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Sept enfers attendent les pécheurs qui ne se repentent pas | Tymeon & Petyr
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Sept enfers attendent les pécheurs qui ne se repentent pas
Port-Réal An 300 Lune 6
Tymeon & Petyr
Rencontrer Céleste n’a pas été une mince affaire. La nuit suite à cette discussion n’avait pas été de tout repos, faisant travailler ton esprit un peu plus que d’ordinaire. Mais elle n’est pas le seul problème de l’histoire. Il y a encore une personne que tu dois rencontrer pour être certain que l’histoire soit oubliée et enterrée. Tu n’es pas certain que la seconde personne soit la plus simple niveau négociation. Après tout, ça te rend nerveux, plus que d’ordinaire. Tu es croyant, les Sept t’ont accompagné tout au long de ta vie et, même si tu ne les prie pas assez souvent, tu les as toujours respectés. Alors, parler de cette histoire avec un homme de foi, qui plus est un septon, ça t’ajoute un poids que tu ne pensais pas avoir quand tu as mis les pieds à Port-Réal la veille. Lorsque ton homme t’a annoncé qu’il ne s’agissait pas d’un simple homme mais d’un septon, tu as gardé ton calme et tu as simplement trouvé à dire qu’il attendrait, mais au fond, tu étais légèrement étonné, bouleversé. Tu ne juges pas ces hommes et leurs penchants, pour toi ton bordel est comme un septuaire, il est ouvert à tous ceux qui le souhaitent, mais savoir que cet homme est au cœur d’une affaire délicate ne te fait pas sourire, bien au contraire.
Tu as passé ta journée à faire la comptabilité de ton établissement. Avec ce qui s’est passé, tu en avais presque oublié de venir vérifier que par rapport à l’argent tout allait bien. Etrangement, depuis que tu as quitté la capitale, les affaires semblent se porter à merveille. Tu te demandes s’il s’agit de toi ou de ton associé. Mais tu optes pour le hasard, les gens se sentent probablement plus en paix avec eux même avec une Reine sur le trône et se laissent aller à de tels plaisirs plus souvent et de façon plus osée. Tu préfères opter pour cette option, car tu ne vois pas en quoi ton départ aurait pu réellement influer sur la fréquentation de ton établissement. Tu étais un gérant apprécié et tu l’es toujours. Voir que ton affaire ne coule pas malgré la gestion à distance est au moins une bonne nouvelle dans cette histoire et cette venue précipitée à la capitale. Tu as longtemps songé pendant tes divers voyages de la dernière année à rentrer à Port-Réal malgré tout, t’installer près de ton bordel et te consacrer à celui-ci. Mais tu as été ramené bien vite à la réalité, tu n’as pas réussi à mettre de côté tes envies, tes réelles motivations. Il serait trop simple de baisser les bras et de leurs donner raison. Et puis, vivre aussi près de l’araignée te rendrait malade. Après huit ans à le côtoyer, il t’est difficile d’imaginer une vie paisible en sachant ses yeux partout. Il est déjà difficile d’être là, maintenant, en sachant que même en essayant de se faire discret, un de ses oisillons t’a forcément repéré. Tu vis avec ça, tu essayes de faire comme si tu ignorais cette vérité, mais au fond, ça t’énerve.
