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The end is where we start from-pv Nymeria

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The end is where we start from

An 299, Lancehélion



Nymeria Targaryen & Cletus Allyrion

Le procès était terminé, et le Prince Doran avait rendu son jugement. Personne ne l’avait contesté. Les lords qui avaient fait le déplacement pour voir justice rendue par leur Prince avaient presque tous repris la route, aussitôt que la sentence avait été prononcée. Dans les couloirs du Palais-Vieux, l’agitation de ce rassemblement exceptionnel avait disparue, pour laisser la place à un calme qui n’avait rien de serein. Cletus était venu presque malgré lui à ce procès auquel il n’était pas attendu. Le lord Allyrion étant en voyage diplomatique dans le Bief, dont on ignorait encore qu’il n’en reviendrait jamais, c’était Valena qui était allée représenter la Maison Allyrion dans ce procès qui avait secoué la principauté, qui semblait alors avoir été réveillée d’un  profond sommeil. Le cadet était à la Grâcedieu, quand leur frère Daemon décida à son tour de se rendre dans le fief des Martell, fort d’une volonté telle qu’il n’en avait plus manifesté depuis son accident. Devant la détermination du blessé, Cletus n’avait pu que le suivre jusqu’à Lancehélion. Contrairement à son frère, il n’avait pas eu l’impertinence d’aller interrompre le procès en s’y invitant, et s’était contenté de prendre son mal en patience, seul, dans les couloirs de la demeure des Martell. Candide, il n’en avait pas moins perçu la gravité de cet évènement, bien qu’il espéra jusqu’au bout que le Prince se montrerait indulgent envers son frère et ses nièces. C’était sans compter sur le sens aigue de la justice dont été doté le Prince, une qualité que le jeune Allyrion était le premier à lui reconnaître. Le verdict avait été rendu, et ce n’était pas de la bouche de sa sœur qu’il avait appris la décision de Doran, mais de celle d’Asmar, venu, lui aussi, à Lancehélion. Les Allyrions n’avaient pas imité les autres seigneurs dorniens, et n’avaient pas repris la route vers la Grâcedieu dès la fin du procès. L’état de Daemon leur imposait de rester quelques jours à la Capitale pour lui permettre de se reposer avant de lui infliger un nouveau voyage inconfortable et pénible pour ses blessures encore douloureuses.
Lorsqu’il avait revu Valena, cette dernière avait clairement manifesté que la décision de Doran lui allait aussi bien qu’elle irait sans doute à leur père absent. Elle ne pouvait se douter de ce qui amenait son frère cadet à penser tout autrement, et désormais Cletus se dirigeait vers les appartements où se trouvait Nymeria. Là-ba, il n’aurait pas à se soucier de voir le roi déchu, puisque le dragon demeurerait dans sa cellule jusqu’à leur départ pour l’exil. L’entrée de la chambre était gardée par des soldats vêtus des couleurs des Martell, et ils semblaient plus tenir un rôle de geôliers que d’être là pour la sécurité de la future mère qu’abritaient les portes de bois sculpté. Le jugement avait été prononcé, mais la Sand n’était pas encore, à proprement parlé, exilée de la principauté. Doran avait été clair, elle ne le serait, que si elle se bornait à suivre Rhaegar Targaryen dans son départ futur. Le cadet de la Grâcedieu n’avait pas assité au procès. Il ne savait presque rien de ce qui s’y était dit, et encore moins ce que celle qu’il venait voir avait pu dire pour sa défense, ou celle de son amant aux yeux violets. « Je souhaite voir Lady Nymeria. » Le toisant, les gardes échangèrent ensuite un regard, reconnaissant l’appartenance du jeune dornien à la maison du Soleil noir, par la paume de cuivre ciselé qui ornait sa ceinture. Celui de droite ne semblait pas disposé à annoncer sa venue à l’aspic, et c’est sans mot dire qu’il entrouvrit l’un des battants des grandes portes, comme une invitation à entrer. Un peu surpris par cette façon de faire, le regard bleu de l’Allyrion se fit presque méfiant devant l’attitude étrange des deux soldats. Sans les interroger sur ce qui les poussait à agir ainsi, Cletus passa la porte en poussant le battant laissé entrouvert par le garde aux cheveux frisés, avant de la refermer derrière lui. Aussitôt il se trouva plonger dans une ambiance toute autre que la sérénité pesante qui envahissait les murs du Palais-Vieux. La pièce embaumait le parfum de l’aspic, ravivant en lui les souvenirs du temps qu’ils avaient partagé dans les Montagnes Rouges, une douce nostalgie qui fût vite interrompu par le craquement provoqué par sa botte. Sans qu’il ne pu encore se l’expliquer, le cadet venait de poser son pied sur les débris d’un vase de faience, dont les fleurs qu’il contenait étaient éparpillées sur le sol couvert de tapis. Si son cœur battait violemment dans sa poitrine à l’idée de revoir la Sand, les battements de ce dernier s’étaient calmés devant le spectacle qu’offraient les appartements luxueux. Un chaos sans nom régnait. Les voiles des fenêtres avaient été arrachés et reposaient mollement sur le sol de mosaïque. D’autres objets semblaient avoir souffert du même traitement subit par le vase précieux, et bientôt la silhouette furibonde de la fille d’Oberyn ne laissait plus de doute quant à la coupable de ce désordre. « Nymeria ? » S’il avait déjà assisté aux colères spectaculaires que piquaient de temps à autre sa mère Deria ou même Valena, rien ne l’avait préparé à trouver l’aspic dans cet état, et il comprenait mieux désormais la volonté des gardes de demeurer à l’extérieur de la cage dorée saccagée par l’aspic. Ses yeux tombèrent alors sur un élément qui paraissait étrangement immobile dans l’agitation ambiante. Baeron, le garde personnel qui ne quittait jamais la Sand, restait à l’écart, plongé dans son éternel mutisme, contemplant la scène comme s’il eut fait partie du décor. « Nymeria ! » Franchissant en quelques enjambées la distance qui le séparait d’elle, Cletus posait sur elle un regard empli d’inquiétude « Nymeria, arrête ! » Il avait crié ces derniers mots, mais elle semblait presque n’avoir pas conscience de sa présence, continuant de déverser sa colère sur ce qui lui tombait sous la main, alors que le cadet Allyrion tentait malgré les coups de l’arrêter en saisissant ses bras. Son ire la rendait dangereuse, autant pour ceux qui l’entouraient que pour l’enfant qu’elle portait.


