, éveillant ainsi ce désir de retrouver une chaleur au plus vite. Ses cheveux flottaient le long de son dos, dégageant ainsi son visage pourtant enclin à l’inquiétude. Bien entendu, passer la grande porte s’avéra quelque peu houleuse, tant les gardes virent sur sa personne un moyen de passer un bon moment. Mais la langue bien pendue que la dornienne lui permit de continuer sa route. Quelques instants plus tard, c’est en repoussant l’épais amas faisant office d’ouverture de la tente du Petit Prince que Naïa se surprit à sourire. « Je sais que tu ne dors pas encore Petit Prince. » commenta t-elle d’une voix amusée alors que son regard recherchait la silhouette de celui qu’elle appréciait énormément. « Crois-tu réellement que j’aurai pu rester là bas sans toi ? » Peut être était-il derrière le battant qui servait à le cacher de la vue de tous lorsqu’il se changeait ? En attendant, Naïa entreprit de s’installer sur ce qui semblait être un canapé et en profita pour déposer le pot devant elle avant de remonter doucement une couverture sur ses jambes jusqu’au niveau de son ventre. « Le froid de ce pays aura ma mort… Comment peuvent-ils vivre ici ? » De ses yeux curieux, le regard de Naïa se fronça doucement alors qu’elle regardait en direction de l’endroit où elle pensait que Dickon se trouvait. Aucune réponse ne vint à son encontre, ce qui tendit à lui faire froncer ses sourcils alors qu’elle se redressait doucement, prête à se relever. « Autant le dire si tu n’es pas seul, je m’en irai plutôt que d’attendre que tu me répondes. » Sa voix la trahissait complètement, témoignant de sa jalousie quant à cette pensée qui lui revenait en tête alors qu’elle désirait juste passer un instant avec lui. Un soupir d’agacement se rajouta à ses aprioris alors que n’y tenant plus, elle se releva complètement et alla en direction de ce paravent dans l’espoir de l’y trouver seul. Néanmoins, elle ne pouvait dénier le fait que plus elle s’en approchait et plus son cœur se mettait à battre à la chamade à cause de cette crainte de le trouver accompagné. Que pourrait-elle y dire si tel était le cas ? Une vague de doute se saisit rapidement d’elle, l’obligeant à s’arrêter en si bon chemin jusqu’à ce que ce sentiment n’en vienne à la submerger totalement et inciter son recul. « Si le Petit Prince a besoin de moi, il me trouvera avec les autres servantes. » Finalement, elle préférait rebrousser chemin et ne pas aller voir derrière, tant elle ne savait pas comment elle réagirait si il n’était pas seul. Tournant le dos vers cet abattant, la jeune femme entreprit de remonter un peu plus la couverture sur elle tout en baissant sa tête, l’obligeant ainsi à admirer le plat plein de gâteaux avec un regard attristé, peut être même déçu, elle ne le savait pas. « Tu as de leurs sucreries pour te remplir le ventre pour demain. » Annonça t-elle avant de cette fois-ci se diriger vers la sortie de la tente. De toute façon, il ne la voulait pas, elle l’avait bien compris par son silence.



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Some saw the sun, some saw the smoke, some heard the guns, some bent the bow.  Sometimes the wire must tense for the note. Caught in the fire, say oh, we’re about to explode. Carry your world, I’ll carry your world. Some far away, some search for gold, some dragon to slay. Heaven we hope is just up the road. Show me the way, Lord because I'm about to explode. Carry your world and all your hurt.
