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Valar Morghulis ♦ ft. Leeven Waters [DANGER DE MORT]

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Lune 8, semaine 3,

Depuis quelque jours, la main de la reine Rhaenys souffrait d'une légère fièvre. Du moins, il était convaincu que cela n'était qu'une fièvre qui finirait par passer, sans doute son corps n'avait pas su tolérer le voyage à Harrenhal, un coup de froid comme un autre, un moment d'inattention et le voilà fiévreux. Pour Aegor, ce n'était qu'une question de temps pour que la fièvre s'en aille d'elle-même.

Ainsi, Aegor avait continuer à travailler comme il l'aurait fait n'importe quel autre jour, travailler ses correspondances, organiser des réunions pour voir où en était le royaume, rencontrer des nobles, s'assurer de la bonne entente avec les Hightower et il en passait de nombreuses.

D'ici à deux jours, un vieil ami Lysien d'Aegor, Slagar Ormollen, viendrait. Des retrouvailles mais des transactions, Aegor avait dans l'idée d'un cadeau à la princesse et lorsqu'Aegor faisait quelque chose, ce n'était pas à moitié ; seul le meilleur était à prendre. Même si pour cela il fallait appeler des amis lointains pour lui apporter ce qu'il cherchait.

Ce jour-ci, pourtant, Aegor se rendait chez le mestre. La fièvre commençait à l'empêcher de se concentrer et en pleine réunion, il devait être au meilleur de sa forme et de sa réflexion, même pour une réunion sans grande importance, il voulait être au meilleur de lui-même. Il était parti voir le mestre, lui avait décrit ses symptômes et celui-ci lui avait donné ce qu'il semblait être un remède, d'après lui. Aegor avait nombreuses connaissances dans ce domaine mais pas aussi précise qu'un mestre dans ce domaine en particulier, il se méfiait un peu mais avalait ce que lui mestre lui donnait. Le mestre lui demandait un peu de repos, Aegor passait quelque nuits blanches à force de lire, le mestre pensait que cela pouvait jouer dans son état. Aegor avait pâli, le regard un peu vitreux, la peau bouillante.



Deux jours après, le résultat avait empiré. Malgré l'Hiver et la baisse de température qui allait avec elle, Aegor n'avait jamais eu si chaud de toute sa vie, il n'avait jamais eu la tête aussi lourde ni les paupières aussi lourde. L'envie de dormir, de ne plus se lever de son lit, son corps semblait incroyablement lourd. Aegor était resté dans son lit alors que le soleil était levé, chose inhabituel pour cet homme si matinal depuis son nouveau titre de Main. Le corps lourd, la chaleur, ses habits voulaient-ils l'étouffer ? Il avait bien besoin d'un bain, transpirant qu'il était. Là encore, il était resté plus longtemps que nécessaire dans son bain - quand il eut la force de s'y porter. En d'autres temps, une femme aurait pu l'aider dans sa tâche mais en ces temps, il voulait être seul. La servante avait vu son état, Aegor n'était pas homme à se laisser abattre et pourtant.

" Messire, vous êtes si blanc... Vous devriez rester couché... Désirez-vous que j'appelle mestre Pycelle ? "
" Cela ira... "
" Un bain dans votre état, messire, si vous vous endormez dans votre bain... "
" Alors ne le remplissez pas plus que nécessaire, mademoiselle. Je vous remercie de votre sollicitude. A... Appelez mestre Pycelle... "

Il avait pris son bain, en était sorti une heure après, comme cloué aux parois du bain. Il avait enfilé une sortie de bain quand le mestre arrivait.

" Messire, votre état ne semble pas s'être arrangé ... "

Quelle perspicacité, dis donc. Aegor levait les yeux au ciel mais le regrettait aussitôt, ce mouvement lui faisait tourner la tête. Aegor se mettait à tousser à lui en blesser la gorge et la cage thoracique.

" Je ne sais ce que vous m'avez donné, mestre, mais cela ne semble pas m'aider... que... que m'avez-vous... "

Il eut du mal à rester debout et la servante devait bien vite amener une chaise pour aider Aegor à s'y asseoir. Il toussait à nouveau. Mestre Pycelle venait toucher le front du biefois.

