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Carnets de Voyage | Edwin & Lyarra
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Carnets de Voyage
An 300 Lune 6
Edwin & Lyarra
L’hiver s’est installé depuis plusieurs mois déjà. Mais Lyarra n’en a pas encore profité, elle qui, plus jeune, aimait jouer dans la neige et profiter des paysages immaculés. Depuis son retour du Val et de Dorne, elle n’a presque pas quitté Castel Cerwyn. Alors qu’elle avait été consignée dans sa chambre, elle avait une fois de plus désobéi en suivant Jon dans ses périples. Elle savait que si elle ne l’avait pas fait elle l’aurait regretté. Elle était à nouveau proche de son ami d’enfance, elle se sentait d’ailleurs beaucoup plus utile qu’auparavant car elle avait pu partager avec elle ce qu’elle avait appris de son voyage, elle lui avait prouvé que son absence n’était pas vaine. Mais maintenant qu’elle était de retour, elle ne pouvait plus se permettre de quitter le château. Elle en a envie, mais décevoir son père une nouvelle fois lui ferait plus de mal qu’autre chose. Et sa mère ne serait pas fière d’elle. Si elle se tient à carreau c’est davantage pour cette dernière que pour son paternel qui, lui, ne songe qu’à lui trouver un mari.
Mais récemment, elle reçut un corbeau de cet ami qu’elle n’espérait plus voir depuis des années. Il était parti depuis si longtemps, lui aussi, pour voyager. C’était un peu lui qui avait donné envie à Lyarra de mettre réellement en application ses projets de voyage. Il était un peu une inspiration pour elle. Bien sûr qu’elle en a toujours rêvé, mais pour elle ça ne s’arrêtait qu’à ce statut de rêve. Ce jour où elle avait décidé de faire part à Jon de son envie de voyager, c’était parce qu’elle avait repensé à Edwin qui lui, était réellement parti. Pourquoi rester à Castel Cerwyn ? Voyager jusqu’à Winterfell n’était pas suffisant, elle avait soif de connaissances. Savoir qu’il était rentré à Ironrath réveilla en Lyarra tous ses souvenirs de Port-Réal et du Bief. Mais aussi tout ce qu’elle avait pu imaginer à chaque fois qu’elle eut l’occasion de repenser à son ami. Où était-il ? Que faisait-il ? Est-ce qu’il découvrait de nouveaux peuples ? Elle avait tellement de choses à lui demander. Rien que d’imaginer qu’il a fait ce qu’elle rêve de faire lui procure ce sentiment d’y avoir été aussi. Même si ça ne pourra jamais remplacer cette sensation quand on voyage par soi-même.
Lorsqu’elle eut reçu cette lettre, elle tenta de convaincre Lord Cerwyn de la laisser prendre un cheval pour se rendre à Ironrath. Mais il refusa catégoriquement. Il ne voulait pas lui faire confiance car si elle l’avait trahi deux fois, il était certain qu’elle était capable de le trahir trois fois. L’idée qu’il pensait ça d’elle la blessait énormément. Mais elle l’avait mérité. Même son frère ne pouvait rien pour elle. Depuis leur retour, il ne lui parle que très peu car il est rancunier. Bien entendu, c’est lui qui avait insisté pour venir et elle aurait mal imaginé faire ce voyage complètement seule. Elle ne niait pas être responsable des conséquences. Il était heureux en tant qu’hériter de Castel Cerwyn mais cette désobéissance lui avait valu de perdre ce statut. C’était à présent Jonelle qui était l’héritière. Cley, lui, ne savait pas encore ce qu’il allait faire. Il parlait parfois de prendre le Noir ou devenir épée lige d’un autre seigneur. Il n’était pas certain de vouloir rester vivre ici. Elle resta donc au château à lire des bouquins et à rédiger ses expériences de voyage notamment. Elle ne se plaignait pas, mais n’aimait pas se sentir emprisonnée de la sorte. Elle pourrait prendre son cheval et s’en aller pour de bon. Mais si elle désobéissait que deviendrait-elle ? Elle ne veut pas se déshonorer et ne veut pas perdre à nouveau son ami Jon. Elle sait qu’elle ne peut pas se permettre. Ce n’est que le temps de quelques mois, voire d’une année. Lorsqu’elle sera mariée, les choses changeront peut-être, ou non. Mais elle savait qu’elle devait prendre sur elle car son père ne pouvait pas la garder enfermée à jamais à Castel Cerwyn.
Après quelques mois, elle posa à nouveau la question à son père. Il répondit non, dans un premier temps mais sa femme, la mère de Lyarra, d’un regard lui fit comprendre qu’il était plus sage de changer d’avis. Elle arrivait à un moment où elle ne pouvait plus rester sage, elle ne pouvait pas obéir indéfiniment de la sorte. Alors il finit par accepter. Elle ne montra pas la joie qu’elle éprouvait et se contenta de remercier son père. Elle fit aussi la promesse qu’elle ne s’absenterait que dix jours. De cette manière, elle regagnerait sa confiance et pourrait, un jour, à nouveau jouir de la liberté qu’elle a toujours connue.
La deuxième condition fut d’être accompagnée par trois des hommes de son père. Après tout, elle n’avait rien à cacher et serait plus tranquille entourée. Elle prépara son cheval et le peu d’affaires dont elle avait besoin pour ce court voyage. Elle empaqueta aussi le cadeau qu’elle avait fait faire pour son ami. Ce n’était pas grand-chose et devait sûrement avoir déjà tout ce qu’il lui fallait. Mais elle lui avait tout de même fait fabriquer cet objet. Elle n’allait pas s’arrêter à Winterfell, elle ne voulait pas perdre de temps durant le trajet. Il lui a fallu près de trois jours de voyage pour arriver à Ironrath. Le plus dur fut de traverser le Bois aux Loups. Elle avait oublié à quel point ces bois n’étaient pas très avenants surtout avec une telle météo. La neige ne tenait pas mais le sol était glissant. Elle n’était d’ailleurs pas très rassurée durant la traversée et était soulagée de savoir qu’elle n’était pas seule. Lors de son voyage aux côtés de son frère, ça n’était pas toujours évident. Elle devait parfois se salir les mains en utilisant son arme pour aider son frère. Mais ça ne la réjouissait pas vraiment. Elle était bien contente, au bout de ce périple, d’arriver enfin à Ironrath, chez son ami. Elle avait perdu l’habitude de voyager et était plutôt fatiguée. Mais elle était impatiente de revoir Edwin. Elle s’annonça en arrivant aux portes. « Je suis Lyarra Cerwyn, fille de Lord Medger Cerwyn. Je viens rendre visite à Edwin Forestier. Il est au courant de ma venue. » Après un moment d’hésitation, on la laissa entrer avec ses hommes.
Une fois arrivée dans la cour principale, elle descendit de sa monture et laissa son cheval au garçon d’étable. Elle regarda autour d’elle, elle ne reconnaissait que très peu cet endroit. Elle y était allée peut être une fois quand elle était encore une enfant mais pas plus. C’était assez différent de Castel Cerwyn et surtout très joli. Il y avait une atmosphère assez particulière, peu comparable à celle de son fief. Elle esquissa un sourire puis se mit à chercher du regard son ami, son cadeau dans les mains. Elle espérait qu’il n’avait pas oublié qu’elle devait venir lui rendre visite. Elle ignorait si elle allait le reconnaître, après toutes ces années, il avait très certainement beaucoup changé. Tout comme Jon avait grandi lorsqu’elle revint à Winterfell plusieurs mois avant.
