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[Flashback] Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles. | Cletus & Allyria

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Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles.

An 299 Lune 8 Semaine 2



cletus & allyria

Depuis quelques temps, il est difficile pour Allyria de rester à Havrenoir. Elle n’est pas de ce monde et même si elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour s’adapter et pour se faire bien voir, ce n’est pas chose aisée. Les femmes et les hommes de l’Orage sont beaucoup trop différents d’elle. Et puis, le fait de ne toujours pas pouvoir enfanter lui inflige un stress énorme, elle a l’impression que son fiancé ne la regarde plus et que, bientôt, il tentera de se débarrasser d’elle. Non, elle n’a jamais voulu l’épouser réellement, elle aurait préféré un Prince, mais sachant qu’elle ne peut réellement changer les choses à ce niveau, autant que les choses se fassent bien. Elle ne veut pas se mettre à dos les Dondarrion, elle ne veut pas déshonorer le peu de famille qui lui reste et même ses ancêtres. Elle trouvera une solution, elle en est certaine. Pour cela, elle doit retourner sur ses Terres, aux Météores. Mais elle compte également rendre visite à tout un tas de seigneurs Dorniens, afin de savoir qui est à ses côtés et qui ne l’est pas.

Elle a cette chance de ne pas être si loin de Dorne, en fait, même si elle est dans l’Orage, les marches de Dornes sont très proches de chez elle, relativement. Son fiancé a donc accepté pour cette raison qu’elle retourne chez elle, à condition d’être escortée par ses propres hommes et d’autres qu’il aura choisi. Alyn Estremont en fait partie notamment, cet homme à qui elle a un peu de mal à faire confiance à cause de la trahison du reste de sa famille. Même s’il s’avère que ce n’était qu’un leurre, elle se méfie, elle voit qu’ils sont capables de dissimuler des vérités aux Connington, ils pourraient le faire également pour les Dondarrion. Mais elle ne put refuser à Beric cette escorte. Elle choisit également deux servantes pour l’accompagner dans son voyage. Une fois tout cela prêt, Allyria et sa petite escorte se mirent en chemin. Leur première étape sera Wyl, la suivante et plus importante sera Ferboys. Ils seront les premiers à qui elle prouvera l’importance de son futur mariage et les premiers qu’elle tentera de convaincre d’être à ses côtés.

Il leur fallut environ huit jours avant d’atteindre Ferboys. Leur arrêt à Wyl ne fut pas très long, mais Allyria n’était pas très habituée des voyages et elle avait demandé à son escorte de s’arrêter assez fréquemment. Malgré son habitude à faire du cheval lorsqu’elle était aux Météores, voyager à ce rythme est trop épuisant pour elle. La route des Osseux a toujours été difficile à emprunter, la partie dans les Marches de Dorne sont quelque chose, mais une fois la frontière passée, c’est encore plus difficile. La Dayne est loin d’être habituée à ce genre de voyage. Mais elle sait que c’est nécessaire, elle doit absolument rendre visite à toutes les familles qu’elle pourra croiser sur son chemin. Une fois arrivée à Ferboys, lorsqu’elle annonça son nom, Dayne, on accepta de lui ouvrir les portes. Ce n’était plus aussi évident qu’avant, la figure importante de sa maison était Edric, tandis qu’elle était considérée comme étant passée du côté des Oragiens. Ce n’était pas encore le cas, c’était d’ailleurs de ça dont elle voulait parler aux seigneurs de Ferboys, leur prouver qu’elle appartient toujours à Dorne et que ce sera toujours le cas même après le mariage.

Elle comptait rester deux nuits à Ferboys, le temps pour elle et son escorte de se remettre du voyage mais aussi pour avoir le temps de parler de ses affaires aux seigneurs des lieux. Elle avait été relativement bien accueillie, finalement, malgré ses fiançailles, elle était encore considérée comme une dornienne et comme la sœur d’Arthur Dayne. Elle était ravie par cette idée, ça la confortait dans son idée de pouvoir obtenir une alliance soudée avec cette maison. L’idée d’unir Dorne et l’Orage semblait toujours aussi folle dans l’esprit de la petite Dayne. Mais c’était pourtant l’idée que son père avait eu à l’époque en la fiançant à Béric Dondarrion. Mais elle sait qu’il demeure une éternelle rancœur entre les deux régions. Mais elle refuse après son mariage de n’être entourée que par des Oragiens. Elle veut le plus de maisons Dorniennes à ses côtés, en leur rappelant que le Seigneur des Météores est Edric Dayne et qu’il est actuellement écuyer à Havrenoir. Il est officiellement le lien qui unit les deux régions, il est l’argument d’Allyria, mais pour elle, elle se considère comme étant ce fameux lien en réalité. Elle ne prétend pas avoir un certain pouvoir sur ces familles, mais son histoire, et sa famille sont de bons arguments pour tenter de les convaincre.

Après s’être reposée dans la chambre qu’on lui a attribuée elle décida d’aller faire un tour dans les jardins de Ferboys. Elle se mit à parcourir les couloirs, tentant de retrouver le chemin de la porte menant aux jardins. Elle les avait aperçus depuis sa chambre, ça ne devait pas être compliqué de les retrouver. Mais plus elle arpentait les couloirs, plus elle se souvenait d’un ami qu’elle avait rencontré en ces lieux. Un garçon de son âge avec qui elle aimait bien jouer à l’époque. Elle se demandait ce qu’il était devenu. Elle savait que c’était un Allyrion, et s’il était à Ferboys à l’époque, c’était pour son écuyage. Elle ignorait s’il était encore là ou non. Elle trouva enfin le bon chemin vers les jardins. La nuit était en train de tomber et le ciel prenait une couleur rose orangée. C’était magnifique, certes, mais elle préférait lorsque le ciel était noir et parsemé d’étoiles. Ça a toujours été son moment préféré de la journée, le moment où le ciel lui semble le plus avenant. Elle marcha un moment puis elle s’arrêta. Elle se retourna, persuadée d’avoir aperçu quelqu’un qui n’était pas un garde. Elle revint sur ses pas et, en effet, elle n’avait pas rêvé. Il y avait un garçon dont le visage était familier. Ce serait un comble que ce soit celui auquel elle pensait juste avant. Elle s’approcha de lui, gardant ses airs sur d’elle, tout en ayant un sourire des plus radieux sur son visage. « J'ai le sentiment de vous avoir déjà rencontré quelque part ? Vous ressemblez vaguement à un ami d’enfance. » C’était un bel homme qui se trouvait en face d’elle, il n’était pas du tout désagréable de le regarder. « Seriez-vous par hasard Cletus Allyrion ? » Elle se trompait peut-être, mais il lui ressemblait beaucoup. Cela faisait plusieurs années qu’elle n’avait pas vu son ami et elle était certaine qu’il aurait grandi de la sorte. Elle avait bien changé de son côté, même si sa croissance n’était pas encore terminée et qu’elle n’était pas encore tout à fait une femme.


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Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles

An 299 Lune 8 Semaine 2



Allyria Dayne & Cletus Allyrion

La vie à Ferboys était monotone, pourtant la tranquilité y était le plus souvent absente. Contrairement à l’aspect figé de la forteresse fait d’une pierre aussi colorée que les Montagnes au pied desquelles elle se trouvait, la demeure des Lords Ferboys était rarement sereine. L’activité y était permanente, bien qu’elle se joua le plus souvent en dehors de ses murs. La voie gardées par les lords dorniens étaient traversée par de nombreux voyageurs et commerçants, et le flux permanent de leur passage ressemblait les jours de grande affluence, au cours d’une rivière humaine. La voie des os était sûre. Gardée farouchement par les soldats vêtus de sable et de noir, les couleurs du blason de leur Lord. Cette sécurité  accrue était autant rendue nécessaire par la foule de marchands et autres civils que par les conflits permanents entre les populations dornienne et leur voisins de l’orage et du Bief. De jour comme de nuit, les hommes des Ferboys assuraient la paix sur cette route dont ils étaient les gardiens depuis des générations. Pourtant leurs soucis ne s’arrêtaient pas là, et il leur fallait tout autant surveiller les labyrinthes de chemins tortueux et secrets qui fuyaient à travers les flancs et les à-pics, et dont la discrétion était très appréciées des contrebandiers. Garder la voie, parcourir les Montagnes Rouges, était devenu le quotidien de Cletus. S’il n’oubliait pas qu’il venait du désert, et que la Grâcedieu resterait à jamais sa maison, l’écuyer se sentait presque plus à sa place dans les Montagnes qui formaient la frontière naturelle séparant la principauté et ses voisins délicats. Ses journées étaient faites d’expéditions, d’entrainements, mais aussi de longues heures de travail avec le Mestre de ses cousins, avec qui il avait établi une carte de ces Montagnes dangereuses. Elle avait nécessité des années de travail, et le détail était tel qu’il n’y avait que peu de chances qu’un oubli ne vienne en gâcher la précision.