" Vous êtes bouillant messire, un tel état, il vaut mieux que vous restiez ici et n'approchiez pas la reine et la princesse "

Pour une fois que le mestre semblait avoir raison, Aegor approuvait en baissant douloureusement la tête. Sa peau était sensible à cause de la fièvre, chaque touché lui faisait mal, comme des lames glacées le caressant. Rien d'agréable en soi. Il toussait à nouveau. Il ne prendrait pas le risque de donner ce qu'il avait à la princesse et sa mère.

Ce n'est qu'après avoir bu une énième mixture du mestre qu'Aegor se souvenait du rendez-vous avec son ami Ormollen. Aegor détestait faire attendre les gens, comme il détestait qu'on le fasse attendre, qui plus est cet ami avait fait tout ce chemin ce n'était pas pour être éconduit une fois sur place, ce n'était pas une manière de recevoir des amis et il n'aurait pas aimé avoir à s'excuser de son absence, surtout s'il n'avait pas prévenu.

" Aidez moi à m'habiller, je dois partir. "
" Messire, dans votre état ? "
" Cela ira. "
" Le mestre a dit que vous deviez resté allongé... "
" Le mestre dit bien des choses. Lorsque le mestre sera main de la reine, il pourra en dire nombreuses autres. En attendant ce titre me revient encore et ce titre fait que je dois aller à certains lieux, rencontrer certaines personnes. Alors veuillez avoir l'obligeance de... "

Un dialogue si long, il ne parvenait pas à le terminer et se remettait à tousser de plus belle. La fièvre allait l'achever, il avait l'impression qu'elle ne cessait de grimper et ses membres tremblaient. Quand il sentait les mouvements des vêtements, cela provoquait une sensation des plus désagréables, mais il n'allait pas se rendre nu au rendez-vous non plus. La servante l'aidait donc à enfiler ses vêtements, si ce n'était pas forcément son rôle, on pouvait dire qu'au moins elle était d'une très grande aide.

" Faites moi rappeler votre nom lorsque ma fièvre s'en sera aller, mademoiselle. "
" Oui messire... "

Il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu dans les parages, mais il fallait aussi dire qu'il avait du mal à la regarder convenablement. Avant de quitter les lieux pour rejoindre son bureau - et il craignait déjà toutes les marches à monter - il arrosait son visage d'eau froide pour récupérer ses idées. Encore là, l'eau lui paraissait si désagréable qu'il regrettait son geste après coup. Il ne s'était jamais senti aussi mal.

Se porter jusqu'à son bureau fut compliqué et lui prenait trois fois plus de temps qu'à l'habituel, autant dire qu'une fois arriver, il se dirigeait vers son fauteuil et s'y asseyait lourdement. Slagar Ormollen n'était pas encore arrivé mais cela ne saurait tarder. Il aurait bien aimé dormir le temps qu'arrive son ami, il espérait que l'entrevu ne dure pas plus que le nécessaire. Sa tête avait étrangement envie de se poser contre son bureau. Comme l'impression d'avoir enfiler une armure massive, son corps semblait attirer par le sol et tout au sol aurait semblé être si confortable qu'un lit moelleux. Rester droit était douloureux pour son dos et chaque mouvement lui était douloureux, ses muscles avaient de plus en plus de mal surtout après la montée des escaliers, mais aussi par le frottement des vêtements contre sa peau. Quelque minutes à tenir, une heure tout au plus. Oui, tout n'était qu'une question de minute, Aegor pensait que tout n'était qu'une question de minute pour le rendez-vous, qu'une question de minute pour sa guérison, le traitement de Pycelle aiderait peut-être. Il fallait rester optimiste. Et il ne fallait pas s'assoupir sur son bureau non plus.
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Valar Morghulis
*******
an 300, lune 8, semaine 3

