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Une petite boule au ventre

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An 300, lune 7

En ces jours où l'Hiver reprenait ses droits, la neige tombait parfois et le jour déclinait bien plus tôt que d'ordinaire. Rosalya avait peur de ces changements, des légendes qu'elles amenaient et que les femmes narraient entre elles. Seule Gina veillait à la rassurer. Elle et quelques autres, mais dans l'ensemble, la dornienne demeurait seule ici. Une partie des domestiques reniait son apparence atypique et voyait dans sa peau mat quelque mauvaise augure pour la maison conflanaise. Elle s'y faisait. Ses fils l'y aidaient, eux et leur sourire d'innocent... Rosalya se perdait toujours dans ses pensées lorsque la chair de sa chair venait s'y glisser. Comme toute jeune mère, la dornienne restait admirative devant sa progéniture, la vénérant presque plus que les Sept. Encore quelque chose qui la différenciait des gens d'ici ; eux préféraient les anciens dieux. Patrek aussi d'ailleurs.

Se baissant moins aisément qu'à l'accoutumé, Rosalya ramassa la pile de linge à ses pieds et la mena aux lavandières. On avait allégé sa charge de travail suite au nouvel état qu'était le sien. Sa vitalité déclinante n'était pas passée inaperçue et le bruit de sa grossesse s'était vite répandue parmi les domestiques. Et le père ? Elle devait le voir tantôt. Malgré son physique avantageux et les regards qu'elle attirait, sa condition d'étrangère en avait rebuté plus d'un à la rejoindre dans son lit, mais pas lui. Loin de là même. Il aimait les histoires, les services, l'affection, la loyauté et Rosalya présentait ces qualités la rendant tolérable dans certaines limites.

La journée touchait à sa fin pour elle et la servante s'en alla discrètement vers les écuries où piaffait le beau Scare. L'odeur de la paille lui sauta aux narines avant d'entendre le hennissement de l'étalon visiblement heureux de voir sa cavalière. Pauvre animal, avec la nuit dominant ses heures de temps libre, elle n'avait plus souvent le loisir de lui faire se dégourdir le jambes décemment. Lui aussi attendait, mais il passait aussi du bon temps. Les chevaux de ce type et de cette qualité étaient rares dans le nord, ils préféraient les poneys, au pied plus sûr par ici. Pourtant, Scare avait plusieurs fois servi de reproducteur dans la région et on attendait impatiemment le poulinage de ses partenaires. Il avait meilleur allure que les chevaux d'ici et présentait bien, en plus, il avait un excellent caractère pour faire un cheval de travail ou d'apparat. Comme pour ses enfants, Rosalya voyait de toute façon en Scare le meilleur que l'on puisse trouver.

Un soupir lui échappa alors en posant sa tête contre l'encolure de l'étalon. Aujourd'hui, la belle s'était imposée de parler à Patrek, de lui annoncer son état. Elle ne pouvait pas le lui cacher, il aurait pu croire à quelque piège ou que savait-elle encore. Un nouveau soupir lui souleva la poitrine. Cette grossesse ne s'était pas présentée comme la première et les sentiments l'accompagnant étaient bien différents. Si elle avait été excitée d'annoncer cet événement à Viserys, il n'en était pas de même avec Patrek. La raison était simple, elle ne l'aimait pas et avait encore moins désiré cet enfant à venir. Maintenant, elle ne le rejetait pas non plus et était plutôt heureuse de ce destin que les dieux lui dessinaient. Elle était cependant incapable de prévoir la réaction de son seigneur face à une telle nouvelle. Patrek, elle l'appréciait juste et aimait sa compagnie, ses attentions et son physique aussi, mais il restait avant tout son seigneur et savait rappeler cette frontière. Jamais il n'avait pris la place de Viserys dans son cœur et la brune désespérait parfois de parvenir à oublier ce dragon.

Rosalya avait demandé au seigneur de Salvemer à pouvoir le voir ce soir, mais elle ne savait même pas s'il aurait du temps pour l'écouter ; avec ses nouvelles fonctions et les récents événements, Patrek se faisait un homme des plus occupés et la servante n'était pas toujours la bienvenue lors du traitement de ses différentes affaires. Elle soupira une nouvelle fois et serra le large cou entre ses bras pour se donner du courage. Scare tira alors ses cheveux. Voulait-il l'encourager à se lancer ou bien la prévenait-il d'une arrivée impromptue ? Rosalya ne regarda pas de suite, cherchant encore ses mots.
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Une petite boule au ventre

Dans la vie, rien ne se passera jamais comme on l'espère, il faut parfois savoir improviser.


