[Missive]Les encouragements d'une Mère (Alessander)

Cher Alessander, mon fils,

J'ai appris que tu participais au tournoi de la Main. Saches que quoiqu'il arrive, ta mère est fière de toi. Je sais que tu peux l'emporter et démontrer au monde ce que je vois depuis toujours en toi, cette force qui me rend si fière, cette douceur qui me fait fondre.

Découvre toi aux yeux de tous, montres leur qui est Alessander Desdaings, mon fils chéri.

Si tu trouves en toi l'envie de revenir à Beaumarché, saches que tu y seras bien accueilli. Tu me manques mon fils. Je rêve de tes bras puissants et de tes yeux aussi bleus que l'océan qui se posent tendrement sur moi.

Dans quelques lunes, je viendrai présenter mes respects au Roi Rhaegar à Port-Réal. Peut-être pourrions-nous nous revoir à cette occasion ? J'espère que tu ne m'oublies pas.

Ta Mère qui t'aime plus que tout.

Thème musical

La première journée de tournois passée, Alessander vient s'assoir dans sa tente, avant de s'offrir les joies d'un banquet. Il avait fait jeter au feu la lettre de sa mère et pourtant, les mots de la vipère retentissaient encore dans son esprit. Il la désirerait, la sensation s'infiltrant en lui comme le poison de ce serpent dont il descendait. Le brun inspira légèrement, serrant à s'en briser les os sa main. Il souffla à nouveau, mordit sa lèvre inférieure et  attrapa une plume qu'il trempa dans l'encre. Inspirant une nouvelle fois, il entreprit de lui répondre.

Ma cher mère,

Défendre avec brio les couloirs de notre maison, tel que père me l'a apprit, est un honneur et un devoir...

Le cygne s'arrêta ne sachant déjà plus quoi dire. Depuis combien de temps n'avait-il répondu à la vipère ? Depuis combien de temps brulait-il systématiquement les lettres qu'elle lui envoyait, tremblant de peur à l'idée de ses souvenirs ? Il respira plus profondément, avant de reprendre

   
   

   

   

Lune 3, An 298
   

A l’attention de
Lady Cerenna Desdaings,

   

M

a cher mère,

Défendre avec brio les couleurs de notre maison, tel que père me l'a apprit, est un honneur et un devoir. Je viens de passer la première joute, défaisant mon adversaire comme il se devait. Mais sachez ma chère mère que ma réputation n'est plus à faire et elle a surement du arriver jusqu'aux oreilles de vos petits serpents de compagnie.

Je vous retrouverais peut-être à Port Réal, si ma route croise la vôtre. Je ne saurais vous le promettre, les sept couronnes sont bien trop vastes pour que je saches où je serais lorsque l'aube se lèvera.

Comment va Alyssa ? A-t-elle grandit depuis mon départ ? Apporter moi plus de nouvelles, que je puisse à nouveau imaginer ses traits ? Vous ressemble-t-elle toujours autant ?

Je vous envoie tout mon amour,
   

   

Votre tendre fils, Alessander Desdaings

© sobade.

   

   

Il ferma la lettre, la cloua de la cire bleu des cygnes et laissa la bague qui décorait son doigt apposer ses armoiries. Il avait été glacial dans ses paroles et la vipère devait bien savoir que petit à petit il s'éloignait des anneaux qu'elle avait entouré autour de sa personne avec la patience d'un félin devant une proie particulièrement appétissante. Alessander offrit la missive aux corbeaux et regarda l'animal s'envoler, suivant le lourd manteau sombre de ses ailes.

Le temps semblait passer au ralenti en l'absence de son fils et pourtant, chacun de ses faits d'arme lui était rapporté, comme si elle était à ses côtés tout le temps. Ses petits serpents suivaient chacun de ses mouvements afin que la Lady du Conflans vive la vie de son fils au quotidien.

Ce fut donc sans grand espoir de réponse à sa missive qu'elle l'avait envoyée, sachant très bien le désir de sa progéniture de garder ses distances avec elle. Pourtant, lorsqu'on lui apporta la lettre, elle s'émut de voir qu'il lui répondait enfin, versant une larme dans la discrétion de sa chambre, seule, afin de profiter des mots de son enfant, ne voulant pas les partager avec un autre.

Elle ne put s'empêcher d'exprimer une pointe de déception à l'idée qu'elle ne reverrait pas Alessander à Port-Réal mais bon, ses serpents pouvaient forts bien l'aider à coordonner ses mouvements avec les siens et provoquer cette rencontre qu'elle désirait tant. Une pointe de jalousie s'éveilla lorsqu'elle lut sa demande de nouvelles de sa soeur, comme si Alyssa pouvait lui voler son fils adoré.

Sans attendre, à la lumière d'une bougie, elle lui répondit sans attendre, bien au fait de sa victoire au premier tour du tournoi.



   
   

   

   

Lune 3, An 298
   

A l'attention de Ser Alessander Desdaings

   

Mon tendre Alessander,

Je suis au courant de tes prouesses et tu me rends plus fière chaque jour. Même si tu tiens aux enseignements de ton père, n'oublies pas ce qu'il est et ce que je t'ai appris. Tu dois être mieux que cet homme.

