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Les mots dits - Elbert & Robar
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Les mots dits
lune 7 de l'an 300
Elbert & Robar
Harrenhal. La sombre forteresse, dressée par la seule volonté d’Harren le Noir, étendait son ombre menaçante sur la paix et la prospérité désirée par les pairs du royaume s’y étant réuni en ce jour de liesse. Allongé dans le creux de sa couchette, Robar tâchait de se préparer au combat qu’il s’apprêtait à mener sur la lice. Un combat pour l’honneur et le prestige de ce nom qu’il arborait avec fierté. Pourtant, malgré la touchante confiance qu’il exposait aux yeux du commun, la peur d’échouer lui tordait les entrailles. En tant que représentant du Val et descendant du grand Yohn Royce, il se devait de glorifier les techniques chevaleresques de cette région montagneuse et hostile dont il était issu. Il devait montrer à ce public de nobles et de roturier quels sortes d’hommes peuplaient les terres des Arryn, et marquer les esprits par de hauts faits qui seraient un jour relater dans les récits et chansons des bardes de Westeros. Ces rêves de grandeurs, Robar les ruminaient lorsque l’on vint marteler à sa porte. Un soupir traversa les fines lèvres du chevalier qui se redressa pour ouvrir à un jeune homme, vêtu de la livrée des Arryn. Ce dernier bafouilla quelques instants, sans doute surpris par la haute taille du Royce qui l’encouragea d’une poussée fraternelle à transmettre sa requête sans crainte. « Et bien l’ami ? ». Le serviteur s’inclina légèrement - troublé de cette familiarité - avant de délivrer son message du bout des lèvres « Ser, le roi régent demande à vous voir immédiatement. »
Traversant plusieurs couloirs, le chevalier jeta quelques sourires charmeurs à quelques demoiselles rencontrées qu’il avait eu la chance de côtoyer lors du banquet de la veille. Il avait – par miracle – réussit à être raisonnable, évitant la boisson et les plaisirs d’une nuit avec quelques jeunes femmes désireuses de passer une soirée en sa compagnie. Robar n’ignorait aucunement qu’il possédait une certaine prestance, et un ton de voix qui se faisait tout à fait charmeur – et charmant – dès qu’il s’agissait d’interagir avec un membre du sexe opposé, et il en jouait pour arriver à ses fins. Pourtant, il avait souhaité se consacrer entièrement à l’événement qui allait avoir lieu aujourd’hui même ; un sérieux inhabituel pour le chevalier.
Ses pas le conduisirent bientôt jusque devant son cousin. Après s’être fait annoncé par un serviteur ; protocole oblige ; il rentra dans la pièce, ployant le genou devant celui qui avant d’être un homme de sa famille était son suzerain. « Vos Majestés. » Le ton était cérémonieux, mais le sourire qu’il affichait semblait dire tout le contraire. Décontracté, il ne tarda pas à se redresser, son regard tombant sur le fils d’Elbert : Aemon. Un garnement d’un an à peine, à moitié Arryn, à moitié Targaryen. C’était cette dernière part que le valois reprochait à celui qui était maintenant le nouveau souverain des royaumes du Nord – du moins le temps que ce dernier perdure. Fichant son regard dans celui de son cousin, il croisa les bras sous sa poitrine, son visage toujours fendu d’une attitude joviale. « Vous avez demandé à me voir, je crois. C’était inutile, je suis tout à fait confiant en ce qui concerne l’issu de la joute. »
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La Main et le Roi
Les mots dits - An 300, Lune 7 - Harrenhal
Robar Royce & Elbert Arryn
Elbert était installé dans un fauteuil au coin du feu. Son fils jouait sur le tapis à côté de lui, bougeant ses soldats et ses animaux de bois comme s'ils étaient vivant et se mouvaient selon une logique et une cohérence propre à son monde de bambin qui échapperaient probablement pour toujours à ceux qui avaient atteint l'âge de raison. S'ils s'étaient trouvés aux Portes-de-la-Lune, il était probable qu'Aeron ne se trouve pas loin. Soit couché près du feu, soit dans une pièce à côté, en train de dormir ou de se nourrir. Il avait habitué le dragon tout doucement à la présence de son enfant, le surveillant toujours. Aemon en avait peur au début mais tout les deux semblaient s'être habitué à la présence de l'autre même s'ils ne s'approchaient tous deux jamais trop près l'un de l'autre. C'était le feu qui lui rappelait son dragon, resté dans le Val et attendant sans doute le retour d'Elbert ? Enfin c'était ce qu'il aimait se dire. Il n'était pas sûr que les dragons pouvaient réellement ressentir des sentiments proche de ceux des humains. Probablement une certaine affection, comme le faisait les chiens ou les chevaux mais rien de comparable à l'amour que pouvait éprouver deux personnes l'une pour l'autre.