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Ce serait ses derniers jours à Dorne, Nymeria avait pris sa décision. Elle devrait quitter Dorne, elle devrait quitter son chez-soi. C'était la pire décision qu'elle ait eu à prendre, de toute sa vie. Que l'on ne croit pas qu'elle fasse cela pour Rhaegar, jamais elle ne quitterait son chez-soi pour un homme, si éprise puisse-t-elle être de cet homme, jamais elle ne sacrifierait autant dans une relation qui pouvait prendre fin à tout moment. Elle aurait pu penser à son fils ou sa fille en son ventre, rester à Dorne aurait offert à son enfant une belle vie, une vie protégée et douce. Mais quelle vie auraient-ils vécus, son enfant et elle, si Oberyn n'était plus là ? Si Ellaria n'était plus là ? Si ses soeurs avaient désertés Dorne ? Arianne ne la regardait plus de la même façon et Doran ne la regarderait plus de la même façon. Cela lui brisait le coeur, elle était orgueilleuse mais elle les aimait tous terriblement, quoi qu'il arrive. Car quoi qu'il arrive et peu importait cette décision, peu importait combien Nymeria en voulait à Doran de lui avoir infligé cela car il désirait punir Rhaegar, il avait puni Nymeria en même temps, mais elle continuait à l'aimer, cet oncle. Seulement il lui avait fait prendre une décision. Et il était hors de question qu'elle se sépare de son enfant, hors de question que celui-ci soit obligé de rester à la Gracedieu sous la responsabilité des Allyrion. C'était son enfant. Sa chair et son sang, elle n'avait pas tant souffert pour donner son enfant à d'autres. Elle aurait pu en parler en personne avec Ryon Allyrion, il était vrai. Il avait été comme un père, comme un oncle, mais celui-ci lui en voulait énormément et nul doute qu'elle aurait du mal à se faire pardonner à ses yeux et qu'il lui serait tout aussi difficile de s'excuser. En fait, elle ne s'excuserait même pas d'avoir fait ce qu'elle avait à faire. Elle ne s'excuserait pas si elle ne regrettait rien. Mais il était hors de question de laisser son enfant quelque part et vivre ailleurs. Oui, hors de questions.

