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Carnets de Voyage | Edwin & Lyarra

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Carnets de Voyage

An 300 Lune 6



Edwin & Lyarra

L’hiver s’est installé depuis plusieurs mois déjà. Mais Lyarra n’en a pas encore profité, elle qui, plus jeune, aimait jouer dans la neige et profiter des paysages immaculés. Depuis son retour du Val et de Dorne, elle n’a presque pas quitté Castel Cerwyn. Alors qu’elle avait été consignée dans sa chambre, elle avait une fois de plus désobéi en suivant Jon dans ses périples. Elle savait que si elle ne l’avait pas fait elle l’aurait regretté. Elle était à nouveau proche de son ami d’enfance, elle se sentait d’ailleurs beaucoup plus utile qu’auparavant car elle avait pu partager avec elle ce qu’elle avait appris de son voyage, elle lui avait prouvé que son absence n’était pas vaine. Mais maintenant qu’elle était de retour, elle ne pouvait plus se permettre de quitter le château. Elle en a envie, mais décevoir son père une nouvelle fois lui ferait plus de mal qu’autre chose. Et sa mère ne serait pas fière d’elle. Si elle se tient à carreau c’est davantage pour cette dernière que pour son paternel qui, lui, ne songe qu’à lui trouver un mari.

Mais récemment, elle reçut un corbeau de cet ami qu’elle n’espérait plus voir depuis des années. Il était parti depuis si longtemps, lui aussi, pour voyager. C’était un peu lui qui avait donné envie à Lyarra de mettre réellement en application ses projets de voyage. Il était un peu une inspiration pour elle. Bien sûr qu’elle en a toujours rêvé, mais pour elle ça ne s’arrêtait qu’à ce statut de rêve. Ce jour où elle avait décidé de faire part à Jon de son envie de voyager, c’était parce qu’elle avait repensé à Edwin qui lui, était réellement parti. Pourquoi rester à Castel Cerwyn ? Voyager jusqu’à Winterfell n’était pas suffisant, elle avait soif de connaissances. Savoir qu’il était rentré à Ironrath réveilla en Lyarra tous ses souvenirs de Port-Réal et du Bief. Mais aussi tout ce qu’elle avait pu imaginer à chaque fois qu’elle eut l’occasion de repenser à son ami. Où était-il ? Que faisait-il ? Est-ce qu’il découvrait de nouveaux peuples ? Elle avait tellement de choses à lui demander. Rien que d’imaginer qu’il a fait ce qu’elle rêve de faire lui procure ce sentiment d’y avoir été aussi. Même si ça ne pourra jamais remplacer cette sensation quand on voyage par soi-même.

Lorsqu’elle eut reçu cette lettre, elle tenta de convaincre Lord Cerwyn de la laisser prendre un cheval pour se rendre à Ironrath. Mais il refusa catégoriquement. Il ne voulait pas lui faire confiance car si elle l’avait trahi deux fois, il était certain qu’elle était capable de le trahir trois fois. L’idée qu’il pensait ça d’elle la blessait énormément. Mais elle l’avait mérité. Même son frère ne pouvait rien pour elle. Depuis leur retour, il ne lui parle que très peu car il est rancunier. Bien entendu, c’est lui qui avait insisté pour venir et elle aurait mal imaginé faire ce voyage complètement seule. Elle ne niait pas être responsable des conséquences. Il était heureux en tant qu’hériter de Castel Cerwyn mais cette désobéissance lui avait valu de perdre ce statut. C’était à présent Jonelle qui était l’héritière. Cley, lui, ne savait pas encore ce qu’il allait faire. Il parlait parfois de prendre le Noir ou devenir épée lige d’un autre seigneur. Il n’était pas certain de vouloir rester vivre ici. Elle resta donc au château à lire des bouquins et à rédiger ses expériences de voyage notamment. Elle ne se plaignait pas, mais n’aimait pas se sentir emprisonnée de la sorte. Elle pourrait prendre son cheval et s’en aller pour de bon. Mais si elle désobéissait que deviendrait-elle ? Elle ne veut pas se déshonorer et ne veut pas perdre à nouveau son ami Jon. Elle sait qu’elle ne peut pas se permettre. Ce n’est que le temps de quelques mois, voire d’une année. Lorsqu’elle sera mariée, les choses changeront peut-être, ou non. Mais elle savait qu’elle devait prendre sur elle car son père ne pouvait pas la garder enfermée à jamais à Castel Cerwyn.

Après quelques mois, elle posa à nouveau la question à son père. Il répondit non, dans un premier temps mais sa femme, la mère de Lyarra, d’un regard lui fit comprendre qu’il était plus sage de changer d’avis. Elle arrivait à un moment où elle ne pouvait plus rester sage, elle ne pouvait pas obéir indéfiniment de la sorte. Alors il finit par accepter. Elle ne montra pas la joie qu’elle éprouvait et se contenta de remercier son père. Elle fit aussi la promesse qu’elle ne s’absenterait que dix jours. De cette manière, elle regagnerait sa confiance et pourrait, un jour, à nouveau jouir de la liberté qu’elle a toujours connue.

La deuxième condition fut d’être accompagnée par trois des hommes de son père. Après tout, elle n’avait rien à cacher et serait plus tranquille entourée. Elle prépara son cheval et le peu d’affaires dont elle avait besoin pour ce court voyage. Elle empaqueta aussi le cadeau qu’elle avait fait faire pour son ami. Ce n’était pas grand-chose et devait sûrement avoir déjà tout ce qu’il lui fallait. Mais elle lui avait tout de même fait fabriquer cet objet. Elle n’allait pas s’arrêter à Winterfell, elle ne voulait pas perdre de temps durant le trajet. Il lui a fallu près de trois jours de voyage pour arriver à Ironrath. Le plus dur fut de traverser le Bois aux Loups. Elle avait oublié à quel point ces bois n’étaient pas très avenants surtout avec une telle météo. La neige ne tenait pas mais le sol était glissant. Elle n’était d’ailleurs pas très rassurée durant la traversée et était soulagée de savoir qu’elle n’était pas seule. Lors de son voyage aux côtés de son frère, ça n’était pas toujours évident. Elle devait parfois se salir les mains en utilisant son arme pour aider son frère. Mais ça ne la réjouissait pas vraiment. Elle était bien contente, au bout de ce périple, d’arriver enfin à Ironrath, chez son ami. Elle avait perdu l’habitude de voyager et était plutôt fatiguée. Mais elle était impatiente de revoir Edwin. Elle s’annonça en arrivant aux portes. « Je suis Lyarra Cerwyn, fille de Lord Medger Cerwyn. Je viens rendre visite à Edwin Forestier. Il est au courant de ma venue. » Après un moment d’hésitation, on la laissa entrer avec ses hommes.

Une fois arrivée dans la cour principale, elle descendit de sa monture et laissa son cheval au garçon d’étable. Elle regarda autour d’elle, elle ne reconnaissait que très peu cet endroit. Elle y était allée peut être une fois quand elle était encore une enfant mais pas plus. C’était assez différent de Castel Cerwyn et surtout très joli. Il y avait une atmosphère assez particulière, peu comparable à celle de son fief. Elle esquissa un sourire puis se mit à chercher du regard son ami, son cadeau dans les mains. Elle espérait qu’il n’avait pas oublié qu’elle devait venir lui rendre visite. Elle ignorait si elle allait le reconnaître, après toutes ces années, il avait très certainement beaucoup changé. Tout comme Jon avait grandi lorsqu’elle revint à Winterfell plusieurs mois avant.


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Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath

Rares étaient ceux qui n'avaient pas froncé les sourcils ou purement dénigré ses envies d'aventures lorsqu'il était plus jeune, ne comprenant pas pourquoi il voulait tant quitter le royaume qui l'avait vu naître, et plus rares encore ceux qui partageaient ce même désir de découvertes loin des frontières du Nord. Et parmi eux, il y avait eu Lyarra, avec qui il avait passé tant d'heures à parler d'hypothétiques voyages et de peuples lointains qu'il rêvait de rencontrer, de villes et de jungles qu'il voulait explorer, ignorant encore qu'il réaliserait presque tout ce périple qui n'était alors qu'un vague projet. C'était donc naturellement qu'il avait envoyé un corbeau à Castel-Cerwyn pour informer la jeune femme de son retour, sans réponse pendant de nombreuses lunes. Quelque chose avait alourdi son cœur, une légère tristesse teintée de désillusion, mais il se doutait que beaucoup de choses avaient changé pendant son absence. Ils n'étaient que des adolescents rêvant de voyages la dernière fois qu'ils s'étaient vus, plus de sept ans auparavant, la jeune femme était probablement passée à autre chose et l'avait oublié, ou peut-être s'était-elle mariée et ne vivait plus avec sa famille un peu plus au sud. Il ne s'était tenu au courant que des alliances les plus importantes, comme celle unissant désormais les Mormont aux Stark par le mariage de Robb et Dacey, le reste lui était passé largement au dessus de la tête. Il avait même fini par oublier qu'il avait envoyé une lettre à celle qui avait été sa complice de rêveries lointaines, tâchant de se concentrer sur la gestion quotidienne de ce qui était désormais son domaine. De nombreuses lunes à se réhabituer au froid et à la neige, à apprendre sous la direction sévère de son oncle et de sa mère à devenir le lord qu'il était sensé être, un titre auquel il n'arrivait pas à se faire, jusqu'à ce qu'enfin un corbeau arrive avec cette réponse qu'il n'espérait plus. Elle viendrait le voir à Ironrath, elle resterait assez de temps pour qu'ils puissent rattraper les sept dernières années, et c'était le cœur plus léger qu'il avait ordonné les préparations pour son arrivée dans quelques jours. La vie avait repris son cours et il s'était un peu plus appliqué dans ses tâches journalières, une monotonie qu'il avait accueilli sans trop rechigner,y trouvant un moyen de patienter jusqu'à l'arrivée tant attendue de son invitée.

Aujourd'hui ne changeait pas vraiment, ressemblant à la veille et probablement au lendemain. Il s'était rendu au bois sacré peu après s'être levé pour prier, puis dans l'un des bosquets à l'arrière du château pour superviser l’abatage et le débit des arbres les plus robustes, notant les chiffres correspondant sur un parchemin qui le suivrait toute la journée, puis il avait visité le chantier de l'une des nouvelles habitations au village avant de revenir dans l'enceinte de la forteresse pour se concentrer sur les diverses étapes de la fabrication de boucliers. Il n'était pas le premier lord Forestier à se comporter de cette façon, mais il savait que c'était en étant au plus près qu'il comprendrait enfin tous les mécanismes subtils qui lui échappaient encore. Occupé à noter de nouveaux chiffres, il n'avait levé les yeux de la page que lorsqu'un soldat était venu l'avertir de l'arrivée de Lyarra et de son escorte. Lâchant parchemin et plume, il s'était élancé à travers les bois pour rejoindre la cour principale, bousculant quelques ouvriers sur son passage, se frayant un chemin à travers la petite foule qui s'était amassée pour voir les nouveaux arrivants. Lya... Il s'était arrêté net en voyant l'air sévère de son oncle de l'autre côté de la cour, lui rappelant douloureusement qu'il ne pouvait plus se comporter comme il le souhaitait, surtout en présence d'étrangers au domaine. Serrant les poings et retenant un soupir, il s'inclina légèrement en une révérence polie. Lady Cerwyn, bienvenue à Ironrath. Elle avait grandi, l'adolescente qu'il avait connu laissant place à une jeune femme, sans vraiment changer. Son regard perçant, sa peau pâle, sa longue chevelure aux boucles sombres, autant de détails dont il se souvenait mais qui étaient devenus plus élégants et féminins. Se redressant, il lui sourit avant de lui tendre son bras pour la conduire jusqu'à l'entrée de la demeure familiale tandis que les hommes qui l'escortait étaient dirigés vers les quartiers des soldats par la Sentinelle. Il s'apprêtait à dire quelque chose pendant qu'ils montaient les escaliers menant à la porte quand celle-ci s'était ouverte, révélant sa mère et les jumelles qui s'étaient empressées d'accueillir Lyarra "comme il se devait" et il avait levé les yeux au ciel avant de s'éclipser, glissant juste avant de disparaître qu'il serait dans la grande salle quand elles auraient fini. Il savait qu'une chambre avait été préparée pour la jeune femme où elle pourrait se rafraîchir après son long voyage et que les femmes de sa famille veilleraient à exaucer la moindre de ses demandes, tout en la harcelant très certainement de questions quant à sa situation maritale.

Après un détour par sa propre chambre pour récupérer quelques affaires, il s'était lui-même rendu dans la grande salle où deux serviteurs s'affairaient encore à il ne savait quoi. Les renvoyant poliment, il avait posé ce qu'il avait pris directement sur la table et avait remit une bûche dans l'âtre double, observant les flammes pendant un instant. Toujours aucune réponse, et il s'était finalement détourné pour s'installer sur l'une des larges chaises, les pieds sur la table et les yeux posés sur le fauteuil qui lui revenait de droit. Malgré le temps passé depuis son retour, il était toujours incapable de s'y installer, que ce soit pour les conseils ou lors des dîners familiaux, n'arrivant pas à le considérer comme sien, tout comme la longue épée ornée du symbole de sa famille qui trônait au dessus de la cheminée. Un héritage qu'il n'aurait jamais du recevoir et qu'il aurait préféré ne jamais avoir, mais qu'il avait accepté malgré tout, renonçant en échange à ses errances dans les contrées lointaines. À toutes en réalité, il n'était sorti du domaine que pour renouveler son allégeance et celle d'Ironrath aux Stark et le voyage avait été bref. Le bruit de la porte le sortit brutalement de ses pensées et il se releva aussitôt pour accueillir la jeune femme qui entrait dans la salle encadrée des jumelles qu'il avait fait déguerpir d'un froncement de sourcils. Sitôt la porte refermée derrière elles, il s'était permis un sourire un peu plus large à l'attention de son invitée. J'espère que Teana et Elsera ne t'ont pas trop ennuyée, elles sont persuadées que tu es ici pour une éventuelle "alliance" entre nos familles. Lyarra faisait partie de leur liste de prétendantes potentielles, leur proximité passée la plaçant dans le haut de la longue énumération de noms, même en niant de toutes ses forces ses sœurs n'y avaient vu qu'une confirmation et il avait été impossible de les convaincre du contraire, pour son plus grand malheur. Les deux enfants joueuses et espiègles qu'il avait quitté des années auparavant avaient grandi pour devenir deux jeunes filles aux caractères affirmés, un autre changement qu'il avait encore du mal à intégrer. Attrapant un large plat de bois presque noir où étaient posés des tranches de pain et un pot de sel, il descendit les quelques marches de l'estrade pour la rejoindre, un brin solennel. Lady Cerwyn, avec ce pain et ce sel je vous accueille sous mon toit et jure devant les Anciens Dieux qu'il ne vous arrivera rien jusqu'à votre départ. Les lois de l'hospitalité étaient sacrées dans tout Westeros, mais plus encore dans le Nord et dans sa famille, une tradition ancestrale dont il était désormais le représentant même s'il aurait préféré être moins sérieux avec son amie.
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Carnets de Voyage

An 300 Lune 6



Edwin & Lyarra

Lyarra était assez angoissée à l'idée de retrouver Edwin, même si elle ne le montrait pas vraiment. Huit ans sans voir son ami, c'était très long. Il s'était absenté bien plus longtemps qu'elle ne l'avait fait elle-même. Quoiqu'il arrive, il aura toujours une longueur d'avance sur elle. Mais ça la fascinait et elle ne pouvait pas attendre plus longtemps pour le voir et écouter ses récits. Et puis, si elle en a aussi l'occasion elle aimerait tant lui parler de son voyage à elle. Il n'a pas su qu'elle était partie, sauf si les rumeurs sont parvenues jusqu'à lui. Mais lors de son départ et de son retour, Edwin était si loin de chez lui qu'il y avait très peu de chance pour qu'il soit au courant. Un homme s'approcha d'elle, puis un deuxième plus jeune s'approcha à son tour. Etait-ce possible que ce soit Edwin, là, devant elle ? Si tel était le cas, il avait bien changé, et ce n'était pas étonnant. Pourtant elle voyait bien dans ses traits que c'était toujours le rêveur qu'elle a connu autrefois. Il arborait toujours ces cheveux bouclés et la barbe qui était autrefois naissante, était maintenant bien taillée. Il s'approcha d'elle et fit une révérence en l'appelant par son titre de Lady. Jamais entre eux ils ne s'étaient appelés par leurs titres, mais il semblait que son nouveau statut l'obligeait à se comporter ainsi. Elle lui fit également une révérence tout en lui adressant un sourire, ne pouvant cacher la joie de le revoir. « Lord Forestier. Je suis ravie de vous revoir. » Elle prenait ça pour un jeu, elle n’avait jamais été très douée pour les formalités surtout à l’égard de ses amis. Mais c’est sûrement ce que signifie grandir.