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Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath
Rares étaient ceux qui n'avaient pas froncé les sourcils ou purement dénigré ses envies d'aventures lorsqu'il était plus jeune, ne comprenant pas pourquoi il voulait tant quitter le royaume qui l'avait vu naître, et plus rares encore ceux qui partageaient ce même désir de découvertes loin des frontières du Nord. Et parmi eux, il y avait eu Lyarra, avec qui il avait passé tant d'heures à parler d'hypothétiques voyages et de peuples lointains qu'il rêvait de rencontrer, de villes et de jungles qu'il voulait explorer, ignorant encore qu'il réaliserait presque tout ce périple qui n'était alors qu'un vague projet. C'était donc naturellement qu'il avait envoyé un corbeau à Castel-Cerwyn pour informer la jeune femme de son retour, sans réponse pendant de nombreuses lunes. Quelque chose avait alourdi son cœur, une légère tristesse teintée de désillusion, mais il se doutait que beaucoup de choses avaient changé pendant son absence. Ils n'étaient que des adolescents rêvant de voyages la dernière fois qu'ils s'étaient vus, plus de sept ans auparavant, la jeune femme était probablement passée à autre chose et l'avait oublié, ou peut-être s'était-elle mariée et ne vivait plus avec sa famille un peu plus au sud. Il ne s'était tenu au courant que des alliances les plus importantes, comme celle unissant désormais les Mormont aux Stark par le mariage de Robb et Dacey, le reste lui était passé largement au dessus de la tête. Il avait même fini par oublier qu'il avait envoyé une lettre à celle qui avait été sa complice de rêveries lointaines, tâchant de se concentrer sur la gestion quotidienne de ce qui était désormais son domaine. De nombreuses lunes à se réhabituer au froid et à la neige, à apprendre sous la direction sévère de son oncle et de sa mère à devenir le lord qu'il était sensé être, un titre auquel il n'arrivait pas à se faire, jusqu'à ce qu'enfin un corbeau arrive avec cette réponse qu'il n'espérait plus. Elle viendrait le voir à Ironrath, elle resterait assez de temps pour qu'ils puissent rattraper les sept dernières années, et c'était le cœur plus léger qu'il avait ordonné les préparations pour son arrivée dans quelques jours. La vie avait repris son cours et il s'était un peu plus appliqué dans ses tâches journalières, une monotonie qu'il avait accueilli sans trop rechigner,y trouvant un moyen de patienter jusqu'à l'arrivée tant attendue de son invitée.
Aujourd'hui ne changeait pas vraiment, ressemblant à la veille et probablement au lendemain. Il s'était rendu au bois sacré peu après s'être levé pour prier, puis dans l'un des bosquets à l'arrière du château pour superviser l’abatage et le débit des arbres les plus robustes, notant les chiffres correspondant sur un parchemin qui le suivrait toute la journée, puis il avait visité le chantier de l'une des nouvelles habitations au village avant de revenir dans l'enceinte de la forteresse pour se concentrer sur les diverses étapes de la fabrication de boucliers. Il n'était pas le premier lord Forestier à se comporter de cette façon, mais il savait que c'était en étant au plus près qu'il comprendrait enfin tous les mécanismes subtils qui lui échappaient encore. Occupé à noter de nouveaux chiffres, il n'avait levé les yeux de la page que lorsqu'un soldat était venu l'avertir de l'arrivée de Lyarra et de son escorte. Lâchant parchemin et plume, il s'était élancé à travers les bois pour rejoindre la cour principale, bousculant quelques ouvriers sur son passage, se frayant un chemin à travers la petite foule qui s'était amassée pour voir les nouveaux arrivants. Lya... Il s'était arrêté net en voyant l'air sévère de son oncle de l'autre côté de la cour, lui rappelant douloureusement qu'il ne pouvait plus se comporter comme il le souhaitait, surtout en présence d'étrangers au domaine. Serrant les poings et retenant un soupir, il s'inclina légèrement en une révérence polie. Lady Cerwyn, bienvenue à Ironrath. Elle avait grandi, l'adolescente qu'il avait connu laissant place à une jeune femme, sans vraiment changer. Son regard perçant, sa peau pâle, sa longue chevelure aux boucles sombres, autant de détails dont il se souvenait mais qui étaient devenus plus élégants et féminins. Se redressant, il lui sourit avant de lui tendre son bras pour la conduire jusqu'à l'entrée de la demeure familiale tandis que les hommes qui l'escortait étaient dirigés vers les quartiers des soldats par la Sentinelle. Il s'apprêtait à dire quelque chose pendant qu'ils montaient les escaliers menant à la porte quand celle-ci s'était ouverte, révélant sa mère et les jumelles qui s'étaient empressées d'accueillir Lyarra "comme il se devait" et il avait levé les yeux au ciel avant de s'éclipser, glissant juste avant de disparaître qu'il serait dans la grande salle quand elles auraient fini. Il savait qu'une chambre avait été préparée pour la jeune femme où elle pourrait se rafraîchir après son long voyage et que les femmes de sa famille veilleraient à exaucer la moindre de ses demandes, tout en la harcelant très certainement de questions quant à sa situation maritale.
Après un détour par sa propre chambre pour récupérer quelques affaires, il s'était lui-même rendu dans la grande salle où deux serviteurs s'affairaient encore à il ne savait quoi. Les renvoyant poliment, il avait posé ce qu'il avait pris directement sur la table et avait remit une bûche dans l'âtre double, observant les flammes pendant un instant. Toujours aucune réponse, et il s'était finalement détourné pour s'installer sur l'une des larges chaises, les pieds sur la table et les yeux posés sur le fauteuil qui lui revenait de droit. Malgré le temps passé depuis son retour, il était toujours incapable de s'y installer, que ce soit pour les conseils ou lors des dîners familiaux, n'arrivant pas à le considérer comme sien, tout comme la longue épée ornée du symbole de sa famille qui trônait au dessus de la cheminée. Un héritage qu'il n'aurait jamais du recevoir et qu'il aurait préféré ne jamais avoir, mais qu'il avait accepté malgré tout, renonçant en échange à ses errances dans les contrées lointaines. À toutes en réalité, il n'était sorti du domaine que pour renouveler son allégeance et celle d'Ironrath aux Stark et le voyage avait été bref. Le bruit de la porte le sortit brutalement de ses pensées et il se releva aussitôt pour accueillir la jeune femme qui entrait dans la salle encadrée des jumelles qu'il avait fait déguerpir d'un froncement de sourcils. Sitôt la porte refermée derrière elles, il s'était permis un sourire un peu plus large à l'attention de son invitée. J'espère que Teana et Elsera ne t'ont pas trop ennuyée, elles sont persuadées que tu es ici pour une éventuelle "alliance" entre nos familles. Lyarra faisait partie de leur liste de prétendantes potentielles, leur proximité passée la plaçant dans le haut de la longue énumération de noms, même en niant de toutes ses forces ses sœurs n'y avaient vu qu'une confirmation et il avait été impossible de les convaincre du contraire, pour son plus grand malheur. Les deux enfants joueuses et espiègles qu'il avait quitté des années auparavant avaient grandi pour devenir deux jeunes filles aux caractères affirmés, un autre changement qu'il avait encore du mal à intégrer. Attrapant un large plat de bois presque noir où étaient posés des tranches de pain et un pot de sel, il descendit les quelques marches de l'estrade pour la rejoindre, un brin solennel. Lady Cerwyn, avec ce pain et ce sel je vous accueille sous mon toit et jure devant les Anciens Dieux qu'il ne vous arrivera rien jusqu'à votre départ. Les lois de l'hospitalité étaient sacrées dans tout Westeros, mais plus encore dans le Nord et dans sa famille, une tradition ancestrale dont il était désormais le représentant même s'il aurait préféré être moins sérieux avec son amie.