Ce jour-là, le cadet de la Grâcedieu avait passé encore beaucoup de temps à assister le mestre dans la production de copies de cette carte, dont il était prévu que des exemplaires soient envoyés aux différentes maisons dorniennes, qui avaient établi leur nom dans les Montagnes. Une autre de ces cartes qui faisaient plus d’une dizaine de coudées de longueur serait sienne, et il la ramènerait dans ses affaires lors de son prochain séjour chez les siens, au bord de la Sang-Vert. Il savait que ce présent ne déplairait pas à son père, et ce dernier aurait certainement tôt fait de deviner le message que son fils lui faisait passer en lui offrant cela. Cletus ferait bientôt dix-sept ans, et son écuyage se terminerait dans les lunes à venir, son oncle le lui avait fait comprendre. Le jeune écuyer, et bientôt chevalier, avait pris la décision qu’il demeurerait à Ferboys lorsqu’il aurait fini son écuyage. Il avait trouvé sa place parmi ses cousins, et son rôle et son implication n’avaient fait que croitre avec les années. A la Grâcedieu, il savait qu’il se retrouverait vite à n’avoir pour seules activités le dressage des pur-sangs, et la chasse au faucon. Dans les Montagnes, les  Ferboys lui faisaient confiance, et lui accordaient des responsabilités que l’on refusait à ses jeunes cousins, sans doute parce qu’il faisait montre d’un sérieux et d’une prudence dont les dorniens montagneux étaient pour la plupart dépourvus. Le climat de cette partie de Dorne était rude, et en étaient nés des hommes abrupts, sanguins et farouches. Avec son père de nouveau en voyage diplomatique dans le Bief, c’était à Valena que revenait le devoir de prendre pour un temps sa place à La Grâcedieu, avec Deria, Mestre Harian, ainsi que le fidèle soldat Asmar pour l’épauler. Le Soleil Noir restait mystérieux sur ce qui l’avait amené à s’investir avec une telle volonté dans des négociations avec la Reine du Sud, mais la parenté de cette dernière avec la défunte Elia Martell, princesse aimée de Dorne, y était certainement pour beaucoup. S’il n’avait pas été de son devoir de demeurer près de son oncle pour son écuyage, Cletus aurait sans doute essayé de convaincre son père de l’amener avec lui. Le jeune Allyrion n’avait jamais été guère plus loin que le piémont exterieur des Montagnes Rouges, et la curiosité de decouvrir Westeros et le monde se faisait plus vive chaque jour.
Les jardins de Ferboys n’étaient pas comme ceux des autres demeures des lords dorniens. Bien qu’il chercha à en imiter la beauté, sa construction et les dessins de ses parterres ainsi que les canaux qui le traversaient, semblaient presques maladroits, et la végétation étaient laissée sauvage, par goût du Lord Ferboys. Les mains encore tâchées d’encre, Cletus était parti trouver dans ses jardins la quiétude de la fin de journée. Arrêté au centre d’un bosquet dont le rideau de végétation qui l’entourait s’ouvrait sur l’océan, il remarqua les souillures sombres sur ses paumes, mais aussi celles qui parsemaient l’ample chemise de lin teinte d’un rouge terreux semblable à celui des Montagnes qui se dressaient là. Il en remonta les poignets, mais ce ne fut que pour découvrir la peau tout aussi sale d’encre noir et rouge de ses avants-bras. Persuadé d’être seul, une voix vint pourtant le sortir de ses pensées fatiguées par la journée de travail. Tournant la tête, ses yeux tombèrent sur une jeune fille qui à première vue, lui parût tout à fait inconnue. Pourtant, elle, pensait le connaître, c’était tout du moins ce qu’elle disait. L’épaisse chevelure blonde et ondulé poussa Cletus à se demander si ce n’était pas là une cousine Ferboys dont il n’avait pas encore eu vent de l’existence, mais lorsque la dornienne dit son nom, alors il se souvint à son tour. « Allyria ?! » Il était autant étonné par la présence de cette dernière dans le fief des Ferboys que par la femme qui se tenait là devant lui et qu’il découvrait, alors qu’elle était restée dans son souvenir une enfant. Le temps avait passé, et il était tout à fait étrange pour lui de constater que ses anciennes connaissances avant tout autant changé que lui. Il se rendit compte, peut-être trop tard, que son regard s’était un peu trop attardé sur les traits et sur le corps de la Dayne pour qu’elle n’ait pas remarqué son intérêt teinté de surprise. Si les femmes étaient longtemps restées un mystère pour le cadet des Allyrions, et qu’une vipère s’était chargée quelques lunes plus tôt de lui faire découvrir ce monde qu’il ne connaissait pas, il n’en était pas moins intimidé par la jeune fille, et la beauté qui était absente de ses souvenirs d’enfance de cette dernière lui rougit les joues. « Que fais-tu donc à Ferboys ? » Un brin abrupte, sa question n’en était pas moins spontanée. Plongé toute la journée dans les cartes et l’encre avec le mestre, personne n’était venu les avertir de la visite de la Dayne, et cela l’étonnait quelque peu de la part des Ferboys. Sans doute avaient-ils oubliés. « Je veux dire,..on ne m’a pas prévenu de ton arrivée. Tu  vas rendre visite à ta famille ? Te plaît-tu dans les Terres de l’Orage ? » Le soir tombait, et les derniers rayons du soleil coloraient la pierre de teintes chaudes. Cletus se souvenait de son amie comme d’une petite fille au caractère déjà bien trempé, et dans leurs jeux elle avait eu tôt fait autrefois de prendre le dessus sur le garçon réservé et gringalet qu’il était. Sa nouvelle vie de l’autre côté des Montagnes Rouges l’avait-elle changé ? Cette soirée permettrait sans doute de répondre à cette question.

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An 299 Lune 8 Semaine 2



cletus & allyria

C’était toujours étrange après autant d’année de revoir des personnes que l’on connaissait et voir à quel point celles-ci ont changé. Tout le monde passe par là, mais c’est encore plus fragrant lorsque de nombreuses années séparent des rencontres. Allyria avait un peu de mal à croire que Cletus se tenait en face d’elle, même si elle avait évoqué son nom, elle restait persuadée qu’elle faisait fausse route. Le jeune homme lui répondra probablement qu’elle faisait erreur, elle sera gênée et retournera tout simplement à ses affaires. Car ses pensées étaient entachée par les souvenirs d’elle et du jeune homme, c’était peut-être pour cela que son esprit était biaisé, c’était peut-être la raison pour laquelle elle avait osé demander s’il était bel et bien Cletus. Mais ses doutes furent confirmés lorsque le jeune homme prononça le nom le nom de la dornienne, lui-même doutant de la véracité de ses propos. Mais s’il pensait qu’elle était Allyria, il ne pouvait être une autre personne que son ami. Elle eut un sourire plus large qu’à son habitude. « Oui c’est bien moi, j’ai du mal à croire que ce soit toi, Cletus, tu as bien changé. » L’enfant qu’elle avait connu, l’enfant timide et presque fragile qu’elle aimait taquiner quand ils jouaient ensemble, c’était maintenant un beau garçon du même âge qu’elle. Visiblement, son écuyage avait porté ses fruits, il semblait être devenu un homme. Elle pensait alors à son neveu qui, lui, avait encore pas mal de chemin à faire avant d’arriver à la cheville de Cletus.

Le jeune Allyrion demanda à la Dayne ce qu’elle faisait à Ferboys. Même sa voix avait changé, une voix beaucoup plus masculine que la voix d’enfant toute fluette qu’il avait plus jeune. Ça le rendait plus sûr de lui, le côté fragile envolé. A vrai dire, elle ne pouvait réellement savoir ce qu’il était devenu, mais c’étaient les impressions qu’elle avait, là, en le voyant et en ayant échangé à peine deux mots avec le garçon. Effectivement, ça pouvait paraître étrange qu’elle s’arrête là, à première vue elle n’avait rien à y faire. Ce qui l’inquiétait visiblement c’est qu’il n’avait pas été mis au courant de sa présence. Elle était étonnée que personne ne l’ait fait, ils ne savaient probablement pas que la présence d’Allyria pourrait intéresser Cletus. Quant à elle, elle n’avait aucune idée qu’elle trouverait son ami ici, elle pensait qu’il serait retourné à la Gracedieu et qu’elle l’y aurait trouvé lorsque durant son voyage elle passerait là-bas. Les retrouvailles avec lui s’étaient donc faites plus rapidement que prévu. Il lui demanda donc si c’était parce qu’elle retournait voir sa famille qu’elle passait par là et demandait également si elle se plaisait dans l’Orage. « Je vais effectivement rendre visite à ma famille aux Météores. J’ai besoin de changer d’air en ce moment et je pense que retourner chez moi est une bonne solution pour cela. J’ai également décidé d’en profiter pour faire un petit tour de Dorne et rendre visite aux familles dorniennes que ma famille connaissait. Les Ferboys en faisant partie et surtout étant sur le chemin, je me suis dit que faire un arrêt serait apprécié. » Elle ne voulait pas s’étendre sur les raisons pour lesquelles elle voulait voir toutes ces familles, il n’avait pas à savoir qu’elle jouait stratégie, elle ne lui avait jamais montré ce côté d’elle-même, il valait mieux pour lui qu’il reste dans l’idée qu’Allyria était une fille douce, agréable et innocente. « Quant à l’Orage… Disons que je m’y habitue, même si ces derniers temps, c’est un peu compliqué pour moi, je sais que j’ai le mal du pays, c’est la raison pour laquelle je suis sur la route aujourd’hui. Mais bon, disons que je ne suis probablement pas tombée sur la pire des régions, je reste dans les Marches de Dorne, je me sens encore un peu à la maison, si je puis dire. » C’était faux, les Marches de Dorne, malgré leur nom, n’avaient rien à voir avec les Météores. C’était assez similaire à la partie Ouest des Montagnes Rouges, mais ça restait tout de même très différent. Mais elle ne voulait pas inquiéter son ami davantage avec ses problèmes de santé. Il finirait bien par demander lui-même si elle était enfin mariée, il sera bien surpris de constater le contraire après plus de cinq ans.

Elle tendit son bras à Cletus, l’invitant à marcher. Ils n’allaient tout de même pas rester plantés là pour parler, ce n’était pas très agréable et puis, Allyria avait très envie de visiter ces jardins qui avaient leur caractère propre. Elle se demandait ce qu’il faisait juste avant leur rencontre hasardeuse, elle avait remarqué sur sa peau et sur ses vêtements des tâches, visiblement d’encre, en espérant que ce ne soit pas autre chose. « Et toi, Cletus. Parle-moi de toi. Je ne pensais pas te retrouver encore ici, à Ferboys. Je pensais que ton écuyage serait terminé depuis le temps et je pensais te voir à la Gracedieu. Comment est la vie ici ? Je trouve l’endroit charmant, tu dois probablement t’y plaire. » C’était un lieu assez atypiques, un peu comme ses gens qui y vivent. Un lieu à la fois entre les montagnes et la mer, mais surtout à l’architecture assez particulière, comme il n’est pas habituel de trouver ailleurs. Elle avait rencontré brièvement Lord Ferboys et ça ne l’étonnait pas à vrai dire de trouver un lieu de la sorte. Malgré tout, elle n’avait pas réellement de souvenirs d’être venue ici plus jeune, peut-être une fois mais les lieux devaient avoir probablement bien changé parce que rien ne lui était familier. Elle se reconcentra sur son ami, soudainement curieuse pour sa famille et tâtant le terrain avant de rendre visite aux Allyrion, un peu plus tard durant son voyage. « Comment se porte ta sœur Valena ? Et puis… Daemon ? » Elle n’osait pas dire qu’elle avait vu Daemon quelques temps auparavant lorsqu’il était venu se réfugier à Havrenoir en compagnie de Rhaegar Targaryen et Nymeria Sand. Elle ne savait pas ce que Cletus savait et ne voulait pas faire de gaffe en parlant de choses qu’il ne serait probablement pas censé savoir. Après tout ce temps sans le fréquenter, il avait probablement fréquenté des personnes, su des choses et été mis à l’abri d’autres vérités. Elle ne devait pas prendre de risque de dévoiler quoique ce soit, elle se contentait de poser des questions et de prendre les réponses qu’il voudra bien lui donner. « Je pense passer à la Gracedieu un peu plus tard durant mon voyage. Je veux savoir si le moment est bien choisi, je ne voudrais pas arriver si l’ambiance est un peu tendue… » En réalité, ça ne l’empêchera pas de s’y rendre, mais savoir à quoi s’attendre est toujours mieux.