Conflans - An 300 / Lune 7

 
Dickon ne savait plus vraiment ce qu'il ressentait à ce moment là. La soirée ne c'était pas déroulé comme il avait pensé et il ne savait pas vraiment ce qu'il ressentait et à cause de quoi? Etait ce de voir Naia et tout ces hommes autour d'elle qui l'avait poussé à partir aussi vite et à sentir une boule dans son ventre? Ou juste la fatigue? Il ne savait plus du tout quoi penser et c'est pour cela qu'il parti assez vite de cette soirée n'étant pas quelqu'un de très sociable et encore moins qui aimait rester avec des gens qui ne s'aimaient pas et qui faisaient que du semblant pour le parraitre. Il aimait fuir ce genre d'endroit et c'était exactement ce qu'il était en train de faire. Marchant en silence jusqu'à sa tente le jeune homme entendait encore les bruits de la soirée mais il ne faisait plus attention à rien essayant de vider son esprit qui n'arrêtait pas de se demander ce qu'était en train de faire Naia, a qui elle était en train de parler et si elle avait trouvé un homme intéressant dans cette soirée. Il ne comprenait pas pourquoi il pensait tout le temps à elle et pourquoi il c'était énervé en la voyant parler à ce Fer-née. Elle n'était pas à lui et jamais il ne pourrait la prendre pour maitresse ayant trop de respect envers cette femme si intelligente et belle à la fois alors pourquoi s’inquiéter pour elle? Beaucoup trop de questions qui n'auront jamais de réponses. Au moment ou il arriva enfin devant sa tente, Dickon se stopa net tout en levant les yeux vers le ciel, il sentait son corps qui avait froid mais la vue du ciel était la même que chez lui et dans cette misérable soirée c'était tout ce qui arrivait à le calmer. Fermant les yeux et inspirant d'un seul coup, le jeune homme entra dans sa tente silencieuse avec seulement quelques bougies allumés qui arrivait à lui faire voir son lit et le fond de sa tente. Il se sentait seul dans cet endroit si silencieux mais il préférait être ici plutôt que là bas à se demander si il était assez présentable et à faire toujours attention à ce qu'il devait dire en présence des Nobles.

S'asseyant en silence sur le lit d'appoint, Dickon déposa son crane sur ses mains tout en fermant les yeux essayant de ne penser à plus rien. Il savait qu'il allait avoir besoin de toute sa concentration pour ce qu'il allait se passer demain, la seule chose qui comptait était de pouvoir rester concentrer et montrer ce qu'il valait au combat et ne pas penser à cette soirée. Malheureusement c'était toujours plus fort que lui, depuis quelques temps il était devenu proche de Naia. Assez proche pour s'inquiéter de ce qu'elle faisait ou d'ou elle était et avec qui. Il savait au fond de lui qu'il sentait de la jalousie naitre en sachant ce qu'elle faisait pour vivre mais il ne pouvait rien dire et encore moins la sortir de cet enfer. Ce monde était injuste et il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il y avait autant de différence de vie entre deux personnes, en pensant à ce genre de chose il avait une seule envie. Tout claquer et partir pour vivre sans nom, vivre en gagnant sa nourriture et en se battant pour essayer de survivre mais il ne pouvait pas abandonner sa famille qui n'avait que lui pour survivre. Laissant échapper un long soupir de frustration le jeune homme se leva en silence décidant qu'il était l'heure de se reposer pour les combats à venir et s’éclipsa derrière le battant ou il pourrait se changer et enfin enlever ces vêtements qu'il n'aimait pas. Au moment ou il se retrouva nue sous la tante il se rendit compte que son pantalon pour dormi était sur le lit et au moment ou il voulu sortir pour le chercher il entendit du bruit à l’extérieur. Comme un automatisme le jeune guerrier retourna dans sa cachette se demandant qui pouvait bien être là à cette heure aussi tardif et pourquoi cette personne n'était pas à la soirée? Etait ce une servante? Dans tous les cas le jeune homme ne se sentait pas vraiment à l'aise derrière ce battant nue comme un vers.

Alors qu'il restait silencieux il entendit la voix de Naia raisonner sous cette tante qui était si silencieuse depuis un moment. Il savait très bien que si il sortait comme ça elle se moquerait de lui et en entendrait parler pendant encore longtemps, c'est pour cela qu'il décida de rester derrière tout en serrant les lèvres pour éviter de passer la tête et pouvoir admirer ce visage qui était à ses côtés depuis quelques temps. Il sentait qu'elle était en train de s’énerver tout en pensant qu'il était avec quelqu'un derrière se battant. Comment pouvait elle penser ce genre de chose? Etait ce ça que les gens pensaient de lui? Qu'il prenait des filles qu'il ne connaissait pas pour seulement une nuit? Le jeune homme baissa légèrement le visage et ferma les yeux pour prendre une grande inspiration au moment ou elle lui avoua qu'elle allait partir. Sans rien dire le guerrier posa une main pour cacher son entre jambe et sortit de sa cachette pour avancer vers Naia qui lui tournait le dos prête à partir. Attrapant doucement son poignet il l'empêcha de quitter cette tente avant d'ajouter d'une voix taquine. "Reste et rempli toi le ventre avec moi alors Naia." Lachant son avant bras et reculant de quelques pas le jeune homme attrapa vite fait un tissu qui trainait sur un meuble pour cacher le bas de son corps avant de sourire à la jeune femme. "N'en profites pas pour regarder et si jamais tu veux tout savoir il n'y a personne derrière ce battant." Laissant son regard se porter sur son pantalon qui était plus proche de Naia que de lui le jeune homme s'y dirigea tout en se rendant compte trop tard qu'il ne cachait que le devant de son corps nue. Se retournant vite Dickon attrapa le pantalon avant de jeter un regard vers Naia. "Maintenant si tu veux bien te tourner que je puisse enfiler mon pantalon sans que tu ne laisse tes yeux trainer." S'assurant qu'elle venait bien de se tourner le jeune guerrier enfila rapidement son pantalon avant d'attraper deux petits gâteaux et de s'approcher de Naia pour lui en passer un sous le nez. Croquant dans le siens Dickon sentait bien qu'il était heureux de la voir sous sa tente même si il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle était venu et pourquoi elle avait mal prit le fait qu'il ne lui réponde pas. Se plaçant devant elle tout en mâchant son gâteau, le guerrier plongea son regard dans celui de Naia tout en lui souriant. "Pourquoi être parti de la soirée alors que tu aurais put en profiter encore un moment?"