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An 300 Lune 6
Edwin & Lyarra
Lyarra était assez angoissée à l'idée de retrouver Edwin, même si elle ne le montrait pas vraiment. Huit ans sans voir son ami, c'était très long. Il s'était absenté bien plus longtemps qu'elle ne l'avait fait elle-même. Quoiqu'il arrive, il aura toujours une longueur d'avance sur elle. Mais ça la fascinait et elle ne pouvait pas attendre plus longtemps pour le voir et écouter ses récits. Et puis, si elle en a aussi l'occasion elle aimerait tant lui parler de son voyage à elle. Il n'a pas su qu'elle était partie, sauf si les rumeurs sont parvenues jusqu'à lui. Mais lors de son départ et de son retour, Edwin était si loin de chez lui qu'il y avait très peu de chance pour qu'il soit au courant. Un homme s'approcha d'elle, puis un deuxième plus jeune s'approcha à son tour. Etait-ce possible que ce soit Edwin, là, devant elle ? Si tel était le cas, il avait bien changé, et ce n'était pas étonnant. Pourtant elle voyait bien dans ses traits que c'était toujours le rêveur qu'elle a connu autrefois. Il arborait toujours ces cheveux bouclés et la barbe qui était autrefois naissante, était maintenant bien taillée. Il s'approcha d'elle et fit une révérence en l'appelant par son titre de Lady. Jamais entre eux ils ne s'étaient appelés par leurs titres, mais il semblait que son nouveau statut l'obligeait à se comporter ainsi. Elle lui fit également une révérence tout en lui adressant un sourire, ne pouvant cacher la joie de le revoir. « Lord Forestier. Je suis ravie de vous revoir. » Elle prenait ça pour un jeu, elle n’avait jamais été très douée pour les formalités surtout à l’égard de ses amis. Mais c’est sûrement ce que signifie grandir.
Elle suivit son ami jusque dans sa demeure. Elle n’avait que de très vague souvenir des lieux et de la famille du Forestier. Mais ça devrait lui revenir très rapidement si elle a la chance de les revoir. Une fois arrivés en haut des escaliers, ils se séparèrent, la laissant en compagnie de sa mère et de ses sœurs. Elle le regarda partir avant de poser alors son regard sur les dames de la maison. Elle se souvenait alors des jumelles qui avaient bien grandi depuis sa dernière visite. Duran l’absence de son ami, elle n’avait pas pris le temps de rendre visite aux Forestiers. Elle les connaissait que très peu mais elle s’en voulait légèrement. Cette famille a toujours été généreuse et accueillante envers Lyarra et sa famille. « Lady Forestier. Teana et Elsera, je présume. Vous avez bien grandi depuis toutes ces années. » Après tous ces échanges de formules de politesse, elle suivit ces femmes jusqu’à la chambre qui avait été préparée pour elle. C’était différent de Castel Cerwyn, mais la chambre était très chaleureuse, tout comme les habitants de la demeure. On lui posa tout un tas de question sur ce qu’elle avait fait durant toutes ces années et si elle était mariée, et à qui… Elle se sentit rougir, c’était tout à fait le genre de question auxquelles elle n’aimait pas avoir à répondre. Elle se contenta de dire qu’elle avait visité d’autres contrées sans donner de précision et que son père lui cherchait un mari, que son mariage ne devrait plus tarder même si elle ignorait encore qui serait l’élu. C’est vrai qu’à son âge, beaucoup de jeunes femmes sont déjà mariées voire au moins fiancées. Lyarra, elle, a déjà fleuri et pourtant, elle a toujours pensé éviter cette obligation.
Après s’être rafraîchie légèrement et surtout après avoir répondu aux mille questions de la mère et des sœurs d’Edwin, elle finit par être conduite vers la grande salle où l’attendait son ami. Les jumelles avaient insisté pour l’accompagner jusque là-bas, Lyarra n’était pas habituée à être entourée de façon aussi chaleureuse et enjouée, surtout par la gente féminine qui, généralement, ne l’apprécie pas plus que ça. Elle a été habituée à sa sœur, certes beaucoup plus âgée, qui n’a jamais donné le moindre signe d’affection envers la plus jeune des Cerwyn. Elle se comportait comme son père et, en y repensant bien, elle était sûrement beaucoup plus digne d’être l’héritière que Cley. Lui a qui a beaucoup aimé le voyage malgré tout, Lyarra l’imaginait mal finir ses jours à Castel-Cerwyn. Une fois dans la grande salle, les deux sœurs se sont éclipsées et après avoir refermé la porte, Edwin semblait redevenir celui qu’elle eut connu autrefois. Souriant et amical. Elle comprenait que les circonstances exigeaient de lui qu’il se comporte ainsi, mais Lyarra a toujours dénigré les formalités surtout envers ses amis. Elle s’excusait sur le coup de la jeunesse, qu’elle avait encore beaucoup à apprendre et savait que ça ne plaisait ni à sa sœur, ni à son père. Mais elle n’était plus l’enfant d’avant et Edwin, encore moins. Elle s’approcha de son vieil ami alors qu’il lui souriait. Il s’inquiéta du comportement de ses sœurs à son égard mais elle n’osa pas avouer qu’elle avait dû répondre à près de mille questions. Elle ne fut même pas étonnée lorsqu’il avoua que ses sœurs étaient persuadées que Lyarra était venu pour une alliance entre les Forestiers et les Cerwyn. Elle en ria mais en analysant bien les questions qui lui avaient été posées, elle s’était bien doutée qu’elles s’imaginaient ce genre de chose. « Qui sait, c’est peut-être le réel but de ce voyage » lui dit-elle en adressant un sourire joueur. Si les sœurs avaient le malheur d’écouter derrière la porte, ce serait d’autant plus drôle que de confirmer leurs doutes, bien que ce soit faux. Même si au fond, si son père finissait par désigner Edwin comme son futur mari, elle serait moins embêtée qu’avec un vieil homme veuf ou simplement vieux garçon.