Elle suivit son ami jusque dans sa demeure. Elle n’avait que de très vague souvenir des lieux et de la famille du Forestier. Mais ça devrait lui revenir très rapidement si elle a la chance de les revoir. Une fois arrivés en haut des escaliers, ils se séparèrent, la laissant en compagnie de sa mère et de ses sœurs. Elle le regarda partir avant de poser alors son regard sur les dames de la maison. Elle se souvenait alors des jumelles qui avaient bien grandi depuis sa dernière visite. Duran l’absence de son ami, elle n’avait pas pris le temps de rendre visite aux Forestiers. Elle les connaissait que très peu mais elle s’en voulait légèrement. Cette famille a toujours été généreuse et accueillante envers Lyarra et sa famille. « Lady Forestier. Teana et Elsera, je présume. Vous avez bien grandi depuis toutes ces années. » Après tous ces échanges de formules de politesse, elle suivit ces femmes jusqu’à la chambre qui avait été préparée pour elle. C’était différent de Castel Cerwyn, mais la chambre était très chaleureuse, tout comme les habitants de la demeure. On lui posa tout un tas de question sur ce qu’elle avait fait durant toutes ces années et si elle était mariée, et à qui… Elle se sentit rougir, c’était tout à fait le genre de question auxquelles elle n’aimait pas avoir à répondre. Elle se contenta de dire qu’elle avait visité d’autres contrées sans donner de précision et que son père lui cherchait un mari, que son mariage ne devrait plus tarder même si elle ignorait encore qui serait l’élu. C’est vrai qu’à son âge, beaucoup de jeunes femmes sont déjà mariées voire au moins fiancées. Lyarra, elle, a déjà fleuri et pourtant, elle a toujours pensé éviter cette obligation.

Après s’être rafraîchie légèrement et surtout après avoir répondu aux mille questions de la mère et des sœurs d’Edwin, elle finit par être conduite vers la grande salle où l’attendait son ami. Les jumelles avaient insisté pour l’accompagner jusque là-bas, Lyarra n’était pas habituée à être entourée de façon aussi chaleureuse et enjouée, surtout par la gente féminine qui, généralement, ne l’apprécie pas plus que ça. Elle a été habituée à sa sœur, certes beaucoup plus âgée, qui n’a jamais donné le moindre signe d’affection envers la plus jeune des Cerwyn. Elle se comportait comme son père et, en y repensant bien, elle était sûrement beaucoup plus digne d’être l’héritière que Cley. Lui a qui a beaucoup aimé le voyage malgré tout, Lyarra l’imaginait mal finir ses jours à Castel-Cerwyn. Une fois dans la grande salle, les deux sœurs se sont éclipsées et après avoir refermé la porte, Edwin semblait redevenir celui qu’elle eut connu autrefois. Souriant et amical. Elle comprenait que les circonstances exigeaient de lui qu’il se comporte ainsi, mais Lyarra a toujours dénigré les formalités surtout envers ses amis. Elle s’excusait sur le coup de la jeunesse, qu’elle avait encore beaucoup à apprendre et savait que ça ne plaisait ni à sa sœur, ni à son père. Mais elle n’était plus l’enfant d’avant et Edwin, encore moins. Elle s’approcha de son vieil ami alors qu’il lui souriait. Il s’inquiéta du comportement de ses sœurs à son égard mais elle n’osa pas avouer qu’elle avait dû répondre à près de mille questions. Elle ne fut même pas étonnée lorsqu’il avoua que ses sœurs étaient persuadées que Lyarra était venu pour une alliance entre les Forestiers et les Cerwyn. Elle en ria mais en analysant bien les questions qui lui avaient été posées, elle s’était bien doutée qu’elles s’imaginaient ce genre de chose. « Qui sait, c’est peut-être le réel but de ce voyage » lui dit-elle en adressant un sourire joueur. Si les sœurs avaient le malheur d’écouter derrière la porte, ce serait d’autant plus drôle que de confirmer leurs doutes, bien que ce soit faux. Même si au fond, si son père finissait par désigner Edwin comme son futur mari, elle serait moins embêtée qu’avec un vieil homme veuf ou simplement vieux garçon.

Son ami s’approche d’elle avec un plat contenant du pain et du sel. Il l’accueillit de manière officielle et solennelle de cette manière en lui jurant protection jusqu’à son départ. Elle prit donc un morceau de pain, le passa dans le sel avant de le manger, en guise de promesse de respecter les lois qui prévalent sous ce toit. Si une personne espère protection de la part d’un seigneur, il se doit d’accepter les lois qui règnent dans cet endroit. Lyarra n’était de toute manière pas venue ni armée ni pour trahir son ami. Elle était là simplement pour prendre de ses nouvelles car il était bien plus intéressant d’écouter ses récits de vive voix plutôt qu’à l’écrit. C’était un prétexte aussi pour le voir, même si les temps ont changé et qu’il serait très mal vu de se mettre à jouer dans les bois comme deux enfants. « Je regrette de ne pas avoir répondu au corbeau plus tôt. Les relations avec mon père ces derniers temps est assez compliquée et il m’a été difficile de le convaincre de me laisser venir. » Dans d’autres circonstances, elle n’aurait pas attendu l’approbation de son paternel pour se rendre jusqu’à Ironrath, mais ces derniers mois elle se montrait étonnamment obéissante, espérant obtenir un pardon, certainement. Elle fit quelques pas dans le hall pour admirer l’architecture qui était vraiment différente de celle de Castel Cerwyn. Elle savait Ironrath spécialisé dans le travail du bois, mais ça lui faisait toujours tout drôle de ne pas être uniquement entre des murs de pierre. Elle se demandait comment le bois faisait pour être aussi résistant et conserver la chaleur de cette manière. L'alliance du bois et de la pierre pourrait paraître étrange au premier coup d’œil, mais ça semblait pas mal fonctionner en ces lieux. « Cela fait tellement longtemps que je ne suis pas venue ici, j’ai l’impression d’être étrangère à ces lieux. J’ai l’impression que tout a changé, en même temps que chacun de nous a changé. Je suis venue, d’ailleurs, afin d’écouter tous tes récits, Edwin. J’ai attendu ton retour pour savoir ce que tu as vu, ce que tu as appris. Crois-moi, j’ai cru que ton absence avait duré une éternité et je me demandais si tu allais revenir un jour, ici. Je suis heureuse de savoir que tu es revenu intact, du moins, j’en ai l’impression. »



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Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath

Il avait reposé le plat sur la grande table, prenant aussi un morceau de pain qu'il avait passé dans le sel avant de le manger, avant de s'y appuyer. Il se souvenait vaguement de la dureté de caractère du père de la jeune femme, un trait qu'on retrouvait chez beaucoup de leurs compatriotes, sans toutefois comprendre pourquoi il avait fallu le convaincre de laisser sa fille venir. Avant ça ne posait aucun problème, et pourtant ils n'avaient jamais été les plus disciplinés des enfants. Tu as pu venir malgré tout, c'est le principal. Lui-même avait été assez pris entre le moment où il lui avait envoyé la lettre et sa réponse, l'apprentissage de ses nouvelles fonctions ayant occupé la plupart de ses journées, et les souvenirs du lointain orient hantant ses soirées et ses nuits. Il observait la brune faire quelques pas dans la grande pièce, notant les nombreux changements dans son allure et les détails qui étaient restés les mêmes, se rappelant des jeux et des courses dans les bois. Un temps lointain et révolu où tout semblait beaucoup plus simple, quand leurs seules inquiétudes étaient de savoir qui des deux verrait le plus de merveilles et en apprendrait le plus sur ce qui se trouvait au delà des frontières du Nord. Il ne connaissait que trop bien l'impression dont parlait Lyarra, pour l'avoir ressentie depuis son retour. Il avait quitté Ironrath à dix-sept ans la tête remplie de rêves et de projets, sans un regard en arrière, sans même penser à tout ce qu'il laissait dans le Nord, et à son retour tout avait changé au point qu'il s'était senti étranger, reconnaissant à peine les lieux qui l'avaient vu grandir et les visages de sa propre famille. Il lui avait fallu du temps avant de retrouver ses marques, d'intégrer les trop nombreux changements qui avaient l'air insignifiants pour le reste du monde, et il lui restait encore beaucoup à assimiler. Je suis content d'être rentré, mais j'aurais bien aimé continuer encore un peu mes voyages... Ce n'était pas l'entière vérité, mais il préférait garder sous silence le fait qu'il avait aussi envisagé de ne jamais revenir. Il lui restait encore tant à découvrir, à explorer, l'idée même de rentrer dans le Nord en estimant qu'un simple tour d'Essos était suffisant ne lui était même pas passée par l'esprit avant de recevoir la lettre de sa mère qui lui annonçait la mort de son frère. Même cette idée lui était encore étrangère, et malgré le temps passé il s'attendait encore à trouver son aîné quand il entrait dans la grande salle ou sortait dans la cour, l'entendre le reprendre ou sentir le poids familier de sa main sur son épaule.

Chassant cette pensée, il reprit, tâchant de dissimuler la pointe de tristesse dans sa voix. J'ai ramené quelques petites choses, viens voir. Se retournant, il avait repoussé le plat plus loin sur la table pour approcher les affaires qu'il avait ramené. Délaissant pour le moment la fourrure roulée qu'il posa sur une chaise, il déplia la carte qui l'avait suivie dans ses périples et sur laquelle il avait tracé le chemin parcouru. S'emparant d'une vieille bourse au cuir usé, il en vida le contenu au milieu du parchemin: les pièces des Cités Libres, quelques coquillages, un collier de petites perles, un petit anneau d'argent serti d'un minuscule rubis, un morceau de tissu orné de franges dorées, quelques pierres et une fleur rouge séchée. Il manquait encore un élément mais il comptait le dévoiler plus tard, une fois qu'il aurait parlé du reste, et il se décala pour lui laisser de la place à ses côtés, observant ses réactions devant cet étalage singulier. S'il avait vaguement évoqué son voyage avec sa famille, elle était la première à en voir les preuves tangibles, autant de petits trophées qu'il avait collecté au fur et à mesure et qui n'avaient pas de réelle valeur autre que sentimentale. Tu te souviens quand on s'amusait à placer les villes sur la vieille carte du mestre? Le vieil homme n'avait pas vraiment apprécié de s'être fait "emprunter" sa carte, qui était plus une vague esquisse du continent est qu'une réelle carte d'ailleurs, et il en avait entendu parler pendant des semaines. Attrapant une pièce ronde en argent ornée d'un guerrier casqué, il la posa sur la cité la plus proche de Westeros. Braavos, ma première étape après avoir quitté Blancport. J'ai fini d'apprendre le valyrien là-bas, appris le braavien au passage, et rencontré un gladiateur qui m'a appris à mieux me battre. Et passé beaucoup de temps dans des tavernes et des bordels, deux très bons moyens d'apprendre des langues et perdre de belles sommes d'argent, mais il ne comptait pas s'en vanter devant son amie. Du bout des doigts il poussa les quelques pièces restantes pour en prendre une ovale ornée d'une femme, qu'il posa sur la grande île près de Dorne. Lys, ma dernière étape avant de prendre le chemin du retour. La ville remplie de couleurs et de parfums, la cuisine est excellente et... disons que les habitantes le sont tout autant. Un discret sourire amusé relevait ses lèvres, qu'il retenait autant que possible. L'île était connue pour les nombreux plaisirs qu'elle offrait, c'était aussi pour ça qu'il s'y était arrêté, mais il ne comptait toujours pas raconter ses diverses débauches à la jeune femme, plus pour éviter de la choquer que par réelle pudeur.

Il récupéra les pièces restantes et réunit les autres objets au milieu de la carte, là où aucun trait d'encre ne passait. Quatre pièces pour quatre cités, et autant de nouvelles découvertes et d'expériences dont il se souvenait parfaitement. Lui tendant la première, carrée avec une impression en forme de labyrinthe, il lui désigna la carte du regard. À ton tour. Celle-là vient de Lorath, ma deuxième étape. J'ai surtout visité les ruines des labyrinthes et traîné sur les marchés, c'est assez tranquille. Il n'y avait pas beaucoup à dire sur l'île, la vie y était tranquille et rythmée par le travail de ses habitants, et il avait passé beaucoup de temps à explorer les vieux couloirs de pierres usés par le temps. Il lui tendit une nouvelle pièce, dorée et ornée de trois cloches, après qu'elle ait placé la première, sans dire si son emplacement était exact ou non. Ensuite j'ai été à Norvos, surtout dans la ville basse, la partie haute est habitée par la noblesse et les prêtres, et très stricte sur les règles de vie. J'ai même pu voir un spectacle d'ours danseurs, ça aurait plu aux Mormont. Il n'était pas resté très longtemps, juste assez pour se reposer et trouver une caravane de marchands qui accepterait de l'emmener plus à l'est, jusqu'à la prochaine Cité Libre, d'où venait la pièce suivante, triangulaire avec une tête de chèvre, le dieu tout puissant de cette ville. Qohor, où j'ai fêté mes dix-huit ans. Ils savent encore travailler l'acier valyrien là-bas, mais ils aiment pas vraiment qu'on s'y intéresse de trop près et ont tendance à vouloir se débarrasser de ceux qui le font... Autant dire que je me suis pas éternisé! La dernière pièce qu'il lui tendit avait une couronne sur une face et un crâne sur l'autre, mais il l'avait obtenue des années après les précédentes, vers la fin de ses voyages pour revenir vers l'ouest. Volantis, il y a un peu moins d'un an. Pas très accueillante envers les étrangers dans la partie est, mais la partie ouest est vraiment agréable et on y rencontre des voyageurs de toutes les régions. J'ai même réussi à prendre quelques cours de cyvosse dans l'une des académies. Même s'il avait déjà perdu son propre jeu à ce moment-là, pouvoir jouer avec d'autres avait été un plaisir et il avait même réussi à se faire un peu d'argent. Regardant la carte, il sourit. Il avait fait exprès de diviser son voyage en parlant en premier des Cités Libres, zones bien plus civilisées malgré leurs mœurs différentes, pour voir comment Lyarra allait réagir, sachant que le plus difficile à comprendre se trouvait dans les vastes étendues sauvages.
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An 300 Lune 6



Edwin & Lyarra

Elle aurait préféré répondre à sa lettre bien plus tôt. Elle aurait aimé pouvoir être libre de ses actes, du moins, sans réelles conséquences. Son père mais également sa mère et Cley lui avaient bien fait comprendre qu'elle était allée trop loin. Mais elle ne pouvait pas le dire à son ami, elle ne pouvait pas lui faire part des raisons de cette longue attente avant de venir lui rendre visite. Mais comme Edwin le disait si bien, le principal était qu'elle soit venue finalement, il avait sûrement raison sur ce point. Lorsqu'elle lui fit part de son doute de le revoir en ces lieux un jour, il répondit qu'il aurait aimé prolonger ses voyages. Elle ne pouvait que le comprendre. Même si après être rentrée dans le Nord, elle avait eu la chance de repartir à travers Westeros aux côtés de son ami Jon, aujourd'hui elle était de retour. Ce n'est pas qu'elle n'appréciait pas le Nord, mais elle ne savait plus l'apprécier à sa juste valeur tout simplement à cause d'une seule chose : les responsabilités. Elle n'en avait pas encore mais elle allait devoir se marier et rien que cette idée lui donnait des frissons dans le dos. Être obligée de rester aux côtés d'un homme qu'elle ne choisira pas, devoir lui donner des enfants et attendre qu'il revienne alors que de son côté, il sera sûrement en train de s'adonner à d'autres femmes, ou autres. Elle avait bien vu que c'était le cas pour la majorité des hommes et rares sont ceux qui sont fidèles. A part peut-être Eddard Stark. Depuis qu'elle savait la vérité à propos de Jon, elle avait retrouvé un peu d'espoir comme quoi il existait des hommes comme ce valeureux et regretté Eddard. Mais quoiqu'il en soit, elle n'avait pas envie de se marier, elle ne voulait pas être condamnée à obéir à un homme et rester enfermée dans un même et seul endroit. C'était surtout cette partie. Bien sûr, elle a toujours rêvé d'un homme charmant et dont elle serait amoureuse, mais elle est consciente que la réalité est bien loin de ça. Aussi, elle a toujours rêvé d'avoir trois enfants, mais encore une fois, elle savait que ça resterait sage et adorable que très peu de temps et que ça lui apporterait beaucoup trop de soucis et de responsabilités. C'est pour ça que son retour ne lui plaisait pas et qu'elle comprenait que trop bien son ami Edwin.