Patrek avait passé la journée sur la baie. Dans quelque jours viendraient banquet et tournoi, le Conflans s'agitait à cette idée. Patrek avait encore à annoncer à son bâtard, Arthur Rivers, que ce dernier ne pourrait pas venir avec lui à Harrenhal. Le jeune homme était venu il y a quelque lunes de cela et était ... Niais. Si niais que cela étonnait Patrek que son bâtard soit encore en vie et non dépouillé de tous ses biens. Patrek l'avait emmené sur la baie sécurisé, sur une petite barque, pour pêcher. Arthur n'avait que 14 ans et avait encore beaucoup à apprendre, il commençait à apprendre à lire, à aller sur un bateau mais cela n'était que le début. Dès que ce jeune garçon s'était présent à Patrek, Patrek avait compris ce qu'il se tramait. Le jeune garçon lui ressemblait trop pour nier l'évidence qui s'était présenté. Arthur avait la chevelure sombre des Mallister, les yeux des Mallister, il avait le caractère têtu et impulsif des Mallister, Patrek avait décidé d'assumer ses actes, il avait demandé à ce jeune homme : tu te présentes à ma porte, tu déclares être mon fils, souhaites-tu vivre ici ou retourner là d'où tu viens ? Arthur avait aussitôt répondu qu'il désirait vivre à Salvemer si Patrek lui accordait cette chance. Ils avaient discutés, Patrek voulait savoir de quelle trempe était ce jeune homme. A la fin de la conversation, Patrek avait fait d'Arthur, Arthur Rivers. Il avait assumé ses actes, il se le devait. Il le devait à ce petit gars qui n'avait rien demandé. La vie des roturiers était compliqué, plus compliqué que celle des bâtards. Il l'avait prévenu. Tu seras Rivers, mais tu ne seras jamais Mallister. Le petit s'en moquait bien, au moins son père l'avait reconnu et il avait un toit sûr au dessus de la tête. C'était chose faite.

Ce jour-là avait servi à rapprocher les deux hommes, Arthur avait cruellement besoin de devenir un homme. Trop enfantin encore, il avait besoin de grandir. Patrek n'avait encore rien d'un véritable père, il lui était compliqué de trouver les mots juste qui ne blesseraient pas le jeune garçon qui semblait encore fragile. L'annonce faite, qu'Arthur ne pourrait venir aux joutes et au banquet, l'avait blessé, le jeune garçon rêvait de voir les joutes, il aurait même rêvé d'être chevalier comme les grandes gens. Patrek n'avait pu consentir aux désirs du jeune garçon, pour des raisons qui lui semblaient évidentes. Il assumait d'avoir un bâtard ; les autres n'avaient pas à l'assumer. Il faudrait encore s'y faire, il faudrait encore parler avec les nobles de tout cela. Il assumait son bâtard mais il faudrait du temps avec que Patrek accepte de l'emmener avec lui aux tournois et banquets. Son propre fils Jason ne viendrait pas car encore trop petit. Sa mère aurait été en vie, il aurait ramené femme et enfant. Ce n'était pas le cas, l'enfant resterait donc à Salvemer.

Chose faite, journée passée, les deux hommes étaient rentrés à Salvemer. Arthur avait souhaité faire un tour à cheval, il ne désirait pas rester sur cette journée, il ne voulait pas qu'elle se termine d'aussitôt ; ce gamin était un boule d'énergie. Quand Patrek était parti dans ses appartements se changer, Arthur allait à l'écurie pour prendre un cheval, le même qu'il avait en arrivant à Salvemer. Il y croisait la servante dornienne, elle aussi était une pièce rapportée il semblerait.

" B'jour ! "

Lançait Arthur à la jeune servante.

" Vous voulez aussi monter m'dame ? "

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Rosalya sursauta en entendant la voie presque juvénile du jeune Rivers lui parvenir. Elle se retourna précipitamment et s'inclina de manière moindre pour saluer le bâtard de Patrek. Arthur lui ressemblait, c'était indéniable, mais il avait ce petit quelque chose en moins qui le rendait étrangement peu charismatique par rapport au seigneur de Salvemer. Au moins, restait-il gentil.

« Bonjour, monsieur Arthur, répondit-elle distinctement.

Elle avait beau être née roturière, Rosalya avait gardé de ses nobles fonctions des manières et une façon de parler ne se permettant que peu d'erreurs. Les contractions et autres maladresses de langages du jeune Arthur lui esquintaient les oreilles, mais on ne pouvait lui reprocher son apprentissage tardif. Certaines langues de vipère s'en gaussait dans les couloirs, comparant l'anciennement roturier à son illustre père au même âge. Le pauvre garçon avait une ombre bien imposante au-dessus de sa tête encore peu faite, mais la servante ne s'en faisait que peu pour lui ; son père allait le contrôler au poil de barbe près comme tout ce qui siégeait sur ses terres avec le temps et gare au fessier de celui qui s'aviserait de rire encore du jeune homme à ce moment-là.

-Je m'apprêtais à sortir avec Scare effectivement, messire, mais si vous désirez monter, je peux attendre, ajouta-t-elle en appuyant son intention d'une inclinaison de tête respectueuse.

