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Fight for your Rights ♦ ft. Oberyn, Rhaegar, Cletus

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Lune 8, à proximité de Goëville

Le trajet en bateau avait été long, fatiguant, Nymeria avait sans doute été une des première personne à sortir de ce bateau pour rejoindre la terre ferme, Rhaeryn emmitouflé, dans ses bras. Le petit garçon allait avoir un an bientôt, il était déjà grand et des plus curieux. Quelque petites boucles d'or et d'argent dépassés de la capuche chaude que lui avait imposé Nymeria, on ne voyait pratiquement plus de son visage sur ses joues bien ronde, ses grands yeux d'un indigo soutenu et son petit nez tout rouge. Rhaeryn laissait son regard traîner partout, c'était la première fois qu'il découvrait pareil paysage. Nymeria aussi, elle ne se souvenait pas d'avoir vu le Val d'Arryn ainsi. Obara quant à elle, découvrait le Val d'Arryn pour la première fois et semblait avoir la même réaction que Nymeria, certes plus exagéré puisque celle-ci commençait à ronchonner.

Nymeria, pour la première fois de sa vie, découvrait la neige. Et cela n'avait rien de féerique, cela n'avait rien de beau et cela ne lui provoquait aucune sensation d'être dans un rêve. C'était juste froid, blanc, humide, désagréable.

Nymeria avait fait ce voyage avait son époux. Encore après nombreux mois de mariage, elle peinait à s'imaginer être une épouse et cette appellation - pourtant usée et abusée à Volantis - la faisait rire. Nymeria Sand, une épouse. Qui l'aurait cru ? Rhaegar était habile avec les mots.

Ce n'était pas pour rien que l'aspic avait choisi Goëville. Ils n'iraient pas directement dans Goëville pour nombreuses raisons, la haine envers les Targaryen en faisait parti. Mais elle avait donné rendez-vous à son père en ces lieux.


Ils avaient attendus presque une semaine l'arrivée d'Oberyn et chaque jour, Nymeria guettait à l'horizon, comme une petite fille impatiente de voir son père. Elle avait 24 ans, 25 ans le dernier jour de la lune 8, pourtant elle restait une grande enfant quand il s'agissait d'Oberyn. Nymeria réalisait que sans qu'ils le fassent exprès, Oberyn serait là pour son 25è anniversaire. Et si elle était chanceuse, peut-être serait-il là pour fêter les un an de Rhaeryn dans quelque lunes. Même s'il lui avait dit venir seule, elle avait tout de même un petit espoir de voir ses soeurs et Ellaria. Elle en parlait même à son cher et tendre ;

" Tu penses qu'une de mes soeur sera là ? "

Obara avait raclé sa gorge bruyamment.

" Tu vois très bien où je veux en venir, Obara. "

Elia tout au moins ? Rhaeryn dans les bras de sa mère comme à son habitude, mère qu'il serrait en tremblotant un peu. Le pauvre petit garçon n'avait encore jamais connu le froid avant son arrivée au Val. Elle lançait un regard vers son amant.

" J'espère que tout se passera sans encombres. Je ne saurais pas accepter de conflits à peine les retrouvailles faites... "

C'était une certaine angoisse pour l'aspic, elle savait que malgré leur conversation passée, le père de Nymeria et l'époux de celle-ci ne s'entendaient pas et que cela ne changerait sans doute plus pour maintenant. Elle ne demandait pas la lune, juste que les retrouvailles se passent bien, même si elle se doutait que son grand dragon ne serait pas le premier à ouvrir les hostilités s'il devait y en avoir. Et demander à Oberyn de savoir bien se tenir et se comporter, c'était peut-être trop demander. Les deux hommes étaient adultes néanmoins, elle espérait que cela joue.

Pour respecter la demande du roi régent, Nymeria et Rhaegar ne s'étaient pas rendus à son nouveau mariage, cela aurait été de toutes les manières une chose bien étrange au vue de la rapidité avec laquelle celui-ci se remariait après le décès de Daenerys. Elbert Arryn disait que c'était un devoir de roi, mais cela passait au dessus de la tête de l'aspic. A des lieues.

Rhaeryn s'agitait, sans doute envieux de rejoindre le sol et gambader à quatre pattes, ce petit garçon était une véritable boule d'énergie et Nymeria était surprise qu'il n'ait pas encore fait entendre son mécontentement en poussant des cris sur-aiguë. Qu'est-ce que son père était encore entrain de manigancer ?
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Nymeria, Rhaegar, Cletus & Oberyn