La jeune Cerwyn sortit de ses pensées lorsque le Forestier lui demanda de venir voir ce qu’il avait ramené. Soudainement son cœur se mit à battre très rapidement, elle se demandait ce qu’il allait bien pouvoir lui montrer et surtout, l’idée de voir et toucher des objets en provenance de l’autre bout du monde était assez excitant. Elle tenta de cacher la joie sur son visage tant elle ne pouvait plus attendre de découvrir ses trésors. Elle savait qu’un trésor ne rimait pas forcément avec pièces d’or et bijoux, c’était beaucoup plus vaste pour elle. Elle s’approcha de lui pour voir ce qu’il déposa sur la table. Il s’agissait d’abord d’une carte sur laquelle elle pouvait discerner un tracé qui semblait être le suivi de son voyage. Elle ne se rendait pas bien compte de là où elle était, et la carte était muette si l’on ne tenait pas compte du tracé ajouté par la suite. Lorsqu’il déversa le contenu d’une bourse sur la carte, laissant paraître ce qu’elle appelait des trésors, on pouvait voir des étoiles dans ses yeux. Elle sentait que derrière chacun des objets il y avait une histoire et surtout tout un voyage. Elle tentait de s’imaginer ce qui se cachait derrière tout ça et surtout essayait de deviner les provenances de chacun des objets. C’était beaucoup trop difficile mais elle espérait que son ami lui en dise plus. Il lui fit soudain remonter un vieux souvenir, lorsqu’ils s’amusaient, plus jeunes, à placer les villes sur les cartes qu’ils dérobaient. C’était un moment qu’elle avait presque effacé de sa mémoire mais maintenant qu’il en parlait, elle se souvenait très bien et elle ne pouvait dire ô combien elle s’était amusée à ce jeu. Elle avait étalé ses rêves ouvertement à son ami, à chaque ville placée, il fallait parler de ce que chacun voulait y faire s’il s’y rendait. « Je me souviens très bien, oui… A cette époque, aucun de nous n’aurait pu imaginer qu’on partirait réellement à l’aventure. » Elle avait bien dit ‘on’, laissant un indice sur le fait qu’elle était elle aussi partie en voyage. Elle attendait de voir s’il allait réagir plus tard à cela.

Il commença son histoire en plaçant une pièce sur la cité libre de Braavos. Elle avait tant entendu de récit à son sujet, surtout lorsqu’elle était à Port-Réal et qu’elle avait eu la chance de rencontrer quelques braavosi. Il avait appris le valyrien et le braavien. Des choses qu’elle n’avait malheureusement pas pu faire à Westeros étant donné que seule la langue commune était parlée. Elle n’a jamais eu la chance de fréquenter des personnes parlant d’autres langues assez aimables pour lui enseigner. Elle ne dit rien, se contentant d’écouter et de sourire. Il posa ensuite une seconde pièce à l’emplacement de Lys mais elle fut intriguée lorsqu’il précisa que c’était sa dernière étape avant de rentrer. S’était-il contenté de visiter deux villes ? Non, ça ne lui ressemblait pas du tout. Surtout en presque huit ans, le connaissant, il n’aurait pas pu rester au même endroit aussi longtemps. Ayant l’opportunité de voir le continent d’Essos presque dans son intégralité, il est impensable de se cantonner à deux villes lorsque l’on voyage. Elle préféra ne rien dire même si on pouvait lire sur son visage un certain étonnement. Il continua son petit jeu, car elle considérait ça comme un jeu, après tout c’était très ludique comme façon de raconter son voyage. Il ne s’étalait pas dans les détails mais sa façon d’aborder la chose était amusante aux yeux de la nordienne. Lorsqu’il lui donna une pièce, il précisa qu’elle venait de Lorath et lui demanda de la placer sur la carte. Elle lui adressa un sourire. « Je crois que je me souviens plutôt bien de la géographie d’Essos, tu sais bien que j’étais difficile à battre à ce petit jeu ! » Amusée, elle plaça la pièce sur la petite île à l’Est de Braavos. Cela prenait plus de sens, il avait simplement borné son voyage, indiqué où il avait commencé et où il s’était terminé. Ça donnait beaucoup plus de possibilité à ce qu’il avait pu voir, Lyarra ne pouvait s’empêcher de faire marcher son imagination bien que son imaginaire soit rempli de cliché et de rares dessins et récits qu’elle avait pu voir ou entendre plus jeune. Vint alors la deuxième pièce, celle-ci ornée de trois cloches : Norvos. Si ses souvenirs sont bons, cette ville se situe plus dans les terres, au Sud de Lorath et au bord d’un fleuve dont elle a oublié le nom. Elle plaça la pièce sur ce fleuve, légèrement en aval de la montagne depuis laquelle il semblait prendre sa source. Elle ignorait si elle était dans le bon, mais elle continua à l’écouter. Lorsqu’il évoqua les ours danseurs et les Mormonts, elle ne put s’empêcher de rire. « Oh oui, je pense que ça leur aurait plu ! D’ailleurs j’imagine très bien Lady Maege danser, ça doit être quelque chose. » Vint alors Qohor, pour le coup, elle était piégée. Elle tenta de se souvenir où se trouvait cette ville, mais elle avait un gros doute. La logique voudrait qu’il se dirige vers l’Est. Mais était-ce plus au Nord-Est ou au Sud-Est de Norvos ? « Je dois être honnête, pour Qohor, j’ai un doute. Ça doit être quelque part par-là, mais est-ce que c’est une ville côtière ? » dit-elle en indiquant une région d’Essos un peu plus à l’Est de Norvos. Si le mestre de Castel-Cerwyn la voyait, il se moquerait sûrement d’elle. Mais elle se souvenait bien que dans cette ville on y travaillait encore l’acier Valyrien, Jon le lui avait dit mais elle avait pu parler avec beaucoup de forgerons durant son séjour à Port-Réal et tous recommandaient de se rendre là-bas pour ça. Il évoqua aussi son dix-huitième anniversaire. Le sien, elle l’avait passé à Hautjardin, ce n’était pas tout à fait la même chose mais elle en gardait de bons souvenirs. Il finit alors par la pièce de Volantis. Pour le coup, Lyarra n’avait pas de doute sur son emplacement. « J’ai entendu beaucoup de dires à propos de Volantis et chacun de ces dires m’a donné envie d’y aller. Je t’envie tellement. » Elle posa la pièce au niveau du delta où se rejoignent les différents fleuves qui traversent Essos du Nord vers le Sud. « En revanche, j’ignorais que l’Est de cette ville était peu accueillante. C’est bon à savoir, j’éviterai de m’y rendre de façon imprudente si un jour je me rends là-bas. » Si seulement elle pouvait espérer s’y rendre un jour. Plus elle y pensait, moins elle ne voyait de possibilités pour s’y rendre vu l’avenir qui lui était destiné.

Il s’était arrêté après Volantis. Elle se demanda s’il s’était contenté de se rendre dans les cités libres ou s’il avait pu visiter d’autres recoins d’Essos. Bien que ces villes semblent déjà bien enrichissantes, elle était curieuse de savoir s’il y avait d’autres choses à dire sur son voyage, c’était tout de même huit ans. « Tu as vu beaucoup de villes, bien plus qu’un habitant moyen de Braavos j’imagine. Mais… As-tu eu la chance d’aller encore plus à l’Est ? As-tu rencontré des Dothrakis ? » Elle ne sait pas si elle voudrait en rencontrer. Elle ne pense pas être suffisamment courageuse pour leur faire face et d’après ce qu’elle a pu entendre, il vaut mieux pour une femme de ne pas se retrouver en compagnie de l’un d’eux. Ils ne sont pas les plus tendres à leur égard. Mais elle voulait connaître l’avis d’Edwin, s’il en avait rencontré. « Quelles sont leurs croyances là-bas ? Est-ce qu’elles varient selon les régions ou ont-ils une religion prédominante ? Je me suis toujours posé la question. » Hormis le culte de R’Hllor, elle n’avait aucune idée de quelles croyances ils pouvaient avoir là-bas et elle comptait bien avoir des réponses.




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Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath

Elle avait vu juste pour les emplacements de Lorath et Norvos, assez faciles à trouver puisque les deux étaient placés à des endroits bien particuliers et qu'ils avaient passés des heures à chercher tout ce qu'ils pouvaient apprendre sur ces cités quand ils étaient plus jeunes. Mais Qohor était bien plus mystérieuse, plus inquiétante aussi selon certains aspects, faisant d'elle une ville beaucoup moins connue et source de nombreuses rumeurs. Déplaçant la pièce qu'elle avait posé, il la mit sur l'emplacement réel de la ville au sud-est de Norvos. Pas côtière, dans les terres. Presque au milieu d'une jungle dense en fait, sur les rives de la Qhoyne. Malgré son sourire, et même s'il était heureux de pouvoir partager ça avec Lyarra, il pouvait sentir son cœur se serrer, les souvenirs de ses voyages encore vifs dans son esprit. Juste des souvenirs, sachant qu'il ne pourrait très certainement plus se permettre de voyager comme il rêvait encore de le faire. Juste des rêves dont il devrait apprendre à se séparer, en plus de toutes les autres choses qu'il devait intégrer et qui allait avec cette nouvelle vie, celle d'un lord du Nord, un destin qui n'aurait jamais dû être le sien. Mais les dieux en avaient décidé autrement et il ne pouvait que s'y plier et s'adapter comme il pouvait, comme il l'avait fait là-bas à l'est, sur ces territoires qu'il ne pouvait plus que revoir en pensées. Les deux parties sont assez faciles à différencier, il y a un énorme pont qui les sépare, bien plus grand que celui des Jumeaux. Enfin je crois, je suis jamais allé aussi loin vers le sud ici. Aussi étrange que ça puisse paraître, il n'avait jamais été beaucoup plus loin que les ruines de Moat Cailin, alors qu'il avait presque entièrement traversé Essos et comptait s'attaquer à Sothoryos s'il en avait eu la possibilité. Il aurait pu aller voir ce qui se trouvait au delà des frontières du Nord sur ce continent, ça aurait certainement posé beaucoup moins de problèmes et d'incompréhensions, mais Westeros l'avait toujours beaucoup moins attiré, connaissant déjà ses règles et les peuples qui y vivaient pour avoir suivi l'enseignement du mestre. Lui aimait l'inconnu, le mystérieux, rêver de tentes dressées au milieu du désert, voir un château - aussi beau soit-il - avec des gens vivant presque exactement comme les siens ne l'intéressait pas vraiment, en tout cas pas assez pour qu'il se déplace.

Je suis allé plus à l'est... Bien plus qu'il ne l'avait lui-même prévu à l'origine, parce que la tentation de la découverte était plus attrayante que se cantonner à ce qui était connu et écrit dans les livres. Parce qu'au-delà des belles constructions et des rues animées des villes, il y avait un vaste territoire qui s'étendait à perte de vue dont on ignorait presque tout. Anha dothra torga Khali Rhogoro ha akat firesof ma anha layaf sekke. Sa voix était restée égale, comme s'il utilisait toujours l'ouestrien, tout en sachant qu'elle ne comprendrait pas un mot de ce qu'il venait de dire. Les sons rauques et gutturaux sonnaient toujours aussi agréablement dans sa gorge et à ses oreilles, lui rappelant les longues journées à chevaucher sous le soleil de plombs avec les autres éclaireurs, la simplicité de cette vie au rythme des sabots contre le sol, où ses seules préoccupations étaient de savoir quelle proie il allait chasser et sous quelles étoiles il finirait par s'endormir. Un autre temps révolu, un autre qu'il apprenait à ne plus regretter. Le sourire qui s'était brièvement effacé revint à l'identique et il reprit dans sa langue natale. J'ai passé très peu de temps dans les Cités Libres au final, mais je te raconterais après, on a le temps après tout. Les questions de la jeune femme l'amusaient, et retrouver sa curiosité comme son envie d'en apprendre toujours plus lui faisait un bien fou, chassant au moins pour le moment ces pensées qui le tiraient vers le passé. J'ai vu beaucoup de temples de R'hllor dans les villes, beaucoup de leurs prêtres rouges aussi, mais chaque peuple a souvent son propre panthéon et des croyances bien particulières qui lui sont associé. Si un jour tu as l'occasion d'aller à Braavos, va sur l'île des Dieux, presque toutes les religions y sont représentées. Et si jamais tu ne trouves pas ce qui t'intéresse là-bas, il y a toujours les statues de la Demeure du Noir et du Blanc, ils ont même un visage de barral sculpté. Retrouver ce visage familier et rassurant au milieu d'une ville étrangère où il avait eu beaucoup de mal à trouver ses repères l'avait surprit au début, puis lui avait servi de point d'ancrage quand il avait besoin de prendre un peu de recul ou d'avoir un moment juste pour lui. La vie à Braavos n'avait pas toujours été facile, surtout dans les premiers temps, mais il avait fini par s'y faire, comme au reste.

Se redressant, il attrapa l'une des petites pierres et se mit à jouer avec, la lançant pour la rattraper presque aussitôt, son sourire un peu plus prononcé. Il avait toujours porté une grande attention aux mots des autres, qu'ils soient dans sa langue d'origine ou non, et il n'avait pas loupé le discret indice qu'elle lui avait laissé. "On", pas "tu", ce qui signifiait qu'elle-aussi avait quitté le Nord pour partir à l'aventure. Peut-être était-ce pour ça que son père avait refusé qu'elle vienne le voir, ou alors ça n'avait strictement aucun rapport, mais pour le moment il s'intéressait surtout à ce qu'elle avait vu. Et si tu crois que je suis devenu sourd avec les années, tu te trompes lourdement. Rattrapant une dernière fois la pierre, il la lui lança et tira une chaise pour s'y installer confortablement. Où es-tu allée? Pas à Essos, ou en tout cas pas dans les mêmes endroits que moi, sinon tu ne poserais pas autant de questions, Westeros donc. Ou les Îles de Fer... Si c'était le cas, il comprenait mieux pourquoi lord Cerwyn la cantonnait au domaine familial, la haine ancestrale entre nordiens et fer-nés avait créé de nombreuses rancunes et encore plus d'animosité entre les deux peuples, et il doutait que les récents accords dont il avait vaguement entendu parler y change quoi que ce soit. Raconte-moi, combien de temps es-tu partie, et qu'as-tu vu? Je pense me souvenir assez bien de la géographie générale, mais je peux demander une carte au mestre si tu veux, il sera obligé de me la donner. Peut-être l'un des rares avantages de son nouveau statut, le vieil homme n'avait plus vraiment le droit de formuler ses récriminations contre la curiosité maladive de son ancien élève et désormais lord, même s'il levait toujours les yeux au ciel quand le sujet venait et ne se gênait pas pour lui rappeler toutes les tâches qu'il avait encore à accomplir en représailles. Ses sourcils se haussèrent et son sourire s'élargit un peu plus, un peu plus impatient de savoir ce qu'elle avait fait pendant son absence et ce qu'elle avait découvert au delà des frontières de leur royaume natal, heureux de savoir qu'elle avait elle-aussi sauté le pas et décidé que les grandes plaines et les neiges régulières n'étaient pas suffisantes.
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Carnets de Voyage

An 300 Lune 6



Edwin & Lyarra

Lyarra a toujours aimé la géographie et, même si sa spécialité était plutôt Westeros, elle a toujours aimé apprendre à localiser les cités libres d’Essos. Mais cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas joué à ce petit jeu et comme elle avait eu l’esprit ailleurs qu’en Essos durant plus de trois années, forcément, ce jour-là elle avait quelques lacunes. Mais elle savait que son ami ne lui en tiendrait pas rigueur. Même s’ils avaient passé beaucoup de temps à jouer à ce jeu, elle se doutait que ce jour, il ne se moquerait pas vraiment d’elle, il avait tellement de choses à partager, tellement de choses qu’il avait pu expérimenter. Elle avait donc effectivement faux pour Qohor. Et pourtant elle aurait dû s’en souvenir, les habitants de Qohor sont loin de vivre sur la côte et d’avoir une culture marine. Il la corrigea donc en replaçant la pièce sur les rives de la Qoyne au sud-est de Norvos. Elle tenta de mémoriser pour de bon son emplacement pour ne pas refaire l’erreur à l’avenir. Elle n’aurait surement pas grand monde à qui montrer que cette cité se trouve à tel endroit, mais ça peut toujours faire bien quand il est question de démontrer son savoir. Il donna ensuite plus de précision quant à Volantis. Et lorsqu’il évoqua le pont, elle put confirmer tous les dires de ces marchands et voyageurs qu’elle avait pu rencontrer. Ce fameux pont était très fameux, comme il le disait si bien, un peu comme les Jumeaux.

