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Les épines ne piquent pas les fantomes [Loras]

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Les sourcils froncés, tu regardes la potion qui boue en face de toi, sentant son parfum captivant parvenir jusqu'à tes narines. Tu as suivie de nouvelles indications, apprises contre de l'argent et tu hésites à rajouter cet ultime ingrédient sans pouvoir la tester autrement que durant ton voyage. Un animal en ferra les frais. Les bulles éclatent et tu t'éloignes, évitant d'approcher ton visage trop proche. les effets te sont encore inconnus et tu refuses de prendre des risques. Le courage n'a jamais réellement grandit dans ton coeur. La fleur que tu jettes se dissipe immédiatement dans le liquide brulant qui prend une couleur bleue peu agréable comme prévu. Alors que la potion refroidie, tu te retournes jusqu'à la chambre où tu dors depuis plusieurs nuits. Cette maison pourrait être parfaite si ses habitants ne revenaient pas bientôt. Remplissant ton sac de tout ce que tu auras besoin pour ton voyage, tu fini par t'arrêter à la fenêtre, t'emplissant des odeurs de Dorne. pour la première fois, tu t'es attachée à un lieu. Un lieu ? que te souffle ton esprit. Mais tu détournes rapidement cette question mentale. La réponse, tu te refuse encore à l'accepter. Tu as trahit ta promesse et le visage de Maeri disparait petit à petit. Ne jamais l'oublier. Voilà que tu tronques tes paroles pour le beau visage d'une princesse.

La mélancolie emplie ton coeur quelques secondes, avant que tes traits ne se durcissent un peu plus. Tu ne peux te permettre d'être émotive. Les sentiments sont dangereux, surtout aujourd'hui que tu vis dans des intrigues qui te dépassent presque. Tu n'es que la main armée. pensée qui t'arrache un nouveau sourire alors que tu fais glisser le liquide bleu maintenant refroidit dans une flasque que tu attaches à ta ceinture, pendant au milieu des autres. Chacune à une effet, chacune est différente. Les potions peuvent soigner mais voilà bien longtemps que tu as préféré la mort à la vie. personne n'attend de toi autre chose qu'un corps sans vie gisant sur le sol, dans la discrétion ou dans la douleur.

Arianne n'a pas besoin de savoir que tu pars. Sans même prendre la peine de ranger l(habitation qui t'a accueillit tant de jour, tu quittes la pièce par les toits, aussi agile qu'un cabris. C'est avec délectation que tu quittes la ville, volant bien plus hauts que les moutons de Lancellion. Ta monture t'attend à l'extérieur et tu bondis sur la jument aussi ombreuse que toi avant de la lancer vers les montagnes rouges. Tu connais le chemin par coeur, qu'importe depuis combien de temps tu n'es pas venue. Tu veux prendre des nouvelles d'Elijah, savoir s'il a enfin tué les handicaps qui l'accompagnent, savoir s'il a mit fin aux jours de la capricieuse. Tu te doutes bien que non mais rêver est offert à tout le monde.

Ce n'est pourtant la silhouette d'Elijah qui se découpe dans l'horizon mais bien celle de quelqu'un d'autre. Un chevalier que tu connais mais qui n'a réussi à séduire l'amitié que tu aurais pu lui porter. Un homme né dans le luxe, à qui tout aurait dû être dû pour l'éternité. Un noble, qui ressemble bien trop à ceux qui dirigeaient le monde d'où tu viens. Loras.
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Les épines ne piquent pas les fantômes
Loras & Irri

Le soleil de Dorne tapait sur ses cheveux comme il le faisait depuis maintenant tant de jours. Cette chaleur était bien trop lourde, son front en luisait et il en avait parfois mal à la tête. Les fermiers lui rappelaient régulièrement qu'il ne s'hydratait pas assez ; il oubliait, il avait encore ses habitudes bieffoises ancrées en lui. Là-bas, on ne frôlait pas constamment la déshydratation comme ici. Là-bas, on buvait bien plus de vin que d'eau. Il n'y avait pas de vent, aujourd'hui. C'était mieux ainsi, il ne supportait pas le sable rocheux des montagnes naissantes lorsqu'il frôlait son visage. C'était doux lorsqu'il caressait ses jambes, mais il n'aimait pas sentir les particules rugueuses sur son visage si doux, qui, malgré sa vie sous le soleil, n'avait de défaut que la couleur un peu plus brune qu'il n'appréciait pas. Lorsqu'il passait aux marchés ambulants ou dans un autre endroit public, il n'était pas rare qu'on le complimente. Ses cheveux plus pâles et ses yeux si clairs contrastaient avec la teinte de sa peau ; on le prenait souvent pour le fils d'une prostituée et d'un étranger. Ce n'était pas glorieux, mais mieux valait ça qu'être reconnu comme étant le fils de Mace Tyrell en ces terres dorniennes. Il avait les traits fatigués par moments, mais il vivait désormais dans un monde où les gens étaient constamment fatigués ; il ne faisait que se fondre dans la masse.