❈ An 300, lune 8
Val d'Arryn, périphérie de Goëville



« (…) La neige recouvre le paysage. Jamais je n’en avais vu autant, en tant de quantité. J’ai certes déjà vu pire par le passé, mais ce voyage n’est pas des plus aisés. Nous avons dû faire nos preuves face à ce climat exécrable, mais également face à une poignée de brigands. Rapidement se sont-ils écartés de notre chemin, bien qu’une bataille en compagnie de mon partenaire de voyage dornien aurait été la bienvenue. Je dois avouer avoir été admirable devant la sagesse dont ce dernier a fait preuve. Il m’a plus tard avoué avoir une certaine habitude de ce genre de rencontres malencontreuses, qui lui viendrait des montagnes rouges si la mémoire me revient bien. Pour ne rien cacher, Cletus est de ceux qui ont la parole facile, et il m’arrive fréquemment de cesser volontairement de l’écouter. (…) Concernant Cletus, qu’importe si par le passé j’ai décrit avoir des doutes sur ses sentiments envers ma Nymeria, je n’en ai plus à présent. Ils sont purs et profonds. En l’écoutant évoquer ces derniers, je ne peux que me reconnaître lors de mes amourettes de jeunesse. Oui, il me fait penser à moi. J’étais fait du même acabit. Si d’aventure l’avenir serait en faveur de sa relation avec ma fille, je n’ose qu’espérer que les similitudes entre lui et moi s’arrêtent là. Que du malheur aurait ma fille si elle venait à épouser quelqu’un avec le même caractère que son père. Déjà qu’elle me ressemble bien trop, un couple de ce genre serait explosif. Mais je ne le crois pas si semblable à moi que cela. Néanmoins, quelque chose brûle en lui, quelque chose de puissant sur lequel je ne saurais mettre de mot, mas c’est bien là. Je le connais depuis fort longtemps, mes sentiments envers lui ne sont plus à refaire. Je l’affectionne réellement, et si la hâte de revoir ma fille et de rencontrer mon petit-fils est omniprésente dans mes pensées comme dans mon cœur, je me dois de témoigner une autre hâte : celle de voir la réaction de Nymeria lorsqu’elle s’apercevra que je ne suis pas seul. Cletus est tant excité, lui. Et puis, je suis persuadé que leurs retrouvailles feront les pieds à ce bon vieux Rhaegar. (…) Le dragon est de retour à Westeros – qu’ai-je fait ? Des répercussions, je dois avouer n’en avoir cure. La seule chose qui m’importe est qu’il m’a ramenée ma fille saine et sauve. Sans doute cela méritera quelques vagues remerciements de ma part. Je ne sais pas encore comment vont se passer mes retrouvailles avec lui. Peut-être qu’avec beaucoup de sang-froid et le désir de faire de ces retrouvailles un événement heureux, nos échanges ne seront pas brûlants. Il ne faut néanmoins pas nourrir trop d’espoirs là-dessus. Il s’agit de Rhaegar Targaryen et d’Oberyn Martell au final. Je ne sais pas si Nymeria se berce d’illusions suite aux lettres que nous nous sommes échangés, mais je ne verrai jamais le bon côté de Rhaegar. De plus, après en avoir tant appris sur Cletus, le Targaryen fait pâle figure à ses côtés. Je me demande si Nymeria s’en rendra compte un jour. Nous voyons bientôt la fin du voyage. (…) »
- Extraits du Journal d’Oberyn Martell



La neige était infinie. Les flocons s’entassaient joliment à leur propre rythme, dans un silence qui était presque religieux. Les plaines étaient enneigées, les arbres recouverts d’une fine poudre blanche. Le ciel était sombre et les lumières du jour inefficaces. Les rivières aux environs se démenaient comme elles pouvaient pour garder leur rythme d’antan. Quelques animaux passaient çà et là, mais demeuraient inaperçus, rendant les périodes de chasse hardies. Ce qui était le plus difficile, c’était l’air, qui se faisait glacial. Un vent violent venait parfois exciter les flocons, qui se transformaient alors en petits poignards qui s’attaquaient sans pitié à votre peau, là où elle était nue. Ce n’étaient pas les meilleures conditions pour voyager, ni même le meilleur endroit, mais si d’aventure il le fallait, cela restait possible pour autant. Les plus courageux et expérimentés avaient toutes les chances de s’en sortir indemne, cela ne faisait aucun doute. Il fallait simplement redoubler de patience et de persévérance, ce ne pouvait être l’œuvre de n’importe qui. Tout était radicalement différent de Dorne en ces lieux. Les paysages s’opposaient radicalement à ceux que l’on connaissait au Sud. Les chevaux du Nord eux-mêmes éprouvaient une certaine réticence à s’avancer (car il avait bien fallu que Cletus et Oberyn cède à emprunter un canasson dans le Royaume du Nord, aurait-ce été bien trop dangereux et imprudent de garder leur monture dornienne). Les épaisses pattes des grandes bêtes s’enfonçaient prudemment dans la poudre pour en ressortir aussitôt. Mais les chevaux n’étaient pas les seuls à tenir le grand froid en horreur. C’était aussi le cas d’Oberyn. Pouvait-on le lire sur son visage pour autant ? Certainement pas : le voyage s’éternisait, et à mesure que l’on s’approchait du lieu de rendez-vous, un sourire s’implantait et prenait racine sur le visage de la Vipère. En dépit des quelques tempêtes qui s’étaient opposées à eux et du froid, peu d’obstacles leur avait barré la route. Malgré cela, cela avait pris un temps fou de venir jusqu’ici. Sous la volonté stricte d’Oberyn – que Cletus n’avait osé discuter, les deux hommes avaient voyagé en pleine nuit et n’avaient eu en guise de repos que deux malheureuses petites heures avant de reprendre la route. L’excitation était telle chez l’heureux grand-père qu’il en était arrivé à un stade où le sommeil n’était plus important, mais ne représentait que divertissement et ralentissement dans sa quête jusqu’à ses filles. Cette décision avait été imprudente et puérile, le fruit méprisable d’un véritable caprice, surtout lorsqu’on savait que l’arrivée n’était prévue que pour la soirée tardive. Sans doute Cletus lui en voulait quelque peu, mais de cela il n’en avait cure. Tout ce qu’Oberyn avait en tête étaient ses deux filles ainsi que son petit-fils. « Tu traînes un peu, mon ami. » se plaisait-il souvent à répéter. D’une part pour accélérer le pas qu’il trouvait constamment trop lent, et d’une autre part pour agacer son compagnon. Deux hommes qui voyageaient ensemble dans de pareilles conditions et durant si longtemps étaient inévitablement poussés à se rapprocher. Ils se connaissaient depuis si longtemps, mais ce voyage avait amélioré leur relation. C’était le cas pour Oberyn, en tout cas. Chacun admirait des choses chez l’autre et ils faisaient tous deux preuve d’un respect mutuel. L’image était belle à voir : deux hommes au physique typiquement dornien voyageant à dos de cheval, dans des paysages enneigés du Royaume du Nprd. Ils étaient à bout de force, cela ne faisait aucun doute, et pourtant le rythme ne ralentissait guère. Ils arrivaient dans une pleine lorsque, jetant un coup d’œil aux alentours, Oberyn prononça la phrase sans doute la plus rassurante et attendue du voyage. « Je crois bien que nous sommes arrivés à la fin de nos peines. Nous ne sommes plus bien loin. Continuons par là. » En effet, à l’horizon se tenait fièrement Goëville, ce qui signifiait qu’il ne leur restait plus qu’à trouver ladite auberge. Pour se faire, ils parcoururent une grande partie de la périphérie de la ville avant d’enfin apercevoir le fameux bâtiment. Il s’agissait d’une auberge modeste, tout ce qu’il y avait de plus banal.
Elle passait inaperçue, se fondait parfaitement dans le paysage. Elle était une couverture idéale, et à sa vision, Oberyn ne pouvait qu’approuver. Ils parcoururent la distance qui les séparait de la bâtisse et, au fur et à mesure qu’ils s’approchaient, leur réjouissance se lisait sur leur visage. Ce n’était que jouissance de finalement apercevoir le bout du voyage. Oberyn était tant excité, il allait revoir ses filles. C’est lorsqu’il descendit du dos de son cheval qu’il se rendit compte de la dureté de son voyage. Tout son corps était meurtri. Mais encore une fois, de cela il se fichait. Il était enfin arrivé. Il allait revoir ses filles et rencontrer son petit-fils. Ce n'était plus qu'une question de secondes.