Mais les réponses qu’elle attendait vraiment, c’était en ce qui concerne le grand Est d’Essos. Elle n’a pratiquement jamais rencontré qui que ce soit qui s’y est aventuré. Elle n’a eu la chance que de lire des écrits sur certains des peuples, mais comme pour chaque curiosité, elle préfère entendre des récits de vive-voix, des expériences contées par quelqu’un de confiance. Comment savoir si un marchand rencontré dans une taverne ne raconte pas ces histoires simplement pour séduire une jeune fille comme Lyarra. Edwin, c’est différent. Il est son ami, depuis sa plus tendre enfance, ils partagent les mêmes rêves et il a présenté devant elle tant de souvenirs. Pourquoi lui mentir ? Elle lui fait de toute manière entièrement confiance. Elle était tellement curieuse que l’on pouvait voir des étoiles dans ses yeux tout en attendant la réponse de son ami. Elle était certaine qu’il était allé encore plus loin, ça ne lui ressemblerait pas de s’arrêter à ce qui est déjà connu, même s’il est déjà très courageux d’être allé dans toutes ces villes, elle est certaine qu’il y a encore plus dans ce qu’il a fait. Qu’aurait-il fait pendant toutes ces années ? A moins d’y avoir trouvé une amante et avoir secrètement fondé une famille, elle ne voyait pas ce qui aurait pu le retenir dans une ville en particulier. De ce qu’elle sait de lui, de ce qu’elle a toujours su, il aime voyager, bouger. Alors elle espère une réponse positive à sa question. Et il confirma son doute. Il y était effectivement allé et Lyarra ne pouvant plus tenir en place, elle se retenait de poser davantage de questions, elle en a déjà posé pas mal. Mais il n’eut encore rien dit sur ce qu’il fit là-bas qu’il dit une phrase dans une langue totalement inconnue pour Lyarra. Le son était plutôt guttural, elle n’avait jamais entendu de tels paroles auparavant. « Serait-ce du… Dothraki ? » Elle avait peut-être totalement faux, mais ce qui était certain c’est qu’il avait beaucoup appris. Elle ne pouvait dire si la langue était parlée à la perfection vu qu’elle ne la connaît pas, mais elle pouvait dire qu’il était sûr de lui en lui disant cette phrase et c’était révélateur d’une certaine assurance et d’une certaine maîtrise.

Mais il n’est pas entré directement dans les détails concernant son épopée vers l’Est, il répondit en premier lieu à la question concernant les croyances. Il faut dire que Lyarra ne laisse pas vraiment la possibilité de répondre en longueur tant elle aime poser des questions. Il lui expliqua qu’il avait effectivement vu des prêtres rouges, cela confirmait ses pensées mais il précisa que généralement, chaque cité avait ses propres dieux et ses propres croyances. Elle se dit qu’elle devrait un jour vraiment songer à y aller. Elle ne sait pas si elle sera capable de faire un tel voyage seule, mais elle espère pouvoir y aller. Ce n’est certainement pas en épousant un seigneur qu’elle aura cette opportunité. Si les choses ne s’étaient pas précipitées, si elle n’était pas partie de cette manière, peut-être qu’aujourd’hui elle ne serait plus obligée d’épouser quelqu’un et peut-être que son frère serait encore l’héritier de Castel-Cerwyn. Mais elle sait qu’elle trouvera un jour l’occasion de voir Essos par elle-même et rencontrer ses peuples, découvrir leurs coutumes et leurs croyances par elle-même. Car les paroles d’Edwin lui donne envie mais ne sont pas suffisante pour satisfaire son besoin de connaissance. Elle suivit en tout cas ses conseils. Braavos semble être la cité qu’elle aura la chance plus probablement de visiter. Elle est beaucoup moins éloignée et la banque de Fer s’y trouvant, il y a toujours des excuses pour s’y rendre. Elle prit note dans un coin de sa tête pour ne surtout pas oublier de visiter l’île des Dieux et éventuellement la Demeure du Noir et du Blanc. « Tu me donnes tant envie d’y aller… Je veux dire, entendre tes récits c’est bien et ça fait rêver mais… Je dois y aller par moi-même. Si seulement je le pouvais, mais je ne vois pas quand j’en aurai l’occasion… »

Il changea alors de sujet et Lyarra fut amusée. Il n’était vraiment pas croyable, il arrivait à déceler le moindre mot qui pouvait changer tout le sens d’une phrase et surtout s’en souvenir malgré toutes les questions qu’elle lui avait posées et toutes les réponses qu’il avait donné. Il avait noté la subtilité de sa phrase, le petit indice qu’elle avait glissé pour sous-entendre qu’elle aussi était partie. Il avait vu juste, il avait su saisir son message et c’est ce qu’elle appréciait chez lui, sa perspicacité. Il tenta de deviner par lui-même où elle avait pu aller et, sa déduction était évidente. Si seulement elle avait pu y aller, comme il l’a précisé lui-même, elle n’aurait pas posé toutes ces questions, elle lui aurait simplement fait part de ses expériences pour qu’à deux ils puissent se remémorer de tout ça. Mais ce n’était pas le cas. Elle eut un sourire en coin, se demandant s’il avait une petite idée au fond de lui. Westeros, c’était trop large. Elle lui avait souvent parlé de son envie d’aller à la Citadelle et de son rêve de devenir Mestre. Mais il n’évoqua pas cette option et préféra demander combien de temps elle était partie et ce qu’elle avait vu. Lorsqu’il proposa de faire venir une carte, elle hocha la tête. « Je pense qu’une carte permettra de visualiser plus facilement. » Avant de rentrer dans les détails et en attendant que le Mestre ramène une carte, elle répondit plus généralement à ses questions. « Je suis partie pendant trois ans. Ce n’était pas prévu, du moins pas de cette manière étant donné que je me suis en quelque sorte enfuie de Winterfell. Seul Cley était à mes côtés durant le voyage. » Elle n’était pas fière de raconter ça étant donné les conséquences. Mais s’il la connaissait bien, il savait qu’elle n’était pas forte pour affronter les difficultés et qu’elle cherche toujours un moyen de fuir. « J’ai fait plusieurs régions de Westeros, en passant par le Conflans, jusqu’à la Couronne puis le Bief. » Ce n’était que le premier voyage. Il y avait bien entendu plus que ça, aux côtés de Jon. Ce fut le voyage de trop pour Lord Cerwyn. « Je suis partie une deuxième fois, cette fois-ci aux côtés de mon ami Jon, pour des raisons plus diplomatiques. Nous avions toute une escorte cette fois-là et j’ai beaucoup moins eu l’occasion de découvrir ce que je voulais découvrir. Nous avons été dans le Val puis à Dorne. » En y repensant, elle a déjà vu une bonne partie de Westeros. Le Mestre revint avec une carte. Elle la déroule sur la table et elle sorti une poignée de cerfs d’argents, elle n’avait malheureusement pas des pièces différentes pour chaque régions. « Je suis donc partie de Winterfell, j’y étais au moment de mon départ et je ne suis pas repassée par Castel Cerwyn. Mon premier arrêt fut Fort-Griseaux. C’est encore le Nord, mais j’avais besoin de m’arrêter quelque part et ce fief est plutôt unique. C’est marécageux et à première vue, ça ne donne pas trop envie de s’y aventurer et il faut s’avoir que cet endroit ne cesse de bouger. J’ai eu la chance de rencontrer des habitants de Griseaux qui ont eu l’amabilité de m’héberger avec mon frère. Les Reed sont assez uniques, ils n’ont pas de Mestre. Je leur ai d’ailleurs proposé mes services, mais bien entendu ça les a plus fait rire qu’autre chose. » Elle posa donc une pièce sur la localisation approximative de Fort-Griseaux, étant donné que sa location change bien souvent. « Ensuite, j’ai traversé le Conflans mais je n’y ai pas fait de gros arrêt. J’ai seulement fait étape dans quelques auberges pour me restaurer et dormir, j’y ai davantage rencontré des voyageurs que des locaux. Je ne sais pas grand-chose de ce royaume. Mon but étant Port-Réal, la capitale. J’y suis restée une bonne année et ça n’a pas été la plus évidente. Etant donné ma situation de fugitive, je n’ai pas osé essayer de m’installer à la cour et, je crois que ça n’aurait pas été un lieu pour moi. J’y suis passée à plusieurs reprise, surtout pour rencontrer leur Grand Mestre. C’est un personnage assez particulier mais il m’a permis d’accéder à ses ouvrages et m’a montré deux trois choses plutôt instructives. Quand je lui ai dit que j’aurais aimé être Mestre, en revanche, il m’a ri au nez, comme la plupart des hommes, et il a tenté de me rabaisser, me rappelant que je n’étais qu’une femme. Mais Port-Réal est un endroit riche et divers, tant sur le plan des croyances, des origines mais aussi des classes sociales. » Il y avait tant à dire sur la capitale. Ce n’était pas son endroit préféré mais elle y avait vu tellement de choses. « C’est d’ailleurs là-bas que j’ai pu rencontrer quelques personnes originaires d’Essos, mais la barrière de la langue a souvent posé problème. Je n’ai jamais pris le temps et je n’ai jamais été très douée pour parler une autre langue… » Elle posa alors une autre pièce d'argent sur l'emplacement de la capitale.



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Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath

Il s'était levé lorsqu'elle avait confirmé l'utilité d'une carte et s'était rendu jusqu'à la porte qu'il avait entrouvert, glissant juste la tête dans l’entrebâillement pour appeler un serviteur qui passait et lui demander de se rendre auprès du mestre et lui demander une carte du continent. L'homme avait hoché la tête et avait disparu dans le couloir, probablement en train de se demander ce que le seigneur pouvait bien faire dans la grande salle, et il avait refermé la porte, à nouveau attentif à ce que la brune disait. Ainsi elle s'était enfuie lors d'un séjour à Winterfell, ce qui devait avoir déclenché la colère de son père et provoqué son assignation au domaine familial lorsqu'elle était rentrée, encore plus si elle avait emmené son frère avec elle. Cley? Il a l'âge des jumelles si je me souviens bien non? Ce qui voulait dire que le jeune homme n'était alors qu'un jeune garçon quand il avait suivi sa sœur dans le Sud, malgré son éducation martiale équivalente à celle de tous les mâles du Nord, et pendant un bref instant il comprit parfaitement la colère paternelle. Même s'il était plus sûr qu'elle ait été accompagnée par son frère, capable de la protéger en théorie, la réalité était bien différente: à l'âge qu'il devait avoir à l'époque, il n'aurait pas été capable de s'opposer réellement à des hommes faits qui auraient pu les attaquer sur la route, risquant de les faire tuer tous les deux. S'il avait été à sa place il aurait aussitôt rebroussé chemin, la sécurité des siens dépassant largement son envie de voyager. Il ne dit cependant rien de plus et garda un visage parfaitement neutre, écoutant la suite comme si de rien était. Et lorsque le mestre frappa à la porte, il l'ouvrit rapidement le temps de récupérer la carte et de le remercier d'un signe de tête, avant de lui refermer au visage avant qu'il ait le temps de poser des questions, réclamer qu'on n’abîme pas sa précieuse carte ou tout autre rappel des tâches qui l'attendaient encore. Revenant à la grande table, il tendit la carte à la jeune femme avant de reprendre place dans la chaise qu'il avait quitté plus tôt pendant qu'elle la déroulait, les coudes posés sur le bois à observer les contours du continent ouest et les cerfs d'argent qu'elle sortit.

Comme tous les enfants il connaissait les histoires et les légendes qui entouraient les Reed et leurs marécages, et il avait parfois été tenté de s'y aventurer pour démêler les légendes de la réalité, sans jamais le faire. Peut-être un jour, quand il aurait moins à faire au domaine ou aurait envie de retourner à l'aventure, même s'il doutait de plus en plus que ce jour arrive, sachant que ses seules sorties du territoire familiale seraient plutôt destinées à la diplomatie avec d'autres familles ou de très rares voyages pour conclure quelque pacte commercial, comme ça avait été le cas pour son père et son frère. Est-ce vrai qu'il y a des vervoyants là-bas? Tu as pu en rencontrer? Et leurs flèches, elles sont vraiment empoisonnées? Si les deux premières questions étaient dictées par sa soif de connaissances et sa curiosité pour tous les peuples qui différaient de celui qui l'avait vu grandir, la dernière venait de son amour pour l'archerie en général, et il avait toujours voulu en apprendre plus sur ce qui différenciait exactement leurs flèches de celles qu'il utilisait depuis son enfance. Il regarda l'emplacement de la pièce qu'elle posa avant de continuer sur la suite de son voyage. S'il avait simplement hoché de la tête sur la partie concernant le Conflans, ses sourcils s'étaient légèrement froncés quand elle aborda Port-Réal et le Grand Mestre aux idées si arrêtées. De part leurs naissances dans le Nord, ils avaient appris qu'une femme pouvait égaler un homme dans la plupart des domaines si elle le souhaitait, y compris aux armes, et être confronté à une division bien précise entre les deux sexes était toujours étrange, parfois même dérangeant. Lui-même avait toujours été convaincu qu'il n'y avait qu'une différence purement physique - et dans des régions bien précises du corps - entre les deux, même s'il avait pu voir les différentes convictions d'autres peuples durant ses voyages, de la soumission presque totale des femmes dothrakis à la caste guerrière uniquement féminine de Kayakayanaya. La Citadelle a ses raisons, mais si un jour tu deviens mestre Ironrath t'accueillera avec plaisir. Il se doutait des raisons sûrement valables qui faisaient que seuls les hommes pouvaient entrer à la Citadelle, et de ce qui pouvait aussi se cacher derrière: un mestre était entièrement au service de son lord, et beaucoup d'hommes auraient tendance à profiter de cette situation si le mestre était une femme, notamment pour des services qui n'avaient rien à voir avec la gestion d'une maisonnée.

Il fixa encore quelques secondes l'endroit où se situait Port-Réal sur la carte avant de relever la tête, un nouveau sourire sur le visage alors qu'elle parlait des étrangers croisés là-bas et de la barrière de la langue. Ça aussi il l'avait connu, et c'était aussi pour ça qu'il s'était acharné à apprendre le plus de langues possibles au cours de ses périples, en oubliant parfois sa langue d'origine qu'il n'avait que très rarement parlé pendant toutes ses années, au point qu'elle lui avait semblé étrangère quand il avait du y repasser. Avant ton prochain départ, rappelle-moi de t'apprendre les rudiments de la langue du commerce. C'est un peu bizarre au début mais on la parle dans presque toutes les Cités Libres, en plus des autres ports commerciaux, et ça permet de se faire comprendre assez facilement. Désignant la carte du regard avant de revenir à elle, il sourit un peu plus, plongeant ses yeux dans les siens. Le Conflans et la Couronne c'est fait. Tu m'as aussi parlé du Bief, puis du Val et de Dorne avec "ton ami Jon"... L'expression avait attiré son attention quand elle l'avait prononcé, tout comme la légère nuance qu'elle avait mis plus tôt pour lui faire comprendre qu'il n'était pas le seul à avoir voyagé, et sa curiosité naturelle faisait le reste. Ramenant une main sous son visage, il s'y appuya nonchalamment, un sourire amusé clairement affiché sur ses lèvres. Jon Stark, anciennement Snow, je suppose... La nouvelle de la légitimation du fils bâtard d'Eddard Stark faisait partie des informations dont on lui avait fait part lors de son retour, et il n'y avait pas prêté grande attention à l'époque. Il n'avait croisé le jeune homme qu'une ou deux fois à Winterfell quand il y était avec son père sans jamais lui adresser la parole, sans que ça ait quoi que ce soit à voir avec son statut, et ne savait vraiment qui il était mais maintenant que Lyarra l'avait mentionné, ça allait certainement changer. Je t'en prie, continue, raconte-moi le reste de ton voyage, y compris celui avec "ton ami Jon". Il avait fait exprès d'insister sur les derniers mots. Si elle croyait qu'il était né de la dernière tombée de neige...
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Carnets de Voyage

An 300 Lune 6



Edwin & Lyarra

Repenser à tout ce qu’elle avait vécu durant ces trois années la faisait se sentir toute drôle. Elle y avait principalement de beaux souvenirs, elle avait été émerveillée principalement par le Bief. Mais c’était également assez triste d’y repenser parce qu’elle savait que de telles occasions ne se représenteraient sûrement pas. Tout de même, elle trouvait un certain plaisir à partager avec son ami son épopée à travers Westeros. Certes, c’est beaucoup moins exotique et excitant que tout ce qu’il a pu vivre, mais pour Lyarra c’était déjà beaucoup. Elle avait donc entamé son récit sur les circonstances de son départ dont elle n’était pas très fière en y repensant ce jour-là, mais il était important de le préciser. De ce fait, elle n’avait pas obtenu des hébergements aussi facilement, elle n’avait autant d’argent avec elle et en ce qui concerne sa sécurité… Ce n’était pas tout à fait ça. Elle comprit d’ailleurs que, lorsqu’Edwin demanda si Cley avait le même âge que les jumelles, il sous-entendait qu’il était jeune. Elle acquiesça simplement, ne voulant pas se justifier davantage.