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Allyria Dayne & Cletus Allyrion

« Tu as beaucoup changé aussi, Allyria. Je ne pense pas que je t’aurai reconnue si tu n’étais pas venue vers moi. » Un sourire sincère ourlait ses lèvres pleines, alors que le cadet de la Grâcedieu répondait à son amie d’enfance. Devenue une jeune femme, la beauté que les années avaient donné à la Dayne ne faisait que rappeler à Cletus qu’il avait passé bien trop de temps à se préoccuper de son devoir et de la fierté qu’il voulait donner à sa famille, au détriment de ses amis d’antan. La jeune fille des Météores n’était pas la seule compagne de jeu qu’il avait en quelque sorte laissé derrière lui en partant pour Ferboys, et si elle ne semblait pas le lui reprocher, l’Allyrion se doutait bien qu’ils avaient tous deux une amitié à protéger et à faire grandir, car les liens de l’enfance se retrouveraient bien vite effacés par les nouvelles amitiés qu’ils noueraient autours d’eux. Si elle avait changée physiquement, Allyria ne semblait pas s’être détachée de cette assurance enjouée qui l’avait autrefois naturellement désignée comme maître, et parfois gentil tyran, de leurs jeux d’enfant. La dornienne répondait à ses interrogations, avec le même aplomb dans sa voix que dans les souvenirs de l’écuyer, et qui ne laissait rien transparaître des tourments qui l’avaient amené à revenir sur les terres de Dorne. Il avait du mal à comprendre ce mal du pays dont la jeune Dayne souffrait, car ce sentiment lui était tout à fait inconnu. Cletus n’avait jamais connu que Dorne, ses déserts et ses montagnes, ses fleuves et ses littoraux. Les Montagnes Rouge étaient le lieu le plus éloigné de chez lui où il se soit jamais rendu, et avec les années, la frustration de frôler chaque jour cette frontière sans jamais pouvoir en franchir la limite ne l’avait rendu que plus avide de partir, et d’à son tour, découvrir Westeros, ou tout du moins les régions qui entouraient la Principauté. « As-tu eu l’occasion de voyager dans les Terres de l’Orage, ou bien es-tu restée dans le fief des Dondarrion ? Et les nordiens, comment sont-ils ? » Les nordiens, c’était ainsi que le cadet Allyrion désigné tous ceux qui n’étaient pas dorniens, tous ceux qui vivaient au Nord des Montagnes Rouges. Il n’en n’avait jamais vu qu’un seul, alors qu’il n’était pas encore écuyer, et l’homme du Conflans restait un souvenir aussi marquant qu’intriguant.  Naturellement, il accepta l’invitation de la jeune fille qui lui tendait le bras. Côte à côte, ils s’enfoncèrent dans le dédale de bosquets qu’étaient les jardins des Ferboys. Marcher ainsi calmement, avec la Dayne à son bras lui arracha un demi-sourire, alors qu’il se remémorait le vieux souvenir d’une de leurs courses dans des allées pas si différentes de celles-ci. La fin de la journée n’apportait pas encore la fraicheur qui viendrait avec la nuit, et la lumière chaude et déclinante de l’après-midi allongeait leurs ombres. Dans l’air flottait le parfum soutenu des herbes sèche et de la végétation sauvage des jardins, de la terre chauffée par le soleil, et parfois, le vent du large venait leur apporté la senteur des embruns. « Je ne me plains pas. Comme tu le dis, l’endroit est charmant. Et pour tout te dire, j’ai parfois eu le sentiment d’y être plus chez moi qu’à la Grâcedieu, bien que les Montagnes Rouges n’égaleront jamais la beauté du désert. » Commença-t-il à répondre, sans que son sourire ne quitta son visage. « Mon oncle m’a fait comprendre que mon écuyage prendrait bientôt fin. Alors je ne sais pas…il doit probablement me rester encore quelques lunes avant d’être fait chevalier. Après quoi je devrai choisir, entre rentrer chez moi ou rester ici. Les Ferboys sont aussi ma famille, et je ne crois pas que cela déplairait à ma mère. » S’il prétendait ne pas s’être encore décidé devant son amie Dayne, Cletus avait pourtant fait son choix depuis longtemps, mais il souhaitait attendre avant d’en faire part à qui que ce soit. Il resterait. Ici il était devenu quelqu’un d’autre que le jeune garçon effacé que voyaient encore en le regardant ses parents et ses frère et sœur. Les Ferboys lui avaient fait confiance avec le temps, et lui avait offert une place qu’il ne trouverait peut-être jamais dans la demeure des Allyrions, où il se trouverait bien vite mis de côté, trop discrete figure qui resterait toujours cachée derrière le Soleil Noir et sa tempétueuse héritière, mais aussi derrière son ainé Daemon. Il ignorait alors qu’un terrible coup du sort l’amènerait à retrouver la Grâcedieu, et à changer ses plans pour l’avenir. « Valena ? Elle va bien. Enfin, elle se porte bien. L’accident de notre frère l’a beaucoup ébranlé, comme toute notre famille. » Il se tut un instant alors qu’il détachait ses yeux de la jeune fille, son regard allant se perdre au-devant de lui. Penser à son ainé était douloureux, et le souvenir du retour de ce dernier, encore frais, lui serrait la gorge. « Il…il récupère peu à peu de ses blessures. Même si la plupart d’entre elles le marqueront à vie. Il ne sera plus jamais celui que Dorne a connu. » Son ton était presque dur, sec, et il n’arrivait pas à mettre les formes sur cette vérité qui faisait souffrir toute la Grâcedieu, et que son frère lui avait fait durement subir à coup d’insultes le peu de fois où il était allé lui rendre visite, dans cette chambre que le bâtard ne quittait presque plus. Si le caractère de Daemon n’avait guère était rendu plus commode par ses blessures, le mépris que ce dernier manifestait au cadet semblait s’être changé en haine. Et Cletus ne pouvait pas l’en blâmer, car il savait que son frère ne faisait que lui faire payer d’avoir ce que son statut de sang ne lui donnerait jamais, et désormais Daemon était privé de ce qui lui avait souvent fait prétendre plus mériter ce nom que son cadet. Plus jamais on ne verrait le Bâtard de la Grâcedieu vaincre dans les joutes, quand on avait tant espéré qu’il suive le même chemin de gloire que son illustre maître d’écuyage. «Tu seras toujours la bienvenue à la Grâcedieu, sois-en certaine. Cependant, lorsque tu t’y rendras, je ne saurai trop te recommander de ne pas chercher à voir Daemon. Même ma mère a dû essuyer sa colère et sa frustration. » Il hésita, inspirant profondément, avant de continuer : « Aussi..ne parle pas de Nymeria Sand. » Autrefois si présente chez les Allyrions, la fille d’Oberyn avait mis bien à mal l’affection des lords de la Grâcedieu en se présentant chez eux avec le fils du Soleil Noir à demi-mort, et à son bras le Roi Targaryen déchu. Le cadet, lui, ne l’avait pas vue, lorsqu’elle était restée, quelques jours, dans la forteresse blanche, avant de reprendre la route pour Lancehélion. Si c’était à la colère et au choc qu’on s’était accordé à penser être la raison de cet isolement, la réalité était toute autre. Car c’était bien la jalousie qui l’avait rongé, dès lors qu’il avait eu vent de la présence du roi Dragon.

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An 299 Lune 8 Semaine 2



cletus & allyria

C’était si étrange de retrouver un ami d’enfance après tant d’années et surtout par surprise. Il n’est jamais aisé de trouver quoi dire dans ces circonstances, même si de nombreuses choses se sont passées, des milliers de choses, lorsqu’on demande à la personne de raconter sa vie depuis tout ce temps, les personnes ont tendance à dire qu’il n’y a rien de spécial, oubliant de mentionner les décès, les mariages et les naissances. Rien ne semble très important, finalement, face aux retrouvailles qui prennent une telle importance lorsqu’on les vit. Surtout lorsque la personne a autant changé.