S'il la chaleur extérieure pouvait être inconfortable, c'était encore pire à l'intérieur de la ferme. On avait l'impression d'être dans un four, et si la nuit était plus fraîche, dormir était toujours difficile lorsque nous n'étions pas habitués à ces chaleurs. Il aurait presque préféré dormir sur le sol, à la belle étoile, que sur ce matelas de paille avec l'impression qu'il se réveillerait le lendemain matin cuit comme un poulet. La température rendait horrible l'odeur des bêtes et du dragon. Les parfums des fleurs, des fruits, de douceurs, lui manquaient terriblement. Il y avait trop longtemps qu'il n'avait pas pu prendre une grande bouffée d'air à Hautjardin. Loras faisait de son mieux pour se tenir le plus loin possible de cet endroit embêtant qu'était la ferme. Il partait pour mieux trouver des moyens de faire avancer « sa quête » , il revenait quelques temps puisque sa sœur était ce qui le rattachait à cet univers. Pour elle, il ne pourrait partir complètement. Lorsqu'il n'avait pas à partir, il se tenait le plus loin possible en s'entraînant ou en se tablant à un travail intellectuel qu'on ne pensait jamais qu'il ferait un jour. Oui, il aidait parfois, mais il n'avait pas l'adresse ni la patience d'Elijah ; il ralentissait plus qu'il n'aidait. Cet après-midi, il avait choisi de s'asseoir non-loin de la ferme, sur le sol brûlant et dur. Les jambes croisées en tailleur, une planche de bois, attrapée à la va-vite avant de passer la clôture, reposait sur celles-ci. La Rose Dorée trempa à nouveau la pointe de sa plume dans son encrier et se mit à inscrire sur son parchemin quelques mots perdus. Il eut une moue dépitée lorsqu'il remarqua qu'il ne lui restait plus beaucoup d'encre. Trouver des parchemins et de l'encre à Dorne sans aller dans les grandes villes n'était pas chose aisée. Il en trouvait parfois dans les marchés ambulants, mais c'était très rare du coup il faisait le plein à chaque fois. Il avait apporté tout ce qu'il pouvait niveau monnaie en quittant Hautjardin, mais ce n'était pas une source inépuisable, du coup il négociait beaucoup. Il avant besoin de ces matériaux pour élaborer des ébauches de plans, c'était indiscutable. Loras senti qu'il commençait à avoir un peu mal au dos, alors il déposa la place à côté et il se releva pour mieux s'étirer.

La Rose remarqua au loin, du coin de l'œil, une silhouette aux allures féminines. Intrigué, il posa un regard plus fixe sur celle qui avançait. Les traits qui se dessinaient plus elle approchait lui semblaient plus familiers. Il ne l'avait pas vue beaucoup, mais il savait trop bien qui elle était pour ne pas la reconnaître. « Irri ? » Demanda-t-il d'une voix presque dubitative. Il ne savait pas ce qu'elle faisait ici, mais il savait que si sa sœur la voyait, ça risquait d'exploser. Loras ne détestait pas cette femme, il lui en était même reconnaissant d'avoir pu trouver cet endroit à Dorne pour les cacher, mais il ne comprenait pas pourquoi elle n'arrivait pas à l'apprécier et l'attitude qu'elle avait envers sa sœur le frustrait. « Ce n'est pas commun de te voir par ici. » Le jeune homme semblait méfiant. Il pensa que sa présence ne présageait rien de bon. Elle n'était jamais venue auparavant, alors il supposa qu'elle arrivait avec de mauvaises nouvelles. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'il dévisagea la femme de haut en bas avant de se pencher pour ramasser son parchemin dont l'encre avait séchée particulièrement vite sous la chaleur de Dorne. Il le roula avec soin avant de le glisser sous son bras. Ce geste n'avait de raison d'être qu'une pure prudence ; il n'y avait presque personne qui passait par ici, mais si on lui volait une de ses ébauches, ce serait catastrophique. « Si nous avons de la chance, nous n'aurons pas à te classer dans les signes possibles d'un mauvais présage, n'est-ce pas ? » Se moqua-t-il pour camoufler l'inquiétude.
electric bird.