Il est temps pour toi de te rendre au septuaire de Baelor. Tu appréhendes, étrangement. Mais tu ne le montres pas, tu restes calme et n’affiche rien sur ton visage. Seules tes mains se crispent légèrement sur tes carnets de comptes lorsque ton associé vient te chercher. Tu ne dis rien, tu le suis. Il t’a déjà guidé une première fois, la veille, jusqu’à cette jeune femme. Il est le seul à savoir qui est à l’origine de cette affaire, alors tu le suis. Il dit en revanche ignorer le nom de ce Septon, c’est pour cette raison qu’il t’accompagne, pour discrètement te montrer le coupable. Après tout, c’est une règle d’or, les clients du bordel ont le droit à l’anonymat, même si ça peut poser problème dans ce genre de situation. Tu suis ton associé jusqu’en dehors du bordel, ce dernier donnant directement sur la place Crépin. Avec ton associé, vous arpentez la rue qui mène jusqu’à la place centrale. Les rues sont bondées, tu es obligé de te dissimuler sous une cape, même si tu sais que ce n’est pas efficace pour se cacher de tous et de toutes. Tu préfères diminuer les risques malgré tout. Tu remontes alors la colline de Visenya en empruntant la grande rue qui mène tout droit au Grand Septuraire de Baelor. Tu te souviens de la fois où tu as emprunté cette rue au moment du couronnement de Viserys III Targaryen. Tu n’avais pu t’imaginer à la place du dragon, devant cette foule t’acclamant et devenant alors le roi. Mais le Targaryen n’avait pas été assez ambitieux ou avait sûrement échoué dans sa stratégie. Tu étais bien décidé, toi, à devenir le roi des sept royaumes, voire même des Îles de Fer et de Dorne, mais il faudra faire les choses en leur temps, quand le jour viendra. Et ce jour mettra probablement plus de temps que prévu, car tu n’avais pas envisagé cette destitution de tes fonctions. L’araignée, Varys, s’est probablement frotté les mains le jour où la nouvelle du renouvellement du Conseil Restreint a été annoncée. Mais ce n’est que pour mieux repartir, tu le sais, tu n’as pas encore baissé les bras.
Une fois en haut de la rue, tu entames l’ascension des marches pour enfin te retrouver à l’entrée du septuaire dont les portes sont, fort heureusement pour toi, ouvertes. Ton associé te laisse passer devant et te chuchotes à l’oreille où se trouve le septon en question. « Il est là, en bas. Vous pouvez le distinguer car, contrairement aux autres septons, il est plutôt menu. » Un homme à la carrure moins imposante que les autres, voilà une chose qui te fit sourire. Tu as toujours été moqué pour ta petite taille allant de pair avec ta petite péninsule. Tu fais signes à ton homme de s’en aller afin d’éviter de trop attirer l’attention sur toi. Si tu es seul, les choses pourraient mieux se passer. Tu ne connais rien de cet homme, de son passé, de sa façon d’être. Alors il ne vaut mieux pas le brusquer et y aller comme un simple homme croyant qui vient s’adresser à une sainteté. Tu descends donc les marches pour aller dans le contrebas du septuaire, là où se trouve l’homme qui occupe ton intérêt ce jour. Tu te rends le plus humble possible, cachant ton sourire narquois et tes manies habituelles. Tu lèves tes yeux sur la statue qui se trouve face à toi. Il s’agit de l’Etranger, la face que tu n’as jamais vraiment comprise mais qui a semblé toujours se trouver sur ton chemin. A savoir si le hasard t’a mené face à lui encore une fois. La mort ou simplement l’errant provenant des contrées lointaine. Tu espères bien entendu qu’il représente cette deuxième option, toi qui as voyagé pendant une longue année. « L’Etranger. Il semblerait que je sois souvent amené à le trouver sur mon chemin. Votre Sainteté, sauriez-vous si cela est un présage ? Je n’ai jamais réellement compris cette figure, il m’a toujours fait, non pas peur, mais rendu mal à l’aise. Contrairement au Guerrier qui, lui, a toujours eu cet air rassurant à mes yeux. » Le meilleur moyen de l’aborder était de parler de ce qui l’intéressait, la religion. Tu n’as jamais été très sérieux quant à la religion, tu ne pries que très rarement et tu ne connais pas L’Etoile à Sept branches sur le bout des doigts. Mais pour toi, les dieux sont importants et sont les seuls qui pourraient se mettre en travers de ton chemin. « Voilà bien longtemps que je n’ai plus mis les pieds dans le Grand Septuaire de Baelor. Une telle architecture, une telle majestuosité, c’est un chef d’œuvre. Vous avez cette chance de vous trouver chaque jour en ces lieux, votre Sainteté. » Lui parler de ces choses est important pour l’aborder mais tu ne peux attendre plus longtemps et le regard de l’Etranger commence à te peser, tu ne penses pas être capable de discuter de l’affaire sous son regard. « A vrai dire, je ne suis pas venu pour admirer l’architecture de ce bâtiment, je suis venu vous parler. Connaîtriez-vous un endroit plus calme ou plus adapté ? »
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Sept enfers attendent les pécheurs qui ne se repentent pas