Elle entama donc la première partie de son premier voyage de trois années s’arrêtant à Port-Réal. Elle ne voulait pas tout lui dire d’un coup, il aurait sûrement du mal à assimiler tout ce qu’elle disait étant donné son débit de paroles, et puis elle voulait pouvoir répondre à ses questions avant qu’il ne les oublie. Il demanda alors, concernant Fort-Griseaux, s’il était vrai que des vervoyants s’y trouvaient et si elle avait eu la chance d’en rencontrer. Puis il posa une question concernant leurs flèches. Elle connaissait toutes les rumeurs concernant ce fief et elle avait, bien entendu, posé le plus de questions possibles pour assouvir sa soif de connaissance. Même si en son intérêt pour les armes était moindre à ce moment-là du périple, Cley n’avait pas manqué de posé les questions nécessaires à ce sujet-là. « C’eut été difficile à croire au départ lorsqu’il m’ont dit que oui, les vervoyants existent. Je suis généralement assez ouverte et je crois tout un tas de choses, mais je leur ai demandé de me le prouver. Le fils de Howland Reed en est un, c’est assez impressionnant lorsqu’ils ont des visions… » Elle se souvient de l’état second dans lequel le jeune homme était, même si elle aurait aimé avoir ce genre de dons, elle doute que ce soit réellement agréable. « En ce qui concerne les flèches, Cley leur a posé la question justement. C’est un fait qui s’avère vrai, mais tu obtiendras plus de détails auprès de mon frère à ce sujet. » Elle n’avait pas voulu entrer dans les détails car elle ne voulait pas le laisser suspecter ce qu’elle avait ramené pour lui. Elle le connaissait un peu et fut ravie qu’il pose justement cette question-là. Cependant, elle fit mine de rien afin de garder la surprise pour plus tard.

Elle poursuivit son récit jusqu’à Port-Réal tout en précisant ses rencontres avec les Mestres. Elle avait encore du mal à comprendre la perception patriarcale de ce monde. Elle ne comprend pas encore aujourd’hui la situation de la femme et se demande à quoi ressemblerait le monde si les rôles étaient inversés. Comme le disait Edwin, la Citadelle a sûrement ses raisons. Mais sa petite remarque la fit sourire. « Et je serai ravie d’assurer cette fonction ! » Les nordiens ont toujours eu un avis différents des autres Westerosis. A quelques exceptions près, comme son père qui a beau être du Nord et qui a des idées bien arrêtées. Il ne comprend pas qu’une femme comme Maege Mormont puisse diriger son île. Ou encore, ce Seigneur de Broad Arch qu’elle avait rencontré à Cidre. En ce qui le concerne, il avait étonnement un avis plutôt en faveur d’une certaine égalité, du moins de ce qu’il lui avait fait comprendre. Ce qui différenciait aussi Ed des autres, c’est qu’il en apprenait toujours plus à Lyarra sans qu’elle ne le lui demande. Cette fois-ci il lui proposa de lui apprendre quelques notions de la langue du commerce. Il est vrai que cette langue peut s’avérer utile, et ce même si elle ne se rend jamais en Essos. Elle ne sait pas ce que l’avenir lui réserve mais elle pourrait à tout moment être amenée à échanger avec une personne parlant cette langue, si elle est capable de l’utiliser, ça pourrait toujours être un plus. « Ce serait vraiment bien ! Il faudra que j’arrive à fausser compagnie à mon seigneur de père pour cela, mais je devrais m’en sortir, j’ai bien réussi à partir pendant trois ans. » Ca l’amusait rien que d’y penser, même si son père, lui, ne partagerait pas tellement cet enthousiasme.

Il restait encore tellement de choses à raconter. Elle apercevait par dehors que la luminosité baissait, il était déjà tard, elle ne voyait pas le temps passer. Mais elle espérait vivement avoir le temps de raconter, au moins en gros, ce qu’elle avait fait. Tout comme son ami le lui rappelait, elle avait également évoqué le Bief, le Val et la Dorne. Il est vrai qu’elle n’avait pas précisé de quel Jon elle parlait, ça lui paraissait tellement évident qu’il s’agisse de Jon Stark, étant donné qu’elle ne connaissait que lui. Mais il avait deviné par lui-même. « Oui, il s’agit bien de ce Jon. Anciennement Snow, mais je suppose que certains prendront plaisir à lui rappeler qui il était… » Elle n’avait jamais vraiment apprécié cette manie qu’avaient certaines personnes à sans cesse vouloir rappeler à quelqu’un qu’il était un bâtard. Mais ça, c’est sûrement parce que Lyarra a toujours été trop gentille et a bien souvent imaginé un monde de paix. Mais elle a bien vu au cours de son voyage que toutes ses utopies resteraient telles quelles : des utopies. Edwin insista donc pour qu’elle continue son récit tout en répétant une nouvelle fois les termes « ton ami Jon ». Elle sentit le rouge lui monter aux joues. Elle ne pensait pas qu’employer cette tournure pouvait paraître étrange et elle ne savait pas s’il faisait exprès de les répéter ou si elle se faisait simplement des idées. Elle tenta de rester la plus normale possible avant de poursuivre. « Oui, donc après Port-Réal, mon objectif était d’aller à Villevielle, principalement pour tenter de visiter la Citadelle. Mais j’ai dans un premier temps fait étape à Hautjardin, où j’ai eu la chance d’être agréablement accueillie après avoir demandé l’asile. J’y ai rencontré des personnes hautes en couleurs, notamment ce jeune Tyrell, Loras. C’est un garçon tout à fait charmant et il a beaucoup appris à mon frère. Sa sœur, Margaery était une sublime personne également. » Elle marqua une pause. Tout paraissait si lointain, tout paraissait si beau et si doux qu’elle avait du mal à croire la réalité actuelle. Elle se souvenait avoir entendu une rumeur lorsqu’elle était à Dorne, elle ne se rappelle plus exactement pour quelles raisons, mais Loras et Margaery Tyrell étaient présumés morts. Elle espérait que ce ne soit qu’une rumeur… Elle continua son récit, tentant de ne pas montrer son inquiétude quant à la situation, elle ne savait pas si Edwin était au courant de tout cela et elle ne préférait pas en parler. « Mais je ne suis pas restée simplement à Hautjardin, j’ai pu visiter Cidre où j’y ai justement dégusté leur cidre, puis la Tonnelle, mais aussi Mielbois et plein d’autres fiefs aux alentours de Hautjardin. J’ai fait beaucoup de rencontres enrichissantes. Des Mestres, des femmes partageant mes pensées, des hommes qui ont voyagé… Le Bief a été ma meilleure expérience. C’est une région magnifique et les personnes sont très accueillantes, du moins elles l’ont été envers moi et mon frère. Cela dit, nous nous sommes sentis obligés de partir lorsqu’il a commencé à y avoir des tensions avec les Manderly. Ma famille est en bon termes avec eux, je ne voulais pas risquer de créer un incident diplomatique. Nous sommes donc ensuite allés à Villevieille. » Ce fut leur dernière étape et pas des moindres. « Comme tu te doutes, j’ai tout tenté pour entrer à la Citadelle, ne serait-ce que pour accéder à leur bibliothèque… Mais je n’ai essuyé que des échecs. Les Mestres qui sont en dehors de la Citadelle sont beaucoup plus ouverts que ceux-là. La ville, cela dit, est très belle et la vie y est agréable. J’ai également profité pour aller faire un tour à la Treille. C’est une très belle île qui produit de très bons vins, mais je ne t’apprends rien. Il faut être ignorant pour ne pas connaître leur vin. Ce qui est également impressionnant, c’est leur base navale. Je ne suis pas habituée à voir des ports et des bateaux, mais pour avoir vu Port-Réal, je pense que rares sont les bases navales arrivant à la cheville de la Treille. Tout le monde s’en vente là-bas. » Elle aimerait tellement retourner là-bas, dans le Bief tout simplement. Elle aime énormément son Nord, mais elle y a découvert quelque chose de différent. Il faut dire que la vie qu’elle mène à Castel-Cerwyn depuis son retour n’est pas très animée.

« Je suis ensuite rentrée dans le Nord. En bateau cette fois, en passant par l’Est. Nous avons préféré éviter l’Ouest et les Îles de Fer. Ma mère nous a envoyé un corbeau nous sommant de rentrer pour le mariage de Robb Stark et Dacey Mormont. » Elle aurait pu se passer de ces formalités. Bien qu’elle ait été très proche de Robb à la fois à Winterfell mais également à Port-Réal, l’ambiance n’était pas des meilleures. Entre ses parents et Jon qui semblait lui en vouloir terriblement d’être partie. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir pensé à lui et d’avoir culpabilisé pendant toute son aventure. « Je suis ensuite repartie, cette fois-ci aux côtés de Jon Stark. Mon voyage à travers Westeros, même s’il a été précipité, je l’avais fait pour lui, je lui avais promis que j’apprendrais de nouvelles choses pour lui être utile. Je l’ai donc suivie lorsqu’il a libéré Sansa Stark des mains de Ramsay Bolton. Je l’ai également suivie lorsqu’il s’est rendu dans le Val pour présenter ses condoléances suite au décès de Jon Arryn. Disons que mon séjour dans le Val n’a pas été de tout repos et contrairement à mon précédent voyage, je n’étais pas là pour visiter mais pour assister Jon Stark. » Elle ne mentionna pas la rencontre entre Jon et Rhaegar, c’était quelque chose dont elle ne pouvait pas parler et se devait de le garder pour elle, afin de respecter le souhait de son ami. « Notre chemin aurait dû s’arrêter là, mais comme on te l’a peut-être conté, les choses ont dégénéré dans le Val, j’ai donc suivi Jon dans la bataille de Goëville. Crois-moi, je n’étais pas à ma place. Tu sais à quel point je déteste les batailles… J’ai fait mon possible pour éviter le combat, me contentant d’aider pour la stratégie. C’était la seule aide que je pouvais apporter à ce moment-là. La Targaryen s’est finalement rendue… » Elle garde encore un mauvais souvenir du Val, mais elle n’avait pas pu se permettre de fuir à nouveau, surtout que cette fois-ci elle n’aurait pas su où aller et personne n’aurait été là pour la protéger. Elle passa rapidement à la suite. « Nous sommes ensuite allés dans le Bief, j’ai pu voir une deuxième fois Villevieille. C’est à ce moment-là que Jon a été légitimé par la Reine. C’est là qu’il est devenu un Stark. » Un sourire discret se dessinait sur ses lèvres. Elle se souvient très bien de ce moment, elle avait elle-même été émue, lui qui avait souvent souffert de sa condition de bâtard, comme n’importe quel autre bâtard d’ailleurs. Elle savait que certains n’auront que faire de sa légitimation, mais elle était heureuse pour lui, elle voyait à quel point ça l’avait changé. « Puis nous avons fini par descendre à Dorne, jusqu’à Lancehélion, pour une affaire concernant Jon. Nous y sommes restés un moment, j’ai pu voir quelques villes aux alentours de Lancehélion, je suis même allée jusqu’à rencontrer des orphelins de la Sang-vert. C’est un peuple très intéressant, ils ont des techniques et des pouvoirs uniques. Mais nous avons dû repartir pour le Nord suite à la nouvelle du décès d’Eddard Stark. Ce fut un choc pour Jon mais également pour moi. Tu sais que j’ai passé beaucoup de temps à Winterfell et Lord Stark était comme un deuxième père pour moi. Ce fut un coup dur. » Elle ne se remettait pas encore de cet événement même si neuf mois s’étaient écoulés depuis cela. Neuf mois depuis qu’elle était revenue dans le Nord et qu’elle n’avait presque pas mis les pieds hors de Castel-Cerwyn.

Elle posa alors les pièces qu’elle n’avait pas posées, à chaque endroit – ou presque – qu’elle avait pu visiter. Tout un tas de souvenirs, plus ou moins bons. Elle avait les larmes aux yeux en repensant à tout ça, elle se sentait bête de se retrouver dans cet état devant son ami. « Je suis désolée, je ne sais pas ce qui me prend. Mais tous ces souvenirs, bons pour la plupart, c’est difficile de repenser à tout cela d’un coup. Je pense que ça doit être pareil pour toi. J’imagine que ça te manque… Nous voilà bien maintenant. Toi, seigneur d’Ironrath et moi, confinée les trois quarts du temps dans mon château à attendre que mon père me choisisse un fiancé. » Elle tenta de sécher ses larmes avant de prendre les mains de son ami, réalisant qu’elle avait été impolie depuis le début. « Je n’ai pas eu l’occasion de te le dire… Je.. Je suis sincèrement désolée pour ton frère… » Elle savait qu’il était d’autant plus désolé. Elle sait qu’apprendre une telle nouvelle lorsque l’on est loin de chez soi, lorsque l’on ne pense pas à tout ce qui peut bien se passer, lorsque l’on essaye d’oublier les responsabilités. Elle sait que ce genre de nouvelle crée un sentiment d’hésitation entre accomplir ses devoirs ou fuir. Mais Edwin est quelqu’un de responsable, elle le sait, malgré son côté rêveur, aventureux, il a toujours su être sérieux, du moins c’est ce qu’elle pense de lui. Elle tenta malgré tout de changer de sujet. Repensant à ce qu’elle avait amené avec elle et empaqueté spécialement pour lui. Lui lâchant les mains, elle ramassa ce qu’elle avait déposé à côté d’elle, qu’elle avait tenté de dissimuler au mieux. « Je.. Je t’ai ramené quelque chose de mon premier voyage. Ça ne vient pas de loin, mais lorsque j’ai vu ça, je me suis dit que ça pourrait te plaire. » Elle déposa le paquet sur la table, le dépliant avec soin et laissant apparaître quelques flèches empoisonnées dont il avait parlé plus tôt. « Je suis un peu surprise que tu aies justement évoqué cela plus tôt. Ce n’était pas évident de garder ça secret. Je n’ai pas pu en ramener plus, mais tu pourras peut-être voir comment c’est fait. J’espère que ça te plaît et que tu en feras bon usage. » Elle n’avait cessé de penser à sa réaction durant tout son voyage, espérant que ça lui plaise, car il n’avait pas toujours été facile de les conserver durant trois ans. Certaines se sont d’ailleurs cassées, d’où le nombre peu important. « J’espère qu’elles ont toujours le même effet après quatre ans… » Il était effectivement probable qu’elles ne soient plus d’une grande utilité, mais bon, c’est l’intention qui compte, dit-on.



© DRACARYS
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The world is round, so travellers tell,
And straight through reach the track,
Trudge on, trudge on, 'twill all be well,
The way will guide one back.

Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath

Le rouge qui avait rapidement paré les joues de son amie avant de disparaître l'avait amusé, en plus de prouver qu'il était certainement sur une bonne piste concernant la relation entre Lyarra et Jon, mais il s'était retenu de sourire pour se concentrer plutôt sur la suite de son récit. Et il avait bien fait, vu le nom qu'elle avait lâché. Il s'était contenté de hocher la tête, le moindre commentaire aurait pu trahir le fait que lui aussi avait rencontré le Tyrell, et il ne voulait vraiment pas avoir à expliquer comment c'était arrivé ou ce qu'il s'était passé ensuite, encore moins à elle. Même s'il assumait certains de ses penchants, il savait que ce genre de choses n'étaient pas bien vues à Westeros, encore moins dans le Nord, et il ne voulait pas les expliquer à Lyarra, ou à qui que ce soit d'ailleurs. Un des secrets qu'il avait ramené avec lui de l'est et qu'il emporterait certainement dans sur son bûcher, mais ce n'était pas très important. Il s'était contenté de hocher la tête, fixant un peu plus la carte et le Bief alors qu'elle reprenait, tâchant de placer mentalement les villes qu'elle évoquait. Cidre se trouvait sur la Mander, en amont de la capitale de la région, Villevieille à l'embouchure de l'Hydromel, les autres devaient se trouver entre les deux sans qu'il sache exactement où. Et un nouveau hochement de tête lorsqu'elle avait parlé des tensions entre les Manderly et le Bief. Des histoires de politique qui ne l'intéressaient pas vraiment, beaucoup trop loin du Nord pour que ça ait une quelconque incidence sur la vie d'Ironrath, mais pour elle ça avait eu une importance puisque ça avait modifié ses plans. Il s'était effectivement douté qu'elle n'avait pas réussi à entrer à la Citadelle ou dans sa bibliothèque, juste parce qu'elle était une femme, mais sa belle concentration sur la carte s'était brisée lorsqu'elle avait mentionné La Treille et il lui avait fallu tout le sérieux du monde pour ne pas rire quand elle parla du vin qui y était produit. Malgré tout un large sourire s'affichait sur son visage, une légère lueur amusée dans le regard, quand il commenta à son tour l'île. Très bon, j'en ai ramené une caisse sur le chemin du retour, et il y a aussi de belles plages. Des plages très tranquilles une fois la nuit tombée où il était possible de faire tout un tas de choses réprouvées par la morale ouestrienne pour peu qu'on trouve le bon partenaire et c'était ce qu'il avait fait, mais ça non plus elle ne le saurait jamais et c'était mieux comme ça. Elle reprit avec son retour dans le Nord pour le mariage de leurs suzerains, puis son voyage "pour" Jon, et non pas "avec". Un autre détail que beaucoup auraient loupé, mais lui l'avait noté dans un coin de son esprit. Le Val, au moment de la bataille de Goëville, puis à nouveau le Bief, et enfin Dorne et Lancehélion. Savoir que cette dernière étape avait eu lieu après les affrontements du Val lui permit de placer sa visite et il réalisa qu'ils auraient presque pu se croiser, sa gorge se serrant légèrement lorsque la raison de son retour lui revint à l'esprit, un peu plus quand elle lui rappela la mort d'Eddard Stark. Même s'il avait très peu connu l'homme, il avait toujours eu cette espèce d'admiration enfantine envers leur suzerain et apprendre la nouvelle à son retour - en plus des autres - n'avait fait que s'ajouter au poids qui menaçait de l'écraser à chaque pas.