 
 
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Les soirées mondaines entre nobles étaient des occasions bien malheureusement connues de la jeune dornienne. Souvent sollicitée par sa mère, Naïa était choisie en raison de son joli minois, de son corps svelte et devait toujours s’assigner à ne pas ouvrir la bouche sous peine de mauvais traitement. Sa condition était telle qu’elle se révélait tel un fléau, signe bien distinct de ce que cette société se plaisait à représenter. Tout dans le paraître, rien dans le non-dit, et encore moins dans les pensées. Une fille de joie, une courtisane, ne devait pas interagir verbalement ou si tel était le cas, elle se devait simplement de complimenter son client afin d’obtenir plus de reviens, plus de satisfaction dans ce prix qu’elle se devrait d’enchérir dans le futur. Une condition qui ne plaisait pas du tout à la jeune femme et qui tendait à lui prouver à quel point le monde était laid. La douceur gratuite n’existait pas, les bons traitements non plus d’ailleurs. Seul l’argent guidait les esquisses des desseins des plus grands. Du moins, jusqu’à ce que l’exception n’en vienne à s’affirmer devant elle et se représente sous les traits de Dickon Forrest. Sa différence résidait dans cette humanité qu’il partageait avec les siens. Cette dernière tendait à s’affirmer plus encore dès lors que sa sincérité prenait le dessus et le révélait tel le chevalier que tous prônaient. Le petit Prince n’était plus une image, mais bel et bien cet être humain qui avait su conquérir le cœur de la courtisane. Pourtant, rien n’avait jamais eu lieu entre eux, rien non plus n’avait été à même de les faire se rapprocher l’un de l’autre, rien si ce n’était cette honnêteté qu’ils partageaient et qui veillaient à renforcer un peu plus cette complicité qu’ils entretenaient. Naïa appréciait Dickon et ce à juste titre, elle adorait pouvoir passer du temps en sa compagnie, avoir l’occasion de le croiser afin qu’ils puissent ainsi discuter de cette injustice qu’ils tentaient d’éradiquer. A vrai dire, plus le temps passait et plus la jeune femme ne désirait qu’une seule chose : rester à ses côtés. Malheureusement sa mère en décidait autrement et à moins de payer pour sa liberté, Naïa se devait de remplir les devoirs ordonnés par cette femme. Seulement, il se passait certains instants durant lesquels cette marâtre était absente et bien heureusement, Naïa trouvait toujours le moyen de s’échapper des griffes de son bourreau pour ainsi retrouver ce qu’elle convoitait tant. Le regard renfrognait, la jeune femme dessinait encore la silhouette musclée de celui qu’elle considérait comme son maître pour ce voyage. Abandonnée parmi ces nobles, un sentiment étrange vint à se saisir de son être, l’obligeant par la même à prendre conscience de ce dernier. Etait-ce de la déception ? La tristesse trouvait refuge dans son cœur alors que les mouvements environnants l’obligèrent à redresser ses yeux pour ainsi trouver un prétexte à son départ. Que pouvait-elle faire ici sans lui ? Comment pouvait-elle rester ici sans lui tout simplement ? Déjà le manque du Petit Prince se faisait ressentir, ce qui l’incita à quitter cet espace afin d’en retrouver un plus intime. Et dès qu’elle pénétra la tente, l’odeur qui y régnait lui rappelait leur maison, leur région, mais surtout