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La Belle, le Soleil et le Vagabond

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A cold wind was blowing from the north, and it made the trees rustle like living things.

Edwin + Thalya + Harrion
lune 6 - an 300 - Karhold

Les chariots grinçant sous le poids de la cargaison s'étaient enfin arrêtés dans la cour de Karhold après une longue semaine de voyage sans troubles, et il était descendu de son cheval pour aider au déchargement d'une partie, plaisantant avec ses hommes pour se changer les idées de la tâche ardue qui leur avait pris une bonne partie de l'après-midi. Les boucliers ornés du soleil blanc sur fond noir avaient été remis à l'armurier du château, le bois confié aux soins de l'Intendant et des divers ouvriers de la maisonnée, et lorsque le moment était venu de présenter ses hommages au seigneur des lieux et confirmer la bonne livraison, le nouveau lord d'Ironrath avait disparu. Pas vraiment loin, de l'autre côté de la porte de la forteresse en réalité, vadrouillant dans la ville qui entourait la place forte. Il avait beau être rentré depuis plusieurs lunes et pris sa place à la tête de sa famille, il n'arrivait pas à se faire à cette partie de diplomatie qui allait avec. Il avait toujours été le troisième fils, celui qui trouvait toujours un moyen de s'esquiver pour aller courir dans la forêt pendant que ses frères représentaient dignement le fief avec leur père. Même lorsque celui-ci était mort avec leur aîné il n'avait pas changé, et ses voyages en tant que simple homme du peuple à travers Essos n'avaient rien arrangés. Il ne se sentait pas à l'aise dans les grandes salles sérieuses où se réunissaient les grands lords, encore moins aux repas qui suivaient généralement, aussi s'était-il rapidement enfui dès qu'il en avait eu l'occasion. Il en entendrait très certainement parler sur le chemin du retour, même s'il savait que ses hommes le railleraient plus pour la forme, puis à Ironrath lorsque son oncle et sa mère auraient eu vent de l'affaire, de nouveaux mots qu'il ignorerait tout en hochant la tête pour faire signe qu'il avait compris. Au moins cette fois il avait accepté de sortir de leur domaine, ce qui n'était pas arrivé depuis son retour.

Il s'était arrêté un moment pour observer les rares bateaux qui descendaient la rivière, rêvant de monter à bord de l'un d'eux pour rejoindre l'embouchure et retourner à l'est. Braavos n'était pas très loin d'ici, une ligne presque droite de quelques centaines de lieues à peine, mais ses obligations le maintenaient désormais dans le Nord et il ne pouvait plus se permettre de tout quitter sur un coup de tête. Un froid plus mordant s'était levé, le faisant frissonner, et il avait fait demi-tour, se perdant encore un moment dans les rues avant que ses pas le mènent au bordel où il s'était installé avec une pinte de bière et une fille sur les genoux, discutant avec des marchands de passage. Il enviait leurs départs prochains et les villes lointaines qu'ils comptaient traverser, et pourtant il souriait à chaque mot. Ils avaient ri ensemble en partageant des histoires de l'autre continent, comparant les cultures si différentes qu'on y croisait, et sa morosité s'était peu à peu effacée alors que ses propres souvenirs d'Essos se faisaient plus vifs dans son esprit. La nuit était presque tombée dehors mais lui n'avait pas vu le temps passer, trop occupé à vider des pintes et parler des merveilles du lointain est avec ses compagnons de beuverie. C'est ainsi qu'il laissa échapper un fort élégant "Et merde..." en voyant le colosse qui venait de passer la porte. Malgré les années il n'avait pas vraiment changé, et il l'aurait de toute façon reconnu entre mille. Harrion Karstark, l'héritier de Karhold, ami de feu son frère et digne représentant du Nordien dans toute sa splendeur, si on aimait le genre. Il aurait pu parier qu'il était là pour lui rappeler sa place et le ramener au château où on l'attendait très certainement, mais il doutait de trouver quelqu'un pour miser avec lui. Se levant le plus discrètement possible malgré la jeune femme toujours sur ses genoux et la pinte bien remplie qu'il tenait, il s'excusa auprès des marchands et se hâta de rejoindre un coin sombre, gardant les yeux sur l'homme pour éviter de croiser son chemin.

Ce fut celui de quelqu'un d'autre qu'il trouva, une jolie brune aux grands yeux sombres qu'il aurait été tenté de courtiser s'il n'y avait pas eu son poursuivant. Mes excuses mademoiselle, je ne sais même pas comment j'ai fait pour ne pas vous voir, votre beauté éclipserait le soleil. Dommage que ça ne marche pas avec celui qui s'approchait maintenant, et il n'était plus vraiment possible de faire comme s'il ne l'avait pas vu, plutôt difficile avec sa carrure. Harrion! J'aurais jamais cru te croiser dans ce genre d'établissement! Ils ne s'étaient jamais entendus, même enfants, et ça ne risquait pas de commencer aujourd'hui alors qu'il avait préféré la compagnie du peuple et des prostituées à celle de la noble et prestigieuse famille Karstark, lui qui avait déjà osé quitter leur Nord natal pour s'aventurer en Essos. Levant sa pinte pour prendre une grande gorgée de bière, il passa son bras libre autour de la taille de la jeune femme qu'il venait à peine de complimenter. J'aurais bien fait les présentations, mais j'ai pas encore eu le temps de lui demander son prénom. Ou son tarif d'ailleurs, mais ça viendrait s'il arrivait à se débarrasser du Karstark. Tournant son visage vers la demoiselle avec un sourire légèrement charmeur, il l'observa un instant avant de reprendre. Je dirais Radieuse, pour sa capacité à faire oublier la pâleur du soleil de l'Hiver. Peut-être cherchait-il un peu, ou beaucoup, mais ça ne l'empêcha pas de lever à nouveau sa pinte en direction d'Harrion avant de reprendre une gorgée, vidant de moitié la bière qu'elle contenait. Oh il allait en entendre parler de ce voyage à Karhold, et pas que pour les bonnes raisons! Relâchant la taille de la demoiselle, il lui prit la main et y posa un baiser. Ma chère, nous tiendrez-vous compagnie le temps d'un verre ou deux? Je crois que mon ami a besoin de décompresser un peu. Sans même attendre la réponse de l'héritier des Karstark, il se dirigea vers une table libre où il s'installa, posant sa pinte sur le bois devant lui, ses yeux suivant les jolies courbes de la fille de joie.
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"La Belle, le Soleil et le Vagabond"



“Les femmes désirent ce qu'elles aiment, les hommes aiment ce qu'ils désirent.”