acidbrain
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Val d'Arryn, périphérie de Goëville
An 300, lune 8



Oberyn, Nymeria, Rhaegar & Cletus

La route avait été dure, et son compagnon de voyage n’avait pas épargné l’endurance du cadet de la Grâcedieu, alors qu’ils avaient chevauché à travers le Conflans et le Val des jours durant. Autour d’eux s’étendaient à perte de vue des paysages que Cletus pensait ne jamais voir un jour. Partout, la neige recouvrait les reliefs, les arbres, et surtout la route. Les lourdes jambes des chevaux massifs qu’ils chevauchaient peinaient à avancer, et leur pas irrégulier et ballotant ne rendait que moins confortable encore de les chevaucher. Le Prince exilé ne pouvait se douter de la souffrance que ces longues journées et nuits passées à cheval infligeaient à sa jambe gauche. L’allyrion était cependant reconnaissant à ce don aux allures de malédiction à qui il devait la faiblesse de sa jambe de lui épargner de ressentir le froid. Il l’avait déjà remarqué à Harrenhal, mais alors qu’il s’était enfoncé chaque jour un peu plus dans ce Nord qu’il découvrait, il s’était rendu compte que jamais il ne goûterait à la morsure de ce vent glacé.  Une peine en moins, qui ne viendrait pas s’ajouter à celle de sa jambe. Son corps portait encore la fatigue du tournoi, du banquet, mais aussi celui du long voyage depuis Dorne, et il n’y avait plus que l’espoir de trouver le repos dans l’auberge qu’ils trouveraient à la fin de leur périple pour le tenir éveiller. Sa monture glissa et s’affaissa quelque peu, réveillant dans le choc l’élancement qui s’était endormi. Cletus maudit silencieusement l’animal, qui lui faisait toujours plus regretter Afet, son pur-sang, laissé aux soins des hommes des Allyrions à Harrenhal, bien loin derrière eux. Oberyn était présent au banquet. Il lui avait dit. Il lui avait dit où le mènerait sa route dès que les festivités auraient pris fin. Tout en vantant les amitiés qu’il pourrait nouer au Nord lors du mariage royal à venir, le cadet de la Grâcedieu avait réussi à obtenir l’autorisation de son ainée de suivre la Vipère Rouge. Il s’étonnait encore de cette liberté soudaine que Valena lui avait accordée, alors même qu’il pensait devoir lui désobéir pour quitter Harrenhal en compagnie du Martell. Mais il était là, en plein cœur du Val, loin de Dorne et du désert vers lesquels son frère et sa sœur devaient faire route en ce moment-même. Il savait, pourtant, qu’il devrait lui aussi rejoindre le fief de leur Maison dès que cela lui serait possible, ne serait-ce que pour épauler sa sœur dans la mise en place des idées dont il lui avait fait part avant de la quitter. L’Hiver était encore loin de la Principauté, mais un jour, un jour encore lointain, les paysages des Montagnes rouges ou de la Sang-Vert seraient semblables à celui qui les entourait.
« Je crois bien que nous sommes arrivés à la fin de nos peines. Nous ne sommes plus bien loin. Continuons par là. » Les paroles du Prince soulagèrent le jeune dornien, dont la fatigue lui faisait presque monter les larmes aux yeux. Il n’en voulait pas au frère de Doran d’avoir ainsi pressé le pas jusqu’à la folie pour rejoindre au plus vite Goëville, il ne comprenait que trop bien sa hâte de revoir l’Aspic. Elle était de nouveau à Westeros. Elle avait enfin quitté Volantis et ses rues infâmes. Mais elle n’était pas revenue seule. Le Dragon était avec elle. Oberyn avait désormais connaissance des sentiments de l’Allyrion pour Nymeria, pourtant il n’avait émis aucune réticence à ce que ce dernier l’accompagne. La Prince et lui partageait sans doute la même animosité pour le Targaryen déchu, bien que les raisons fussent quelques peu différentes. Enfant, il avait comme tous les gamins dorniens nourri une admiration débordante pour la Vipère rouge, et il avait longtemps envié son frère Daemon qui avait passé tant d’années auprès de cet homme qui était déjà une légende de Dorne. A présent c’était lui qui faisait route à ses côtés, et il lui semblait que le temps de leur voyage avait suffit pour rattraper les années où  ils n’avaient fait que se croiser. S’il s’était d’abord montré timide, Cletus n’avait par la suite plus montré de gêne à évoquer devant le Dornien l’amour qu’il portait à la fille de ce dernier. Ils arrivèrent enfin devant ladite auberge. Pas trop tôt, pensa le cadet, alors qu’il passait sa jambe par-dessus la croupe du large cheval. Mais quand son pied s’enfonça dans la couche de neige qui recouvrait le sol, il stoppa son geste, et resta un moment accroché à la selle pour soulager sa jambe douloureuse du poids de son corps. La tête basse, il ferma les yeux, attendant en vain que la douleur cessa. D’un pas qui ne cachait plus sa difficulté à faire avec une jambe anormalement faible, le cadet de la Grâcedieu entra dans l’établissement à la suite d’Oberyn, délaissant le calme feutré de l’extérieur pour le bruit et l’animation de l’auberge et de ses occupants. Une fois à l’intérieur, le jeune dornien avait ôté la large capuche sombre qui retomba lourdement sur sa cape dépourvue d’ornements, sinon d’une main brodée ton sur ton sur le dos de l’habit. Ici, il doutait que qui que ce fût ne devine à qui appartenait cette main dressée, autoritaire et impitoyable, cette paume qui ne laissait jamais passer d’ennemis. Son esprit était embrumé par l’épuisement, et son regard bleu s’attarda parfois trop sur les visages des hommes à côtés desquels ils passaient en traversant la salle pour rejoindre les couloirs où se trouvaient les chambres. L’idée de revoir Nymeria était la seule chose qui le poussait à se tenir debout, et à ne pas quitter le Prince pour aller trouver le repos dont le besoin se faisait plus évident à chaque pas qu’il faisait. La bonne femme qui les avait guidé à travers l’auberge leur indiqua une porte de bois usé, avant de les laisser. Avant qu’il ne pût se préparer à l’idée qu’il allait se trouver confronter à elle, la Vipère avait déjà ouvert la porte, sans doute pressé de découvrir ce petit-fils que Cletus avait connu avant lui.