Cletus affirmait donc qu’Allyria avait également changé, chose dont elle ne se rendait pas compte puisque le principal changement qu’elle pouvait espérer n’avait pas encore eu lieu. Mais ce n’était pas chose à dire à son ami, ça ne le regardait pas, et s’il trouvait qu’elle avait changé malgré tout, alors elle prenait ça comme un compliment, comme une bonne nouvelle. C’était sûrement le destin de tous jeunes de leur âge, ils étaient pile à l’âge où ils étaient amenés à changer le plus. Pas tout à fait adultes, plus tout à fait enfants. Un âge où les sentiments et le caractère changent beaucoup, logiquement. Dans sa tête, Allyria avait le sentiment de toujours être la même, pourtant. Cletus demanda alors si la Dayne avait eu l’occasion de visiter l’Orage ou si elle s’était contentée de rester à Havrenoir, tout en demandant comment étaient les nordiens. Il faisait bien entendu référence aux orageois pour ce cas, comme la plupart des dorniens, il désignait comme faisant partie du Nord toute région au-delà de Dorne. « J’ai bien entendu eu la chance de visiter la région dans sa majeure partie. C’est très différent d’ici, et même au cœur de cette région, il n’y a pas deux endroits pareils. Il suffit de comparer les Marches de Dorne et le Bois-la-Pluie, par exemple, pour voir que la région possède des paysages divers. » Elle avait eu la chance de se rendre dans divers fiefs, tels que celui des Estremont, des Baratheon ou encore des Connington. « Quant aux Nordiens, comme tu dis, et bien… ce sont des personnes très différentes des dorniens. Bien qu’ici nous puissions trouver tous types de personnes, dans l’Orage, c’est tout un autre monde, comme si un Océan séparait les deux régions. »

Les deux adolescents se mirent à marcher à travers les jardins de Ferboys, bras dessus, bras dessous. Ça lui rappelait énormément de souvenirs d’être en la compagnie du Allyrion, bien qu’elle ne soit que très rarement venue à Ferboys, si ce n’est jamais, le jardin dans lequel ils se trouvaient était assez représentatif des jardins dorniens. L’air était bon, ni trop chaud, ni trop frais, c’était parfait pour cette petite promenade tout en discutant. Par son étonnement de le trouver en ces lieux, elle lui demanda pour quelles raisons il y était. Il expliqua qu’il s’y sentait presque plus comme chez lui qu’à la Gracedieu. Après tout, elle pouvait le comprendre, il y avait passé une très grande partie de sa vie et sûrement une des plus intéressantes. Il rajouta alors que son écuyage ne devrait pas tarder à prendre fin et qu’alors il aurait à choisir entre rester ou rentrer chez lui. Il ne semblait pas encore décider. Après tout, rien ne l’empêchait de rester et de retourner voir sa famille de temps à autres, il serait un jeune homme un peu plus maître de son destin une fois chevalier. « Je vois. Je me doute que peu importe le choix que tu feras, ce sera le bon. Il faut que tu ailles là où tu te sens le mieux et là où tu penses avoir ta place. » Puis, par politesse, Allyria demanda des nouvelles de sa sœur ainsi que de son demi-frère, même si Cletus était le seul Allyrion avec qui elle s’entendait réellement bien. Avec Daemon, c’était assez complexe et puis Valena avait toujours été spéciale, était-ce par sa différence d’âge qu’elle avait ce sentiment ? Elle ne savait pas trop, mais malgré tout, avoir de leur nouvelle l’intéressait, histoire de savoir comment se comporter et savoir quoi dire quand elle leur rendrait visite à la Gracedieu. Il expliqua alors que sa sœur se portait bien même si l’accident de Daemon l’avait visiblement affectée. Elle ne voulait pas parler de cet accident, puisqu’elle ne pouvait dire qu’elle et son fiancé avaient recueillis ce dernier à Havrenoir pour lui apporter les premiers soins. Ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait dire. Cletus lui dit alors qu’il récupérait peu à peu de ses blessures, ce qui la rassura en quelque sorte. Puis il continua en assurant à la Dayne qu’elle serait la bienvenue à la Gracedieu mais qu’il valait mieux pour elle, qu’elle évite de voir Daemon quand elle sera sur place. Elle était tentée de ne pas suivre son conseil, mais le ferait probablement afin d’éviter les problèmes. Puis il ajouta une dernière chose, ne pas parler de Nymeria Sand. Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas trop la raison. Nymeria était une amie d’Allyria, une grande sœur même, mais il ne lui serait pas vraiment venu à l’esprit de parler d’elle, seulement cette mise en garde leva tout un tas de questions. « Je… Je suivrai tes conseils, s’il te semble plus juste d’agir ainsi. Mais, puis-je te demande pour quelle raison je ne dois pas parler de Nymeria ? Je ne comptais pas vraiment le faire, mais je dois t’avouer que cela m’intrigue. » Cela faisait un bon moment qu’elle n’avait eu des nouvelle de l’aspic, depuis sa venue à Havrenoir en fait. S’était-il passé quelque chose de grave ? Elle avait besoin de savoir.

« Enfin, sache que tu pourras venir me voir à Havrenoir, un jour ou l’autre. Je pense que mon mariage, ce n’est plus qu’une question de lunes. » C’est ce qu’elle pensait et espérait à vrai dire. Elle n’en avait aucune certitude, mais il était mieux de dire les choses ainsi que de paraître incertaine.  « Me marier, je n’arrive toujours pas à me faire à l’idée… Et toi ? As-tu une fiancée ? Une amante ? Je suis certaine que les filles doivent se bousculer pour avoir tes faveurs. Si je n’étais pas promise, je le ferais certainement. » Elle lui adressa un très large sourire. Le pensait-elle vraiment ? Oui, certainement, Cletus était devenu un beau jeune homme. Mais il lui manquait quelque chose, un titre. Un chevalier, c’est le rêve de certaines, mais Allyria aurait préféré un prince, ou un roi. Elle devait se contenter d’un seigneur, ce qui était déjà pas mal. Les deux jeunes continuaient à marcher d’un pas lent. « Je suis sincère Cletus, tu es bel homme, si ce n’est pas déjà le cas, je suis sûre que tu te trouveras bien vite une amante. » Elle préférait lui parler d’amante que de fiancée ou d’épouse. Elle savait que ce n’était pas toujours une joie, plus précisément quand il était imposé. Allyria s’était trouvée plutôt chanceuse, mais ce n’était que la phase avant le mariage, elle ignorait si son futur époux allait être aussi charmant qu’il ne le paraissait maintenant.

Allyria se remémora de vieux souvenirs, comme nostalgique de son enfance où l’insouciance était reine. « Tu te souviens des jeux auxquels on jouait quand on était plus jeunes ? Nous n’avions pas de responsabilités, les adultes n’avaient pas encore trop d’attentes pour nous. Je rêve parfois de revenir à cette époque. » Même si elle aimait sa vie actuelle en grande partie, même si elle aspirait à de nombreuses choses, l’insouciance était un trait de caractère qui lui manquait énormément.


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Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles

An 299 Lune 8 Semaine 2



Allyria Dayne & Cletus Allyrion

L’air était doux, propice à la promenade improvisée que les deux jeunes gens entamaient. Ces jardins n’étaient que peu présents dans les souvenirs que partageaient l’écuyer et la Dayne, pourtant se retrouver ainsi au milieu des allées, des années après leurs derniers jeux, ne pouvait que rappeler à leur mémoire le temps qu’ils avaient partagé. Mais si la nostalgie ne pouvait que baigner leur cœur, ils ne pouvaient que se résoudre face à ce que le temps avait changé malgré eux. Ils n’étaient plus des enfants, et ce depuis longtemps. Autour d’eux, tout avait changé, autant qu’eux même avaient changé au fil des années. Leurs jeux d’enfants étaient loin désormais, et ils n’avaient guère besoin de se l’avouer pour le savoir. L’innocence n’était plus, et leur insouciance d’avant avait laissé la place aux responsabilités, et à la peur de cet avenir qu’ils devraient construire, chacun de leur côté. Trouver sa place. C’était ce qu’Allyria lui répondait, et pourtant elle-même pouvait s’adresser ces mêmes mots. La jeune fille des Météores était fiancée depuis longtemps. Ce destin avait été décidé à sa place, pour marquer une alliance avec les voisins Orageux de Dorne. Le cadet enviait presque la situation de la Dayne, quand lui ne savait pas où le futur le mènerait. Il n’était pas l’ainé, sa sœur hériterait de la Grâcedieu, et leur frère Daemon s’était déjà fait un nom dans la principauté. La liberté offerte par sa position de dernier-né ne faisait que lui rappeler que son existence n’avait pour l’instant aucun poids dans l’Histoire de leur Maison, et qu’il devrait gagner par l’effort de ne pas rejoindre ses ancêtres oubliés. Ceux qui avait un nom, mais qui le perdirent dans un mariage, ou qui vécurent pour eux-mêmes en se rendant compte trop tard qu’il n’avait rien accompli. Lui qui n’avait pas le talent de son ainé pour les armes, et qui aurait pour seul héritage le nom d’Allyrion, il devrait seul son propre chemin. Allyria le questionna alors sur le conseil qu’il venait de lui donner, non sans avoir hésité à le faire. Il était délicat d’afficher au nom de son père, mais aussi de sa sœur et de sa mère, la délicate position qu’était celle de la Sand auprès des Lords de la Grâcedieu désormais. « Son passage à la Grâcedieu ne s’est pas fait sous les meilleurs auspices. Elle a fait entrer à Dorne un homme dont la seule présence sur les terres de la principauté pourrait mettre à mal nos relations avec le Royaume du Sud. Et pour tout te dire, ma famille la porte en partie responsable de ce qui est arrivé à Daemon. » Après s’être tourné un instant vers la Dayne, Cletus avait baissé les yeux vers le sol de terre rouge, alors qu’ils continuaient d’avancer côte à côte, son amie à son bras. « Mais c’est la peine et la colère qui les fait penser ainsi. Je ne suis pas de leur avis, bien que l’état de mon frère soit quelque chose de difficile à accepter. C’est lui qui n’aurait pas due partir la rejoindre, alors que Dorne venait juste de se déclarer indépendante. Son geste avait beau être noble, il est seul responsable de ce qui lui est arrivé, et les seuls à blâmer sont les hommes qui lui ont infligé ces blessures. » Ses pensées allèrent alors à ces hommes, ces fanatiques, qui avaient croisé la route de la Sand lors de leur trajet vers les Montagnes Rouges. Leur Dieux de lumière avait pris ses marques dans Westeros, notamment pendant le règne court mais terrible de Viserys Targaryen. Si le suicide de ce dernier semblait avoir essoufflé la ferveur déclenchée par cette nouvelle foi, il n’y avait pas à douter que malgré le retour des Sept comme premier culte du Royaume du Sud, le Dieu R’hllor gardait des adeptes un peu partout dans le continent, et qu’il était trop tard à présent pour empêcher ces croyances de s’installer, et de prospérer. Ce fût la voix de son amie, qui, une nouvelle fois, sorti le cadet de sa réflexion. « Je serai ravi de venir t’y rendre visite. Et j’espère pouvoir être présent le jour de ton mariage. » Une pensée vint alors ébranler la sincère joie qu’il se faisait à l’idée de voir les noces de la jeune Dayne, mais comme elle poursuivit, il ne pût la questionner immédiatement sur le point qu’il venait de relever. Il ne put réprimer un sourire timide aux dires de son amie d’enfance, ni empêcher ses joues de rougir à novueau devant l’aveu impertinent qu’elle lui fit ainsi qu’à la flatterie qu’elle lui adressa. La voix de l’écuyer se fit alors plus hesitante, et l’assurance qu’il avait affichée jusque-là s’était évaporée. « Je...Je ne suis pas fiancé. » Le mariage qui occupait probablement les pensée de son père était celui que ferait Valena, le sien ne serait que formalité, et il aurait, il le pensait la chance de pouvoir prétendre à un mariage d’amour plutôt que d’intérêt. « Non je ne suis pas fiancé. » De nouveau il hésita, ne sachant si dévoiler les sentiments qui l’habitaient été une bonne chose ou pas. Quel mal pourrait-il sortir d’une confidence faite à une amie d’enfance ? Aucun, sans doute. Cependant si la Dayne venait, comme elle l’avait promis, à se rendre à la Grâcedieu, qu’adviendrait-il alors si au milieu des tourments qui hantaient la forteresse blanche, venait s’ajouter ce qui ne serait alors vu que comme une trahison idiote et malvenue. « Mais j’aime une femme. » Si sa voix s’était faite plus basse encore lorsqu’il dit cela, son cœur lui s’emballa en prononçant ses mots qu’il disait à haute voix pour la première fois. « Moi aussi, crois-moi. Surtout avec les temps qui s’annoncent. Qui sait ce qui arrivera, ne serait-ce qu’entre Dorne et le Bief, ou même avec les Terres de l’Orage, à présent que nous nous sommes détachés du Royaume du Sud ? » Il ne voulait pas l’effrayer, mais il aurait été hypocrite de prétendre que l’avenir s’annonçait sans défaut pour tout le continent. Les évènements qui venaient menacer la paix dans Westeros n’avaient fait que se multiplier, ne serait-ce que dans la seule année qui venait de s’écouler. « Mais dis-moi Allyria… » De nouveau il posa son regard clair sur la Dayne, les sourcils froncés dans une expression presque inquiète. « Comment se fait-il que tu ne sois pas déjà mariée ? » Sa question était indiscrète, il le savait. Mais devant la situation, il ne pouvait pas prétendre ne pas s’inquiéter des raisons qui retardaient l’aboutissement de fiançailles faites plusieurs années auparavant.