D'un geste fluide et gracieux, elle repoussa sa longue mèche chocolat derrière son épaule dénudée, avant de faire glisser les dents de son peigne à travers la suivante. Ses cheveux légèrement bouclés ne lui rendaient jamais la tâche facile et leur entretien était parfois une véritable bataille, mais elle ne les aurait négligés pour rien au monde. Un soldat après tout, ne négligeait jamais sa lame. Il fallait choyer ses outils de travail, avec patience et application lorsqu'on voulait le meilleur résultat. Il lui fallut plusieurs minutes pour finalement se trouver satisfaite de la cascade de boucle marron glissant le long de son corps. Se redressant elle pivota sur elle-même face à la grande glace reposant contre le mur de l'alcôve, lissant le tissu de sa robe fraîchement blanchie avant de rajuster le corset enserrant sa taille fine. Ce faisant elle distingua derrière son reflet, le sourire narquois de la femme venant de passer la porte et pivota avant de hausser un sourcil.

"Un souci Allyah?"

Elle croisa les bras et leva les yeux au ciel, sa lèvre plissé comme pour retenir le flot de répliques cinglantes qui lui traversaient l'esprit.

"Toujours aussi susceptible. Tu ferais mieux d'arrêter de te prendre pour une dame de retourner travailler. Je doute que la matrone apprécie de te voir gamberger ainsi "princesse"."

Elle lui retourna l'un de ses sourires malicieux que sa collègue abhorrait tant et enfila son pendentif avant de se diriger vers la porte sans se presser le moins du monde. Juste avant de passer celle-ci, elle s'appuya contre le chambranle un bref instant et l'observa, avant de déclarer.

"Tu devrais peut-être "gamberger" un moment...sauf si tu tiens à ce que ton prochain client ait un goût amer dans la gorge. Bien sûr tu peux aussi te contenter de garder ta bouche fermée"

Elle ne prit pas le temps de l'écouter rétorquer. Cette fille manquait franchement trop de subtilité pour qu'une dispute puisse s'avérer divertissante et son chiffre d'affaire n'allait de toute manière pas se faire seul. C'était bien la seule chose pertinente qui lui soit sortie du museau. Descendant la volée de marche, elle laissa son regard se perdre par la fenêtre. Et alors que le brouhaha de la grande salle s'amplifiait, une silhouette familière accrocha son regard à travers l'obscurité de la fin de soirée. Un véritable sourire vint cette fois étirer ses lèvres rosées. La nuit serait peut-être finalement moins morose qu'elle ne l'avait escompté. Thalya s'empressa donc de rejoindre le rez de chaussé d'une démarche féline et assurée. Les clients étaient plutôt nombreux, mais elle était suffisamment fine et discrète pour traverser la salle sans se faire interpeller si elle le désirait, elle passa donc le long des murs, louvoyant entre les obstacles avec aisance afin de rejoindre l'entrée. Mais alors qu'elle atteignait un angle sombre de la pièce, elle se retrouva soudainement face à un jeune homme aux longues boucles brunes qui venait de quitter subitement sa tablée. Un peu surprise, un sourire doux et poli éclaira son visage avant même qu'elle ne s'en aperçoive, tandis ce qu'elle le détaillait du regard. Son visage ne lui était pas familier et sa mémoire était d'ordinaire assez fiable, il ne s'agissait sans doute pas d'un client régulier, un voyageur peut-être? Il était plutôt bel homme, yeux clairs, cheveux sombres, tout à fait le genre de client qu'elle prenait plaisir à découvrir puis à accaparer. La nouveauté était toujours bienvenue dans le métier et la concurrence se faisait toujours sentir lorsqu'on avait la chance de tomber sur un physique agréable. Elle hésita. C'était une belle occasion, mais la présence de son autre visiteur lui semblait bien plus intriguante. Elle n'allait certainement pas lui faire faux bond.

Elle sourit à sa déclaration, les yeux étincelant d'un léger amusement. C'était très convenu mais une femme n'était jamais mécontente d'être flattée. Elle ne faisait pas exception. Elle déclara donc d'une voix musicale, le coin des lèvres aguicheusement étirées, après avoir aperçu celui qu'elle cherchait s'approcher d'eux.

"Vous êtes bien aimable monsieur, dans tous les sens du terme. Je ne crois pas encore avoir la chance de vous connaître?"

Puis elle tourna le regard vers l'homme derrière lui et lui adressa un sourire de connivence poli, teinté de curiosité en s'inclinant légèrement, tandis ce que son nouveau client se retournait pour entamer la conversation avant de l'enserrer par la taille. Elle se concentra pour se retenir de laisser échapper un rire face au comique de la situation, l'air toujours si sérieux d'Harrion n'aidant en rien, tandis ce que celui qui semblait bien être un ami du Lord continuait sur sa lancée avec assurance. Elle pouvait sentir la tension dans ses épaules et devinait sans peine qu'il n'était pas tout à fait ravit de le croiser. Elle doutait d'ailleurs qu'il ne soit embarrassé que par les circonstances de leur rencontre et cela éveilla sa curiosité. Toute occasion d'en apprendre un peu plus sur Harrion Karstark  ou sur un nouveau client potentiel était bonne à prendre après tout. Ce dernier se retourna d'ailleurs vers elle et son air séducteur ne lui laissa aucun doute sur ses intentions. Allyah allait sans aucun doute encore faire un scandale dans les dortoirs, elle s'en délectait à l'avance. Elle lui retourna un regard suggestif avant de risquer un regard vers son interlocuteur et sa gorge se serra légèrement, tandis ce qu'elle continuait de paraître parfaitement détendue. C'était un homme parfois imprévisible qui aimait le contrôle et elle doutait fortement que la situation ne le mette en de bonnes dispositions. cela dépendrait de son humeur. Toujours était-il qu'elle préférait le laisser prendre la parole et éviter de trop interférer dans la discussion pour le moment. Il n'avait jamais aimé les femmes trop prétentieuses et elle avait apprit à toujours le laisser parler en premier, à se contenter de petites interventions et à écouter calmement. En tout cas lorsqu'ils avaient du publique. Elle déclara donc en regardant un jeune homme, puis le second, avec un calme dénué de vulgarité.