© DRACARYS
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Rhaegar était demeuré droit et sombre durant le voyage. Inflexible face aux intempéries, au froid, l'équipage l'avait évité durant la traversée où le dragon s'était montré aussi étrangement calme que le chantait sa légende. Foutaises, sa vipère et leur fils percevaient bien ce que cachait ce faciès si fermé. Rhaeryn en piaillait dès que la figure paternel se profilait au-delà de l'épaule maternelle. Le Targaryen n'y pouvait pas grand chose ; son exil avait beau lui avoir permis de réfléchir, une nette appréhension et une haine encore bien vivace lui nouaient le cœur à l'idée de fouler à nouveau sa terre natale.

Au cours de la semaine qui s'était ensuite écoulé, il avait détendu ses larges épaules et son sourire de sphynx en observant l'amusant manège de son épouse. Il l'avait déjà tant fait souffrir, il en culpabilisait encore d'être si égoïste face à une femme telle que Nymeria Targaryen, que ne pouvait-il se réjouir de la voir profiter de quelques bonheurs simples. Sa nervosité était touchante, comme sa voix, sa tendresse, sa peau délicatement mordue par le froid qui laissait parfois pointer quelques extrémités tentatrices en des courbes que s'appropriait un peu trop un jeune dragonnet.

« De ce qu'elles m'ont laissé comme souvenirs, je ne préfère pas...elles seraient capable de dévorer Rhaeryn de leurs passions, Nymeria, plaisanta l'ancien monarque en déposant un baiser sur la joue de son épouse. »

Cela ne la rassura vraisemblablement guère et la réaction d'Obara n'avait pas apporté grand soutien dans son entreprise. Rhaegar aussi était nerveux, mais pour des raisons toutes autres. Il y avait quelque chose entre Oberyn et lui qui empêchaient les deux hommes de satisfaire pleinement les aspirations familiales de la nouvelle dragonne. Pour autant, pour l'anniversaire de Nymeria et pour la première rencontre de Rhaeryn avec son grand-père, le dragon avait décidé de prendre sur lui et s'amusait en attendant du regard fixe que posait son fils sur la longue chevelure d'argent de son père.

Pourtant quand le bois de la porte claqua, le petit aussi éveillé que lui-même à son âge se tourna avec toute sa curiosité vers les nouveaux arrivants. Son père, lui se ferma inconsciemment en reconnaissant les silhouettes se présentant à eux et, ce, malgré le sourire fugace prenant place sur ses lèvres. Les retrouvailles s'annonçaient déjà houleuses avec les dorniens père et fille, mais avec un troisième larron... Au moins Rhaeryn pourrait-il exercer son héréditaire pouvoir de charmeur, du moins le dragon l'espérait-il pour puiser dans cette juvénile sagesse.
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Quelque chose l'angoissait, elle ne savait pas dire quoi. Elle n'avait pas vu son père depuis des lunes, elle n'avait pas vu ses autres soeurs depuis plus d'un an, chose impensable autrefois pour l'aspic. Elle avait ce poids, sur l'estomac ; comment allaient se passer les retrouvailles ? Bien, mal ?

Finalement, les dieux semblaient l'entendre, le suspens s'arrêtaient lorsque la porte s'ouvrait. Rhaeryn poussait un cri aiguë de surprise, sursautant en entendant ce qu'il se passait. Nymeria aurait pu se montrer plus sage, elle aurait pu montrer à son père qu'elle avait grandit avec les années. Mais la seule chose que l'aspic de 24 années trouvait à faire, était de courir vers son père, son fils dans les bras, comme une enfant et manquer de lui sauter au cou. Elle avait eu plus de tact par le passé, mais c'était parce qu'elle n'avait jamais été éloignée de son père aussi longtemps. Elle avait eu plus de douceur, plus de... ce que l'on attendait d'une dame, à vrai dire. Ces petits détails que l'on apprenait aux ladies comme, ne pas sauter sur les gens. Mais elle ne pouvait se retenir de prendre son père d'assaut, il lui avait tant manqué. Elle ne laissait pas à Obara le temps de réagir non plus, elle avait juste... juste agit, bêtement, sur l'instant. Son bras libre était passé autour du dornien et l'avait serré contre elle avait force, avait même embrassé sa joue, tandis que Rhaeryn s'agitait à ne pas comprendre ce qu'il se passait et tentait de se faire une place. Son père d'un côté, son fils de l'autre, son époux derrière elle, Nymeria ne pouvait rien demander de mieux à l'heure actuelle... Ce n'est qu'après avoir étreint son père avec force, qu'elle se reculait pour le regarder. Mais surtout voir que son père n'était pas seul. Comment n'avait-elle pu pas voir l'homme -et non plus jeune garçon- qui accompagnait son père ? Sans doute était-elle trop préoccupée à l'idée de voir son géniteur.