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cletus & allyria

Ces retrouvailles s’étaient d’abord placées sous le signe de l’innocence et de la joie. Mais les questions et sujets qui fâchent ont rapidement fait leur place. C’est sûrement ça que signifie grandir. Ce n’est pas qu’une question physique, ce n’est pas qu’une question d’un corps changé, d’un visage aux traits plus marqués et des besoins différents. Même les conversations diffèrent. Il y a quelques années ils se seraient contentés de parler de choses futiles, comme des légendes ou alors de montrer ce qu’ils savaient faire. Mais toutes ces choses innocentes appartenaient au passé. Maintenant, lorsqu’ils parlaient de la famille, il y avait des sujets qui, s’ils sont abordés, peuvent mettre mal à l’aise et dont toutes les vérités ne sont pas forcément dites.

Allyria ne pouvait pas réellement parler de problèmes avec sa famille étant donné qu’elle n’avait plus que son neveu et il est encore trop jeune pour prétendre poser le moindre problème. Entre les mains du fiancé de la Dayne, il est un personnage adorable, presque trop aux yeux de sa tante. Mais en ce qui concerne la famille Allyrion… Les choses sont forcément plus complexes puisque le père de son ami est l’ambassadeur de Dorne pour la couronne. Il y a forcément plus de responsabilités et puis, Daemon est un cas particulier. Il n’a jamais été le genre d’enfant discret et elle est bien consciente de ce qu’il lui est arrivé récemment. Donc les deux familles ne sont pas comparables, mais Allyria est fiancée et ça encore c’est une chose qui montre qu’elle a grandi et que ses inquiétudes ne sont plus les mêmes qu’autrefois.

Cletus se mit à expliquer à Allyria les raisons pour lesquelles il la mettait en garde de ne pas parler de Nymeria Sand lorsqu’elle visiterait la Gracedieu. Il lui expliquait que parce qu’elle avait introduit un homme à Dorne qui risquait de mettre à mal les relations entre la principauté et le royaume du Sud, il était préférable de ne pas parler d’elle, aussi parce qu’ils la portaient responsable de ce qui était arrivé. Allyria n’était pas présente lors de l’incident de Daemon, mais elle a pu veiller sur lui un moment lorsqu’il avait trouvé refuge à Havrenoir avec Nymeria et Rhaegar. Elle avait du mal à croire que Nymeria soit responsable et, en fait, elle n’arrivait pas à croire que Cletus croit à ce mensonge. Mais elle ne dit rien à ce sujet, elle n’est pas censée partager ce qu’elle sait et ne veut pas partager son avis sur Rhaegar Targaryen devant son ami. Si les membres de sa famille ne le portent pas dans leur cœur, alors il vaut mieux qu’elle acquiesce tout en gardant le silence, comme une jeune Lady qui n’est censée ne rien savoir. L’Allyrion expliqua que c’était probablement la peine et la colère qui les motivaient à penser ainsi. Il avait raison et semblait être plus sage que le reste de sa famille d’après ses dires. Daemon est assez grand pour savoir ce qu’il fait et assumer les conséquences de ses actes. S’il n’avait pas prévu que les hommes à l’origine de ses blessures agiraient ainsi, il ne peut s’en vouloir qu’à lui-même d’avoir cru en ces personnes maléfiques et corrompues. Allyria aussi avait du mal à comprendre ce qui était passé par la tête du bâtard de la Gracedieu, et c’était d’ailleurs de son erreur qu’elle se gardait d’approcher ces prêtres qui n’apportent que le mal, bien que la tentation soit grande. « Je vois. Je me garderai de parler d’elle dans ce cas. Après tout, je ne vois pas pourquoi je serais venue à parler de Nymeria… Mais je suivrai ton conseil, n’aie crainte. »

Mais venaient alors les questions un peu plus dérangeantes concernant les mariages, les fiançailles ou simplement l’amour comme les dorniens et dorniennes ont plus l’habitude de connaître. Pas Allyria en tout cas, très jeune on lui a demandé d’accomplir un devoir. Elle ne s’y est toujours pas résolue pour certaines raisons, mais elle a fait cette promesse bien qu’elle aurait clairement préféré avoir un amant dornien et par-dessus tout, un prince. Elle chassa rapidement cette idée de la tête pour écouter les réponses de son ami. Il assurait vouloir être présent le jour du mariage. Pour Allyria ça représentait plus un espoir de paix entre les deux régions qu’un mariage d’amour, même si avec le temps elle avait appris à voir Beric comme un potentiel amant plus que comme une prison. C’était l’image qu’elle avait de lui, pourtant, au départ. Quant à Cletus, il disait ne pas être fiancé et il insistait bien sur ce fait puisqu’il lui répondit deux fois, comme si la première fois, il n’était pas certain de ce qu’il disait. Ce n’était pas plus mal après tout, il était encore libre. Et c’est ce qu’il confirma par la suite, il annonça à Allyria qu’il aimait une femme. Son regard s’élargit ainsi que son sourire. Elle prit ses mains avant de lui partager son bonheur. « Mais c’est une très bonne chose ça. Dis-moi qui elle est, comment elle est ! Depuis quand vous connaissez-vous ? Je la connais ? » Elle devenait soudainement très curieuse, mais il restait son petit Cletus d’enfance et savoir qu’il aimait quelqu’un la rendait heureuse. D’un sourire malicieux elle reprit son interrogatoire. « T’aime-t-elle également ? J’espère que ce n’est pas un amour à sens-unique, ce serait la pire des choses… » Comme si elle en savait quelque chose. Même si elle avait rêvé un jour d’épouser Quentyn Martell, elle n’avait jamais réellement aimé. Pas à sa connaissance du moins…

Le sujet revint alors sur les souvenirs de jeunesse et l’envie de revenir à cette époque-là. Envie partagée avec Cletus. Il s’inquiétait surtout des relations diplomatiques entre Dorne et le reste de Westeros et principalement avec les voisins. « Avec le Bief, je ne saurais te dire. Je n’ai jamais porté ces personnes dans mon cœur pour être honnête. Mais avec l’Orage, je te le dis, j’espère vraiment que mon mariage sera un moyen d’assurer une paix entre nos deux régions, d’assurer des échanges commerciaux de manière plus simple. Tu vas sûrement me dire que je suis ambitieuse, mais c’est la seule raison pour laquelle je tiens réellement à mon mariage. A quoi bon épouser un Orageois si ce n’est pour la paix ? » Même si à l’heure actuelle l’Orage et Dorne ne se font pas la guerre, ça pourrait être un garantie que les relations resteraient intactes voire renforcée. C’est ce qu’Allyria espère en tout cas. Elle n’est pas la meilleure en diplomatie, mais elle essaye de faire comme elle peut.