"Peut-être pourrais-je aussi vous en faire oublier la froideur?"

Lorsqu'il s'inclina pour déposer ses lèvres sur sa main, elle accrocha brièvement le regard du Lord, cherchant à y déceler un signe de sa volonté, décidée à éviter autant que faire se pouvait de le mettre de méchante humeur, puis rencontra furtivement la lueur de jalousie dans les yeux d'une de ses "camarade". Elle répondit donc prudemment en fixant humblement Harrion du regard, préférant jouer le jeu et éviter de mettre leur relation en évidence face à ce voyageur dont elle ne connaissait pas grand chose.

"J'en serais honorée Messires, si bien sur vous n'y voyez pas d'inconvénient?"

Elle fit glisser l'une de ses boucles entre ses doigts dans un geste séducteur, avant de laisser glisser son regard le long de son corps, une lueur gourmande dans le regard avant de le reporter sur son ami qui, elle le sentait, prenait aussi le temps de contenter son regard. Puis elle attendit que celui-ci décide ou non de prendre place à la table pour lui emboîter le pas.


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La Belle, le Soleil et le Vagabond


Parti dans la ville ?” Répétat-il en fronçant légèrement les sourcils, sa tête acquiesçant lentement. Visiblement contrarié, le Karstark pinça ses lèvres en mordillant l’inférieure. Il releva ses yeux de glace dans ceux de son interlocuteur, un homme des Forestier venu avec le chargement. Ce dernier blêmit, plutôt mal à l’aise à l’idée de s’attirer les foudres du maître des lieux -ou du moins son héritier.
Bien.
Le Karstark finit par émettre un léger sourire en coin, mais cela ajouta étrangement à la froideur qu’il dégageait à cet instant. Il était de sale humeur, même s’il se voulait plus amène.
Merci pour la cargaison. Soyez le bienvenue vous et vos hommes. Mes gens vous donneront tout ce dont vous aurez besoin.
Merci messire.” Répondit-il, soulagé de ne pas voir s’abattre sur lui un quelconque châtiment.
Harrion se détourna, son sourire s'étiolant à vue d’oeil alors qu’il dévalait les marches de l’entrée d’un pas décidé.
Allons donc faire un tour en ville…

***

Lorsqu’il passa la porte de l’établissement, son regard d’acier balaya la salle. Depuis combien de temps n’avait-il pas mis les pieds ici ? Et dire que dans un passé pas si lointain, il venait là dépenser des sommes dispendieuses pour boire, chanter et profiter d’une galante compagnie. C’est là qu’il avait rencontré Thalya et au fil des soirs elle était devenue sa régulière, se la réservant quasiment exclusivement. Harrion n’avait jamais été un homme très partageur.
Revenir ici c’était un peu comme visiter un passé plus nébuleux qu’un rêve. Il avait tellement changé et en si peu de temps… Le décor lui, était pourtant resté le même. Bien que cette maison fut un endroit peu honorable par les services qui y étaient rendus, ce n’était pas un bouge miteux où les filles faisaient peur à voir. Les locaux étaient propres, accueillants, les soulards violents étaient rapidement jetés dehors et les filles y étaient bien traitées.

Lorsque l’homme qui préparait les boissons derrière le comptoir le vit, son visage un peu rougeot sembla comme s’éclairer. “Bienvenue mon seigneur ! C’est honneur de vous revoir chez nous. Je vous sers une pinte ?” Les clients se retournèrent à ces mots et la majorité le salua. Le Karstark salua d’un bref mouvement de tête le serveur et leva distraitement sa main droite sans cesser son inspection. “Ce ne sera pas nécessaire…” A peine eut-il terminé sa phrase qu’il le vit enfin. Ses épaules s’élevèrent sous l’inspiration profonde qu’il prenait. Il ignorait ce qu’il regrettait le plus : voir Edwin Forestier afficher son mépris ou l’avoir trouvé si vite.

Baissant le menton, son regard devint aussi tranchant que deux lames affûtées et sa mâchoire se contracta. En à peine quelques pas, il fut près de lui, prêt à lui faire ravaler ses affronts. Mais dans le coin sombre où le vagabond s’était logé se trouvait également une autre créature. De longues boucles brunes, une taille de guêpe, une peau d’albâtre, un regard sombre et brillant… Thalya. Peu étonné qu’Edwin fut attiré par la belle, cela ajouta juste à son déplaisir.
Il croisa son regard complice, fit mine de la saluer d’un ostensible mouvement de la tête et du reste demeura impassible. Il reporta son attention sur Edwin… puis irrésistiblement vers sa main tandis qu’elle attrapait la taille délicate de la jeune femme. Le caractère volcanique de Harrion Karstark n’était plus à prouver. Avait-il décidé de brider ses élans ?

Et moi j’étais certain de t’y trouver Edwin.” Dit-il en laissant poindre l’ombre d’un sourire -qui avait plutôt un goût de bravade.

Le Forestier avait décidé de faire durer le plaisir et l’héritier se demanda si cela serait vraiment grave si on le retrouvait avec une partie de sa tête en moins… Lorsqu’il se dirigea vers une table, le fils de Rickard partagea un regard avec la galante demoiselle qui l’invitait à jouer le jeu. C’était aussi cela la diplomatie : agir de façon contre nature dans un but précis. Pour quelqu’un de franc comme lui, cet exercice n’était pas simple mais il apprenait avec le temps cet art complexe qui demandait ruse et sang froid. Et visiblement, il en aurait aujourd’hui grand besoin.

Sans grand entrain, il finit pourtant par capituler et s’installa à la table où le serveur se fit une joie d’accourir. Grand, un peu gras sur les bords et le crâne rasé, l’employé n’avait pas l’air de briller par son intelligence mais ses bras épais laissaient deviner qu’il ne valait mieux pas chercher trop les ennuis. “Qu’est-c’que j’vous sers messires ?” “Deux pintes et… un verre de vin ?” La questionna-t-il -comme s’il ignorait la réponse- dans un léger haussement de sourcils, ses yeux bleus ancrés sur elle.