Elle retirait la capuche de son fils, il faisait assez chaud en ces lieux, elle dévoilait par la même occasion la masse qui commençait à apparaître, de cheveux d'or et d'argent de son fils.

" Père... je te présente Rhaeryn... "

Le petit bonhomme avait un sourire large, dévoilant quelque dents qui commençaient à pousser, plissant ses yeux en amande, ils avaient la forme de leur mère mais la couleur de ceux de son père. On pouvait dire de Nymeria qu'elle était une aspic infidèle, on pouvait lui mettre bien des maux sur le dos, mais on ne pouvait en aucun cas nier que le père de cet enfant était le mari de l'aspic tant il avait ses caractéristiques typiques : des cheveux d'or et d'argent, des yeux d'un indigo soutenu, une peau pâle. Le petit garçon s'agitait. Nymeria eut alors une petite idée, sans doute risquée mais elle avait, après tout, confiance aveugle en son père. Il fallait surtout savoir que Nymeria ne se séparait jamais, ô grand jamais de son fils. A croire qu'il était cousu dans ses bras. Pourtant, l'aspic mettait le jeune garçon de 9 mois dans les bras d'Oberyn Martell. Il avait 9 mois mais était assez grand et faisait déjà son poids. Elle regardait quelque instants la rencontre entre les deux hommes et, finalement, allait prendre Cletus dans ses bras. Consciente que son époux regardait pourtant, et loin d'elle l'idée de blesser son dragon, l'aspic était d'un naturel affectueux et Cletus ne pouvait, malheureusement pour lui, pas échapper à l'étreinte de l'aspic. Des lunes aussi qu'elle n'avait pas vu l'homme. Elle ne lui bondissait pas dessus comme elle l'avait fait avec Oberyn, cela ne l'empêchait pas de le prendre dans ses bras et de déposer un baiser contre sa joue. Elle n'irait pas plus loin, ne voulant pas provoquer de conflits à peine les dorniens arrivés.

" J'ignorais que tu devais venir, Cletus, mais cela me fait vraiment plaisir de te voir. Tu aurais au moins pu me prévenir. "

Elle souriait grandement et se retournait pour voir ce que faisait son père et Rhaeryn. Elle tournait ensuite la tête vers Rhaegar puis se dirigeait finalement vers celui-ci, se doutant qu'il devait être tendu de ces retrouvailles. Il n'avait que trop de raisons d'être tendus et la venue de Cletus n'arrangerait sans doute rien, étant donnés les relations entre le jeune dornien et la femme qu'il avait épousé. Si Nymeria avait tenu à ne rien cacher à son époux, ce n'était pas pour autant que celui-ci accepterait ce qu'il s'était passé. Elle connaissait bien le tempérament des dorniens lorsqu'on leur volait leur femme, elle ne désirait pas voir le tempérament d'un dragon à qui l'on volait la femme.

Elle s'avançait finalement vers son père, tirant un peu Rhaegar avec elle.

" Tu es en retard, père. Très en retard. Mais je suis contente que tu sois enfin arrivé, j'ai cru que tu avais eu quelque... retardement. "

Finalement, ses soeurs n'étaient pas là, il avait amené Cletus et Nymeria y voyait là comme une douce plaisanterie. Cletus avait-il parlé ?

Elle était agitée, trop de choses à penser et l'excitation la prenait, un peu plus et l'aspic tremblait sous l'excès de joie et la relâche du stress accumulé, un peu plus et elle sautillait à cause de l'excitation qu'elle devait exprimer, mais qu'elle continuait à contenir. Tout ce que Nymeria avait retenu à l'heure actuelle, tout ce à quoi elle parvenait à penser, était : son père est enfin arrivé, il rencontre enfin son petit-fils. Cela lui manquait, cette présence dans ses bras, qui devenaient tout à coup plus léger, mais elle était surtout heureuse de voir enfin les deux hommes ensemble. Elle levait le regard vers Rhaegar, un sourire large sur les lèvres, se demandant comment lui aussi réagissait à tout cela. Il ne lui manquait plus que la chaleur de Dorne et surtout, Dorne elle-même, pour être la femme la plus heureuse qui soit. la réalité la rattraperait sans doute très vite, elle voulait donc profiter le temps qu'on lui offrait, de simple répit. Elle ne parvenait pas toujours à voir le visage de son fils mais elle l'entendait gazouiller... La mère sur-protectrice qu'elle était ne pouvait s'empêcher de regarder comment son fils allait, puis de retourner, visage sur visage. Rhaeryn, Oberyn, Cletus, Rhaegar, Rhaeryn, Oberyn... Elle gonflait finalement ses joues Calme toi cinq minutes Nymeria, tu vas exploser si tu continues...
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Nymeria, Rhaegar, Cletus & Oberyn