Le Seigneur du Royaume du Nord avait fait mander son cousin Robar pour discuter avec lui de son futur mais aussi lui souhaiter bonne chance pour le tournoi. Le banquet était une occasion idéale pour tisser des liens, principalement avec les maisons du Conflans. D'ailleurs, Elbert avait déjà prit le temps de discuter et d'aborder certains sujets avec plusieurs seigneurs locaux. Il en avait même rencontré un qui disposait de trois filles à marier mais tout ça méritait encore réflexion et concertation avec sa main et cousin Andar. Le jeune homme posa son regard sur la table posée entre les deux fauteuils où reposait un pichet de vin, deux coupes ainsi qu'une coupole de fruit. Le Royce qui participait au tournoi fit son entrée et Aemon continua de jouer calmement.
«Ser Robar. Tu peux m’appeler par mon prénom. Nous ne sommes qu'entre nous, cousinet. Prend dont place. Aemon, ne dis tu pas bonjour à Ser Robar ?»
Le petit leva les yeux vers le chevalier s'avança vers lui pour lui marmonner un bonjour entre ses dents avant de retourner jouer calmement. Le roi remplit les deux coupes et en tendit une au frère d'Andar avant de reprendre la parole d'un ton calme et détendu. Il était toujours plus simple de discuter en famille, entouré des gens que l'on aimait plutôt que de s'adresser à des étrangers ou à des gens dont on était pas forcément proche.
«Je ne m'inquiète pas pour toi. Je connais tes talents et je sais que tu feras honneur à la maison Royce, au Val et au Royaume du Nord. Si je t'ai demandé de venir, c'est pour parler d'un tout autre sujet que celui des joutes.»
Le jeune homme trempa ses lèvres dans le breuvage et savoura quelques instants le liquide alcoolisé avant de reposer l'objet sur la table. Joignant ses doigts entre eux, il posa un regard affectueux sur son fils avant de reprendre la parole.
«Je voulais m'entretenir avec toi au sujet de ton avenir. Quand aurais je la joie de te voir entouré de bambins collé à tes chausses ? Tu vieillis mon cousin ha ha ha. Ne serait-il pas temps que tu prennes femme, tout comme Andar le fit, il n'y a pas si longtemps que cela ? »
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Les mots dits
lune 7 de l'an 300
Elbert & Robar
Un regard amusé accueillit les paroles de son cousin alors qu’il se laissait glisser dans un des confortables fauteuils de la chambre que ce dernier occupait avec son fils. Ce-dernier vint d’ailleurs lui murmurer un inintelligible salut qui tira un maigre sourire au chevalier qui ne savait jamais comment agir en présence d’un enfant – enfant qui était de surcroit son souverain légitime. Robar releva son regard vers Elbert, et vint à se saisir de la coupe qu’il lui tendit avant de prononcer quelques mots sur un ton presque enjoué :
« Tu es le roi régent maintenant. Il est difficile de savoir comment il faut s'adresser à toi maintenant, cousin. »
Il sourit légèrement avant de tremper ses lèvres dans le liquide carmin, plantant son coude sur un des accoudoirs du fauteuil dans un geste négligeant avant de faire bruyamment claquer sa langue contre son palais. Le crépitement des flammes attira quelques instants l'attention de son regard tandis que son cousin lui faisait part de sa confiance en ce qui concernait le combat à venir. Un éclat d'incompréhension traversa le regard du jeune Royce qui ne put s'empêcher de froncer les sourcils : que voulait-il donc pour le convoquer de manière aussi solennelle le jour où il devait défendre l’honneur de leur contrée commune ? La question le turlupinait, mais Elbert ne tarderait sans doute pas à lui cracher le morceau. Robar garda donc le silence, le laissant boire en paix avant que finalement il ne se décide à lui expliquer la raison de cette entrevue. Le chevalier du Val se crispa soudainement, les phalanges blanchies tant il serrait le verre qui trônait encore fièrement dans sa paume. Son regard se perdit quelques instants sur les jeux du petit Aemon, et il essaya de s'imaginer lui-même avec une petite tribu de garnements qui brailleraient à longueur de journée dans les jupons d'une femme dont la taille s'épaissirait au fil des grossesses, et des années. Une femme qui porterait son nom, qui partagerait sa couche et sa vie. Non. Il ne voulait pas de tout cela, il n'en avait jamais voulu, et il était persuadé que cette nécessité de la vie aristocratique ne le rattraperait jamais. Les lèvres soudainement pincée, Robar était soudainement braqué face à celui qui pouvait tout à fait décider de lui faire épouser la première nobliaude venu si cela était son souhait.