Comment se porte votre famille Lord Forestier ?” Une marque de courtoisie un brin frondeuse puisqu’Edwin ne prenait visiblement pas la peine de s'acquitter de ce devoir somme toute basic.

Non loin de là, Allyah pinça ses lèvres en observant la scène. Harrion Karstark, la “propriété” de Thalya, était libre. Pourquoi était-elle donc aux côtés de cet inconnu -aussi beau soit-il- ? Elle ignorait mais quelque chose lui disait qu’elle avait en main des cartes plutôt intéressantes. Interceptant la commande posée sur comptoir, elle saisit le plateau contenant les boissons avant le serveur. “Je m’en occupe !” Lança-t-elle d’une voix chantante, ne laissant aucun temps de répliquer au bonhomme qui ne put que pousser un grognement discret, la soupçonnant de vouloir lui piquer son pourboire. Une fois à la table, munie de son plus beau sourire, et de son déhanché le plus félin, la gourgandine déposa la commande devant les deux hommes, assez penchée pour offrir une vue imprenable sur ses charmes, avant de lancer une oeillade furtive mais empoisonnée à Thalya. “Et voilà messires ! Deux délicieuses pintes pour vous ! Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas !” Le Karstark eut un rictus poli mais ne répondit pas à sa proposition.

Se saisissant de l’anse du bock, le nordien leva son bras, présentant la pinte au Forestier, puis à Thalya, les invitant à trinquer. “L’hiver vient.” Reprenant la devise des Stark et du Nord, il appuyait ainsi son allégeance à sa terre, le mettant au défi d’en faire autant.

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Edwin + Thalya + Harrion
lune 6 - an 300

Pendant que les deux autres s'installaient autour de la table, il avait terminé sa pinte d'un trait, un peu d'alcool en plus ne ferait pas de mal. Ce n'était pas sa première bien sûr, mais loin d'être la dernière s'il devait supporter la compagnie de l'héritier de Karhold pour le reste de la soirée et ne pas lui lancer tout ce qu'il pensait de lui au visage. La large choppe à peine vidée et reposée sur la table, le serveur les approcha et il se contenta de laisser Harrion commander, préférant observer ce qui se passait entre les deux autres. Il avait vu le regard légèrement mauvais qu'avait posé l'homme sur la main qu'il avait posé sur la taille de la demoiselle, ceux qu'elle lui lançait en retour, et il se doutait qu'il y avait plus qu'une simple relation client/prostituée entre eux, il ne restait plus qu'à trouver quoi exactement et comment il pourrait s'en servir à son avantage. Ou juste lui coller sa pinte vide dans la figure pour le plaisir du geste. Lord Forestier. S'il avait encore du mal à se faire au titre qui était désormais le sien, dans la bouche du Karstark il sonnait presque comme une insulte. Ce titre il l'avait reçu parce que son frère, ami de l'homme en face, n'était plus là pour le porter, et il détestait encore plus que celui-ci lui rappelle cette absence cruelle. Ma famille va bien, mais je suppose que tu le sais déjà, Mère a sûrement envoyé un corbeau informant de ma venue et donné quelques nouvelles par la même occasion. Il en était presque certain, il n'était pas prévu qu'il se joigne au convoi normalement et lorsqu'il s'était finalement décidé à sortir du domaine sa mère s'était empressée de lui donner mille recommandations quant à son comportement quand il serait chez les Karstark, insistant sur l'importance des bonnes relations entre les familles du Nord dans ces temps difficiles. Elle savait pourtant qu'il n'y avait aucune bonne relation entre lui et l’aine de la famille chez qui il se rendait, tout comme elle avait du se douter qu'il n'en ferait qu'à sa tête une fois sur place, et il comptait bien lui donner son avis sur cette initiative une fois rentré.  

Après un nouveau regard légèrement noir à Harrion, il se détourna et sourit à la jeune femme qui les accompagnait. Puisque Harrion ne semble toujours pas maîtriser la politesse de base qui consiste à présenter les gens... Edwin Forestier, lord d'Ironrath, mais je préfère qu'on oublie mon titre et qu'on m'appelle juste Edwin. Surtout quand c'est gémi ou crié, selon les situations. Ses yeux dérivèrent rapidement sur le Karstark, juste pour s'assurer qu'il ne loupait rien de l'échange, avant de revenir à la demoiselle, un sourire encore plus large barrant son visage. Et j'aimerais assez voir ce que ça donne entre vos jolies lèvres. Ce qui était l'entière vérité, en plus d'être un bon moyen de faire un peu plus fulminer l'autre. Fort heureusement une jeune femme ramena leurs boissons, à temps pour éviter que le Karstark réplique, et il laisse une nouvelle fois son regard dériver sur les formes qu'elle offrait à leur vue avant de noter l'air mauvais qu'elle destinait à celle qui les accompagnait. Dommage, elle aurait presque été attirante sans ce détail. Inclinant légèrement la tête, autant pour la remercier que pour décliner ses services, il tendit la coupe de vin à la belle Radieuse avant de se prendre sa pinte et la lever à la rencontre de l'autre. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, l'Hiver est déjà là, comme nous l'ont toujours promis les Stark. Il savait que la phrase de l'autre était une provocation, peut-être destinée à remettre en question son allégeance. Après tout il avait toujours rêvé de partir loin de ces terres glacées et de tous ceux qui y vivaient, avant d'enfin le faire et disparaître de Westeros pendant presque huit ans, pour finalement revenir et être presque un étranger dans ce royaume qui l'avait vu grandir. À notre belle contrée, et aux trésors qui s'y cachent. Avec un clin d’œil amusé à la demoiselle, il prit une longue gorgée et reposa sa choppe, se calant plus confortablement dans le siège qu'il occupait.