Son ami s’approche d’elle avec un plat contenant du pain et du sel. Il l’accueillit de manière officielle et solennelle de cette manière en lui jurant protection jusqu’à son départ. Elle prit donc un morceau de pain, le passa dans le sel avant de le manger, en guise de promesse de respecter les lois qui prévalent sous ce toit. Si une personne espère protection de la part d’un seigneur, il se doit d’accepter les lois qui règnent dans cet endroit. Lyarra n’était de toute manière pas venue ni armée ni pour trahir son ami. Elle était là simplement pour prendre de ses nouvelles car il était bien plus intéressant d’écouter ses récits de vive voix plutôt qu’à l’écrit. C’était un prétexte aussi pour le voir, même si les temps ont changé et qu’il serait très mal vu de se mettre à jouer dans les bois comme deux enfants. « Je regrette de ne pas avoir répondu au corbeau plus tôt. Les relations avec mon père ces derniers temps est assez compliquée et il m’a été difficile de le convaincre de me laisser venir. » Dans d’autres circonstances, elle n’aurait pas attendu l’approbation de son paternel pour se rendre jusqu’à Ironrath, mais ces derniers mois elle se montrait étonnamment obéissante, espérant obtenir un pardon, certainement. Elle fit quelques pas dans le hall pour admirer l’architecture qui était vraiment différente de celle de Castel Cerwyn. Elle savait Ironrath spécialisé dans le travail du bois, mais ça lui faisait toujours tout drôle de ne pas être uniquement entre des murs de pierre. Elle se demandait comment le bois faisait pour être aussi résistant et conserver la chaleur de cette manière. L'alliance du bois et de la pierre pourrait paraître étrange au premier coup d’œil, mais ça semblait pas mal fonctionner en ces lieux. « Cela fait tellement longtemps que je ne suis pas venue ici, j’ai l’impression d’être étrangère à ces lieux. J’ai l’impression que tout a changé, en même temps que chacun de nous a changé. Je suis venue, d’ailleurs, afin d’écouter tous tes récits, Edwin. J’ai attendu ton retour pour savoir ce que tu as vu, ce que tu as appris. Crois-moi, j’ai cru que ton absence avait duré une éternité et je me demandais si tu allais revenir un jour, ici. Je suis heureuse de savoir que tu es revenu intact, du moins, j’en ai l’impression. »
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Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath
Il avait reposé le plat sur la grande table, prenant aussi un morceau de pain qu'il avait passé dans le sel avant de le manger, avant de s'y appuyer. Il se souvenait vaguement de la dureté de caractère du père de la jeune femme, un trait qu'on retrouvait chez beaucoup de leurs compatriotes, sans toutefois comprendre pourquoi il avait fallu le convaincre de laisser sa fille venir. Avant ça ne posait aucun problème, et pourtant ils n'avaient jamais été les plus disciplinés des enfants. Tu as pu venir malgré tout, c'est le principal. Lui-même avait été assez pris entre le moment où il lui avait envoyé la lettre et sa réponse, l'apprentissage de ses nouvelles fonctions ayant occupé la plupart de ses journées, et les souvenirs du lointain orient hantant ses soirées et ses nuits. Il observait la brune faire quelques pas dans la grande pièce, notant les nombreux changements dans son allure et les détails qui étaient restés les mêmes, se rappelant des jeux et des courses dans les bois. Un temps lointain et révolu où tout semblait beaucoup plus simple, quand leurs seules inquiétudes étaient de savoir qui des deux verrait le plus de merveilles et en apprendrait le plus sur ce qui se trouvait au delà des frontières du Nord. Il ne connaissait que trop bien l'impression dont parlait Lyarra, pour l'avoir ressentie depuis son retour. Il avait quitté Ironrath à dix-sept ans la tête remplie de rêves et de projets, sans un regard en arrière, sans même penser à tout ce qu'il laissait dans le Nord, et à son retour tout avait changé au point qu'il s'était senti étranger, reconnaissant à peine les lieux qui l'avaient vu grandir et les visages de sa propre famille. Il lui avait fallu du temps avant de retrouver ses marques, d'intégrer les trop nombreux changements qui avaient l'air insignifiants pour le reste du monde, et il lui restait encore beaucoup à assimiler. Je suis content d'être rentré, mais j'aurais bien aimé continuer encore un peu mes voyages... Ce n'était pas l'entière vérité, mais il préférait garder sous silence le fait qu'il avait aussi envisagé de ne jamais revenir. Il lui restait encore tant à découvrir, à explorer, l'idée même de rentrer dans le Nord en estimant qu'un simple tour d'Essos était suffisant ne lui était même pas passée par l'esprit avant de recevoir la lettre de sa mère qui lui annonçait la mort de son frère. Même cette idée lui était encore étrangère, et malgré le temps passé il s'attendait encore à trouver son aîné quand il entrait dans la grande salle ou sortait dans la cour, l'entendre le reprendre ou sentir le poids familier de sa main sur son épaule.
Chassant cette pensée, il reprit, tâchant de dissimuler la pointe de tristesse dans sa voix. J'ai ramené quelques petites choses, viens voir. Se retournant, il avait repoussé le plat plus loin sur la table pour approcher les affaires qu'il avait ramené. Délaissant pour le moment la fourrure roulée qu'il posa sur une chaise, il déplia la carte qui l'avait suivie dans ses périples et sur laquelle il avait tracé le chemin parcouru. S'emparant d'une vieille bourse au cuir usé, il en vida le contenu au milieu du parchemin: les pièces des Cités Libres, quelques coquillages, un collier de petites perles, un petit anneau d'argent serti d'un minuscule rubis, un morceau de tissu orné de franges dorées, quelques pierres et une fleur rouge séchée. Il manquait encore un élément mais il comptait le dévoiler plus tard, une fois qu'il aurait parlé du reste, et il se décala pour lui laisser de la place à ses côtés, observant ses réactions devant cet étalage singulier. S'il avait vaguement évoqué son voyage avec sa famille, elle était la première à en voir les preuves tangibles, autant de petits trophées qu'il avait collecté au fur et à mesure et qui n'avaient pas de réelle valeur autre que sentimentale. Tu te souviens quand on s'amusait à placer les villes sur la vieille carte du mestre? Le vieil homme n'avait pas vraiment apprécié de s'être fait "emprunter" sa carte, qui était plus une vague esquisse du continent est qu'une réelle carte d'ailleurs, et il en avait entendu parler pendant des semaines. Attrapant une pièce ronde en argent ornée d'un guerrier casqué, il la posa sur la cité la plus proche de Westeros. Braavos, ma première étape après avoir quitté Blancport. J'ai fini d'apprendre le valyrien là-bas, appris le braavien au passage, et rencontré un gladiateur qui m'a appris à mieux me battre. Et passé beaucoup de temps dans des tavernes et des bordels, deux très bons moyens d'apprendre des langues et perdre de belles sommes d'argent, mais il ne comptait pas s'en vanter devant son amie. Du bout des doigts il poussa les quelques pièces restantes pour en prendre une ovale ornée d'une femme, qu'il posa sur la grande île près de Dorne. Lys, ma dernière étape avant de prendre le chemin du retour. La ville remplie de couleurs et de parfums, la cuisine est excellente et... disons que les habitantes le sont tout autant. Un discret sourire amusé relevait ses lèvres, qu'il retenait autant que possible. L'île était connue pour les nombreux plaisirs qu'elle offrait, c'était aussi pour ça qu'il s'y était arrêté, mais il ne comptait toujours pas raconter ses diverses débauches à la jeune femme, plus pour éviter de la choquer que par réelle pudeur.