Son ventre la heurtait ce jour-là. En fait, comme bien souvent. Ce petit être en son ventre semblait aspirer toutes ses forces et si elle n'avait jamais eu la peau et les cheveux si beaux, elle n'en était pas moins amaigri sauf au niveau de son énorme ventre, elle n'en avait pas moins de cernes ni les traits tirés par de longues nuits de douleur et la quasi incapacité de rester debout ; allez faire comprendre à Nymeria Sand qu'elle ne pouvait pas rester debout et se déplacer sur ses deux jambes.

Elle avait ravagé sa chambre, sous la rage. La colère, la frustration, la colère. Son amant n'était pas là, Nymeria avait ravagé les rideaux, les vases étaient éclatés, les verres, les coupes. Les draps. La chambre avait perdue de sa splendeur. Il ne restait pour ainsi dire plus rien, elle avait tout de même embarquer ses robes, ses armes, ses bijoux, tout ce qui lui appartenait irait avec elle. Son enfant y comprit. Elle avait insulté les gardes et leur avait ordonné avec ferveur de se tenir loin d'elle, s'ils ne voulaient pas finir empaler sur une rampe ou s'ils ne voulaient pas passer par-dessus le balcon.

Même la chambre ravagée, elle cherchait encore autre chose qui subirait sa colère. Nymeria était quelqu'un d'extrême et la chambre en faisait les frais, et si elle avait eu autre chose sous la main, il en aurait fait les frais. Les dieux avaient un sens de l'humour bien particuliers. Elle n'avait guère entendu la porte s'ouvrir et n'avait pas vu que le jeune Cletus Allyrion s'était aventuré jusqu'à elle. Comment osait-il ?!

" DEGAGE DE LA ! Hors de ma vue ET TOUT DE SUITE ! "

Foutu dornien, que faisait-il ici ?! Elle avait envie de le balancer contre un mur lui aussi. Le fou lui attrapait les bras et Nymeria l'en dégageait, le repoussant avec le reste de force qu'il lui restait dans les bras.

" QUI ES-TU POUR ME TOUCHER ?! "

Loin de se calmer, elle levait même la main en signe : approche toi et ma main s'écrasera avec violence contre ta joue. C'était simple, elle en voulait au monde entier, même à ce pauvre petit homme qui n'avait pourtant rien fait. Il était Allyrion et en cet instant, cela voulait dire beaucoup pour Nymeria. Il faisait parti de ceux qui auraient pu lui prendre son enfant et il faisait parti de ceux qui avaient participé à l'exil -encore que Daemon ait été le seul à prendre la défense de son amant, chose dont elle lui était reconnaissante- de son amant. Les joues rouges, les yeux rouges, la main levée, elle regardait avec défi et colère le jeune dornien qui fut autrefois un amant de passage.
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The end is where we start from

An 299, la Grâcedieu



Nymeria Targaryen & Cletus Allyrion

Soon °3°
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