Il avait toujours aimé jouer, aussi loin que ses souvenirs remontaient, avec ou des autres, et découvrir les jeux d'argent lors de ses voyages n'avait fait qu'accentuer cette tendance, le poussant à transformer chaque situation qui s'y prêtait en un nouveau jeu où chaque élément n'était qu'un moyen de gagner. Peu importe le gain, infime ou grandiose, même si ça lui avait causé plus d'une fois des problèmes voire manqué de le mener à la mort, et ce soir ne dérogeait pas à la règle, s'ajoutant dans un mélange parfait à sa curiosité naturelle et son acharnement à refuser de se plier aux règles et conventions comme à céder devant quiconque ne le méritait pas. Il voyait un peu mieux ce qui liait exactement les deux autres, ou en tout cas pensait avoir une bonne idée, et le faire jouer en sa faveur ne devrait pas être très compliqué une fois qu'il en aurait saisi certains fonctionnements qui ne tarderaient pas à venir. Il ne lui restait plus qu'à trouver comment les déceler, ce qui ne devrait pas tarder, et comment il allait bien pouvoir s'en servir. J'espère que la livraison d'aujourd'hui sera utile à ton domaine, enfin celui de ton père. Juste pour le plaisir de lui rappeler que si lui était désormais lord, bien qu'il n'aime pas son titre, ce n'était pas son cas et il devrait très certainement répondre de ses actions si jamais il décidait de se venger. Il revint une nouvelle fois à la demoiselle pour préciser ses dires précédents. Du bois de fer, belle dame, le plus dur et le plus résistant existant dans ce monde et la spécialité de ma famille. Quand les autres seigneurs ont des problèmes quant à la rigidité ou la solidité de leurs érections, ils font appel à nous, et nous sommes toujours ravis de rendre service. Il aurait pu utiliser un autre mot pour désigner lesdites constructions, mais c'était beaucoup moins drôle. Reprenant sa choppe, il but une gorgée, ses yeux rivés à ceux d'Harrion, le défiait à son tour. Qu'il réplique, il l'attendait de pied ferme et était toujours autant capable de se défendre.
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“Les femmes désirent ce qu'elles aiment, les hommes aiment ce qu'ils désirent.”





Thalya prit place face à son ami, aux côtés du dénommé Edwin, avec détachement, apercevant au passage de nombreux regards furtifs d'autres clients, plus ou moins discrets. Bien consciente que ce dernier n'était pas vraiment d'humeur joviale et que la situation restait délicate, elle se contenta de les ignorer le plus parfaitement du monde. Être au centre de l'attention lui était plutôt agréable en temps normal, mais elle ne doutait pas que s'y trouver constamment devait être harassant. Adressant un sourire poli à Colren et plongeant ses yeux chocolat pétillant dans ceux d'Harrion elle acquiesa d'une voix chaleureuse et enjouée, tranchant avec la pesante tension qui suintait dans l'air.

"D'été pour moi, merci."

Certes la situation n'était pas la plus idéale ni la plus propice à la détente, mais elle était sincèrement heureuse le revoir, après tant de temps à ne côtoyer que le bas du panier. Elle avait aujourd'hui la chance d'avoir deux galants jeunes hommes pour elle et elle espérait bien qu'ils ne passeraient pas la soirée à se chercher des poux quand il y avait tant de choses plus intéressantes à faire. Thalya était une idéaliste dans l'âme après tout. Néanmoins leur petite rixe personnelle avait pour avantage de lui laisser le champs libre pour discrètement profiter de la vue. C'est à cela qu'elle était occupée lorsque la question d'Harrion la prit de court. Elle dissimula ainsi tant bien mal sa surprise à l'entente du nom du nouvel arrivant. Eh bien deux Lord en une soirée? Elle pria intérieurement pour qu'une telle veine n'ait pas son revers de médaille, du moins pas immédiatement, tout en tendant l'oreille à leur conversation avec la plus grande attention. Elle leva également un sourcil surpris lorsqu'Edwin se retourna vers elle. Elle avait tout d'abord cru que l'animosité flagrante dont le seigneur de Karhold avait fait preuve jusqu'à présent était surtout liée à sa fierté malmenée par l'attitude de son compagnon, mais il semblait bien qu'elle avait sous estimé la rancoeur qui couvait entre les deux hommes. Edwin en tout cas ne semblait pas disposé à faire preuve de la moindre diplomatie. Elle grimaça intérieurement. Harrion était un homme bon, mais certainement pas le genre d'homme à tolérer qu'on lui vole ainsi dans les plumes et Thalya était persuadée qu'il en était parfaitement conscient et s'en contrefichait parfaitement. Elle n'avait encore jamais croisé la route d'un nobliau aussi insouciant. Il lui aurait même presque semblé attachant s'il n'avait pas été si déterminé à réveiller la colère de son Lord. Sa dernière remarque faillit d'ailleurs bien y parvenir mais fut désamorcée par l'arrivée du serveur. Elle aurait presque pu embrasser Colren et lui pardonner sa maladresse de la semaine dernière...s'il s'était s'agit de Colren.

Malheureusement pour elle, c'est le visage bien trop souriant d'Allyah qu'elle croisa en tournant la tête et sa voix criarde qui empli ses oreilles. Elle se mordit la lèvre inférieure dans un geste qui aurait très bien pu passer pour un simple tic de séduction mais qui lui permit de se calmer suffisamment pour ne pas lui arracher les yeux. A présent ils étaient trois à être aussi tendus que les muscles du poignet de sa rivale. Aucun des hommes hommes ne lui répondit néanmoins et elle ne lui fit même pas l'honneur de lui adresser un regard se content de déclara calmement comme si elle n'existait pas.

"C'est un honneur Edwin. Il est cependant un peu tôt cependant pour crier, nous devrions commencer par le début ne croyez-vous pas?"

Déclara t'elle en saisissant sa coupe avec délicatesse entre ses doigts avant de la faire tinter contre leurs pintes, tentant d'évacuer sa colère, jetant néanmoins des coups d'oeil à la jeune femme qui fixait les deux hommes comme une louve prête à sauter sur une proie. Elle était décidément la subtilité incarnée. A la suite du petit échange moqueur des deux hommes elle sourit à Edwin décidant de ne pas retenir toute cette irritation qui semblait bien décidée à bercer la soirée.

"Et aux joies des soirées entre amis!"