Il récupéra les pièces restantes et réunit les autres objets au milieu de la carte, là où aucun trait d'encre ne passait. Quatre pièces pour quatre cités, et autant de nouvelles découvertes et d'expériences dont il se souvenait parfaitement. Lui tendant la première, carrée avec une impression en forme de labyrinthe, il lui désigna la carte du regard. À ton tour. Celle-là vient de Lorath, ma deuxième étape. J'ai surtout visité les ruines des labyrinthes et traîné sur les marchés, c'est assez tranquille. Il n'y avait pas beaucoup à dire sur l'île, la vie y était tranquille et rythmée par le travail de ses habitants, et il avait passé beaucoup de temps à explorer les vieux couloirs de pierres usés par le temps. Il lui tendit une nouvelle pièce, dorée et ornée de trois cloches, après qu'elle ait placé la première, sans dire si son emplacement était exact ou non. Ensuite j'ai été à Norvos, surtout dans la ville basse, la partie haute est habitée par la noblesse et les prêtres, et très stricte sur les règles de vie. J'ai même pu voir un spectacle d'ours danseurs, ça aurait plu aux Mormont. Il n'était pas resté très longtemps, juste assez pour se reposer et trouver une caravane de marchands qui accepterait de l'emmener plus à l'est, jusqu'à la prochaine Cité Libre, d'où venait la pièce suivante, triangulaire avec une tête de chèvre, le dieu tout puissant de cette ville. Qohor, où j'ai fêté mes dix-huit ans. Ils savent encore travailler l'acier valyrien là-bas, mais ils aiment pas vraiment qu'on s'y intéresse de trop près et ont tendance à vouloir se débarrasser de ceux qui le font... Autant dire que je me suis pas éternisé! La dernière pièce qu'il lui tendit avait une couronne sur une face et un crâne sur l'autre, mais il l'avait obtenue des années après les précédentes, vers la fin de ses voyages pour revenir vers l'ouest. Volantis, il y a un peu moins d'un an. Pas très accueillante envers les étrangers dans la partie est, mais la partie ouest est vraiment agréable et on y rencontre des voyageurs de toutes les régions. J'ai même réussi à prendre quelques cours de cyvosse dans l'une des académies. Même s'il avait déjà perdu son propre jeu à ce moment-là, pouvoir jouer avec d'autres avait été un plaisir et il avait même réussi à se faire un peu d'argent. Regardant la carte, il sourit. Il avait fait exprès de diviser son voyage en parlant en premier des Cités Libres, zones bien plus civilisées malgré leurs mœurs différentes, pour voir comment Lyarra allait réagir, sachant que le plus difficile à comprendre se trouvait dans les vastes étendues sauvages.
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An 300 Lune 6
Edwin & Lyarra
Elle aurait préféré répondre à sa lettre bien plus tôt. Elle aurait aimé pouvoir être libre de ses actes, du moins, sans réelles conséquences. Son père mais également sa mère et Cley lui avaient bien fait comprendre qu'elle était allée trop loin. Mais elle ne pouvait pas le dire à son ami, elle ne pouvait pas lui faire part des raisons de cette longue attente avant de venir lui rendre visite. Mais comme Edwin le disait si bien, le principal était qu'elle soit venue finalement, il avait sûrement raison sur ce point. Lorsqu'elle lui fit part de son doute de le revoir en ces lieux un jour, il répondit qu'il aurait aimé prolonger ses voyages. Elle ne pouvait que le comprendre. Même si après être rentrée dans le Nord, elle avait eu la chance de repartir à travers Westeros aux côtés de son ami Jon, aujourd'hui elle était de retour. Ce n'est pas qu'elle n'appréciait pas le Nord, mais elle ne savait plus l'apprécier à sa juste valeur tout simplement à cause d'une seule chose : les responsabilités. Elle n'en avait pas encore mais elle allait devoir se marier et rien que cette idée lui donnait des frissons dans le dos. Être obligée de rester aux côtés d'un homme qu'elle ne choisira pas, devoir lui donner des enfants et attendre qu'il revienne alors que de son côté, il sera sûrement en train de s'adonner à d'autres femmes, ou autres. Elle avait bien vu que c'était le cas pour la majorité des hommes et rares sont ceux qui sont fidèles. A part peut-être Eddard Stark. Depuis qu'elle savait la vérité à propos de Jon, elle avait retrouvé un peu d'espoir comme quoi il existait des hommes comme ce valeureux et regretté Eddard. Mais quoiqu'il en soit, elle n'avait pas envie de se marier, elle ne voulait pas être condamnée à obéir à un homme et rester enfermée dans un même et seul endroit. C'était surtout cette partie. Bien sûr, elle a toujours rêvé d'un homme charmant et dont elle serait amoureuse, mais elle est consciente que la réalité est bien loin de ça. Aussi, elle a toujours rêvé d'avoir trois enfants, mais encore une fois, elle savait que ça resterait sage et adorable que très peu de temps et que ça lui apporterait beaucoup trop de soucis et de responsabilités. C'est pour ça que son retour ne lui plaisait pas et qu'elle comprenait que trop bien son ami Edwin.
La jeune Cerwyn sortit de ses pensées lorsque le Forestier lui demanda de venir voir ce qu’il avait ramené. Soudainement son cœur se mit à battre très rapidement, elle se demandait ce qu’il allait bien pouvoir lui montrer et surtout, l’idée de voir et toucher des objets en provenance de l’autre bout du monde était assez excitant. Elle tenta de cacher la joie sur son visage tant elle ne pouvait plus attendre de découvrir ses trésors. Elle savait qu’un trésor ne rimait pas forcément avec pièces d’or et bijoux, c’était beaucoup plus vaste pour elle. Elle s’approcha de lui pour voir ce qu’il déposa sur la table. Il s’agissait d’abord d’une carte sur laquelle elle pouvait discerner un tracé qui semblait être le suivi de son voyage. Elle ne se rendait pas bien compte de là où elle était, et la carte était muette si l’on ne tenait pas compte du tracé ajouté par la suite. Lorsqu’il déversa le contenu d’une bourse sur la carte, laissant paraître ce qu’elle appelait des trésors, on pouvait voir des étoiles dans ses yeux. Elle sentait que derrière chacun des objets il y avait une histoire et surtout tout un voyage. Elle tentait de s’imaginer ce qui se cachait derrière tout ça et surtout essayait de deviner les provenances de chacun des objets. C’était beaucoup trop difficile mais elle espérait que son ami lui en dise plus. Il lui fit soudain remonter un vieux souvenir, lorsqu’ils s’amusaient, plus jeunes, à placer les villes sur les cartes qu’ils dérobaient. C’était un moment qu’elle avait presque effacé de sa mémoire mais maintenant qu’il en parlait, elle se souvenait très bien et elle ne pouvait dire ô combien elle s’était amusée à ce jeu. Elle avait étalé ses rêves ouvertement à son ami, à chaque ville placée, il fallait parler de ce que chacun voulait y faire s’il s’y rendait. « Je me souviens très bien, oui… A cette époque, aucun de nous n’aurait pu imaginer qu’on partirait réellement à l’aventure. » Elle avait bien dit ‘on’, laissant un indice sur le fait qu’elle était elle aussi partie en voyage. Elle attendait de voir s’il allait réagir plus tard à cela.