Port-Réal An 300 Lune 6
Tymeon & Petyr
Les muscles de Tymeon étaient fort endoloris ce matin-là. Il avait eu une nuit assez agité, et le bain brûlant qu’il avait pris avant de revêtir sa tenue d’ecclésiaste n’avait pas suffi à faire passer la douleur d’efforts physiques trop répétés. Il n’avait pourtant pas fait d’orgie cette nuit-là, non il s’était contenté d’un seul jeune homme, mais à vrai dire les deux hommes n’avaient pas beaucoup dormi tellement ils avaient été sportifs. Tymeon pouvait encore sentir la morsure que le fouet avait laissée dans sa chair quand il marchait et que le tissu de sa tunique frottait contre la peau de son dos. Au fil des dernières années, ces morsures s’étaient multipliées, lui striant le dos en de multiples endroits. Avait-il peut qu’un jour on lui demande l’origine de ces marques, souvenir de nuits de débauche ? Aucunement, pour une simple et bonne raison, il était connu comme étant assez moraliste au niveau de sa foi, et même s’il ne se montrait pas vindicatif à l’égard de la population comme pouvaient l’être certains septons itinérants, il pourrait très bien prétendre s’appliquer à lui-même certaines souffrances pour faire pénitence des péchés des hommes lavés lors des confessions de ces derniers, comme si ces mots avaient entachés sa peau, empoisonné son sang, et que la seule manière de s’en libérer était le cuir du fouet, le bois des billes de ces lanières. La vérité était toute autre, car il aimait cette violence presque bestiale dans l’acte, et même si parfois cela commençait assez violemment, il se rattrapait sur la fin en reprenant le dessus, en retrouvant sa position de dominant, et alors le partenaire qu’il avait s’en souvenait pendant quelques jours. Cette nuit, il avait sollicité la compagnie d’un ses jeunes frères, un de ceux qu’il avait lui-même recruté et qui priait bien plus ses commandements que ceux des Sept qui ne font qu’Un. Sacrilège me direz-vous que de se considérer tel un dieu, blasphème même. Mais Tymeon n’allait pas s’arrêter pour si peu de chose, il était si croyant que blasphémer ne le dérangeait pas. Il connait L’Etoile à Sept Branches sur le bout des doigts et pouvait le réciter par cœur, mais quand à s’appliquer les préceptes des sept, il ne fallait pas exagérer, il était son propre maître et jamais il n’accepterait de se plier à la solide et la frustration imposée par les Sept. Il se faisait sa propre version de la Foi, et pour le moment, ça lui réussissait assez bien.
Ce matin-là, Sa Sainteté Tymeon n’avait pas pu rester longtemps dans son lit pour récupérer néanmoins, ses collègues l’attendant pour leur réunion hebdomadaire avec le Grand Septon, où il était essentiellement question de prier ensemble et que chaque Sainteté puisse faire des propositions pour toujours davantage propager la Foi dans les territoires de Westeros. Bon, comme d’habitude, la réunion s’était résumée à quelques prières, la récitation de psaumes et d’un passage du Livre du Père, ponctué d’un déjeuner riche fait de fruits, de céréales et de vins. Tellement copieux que certains en abusaient et cela se voyait, Tymeon était peut-être la seule de Leurs Saintetés à être mince, et ne pas faire preuve d’embonpoint. On ne pouvait pas dire la même chose des autres, notamment de Septa Aglantine, qui était si grosse qu’on aurait pu croire qu’elle ne cessait jamais de manger. Il lui arrivait d’ailleurs parfois d’avoir du mal à se déplacer, tellement son poids l’handicapait et la fatiguait pour se déplacer. Elle le faisait néanmoins, mais alors que Tymeon faisait son sermon debout, bras écartés envers la foule, Septa Aglantine s’asseyait et posait dans une posture de piété sage et sans vague. Après cette menue réunion, et pendant que le Grand Septon se rendait auprès de la famille royale, Leurs Saintetés se tenaient dans la Grande salle du Septuaire, où s’érigeaient les autels des Sept faces de Celui qui n’est qu’Un. Sa Sainteté Tymeon était en pleine discussion avec Sa Sainteté Ollidor, à l’embonpoint certain et au collier de barbe blanc si caractéristique. Les deux hommes discutaient des récentes mesures mises en place avec l’aide la Reine Rhaenys, à savoir l’assistance armée du Guet pour accompagner les Septons dans leur mission évangélisatrice dans les rues de Port-Réal, afin de reconquérir le terrain perdu depuis les exactions des prêtres rouges sous l’égide de la pire d’entre eux, la redoutable Mélisandre. Bien que Tymeon n’ait pas vu de par ses propres eux si elle était bien responsable de la mort du Grand Septon, pour lui cela ne faisait aucun doute, elle était le diable en personne, celle qui avait fait brûlé le Saint homme et qui par cette occasion avait bien failli anéantir tous les rêves de grandeur, de richesse et de pouvoir de Tymeon. Fort heureusement, cette sombre période était terminée, et la gloire revenait illuminer la destinée de Leurs Saintetés, désormais protégé par les lames de la Reine.