Il était déjà rare de voir une domestique posséder un tel animal, et l'étalon n'était plus à présenter, mais il l'était encore plus de voir une femme de sa condition, étrangère qui plus est, chevaucher avant ou en même temps que les hommes d'une maisonnée comme celle des Mallister. Pourtant, qu'est-ce qu'elle aurait rêvé de se lancer dans un galop effréné, flanc contre flanc, dans une course jusqu'aux frontières du territoire conflanais, mais cela s'avérait peu réalisable, même les garçons d’écurie avaient eu du mal à accepter sa présence régulière en ce lieux... Cependant, comme s'il avait compris l'enjeu de la discussion, Scare piaffa et hennit fortement en direction du bâtard avant de donner un coup de nez dans l'épaule de sa cavalière bien trop peu partie pour le faire se dégourdir les jambes.

Rosalya se retourna alors vers l'étalon en lui murmurant quelques paroles d'apaisement avant de retourner vivement sur Arthur.

- Laquelle est votre monture ? demanda-t-elle en caressant doucement la tête duveteuse du cheval noir en pleine mue. »

Elle se demandait si le jeune homme était bon cavalier. La dornienne n'avait jamais eu l'occasion de le voir monter et elle espérait sincèrement pouvoir un jour user librement - pourquoi pas sur lui - de ce que son père leur avait légué à elle et ses frères et qui faisait aujourd'hui sa fierté dans l'obéissance de l'étalon noir. Ses fils un jour sauraient faire comme elle, mais elle pouvait toujours en aider un autre à briller aux yeux du strict seigneur Mallister que l'on ne décrivait pas comme le cavalier de l'année. En tout les cas, ses yeux à elle brillaient de cet environnement et de son état la rendant particulièrement satisfaite de la situation, bien trop heureuse de se sortir ses tortures de la tête pour quelques instants.
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Une petite boule au ventre

Dans la vie, rien ne se passera jamais comme on l'espère, il faut parfois savoir improviser.



Arthur semblait rougir lorsque la servante l'appelait monsieur, peu habitué à ces égards, il n'était là que depuis trop peu de temps pour s'y faire et il rougissait chaque fois qu'on l'appelait par autre chose que "le bâtard" ou plus simplement, Arthur. Le Rivers ne se formalisaient donc pas et hochait juste la tête lorsqu'elle lui parlait de vouloir monter, il était encore plein d'énergie et ne voulait pas que tout s'arrête maintenant. C'était l'avantage d'être un bâtard, au moins, il pouvait sortir sur son cheval sans avoir à rendre de comptes à son père.

Quand elle lui posait une nouvelle question, Arthur montrait fièrement son cheval valois, un des dernier souvenir de sa mère. Ce n'était pas sans regrets qu'il l'avait quitté, mais disons que cela n'avait pas été si compliqué que cela non plus de lui dire adieu. Il y avait des souvenirs qui perduraient, mais de trop mauvais parmi les bons. Le jeune garçon n'osait pas non plus le dire, mais sa déception pesait beaucoup, il aurait vraiment aimé voir ce tournoi à Harrenhal dont tout le monde parlerait ensuite.



De son côté, Patrek avait à se changer, passer une journée sur la baie n'aidait pas à se sentir propre au retour, avec l'humidité et la froideur apparente surtout. Il n'avait pas pu croiser sa "douce" Lysandra aujourd'hui, il se demandait bien où la jeune dornienne pouvait se trouver à l'heure actuelle. De même en enfilant ses vêtements propres et en se dirigeant jusqu'à son bureau. Une pile de papiers l'attendaient, il devait s'y atteler. On devrait aussi préparer ses affaires, puisqu'après le tournoi, il aurait à partir pour les portes de la lune au Val d'Arryn afin d'assister au mariage du roi Elbert. Ce ne serait donc pas de tout repos et il avait encore un peu de mal, il devait l'avouer, à faire confiance à Edric pour reprendre les commandes de Salvemer, on avait vu ce que cela avait donner la dernière fois, inutile que cela reprenne à nouveau, même si les fernés ne venaient plus les déranger.

Il espérait aussi ne pas avoir d'autre entretien ce jour-là afin de se débarrasser au plus vite de ses papiers ; qui avait dit qu'être seigneur était aisé, déjà ? C'était pour éviter cela qu'il avait pris la fuite il y a des années et il devait avouer que parfois, l'envie lui revenait et que l'insouciance lui manquait. Lysandra avait ce don de lui rappeler en permanence et ses amantes passagères de même. Il n'avait pas traîné dans un seul bordel depuis qu'il était revenu à Salvemer, il n'avait bu que lors de fêtes, sa vie semblait manquer d'action et de piment, rien de comparable à Dorne en soit. Ce qu'il aurait donné pour être à Dorne, à cet instant. La chaleur, le sable, les femmes, le vin, la baston. Rien de plus. Profiter de l'argent des Mallister et de son nom. Ou bien jouer à des jeux d'argents pour se refaire. Il balayait de ses pensées cela, il n'y retournerait plus, il fallait bien s'y faire. Une vie rangée... Quelle ironie.

Il regardait à sa fenêtre quelque instants, celles-ci donnant sur la baie au loin. Rien à signaler. Il allait donc s'asseoir face à son bureau, attaquant la longue pile.

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