lui. Le sourire vint à trouver une place naturelle sur ses lèvres alors qu’elle témoignait de sa présence dans cet espace. En vain. Seul le silence lui répondait et avec lui naissait un autre sentiment plus intense encore : celui de la jalousie. L’avait-il abandonné en allant trouver refuge dans les bras d’une autre ? Méritait-elle un tel traitement alors qu’elle pensait qu’ils étaient bien plus que cela ? Et pourquoi était-elle en train de penser à des choses pareilles ? L’agacement se mêlait à l’énervement alors qu’elle se persuadait qu’il était son propre maître et qu’il n’avait aucun compte à lui rendre. D’autant plus qu’elle savait pertinemment qu’il ne la désirerait jamais, elle n’était pas assez bien pour lui. Finalement, Naïa n’eut d’autre choix que de se rendre à l’évidence qu’il ne désirait pas d’elle. Lui parler devait lui être un supplice, pourquoi ? Elle n’en connaissait pas la réponse, cependant elle voulait bien admettre que la réponse était évidente : elle devait partir. Relevant la couverture pour ainsi se protéger du froid de cette région, la jeune femme marchait déjà de manière décidée en direction de la sortie de la tente lorsqu’elle sentit une main la retenir au niveau de son poignet. Se retournant rapidement, son regard dut certainement passer de l’énervement à la surprise sans oublier l’amusement lorsqu’elle prit conscience qu’il l’avait retenu. « Tu es là… » souffla t-elle dans un sourire en coin alors que ses onyx chatoyaient bien volontiers ces saphirs qui lui avaient tant manqué. Mais son regard quitta bien vite le sien pour se poser sur l’ensemble de ce corps qu’il lui présentait alors qu’elle prenait conscience qu’il était entièrement nu. Haussant un sourcil à cette vue, Naïa ne put s’empêcher de venir pincer ses lèvres à l’aide de ses dents alors qu’elle ne se cachait pas de bien le regarder. Il fallait être inhumaine pour se retenir, surtout face au corps on ne pouvait plus charismatique et avantageux du Petit Prince. « Ne me fais pas promettre des choses que je ne peux pas tenir, Petit Prince. » Même le sujet du paravent était complètement passé à la trappe alors qu’elle penchait sa tête sur le côté pour regarder ses fesses qu’il ne cachait pas. Son sourire n’en devenait que plus franc alors que cette vue tendait à raviver un peu plus ce sentiment qu’elle s’efforçait de ne pas voir. « Jolies fesses ! » commenta t-elle alors qu’elle se mettait à rire tout en se tournant pour laisser ainsi de l’intimité au jeune homme afin qu’il puisse se revêtir, du moins enfiler un bas. Elle en profita pour réajuster la couverture qu’elle tenait de manière à dissimuler ses bras, dont les frissons qui les parcouraient n’avaient rien à voir avec la fraîcheur de l’air mais bien plus avec ce qu’elle venait de voir. « Quel plaisir j’aurai de m’endormir avec une telle vision. » se moqua t-elle sur un ton joueur alors que la réalité révélait bien la vérité dans ses propos. Néanmoins et pour détendre l’atmosphère qui l’avait rendu jalouse sans raison, Naïa préférait en rire. Elle arqua ainsi un sourcil lorsque le Petit Prince revint vers elle et croqua dans l’un des gâteaux en s’amusant à la tenter de cette manière. C’est alors qu’elle comprit qu’il n’était pas la seule joueuse et c’est tout naturellement que leurs côtés taquins allaient reprendre le dessus.