Alors qu’ils discutaient, à proximité de l’autel de l’Etranger, cette face si mystérieuse que bon nombre la redoutaient – qui ne redoutait pas un personnage à l’allure si sombre que les représentations se contentaient d’une taille amaigrie, revêtue d’une longue cape noire, surmontée d’une capuche qui cachait le visage du monstre – un homme que connaissait Tymeon apparut en haut des marches. Il le connaissait, mais telle n’était pas la réciproque. Il n’était encore que simple septon au service de Leurs Saintetés quand Lord Petyr Baelish avait été le Grand Argentier de la Couronne, un poste qu’il avait perdu au moment même où Tymeon devenait Sainteté et s’élevait dans les sphères sociales. L’homme s’était rapproché de lui, et il profita du départ de Septon Ollidor pour s’adresser à Tymeon, semblant s’interroger sur l’Etranger. Il n’était pas rare de trouver des fidèles dans le Grand Septuaire de Baelor, et Leurs Saintetés étaient appréciés pour éclairer leurs doutes passagers.
- L’Etranger fait peur à beaucoup de fidèles des Sept Lord Baelish. Mais ne soyez pas craintif, il n’est que l’une des Sept faces de notre Dieu unique, la face la plus inquiétante certes car elle rappelle ce passage si difficile qu’est la mort. Chacun a peur de la mort, or l’Etranger conduit les nouveau-mourants vers un autre monde, près des Sept qui ne font qu’Un pour certains, les plus vertueux, ou vers les Sept Enfers pour ceux qui n’ont pas su suivre la voie que leur indique la Foi. L’Etranger est craint et compte bien moins d’adorateurs que le Guerrier, mais étrangement il est décrit comme le plus fiable dans les saints écrits.
Souvenez-vous de ce que dit L’Etoile à Sept Branches : « L’Etranger amène l’âme des bons vers un monde encore meilleur, et en cela, il est le plus juste des juges. C’est de cela qu’ont peur les hommes, la justice, qui intervient après la mort, la dernière justice, celle où le pardon n’est plus accordé ». Craignez-vous la justice des Sept ?
Tymeon avait beau ne pas être le plus pieux de Leurs Saintetés, il était connu pour être celui qui connaissait le mieux les Saintes Ecritures, et pour cela ses conseils étaient souvent recherchés. Son interlocuteur n’était pourtant pas un habitué des lieux, d’après les maigres souvenirs du septon.
- Les hommes ont cherché à rendre gloire aux Sept avec cet édifice, et je pense qu’ils ont réussi en ces lieux une réelle prouesse, s’approcher avec une étonnante précision de la pureté des Sept. Ces lieux sont aussi majestueux que l’est le Père, aussi beaux que la Jouvencelle, chaleureux que la Mère.
Mais bien vite, Tymeon se rendit compte que Lord Baelish n’était pas ici pour discuter de religion, de théologie ou même de L’Etoile à Sept Branches. Et même s’il semblait admiratif de l’architecture religieuse, là encore ce n’était pas la raison de sa venue.
- Un endroit plus calme ? Eh bien si vous le souhaitez, je peux vous accueillir dans une des cellules du Grand Septuaire, que nous utilisons parfois pour les confessions. Je vous aurai volontiers invité dans mes appartements, mais ceux-ci sont un peu encombrés pour vous y accueillir convenablement. Suivez-moi.
Tymeon se retourna donc et emmena le visiteur jusqu’à une cellule plutôt spacieuse, cellule aussi richement décorée que le reste du septuaire, et où il put s’asseoir dans un haut fauteuil au dossier de cuir rouge, avec une Etoile à sept branches cousue de fil d’or. Il invita son hôte à s’installer et à se servir en vin clair.