Il commença son histoire en plaçant une pièce sur la cité libre de Braavos. Elle avait tant entendu de récit à son sujet, surtout lorsqu’elle était à Port-Réal et qu’elle avait eu la chance de rencontrer quelques braavosi. Il avait appris le valyrien et le braavien. Des choses qu’elle n’avait malheureusement pas pu faire à Westeros étant donné que seule la langue commune était parlée. Elle n’a jamais eu la chance de fréquenter des personnes parlant d’autres langues assez aimables pour lui enseigner. Elle ne dit rien, se contentant d’écouter et de sourire. Il posa ensuite une seconde pièce à l’emplacement de Lys mais elle fut intriguée lorsqu’il précisa que c’était sa dernière étape avant de rentrer. S’était-il contenté de visiter deux villes ? Non, ça ne lui ressemblait pas du tout. Surtout en presque huit ans, le connaissant, il n’aurait pas pu rester au même endroit aussi longtemps. Ayant l’opportunité de voir le continent d’Essos presque dans son intégralité, il est impensable de se cantonner à deux villes lorsque l’on voyage. Elle préféra ne rien dire même si on pouvait lire sur son visage un certain étonnement. Il continua son petit jeu, car elle considérait ça comme un jeu, après tout c’était très ludique comme façon de raconter son voyage. Il ne s’étalait pas dans les détails mais sa façon d’aborder la chose était amusante aux yeux de la nordienne. Lorsqu’il lui donna une pièce, il précisa qu’elle venait de Lorath et lui demanda de la placer sur la carte. Elle lui adressa un sourire. « Je crois que je me souviens plutôt bien de la géographie d’Essos, tu sais bien que j’étais difficile à battre à ce petit jeu ! » Amusée, elle plaça la pièce sur la petite île à l’Est de Braavos. Cela prenait plus de sens, il avait simplement borné son voyage, indiqué où il avait commencé et où il s’était terminé. Ça donnait beaucoup plus de possibilité à ce qu’il avait pu voir, Lyarra ne pouvait s’empêcher de faire marcher son imagination bien que son imaginaire soit rempli de cliché et de rares dessins et récits qu’elle avait pu voir ou entendre plus jeune. Vint alors la deuxième pièce, celle-ci ornée de trois cloches : Norvos. Si ses souvenirs sont bons, cette ville se situe plus dans les terres, au Sud de Lorath et au bord d’un fleuve dont elle a oublié le nom. Elle plaça la pièce sur ce fleuve, légèrement en aval de la montagne depuis laquelle il semblait prendre sa source. Elle ignorait si elle était dans le bon, mais elle continua à l’écouter. Lorsqu’il évoqua les ours danseurs et les Mormonts, elle ne put s’empêcher de rire. « Oh oui, je pense que ça leur aurait plu ! D’ailleurs j’imagine très bien Lady Maege danser, ça doit être quelque chose. » Vint alors Qohor, pour le coup, elle était piégée. Elle tenta de se souvenir où se trouvait cette ville, mais elle avait un gros doute. La logique voudrait qu’il se dirige vers l’Est. Mais était-ce plus au Nord-Est ou au Sud-Est de Norvos ? « Je dois être honnête, pour Qohor, j’ai un doute. Ça doit être quelque part par-là, mais est-ce que c’est une ville côtière ? » dit-elle en indiquant une région d’Essos un peu plus à l’Est de Norvos. Si le mestre de Castel-Cerwyn la voyait, il se moquerait sûrement d’elle. Mais elle se souvenait bien que dans cette ville on y travaillait encore l’acier Valyrien, Jon le lui avait dit mais elle avait pu parler avec beaucoup de forgerons durant son séjour à Port-Réal et tous recommandaient de se rendre là-bas pour ça. Il évoqua aussi son dix-huitième anniversaire. Le sien, elle l’avait passé à Hautjardin, ce n’était pas tout à fait la même chose mais elle en gardait de bons souvenirs. Il finit alors par la pièce de Volantis. Pour le coup, Lyarra n’avait pas de doute sur son emplacement. « J’ai entendu beaucoup de dires à propos de Volantis et chacun de ces dires m’a donné envie d’y aller. Je t’envie tellement. » Elle posa la pièce au niveau du delta où se rejoignent les différents fleuves qui traversent Essos du Nord vers le Sud. « En revanche, j’ignorais que l’Est de cette ville était peu accueillante. C’est bon à savoir, j’éviterai de m’y rendre de façon imprudente si un jour je me rends là-bas. » Si seulement elle pouvait espérer s’y rendre un jour. Plus elle y pensait, moins elle ne voyait de possibilités pour s’y rendre vu l’avenir qui lui était destiné.
Il s’était arrêté après Volantis. Elle se demanda s’il s’était contenté de se rendre dans les cités libres ou s’il avait pu visiter d’autres recoins d’Essos. Bien que ces villes semblent déjà bien enrichissantes, elle était curieuse de savoir s’il y avait d’autres choses à dire sur son voyage, c’était tout de même huit ans. « Tu as vu beaucoup de villes, bien plus qu’un habitant moyen de Braavos j’imagine. Mais… As-tu eu la chance d’aller encore plus à l’Est ? As-tu rencontré des Dothrakis ? » Elle ne sait pas si elle voudrait en rencontrer. Elle ne pense pas être suffisamment courageuse pour leur faire face et d’après ce qu’elle a pu entendre, il vaut mieux pour une femme de ne pas se retrouver en compagnie de l’un d’eux. Ils ne sont pas les plus tendres à leur égard. Mais elle voulait connaître l’avis d’Edwin, s’il en avait rencontré. « Quelles sont leurs croyances là-bas ? Est-ce qu’elles varient selon les régions ou ont-ils une religion prédominante ? Je me suis toujours posé la question. » Hormis le culte de R’Hllor, elle n’avait aucune idée de quelles croyances ils pouvaient avoir là-bas et elle comptait bien avoir des réponses.
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Edwin + Lyarra
lune 6 - an 300 - Ironrath
Elle avait vu juste pour les emplacements de Lorath et Norvos, assez faciles à trouver puisque les deux étaient placés à des endroits bien particuliers et qu'ils avaient passés des heures à chercher tout ce qu'ils pouvaient apprendre sur ces cités quand ils étaient plus jeunes. Mais Qohor était bien plus mystérieuse, plus inquiétante aussi selon certains aspects, faisant d'elle une ville beaucoup moins connue et source de nombreuses rumeurs. Déplaçant la pièce qu'elle avait posé, il la mit sur l'emplacement réel de la ville au sud-est de Norvos. Pas côtière, dans les terres. Presque au milieu d'une jungle dense en fait, sur les rives de la Qhoyne. Malgré son sourire, et même s'il était heureux de pouvoir partager ça avec Lyarra, il pouvait sentir son cœur se serrer, les souvenirs de ses voyages encore vifs dans son esprit. Juste des souvenirs, sachant qu'il ne pourrait très certainement plus se permettre de voyager comme il rêvait encore de le faire. Juste des rêves dont il devrait apprendre à se séparer, en plus de toutes les autres choses qu'il devait intégrer et qui allait avec cette nouvelle vie, celle d'un lord du Nord, un destin qui n'aurait jamais dû être le sien. Mais les dieux en avaient décidé autrement et il ne pouvait que s'y plier et s'adapter comme il pouvait, comme il l'avait fait là-bas à l'est, sur ces territoires qu'il ne pouvait plus que revoir en pensées. Les deux parties sont assez faciles à différencier, il y a un énorme pont qui les sépare, bien plus grand que celui des Jumeaux. Enfin je crois, je suis jamais allé aussi loin vers le sud ici. Aussi étrange que ça puisse paraître, il n'avait jamais été beaucoup plus loin que les ruines de Moat Cailin, alors qu'il avait presque entièrement traversé Essos et comptait s'attaquer à Sothoryos s'il en avait eu la possibilité. Il aurait pu aller voir ce qui se trouvait au delà des frontières du Nord sur ce continent, ça aurait certainement posé beaucoup moins de problèmes et d'incompréhensions, mais Westeros l'avait toujours beaucoup moins attiré, connaissant déjà ses règles et les peuples qui y vivaient pour avoir suivi l'enseignement du mestre. Lui aimait l'inconnu, le mystérieux, rêver de tentes dressées au milieu du désert, voir un château - aussi beau soit-il - avec des gens vivant presque exactement comme les siens ne l'intéressait pas vraiment, en tout cas pas assez pour qu'il se déplace.