« Et rater l’opportunité de voir tes fesses, je suis prête à y retourner pour repartir si quand je reviens j’ai droit au même accueil. » Son rire venait troubler le silence de la tente alors qu’elle se rapprochait du jeune homme pour ainsi venir piquer un morceau de gâteau à l’aide de sa main libre. « Les nobles ne m’intéressent pas, ma mère n’est pas là pour me dire quoi faire, je n’ai pas d’argent à ramener donc… je préfère être moi et rester avec toi. » Cette fois-ci la sincérité vint à s’immiscer dans les onyx de la jeune femme alors qu’elle se reculait pour ainsi retrouver sa place sur ce canapé de fortune. Un sourire vint à trouver une place naturelle sur ses lèvres alors qu’elle réajustait la couverture au niveau de ses pieds. « Et toi ? Pourquoi être parti aussi rapidement ? » Une part d’elle se doutait déjà de la réponse. Dickon se révélait comme un être empli d’un sens moral profond, surtout lorsqu’il s’agissait d’aider son prochain. C’était pour cette raison d’ailleurs qu’ils s’entendaient si bien tous les deux. Ils se complétaient et ce malgré leur différence sociale. « Le tournoi se déroule dans pas mal d’heures, je sais que ce n’est pas entièrement pour te reposer. » Elle échangea un bref regard en sa direction, complice quant à cette volonté de s’assurer de son bien être. « D’ailleurs, si tu désires profiter de massages pour détendre tes muscles, tes désirs seront des ordres. » lui avoua t-elle tout en se penchant pour récupérer un autre gâteau dans le pot et le porter délicatement jusqu’à sa bouche. Après tout ils étaient des amis et si ses soins étaient à même de lui venir en aide ou simplement l’apaiser, Naïa se prêterait à cette volonté. « Qui sait peut être que mes mains t’amèneront à la victoire ? Ou à vaincre le plus de concurrents… » Un nouveau sourire amusé vint à s’échanger avec Dickon alors qu’elle finissait son gâteau et se relevait déjà pour lui tendre les mains et le menait vers le lit d’appoint afin qu’il s’y installe à sa guise. Une fois assis, la jeune femme passa derrière son dos et commença à lui masser les épaules, profitant ainsi de cette proximité pour sentir son cœur battre à tout rompre contre sa poitrine. « Ferme les yeux et détends toi. » chuchota t-elle doucement contre son oreille alors qu’elle continuait à alimenter ses gestes aussi tendrement que possible. Dickon était tendu, elle le sentait à la rudesse de ses épaules et cette proximité veillait à lui insuffler une intensité tout autre.



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Dickon savait qu'en la retenant dans cette tente c'était son cœur qui venait de parler, il aurait très bien pu la laisser sortir en colère la laissant croire qu'il était avec une autre femme mais ca avait été plus fort que lui. Il n'arrivait pas à rester sans elle, il n'arrivait pas à contrôler sa jalousie quand il la voyait avec d'autres hommes et n'arrivait pas à enlever son visage de son esprit chaque soir. Elle lui était devenu indispensable et voir les hommes la regarder et lui parler comme ils venaient de le faire ce soir le rendait fou de rage. Il savait qu'il ne pouvait rien faire contre ça, après tout elle était libre avec les hommes, alors pourquoi lui dire quelque chose à ce sujet ? Pourquoi montrer qu'il tenait autant à elle ? Dickon était complètement perdu fasse à cette femme, jusque maintenant rien n'avait été aussi compliqué mais voilà qu'elle chamboulait tout. Son cœur et sa vie. L'attrapant par le bras pour la retenir, le jeune homme ressentit un frisson parcourir tout son corps au contact de sa peau mais surtout en se rendant compte de son erreur. Le voilà complètement nu fasse à cette femme. Il sentit ses joues devenir de plus en plus rouge quand il vit le petit sourire de Naia illuminer son visage tout en ne se cachant pas d'observer le corps du Dornien. « Naia je pourrais te faire fouetter pour ne pas m’obéir alors fais au moins semblant de ne pas regarder avec autant de plaisir ! » Lui lançant un clin d'oeil le jeune homme se tourna pour aller enfiler des vêtements et il se rendit compte encore trop tard de son erreur quand il entendit un compliment sortir d'entre les lèvres de la femme qui se trouvait dans sa tente. Prenant une voix taquine le jeune homme enfila son pantalon quand elle fut enfin retournée avant de prendre la parole. « Profites tu n'en verra jamais des comme ça. » Le jeune noua un nœud autour de son pantalon pour éviter qu'il ne tombe et se retrouve à nouveau nu devant cette sublime créature avant de retourner vers elle tout en croquant dans un gateau. Laissant ses yeux bleu azur plonger dans les siens le jeune homme laissa son sourire en coin apparaître avant de répondre la bouche à moitié pleine. « Naia, je sais très bien que tu rêve déjà de moi nue la nuit. » Lui lançant un clin d'oeil il s'allongea doucement sur son lit avant de passer ses bras derrière sa tête sans pour autant lâcher du regard la femme qui n'arrêtait pas de le faire sourire.