- Expliquez-moi donc la raison de votre venue en ces saints lieux Lord Baelish…
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Sept enfers attendent les pécheurs qui ne se repentent pas
Port-Réal An 300 Lune 6
Tymeon & Petyr
Sous le regard des Sept. Tu as le sentiment que tout est remis en question lorsqu’ils sont là, à te juger. Ils savent ce que tu as fait, ils savent aussi ce que tu penses. Que se disent-ils en te voyant ? Jugent-ils tes actes et tes ambitions tel un péché ? Tu essayes de ne pas te poser les questions, tu ne dois pas douter de tes actions et de tes plans. Tu es ce que tu es, tu sais ce que tu deviendras un jour où l’autre. Si tu pries suffisamment, si enfin tu te montres comme un homme pieux, alors peut-être que l’on te pardonnera. Mais ce n’est guère le moment de te questionner là-dessus. Tu réfléchis sur cette figure de l’Etranger. Fascinant, effrayant, intrigant. Il représente la mort et l’inconnu. Se retrouver face à lui, ce n’est pas la première fois pour toi. Tu penses que c’est une coïncidence, mais demander à la Sainteté si c’est un présage semble être la meilleure façon de l’aborder, de capter son attention et de pouvoir parler de ce pourquoi tu es là.
L’homme de foi se met alors à expliciter le rôle de l’Etranger. Tu écoutes ce qu’il a à dire, il semble réellement connaître le sujet, le maîtriser. Tu es étonné car si c’est bel et bien cet homme qui était dans ton bordel, tu aurais eu tendance à imaginer un homme connaissant difficilement l’Etoile à Sept Branches, tu aurais pensé trouver tout un autre homme. C’était d’autant plus intéressant. L’homme continua son explication sur l’Etranger, décidément, il semblait ne plus pouvoir s’arrêter lorsque l’on parle d’un sujet qui le fascine et l’intéresse. Tu sens dans son discours, qu’il cherche à rassurer, qu’il cherche à enseigner quelque chose. Il te demande alors si tu crains la justice des Sept. Tu lui souris, cette question était prévisible. La réponse honnête serait oui, tout homme craint la justice des Dieux et tu comprends parfaitement le message que l’homme essaie de faire passer. « Craindre la justice des Dieux serait leur manquer de respect. Nous obtenons ce que nous méritons, il n’y a pas à craindre la justice des Dieux lorsque nous n’avons rien à nous reprocher. » C’est ce que tu essayes de penser, que tu ne fais que ce qui est bon pour le royaume et en rien tes actes ne constituent des péchés. Alors tu te refuses la crainte de cette justice.
Tu évoques ensuite l’architecture du septuaire. Tu as tant entendu à son sujet. Il est déjà difficile de ne pas être en admiration face à la perfection de cet édifice. Longtemps, tu t’étais demandé pourquoi il y avait sept dieux, pourquoi pas six, pourquoi pas huit. Mais tu as fini par remarquer avec le temps que le chiffre sept est un chiffre parfait en tout point. Il suffit d’observer cette étoile à sept branches, ces sept entités, il y a quelque chose dans le chiffre sept qui est majestueux, grand. Tu as d’ailleurs souvent retrouvé le chiffre sept dans tes comptes, que ce soit dans les recettes de ton bordel ou dans les dépenses et les emprunts de la couronne. Et l’homme de foi avait raison. Les architectes et maçons à l’origine de cette merveille avaient atteint un certain degré de pureté. En voyant ça, tu te demandes si ton vieil ami Garrel avait déjà mis les pieds dans ce septuaire et tu es certain qu’il serait ébloui par l’architecture qui, d’une certaine façon, parvient à élever les âmes. Ce n’est pas exactement comme voler, mais ça s’en rapproche. « C’est une façon très juste de décrire ce Septuaire. C’est une merveille. »
Mais tu as changé de sujet, ne pouvant continuer plus longtemps avec ces belles paroles, même si elles étaient pour la plupart honnêtes. Tu étais venu pour une chose précise et tu ne pouvais pas te permettre de passer la journée à parler des Sept, du septuaire et du reste sans parler de cette affaire qui te tenait à cœur. Alors tu as demandé un endroit plus calme, plus à l’abri des regards indiscrets plutôt. Le Septuaire n’est pas réellement un lieu bruyant, mais tu sais que certains septons se veulent trop curieux et pourraient s’avérer être des problèmes beaucoup plus embêtants. Gérer un homme de foi est faisable, bien que compliqué, mais en gérer plusieurs est une tâche beaucoup trop compliquée, car les paroles et les rumeurs ont tendance à se répandre comme la peste ou la léprose. L’homme de foi proposa donc de t’emmener dans cellule, à défaut de t’emmener dans ses appartements. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne sembla pas réellement broncher quand tu lui as avoué ne pas être là pour parler de l’architecture. Certains se seraient déjà emportés pour moins que ça, trouvant les propos déplacés. Mais il n’avait rien dit. S’il avait refusé, ça n’aurait pas été réellement un problème, tu serais revenu avec des hommes à toi et les choses se seraient passées différemment. Tu le suivais donc en silence, les murs se faisant de plus en plus petit plus vous vous enfonciez vers les cellules du septuaire. Plusieurs hommes de foi ont croisé votre chemin et te dévisageaient comme s’ils te connaissaient, sans que toi tu saches qui ils sont. Avec un nom, ce serait différent, mais pour certaines personnes, tu n’as jamais été très physionomiste.