 
Des hurlements se répercutaient dans la demeure des Ormollen, Dalliah ne supportait pas la présence de ce dragon auprès de sa fille, Eternelle lui faisait peur et elle le faisait bien comprendre. C'était donc Leeven qui subissait sa rage, tout en restant buté sur le fait que si Eternelle partait, elle la suivrait. La Lysienne n'eut que d'autres choix d'accepter, mais pas d'apprécier le fait que son enfant passe son temps avec ce truc qui crache du feu. Slagarobservait la scène de loin, compatissant avec la jeune femme. Lui trouvait cela fascinant d'avoir pu voir un dragon et c'était même lui qui avait soufflé à Leeven, de n'en parler à personne, de protéger cette créature si précieuse. Attiré par la beauté, il ne pouvait qu'aimer Eternelle et surtout l'admirer. Pour finir, la guérisseuse sans un mot quitta la pièce pour aller se réfugier dans sa chambre. Pourquoi sa mère ne comprenait pas qu'elle avait besoin d'Eternelle ? Oui, il n'y avait qu'auprès d'elle qu'elle se sentait bien, c'était elle qui lui avait rendu goût à la vie. Soufflant un grand coup, Slagar vint la rejoindre et comme souvent lui offrit un sourire compatissant. Cet homme était une véritable énigme, Leeven ne comprenait pas ce qui l'intéressait tant chez elle et surtout pourquoi s'évertuait-il à vouloir être comme un père pour elle ? Son père, elle n'en gardait aucun souvenir, mais ce n'était pas pour cela qu'elle voulait le remplacer. Le Lysien s'installa auprès d'elle et lui proposa de venir en voyage avec lui, que cela lui permettrait de mettre un peu de distances entre Dalliah et elle. Puis, cela pourrait laisser le temps à sa mère de reprendre ses esprits. Pointant ses yeux sur Eternelle, Leeven vint à se dire que c'était surement la bonne solution, mais est-ce que sa mère la laisserait partir ? Face à Slagar, Dalliah n'eut guère le choix et laissa son enfant partir.

Le choc de Leeven fut de réaliser que le voyage se ferait par bateau. Cela ne put que lui rappeler Sicard et son envie de voguer sur les diverses mers qui entouraient Westeros. Ignorant encore la destination, elle alla se renseigner auprès du marchand et découvrit qu'elle allait retourner dans la région de sa naissance. Jamais, elle n'aurait pensé retourner là-bas et encore moins se rendre à Port-réal. Malgré la proximité de la capitale comparée àd'autres maisons de Westeros, Leeven ne s'y était jamais rendu, en même temps, elle n'avait jamais été plus loin que le bois-au-Roi. Le voyage se déroula sans ombrage, Slagar passait beaucoup de temps avec elle, il lui raconta des histoires de Lys, lui décrivait les paysages et Leeven commença réellement à l'apprécier. Il était certes différent des hommes qu'elle avait croisés dans sa vie, mais le voir savourer la vie avec gaieté était revigorant.

Ce ne fut qu'en arrivant dans la baie de la néra qu'un voile de tristesse vint s'emparer de nouveau de son regard. Subjuguée par la direction où se trouvaient les terres des Wendwater, elle réalisait à quel point sa vie avait changé depuis que Sicard l'avait enlevé, puis elle pensa à Rhys. Allait-il bien ? Que faisait-il à ce moment précis ? Surement qu'il faudrait qu'un jour, elle lui donne de ses nouvelles, mais comment lui expliquer qu'au final, elle ne pourrait peut-être jamais revenir à Wendton ? Là-bas, les fantômes de ses frères la hantaient, ce qui l'empêchait d'avancer.

Alors que le bateau accostait, Seereï, sa servante l'aide à changer de tenue. Slagar allait avoir à faire à la main de la reine, Aegor Du Rouvre. Pour avoir étudié les maisons des différentes régions, elle savait qu'il venait du Bief. L'époux de sa mère disait l'avoir rencontré à Lys et que celui-ci venait de lui faire une commande particulière qu'il venait lui livrer. Avec de telle personne influente,Slagar préférait régler ses affaires lui-même.

L'odeur qui dégageait Port-réal fut fort dérangeant pour ses narines. Ils furent escortées jusqu'au donjon-rouge et tout ce que put observer Leeven, c'était le peuple. Elle savait bien que les conditions de vie à la capitale étaient précaires, mais le voir de ses yeux était encore plus frappant. Restant auprès de Slagar, on informa son beau-père que la main les attendait. Encore une fois, elle vérifia bien que sa cicatrice était camouflée dans le bureau avant de suivre Slagar dans le bureau de la main.

- Aegor, mon vieil ami, je te présente la fille de mon épouse, Leeven Waters.
- C'est un honneur d'être présenté à la main de la Reine Rhaenys.

S'inclinant en disant ses paroles, elle essayait de ne pas le dévisager, mais cela était flagrant qu'il fût souffrant. Rien que le teint de son visage et ses gouttes de sueur qui dégoulinait sur son visage, prouvaient qu'il était fiévreux. Jetant un regard perplexe à Slagar, même-lui semblait remarqué que son ami était malade, mais pour ne surtout pas offusquer le lord, le Lysien annonça :

- Veux-tu voir la marchandise ?

(c) khάη