Son rire raisonna à nouveau sous cette tente. Elle était la seule et unique qui arrivait à le faire sentir lui même. Avec Naia il n'y avait plus de problèmes à part celui de son cœur et parler librement lui faisait énormément de bien. Il avait voulu qu'elle l'accompagne à ce tournoi pour essayer d'avoir des informations mais surtout parce qu'il ne se sentait pas capable de passer autant de temps loin d'elle. Il avait besoin de voir son sourire, d'entendre son rire et ses conseils mais surtout de la taquiner pour voir si il était important à ses yeux. « Faudra payer pour pouvoir revoir mon magnifique fessier. » Croquant à nouveau dans un gateau le jeune homme continuait d'observer Naia qui se laissa aller dans le canapé non loin de là. Au moment ou Naia parla de sa mère, Dickon sentit son cœur se serrer à nouveau. Le plus souvent il oubliait ce qu'elle faisait de sa vie, ce qu'elle était obligé de faire pour survivre dans ce monde de merde. Il aurait aimé pouvoir l'aider mais ne savait pas comment faire, elle était enchaîné à cette femme jusqu'à la mort et rien que cette pensée le mettait en colère. Naia était une femme trop belle, trop intelligente et trop gentille pour être esclave de quelqu'un. Fermant doucement les yeux, Dickon laissa un phrase sortir comme un murmure. « Moi aussi je préfère quand tu es avec moi. » Un murmure dont il ne savait pas vraiment si elle avait entendu mais c'était le fond de sa pensée. Il se rendait fou à la savoir avec d'autre hommes mais gardait ça en lui tout en essayant de ne pas y penser. Fermant doucement les yeux pour essayer de se vider l'esprit et de ne plus y penser le jeune homme soupira légèrement avant d'entendre à nouveau la voix de Naia planer sous la tente.

La question qu'il redoutait tant arriva enfin , pourquoi était il parti de cette soirée ? Il y avait bien sur deux réponses à cette question, l'une parce qu'il n'aimait pas ce genre de soirée, les Nobles qui faisaient tous semblant de s'apprécier alors qu'à l'interieur ils ont qu'une envie, se tuer. Et la deuxième était le fait de voir les hommes la dévorer des yeux. Il n'avait pas pu rester plus longtemps sans avoir l'envie de casser des nez. Laissant le silence planer le jeune homme allait ouvrir la bouche pour lui dire qu'il avait besoin de repos avant les combats mais celle ci prit de l'avance en refusant cette excuse. Un rire s'échappa d'entre ses lèvres avant de rouvrir les yeux et de se lever pour aller se servir un verre de vin. Remplissant un autre verre il l'amena jusque Naia tout en lui déposant sur une table non loin d'elle. Restant debout à la regarder le jeune homme savait qu'il ne pouvait pas lui mentir. « Les soirées comme ça ne sont pas pour moi et tu le sais. » Passant une main dans ses cheveux il toussa tout en sortant sa deuxième explication. « Et .. trop hmmm d'hommes autour de toi. » Il savait très bien que même en toussant et en essayant de parler doucement elle comprendrait ce qu'il venait d'essayer de dire. Son sourire gêné refit surface et avant même qu'il puisse sentir ses joues devenir de plus en plus rouge le jeune homme laissa Naia le diriger vers le lit pour lui masser les épaules. Tandis qu'il la laissa commencer le jeune homme lui obéit et ferma doucement les yeux pour profiter de ce moment magique avec cette femme. « Y a interet à ce que je gagne avec ce massage. » Dickon n'avait pas vraiment l'habitude à ce que les femmes s'occupent de lui, la plupart du temps elles voulaient juste passer une nuit avec lui. Sans apprendre à le connaître, sans savoir les valeurs qu'il avait et ce qui n'allait pas chez lui. Elle était la seule qui se préoccupait de tout ça et qui ne voulait que son bonheur. Laissant son corps frissonner sous chaque geste qu'elle faisait, le jeune homme avait besoin de lui poser une question et même si il savait qu'il allait passer pour un jaloux il se sentait obligé. «  Alors comme ça le Greyjoy est ton type d'homme ? » Le jeune homme sentit la jalousie reprendre le dessus en pensant au fait de l'avoir vu parler avec Théon avant de partir . Il savait que ce n'était pas pour des renseignements étant donné qu'il n'était pas Dornien. « Je pensais que tu avais meilleur goût, surtout que niveau fessier il y a mieux. » Le jeune homme sentit son sourire taquin prendre le dessus et tourna légèrement la tête vers Naia en plongeant son regard moqueur dans le sien.
 
 
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