Vous arrivez enfin dans la cellule qui, étonnamment, est plutôt spacieuse et décorée. Tu t’attendais à un endroit sobre. Tu sais la religion des anciens dieux beaucoup plus sobre que celle des Sept. A voir toutes ces richesses, tu réponds à la question que tu te posais pendant des années sur les raisons de ce trou dans les richesses de la couronne. Tu n’avais jamais mesuré l’ampleur des dépenses de la Foi. Mais ces dépenses ne te regardent plus et ton attention se porte à nouveau sur la Sainteté. Tu t’apprêtes à lui expliquer les raisons de ta venue, mais il te prend de cours en te demandant justement ce que tu allais lui dire. Mais lorsqu’il évoque ton nom, tu tentes de rester de marbre, comme si de rien n’était. Cet homme te connaît, tu réalises alors que tu t’es fait un nom à Port-Réal encore plus que tu ne le pensais. Ça te fait plaisir en un sens, peu importe s’il te connaît pour tes bienfaits ou parce qu’il ne t’apprécie pas, il te connaît, tu es quelqu’un, tu es un nom de Port-Réal. Après tout, s’il est client de ton bordel, ça peut se justifier. Mais tu ne veux pas relever ce détail, tu ne veux pas savoir comment il te connaît et lui montrer ton étonnement, ce serait exposer une faiblesse et se penserait plus malin que toi. « Votre Sainteté, je dois vous avouer que j’aurais préféré ne pas avoir à parler de ces choses avec vous. Un de mes hommes m’a fait venir en urgence à Port-Réal, un ami qui m’aide à la gestion d’une de mes affaires. Une affaire que vous connaissez bien, il me semble. Je ne suis pas là pour vous juger, je respecte vos loisirs et vos penchants, mais sachez que ce que représente la religion à vos yeux, mon affaire représente exactement la même chose à mes yeux, et je n’apprécie guère quand quelque chose ne se passe pas comme je l’entends. » Tu essayes de lui faire comprendre doucement où tu veux en venir, mettre les formes sans te montrer trop menaçant. Tu ne cherches pas à te faire un ennemi, mais à régler une histoire, entre deux hommes adultes et intelligents. « Puisque vous me connaissez, vous devez probablement deviner de quelle affaire de veux parler, votre Sainteté. Vous n’êtes bien entendu pas le seul acteur de l’histoire et sachez que j’ai déjà eu à faire à cette jeune femme. Je voudrais entendre votre version des faits. » Tu marques une pause, te replaçant dans ta chaise sans le lâcher du regard. Tu ne cherches pas à être intimidant, tu cherches juste à savoir. « Dîtes-moi ce qu’il s’est passé, ce jour-là, dans mon bordel, pour que mon associé juge indispensable de me faire venir jusqu’ici. Je ne suis pas quelqu’un de mauvais, vous savez. Je cherche juste à ce que mon affaire roule correctement et je m’assure qu’aucune rumeur ne vienne ternir la réputation de mon établissement. Ce n’est pas dans mon seul intérêt. Je doute que si cette histoire s’ébruite, et c’est peut-être déjà le cas, votre image et celle de la Foi reste intacte. Après tout, une Sainteté dans un bordel, ce n’est pas chose habituelle et le peuple aime parler de ces choses. Le peuple aime être diverti. » Il était nécessaire de lui faire comprendre que cette histoire pouvait lui nuire tout autant à lui qu’à toi. Tu attendais donc qu’il t’explique sa version de l’histoire qui, pour toi, n’était pas encore très claire.