Ses yeux résolument fixés sur la carte alors qu'elle y plaçait les pièces, il tâchait de refouler ses propres émotions, comme il le faisait si bien d'habitude, mais ses mots résonnaient douloureusement en lui. Bien sûr que ça lui manquait, il aurait donné beaucoup pour pouvoir repartir, mais il ne pouvait pas, plus maintenant. Maintenant il était seigneur d'Ironrath, comme elle le disait si bien. Il ne réagit que lorsqu'elle prit ses mains dans les siennes, relevant les yeux pour croiser ceux humides de la brune, sentant les siens sur le point de les imiter quand elle lui présenta ses condoléances pour son frère. Serrant doucement ses fines mains, il sourit malgré tout, autant qu'il le pouvait. Les Dieux veillent sur lui maintenant, et il a retrouvé Père et Norren... Sa voix était sortie étouffée, autant parce que sa gorge était plus serrée que jamais que parce que chaque son de cette phrase lui faisait mal. Son père et ses deux frères, qu'il ne pourrait plus revoir, à qui il n'avait jamais pu dire les choses les plus importantes et qui lui avaient laissé la lourde tâche de s'assurer que leur famille survivrait malgré tout, que leur domaine continuerait d'exister. Il prit une grande inspiration quand elle lâcha ses mains, chassant autant que possible cette tristesse étouffante pour la remplacer par sa curiosité habituelle. Dans le paquet qu'elle posa sur la table se trouvait quelque chose qu'elle avait rapporté de son premier voyage, qui devrait lui plaire, et lorsqu'il avait vu les plumes de l'empennage, il sut exactement à quoi elle faisait référence en disant qu'il en avait parlé plus tôt. Debout sans même s'être rendu compte qu'il s'était levé, il avait contourné la table pour mieux observer les flèches empoisonnées qui venaient du domaine des Reed. Même si elles ne sont plus aussi efficaces qu'à leur confection, c'est déjà énorme d'en avoir. Passant un bras autour des épaules de la jeune femme, il l'attira légèrement contre lui et posa un baiser sur sa joue. Merci Lyarra, pour les flèches... mais aussi d'être là malgré ma longue absence. Même si les flèches le ravissaient, sa présence à Ironrath était le meilleur cadeau qu'elle aurait pu lui faire, surtout après autant de temps, et savoir qu'il pouvait toujours la compter parmi ses amies était encore mieux. Il la relâcha finalement, les yeux fixés sur la grande fenêtre où il pouvait voir la nuit tomber, sachant que bientôt la grande salle ne serait plus aussi tranquille. On devrait ranger tout ça, les serviteurs vont bientôt arriver pour préparer le repas. Ce n'était que partie remise bien sur, il pourrait continuer de parler de leurs voyages dans les jours à venir, et il récupéra les pièces qu'il avait étalé sur la carte d'Essos pour les ranger avec le reste de ses trophées dans la bourse de cuir, avant de faire de même pour celles de la jeune femme qu'il lui tendit et de replier soigneusement les deux cartes. Je te vois tout à l'heure.Après un dernier sourire à son ami, il prit le paquet qui contenait les flèches et celui que lui-même avait emporté plus tôt, posa un nouveau baiser sur sa joue pour la remercier encore une fois, et passa la porte pour disparaître dans le château. Il devait encore passer par sa chambre pour poser ses affaires, puis retrouver le mestre pour voir si celui-ci avait des affaires urgentes à traiter ou des lettres qui attendaient sa réponse, et tout ça avant le dîner.

Encore une fois il avait laissé la grande chaise trônant au bout de la table pour s'installer à sa droite, sa mère prenant place à côté de lui comme à son habitude, tandis que son oncle et le capitaine des gardes s'installaient en face, là où il avait espéré que son amie serait. Mais hélas non, même en mangeant certaines affaires n'attendaient pas. S'il était en pleine conversation avec son oncle sur les diverses choses qui requéraient son attention, il écoutait tout de même ce qui se disait quelques chaises plus loin, là où son invitée était cernée par les jumelles. Elles avaient amené le sujet en parlant du mariage prochain du régent du Nord et de l’aînée des Stark, puis avaient lentement commencé à assaillir Lyarra de questions, sûrement celles qu'elles n'avaient pas pu lui poser plus tôt, toutes centrées sur ce même sujet qui semblait obnubiler leur esprit ces derniers temps. La Cerwyn n'était pas seulement la cible, elles en étaient à lui demander son avis sur qui leur frère devrait épouser quand il avait posé durement sa coupe sur la table, le bruit mat résonnant dans la pièce alors que le silence tombait brutalement. Elsera, Teana, ça suffit! Sa voix avait tonné dans le silence, il avait senti tous les regards se fixer sur lui, et si par le passé il aurait tout fait pour fuir cette attention soudaine, aujourd'hui il assumait son geste et ce qui allait avec. Si je vous entend encore une fois évoquer un mariage, ou n'importe quoi qui s'approche trop de ce sujet, non seulement vous finirez votre repas dans la cour, mais en plus vous y dormirez. Il avait ignoré le regard que sa mère avait posé sur lui, se redressant même un peu plus pour asseoir son autorité, son regard froid comme la glace fixant ses sœurs. Et si ça ne vous plaît pas, je vous rappelle que vous êtes aussi en âge de vous marier et que je peux vous trouver un époux chacune à un bout de Westeros si ça me chante. De par leur gémellité, elles avaient toujours été bien plus proches l'une de l'autre qu'il avait pu l'être de ses frères, et il savait qu'elles voulaient rester proches même une fois mariées dans des familles différentes, dans le Nord si possible. Il n'avait rien contre cette idée, et ferait son possible pour que ça arrive, mais il n'oubliait pas que chaque union était aussi un moyen de former des alliances et il était temps qu'elles comprennent que ce n'était pas uniquement valable pour lui. Un dernier regard aux jeunes femmes et il était retourné à son assiette et la conversation avec son oncle, aussi barbante soit-elle. Le reste du repas s'était passé sans encombres - et sans aucune mention d'une éventuelle noce - et il avait pu finir de donner ses ordres pour le lendemain avant de sortir, encadré de son oncle et du capitaine, pour faire le tour de la forteresse et s'assurer que tout était en place pour la nuit.

La ronde avait pris plus de temps que prévu et il n'avait revu son invitée que le lendemain, alors qu'il s’entraînait avec ses hommes au maniement de l'épée. Il connaissait déjà largement les bases, ayant suivi l'enseignement de son oncle dès son plus jeune âge, mais il avait perdu certains réflexes avec son voyage et l'emploi de l'arakh, qu'il avait fallu corriger, en plus du reste. Il l'avait brièvement aperçue descendre les larges escaliers qui menaient à la cour entre deux coups portés sur le bouclier qu'il tenait de la main droite, pour la perdre de vue alors qu'il parait de la lame qu'il tenait dans la main gauche. Fauchant l'homme en face de lui d'un coup aux jambes peu réglementaire - mais très satisfaisant - il posa la pointe de l'épée sur sa gorge avant de l'aider à se relever, se remettant en place alors qu'un autre soldat remplaçait son collègue. Tous les matins depuis son retour se déroulaient ainsi, qu'il pleuve, vente ou neige, et il n'avait pas le droit de passer à autre chose tant qu'il n'avait pas vaincu tous ses adversaires, sous les commandements et réprimandes de son oncle. Il finit par entendre celui-ci se racler la gorge pour attirer son attention et tourna donc la tête pour voir ce qui n'allait pas, se prenant un coup dans les côtes au même moment. Adressant un bref salut à Lyarra qui s'était accoudée à la barrière qui délimitait le terrain d’entraînement, il revint à celui qui venait de porter un coup, heureusement avec une arme émoussée. Tu oses frapper ton lord, devant une invitée en plus? Le soldat en face hocha fièrement de la tête avant de se remettre en garde, le défiant du regard, et il chargea, se servant de son bouclier pour envoyer celui de l'autre valser au loin d'un coup puissant, puis un autre qui l'envoya au sol, et une nouvelle fois son épée trouva le cou offert. L'aidant à se relever, ils rirent ensemble en se donnant des tapes dans le dos comme deux gamins, sous un nouveau regard sévère de son oncle. Il avait grandi avec ces hommes, appris à combattre à leurs côtés, et c'était devenu un jeu de savoir qui réussirait mettre une bonne fois pour toute le nouveau lord par terre, une semaine sans corvées ayant même été mise en jeu, mais aucun n'avait réussi pour le moment. Faisant signe d'un temps mort, il essuya la sueur qui perlait sur son front du revers de la manche avant de s'approcher de Lyarra, s'appuyant contre la barrière pendant que son oncle allait près de ses hommes. Désolé de ne pas être revenu hier soir, il y a eu un peu d'agitation. Il désigna le plus jeune des soldats d'un geste de la main et éleva la voix pour être sûr qu'on l'entendrait à l'autre bout du terrain. Myles croyait avoir vu des sauvageons dans l'un des bosquets, mais c'était juste les Harclay qui revenaient de la chasse. Le concerné s'excusa encore avec un air penaud, sous les rires des autres soldats. Lui aussi avait ri sur le coup, avant de subir une nouvelle fois la colère de celle qui dirigeait les Harclay à Ironrath vu qu'elle n'avait pas apprécié qu'on les compare aux sauvageons, en plus des habituelles autres choses, et il avait fallu ensuite apaiser les tensions entre elle et son oncle qui avait mal pris qu'on s'en prenne au lord. Le temps que tout le monde se calme et il était allé directement se coucher, épuisé. Bien dormi?
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Carnets de Voyage

An 300 Lune 6



Edwin & Lyarra

Repenser à tous ces souvenirs, c’était assez douloureux. Douloureux parce que repenser à des moments heureux, attristaient Lyarra. Elle qui a pu jouir d’une certaine liberté pendant trois ans, se voit maintenant enfermée à Castel-Cerwyn. Douloureux aussi parce que tous les moments n’ont pas été évidents. Il y a eu des moments où, avec Cley, des disputes ont éclaté, ou encore parce que l’annonce de certain décès, la perte d’être plus ou moins chers, ce n’est jamais évident à encaisser. Mais Edwin était la seule personne à qui elle pouvait raconter tout son voyage après Mestre Rhodry. Ils étaient les seules personnes qui partageaient sa passion pour l’ailleurs, son envie d’évasion et qui respectaient cette envie chez elle. Malgré tout, elle essayait de ne pas laisser apparaître sur son visage cette douleur, cette tristesse. Elle devait garder ces souvenirs comme étant bons plus qu’autre chose. C’était une très bonne expérience, c’est grâce à tout cela qu’elle est revenue grandie. Jamais plus elle ne ferait la bêtise d’il y a quatre ans, de partir comme ça, seule, sur un coup de tête parce qu’elle voulait fuir ses responsabilités. Elle ne regrettait pas de l’avoir fait, mais était aujourd’hui bien trop consciente des conséquences que ça avait et du danger face auquel elle s’était exposée pendant tout ce temps. C’est pour ça qu’elle acceptait la décision de son père.

Lyarra fut surprise de savoir qu’Edwin était également passé à la Treille lors de son voyage et qu’il avait ramené du vin de là-bas. Il précisa même que les plages y étaient belles, chose que la Cerwyn pouvait confirmer. Elle s’y était promené plusieurs fois, un petit plaisir bien à elle. Elle se demande ce qu’aurait été son voyage si Edwin avait été à ses côtés ou si, à l’inverse, elle avait accompagné Edwin en Essos. L’expérience aurait été toute autre, probablement, mais pas des moins intéressantes, elle en est certaine. Mais Lyarra avait changé de sujet, ce détail lui étant revenu soudainement à l’esprit. Ce n’était pas joyeux, mais elle avait ressenti le besoin de partager avec son ami sa tristesse et son affection quant à la disparition de son frère. Mais son ami répondit, d’un air qui se voulait rassurant, pour lui-même plus que quiconque,  qu’il rejoignait alors son père et son autre frère et que les anciens Dieux veillerait alors sur lui. C’était sûrement ce qu’il fallait se dire dans de telles situations. Lyarra avait vu disparaître des personnes qu’elle connaissait très bien, mais jamais de membre de sa famille et se demandait quelle serait sa réaction si Père ou Jonelle venait à disparaître, elle qui ne les portait pas plus que ça dans son cœur. Aurait-elle quand même une certaine tristesse, se rendrait-elle compte à quel point ils comptaient pour elle finalement ? Elle ne sait pas, et ne veut pas se poser davantage de questions à ce sujet. Elle avait, en tout cas, beaucoup de peine pour son ami, même s’il essayait de rester fort, il n’en était pas moins humain et devinait à quel point ça devait être difficile d’accepter la réalité.

Vint alors le moment des réactions face au cadeau que Lyarra avait fait à Edwin. Elle espérait vivement depuis tout ce temps que ce cadeau lui plairait. Mais elle vit directement que ça devait être le cas. Elle n’avait même pas le temps de dévoiler ce que c’était qu’il semblait déjà excité, il avait probablement deviné avant même de voir. Lorsqu’elle dévoila les flèches, il semblait ravi de les avoir et ce même si on ne pouvait avoir la certitude de leur efficacité. Elle était contente de lui avoir fait plaisir de la sorte. Il déposa alors un baiser sur sa joue pour la remercier. Il ne s’arrêtait plus de la remercier, pas seulement pour les flèches mais également pour sa présence. « C’est un plaisir pour moi Edwin, tu es un véritable ami, je ne pouvais pas manquer de venir te voir. » Il suggéra alors de ranger tout ce qu’ils avaient sorti car le repas ne devrait pas tarder à être préparé. Elle hocha la tête, elle n’avait pas vu le temps passer. Elle aida son ami à tout ranger, rassembler les pièces et enrouler les cartes. Il déposa à nouveau un baiser sur sa joue pour la remercier une dernière fois avant de lui dire qu’ils se retrouveraient le soir. Elle acquiesça avant de quitter la pièce à son tour pour rejoindre sa chambre.