Je me languis de ta présence et chaque jour, je pense à te retrouver pour te serrer dans mes bras. Tu m'es si précieux. Je t'aime tellement mon fils.

Ta réputation est déjà bien étendue et je t'assure que je m'emploierai à faire en sorte que jusqu'au delà du Mur et de l'autre côté de la Mer. Je te soutiendrai toujours. Tu sais que tu peux compter sur moi à chaque instant.

Alyssa se porte très bien. C'est une enfant turbulente, mais je pense que cela est normal à son âge. Je dois t'avouer que je n'aime pas les regards que ton père pose sur elle parfois. J'ose espérer qu'il ne lui fera pas la même chose qu'à moi.

Rassures-toi, je veillerai sur elle afin qu'il ne lui arrive rien.

J'espère que le destin permettra à une mère de revoir son fils adoré, afin qu'elle puisse le serrer dans ses bras comme elle le faisait jadis.


Je t'aime de tout mon coeur.

Ta mère qui pense à toi.

   

© sobade.

   

   

Refermant sa lettre, Cerenna ne put s'empêcher de sourire. Peut-être que si son fils pensait Alyssa en danger, il reviendrait auprès d'elle. Quoiqu'il en soit, elle ne manquerait jamais une occasion d'attiser la haine que vouait Alessander à son père, même si pour cela, elle devait lui mentir.  

C'est dans la chaleur d'une auberge qu'on vient le trouver, missive à la main, lui offrant les paroles emplies de poison de sa mère. Alessander était partie du tournois à l'instant même où il avait perdu, suivit de celui qui était maintenant son écuyer. Mine de rien, le petit bâtard se débrouillait bien et sa loyauté sans faille pour le cygne noir plaisait à ce dernier. Voilà des jours, voir des semaines qu'il chevauchait, se perdant volontiers sur la route royale. Il avait eu besoin de repos et déjà les fantômes venaient le hanter sous l'aspect d'une lettre.

Mais il voulu être seul alors que dans son bain, il ouvrait la lettre de sa mère, lisant les mots, s'attardant sur les traces de la plume, l'imaginant écrire ses mots avec un douleur sourde dans le bas ventre. Malgré la distance et les années, Cerenna arrivait encore à glisser ses phrases dans son coeur et il se haïssait d'être si faible face à elle. Mais ses sourcils se froncèrent alors qu'il arriva à la fin de la lettre et il sera du poing, noyant la lettre alors que son coeur se faisait violence pour ne pas galoper toute la nuit jusqu'à Beaumarché. Alyssa était en danger. Sa mère l'était aussi. Il avait laissé les deux femmes de sa vie aux mains d'un homme qu'il savait violent. S'il leur arrivait la moindre chose...

Il essuya rapidement ses cheveux trop longs, rasa pour la première fois depuis longtemps sa barbe et s'assit, une plume et de l'encre montés par le bâtard à sa porté. Mais à peine avait-il commencé à écrire que du bruit le fit arrêter. Des hommes, blason aux armoiries des Desdaings étincelants sur leurs armure et dans leur main une missive, qu’ils disaient adressée au Cygne noir. Personne bien sûr ne connaissait l’identité réelle du brun mais il descendit et présenta sa bague comme gage de sa bonne fois. Parcourant la lettre rapidement, son cœur se sera. Il ne pouvait remonter chez lui aussi vite qu’il l’aurait voulu. La guerre l’attendait. Et il allait devoir y aller, fuir serait faiblesse maintenant qu’on l’avait trouvé. Alessander ordonna qu’on récupère ses armes, fit monter Nicholas sur un animal qu’il lui offrit pour la bataille mais ne monta pas tout de suite. Il devait répondre à sa mère.

 
 

 

 

Lune 3, An 298
 

A l’attention de
Lady Cerenna Desdaings,

 

M

ère,

Vos mots ont sut toucher mon cœur, et je vous jure de revenir au plus vite vous défendre des griffes de ce monstre qu'est Criston.

Mais les affres du destin ont voulu que je croise aujourd'hui la route des troupes du Conflans, armé d’une lettre de votre main. Je lui suis donc, mais je vous en conjure, qu’importe que mon père soit malade, il n’en reste pas moins dangereux. Faite attention à vous et faite attention à elle. Je ne sais si je vous reviendrais mais je pris les Sept de pouvoir vous protéger.

Je reviendrais sitôt les armées des Barathéon misent en déroute. Je reviendrais vous protéger. Soyez en certaine, je porterais vos couleurs pendant la bataille pour ne pas oublier qu'une femme attend mon retour, fuse-t-elle ma mère.

A très vite,
 

 

Votre tendre fils, Alessander Desdaings

© sobade.

 

 

La lettre partie et le cygne noir se hissa sur son étalon de feu, encourageant son écuyer à prendre à son tour une monture et le convois du Conflans se remit en marche. Alessander priait pour la première fois depuis longtemps.