❈ An 300, lune 8
Val d'Arryn, périphérie de Goëville



Les Martell n’étaient de loin pas connus pour leur patience. Ce n’était pas leur plus grande vertu, loin de là. Ils agissaient par impétuosité, au contraire. Ils étaient guidés par leurs états d’âme, leurs sentiments. Leurs pas s’embrasaient sous l’impatience de chaque instant. Du moins était-ce le cas pour une partie des Martell, l’autre étant bien plus sage et disciplinée. On connaissait le caractère de la Vipère, on connaissait ses failles les plus profondes comme ses qualités les plus brillantes. On savait de lui que c’était un homme ardent, mais aussi un père aimant. Un homme qui donnait tout à sa famille, qui respirait pour elle et à travers elle. Ses actions du passé le révélaient bien, et celles du futur le feront également. C’était un homme loyal dont la principale aspiration était de protéger les personnes qu’il aimait. C’était sa force de caractère, ce qui le rendait bon, ce qui contrebalançait ses nombreux défauts.
Chacune de ses filles représentaient une partie de lui, dans laquelle quelques fragments de son caractère s’y retrouvaient. Aucune de ses huit bâtardes ne pouvait se vanter d’être son opposé. Il y avait des ressemblances dans chacune d’elles. Nymeria, elle, possédait son impétuosité. Elle aussi était guidée par le feu ardent de ses émotions, leurs retrouvailles ne pouvaient qu’être embrasées. Or, lorsqu’elle se précipita dans ses bras, cela ne pouvait que confirmer ses attentes. Tout cela s’était déroulé bien trop vite pour lui : la lenteur du voyage, les longues heures de chevauchée et le départ fastidieux le lendemain de la joute semblaient n’être que flash à présent. Ce n’étaient plus que détails frivoles qui s’étaient envolés à l’instant même où ses yeux se posèrent sur sa famille. Nymeria, Obara, et… Tout cela était trop rapide, il n’avait su s’y préparer. Quand bien même aurait-il essayé, il n’aurait su. Aucun père ne pouvait se figurer ce que cela faisait, de voir sa famille s’agrandir. Lorsqu’il aperçut Rhaeryn, son cœur se souleva. Il eut l’envie soudaine de tout arrêter, de mettre fin à la pendule de l’univers. Il avait envie de faire perdurer cet instant qui venait alors à peine de commencer. Il souhaitait de tout son corps que ces images fulgurantes s’immobilisent, et qu’il puisse admirer ce tableau de retrouvailles des décennies durant. Pourtant, la pendule était bien en marche, le tic-tac silencieux résonnait dans sa tête, tandis que Nymeria se trouvait dans ses bras, et qu’il ressentait la chaleur de la rencontre. Il en avait le souffle coupé, lorsqu’elle mit fin à l’étreinte pour reculer quelque peu. Si elle avait facilement trouvé les mots à dire, ce n’était pas la même besogne pour la Vipère. Il lui était pourtant si rare de ne pas trouver les mots. Lui qui pourtant trouvait un mot à dire à chaque occasion, qui ouvrait sa bouche constamment. Il se retrouvait sans-voix, ému par la situation. Le silence allait donc prévaloir sur la parole, tandis que la jeune aspic déposait son enfant dans les bras accueillant de son père. La sensation était inédite et inattendue. Il en avait pourtant tenu, des enfants. Mais celui-ci, c’était différent. Ce n’était pas le sien, mais les sentiments qu’il éprouvait à son égard étaient similaires. Il n’était pas le père, mais il était pris des mêmes réflexes protecteurs et paternels qu’il avait pour ses filles. Il regardait l’enfant, idiot devant son visage chérubin. Alors que Nymeria se trouvait être dans son dos, que ses bras portaient son petit-fils, la Vipère releva la tête en direction de l’ancien Roi. Son regard ne trahissait aucune haine, aucune rancune. Pendant un bref instant, tous les maux de l’univers, tout son revers négatif s’étaient envolés. Quelques secondes où le père et le mari s’échangèrent un regard qui en disait bien long. Un regard lourd de sens que le Dornien envoyait à celui qui s’était épris de sa fille et qui, à présent, se trouvait être son époux. Il lui disait merci. Il le remerciait pour le petit être qu’il tenait entre ses mains. Il le gratifiait pour la présence de la femme dans son dos et de celle à l’autre coin de la pièce, qui étaient aujourd’hui saine et sauve après avoir traversé le détroit. Un instant court mais que la brièveté ne rendait que plus délicieux. Quelques poignées de secondes durant, il regretta d’avoir amené Cletus. Non pas par méchanceté. Il appréciait ce jeune homme, comme on apprécie un ami. Il avait appris à le connaître et le respectait, le considérait comme un grand homme. Mais il tenait aujourd’hui Rhaegar en estime, et bien qu’il ne sache pas les coulisses de l’affaire, qu’il ne puisse savoir si le dragon était éclairé aux sujets des sentiments de Cletus, Oberyn se tenait responsable de cet affront. Les effluves de ce litige s’envolèrent aussitôt qu’il entendit les retrouvailles se faire derrière lui. Dès lors, il quitta le regard du dragon pour le reporter sur ce magnifique petit garçon qu’il tenait dans ses bras, auquel il souriait bêtement. Il fallait le voir pour le croire : la Vipère était émerveillée par l’enfant. Il ressentait un tourbillon de sentiments différents. Il se sentait fier d’avoir mis au monde Nymeria et Obara, fier d’avoir été recherché sa fille à Volantis, fier de l’avoir dépêché d’une autre vie pour la ramener auprès de lui. Il était honoré de pouvoir vivre cela, le bonheur d’être grand-père. Il était surpassé par toute la joie que cela remuait en lui et, finalement, était gratifiant envers la vie pour lui procurer autant de plaisirs. Si Nymeria était excitée, il l’était aussi. Lui non plus ne savait plus où donner de la tête. Il n’avait donc pas surestimé la valeur de ces retrouvailles. Au contraire, jamais ne s’était-il imaginé ressentir autant de choses en si peu de temps. Il était bon de ressentir sa famille autour de lui. Au milieu de ces plaines hivernales et couvertes de neige, à l’autre bout du continent, il se sentait chez lui, entouré de ses deux filles et de Rhaeryn. Ce n’était bien sûr qu’une illusion, parce que tout cela n’avait rien à voir avec Dorne. Mais il ferait état de cela plus tard. L’heure était aux retrouvailles.