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Sept enfers attendent les pécheurs qui ne se repentent pas
Port-Réal An 300 Lune 6
Tymeon & Petyr
Combien de temps Tymeon était resté dans cette grande salle, sous le dôme de verre et d’or du Grand Septuaire de Baelor, à prêcher ou bien prier en l’honneur de tel ou tel dieu, à réciter tel un mantra le livre du Père ou celui de la Mère, les deux principales divinités priées à Port-Réal. Combien de fois également s’était-il perverti dans l’enceinte même de ces lieux, dans ses appartements notamment, où de terribles ébats orgiaques se déroulaient sous les yeux ébahis des Sept qui ne font qu’un, mais au fond, Tymeon n’y accordait pas une grande importance, c’était même avec difficulté qu’il croyait à cette histoire des Sept Enfers pour celles et ceux qui se fourvoyaient et déviaient du chemin que les Sept leur avaient tracé. Oh, il aurait pu être un septon des plus pieux, mais non, il avait une conception très particulière de sa mission, et il ne s’était pas engagé dans les ordres afin de servir les Sept mais afin de se servir lui en priorité. Il se souviendrait longtemps de la façon dont la religion l’avait « pris », sous son aile, comme elle l’avait maté et fait miroiter la richesse, le pouvoir et le plaisir. Une vraie révélation s’était faite à ses yeux ce jour où il avait rencontré un Septon ventripotent dans une chambre du bordel où il travaillait depuis quelques lunes alors. A posteriori, il savait qu’il avait fait le bon choix, personne n’osait même imaginer qu’il avait été autrefois un prostitué, et encore moins qu’il en fréquentait un grand nombre aujourd’hui, étant un habitué de la Rue de la Soie et ayant quelques jeunes hommes prêt à lui donner du plaisir dans ses appartements. Personne, oh non personne sous cette coupole ne pouvait penser à tant de débauches et tant de perversion quand on le voyait ainsi dans son brocard d’argent, les cheveux ceints d’un diadème de cristal. Non, personne n’aurait un instant imaginé que cette Sainteté, connu pour son ton moralisateur et ses grandes connaissances théologiques, se vautrait dans le stupre et la luxure nuit après nuit, épuisant son corps à grand coup de rein plutôt qu’à s’esquinter les genoux à force de prière. Et pourtant, il portait sur lui les stigmates du fouet à sept cordes, ce même fouet utilisé autrefois par certains intégristes des Sept qui pensaient que la douleur permettait d’absoudre les péchés. Officiellement, Tymeon pourrait justifier ces cicatrices pour une telle raison, même si la réalité était tout autre. Il le faisait pour son propre plaisir personnel, et en cela il avait de la chance que ses appartements soient isolés des appartements des autres Saintetés, sinon leurs nuits seraient hantés de ses cris de douleur et de plaisir mêlés. D’où l’ironie de la question de Tymeon : lui-même ne craignait pas les Sept et leur justice, bien naïfs étaient ceux qui la craignaient…
- Je vois que vos réponses sont sages Lord Baelish. En effet, craindre la justice du Père n’avance à rien dans la vie de mortels que nous sommes. Nous devons demander le pardon pour nos erreurs et c’est cette capacité à demander le pardon que jugera le Père. Quiconque croit qu’Hugor de la Colline était un saint se trompe, et pourtant les Sept qui ne font qu’un lui ont donné un royaume, une armée, et une dynastie… Se repentir et demander le pardon vaut bien plus que celui qui ne faute jamais.