Déclara t'elle d'un ton aussi franc, qu'ironique, bien que dénué de sarcasme avant de porter la coupe à ses lèvres. Elle se pencha tout d'un coup en avant sur la table, la main devant sa bouche pour retenir un haut le cœur, manquant de recracher le liquide rougeâtre qui n'était clairement pas du vin. Elle releva le regard vers Allyah qui caressait négligemment une bouteille de vinaigre rouge sur le comptoir, un grand sourire sardonique étirant ses lèvres trop pleines. Elle n'était pas la plus douée pour lire sur les lèvres mais elle n'eut aucun doute quand au message qu'elle lui adressa en silence, tandis ce que ses deux compagnons la fixait.

"Qui est-ce qui a un goût amer dans la bouche chéri?"

Pour être amer...il l'était. Elle fit mine de tousser en se redressant, son air confus dissimulant son rictus.

"Veuillez m'excuser, il faut croire j'étais trop concentrée sur autre chose que mon verre. D'habitude je suis tout de même capable d'avaler correctement."

Le double sens était à mi chemin entre la maladresse involontaire et le réflexe inconscient. Malheureusement cela ne risquait pas d'aider à faire retomber la pression, bien au contraire. Elle envisagea brièvement plusieurs vengeances possibles tout en reprenant ses esprits, tandis ce que les deux hommes reprenaient leurs conversation qui ne s'annonçait pas plus sereine que la précédente. Quelqu'un allait inévitablement finir par exploser.

"Je ne suis pas grande connaisseuse en bois, mais j'ai eu vent de la réputation de la famille Forestier en ce domaine. Cela dit je crois savoir que la plupart des "érections" locales ne manquent habituellement pas de rigidité et résistent bien aux tempêtes passagères."

Déclara t'elle avec un sourire plus apaisé, se voulant conciliant, même si elle doutait qu'une intervention de sa part suffise à calmer leurs ardeurs. Dommage que ces ardeurs ne soient pas du genre de celles qu'elle affectionnait tant. Posant sa main droit sur son épaule gauche, elle y appuya délicatement le menton avant de demander d'une voix prudente, cherchant à apaiser quelque peu un Harrion au bord de l’ébullition, autant qu'à bien signifier à Edwin qu'ils ne partageaient actuellement plus de relations. Peut-être serait-il dupe, peut-être pas.

"C'est en tout cas un plaisir pour tous de vous revoir ici après tant de temps My Lord. J'imagine que vos obligations ne vous laisse guerre le temps de souffler. "


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La Belle, le Soleil et le Vagabond


Si Harrion n'avait guère dissimulé son déplaisir jusque là, il finit par devenir insondable, un masque tombant sur son visage. Edwin s'étalait en insultes mais le maître des lieux demeurait stoïque, se laissant même aller à un sourire lorsque son détracteur fit une remarque sur sa politesse. Tout comme de Lord d'Ironrath, Harrion termina sa bière d'un trait, essuyant du bout du pouce un goutte perlant au coin de ses lèvres. La seconde pinte ne dura pas plus longtemps et il demeura silencieux encore un moment, attendant que son hôte ait terminé de réciter ses railleries de gosse rebelle. Par un moyen plus ou moins détourné, il rappela à Harrion que, contrairement à son invité, il n'était pas seigneur de Karhold.

Il l'observa longuement, patiemment. Edwin avait bien changé durant toutes ces années dans les contrées lointaines. Il n'avait plus rien de l'enfant qu'il avait autrefois connu. Aujourd'hui, à cette table, il se demanda ce qui se cachait sous ce masque de petite teigne enragée. Qu'avait-il vécu ? Contre qui était-il réellement en colère ?
Contraint et forcé de revenir au bercail, le Lord devait sans le moindre doute regorger d'une profonde d'amertume. Lui qui avait été si libre était aujourd'hui enchaîné comme un chien l'est à son maître. Il avait beau tirer, rien ne briserait plus ses entraves, sa prison dorée le condamnant à une vie de servitude dont la mort seule pouvait à présent le libérer. Un sort que peu connaissent et que peu comprennent...

Harrion n'était pas navré pour lui mais il le comprenait. La laisse à son cou le serrait parfois si fort qu'elle en écorchait sa peau. On l'avait lui aussi rappelé à l'ordre. Combien de temps avait-il lutté avant de rendre les armes ? Aujourd'hui il savait où était sa place, il savait ce qu'il devait faire... sa seule et unique peur étant de ne pas être à la hauteur.

Ironrath. Ce domaine plein de noblesse, bien qu'appartenant à une famille mineure, pourrait ne pas se remettre d'un tel manque de jugement et de maturité de la part d'Edwin. Il eut alors une pensée pour Lady Donella. Cette femme honorable devait s'accommoder de cet héritier involontaire et tout faire pour qu'il soit à la hauteur de la tâche qui lui incombait. Il ne pouvait qu'imaginer l'angoisse qui devait être la sienne.

C'est Thalya qui le tira de ses pensées en s’arque-boutant sur la table, manquant de recracher son vin d'été. Harrion fronça légèrement ses sourcils en la regardant, comprenant un peu tard ce qui venait de se passer. Allyah. Il connaissait le différend qui opposaient les deux jeunes femmes. Thalya lui en avait parfois fait part, à demi mot lorsqu'il s'était révélé insistant. Le Karstark étouffa un soupire de lassitude. La peste aurait mérité une gifle mais ce n'était décidément pas son genre, ni le moment d'aller rudoyer la demoiselle pour cette mauvaise blague. A l'instant, il avait une affaire bien plus urgente -et d'une toute autre importance- à gérer.  

La réflexion de la belle lui aurait arraché bien plus qu'un sourire si la situation n'avait pas été si tendue. Il appréciait chez elle cette légèreté et cette spontanéité touchante. Avec un sourire en coin, il admit que ces soirées lui manquaient, car même s'ils n'avaient pas cessé de se voir, cela n'avait plus véritablement la même saveur festive.

Edwin trouva opportun d'en rajouter une couche, s'en prenant cette fois indirectement à sa virilité. Décidément, il n'avait aucune limite. Harrion se demanda alors si Edwin n'attendait pas juste qu'il se lève et lui en colle une. Si c'était le cas, sa technique n'était pas mauvaise et elle aurait même put très bien fonctionner quelques mois auparavant.

Thalya. Aurais-tu l'amabilité d'aller renflouer nos chopes. Nous sommes à court, j'en ai bien peur.