Toujours pendant l’étreinte suivie de l’embrassade de Cletus et de Nymeria, Oberyn se déplaça dans la direction de sa seconde fille pour enfin la prendre dans ses bras, elle aussi. Obara était différente de Nymeria. Il se demanda pendant quelques instants si elle ne se sentait pas délaissée avec tout cela, mais eut la profonde conviction qu’elle comprenait pourquoi tant de mouvements se faisaient autour de sa sœur, la laissant quelque peu en second plan. C’était donc une étreinte rassurante qu’il faisait à sa fille, ponctuée par un échange de sourire. Il se retourna, alors que Nymeria s’approchait de lui, en faisant également avancer Rhaegar. « Ne m’en tiens pas rigueur », lui répondit-il lorsqu'elle l'accusa d'être en retard, « nous avons effectivement eu quelques imprévus sur la route. Rien de bien méchant, il en faut bien plus pour effrayer ton père, tu le sais bien. » Sur ces mots, il jeta un petit coup d’œil à son compagnon de voyage, comme pour annoncer qu’il allait parler de lui, ce qu’il fit. « Crois-le ou non, le cadet de la Grâcedieu a la sagesse de Doran. Sans cela, je crois bien que nous aurions dû nous battre sur la route, ce qui aurait été tragique, puisqu’il se trouve aussi être piètre jouteur. » Un nouveau regard échangé avec le jeune homme, quelque peu joueur suite à sa petite pique. Il est vrai que le jeune Allyrion n’avait pas fait long feu dans ce tournoi. Une petite déception qu’Oberyn avait cultivé jusqu’ici. Il reporta enfin son attention sur Nymeria, pour revenir aux choses sérieuses. « J’imagine ta déception de ne pas voir Ellaria et les autres filles. Nous étions à Harrenhal, comme tu le sais. Nous n’avions pris qu'Elia et Obella, et tu connais Ellaria. Pendant le séjour elle ne faisait que s’inquiéter de Dorella et de Loreza qui étaient restées à Port-Réal. Ce nid de vauriens qu’est cette ville, je comprends qu’elle ne soit pas rassurée à l’idée d’y laisser nos plus petites filles. Elle aurait tant aimé être présente. Elle te fait part de ses plus forts sentiments et tes sœurs trépignent d’impatience de te revoir, après tout ce temps. Il en va de même pour toi, Obara. Toutes les filles vous attendent. » Il s’arrêta quelques instants de parler, avant de reprendre la parole soudainement en se rappelant des mots de sa concubine. « Oh, et Ellaria te passe également ses salutations, Rhaegar. Il est bon de voir que tu ne sembles pas vraiment avoir changé, même après tout ce temps et tous ces événements. Bon retour à Westeros. Je t’en conjure, ne nous lève pas une armée. » Il n’y pouvait rien si la simple évocation du prénom du dragon sonnait comme un sifflement de vipère à la traversée de sa bouche. Il s’était pourtant rattrapé avec sa plaisanterie quelque peu douteuse, qui, dans ses fondements, était issue d’une légère réalité. « Je ne suis néanmoins pas venu bredouille. Ou plutôt n’ai-je pas eu le choix, face à tant d’insistance de la part du jeune homme. Après tant de discussions échangées sur la route, je peux t’assurer qu’il est content de te retrouver. » Il jouait avec le feu et il le savait. Si une jalousie quelconque s’était formée du côté du dragon, la pique du dornien ne passerait pas inaperçue. Si ce n’était pas le cas, alors elle ne trouverait échos que chez Nymeria et Cletus, et peut-être serait-ce mieux ainsi. Mais de tout cela il n’en avait véritablement cure. Il était comme cela, il aimait lancer quelques piques çà et là. Cependant, ces retrouvailles n’allaient pas dégénérer, il ne laisserait pas cela se faire. Ce n’était pas cela qui allait marquer sa première rencontre avec son petit-fils, ô que non. Très vite, et pour éviter une quelconque réaction, il reprit la parole. Cette fois, il ne s’adressait qu’à Obara et Nymeria. « Que faisons-nous là ? Je me le demande. Cette neige, c’est une horreur. Ce temps, ce froid. Que faisons-nous là ? Cela nous ressemble si peu. » Si son interrogation semblait réfléchie, elle n’était que le fruit d’une soudaine constatation, d’un état des lieux. Il ne se sentait pas à sa place et ne voulait pas que sa famille se retrouve ici. Ce n’était pas la place qui lui était réservée, loin de là. Et, surtout, ce n’était pas la place qu’il voulait leur donner. « Mais tout cela n’aurait plus grande importance. Je vous le dis maintenant. Tôt ou tard, nous irons au Sud. » Sa phrase possédait la violence d’un ordre et la douceur d’une promesse. Une phrase bien exclamative et prometteuse pour un avenir si incertain. Il savait que cela allait être dur, de marcher vers le Sud. Il en connaissait les enjeux, se figurait parfaitement le chemin par lequel passer. Des épreuves, voilà ce qu’il s’apprêtait à accomplir dans ces prochains temps. Une série d’épreuves qui, il en était persuadé, déboucheraient sur la réhabilitation de Nymeria dans le Royaume de la Couronne. Quant à Dorne, cette promesse était restée au fond de sa pensée, bien enfermée et scellée pour ne pas que subviennent de faux ou de mauvais espoirs. Il fallait précéder étape par étape, ne pas se presser. La Vipère connaissait son jeu de cartes et savait lesquelles jouer au bon moment. Dans un premier temps, il était parvenu à faire revenir sa fille sur le continent. Elle avait déserté ces maudites terres de Volantis pour revenir parmi les siens. Après avoir exigé son retour, il devait à présent lui offrir un avenir meilleur que celui qu’elle aurait eu de l’autre côté du détroit. Il devait se démener et lui dégager le terrain, tout cela pour un lendemain meilleur. Si cette auberge était une bonne cachette, elle n’évoquait pour Oberyn que déshonneur. Ils en étaient à se dissimuler, à se cacher. Il ne pouvait pas laisser cette situation s’éterniser. Il allait faire en sorte que les choses changent. Malgré toute sa volonté, le temps jouait un rôle précieux dans son plan. Celui-ci devait faire son œuvre. Oberyn et sa fille allaient devoir faire preuve de patience, qu’importait ô combien cela leur était difficile.