Cletus changea alors de sujet pour poser une question à la blonde. Une question qui manqua de faire blêmir la jeune femme. C’était une question à laquelle elle ne savait pas répondre, du moins pas à une personne telle que Cletus. Ce n’était pas une question de manque de confiance, mais c’est simplement un sujet qu’elle n’aborde pas avec les hommes. Elle lui sourit tout en cherchant ses mots. Que lui dire ? « Le mariage… Eh bien, au départ, il me trouvait trop jeune pour m’épouser dans l’immédiat, mais il me semble qu’à chaque fois que mon fiancé envisageait une date pour les noces, il a dû se résoudre à reporter faute d’empêchement. Mais je pense que ça ne devrait plus tarder. Je l’espère… » Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle était la fautive de ce mariage tardif, elle ne pouvait pas lui parler de ses problèmes hormonaux. Elle tenta de dévier de sujet. « Mais ce n’est pas important, je suis encore jeune tu sais. Et puis tant que je ne serai pas rentrée de mon voyage sur mes terres, on ne pourra pas envisager sérieusement de date. » Elle lâcha le bras de Cletus pour s’approcher d’une fleur. « Oh… j’avais oublié que ces fleurs poussaient uniquement dans les montagnes rouges. J’en avais plein aux Météores quand j’étais plus jeune. Tu penses que je peux la cueillir ? Ce sont mes préférées. Peut-être qu’avec de la chance je saurai en faire pousser quand je rentrerai à Havrenoir. » Elle savait pertinemment que les fleurs n’étaient pas un sujet qui enchante les hommes, mais elle ne voulait pas qu’il reste sur l’idée du retard sur le mariage. Elle préféra retourner la question à son envoyeur. « La femme que tu aimes, est-ce qu’elle aime les fleurs ? Tu pourrais lui en offrir, ça lui fera peut-être plaisir. »


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Allyria Dayne & Cletus Allyrion

La nature enjouée de la Dayne était un véritable délice, quand le cadet de la Grâcedieu passait ses jours dans les Montagnes Rouges entourés des rudes et austères Ferboys. Bien que la joie de vivre de cette dernière était en partie feinte, Cletus avait trop confiance en elle pour laisser le doute ternir l’image qu’il gardait de son amie d’enfance. Après les difficiles moments qu’avaient traversés sa famille avec les blessures de son demi-frère, ce moment passé seul avec la jeune fille était plus que bienvenu. Mais la fille des Météores n’avait pas sa langue dans sa poche, et le jeune dornien regretta bien vite de lui avoir tendu la perche avec quelques mots qu’il se maudit d’avoir prononcé. Les mains de son amie vinrent se saisirent des siennes, et il pût lire sur son visage le bonheur sincère qu’elle éprouvait pour lui, après cet aveu qu’il venait de lui faire. Il aurait tant voulu lui répondre, et avec autant de sincérité, lui dire que oui, elle l’aimait en retour, que ce n’était pas un amour à sens-unique, un amour qui n’avait pas d’avenir. Il aurait tant voulu lui répondre, mais lui-même ne connaissait pas la réponse à la question qu’elle lui posait. Quelques jours. C’était tout  le temps qu’il avait passé avec la sulfureuse aspic. Assez pour qu’il s’éprenne d’elle, trop peu pour qu’il ait trouvé la force et le courage de lui déclarer ses sentiments qu’il ressentait pour la toute première fois. Elle était repartie. Et avait sans doute depuis passé les lunes en compagnie de son amant Targaryen, quand elle hantait encore et toujours les pensées et les songes du cadet Allyrion. Car l’amour ne venait jamais seul, et avec lui suivait des sentiments bien moins glorieux. La jalousie, la suspicion, le doute, autant de choses qui suivait le sillage de l’amour, et qu’on ne pouvait éviter. « Oui, tu la connais. » Il força un sourire qui ne devait être que peu convaincant, et qui avait du mal à cacher le désarroi causé par sa dernière interrogation. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait d’aller de ce pas harnacher un cheval et prendre la route de Lancehélion, où se trouvait la Sand. Si la réaction du Prince de Dorne se faisait attendre, il n’y avait aucun doute sur le fait que ce dernier avait déjà son idée à propos de l’entrée clandestine du Roi déchu sur les terres de la principauté. Bientôt le Prince Martell ferait appliquer la justice, et on ignorait encore ce qu’il adviendrait de son frère Oberyn et de ses nièces Obara et Nymeria.
Se laissant guider l’un par l’autre, leurs pas les faisaient les pousser à s’enfoncer dans les jardins qui donnaient la fausse impression d’être en partie laissés à l’abandon. Derrière eux la vue des murs rouges de la demeure Ferboys s’eloignaient, tandis qu’ils allaient se perdre au loin, là où les pieds des Montagnes venait délimiter la fin des jardins en de hautes falaises inégales et de la même teinte terreuse que l’ancestrale forteresse des gardiens des osseux. Il sourit, sincèrement cette fois-ci, à la réponse que lui fit son amie à la chevelure de miel. « Tu es ambitieuse, mais ce n’est pas un défaut, surtout si c’est pour parvenir à une paix entre l’Orage et Dorne. Lorsque tu seras mariée, je pense que mon père viendra te rendre visite, sois en certaine. Ou alors, peut-être enverra-t-il Valena, je ne sais pas, étant donné qu’il est dans le Bief a essayer d’obtenir la paix lui aussi, mais avec la Reine du Sud, à Villevieille. En tout cas il ne laissera pas passer l’occasion de parler commerce avec des orageux. » Le commerce et les routes étaient sans doute l’unique chose réelle sur laquelle les régions pourraient s’appuyer à l’avenir, pour créer et maintenir une entente qui permette d’éviter la guerre. C’était pour cela que Doran avait envoyé le Lord Allyrion à Villevieille, et le mariage de son amie d’enfance à un lord Orageux ne pourrait qu’aller dans ce sens. Le caractère bien trempé de la Dayne assurerait en tous les cas que Dorne ne se laisserait pas marcher sur les pieds, pas dans les Terres de l’Orage tout du moins. « Comment est ton fiancé ? Te plaît-il ? » La question était familière mais inévitable, et le cadet de la Grâcedieu souhaitait réellement savoir si son amie pouvait aspirer au bonheur dans son avenir d’épouse. « Tu ne crois tout de même pas qu’il hésite à rompre ses fiançailles pour un meilleur mariage ? Je ne veux pas dire que tu n’es pas un bon parti, loin de là ! » Ses joues rougirent légèrement face à la soudaine gène qu’il éprouvait devant la question abrupte et présentée d’une façon bien peu délicate à la jeune fille des Météores. Elle s’écarta alors de lui, lachant son bras pour aller voir des fleurs que l’ombre des Montagnes n’avait pas encore gagnées. Malgré la lumière déclinante, qui laisserait bientôt place à la nuit, les coroles étaient encore grandes ouvertes. C’étaient là des fleurs qu’on ne trouvait que dans les Montagnes Rouges. Sept pétales en forme de goutte arboraient une couleur d’un bleu intense qui virait parfois au violet, et au centre de la corole semblant taché d’un rouge puissant entourant le calice de la fleur. Perdu dans la senteur de terre et les embruns, le parfum de la fleur n’en restait pas moins rare et précieux, une essence sensuelle et étoffée qui servait à la confection d’encens. « Je demanderai au Mestre de t’en faire déterrer quelques pieds. Elles ne tiendront jamais si tu les cueille et que tu poursuis ton périple à travers Dorne. Ils seront prêts lorsque tu repasseras à ton retour vers l’Orage. » Cletus n’avait pas relevé le changement de sujet quelque peu facile de son amie d’enfance, mais il mit ce soudain intérêt pour les plantes sur le compte de la personnalité moins réservée et discrète que la sienne de la Dayne. Alors que la fille des météores s’était approchée pour mieux contempler les dites fleurs, elle repassa sans prévenir à un sujet bien moins confortable pour le cadet Allyrion. A quelques pas d’elle, il resta silencieux un long moment avant de lui répondre. « C’est Nymeria. »
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cletus & allyria

Le fait que Cletus ait dit aimer une femme intriguait énormément la Dayne tout comme ça la mettait en joie. Elle appréciait énormément le garçon, ils avaient toujours été de bons amis, même si ce n’étaient plus les mêmes relations qu’avant, elle l’appréciait toujours autant et était une des rares personnes avec qui elle était relativement sincère. Elle ne lui faisait pas totalement confiance, cela dit, mais ça, ce n’était pas particulier à lui. Malgré tout, elle espérait son bonheur, plus que d’autres personnes qui ne comptaient pas réellement pour elle. Alors savoir que Cletus aimait une femme, c’était une très bonne nouvelle et Allyria n’avait pu s’empêcher de le questionner pour en savoir davantage sur l’heureuse élue. Oui, la jeune femme – ou plus âgée, elle ne savait pas – était forcément chanceuse. Si Allyria n’avait pas eu ces rêves d’épouser un prince, elle aurait probablement tenté de voler un baiser enfantin du garçon, et elle y avait même repensé en le retrouvant un peu plus tôt. Mais il était son ami, et s’il aimait une femme, elle ne pouvait alors plus agir de manière déplacée avec lui, mais elle ne pouvait nier que la femme en question était chanceuse. Elle posa donc des questions à la fois sur l’identité de la jeune femme mais également sur les sentiments qu’elle porte pour lui. Aimer c’est une chose, mais être aimé en retour c’est mieux et elle espère vraiment pour lui que les sentiments sont réciproques. Il répondit simplement qu’Allyria connaissait effectivement l’élue. Elle ne tenait plus en place mais elle se retenait. Savoir qu’elle connaissait la jeune femme en question fit travailler le cerveau de la Dayne, se demandant qui ça pouvait être. Elle pensa à de nombreuses jeunes femmes donc Jynessa, après tout, elle avait à peu près son âge. Mais elle était étonnée de ne pas avoir eu de mot de la part de sa meilleure amie à ce sujet.