Elle avait besoin de se détendre un peu. Elle n’avait pas pris le temps de se poser suite à son voyage, trop impatiente de parler avec son ami et puis, les sœurs de ce dernier l’avaient tellement assénée de question qu’elle n’avait pas su reposer son esprit une seule seconde. Elle se posa alors dans son lit, toute habillée, sans même se rendre compte qu’elle s’était assoupie de la sorte. Durant le court instant où elle avait rejoint les bras de Morphée, elle avait rêvé de Hautjardin et de ses amis, se réveillant alors en sursaut, ne sachant pas si c’était l’idée de la mort de ces derniers ou le coup qui avait été porté à sa porte pour lui demander de venir dans la grande salle pour le repas. Le moment de détente lui avait paru trop court mais elle était affamée et manger ne lui ferait pas de mal. Elle suivit alors sans broncher les personnes qui étaient venues la chercher, tout en prenant soin de retoucher sa coiffure. Elle voulait être présentable devant le rester de la famille de son ami. Si elle se permettait de ne pas se coiffer quand elle était à Castel-Cerwyn, les choses étaient différentes ailleurs. Elle traversa de longs couloirs avant de revenir à la grande salle où elle avait passé un bon moment avec son ami un peu plus tôt. Tout semblait soudainement différent. C’était sûrement la présence d’autres personnes qui donnait cette impression. Elle alla s’installer là où on lui avait demandé, c’est-à-dire entre les deux jumelles. Elle savait qu’elle n’allait pas être tranquille pendant le repas, les deux malines allaient probablement lui poser encore plus de question. Elle remarqua alors qu’Edwin n’était pas assis sur le grand fauteuil central qui devait lui revenir pourtant. Il était le seigneur d’Ironrath, alors pourquoi ne pas prendre place à cet endroit ? Elle se posait la question et en même temps se disait qu’il ne se faisait probablement pas encore à l’idée de devoir diriger cette maison. Elle observa alors toutes les personnes se trouvant à cette table. La mère d’Edwin à sa droite semblait en apparence tout à fait normale, mais quand on regardait bien, de plus près, on pouvait voir la douleur, surtout dans son regard. Elle avait ses regards furtifs en direction de la chaise vide. Ça devait probablement lui rappeler que quelqu’un manquait à l’appel même si ce fauteuil aurait dû être occupé ce soir-là. Ca ne devait pas être évident d’être une mère et une épouse, et de perdre ces personnes pour qui on donnerait la vie. Elle compatissait avec cette femme et l’admirait de la même façon car elle arrivait à cacher cette douleur et à garder la face, pour son fils, et parce que la vie continue malgré tout. En face d’Edwin et de sa mère, se trouvaient deux hommes. Elle ignorait qui ils étaient, mais probablement des hommes de la famille ou simplement du conseil restreint d’Edwin. Elle ne faisait pas attention aux sujets qu’ils abordaient à table, mais ça semblait être important et elle voyait un tout autre Edwin, un qu’elle connaissait moins. Lyarra, elle, mangeait silencieusement, pourtant assenée à nouveau de questions par les jumelles. Au sujet du mariage prochain de Sansa, elle se retrouva à dire qu’elle était incertaine de pouvoir s’y rendre. Mais aux questions qui la concernaient ou qui concernaient Edwin, elle était toute gênée, ne sachant pas quoi répondre. Elle aurait pu, dans d’autres circonstances, répondre d’un air joueur pour embêter Edwin. Mais là, il était le seigneur de la maison et de la tablée, il était face à des hommes qui attendaient sûrement beaucoup de lui et de son comportement, alors elle ne disait rien, répondant d’un sourire gêné qu’elle ne savait pas. Puis elle fut surprise, voire même effrayée lorsque le bruit d’une coupe qui choquait la table retentit dans la salle, ainsi que la voix d’Edwin, qui prenait un tout autre ton et semblait vraiment hors de lui. Elle ne le reconnaissait pas, mais elle comprenait qu’il réagisse de la sorte. Lyarra ne savait pas trop où se mettre, elle se sentait coupable de toutes ces questions que les jumelles posaient et en même temps, elle se sentait pas à sa place au milieu de cette querelle familiale. Elle se contenta de regarder son assiette, comme si on la sermonnait elle. Le repas se termina sans encombre, Lyarra toujours aussi silencieuse, tentant de comprendre et d’entendre surtout de quoi parlait Edwin avec ses hommes.

Elle ne retourna pas directement dans sa chambre après le repas, elle avait demandé au Mestre si elle pouvait accéder à sa bibliothèque pour lire un livre qu’elle n’aurait éventuellement pas encore lu. Elle ne savait pas encore si elle reverrait son ami dans la soirée, il avait d’autres obligations et elle comprendrait tout à fait qu’il n’ait pas le temps de venir la voir. Après tout, elle avait occupé une bonne partie de son temps dans la journée et elle, elle allait pouvoir lire un nouvel ouvrage. Le livre qu’elle avait choisi s’intitulait Histoire des rois d’au-delà du Mur, un livre rédigé par mestre Herryk. L’ouvrage parlait principalement des rois Gendel et Gorne, des personnages dont elle avait souvent entendu parler. Elle se mit à lire les premières pages de l’ouvrage jusqu’à ce que ses paupières se ferment, laissant son livre ouvert sur ses genoux et la bougie allumée. Le Mestre vint alors la réveiller pour la sommer de retrouver sa chambre. Cette nuit-là fut bonne, malgré le froid qui sévissait à l’extérieur des murs, elle n’avait pas eu froid.

Le lendemain, après avoir petit déjeuné, la Cerwyn demanda à ce qu’on la mène jusqu’à son ami Edwin. On lui fit savoir qu’il était en train de s’entraîner, qu’elle pourrait attendre si elle le souhaitait, mais elle insista pour qu’on la mène jusqu’à la cour d’entraînement. Elle avait l’habitude de voir des hommes s’entraîner, elle avait le même chez elle. On la mena donc jusqu’à son ami. En descendant les marches qui menaient à la cour, elle ne fut pas étonnée de voir son ami mener, bien que ses techniques soient un peu floues, du moins pas semblables à celles qu’elle connaissait dans le Nord. Bien que n’aimant pas l’idée de se battre, elle connaissait pas mal de choses, d’une part pour s’être entraînée avec les Stark et avec Jon plus jeune, mais aussi pour avoir beaucoup étudié les techniques de combat et les stratégies. Le côté théorique l’ayant toujours plus attirée que la pratique. Elle alla s’accouder à la barrière pour regarder son ami, qu’elle salua brièvement. Elle était bien heureuse d’avoir mis une de ses robes, on le lui demanderait pas alors de le rejoindre pour se battre. Elle n’était pas venue pour ça, elle voulait juste passer du temps à les observer. La remarque de son ami amusa la Cerwyn. Elle se permit d’ailleurs de rétorquer à l’autre homme. « Vous auriez dû frapper encore plus fort, votre seigneur est résistant. » Elle était heureuse de voir qu’il prenait plaisir à faire cet entraînement et de voir qu’il s’entendait bien avec tous ces hommes. Edwin finit par la rejoindre, s’excusant de ne pas avoir pu la rejoindre la veille. Il lui expliqua qu’un de ses hommes, un dénommé Myles, pensait avoir vu des sauvageons, mais qu’il ne s’agissait en réalité que des Harclay, un des clans des montagnes du Nord. « Encore heureux que nous n’ayons pas été réveillés en pleine nuit pour rien, je crois que j’aurais dit deux mots à ce Myles ce matin sinon. » Elle disait ça bien entendu avec humour, elle ne connaissait pas ce Myles et n’avait absolument rien contre lui, mais l’histoire était plutôt amusante. « De toute manière, hier je me suis endormie sur une lecture dans la bibliothèque de votre Mestre. Je n’aurais probablement pas eu la force de discuter davantage, le voyage m’a épuisée. » Son ami lui demanda alors si elle avait bien dormi. Elle n’avait pas aussi bien dormi depuis des semaines, à vrai dire. « J’ai très bien dormi, la chambre était bien chauffée, je n’ai pas eu froid et surtout aucun mal à trouver le sommeil. Et toi ? Malgré cette fausse alerte, tu as fini par trouver le sommeil ? » Elle se demandait ce que son ami avait prévu de faire pour la journée. Il avait probablement encore plein d’affaires à régler. Même si elle avait prévenu de sa venue à Ironrath, elle se doutait qu’il n’aurait probablement pas énormément de temps à lui accorder. Mais pour Lyarra ce n’était pas grave, tant qu’elle était loin de son père, tout allait pour le mieux. « Qu’as-tu prévu de faire aujourd’hui après ton entraînement ? Je suppose que tu as plein de choses à régler avec tes hommes. As-tu des choses à conseiller que je puisse faire ici ou dans les alentours ? Je ne voudrais pas te déranger dans tes obligations. » Elle s’était débrouillée seule pendant trois ans, elle saurait bien le faire une nouvelle fois si elle y était obligée. « As-tu déjà réfléchi à la façon dont tu vas utiliser tes flèches ? Ou tu penses simplement les garder comme une sorte de trophée ? » Elle eut un rire amusé, elle savait que de toute manière, Edwin saurait parfaitement quoi en faire.


© DRACARYS
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The world is round, so travellers tell,
And straight through reach the track,
Trudge on, trudge on, 'twill all be well,
The way will guide one back.

Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath

La remarque de son invitée sur le possible dérangement nocturne le fit sourire. Il avait déjà passé un sacré savon au-dit Myles, les tensions avec celle qui commandait les Harclay étaient bien suffisantes en temps normal, il n'avait vraiment pas besoin qu'on en rajoute, et une fausse alerte concernant des sauvageons n'aidait pas non plus. Il fut rassuré de savoir qu'elle avait bien dormi et qu'elle n'avait pas eu froid, la température de son domaine ayant tendance à être plus basse de celle sur le domaine des Cerwyn, et il répondit à sa question comme si de rien était. Oui, ce n'est jamais un souci. Le souci c'était surtout le temps qu'il passait à dormir: quelques heures à peine, et toujours hantées de rêves qui le ramenaient dans le passé, dans tous ces moments qu'il voulait revivre alors qu'il était presque enchaîné au Nord, ces visages qu'il voulait revoir et qu'il doutait de plus en plus de recroiser un jour. Le poids de ses nouvelles fonctions et les nombreuses inquiétudes qui les accompagnaient n'aidait pas bien sûr, mais c'était toujours ces souvenirs qui le réveillaient, la gorge serrée et les poings plus encore. Mais il préférait se taire à ce sujet, personne n'était au courant de ses trop nombreuses heures de veille et ça ne regardait personne d'autre que lui. Après un regard à son oncle de l'autre côté du terrain, il revint à la jeune femme, toujours aussi souriant. Le temps de mettre par terre le dernier, de me rafraîchir un peu et je suis à ton entière disposition jusqu'au milieu de l'après-midi, ensuite j'ai un conseil, puis je dois passer au village donc je ne rentrerais pas avant le repas. Pour ce qui est des occupations, il y a la bibliothèque évidemment, mes sœurs et ma mère si tu veux être à nouveau harcelée sur le moindre détail de ta vie, sinon tu peux aussi te promener sur le domaine, avec ou sans escorte selon ce que tu préfères. Il préférerait qu'elle soit accompagnée si elle choisissait de s'aventurer dans les bois alentours, mais il ne comptait pas non plus lui imposer, sachant à quel point ça pouvait être pesant de se sentir suivi et observé quand on voulait être seul.  Entendant le coup d'une épée contre un bouclier, signe que la pause était terminée, il esquissa un léger salut vers Lyarra et raffermit sa prise sur sa lame et la lanière du bouclier qu'il tenait. Je reviens dans... cinq minutes environ. Retournant se placer au centre du terrain face à son dernier adversaire de la matinée, il prit une inspiration et entrechoqua à son tour son épée contre le bois. Il n'y aurait pas ce genre de signal en bataille réelle bien sûr, l'ennemi n'attendrait pas gentiment qu'il soit prêt pour l'attaquer et tenter de le tuer, mais ils n'étaient pas en condition réelle non plus.

Ça avait duré un peu plus de cinq minutes, et il avait pris quelques coups qu'il sentirait au moins jusqu'au lendemain, mais il s'était fait à ces entraînements matinaux qui lui permettaient de défouler certaines choses qui tournaient dans son esprit, d'évacuer le trop plein d'énergie qu'il ne pouvait plus relâcher autrement, de garder ce calme serein qu'il affichait tout le temps, et surtout de ne pas retourner là où ses souvenirs le ramenaient chaque nuit. Un Forestier ne fuyait pas, il affrontait, et si ça passait par tabasser et se faire tabasser tous les matins, autant en profiter pour améliorer son maniement de l'épée qu'il avait un peu oublié à force d'utiliser son arakh. Après avoir quitté le terrain d’entraînement il avait accompagné Lyarra jusqu'à la grande salle, gardant une distance respectable pour ne pas l'incommoder avec son état, avant de foncer dans sa chambre pour une rapide toilette et enfiler une tunique propre. Attrapant les cartes de la veille, la fourrure zébrée et son contenu, la petite bourse de cuir ainsi que de petits pions en bois de fer, il était revenu dans la grande salle où elle l'attendait. On s'était arrêté à ton voyage à Dorne avec "ton ami Jon" il me semble. Il ne comptait pas arrêter d'insister avec cette expression, la réaction de son amie l'amusait assez, et il trouvait l'idée intéressante, assez en tout cas pour s'y intéresser. Rouvrant les cartes sur la table, il plaça les pièces de la veille sur les cités qu'il avait évoqué, puis les pions sur celles qu'elle avait visité, terminant par Dorne. On a faillit se croiser, j'étais à Lancehélion entre la neuvième et la onzième lune. Peu de temps après avoir reçu la lettre de sa mère lui annonçant le départ soudain et brutal de son frère. Piochant dans la bourse un petit morceau de brique, il le plaça sur l'emplacement de la capitale. Un morceau du mur extérieur du palais, je n'y suis pas rentré. Un peuple très intéressant ces dorniens, autant que leur région, même si je n'ai pas beaucoup visité. Là-bas il avait surtout beaucoup bu, autant pour oublier pourquoi il était là que pour profiter des boissons locales, profité de l'hospitalité de quelques maisons aux mœurs légères, joué beaucoup plus qu'il ne l'aurait du et évité une ou deux fois de se faire tuer par un dornien qui n'aimait pas ses manières. Quelques lunes où il avait pu encore un peu prétendre n'être qu'un simple voyageur sans réelle importance, un temps hélas révolu. Puis La Treille, sur le chemin du retour, mais je te l'avais déjà dit hier. S'emparant cette fois d'un petit galet poli par les vagues, il en caressa un instant les courbes lisses avant de le poser sur l'île au large du Bief.

Son regard suivit le trait d'encre qui partait de l'île pour longer la côte ouest et remonter jusque dans le Nord. Si elle avait choisi de passer par l'est, pour éviter les éventuels problèmes liés aux Îles de Fer, lui avait décidé de justement passer au large, sachant qu'il pourrait éventuellement invoquer un ou deux noms qui pourraient lui permettre de passer en toute sécurité. Mais il n'avait eu aucune problème et était rentré à Ironrath un peu plus d'un mois après avoir quitté La Treille, pour retrouver ce qu'il avait laissé derrière lui huit ans auparavant et découvrir les nombreux poids qui allaient avec sa nouvelle fonction. Revenant à la réalité, il lui montra d'un signe de tête la fourrure zébrée qu'il avait posé sur l'une des chaises. Je suis surpris que tu ne m'aies pas encore harcelé de questions à propos de ça. Ou de ce que ça cache d'ailleurs. Le paquet était aussi là la veille, et il connaissait la curiosité dont pouvait faire preuve Lyarra dès que quelque chose l'intéressait, qu'elle n'ait pas encore pensé à poser des questions à ce sujet, ou reprendre son interrogation sur ce qu'il avait fait à l'est des Cités Libres, l'étonnait un peu. Souriant, il prit le paquet et le défit tranquillement, prenant son temps avant de finalement dévoiler la lame recourbée de son arme fétiche. Arakh mra qora. Saisissant l'arme par la poignée dans un tintement de clochettes, il reposa la fourrure sur la chaise, avant de poser l'arakh en travers de la vaste zone désertique qu'était la Mer Dothrak. C'était ce que je disais hier: j'ai été éclaireur pour Khal Rhogoro pendant deux ans et j'ai adoré ça. Montrant du doigt la pièce posée sur Qohor, il suivit la ligne qui traversait la carte. La caravane que j'avais intégré a été attaquée, beaucoup ont essayé de fuir et ont été tués, moi j'ai choisi d'intégrer le khalassar. D'abord en tant qu'esclave, pour apprendre la langue et les coutumes, puis j'ai réussi à me distinguer en aidant des chasseurs et j'ai pu monter un peu plus haut dans les échelons, tout en restant un étranger pendant un moment. Ça n'a pas été facile, ils ont tendance à avoir l'exécution facile, mais Khal Rhoggoro m'aimait bien je crois et j'ai fini par gagner mon arakh, puis mes clochettes. Une pointe de fierté pouvait certainement s'entendre dans sa voix, mais il ne comptait pas la cacher. Peu d'ouestriens pouvaient se vanter d'avoir survécu aux dothrakis, encore moins à avoir réussi à se faire assez respecter pour chevaucher avec eux, connaître leur langue si gutturale et leur culture. Elles étaient dans mes cheveux à cette époque, ils étaient plus longs et tressés, je les ai coupé un peu avant de passer les Os. Machinalement il passa une main dans ses boucles pour les dégager de son visage, les yeux fixés sur son arakh alors que les nombreux souvenirs de son voyage avec les seigneurs des chevaux tournoyaient dans son esprit.
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An 300 Lune 6



Edwin & Lyarra

La nuit avait été étrangement bonne. D’ordinaire, elle avait plutôt du mal à trouver le sommeil lorsqu’elle changeait d’endroit et donc de lit – chose qui avait été plutôt courante durant son premier voyage notamment. Mais cette fois-ci, elle n’avait pas eu de soucis, la fatigue ayant primé sur le reste. A vrai dire, s’être endormi dans la bibliothèque l’avait lancée dans une nuit parfaitement reposante et elle se sentait tout à fait en forme pour affronter une nouvelle journée, malgré le froid qui était encore plus frappant que la veille. Elle était donc allée retrouver son ami sans tarder jusque-là où il se trouvait, c’est-à-dire dans la cour, en train de s’entraîner avec son oncle et d’autres hommes. Ces scènes familières n’étaient pas désagréables, au contraire, même si elle n’avait pas la moindre envie de se joindre à eux. Elle échangea donc avec Edwin, lui signalant qu’elle avait bien dormi tout en faisant des remarques sur l’homme qui avait osé le frapper ainsi que sur l’homme qui avait créé une fausse alerte la veille. Le principal, c’est qu’elle ne s’en était pas du tout rendu compte tant elle était bien endormie. Mais elle ne s’attarda pas sur son cas, demandant au Forestier s’il avait également réussi à dormir et ce qu’il avait prévu pour la journée. Elle était là pour quelques jours, mais elle ne savait pas réellement ce qu’elle allait faire de ses journées. L’hiver étant là, ça limitait beaucoup les déplacements et vu comment s’étaient tenues les jumelles la veille, elle préférait éviter d’être questionnée tout au long de la journée, même si elles devraient probablement se lasser au bout d’un moment, ne sachant plus quoi demander. Il expliqua donc qu’il serait disponible jusqu’au milieu de l’après-midi, ce qui laissait pas mal de temps étant donné que c’était encore la matinée. Il ajouta que par la suite il serait occupé notamment par un conseil et il lui proposa diverses activités, dont la bibliothèque ou une promenade sur le domaine. Elle aurait probablement le temps de traîner à la bibliothèque les autres jours. Malgré le froid, le temps était plutôt agréable, il serait peut-être sage de profiter de cette fin de journée pour aller se promener, après tout, même sans escorte, elle était capable de se débrouiller seule.