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Val d'Arryn, périphérie de Goëville
An 300, lune 8



Oberyn, Nymeria, Rhaegar & Cletus

Les yeux clairs de l’Allyrion s’étaient posés sur la brune aussitôt qu’il avait passé le pas de la porte, juste après le Prince. Le spectacle qui s’offrait à lui était étrange, et aurait eût de quoi inspirer les troupes de théâtre pour les années à venir. Dans la pièce de taille modeste, à la décoration rustique et dénuée de la moindre fantaisie, étaient réunis un ancien roi désormais errant, son épouse bâtarde de Dorne, l’une des ô combien nombreuses sœurs de cette dernière, ainsi qu’une Vipère rouge en exil. Après l’avoir à peine entrevu dans le faste glacial et sévère de la demeure des riches et puissants volantins, il était presque comique de voir le dragon déchu se tenir avec autant de noblesse et d’arrogance que s’il se trouvait encore dans la salle d’un trône dont on l’avait délogé sans état d’âme. Le cadet de la Grâcedieu ne connaissait pas le Targaryen. Il ne savait rien de lui, sinon la même chose que le peuple de Westeros. Le jeune dornien était cependant certain qu’ils étaient tous deux aussi dissemblables d’esprits que de physique. Savait-t-il pour Volantis ? Tout le temps qu’avait duré la chevauchée jusqu’à la miteuse auberge, la question ne l’avait pas effleuré. Pourtant dans les prunelles violettes qui se posèrent un instant sur lui, Cletus était sûr d’avoir vu la réponse qu’il craignait. Rhaegar avait beau trainer derrière lui une réputation de poète, il était aussi un combattant redoutable, un guerrier. Un homme contre qui l’Allyrion n’aurait pas la moindre chance s’il décidait de lui faire payer ce qui était une atteinte à son honneur. L’aspic avait aussitôt présenté le petit-fils que le Prince avait eût si hâte de rencontrer pour la première fois, lui donnant le bébé avant de s’approcher du cadet pour le prendre dans ses bras, une étreinte qui surpris l’Allyrion qui n’oubliait pas la présence silencieuse du dragon. Nymeria s’était éloignée pour mieux ramener son époux près de son père, qui lui-même s’était avancé dans la pièce pour aller saluer Obara Sand. Les filles d’Oberyn avaient beau être aussi célèbres que lui dans la principauté, le dornien pâle ne les connaissaient que très peu, et c’est d’un simple signe de tête qu’il salua la brune à l’air farouche. Un peu en retrait, se sentant assurément de trop dans ce tableau de famille, le jeune chevalier sourit à la pique lancée par le cadet du Prince de Dorne à propos de sa performance au tournoi. Son sourire disparu cependant très vite lorsque la Vipère Rouge se lança dans des sous-entendus beaucoup plus risqués, laissant en suspend les questions dont le roi à la chevelure argentée connaissait déjà les réponses. Pourtant la jalousie du dragon était loin d’être la préoccupation première de l’Allyrion. Si les retrouvailles d’Oberyn et de sa famille, chaleureuses malgré la tension provoquée par sa venue inattendue, arrivaient presque à faire oublier l’Hiver qui avait d’ores et déjà gagné le Val, voir le Prince retrouver ses filles ne lui rappelait que trop qu’il était loin de Dorne, loin de sa propre famille. Cletus, en dépit de son naturel sensible et doux, n’avait jamais souffert du mal du pays, de la distance qui l’avait parfois séparé de sa famille. Pourtant ce mal serrait son cœur aujourd’hui, comme un mauvais pressentiment, que le pouvoir de R’hllor était venu rendre plus réel et menaçant.

Le cadet Allyrion tourna alors la tête vers le Prince, quand ce dernier énonça une promesse qui n’était destinée qu’à ses filles et à son petit-fils. Retourner dans le Sud. Une promesse qui était aussi belle qu’utopique, quand les Sand ignoraient encore ce qu’il était arrivé au tournoi. L’insulte. Le procès. Se remémorant les moments insupportables qui avaient clos pour les festivités du tournoi pour les lords de la Grâcedieu, Cletus baissa ses yeux pâles vers le sol, alors que son regard se voilait de tristesse en repensant à son frère, aux conséquences qui n’étaient pas encore toutes tombées, car ils attendaient toujours d’avoir de nouvelles de Lancehélion à ce sujet. Le jeune dornien comptait sur la nature juste du Prince de Dorne pour permettre à la lady de la Grâcedieu de venir s’expliquer devant lui avant de prendre la moindre décision à leur encontre. Aller au Sud. Ou Oberyn trouvait-il la force de se persuader que cela se ferait, quand Cletus redoutait déjà de se présenter seul à la frontière du royaume du Nord.  Pourtant le cadet souhaitait ardemment voir son amante retrouver les terres de Dorne. C’était là qu’elle devait être. Quand le Prince lui avait parlé d’elle, qu’il lui avait parlé de Volantis, le jeune dornien avait été convaincu qu’il  ferait tout pour aider la Vipère Rouge à ce but qu’il se donnait, de ramener toute sa famille dans le Sud, et à Dorne. Mais c’était avant que les Allyrions ne soient dotés d’une bien triste célébrité, qui rendrait bien malavisé la moindre tentative de sa part de contribuer au retour des aspics. La nièce d’Oberyn ne voudrait certainement pas revoir le frère de celui à qui elle avait coupé la langue pour une insulte.



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