La courtisane acquiesça poliment et s'exécuta. Levant sa main droite lorsqu'elle passa près de lui, il attrapa son poignet délicat, la forçant à arrêter son mouvement. Là, il glissa la main d'opale entre ses doigts rudes et déposa un chaleureux et appuyé baiser sur le dos de sa main, ses yeux d'un bleu glacial se plongeant dans ses iris auburn. Il tombait le masque. Peu lui importait finalement qu'Edwin sache l'attachement qu'il avait pour cette fille sans Nom. Cette fois, le message était clair, le seigneur d'Ironrath était prévenu. Thalya n'était pas une donzelle avec qui il pouvait tout se permettre.

La cuvée d'automne me semble appropriée. Accompagne-nous avec la boisson de ton choix.

Le visage de l'héritier se fendit en un sourire complice avant que la belle ne s'éclipse, puis son regard d'acier se plongea dans celui d'Edwin. Là, son sourire se fana tandis qu'il se penchait un peu en avant, posant ses coudes sur la table sans quitter son homologue des yeux. A cette distance, ils étaient assez proches pour avoir une conversation discrètes, sans que personne alentours ne les entende. La jeune femme avait certainement compris ce que mijotait Harrion et ne reviendrait sans doute pas sans signe de sa part. Il attendit un instant, les doigts entrelacés devant lui, sondant le Forestier... puis il se lança.

Que les choses soient claires Edwin. Tu ne m'aimes pas et je ne t'aime pas non plus.

Deux secondes à peines s’égrainèrent avant qu'il ne reprenne.

Mais tu es ici sur les terres de ma famille. Ces gens autours de toi sont nos gens. Cette bière que tu bois est la nôtre. Les filles autours de toi sont sous notre protection. En m'insultant tu déshonores mon nom mais aussi le tien.

Son regard se durcit davantage alors qu'il se pencha un peu plus. Les muscles de ses épaules, bien que dissimulés sous une épaisse tunique noire savamment tissée, étaient bandés comme lorsqu'un lion s’apprête à bondir. Malgré cela, sa voix grave demeurait parfaitement calme et son ton posé.

Tu te permets d'évoquer ton rang. Crois-tu que je vais m'incliner devant toi ? Crois-tu que tout Lord que tu es je vais hésiter à te renvoyer chez toi avec ton chargement et demander réparation ?
Tu as beau être le seigneur d'Ironrath, tu ne connais rien à ce monde. Chacun de tes mots et chacun de tes actes ont des conséquences. Tu n'es pas seigneur pour te pavaner et te faire valoir mais pour servir les intérêts de ta famille et de ton peuple.


Si tu as des choses à me dire, aussi déplaisantes soient-elles, je t'invite à me les dire tout de suite plutôt que de me faire perdre mon temps et si tu n'es pas d'accord je te conseille de repartir chez toi, au plus vite.

Ce n'était d'ailleurs pas réellement un conseil. Si Edwin s'entêtait, il ne passerait certainement pas la soirée ici, mais cela, il se doutait que son interlocuteur était assez lucide pour le réaliser.
Une bouffée d'air emplit ses poumons et il sembla se détendre, son regard s'adoucissant presque imperceptiblement. Harrion n'était pas du genre vicieux. Les courbettes et les faux-semblants ce n'était pas pour lui et lorsque quelque chose le dérangeait, il le faisait savoir sans attendre et il entendait bien qu'on lui rende la pareil.
Se renfonçant contre son dossier, il croisa une jambe sur l'autre, le bout de sa main gauche tapotant la table distraitement.

Je sais que nous sommes différents, peut-être même opposés. Cependant, nous avons des intérêts communs. Je consens à faire des efforts si tu en fais toi aussi et je ne parle pas là de grands sourires hypocrites.

Que choisis-tu Edwin Forestier, seigneur d'Ironrath ?” Et cette fois, aucun sarcasme, aucune moquerie. Harrion le regardait sans ciller, attendant patiemment que le Lord donne sa réponse, celle qui déterminerait la fin de cette soirée.


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A cold wind was blowing from the north, and it made the trees rustle like living things.

Edwin + Thalya + Harrion
lune 6 - an 300

Il avait regardé le Karstark marquer son territoire sans broncher, tout comme il avait vu les marques de son affection envers la jeune femme sans s'en étonner le moins du monde, retenant simplement le nom qui avait été prononcé. Thalya, un beau prénom pour une demoiselle qui l'était encore plus, et il la suivit un instant du regard alors qu'elle s'éloignait en direction du bar, avant de reporter son attention sur le colosse en face de lui. Il n'avait pas bougé pendant que l'autre se penchait dans sa direction, toujours confortablement installé dans son siège, faisant lentement tourner le peu de liquide restant au fond de sa choppe, répondant à son regard qui semblait vouloir le sonder par un totalement neutre. Il aurait pu prendre les choses au sérieux, voire même trouver l'initiative intéressante, s'il n'avait pas commencé par une évidence d'une banalité affligeante. Tout le Nord devait être au courant de ça, leur inimité durait depuis des années et n'était pas prête de se calmer s'il continuait comme il le faisait, invoquant ses gens, ses terres, sa bière, et tout ce qui appartenait aux fiers Karstark. Ce n'était pas une histoire d'animosité entre familles, c'était juste entre eux, et c'était la première erreur du colosse, tout comme être certain qu'il avait été insulté alors qu'en réalité pas vraiment. Il retint néanmoins ce petit sourire qui avait envie de s'étaler sur ses lèvres, préférant d'abord entendre la suite avant de savoir s'il avait ou non gagné ce petit jeu. Le mouvement de ses muscles sous le tissu qui les couvrait ne lui échappa pas, et si par le passé il aurait pu le craindre ou s'en méfier, aujourd'hui ce n'était plus le cas: il avait vu plus impressionnant, plus massif, mais surtout il en avait terrassé des plus terrifiants. Terminées les appréhensions du jeune cadet au moindre froncement des sourcils de l'héritier dans sa direction, il n'était plus le gamin qui trouvait toujours un moyen d'esquiver plutôt que de faire face. Et une autre erreur vint lorsqu'il évoqua la possibilité de renvoyer le chargement et demander réparation, puis une autre quand il tenta - vainement - de lui faire comprendre qu'il n'était pas un vrai nordien parce qu'il n'était pas resté sagement là où on avait décidé qu'il serait, ou un vrai seigneur parce qu'il se comportait comme il le faisait. L'adolescent qu'avait connu Harrion se serait rebellé, lui aurait lancé au visage qu'il ne savait pas de quoi il parlait et d'autres choses toutes aussi inutiles les unes que les autres qui n'auraient fait que confirmer ses dires, l'adulte qu'il était devenu préféra rester silencieux, réservant ses mots pour la fin.