Cletus fit alors une remarque sur ce que la Dayne avait dit concernant son futur mariage et son côté ambitieux. Et il semblait trouver que ce n’était pas un défaut et il ajouta même que son père – ou Valena – viendrait après le mariage, probablement pour négocier des accords commerciaux avec la famille Dondarrion et peut-être également en profiter pour négocier avec d’autres familles. Il expliqua que son père était actuellement en train d’essayer d’obtenir la paix dans le Bief, principalement avec la jeune Rhaenys Targaryen. Elle ne comprenait pas pourquoi il était nécessaire de s’intéresser au Bief, mais ce n’était pas son problème, les Allyrion font ce qu’ils veulent. Elle fut malgré tout contente de son intervention, le côté ambitieux d’Allyria ne semblait pas être dérangeant et ça la confortait dans l’idée de continuer à essayer d’accomplir ce qu’elle entreprend. « Mon fiancé se fera une joie de commercer avec ta famille, Cletus. Il me parle souvent de son intention de commercer avec Dorne,  avec ma famille principalement. » Mais Cletus posa une question qui n’avait rien à voir avec les rapports commerciaux entre les deux régions mais il posa une question plus personnelle. Comment était le fiancé d’Allyria ? Elle eut un petit sourire. « Je ne devrais pas me plaindre, c’est un homme charmant et plutôt bel homme. Mais nous ne parlons pas souvent, du moins pas tous les deux. J’aurais probablement aimé un fiancé avec qui je me sens proche. Mais il me respecte, je pense que c’est le point principal à retenir. » Il demanda alors si elle ne pensait pas que son fiancé comptait rompre les fiançailles pour un meilleur parti. La Dayne se mit à rougir. A vrai dire, c’était une crainte qu’elle avait mais les conditions étaient telles qu’elle ne pouvait pas se marier plus tôt. Chaque jour était une crainte qu’il la répudie. Ce voyage était un risque qu’elle avait pris, peut-être reviendrait-elle et il aurait rompu les fiançailles, mais il semblait ne pas y songer, elle l’aurait entendu de la bouche de quelqu’un, forcément. « Non… Je ne pense pas. La famille Dayne est prestigieuse et il a mon neveu comme écuyer, c’est une promesse de longue date faite à mon défunt frère, de ce que je sais de mon fiancé, il ne songe pas à un autre mariage. Mais j’ai tout de même cette crainte, les hommes sont imprévisibles. »

Le sujet devenait gênant, elle ne pouvait lui parler de ses problèmes hormonaux qui étaient la réelle cause de ce retard de mariage. Même son fiancé ne connaissait pas les raisons exactes, elle trouvait à chaque fois des raisons plus ou moins valables, remettant la faute sur les lunes non favorables, se montrant faussement croyante à ce genre de superstitions. A vrai dire, s’il apprenait qu’Allyria n’avait pas encore fleuri, il songerait probablement à rompre les fiançailles. Allyria changea donc de sujet et porta son attention sur un type de fleur qu’elle n’avait pas vu depuis un certain temps. Ce n’était pas forcément ses préférées mais elle les aimait bien et aurait aimé en avoir à Havrenoir, même si elle n’avait pas la certitude qu’elles seraient dans un climat favorable plus au Nord. Cletus promit alors à la jeune femme qu’il demanderait au mestre de s’occuper de déterrer des plants de cette fleur. « Merci beaucoup Cletus, j’espère qu’elles repartiront une fois replantées à Havrenoir, j’aime beaucoup ces fleurs. » Le bleu intense de ces fleurs séduisaient grandement la Dayne et aurait aimé se voir offrir ces fleurs par un homme, qu’il soit son fiancé ou non. C’est pour ça qu’elle donna ce conseil à son ami. Il savait probablement comment s’y prendre avec les filles, ou peut-être pas. Mais un conseil n’était jamais de trop, surtout dans ce cas venant de la part du sexe opposé. Il n’avait peut-être pas l’occasion de se faire conseiller par des filles et pourtant, c’était sûrement le meilleur moyen de séduire. Mais à ce conseil, la réponse fut simple, courte et surprenante. Il déclara simplement que c’était Nymeria. La réponse était plutôt appropriée pour une question qu’Allyria avait posée plus tôt. Elle se retourna, l’air ébahi. Elle ne savait pas si elle avait bien compris. « Nymeria ? Tu aimes Nymeria ? » Elle était surprise parce qu’il n’aurait jamais pensé à elle, de par la différence d’âge et simplement parce qu’elle avait déjà quelqu’un dans sa vie. Mais Nymeria est une belle femme qui aurait probablement fait changer de bord Allyria, et elle y a déjà pensé une ou deux fois. Nymeria est quelqu’un qu’elle apprécie énormément à la fois comme grande sœur, comme amie et comme modèle et inspiration. Mais la réponse la surprenait vraiment, elle ne savait pas quoi en dire. « Je… Je t’avoue que je ne m’attendais pas à cela. Mais Nymeria est une femme très bien, si elle t’aime également, tu es bien chanceux. » Plus tôt, elle avait jugé que l’élue serait bien chanceuse d’être aimée par Cletus, mais pour le coup elle pensait que l’inverse était plus juste. « Comment c’est arrivé ? Enfin, non, je ne veux pas en savoir plus. Mais c’est bien, Cletus, tu… tu deviens un homme, enfin ! » Si c’était Nymeria, il avait probablement déjà goûté aux plaisirs de la chair avec elle. C’était évident. Elle la connaissait, le contraire serait étonnant. Mais ça, elle ne pouvait pas le dire à Cletus. Elle se contenta de sourire. Elle qui le voyait encore comme un enfant, la remarque se voulait peut-être déplacée, mais c’était plus fort qu’elle. « J’en conviens qu’il faudra plus que des fleurs pour la satisfaire. Les fleurs, c’est bon pour une fille comme moi. » Elle eut un rire léger, étant donné le caractère de la nymphe des sables, elle ne voyait plus son ami du même œil. Séduire Nymeria n’est pas donné à tout le monde et elle n’imaginait vraiment Cletus capable de cela. Elle resterait intriguée toute la soirée, voire encore plusieurs jours. « Mais tu sais, si tu tiens à offrir des fleurs un jour, tu peux toujours te tourner vers moi, je les accepterai volontiers. » Malgré le ton légèrement enjôleur, c’était sur le ton de l’amusement qu'elle lui avait adressé ces paroles. Malgré toutes ces nouvelles, elle n’arrivait vraiment pas à s’empêcher de jouer avec Cletus et de le tester.

Elle revint aux côtés de son ami, reprenant son bras comme si de rien était tout en reprenant la marche. « Qu’est-ce que j’aime Dorne, son air vivifiant et ses intrigues. » Pour le coup, cette nouvelle était une véritable intrigue. « Ne t’en fais pas, je garderai ça pour moi. Ce sera notre petit secret. » Elle se doutait que ce n’était pas quelque chose qu’il avait spécialement envie de crier sur tous les toits.


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Qui a raté ses adieux ne peut attendre grand chose de ses retrouvailles

An 299 Lune 8 Semaine 2



Allyria Dayne & Cletus Allyrion

Le départ du Soleil Noir pour le Bief avait été soudain, le vieux lord avait pris de surprise sa famille et ses hommes lorsqu’il avait ordonné que soient préparés les effets nécessaires au voyage qui se ferait par voie maritime. Ce mystère qui entourait la personne du Lord Allyrion et particulièrement le secret qu’il apposait sur certaines affaires qu’il pouvait mener pour son fief avaient depuis longtemps finit de piquer la curiosité des enfants de la Grâcedieu, ces derniers s’étant résignés à accepter que leur père était seul décideur de ce qu’il choisissait de leur faire partager. Valena, future lady du fief de leurs ancêtres, avait été distraite de cette nouvelle que personne n’avait vue venir par des tâches concernant les terres des Allyrions, des devoirs confiés par le vieux Lord en vue de la préparer à la gestion du domaine. Leur père, cet homme à l’allure si sévère et au caractère que l’on savait dangereux malgré le calme statuesque qui semblait ne jamais le quitter, avait été préféré aux héritiers de Doran pour se rendre dans le Bief, région verdoyante et dont chaque habitant ne pouvait être désigné que par le qualificatif « d’ennemi » par les dorniens. Une rivalité et un voisinage violent qui promettait des négociations houleuses malgré la présence de la fille d’Elia, qui avait établi sa capitale dans la Région de la famille de son époux Hightower. Et quand le Lord de la Grâcedieu se consacrait à cette mission confiée par le Prince, une autre famille de Dorne nouait elle aussi des liens avec l’autre voisin de la principauté : l’Orage. Les mariages et les traités n’étaient pas rares entre voisins, mais voir ainsi son ancienne compagne de jeux directement concernée par une telle manœuvre donnait l’étrange impression au cadet de se retrouver projeté dans un monde où ils n’auraient plus jamais le loisir d’être des enfants à nouveau. Ils avaient tous deux quitté l’enfance, et ce peut-être depuis plus longtemps qu’ils ne le pensaient. « Les mariages de raison peuvent faire naître un amour que l’on espérait pas, avec le temps. Cela a été le cas pour mes parents. Et j’espère que cela t’arriveras à toi aussi, Allyria. » Remarquant les joues rougissantes de son amie, Cletus devina que sa dernière question avait sans doute été trop indiscrète, il se ravisa donc d’approfondir avec elle les interrogations que soulevaient ces fiançailles qui s’éternisaient. Détournant son regard du visage de la Dayne, son esprit alerte ne put s’empêcher de constater que la réaction de la jeune fille ne pouvait signifiait autre chose que l’existence de réels soucis à propos de ce mariage que l’on attendait depuis des années. Les relations entre Dorne et les Terres de l’Orage n’étaient pourtant pas à l’image de celles que la principauté entretenait avec le Bief, et comme venait de la dire son amie, le prestige de la Maison Dayne ferait envie à n’importe quel homme bien né à la recherche d’une épouse. Comme pour ne pas lui laisser d’autre choix que de changer de sujet, la dornienne à la chevelure de miel s’était soudainement trouvée plus intéressée par quelques fleurs que par ses propres fiançailles. Ne voulant pas froisser son amie d’enfance et gâcher ces retrouvailles par trop de curiosité, l’écuyer des Ferboys dût se résigner à affronter les conséquences de l’aveu qu’il venait de lui faire. Devant le regard ébahi de la Dayne, Cletus trouva lui aussi un intérêt inespéré à la contemplation des coroles bleues dont l’attention de la jeune Dayne s’était détachée. A ce jour, la Dayne était la seule personne en dehors des Ferboys à être au courant de cette relation qui n’avait guère duré que le temps du séjour de l’aspic au sein de la demeure du gardien de la Voie des Os. Quelques jours à peine de jeux qui n’avaient rien d’enfantins, quelques nuits blanches qui avaient autant ravis le cadet qu’elles n’avaient conforté la famille de sa mère Deria dans leur haine de tout ce qui pouvait avoir un lien avec la Vipère Rouge. Le regard pâle du cadet s’assombrit lorsqu’Allyria évoqua la délicate question d’un amour partagé. So gorge se serra quelque peu en repensant à la halte faite par la fille d’Oberyn à la Grâcedieu, à la silhouette de cet homme qui l’avait suivie jusqu’à Dorne, au ventre arrondi de celle qui avait été son amante. « Tu connais Nymeria. » C’était la seule réponse qu’il lui offrirait à ce sujet. L’ainée des aspics était célèbre pour sa nature volage. Il était admis de tous que personne ne parviendrait jamais à gagner son cœur. Pourtant un homme semblait avoir réussi, et l’Allyrion maudissait les Dieux auxquels il ne croyait pas que ce ne fut pas lui. « Tout Ferboys est au courant, si tu ne l’apprend pas de ma bouche, tu l’entendras dire par quelqu’un d’autre. C’est arrivé lorsqu’elle venait d’être nommée ambassadrice par le Prince Doran. Elle et son escorte ont passé quelques jours ici alors qu’elle était en route pour Port-Réal. » Le ton joueur de son amie vint soulager le jeune dornien, heureux de pouvoir se raccrocher au souvenir qu’il avait gardé d’elle. Un sourire vint presque malgré lui étirer ses lèvres, alors que la jeune fille évoquait non sans une certaine impertinence l’idée qu’il lui offrit un jour ces fleurs dont l’aspic aurait sans doute ri. « Si cela te ferait plaisir, je t’en offrirai, bien que je doute que ce genre d’attention soit du goût de ton fiancé. » Elle avait de nouveau pris son bras, l’entrainant à reprendre leur promenade qu’ils avaient interrompue. « On ne t’as jamais offert de fleurs Allyria ? » Comme son amie prenait des pincettes quant à l’évocation de ce qu’avait pu être sa relation avec Nymeria Sand, il en fit donc de même. Lui qui se savait quelque peu hors norme à Dorne en étant resté si longtemps ignorant des choses de l’amour, il se demandait avec curiosité si c’était le cas de la Dayne, infiniment moins timide que lui. A sa promesse de garder pour elle ce qu’il lui avait confié, il répondit par un sourire. « Les Ferboys n’en parleront jamais. Ils en ont honte. Ils ne me le disent pas mais je le sais. »
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An 299 Lune 8 Semaine 2