Je suis allé plus à l'est... Bien plus qu'il ne l'avait lui-même prévu à l'origine, parce que la tentation de la découverte était plus attrayante que se cantonner à ce qui était connu et écrit dans les livres. Parce qu'au-delà des belles constructions et des rues animées des villes, il y avait un vaste territoire qui s'étendait à perte de vue dont on ignorait presque tout. Anha dothra torga Khali Rhogoro ha akat firesof ma anha layaf sekke. Sa voix était restée égale, comme s'il utilisait toujours l'ouestrien, tout en sachant qu'elle ne comprendrait pas un mot de ce qu'il venait de dire. Les sons rauques et gutturaux sonnaient toujours aussi agréablement dans sa gorge et à ses oreilles, lui rappelant les longues journées à chevaucher sous le soleil de plombs avec les autres éclaireurs, la simplicité de cette vie au rythme des sabots contre le sol, où ses seules préoccupations étaient de savoir quelle proie il allait chasser et sous quelles étoiles il finirait par s'endormir. Un autre temps révolu, un autre qu'il apprenait à ne plus regretter. Le sourire qui s'était brièvement effacé revint à l'identique et il reprit dans sa langue natale. J'ai passé très peu de temps dans les Cités Libres au final, mais je te raconterais après, on a le temps après tout. Les questions de la jeune femme l'amusaient, et retrouver sa curiosité comme son envie d'en apprendre toujours plus lui faisait un bien fou, chassant au moins pour le moment ces pensées qui le tiraient vers le passé. J'ai vu beaucoup de temples de R'hllor dans les villes, beaucoup de leurs prêtres rouges aussi, mais chaque peuple a souvent son propre panthéon et des croyances bien particulières qui lui sont associé. Si un jour tu as l'occasion d'aller à Braavos, va sur l'île des Dieux, presque toutes les religions y sont représentées. Et si jamais tu ne trouves pas ce qui t'intéresse là-bas, il y a toujours les statues de la Demeure du Noir et du Blanc, ils ont même un visage de barral sculpté. Retrouver ce visage familier et rassurant au milieu d'une ville étrangère où il avait eu beaucoup de mal à trouver ses repères l'avait surprit au début, puis lui avait servi de point d'ancrage quand il avait besoin de prendre un peu de recul ou d'avoir un moment juste pour lui. La vie à Braavos n'avait pas toujours été facile, surtout dans les premiers temps, mais il avait fini par s'y faire, comme au reste.
Se redressant, il attrapa l'une des petites pierres et se mit à jouer avec, la lançant pour la rattraper presque aussitôt, son sourire un peu plus prononcé. Il avait toujours porté une grande attention aux mots des autres, qu'ils soient dans sa langue d'origine ou non, et il n'avait pas loupé le discret indice qu'elle lui avait laissé. "On", pas "tu", ce qui signifiait qu'elle-aussi avait quitté le Nord pour partir à l'aventure. Peut-être était-ce pour ça que son père avait refusé qu'elle vienne le voir, ou alors ça n'avait strictement aucun rapport, mais pour le moment il s'intéressait surtout à ce qu'elle avait vu. Et si tu crois que je suis devenu sourd avec les années, tu te trompes lourdement. Rattrapant une dernière fois la pierre, il la lui lança et tira une chaise pour s'y installer confortablement. Où es-tu allée? Pas à Essos, ou en tout cas pas dans les mêmes endroits que moi, sinon tu ne poserais pas autant de questions, Westeros donc. Ou les Îles de Fer... Si c'était le cas, il comprenait mieux pourquoi lord Cerwyn la cantonnait au domaine familial, la haine ancestrale entre nordiens et fer-nés avait créé de nombreuses rancunes et encore plus d'animosité entre les deux peuples, et il doutait que les récents accords dont il avait vaguement entendu parler y change quoi que ce soit. Raconte-moi, combien de temps es-tu partie, et qu'as-tu vu? Je pense me souvenir assez bien de la géographie générale, mais je peux demander une carte au mestre si tu veux, il sera obligé de me la donner. Peut-être l'un des rares avantages de son nouveau statut, le vieil homme n'avait plus vraiment le droit de formuler ses récriminations contre la curiosité maladive de son ancien élève et désormais lord, même s'il levait toujours les yeux au ciel quand le sujet venait et ne se gênait pas pour lui rappeler toutes les tâches qu'il avait encore à accomplir en représailles. Ses sourcils se haussèrent et son sourire s'élargit un peu plus, un peu plus impatient de savoir ce qu'elle avait fait pendant son absence et ce qu'elle avait découvert au delà des frontières de leur royaume natal, heureux de savoir qu'elle avait elle-aussi sauté le pas et décidé que les grandes plaines et les neiges régulières n'étaient pas suffisantes.
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Carnets de Voyage
An 300 Lune 6
Edwin & Lyarra
Lyarra a toujours aimé la géographie et, même si sa spécialité était plutôt Westeros, elle a toujours aimé apprendre à localiser les cités libres d’Essos. Mais cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas joué à ce petit jeu et comme elle avait eu l’esprit ailleurs qu’en Essos durant plus de trois années, forcément, ce jour-là elle avait quelques lacunes. Mais elle savait que son ami ne lui en tiendrait pas rigueur. Même s’ils avaient passé beaucoup de temps à jouer à ce jeu, elle se doutait que ce jour, il ne se moquerait pas vraiment d’elle, il avait tellement de choses à partager, tellement de choses qu’il avait pu expérimenter. Elle avait donc effectivement faux pour Qohor. Et pourtant elle aurait dû s’en souvenir, les habitants de Qohor sont loin de vivre sur la côte et d’avoir une culture marine. Il la corrigea donc en replaçant la pièce sur les rives de la Qoyne au sud-est de Norvos. Elle tenta de mémoriser pour de bon son emplacement pour ne pas refaire l’erreur à l’avenir. Elle n’aurait surement pas grand monde à qui montrer que cette cité se trouve à tel endroit, mais ça peut toujours faire bien quand il est question de démontrer son savoir. Il donna ensuite plus de précision quant à Volantis. Et lorsqu’il évoqua le pont, elle put confirmer tous les dires de ces marchands et voyageurs qu’elle avait pu rencontrer. Ce fameux pont était très fameux, comme il le disait si bien, un peu comme les Jumeaux.
Mais les réponses qu’elle attendait vraiment, c’était en ce qui concerne le grand Est d’Essos. Elle n’a pratiquement jamais rencontré qui que ce soit qui s’y est aventuré. Elle n’a eu la chance que de lire des écrits sur certains des peuples, mais comme pour chaque curiosité, elle préfère entendre des récits de vive-voix, des expériences contées par quelqu’un de confiance. Comment savoir si un marchand rencontré dans une taverne ne raconte pas ces histoires simplement pour séduire une jeune fille comme Lyarra. Edwin, c’est différent. Il est son ami, depuis sa plus tendre enfance, ils partagent les mêmes rêves et il a présenté devant elle tant de souvenirs. Pourquoi lui mentir ? Elle lui fait de toute manière entièrement confiance. Elle était tellement curieuse que l’on pouvait voir des étoiles dans ses yeux tout en attendant la réponse de son ami. Elle était certaine qu’il était allé encore plus loin, ça ne lui ressemblerait pas de s’arrêter à ce qui est déjà connu, même s’il est déjà très courageux d’être allé dans toutes ces villes, elle est certaine qu’il y a encore plus dans ce qu’il a fait. Qu’aurait-il fait pendant toutes ces années ? A moins d’y avoir trouvé une amante et avoir secrètement fondé une famille, elle ne voyait pas ce qui aurait pu le retenir dans une ville en particulier. De ce qu’elle sait de lui, de ce qu’elle a toujours su, il aime voyager, bouger. Alors elle espère une réponse positive à sa question. Et il confirma son doute. Il y était effectivement allé et Lyarra ne pouvant plus tenir en place, elle se retenait de poser davantage de questions, elle en a déjà posé pas mal. Mais il n’eut encore rien dit sur ce qu’il fit là-bas qu’il dit une phrase dans une langue totalement inconnue pour Lyarra. Le son était plutôt guttural, elle n’avait jamais entendu de tels paroles auparavant. « Serait-ce du… Dothraki ? » Elle avait peut-être totalement faux, mais ce qui était certain c’est qu’il avait beaucoup appris. Elle ne pouvait dire si la langue était parlée à la perfection vu qu’elle ne la connaît pas, mais elle pouvait dire qu’il était sûr de lui en lui disant cette phrase et c’était révélateur d’une certaine assurance et d’une certaine maîtrise.