Ce qu'Harrion proposait était très clair, une paix temporaire pour éviter de faire plus de vagues que nécessaire, et il aurait pu faire comme si de rien était s'il n'avait pas vu le même genre de comportement ailleurs, lorsque le khalassar se postait devant les murailles des cités et qu'on leur offrait chevaux et esclaves pour qu'ils repartent sans effusions de sang et sans massacre. Il pliait pour éviter un bain de sang, que la menace ait été réelle ou non, lui concédant par la même occasion la victoire. Vidant une bonne fois pour toute la choppe, il la posa sur la table en ne quittant pas son vis-à-vis des yeux. Soyons clairs alors. Je suis et j'ai toujours été un enfant de ce royaume, comme toi, malgré mon absence, je me souviens parfaitement des règles et de l'étiquette, et je n'ai pas oublié non plus ce que représente ce titre que tu tiens tant à me rappeler, ni les devoirs et obligations qui vont avec. Il n'avait cependant jamais été éduqué pour en supporter la lourde charge, contrairement à Harrion qui était l'héritier depuis sa naissance, mais les six lunes passées depuis son retour avaient comblé en grande majorité cette lacune et il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Je serais venu plus tard présenter mes hommages à ton père, et saluer le reste de ta famille, avant de passer la soirée ici ou dans une taverne, pour justement éviter les possibles heurts avec toi, j'ai autre chose à faire que de traiter de pseudo-conflits diplomatiques, gérer mon domaine et m'assurer du bien-être de ses habitants par exemple. Ses yeux ne quittaient pas celui en face de lui, son visage toujours aussi neutre alors que sa voix gardait le même ton calme et posé. S'il avait été avec les Dothrakis, ce serait le moment où il coupait les cheveux de son adversaire et lui prenait ses clochettes pour les rajouter aux siennes, mais cette époque était révolue et il devrait se contenter de mots. Tu veux renvoyer le chargement parce que tu penses avoir été insulté ou je ne sais quoi d'autre? Je t'en prie, fais-le, j'ai hâte d'entendre l'explication que tu donneras pour justifier ça. Le bois est proche de la perfection, pareil pour les boucliers, et j'ai tout inspecté moi-même avant de partir, ainsi que tous les hommes qui m'accompagnent, sans même compter le fait que votre Intendant et votre Armurier ont déjà accepté le tout et confirmé l'état de ce qui a été livré. Il savait qu'il ne pouvait pas se permettre d'accompagner un chargement possiblement défectueux jusqu'à Karhold et avait tenu à ce que tout soit au mieux, y compris lorsqu'il avait fallu faire plus d'arrêts que prévus en chemin pour éviter de possibles dommages. Tranquillement il vida le peu de liquide restant au fond de sa choppe avant de se lever. Je consens à ta proposition, mais ne remets plus jamais en cause mon appartenance ou ma loyauté au Nord. Même s'il avait passé les sept dernières années loin du royaume qui l'avait vu naître, même s'il s'était mêlé aux différents peuples qu'il avait croisé en effaçant son nom et ses origines réelles, ce temps était révolu et il était redevenu un Forestier, la glace changée en fer.

Sans même attendre la réponse du Karstark il avait quitté la table armé de sa choppe pour rejoindre à son tour le bar où Thalya semblait aux prises avec sa collègue aperçue plus tôt, sous le regard impuissant du chauve qui était venu leur proposer à boire. Il ne savait pas ce qui se disait, sûrement en rapport avec la boisson que la belle Radieuse avait faillit recracher, le bruit et l'agitation normale de ce genre d'établissement couvrant les mots qu'elles échangeaient, mais l'air mauvais de la seconde et les délicats sourcils froncés de la première ne lui disaient rien de bon. Arrivant dans le dos de la brune, il jeta un regard glacial à celle qui semblait être son ennemie avant de faire un pas en avant pour se placer légèrement entre elles et adresser un sourire radieux à la belle. Besoin d'un peu d'aide belle dame? Même s'il désignait vaguement les verres qui attendaient sur le bar usé, elle était assez intelligente pour comprendre qu'il faisait plutôt référence à la harpie juste à côté de lui qui était muette depuis son arrivée et tentait de lui jeter des regards aguicheurs, sans aucun effet. Tendant le bras pour poser sa choppe vide, il prit ce qui devait être le verre de la demoiselle et le porta à son nez, s'assurant qu'il s'agissait bien de quelque chose de buvable, avant de hocher la tête vers le serveur. Mes compliments à celui qui passe vos commandes, la simple odeur donne envie d'en boire des tonneaux. Tendant le verre à Thalya, il lui fit signe de la précéder, laissa un généreux pourboire à l'homme et prit les choppes remplies pour la suivre, non sans un nouveau regard glacial à la peste. Une nouvelle fois il se plut à admirer les courbes charmantes devant lui, avant de se place à ses côtés avec un nouveau sourire un peu plus doux, se foutant éperdument que ça plaise à Harrion ou pas, qu'il désigna d'ailleurs d'un signe de tête. J'espère que vous pardonnerez mon comportement, je n'ai jamais eu de très bons rapports avec lord Karstark et ma récente absence n'a pas eu l'air d'arranger les choses. C'était atténuer grandement les nombreuses tensions qu'il y avait entre eux, vraiment pas du genre qu'il lui était arrivé d'apprécier pendant ses voyages, mais il ne comptait pas non plus s'étendre sur le sujet. Quelques pas et ils furent à nouveau près de la table, où il la laissa prendre place en premier avant de tendre sa bière à l'héritier de Karhold avec un regard entendu, puis de s'installer à son tour. À quoi trinquons-nous cette fois?
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