cletus & allyria

Les enfants ont beau finir par grandir, il y a certains jeux qui ne s’arrêtent jamais. Allyria ne voulait pas mettre un terme à sa jeunesse comme ça, d’un coup, sans transition. L’idée d’être fiancée à onze ans avait déjà été un gros chamboulement dans sa vie d’enfant. Alors pourquoi tout arrêter dans l’immédiat. L’idée de retrouver Cletus et de simplement parler de façon formelle parce que c’est ce qu’on attend d’une lady, ça ne lui plaisait pas du tout. Il est et restera son ami, jusqu’au jour où l’un des deux créera une raison de se haïr et de mettre un terme à cette amitié aussi futile soit-elle. Avec une personne étrangère, sans amitié, sans rien, elle n’aurait peut-être pas posé ce genre de question, du moins pas innocemment. Car oui, malgré les apparences et malgré les ambitions de la Dayne, tout ce qu’elle avait demandé à Cletus n’étaient que des questions en toute amitié. Après tout, elle n’avait aucun intérêt dans l’absolu à jouer avec ce qu’elle venait d’apprendre. Surtout par rapport à Nymeria. Elle tenait beaucoup trop à cette femme pour envisager utiliser cette information à mauvais escient.

C’était donc tout naturellement qu’Allyria répondait aux questions du jeune homme sans se demander s’il avait des arrières pensées, s’il espérait entendre quelque chose en particulier ou s’il tentait d’obtenir une information précise. Elle se limitait à ce qu’elle s’autorisait à dire en toute circonstance, mais mises à part quelques informations qu’elle préférait garder pour elle, elle répondit en toute franchise à ce qu’il lui demandait. Même si plusieurs questions s’avéraient être quelque peu gênantes. En fait, elle n’avait jamais été amenée à parler de son fiancé de cette manière avec un homme, simplement parce qu’ils ne demandaient pas en général ou alors voulaient se comparer à lui. Ils sont plutôt nombreux dans l’orage ceux qui convoitaient Allyria, chose qui ne lui plaisait pas, elle avait passé plusieurs nuits à redouter que la vie de son fiancé soit attentée. Mais ces idées avaient disparues avec le temps, réalisant qu’elle avait sous-estimé son influence et sa sécurité, ou surestimé l’envie de ces hommes à vouloir l’épouser. Elle avait souvent tendance à se mettre plus haut que ce qu’elle n’était réellement. Aux descriptions de la relation de la Dayne avec son fiancé, Cletus tenta de la rassure, principalement sur le point de l’amour. Evidemment, Allyria était une fille encore jeune n’ayant pas encore témoigné de toutes les réalités des relations entre un homme et une femme. Elle avait imaginé sa vie aux côtés d’un Prince et dans le pire des cas, d’un homme qu’elle aimerait. Mais il l’assura que l’amour inespéré pouvait naître avec le temps, comme pour ses parents. « Probablement. » Elle lui adressa un sourire se retenant de faire remarquer qu’il serait difficile pour Béric de ne pas finir par aimer la fille à la chevelure blonde avec qui il allait se marier. Ce n’était pas une remarque qu’elle voulait faire devant Cletus, c’était le genre de chose qu’elle gardait pour les personnes qu’elle n’appréciait pas et qui doutaient d’elle.

Mais le sujet était devenu tout autre, revenant sur le cadet de la Gracedieu. Lui qui n’avait au départ pas précisé de nom pour la femme qu’il aimait, il avait fini par mettre un nom sur cette mystérieuse personne. Et Allyria fut pas mal étonnée, elle s’était attendue à tout sauf à elle, dans le sens où Nymeria était spéciale et surtout paraissait intouchable. La Dayne avait du mal à imaginer le couple, selon elle, ils ne jouaient pas dans la même cour. Elle tentait de cacher sa trop grande surprise et surtout tentait de ne pas rire, car l’idée était plutôt amusante, car incongrue. Malgré tout, Cletus était sérieux et s’il l’aimait alors elle ne pouvait que respecter cela. Elle ne voyait du coup plus l’annonce de la même manière. Même si elle n’avait pas réussi à tirer un portrait précis de ce dont elle s’imaginait, elle avait vu l’heureuse élue… Différente ? Effectivement, Allyria connaissait Nymeria, elle la connaissait même très bien, c’était comme une grande sœur pour la Dayne. Elle savait ce qu’elle aimait, ce qu’elle n’aimait pas, mais n’avait définitivement pas prévu ça, une relation avec Cletus. Etait-elle sincère ? Que cherchait-elle à obtenir de ce pauvre adolescent encore presque innocent. Allyria avait beau apprécier son ami, elle n’arrivait pas à voir ce qui avait décidé la Sand. Mais soit, parfois il ne vaut mieux pas chercher trop loin et attendre que les réponses viennent par elles-mêmes.

Le sujet se reporta alors sur ces fleurs. Des fleurs magnifiques aux yeux d’Allyria, même si elle n’avait jamais été plus passionnée que ça par les plantes, elle a toujours apprécié se promener dans des jardins bien entretenus et bien fournis. Donc ces fleurs que, forcément, Cletus n’offrira pas à Nymeria, c’est tout naturellement et évidemment avec une pointe d’humour que la jeune fille proposa à son ami de les lui offrir s’il tenait vraiment à le faire. Il répondit qu’il le ferait probablement mais il doutait que Béric apprécie ce geste. C’était la partie qu’elle détestait dans le fait d’être fiancée. Elle n’était pas encore mariée mais déjà plus libre de donner et recevoir ce qu’elle veut et de qui elle veut. Aux yeux d’Allyria, son fiancé n’aurait pas son mot à dire. Cletus demanda également si elle n’avait jamais reçu de fleur. Elle fit mine de réfléchir, mais ça ne lui disait rien. « Non il ne me semble pas en avoir reçu une fois dans ma vie. Probablement parce que j’ai été fiancée trop jeune et que mon fiancé ne juge pas utile de m’en offrir étant donné que les fiançailles sont prononcées depuis longtemps. Et crois-moi, Cletus, si tu m’en offres, il n’aura pas son mot à dire. Il n’aura qu’à réfléchir à quel moment il a échoué. Et puis tu es mon ami, tu es en droit de m’offrir ce que bon te semble. » A vrai dire, si Allyria avait toujours joué au jeu de la séduction, c’était toujours de manière innocente et ce qu’elle qualifie d’amical. C’est juste un jeu, un peu plus évolué que les jeux d’enfants, mais jamais elle n’avait espéré quoi que ce soit, juste l’espoir de mettre mal à l’aise un homme ou simplement d’obtenir un compliment ou quelque chose ayant plus de valeur. Mais il n’a jamais été question de collectionner les hommes comme certains aiment à prétendre à Havrenoir. Des mauvaises langues qui ne vont tarder à quitter le fief des Dondarrion selon la jeune fille qui ne supporte plus que l’on colporte de fausses rumeurs.

« Ils en ont honte… » Elle réfléchit un instant à ces termes, elle avait du mal à comprendre pourquoi, elle avait toujours vu ses comparses dorniens être plus ouverts aux relations, que ce soit officiel ou non. « Tu ne vis pas pour eux, Cletus. Qu’ils aient honte, si tu juges faire ce qui est le mieux, tu es ton seul maître. Personne n’a parlé d’épouser Nymeria. » La jeune fille continuait sa marche aux côtés de son ami. Elle réalisait qu’autant d’années sans voir un ami et sans avoir de nouvelles, ce n’était pas chose normale. « Dis-moi, tu m’écriras quand je serai partie ? Nous n’avons pas échangé un mot depuis que je suis fiancée, je trouve cela anormal. Une lettre de temps à autres, simplement pour annoncer que tout va bien, ça me ferait plaisir. » C’était aussi une façon de prouver à son fiancé que ses amis dorniens ne l’oubliaient pas et qu’il pouvait compter sur de futurs accords et ententes avec eux, notamment les Ferboys et les Allyrions. Mais elle tenait vraiment à avoir des nouvelles de Cletus, aussi.


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