Mais il n’est pas entré directement dans les détails concernant son épopée vers l’Est, il répondit en premier lieu à la question concernant les croyances. Il faut dire que Lyarra ne laisse pas vraiment la possibilité de répondre en longueur tant elle aime poser des questions. Il lui expliqua qu’il avait effectivement vu des prêtres rouges, cela confirmait ses pensées mais il précisa que généralement, chaque cité avait ses propres dieux et ses propres croyances. Elle se dit qu’elle devrait un jour vraiment songer à y aller. Elle ne sait pas si elle sera capable de faire un tel voyage seule, mais elle espère pouvoir y aller. Ce n’est certainement pas en épousant un seigneur qu’elle aura cette opportunité. Si les choses ne s’étaient pas précipitées, si elle n’était pas partie de cette manière, peut-être qu’aujourd’hui elle ne serait plus obligée d’épouser quelqu’un et peut-être que son frère serait encore l’héritier de Castel-Cerwyn. Mais elle sait qu’elle trouvera un jour l’occasion de voir Essos par elle-même et rencontrer ses peuples, découvrir leurs coutumes et leurs croyances par elle-même. Car les paroles d’Edwin lui donne envie mais ne sont pas suffisante pour satisfaire son besoin de connaissance. Elle suivit en tout cas ses conseils. Braavos semble être la cité qu’elle aura la chance plus probablement de visiter. Elle est beaucoup moins éloignée et la banque de Fer s’y trouvant, il y a toujours des excuses pour s’y rendre. Elle prit note dans un coin de sa tête pour ne surtout pas oublier de visiter l’île des Dieux et éventuellement la Demeure du Noir et du Blanc. « Tu me donnes tant envie d’y aller… Je veux dire, entendre tes récits c’est bien et ça fait rêver mais… Je dois y aller par moi-même. Si seulement je le pouvais, mais je ne vois pas quand j’en aurai l’occasion… »
Il changea alors de sujet et Lyarra fut amusée. Il n’était vraiment pas croyable, il arrivait à déceler le moindre mot qui pouvait changer tout le sens d’une phrase et surtout s’en souvenir malgré toutes les questions qu’elle lui avait posées et toutes les réponses qu’il avait donné. Il avait noté la subtilité de sa phrase, le petit indice qu’elle avait glissé pour sous-entendre qu’elle aussi était partie. Il avait vu juste, il avait su saisir son message et c’est ce qu’elle appréciait chez lui, sa perspicacité. Il tenta de deviner par lui-même où elle avait pu aller et, sa déduction était évidente. Si seulement elle avait pu y aller, comme il l’a précisé lui-même, elle n’aurait pas posé toutes ces questions, elle lui aurait simplement fait part de ses expériences pour qu’à deux ils puissent se remémorer de tout ça. Mais ce n’était pas le cas. Elle eut un sourire en coin, se demandant s’il avait une petite idée au fond de lui. Westeros, c’était trop large. Elle lui avait souvent parlé de son envie d’aller à la Citadelle et de son rêve de devenir Mestre. Mais il n’évoqua pas cette option et préféra demander combien de temps elle était partie et ce qu’elle avait vu. Lorsqu’il proposa de faire venir une carte, elle hocha la tête. « Je pense qu’une carte permettra de visualiser plus facilement. » Avant de rentrer dans les détails et en attendant que le Mestre ramène une carte, elle répondit plus généralement à ses questions. « Je suis partie pendant trois ans. Ce n’était pas prévu, du moins pas de cette manière étant donné que je me suis en quelque sorte enfuie de Winterfell. Seul Cley était à mes côtés durant le voyage. » Elle n’était pas fière de raconter ça étant donné les conséquences. Mais s’il la connaissait bien, il savait qu’elle n’était pas forte pour affronter les difficultés et qu’elle cherche toujours un moyen de fuir. « J’ai fait plusieurs régions de Westeros, en passant par le Conflans, jusqu’à la Couronne puis le Bief. » Ce n’était que le premier voyage. Il y avait bien entendu plus que ça, aux côtés de Jon. Ce fut le voyage de trop pour Lord Cerwyn. « Je suis partie une deuxième fois, cette fois-ci aux côtés de mon ami Jon, pour des raisons plus diplomatiques. Nous avions toute une escorte cette fois-là et j’ai beaucoup moins eu l’occasion de découvrir ce que je voulais découvrir. Nous avons été dans le Val puis à Dorne. » En y repensant, elle a déjà vu une bonne partie de Westeros. Le Mestre revint avec une carte. Elle la déroule sur la table et elle sorti une poignée de cerfs d’argents, elle n’avait malheureusement pas des pièces différentes pour chaque régions. « Je suis donc partie de Winterfell, j’y étais au moment de mon départ et je ne suis pas repassée par Castel Cerwyn. Mon premier arrêt fut Fort-Griseaux. C’est encore le Nord, mais j’avais besoin de m’arrêter quelque part et ce fief est plutôt unique. C’est marécageux et à première vue, ça ne donne pas trop envie de s’y aventurer et il faut s’avoir que cet endroit ne cesse de bouger. J’ai eu la chance de rencontrer des habitants de Griseaux qui ont eu l’amabilité de m’héberger avec mon frère. Les Reed sont assez uniques, ils n’ont pas de Mestre. Je leur ai d’ailleurs proposé mes services, mais bien entendu ça les a plus fait rire qu’autre chose. » Elle posa donc une pièce sur la localisation approximative de Fort-Griseaux, étant donné que sa location change bien souvent. « Ensuite, j’ai traversé le Conflans mais je n’y ai pas fait de gros arrêt. J’ai seulement fait étape dans quelques auberges pour me restaurer et dormir, j’y ai davantage rencontré des voyageurs que des locaux. Je ne sais pas grand-chose de ce royaume. Mon but étant Port-Réal, la capitale. J’y suis restée une bonne année et ça n’a pas été la plus évidente. Etant donné ma situation de fugitive, je n’ai pas osé essayer de m’installer à la cour et, je crois que ça n’aurait pas été un lieu pour moi. J’y suis passée à plusieurs reprise, surtout pour rencontrer leur Grand Mestre. C’est un personnage assez particulier mais il m’a permis d’accéder à ses ouvrages et m’a montré deux trois choses plutôt instructives. Quand je lui ai dit que j’aurais aimé être Mestre, en revanche, il m’a ri au nez, comme la plupart des hommes, et il a tenté de me rabaisser, me rappelant que je n’étais qu’une femme. Mais Port-Réal est un endroit riche et divers, tant sur le plan des croyances, des origines mais aussi des classes sociales. » Il y avait tant à dire sur la capitale. Ce n’était pas son endroit préféré mais elle y avait vu tellement de choses. « C’est d’ailleurs là-bas que j’ai pu rencontrer quelques personnes originaires d’Essos, mais la barrière de la langue a souvent posé problème. Je n’ai jamais pris le temps et je n’ai jamais été très douée pour parler une autre langue… » Elle posa alors une autre pièce d'argent sur l'emplacement de la capitale.
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