« Tous les hommes ne sont pas fait pour avoir des enfants, ou être père Elbert. C’est à peine si je supporte un pleur, alors une tripotée de chiards, très peu pour moi. »
Le ton s’était raidit, plus sec et fermé que lors du début de leur entrevue. Les mâchoires serrées fermement, il entreprit de les desserrée pour boire d'un trait la fin de son verre. Le jeune homme fini par reposer le récipient vide sur la table devant lui, sèchement, avant de planter son regard dans celui de son suzerain, visiblement déterminé à ne pas se laisser faire.
« J’ose espérer que tu n’as fait de promesses de mariage à quiconque. Parce-que je décevrais tout espoirs que tu pourrais fonder sur moi de ce côté-là, tu peux en être assuré. »
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La Main et le Roi
Les mots dits - An 300, Lune 7 - Harrenhal
Robar Royce & Elbert Arryn
Difficile ? Elbert ne sentait pourtant pas si inaccessible. Certes son temps libre était limité mais il avait toujours été disposé à le partager avec sa famille et ses amis proches. D'ailleurs deux de ces points s'étaient reliés avec le mariage unissant Andar Royce et Alys née Grafton. Le Régent laissa le silence s'installer avant d'écouter la réponse du jeune chevalier qui se tenait devant lui. Il reconnu parfaitement son cousin dans ses phrases ce qu'il avait prévu. Robar ne risquait pas d'être partisan d'un mariage. Il ne se plierait pas aussi facilement que le ferait sa sœur, la douce et naïve Yisila.
«Tu es un Royce, Robar. Que les Sept nous en préserve, mais s'il arrivait un jours qu'il arrive malheur à Andar sans avoir laisser d'héritier derrière lui, tu seras le prochain Seigneur de Roche-aux-Runes. Il est important que tu ais une descendance. Rien ne t'oblige pas à être un père exemplaire. Tous les hommes ne sont pas dignes ou capables d'être père. Les enfants ne pleurent pas tous le temps et ne restent pas petits toutes leurs vie. Les nourrices, le mestre et leur mère pourront très bien s'en occuper sans que tu ais à interférer dans leur éducation, même si ce serait préférable.»
Ouvrir le bal en commençant à tirer sur la corde sensible était sans doute la meilleure chose à faire. Robar voulait demeurer libre mais il savait que tôt ou tard le couperet finirait par tomber. Ce n'était qu'une question de temps. Tout le monde devait passer par cette case, procréer et perpétuer sa lignée. C'était le devoir de tout homme.
«Du temps où c'était à moi de reprendre femme, tu n'étais pas l'un des principaux sujets de discussions. Nous n'avons encore trouvé aucun accord concret mais j'ai bonne espoir d'en obtenir un d'ici la fin des festivités. Si tu parvenais à te distinguer au tournoi, cela s'accomplirait encore plus aisément. Néanmoins depuis mon arrivé j'ai déjà eu l'occasion de discuter avec quelques Seigneur de maisons du Conflans qui se révèle assez intéressés par un mariage avec le cousin direct du Royaume.»
Elbert but une gorgée de vin, laissant le temps à Robar de méditer tout cela tranquillement. Malgré leur différence de tempérament, le Régent éprouvait beaucoup d'amour et de respect pour son cousin. C'était pourquoi il avait désiré discuter avec lui de tout cela au lieu de lui imposer de force un mariage.
«Les Seigneurs du Val me sont pour la plupart fidèle. Je vais renforcer nos liens avec le Nord en épousant une Stark. Nous sommes lié aux Frey dans le Conflans par le sang. Un autre lien du sang dans cette région ne serait pas de trop. Leur femmes ne sont pas plus laides qu'ailleurs. Tu devrais sûrement trouvé chaussure à ton pied et fourreau à ton épée. Réfléchis à cette idée. Tu y vois les inconvénients mais il y a aussi des avantages à prendre femme.»
On frappa à la porte et le jeune homme s'en alla ouvrir laissant son cousin seul. Le garde annonça l'arrivé de trois Lady de la maison Vance de Bel Acceuil, qui saluèrent toute le roi en entrant dans la pièce avant de se présenter devant Robar et de s'incliner devant lui, laissant le Régent faire les présentations.
«Ser Robar, je vous présente Lady Liane, Lady Rhialta et Lady Emphyria de la maison Vance de Bel Accueil. Leur noble grand père à insister pour que je vous présente. J'ai moi même eu peu l'occasion de me rendre dans le Conflans ces derniers temps. Cela sera l'occasion pour ma part de découvrir un peu plus les nobles nés de cette région. As tu déjà décidé de porter les couleurs d'une dame, mon cher cousin ? »
Laissant les jeunes dames s’asseoir, Elbert servit une coupe de vin à chacune d'entre elle. Un geste d'amitié envers leur maison et leur personne. Il espérait que Robar se montre au moins aimable avec chacune d'entre elle.
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