Edwin retourna à son entraînement, elle l’observa dans sa façon de se battre, les techniques utilisées n’étaient pas toujours très précises, mais il avait toujours eu un bon niveau et une facilité à manier les armes. Son séjour en Essos avait probablement influé sur sa précision, les armes utilisées là-bas n’étant pas les mêmes, c’était envisageable. Une fois qu’il eut terminé, elle le suivit jusque dans la grande salle où il lui demanda de l’attendre un moment, s’absentant probablement pour aller se changer. Elle profita de son absence pour faire un tour plus en profondeur de la salle. Elle n’avait jeté que de brefs coups d’œil la veille et elle était plutôt fatiguée, elle n’avait donc pas fait attention aux détails. Mais elle pouvait admirer de plus près l’architecture ainsi que la tapisserie représentant la famille Forestier. Ça faisait un peu mal au cœur de la voir ainsi, le père et les frères d’Edwin y étant représentés. Même si c’était une façon d’honorer leur souvenir, ça ne devait pas être évident chaque jour de voir cela et de se dire qu’il fallait prendre leur place. Le blason des Forestier était également représenté, l’arbre blanc sur fond noir les représentait parfaitement. Edwin revint alors et s’adressa à Lyarra, rappelant que la veille, ils s’étaient arrêtés sur le voyage à Dorne avec Jon. Mais la façon dont Edwin insistait sur l’expression ton ami rendait Lyarra un peu troublée, elle ne savait pas si elle se faisait des idées ou s’il insistait exprès et voulait faire passer un message. Elle décida de ne pas trop y faire attention. Il disposa les pions et les pièces comme la veille et il ajouta que les deux avaient failli se croiser à Lancehélion. Et lorsqu’il énonça les dates, ses yeux s’ouvrirent en grand tant elle était surprise. « Effectivement, on aurait réellement pu se croiser… J’aurais tellement aimé pouvoir passer une soirée avec toi là-bas, qu’on aille boire un verre ou simplement qu’on parle de tout ce dont on parle aujourd’hui mais là-bas. Si j’avais su… » Elle était déçue de ne pas avoir pu le croiser là-bas. Elle était bien contente d’avoir partagé ces moments avec Jon, mais avec Edwin ç’aurait été également apprécié. Il était son ami après tout et ils avaient tous les deux rêvés de ces voyages étant jeunes, ç’aurait été une finalité à leurs rêveries. Le Forestier déposa alors un morceau de mur appartenant au palais, il expliqua ne pas être rentré à l’intérieur mais d’avoir réellement trouvé les dorniens intéressants. Il finit par déposer un galet sur l’emplacement de la Treille, mais ça, il lui avait déjà annoncé la veille.

Le jeune homme changea alors de sujet et fit un signe de tête pour signaler la fourrure zébrée. Si là, elle l’avait remarquée quand il était revenu, la veille, elle n’y avait même pas prêté attention et il avouait d’ailleurs être surpris qu’elle n’ait pas posé de question à ce sujet. A vrai dire, elle était elle-même surprise. Elle qui remarquait toujours tout et posait plein de questions, elle réalisait que le voyage de la veille l’avait réellement épuisée. « Je suis surprise moi-même, Edwin. En fait, je crois que j’étais tellement fatiguée que je n’avais même pas remarqué la présence de cette fourrure. Mais je suis certaine que tu vas te faire un plaisir de me dire ce qui s’y cache. » Elle lui adressa un sourire malicieux, évidemment, la curieuse qu’elle était ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. Que cacher dans une fourrure zébrée. Ça devait probablement venir du grand Est, peut-être des Dothrakis. Mais elle attendait sa réponse avant de trop s’avancer sur des éventualités. Mais elle avait vu juste pour le coup, il sortit de la fourrure une arme qu’elle avait déjà vue dans un bouquin sur les armes typiques d’Essos. Un arakh. Même si elle en avait déjà vu dessinés dans les livres, c’était la première fois qu’elle en voyait un vrai. Elle s’approcha de la lame pour l’admirer de plus près. Même à Port-Réal elle n’avait pas vu de telles armes. « Cet Arakh est magnifique. Je suis étonnée que tu aies pu en ramener un. » Il ajouta ensuite qu’il avait été éclaireur pour un Khal. Elle fut réellement surprise. Elle ne connaissait pas encore énormément de choses sur les Dothrakis, malgré ses lectures, les bibliothèques qu’elle avait visitées n’avaient pas suffisamment d’ouvrages à leur sujet et espérait un jour en rencontrer pour pouvoir en savoir plus. Alors savoir qu’un Westerosi ait réussi à se faire accepter par un khalasar l’étonnait, elle pensait ces peuples trop fermés. Mais elle garda son interrogation pour elle, laissant son ami continuer son explication, il apporterait peut-être des réponses à ses questionnements sans qu’elle n’ait à ouvrir la bouche. Il entama donc les explications quant à l’attaque de sa caravane et puis son choix d’intégrer le khalasar, choix audacieux étant donné les personnages que ça semblait être. Il expliqua avoir été esclave, mais les raisons qu’il avait données n’étonnèrent pas Lyarra, vouloir apprendre les langues et les coutumes. Lyarra était pareil mais en restant à Westeros, elle n’avait pas réellement eu l’occasion d’apprendre d’autres langues, c’était encore une chose qu’elle avait peur de ne pas accomplir au cours de sa vie. Mais elle était fière d’Edwin, qu’il ait réussi à accomplir tout ça. « Je suis impressionnée, je dois te l’avouer. Je ne sais malheureusement pas suffisamment de choses sur les Dothrakis et je pense que le meilleur moyen d’en savoir plus c’est d’en rencontrer. Mais toi tu es un homme, je suppose que ce serait différent avec moi. Comment sont-ils avec les femmes ? » Elle avait entendu de mauvaises choses à leur sujet et leur rapport avec les femmes, mais elle préférait entendre la version de son ami. Il parla alors des clochettes, expliquant qu’elles étaient autrefois dans ses cheveux qui étaient longs et tressés à cette époque. Elle eut un rire nerveux, elle n’arrivait pas à l’imaginer coiffé comme elle. Ce n’était pas un rire moqueur, mais c’est vrai qu’en le voyant comme il était aujourd’hui et avant qu’il parte, ça paraissait improbable. « J’aurais aimé voir ça, tu aurais dû demander à quelqu’un de tirer ton portrait pour que je puisse voir ce que j’ai du mal à imaginer. On aurait pu ressembler à des sœurs toi et moi. » Là, c’était moqueur, mais ce n’était pas méchant.

Elle reposa ses yeux sur la carte de Westeros. Elle trouvait son expérience bien fade à côté de celle de son ami. « Je n’ai pas ramené grand-chose de mon voyage, le peu que j’ai remonté est resté à Castel-Cerwyn. J’ai principalement remonté des bouquins et mon frère me l’a reproché vu que je lui ai demandé d’en porter pas mal dans ses affaires. J’ai également remonté des épices de Dorne, des plantes que mon Mestre m’avait demandé de ramener si je passais à certains endroits. Je crois que je suis principalement revenue avec des souvenirs, des images en têtes que j’aurais aimé immortaliser si j’avais eu un don pour le dessin plus prononcé. » De son dernier voyage elle retenait surtout les rencontres entre Jon et son père biologique. Elle aurait tant aimé partager ce secret avec quelqu’un, ça lui pesait. Mais elle ne pouvait pas, elle avait fait cette promesse et ne pouvait pas prendre le risque de compromettre la situation de cet homme, même si elle ne l’appréciait ni plus ni moins. « Si un jour je me marie et que mon époux m’empêche de voyager, m’aideras-tu à m’échapper et partir en Essos ? » Elle prit d’abord un air sérieux, avant d’éclater de rire. Elle y pensait réellement mais elle savait que ce n’était pas possible. Et Edwin, avec ses responsabilités, ne prendrait probablement pas le risque.

Elle attrapa l’arakh délicatement par le pommeau, elle était vraiment fascinée par cette arme. Même si elle détestait se battre elle avait toujours eu une certaine fascination pour les armes et les stratégies martiales, quelque chose d’assez contradictoire chez elle. « C’est vraiment beau comme arme. Je suis certaine que Cley aimerait en avoir un. En parlant de lui… Je suis un peu inquiète, depuis notre retour, il a décidé de quitter Castel-Cerwyn. D’après ma mère, il est retourné à Port-Réal… Tu sais, par ma faute, il a été déshérité. Ma sœur aînée est la nouvelle héritière de Castel-Cerwyn, tu le savais ? »


© DRACARYS
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Carnets de Voyage
“The world is round, so travellers tell,
And straight through reach the track,
Trudge on, trudge on, 'twill all be well,
The way will guide one back.”
feat. Lyarra
lune 6 - an 300
Nord - Ironrath

Son voyage à travers Essos avait duré longtemps, il avait rencontré beaucoup de cultures différentes, parfois même à l'opposé de tout ce qu'il avait connu en grandissant, mais ses années avec les Dothrakis l'avaient bien plus marqué que le reste. Peut-être parce qu'il était resté plus longtemps avec eux qu'avec n'importe quel autre peuple, peut-être justement à cause de la différence radicale de leur mode de vie, peut-être quelque chose qu'il aurait été incapable de nommer. Il avait ramené bien plus qu'un arakh et quelques clochettes, bien plus que des souvenirs et de nouvelles connaissances sur cette culture trop méconnue, des choses qu'il aurait été incapable de formuler parce qu'il ne connaissait pas de mots pouvant le faire, et pourtant il était heureux de pouvoir partager ça avec Lyarra. Sa question sur la place de la femme dans la société des seigneurs des chevaux le fit sourire, il avait lui aussi eu cette interrogation avant de les rencontrer. Les nordiens estimaient que les femmes étaient presque les égales des hommes, du moins c'était comme ça qu'il avait été élevé, et se rendre compte que cette vision était largement minoritaire dans le reste du monde n'avait pas été facile. C'est compliqué... C'est un peuple guerrier, la valeur des individus se mesure à leurs capacités au combat et les femmes ne se battent pas là-bas. Elles ne montent pas et s'occupent uniquement des tâches domestiques, elles sont rarement mieux vues que des esclaves, mais ce sont aussi les mères, sœurs et femmes de puissants guerriers et elles ont le caractère qui va avec. Parfois même plus rude et difficile que leurs contreparties masculines, mais ce n'était pas forcément un point négatif. Il aimait les femmes avec du caractère et les dothrakis n'avaient pas fait exception à la règle. Son regard se posa sur le dessin qui signalait la position de la Mère des Montagnes et de l'unique ville du peuple cavalier, là où il avait laissé une petite partie de lui. D'un côté elles n'ont pas leur mot à dire et même en tant que khalessi, de femme du chef, elles n'ont pas de réel pouvoir, et de l'autre le Dosh Khaleen, un conseil de khalessi veuves, est extrêmement respecté et prend part à la prise de décisions importantes pour les dothrakis. Relevant la tête en l'entendant rire à propos de ses cheveux longs de l'époque et de la possible ressemblance entre eux, il sourit, amusé. J'en doute, il me manque des ... Retenant le mot, il préféra mimer des mains une poitrine généreuse, sa voix se tintant d'une légère moquerie joueuse lorsqu'il reprit. Remarque, toi aussi.

Il suivit son regard sur la carte, hochant du chef en entendant ses mots. Plus que les souvenirs et les trophées, ils étaient revenus avec la réponse à cette question qui avait hanté leurs esprits durant des années. Maintenant ils savaient qu'ils étaient capables de partir pour découvrir ce qu'il y avait ailleurs, de revenir à leurs vies et de survivre au besoin de courir le monde pour en apprendre plus sur cet ailleurs. Relevant le regard à sa question, il fronça légèrement les sourcils lorsqu'elle se mit à rire, sa gorge se serrant légèrement. Elle riait, mais c'était juste pour détendre l'atmosphère, pour faire comme si c'était juste une boutade, il le savait parce qu'il agissait de la même manière. Sourire pour faire comme si tout allait bien, alors qu'à l'intérieur on voulait hurler que ça n'allait pas, qu'on voulait ce qu'on avait avant. Alors à son tour il avait sourit, son regard revenant sur la carte comme si de rien était, contemplant le chemin qu'ils avaient parcouru chacun de leur côté. Peut-être qu'un jour ils partiraient ensemble vers un ailleurs dont ils ignoraient encore tout, si les Dieux le permettaient. Si tu promets de faire pareil quand je serais marié. Pour lui ce n'était plus une question de "si" mais de "quand". Ce jour approchait, il le savait, et il faisait tout pour le repousser même s'il devrait finir par plier. Il n'avait de toute façon pas le choix, s'il ne se chargeait pas de la descendance des Forestier, le domaine reviendrait à sa sœur et il doutait que ce soit une bonne chose. Ses yeux se posèrent sur la pièce braavienne avant de trouver un autre point beaucoup plus à l'est, entre la Grande Mer de Sable et la Mer Réduite, sentant son cœur battre un peu plus lourdement. Se marier par amour n'était pas possible, et même si ça l'était ce ne serait de toute façon pas accepté, pour tout un tas de raisons plus valables les unes que les autres, du moins aux yeux de la grande majorité de Westeros et d'Essos. Au moins pourrait-il choisir avec qui il finirait probablement ses jours, et avec un peu de chance il finirait par s'attacher réellement à elle, qui qu'elle soit.

Reculant quand elle prit l'arakh, il finit par se redresser totalement et corrigea légèrement la prise qu'elle avait sur la poignée de cuir usé par le temps. Il se souvenait à peine du frère de la jeune femme, ne l'ayant que très peu croisé, mais qu'il reparte aussi peu de temps après leur retour était effectivement inquiétant. J'en ai entendu parler oui, ton père doit être ravi. L’aînée des Cerwyn avait un caractère assez proche de celui de son géniteur, du moins à l'époque où il côtoyait la famille, et il n'avait jamais entretenu de très bons rapports avec elle. Non, de tous les Cerwyn, il avait toujours préféré Lyarra, et les années n'avaient rien changé. Avec le changement dans la règle de succession des Dragonnes ce serait de toute façon arrivé non? Jonelle est la première née, mais j'imagine que ça n'a pas du plaire à Cley, surtout si c'est suite à votre voyage qu'il a perdu son futur fief. Il se doutait de la raison qu'avait invoqué lord Medger, n'ayant probablement apprécié que ses deux cadets partent à l'aventure sans demander l'avis de quiconque, mais que Cley décide de repartir comme ça était tout de même étonnant, quant à l'endroit où il se rendait apparemment... Mais Port-Réal? Ça n'a pas été le lieu le plus accueillant pour vous, c'est étrange qu'il veuille retourner là-bas plutôt que dans le Bief où vous avez été beaucoup mieux traités. De ce que je me souviens de lui, il aimait les armes et tout ce qui allait autour, je l'aurais plutôt vu retourner voir le Tyrell que vous avez rencontré pour en apprendre plus avec lui. L'idée qu'ils aient rencontré la même personne malgré leurs parcours drastiquement différent l'amusait, et revenir sur ce sujet était une bonne façon d'en apprendre un peu plus sur ce qui s'était passé là-bas. Hautjardin est une belle ville d'après ce qu'on m'a dit, peut-être que ce sera sa prochaine étape après Port-Réal et qu'il deviendra un chevalier au service de la prestigieuse maison Tyrell, ce sont tout de même les suzerains du Bief. Il y avait bien pire comme avenir, et si Cley arrivait à se faire une place là-bas sa sœur pourrait lui rendre visite plus facilement et reprendre ses voyages comme elle le souhaitait sûrement.
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