Sa Sainteté Tymeon n’alla pas plus loin et ne releva pas le compliment sur l’architecture du septuaire de l’homme des Doigts, il se contenta de hocher la tête. Bien qu’il ne connaisse pas la raison de la vue de Lord Baelish dans ce septuaire et la raison pour laquelle il était venu le voir lui directement plutôt qu’une autre Sainteté, Tymeon ne tiqua pas à sa demande et le fit suivre dans une cellule confortable. Il n’avait rien à se reprocher, ou plutôt il ne se reprochait rien malgré que ses faits soient hautement reprochables. Peut-être cela avait-il un rapport avec l’ancien poste d’Argentier de Baelish ? Ce serait étrange, car à ce moment-là, Tymeon n’était encore que Septon, et ce n’était pas lui qui gérait personnellement le Trésor du Septuaire. De plus, les comptes de la Religion et ceux de la Couronne avaient toujours été séparés, même si parfois il arrivait que la Couronne emprunte de l’or à la religion. Sa Sainteté écouta donc avec silence et circonspection la requête de ce Baelish, et plus les mots se déversaient de son gosier, et plus l’envie de Tymeon de sortir son fouet et en lacérer le dos de son interlocuteur se faisait ressentir. Comment osait-il, lui, qui n’était plus rien, venir demander des comptes à une de Leurs Saintetés, en l’accusant des pires maux – justifiés mais souverains – pour une sombre raison que Tymeon ignorait. Il détestait qu’on le prenne de haut et qu’on cherche à le sermonner de la sorte, ce ton lui rappelant trop le ton de son grand-père qui le rabrouait étant plus jeune. Mais même s’il bouillait intérieurement, Tymeon resta de marbre, les index joints et les mains collés en un signe de prière silencieuse, écoutant Lord Baelish.
- J’ignore ce que vous manigancez Lord Baelish, mais je suis très surpris de vos propos, et j’espère ne pas y voir une mise en garde, ou pire une menace à l’égard d’une de Leurs Saintetés. Si vous êtes pieux, vous devez savoir quel respect les Sept demandent envers eux et envers leurs plus proches serviteurs dont je fais partie. Je vous connais de réputation voyez-vous, ancien Grand Argentier, propriétaire de bordel, vous vous êtes repliez tel un couard à qui on aurait mordu la queue dans votre petite tour des Doigts. Et vous osez aujourd’hui, sous je-ne-sais quel prétexte, m’accuser et me faire du chantage. C’est la colère et la déception qui me font m’emporter de la sorte…
Tymeon reprit son souffle et posa ses mains sur ses accoudoirs pour se relever, prendre de la hauteur sur son interlocuteur lui donnerait plus de prestance et plus de crédit.
- J’ignore totalement de quoi vous parlez, vos propos me paraissent fort décousus, et si vous pensez me faire chanter en colportant des rumeurs sur mon compte, sachez que vous vous adressez à la mauvaise personne. Sur quels éléments vous fondez-vous pour prétendre qu’un de vos bordels ait accueillit une de Leurs Saintetés en son sein ? Croyez-moi, en terme de divertissement, le peuple préfère de loin l’écartèlement d’un homme, cela permet aux vils joueurs de parier quelle partie du corps lâchera en premier, tout comme le peuple aime voir le sang sortir de la jugulaire d’un voleur, d’un traître, d’un blasphémateur qui oserait vouloir salir la réputation du culte pour ses petites affaires personnelles, fruit d’une perversité à faire blêmir la Jouvencelle.
Tymeon remit en place une de ses mèches qui avec l’énervement lui était tombé sur le front. Il reprit son calme, et sachant très bien que ses menaces ne feraient pas partir l’individu, et surtout soucieux que son secret ne soit jamais éventé, il réintroduit la conversation sur un ton plus consensuel.
- Bien, reprenons donc les choses dans l’ordre et calmement, avant que vous ne vous remettiez à prononcer de telles accusations aussi peu habilement déguisés… Racontez-moi ce qui vous tracasse, et quelle est cette histoire de jeune fille pouvant nuire à la réputation de votre établissement ? Et en admettant que votre associé ait cru bon que vous veniez m’en parler, expliquez-moi en quoi je serai concerné… Si telle était le cas, ce n’est qu’une hypothèse, je pense vous avoir fait comprendre que tout cela n’était qu’hypothèse infondée n’est-ce pas ? Nous sommes bien d’accord ….
Tymeon ne voulait pas avouer être compromis… Il était prêt à entendre ce que voulait précisément Baelish, mais s’il cherchait à le faire chanter, il ne se laisserait pas faire. Ainsi, parler en hypothèse sans porter d’accusations, même si elles étaient fondées, semblaient un bon compromis… Le message était passé espérait Sa Sainteté…
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