Help me my friend (Aëla & Asha) [danger de mort]

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Danger de mort - Aëla & Asha Greyjoy



Asha Greyjoy

Pyk - An 300, lune 6, semaine 3

Un nouveau spasme secoua violemment le corps de la reine des Îles de Fer, la réveillant et lui tirant une complainte de douleur par la même occasion. Le mestre qui se tenait à côté du lit tenta de la calmer et de la rassurer, les mains posées sur ses épaules pour l'inciter à se recoucher. Asha ouvrit un œil, grimaçant. Rodrik était installé dans un fauteuil au fond de la chambre, il y avait le mestre et c'était tout. La seiche avait droit a un moment de lucidité. Il lui semblait que ce mestre n'était pas le même que la dernière fois où son esprit avait eu un moment de répit... mais son esprit lui jouait sûrement des tours, elle sentait son front bouillant, comme tout le reste de son corps. Depuis combien de temps était-elle clouée au lit dans cet état ? Une journée ? Une semaine ? Elle avait l'impression que ça faisait une éternité. Elle sentait son corps affaibli par la fièvre et la douleur qui subsistait en son sein. On avait bien essayé de la nourrir avec des bouillons, mais elle n'avait pas vraiment d'appétit et de toute manière le mélange ne restait jamais bien longtemps en elle et finissait par terminer sa course dans la bassine qu'on avait laissé à côté d'elle. Quel jour était-on ? L'expédition avait-elle pu partir comme prévu ? Ou avaient-ils retardé leur départ tant qu'elle n'irait pas mieux ? Elle ne l'espérait pas. Malgré les mains du mestre qui tentaient de la maintenir en position allongée, elle prit appui sur ses coudes tremblants pour se redresser. Elle ouvrit la bouche, tentant d'entamer la discussion avec son oncle mais il ne lui laissa pas le temps de trouver ses mots, bondissant hors du fauteuil pour venir à sa rencontre. Il s'assit à côté d'elle sur le lit, saisissant sa main dans la sienne.

« Chut Asha... il ne faut pas que tu te fatigues plus encore. Tu as besoin de te reposer encore. »

La jeune Reine eu l'impression que le sourire qu'elle lui offrit lui demandait un effort surhumain. Elle se reposa contre son oreiller, laissant ses bras se reposer après l'exercice qu'elle venait de leur infliger. Elle fut prise d'un nouveau vertige et se tourna précipitamment vers le bord du lit où traînait la bassine, pour soulager sa nausée. Puis ce fut de nouveau le noir complet. Enfin pas vraiment malheureusement, ses sommeils ne lui apportaient que peu de répit, elle se sentait tremblante, le mal continuant de faire effet en elle, elle cauchemardait beaucoup. Elle revoyait son père et certaines de ses erreurs. Elle avait même revu ses frères aînés, comme s'ils n'étaient jamais tombés à cause de la rébellion, sa vie s'en était trouvée bien différente alors, elle avait beau hurler et crier qu'elle valait aussi bien qu'eux, ni Balon, ni ses frères ne voulaient l'entendre, l'obligeant à rester aux côtés d'Alannys pour se préparer à devenir une bonne épouse. Dans un autre rêve, elle assistait à sa propre exécution de la main d'Euron Greyjoy, recevant une épée dans son ventre avant d'être poussée par dessus le bastingage du Vent Noir, sans que personne ne lève le petit doigt. Pas même Victarion... après tout elle n'était qu'une femme, c'était bien ce qu'il lui avait dit lorsqu'elle lui avait proposé de rester à ses côtés pour l'aider à régner, il lui avait préféré l'exil. Theon Greyjoy habitait les autres rêves, cherchant chaque fois un nouveau moyen de lui prendre sa place, de nourrir son ambition dévorante. Elle espérait de tout son être que ses rêves ne soient que des cauchemars et que pendant qu'elle souffrait de la sorte son frère n'était pas en train d'en tirer un avantage sur le Trône de Grès. Elle voulait qu'il gère les Îles pour elle dans des cas comme ça, mais justement toute la subtilité était là, pour elle et les fer-nés, non pas pour lui-même.

Quand elle ouvrit les yeux une nouvelle fois, elle eu le plaisir de découvrir Qarl. Apparemment la présence de ce dernier n'était pas appréciée par le mestre qui se démenait pour le pousser hors de la chambre, encore une histoire de repos et de calme apparemment. Mais c'était mal connaître Qarl que de penser le repousser de la sorte, surtout si c'est le mestre qui s'en chargeait. L'idée lui tira un gloussement qu'elle regretta aussitôt à cause des tiraillements que cela provoquait en elle. Qarl écarta sèchement le mestre pour venir s'agenouiller devant son lit et Rodrik ne s'y opposa pas. Asha n'avait jamais vu son amant aussi inquiet, elle mourait d'envie de le taquiner, de lui dire que s'il continuait à faire cette tête, elle allait croire qu'il l'aimait vraiment, malheureusement elle n'en avait même pas la force. Elle se contenta de lui offrir un rictus en gage de sourire. Qarl était inquiet, mais elle le sentait en colère également. Savait-il quelque chose qu'elle ne savait pas pour qu'il soit dans cet état ? Ou était-ce simplement parce qu'il se sentait impuissant face à son état ? Il y avait peut-être un peu des deux. Asha ferma les yeux un moment, pendant qu'il passait un linge humide sur son visage.

« Theon ? » finit-elle par réussir à prononcer.

Elle l'entendit grogner. Il l'avait à l’œil, elle le savait bien. Elle se rendit compte qu'elle ne savait même pas s'il était venu la voir... peut-être à un moment où elle était perdue dans ses cauchemars.

« Ça va... il reste sage, il sait qu'on l'surveille de toute façon ! »

Il grogna une nouvelle fois. Elle l'entendait gigoter. Elle le connaissait, elle savait qu'il voulait lui dire quelque chose mais il se retenait... ou on le retenait... Mais il n'y tint plus, puisqu'elle l'entendit reprendre la parole.

« Asha ça fait quatre jours que t'es dans cet état ! On peut pas rester sans rien faire ! »

« On ne fait pas rien Qarl ! » intervint Rodrik Harloi, d'une voix calme mais ferme.

« Tes pauv' mestres n'y connaissent rien ! Ça fait quatre jours et elle ne va pas mieux ! » s'énerva Qarl en se tournant vers l'oncle Harloi.

« C'est une maladie qu'ils ne connaissaient pas, et c'est faux ils ont stabilisé son état... rappelle toi de la première nuit... on a cru la perdre... » Rodrik avait à peine souffler ces dernières paroles, comme s'il pouvait éviter qu'Asha ne les entende.

« Merde, ça me suffit pas ! Ça lui suffira pas ! Et y a d'autres marins dans le même état qu'elle ! On peut pas se contenter de ça !  »

Il soupira, puis se tourna à nouveau vers elle.

« Autorise-moi à foncer dans l'Orage Asha, autorise-moi à demander de l'aide à Aëla et à la ramener ici pour te soigner ! Je suis sûr qu'elle aura déjà vu quelque chose de similaire et au moins on aura essayé... au moins j'aurais essayé qu'que chose Asha ! »

La jeune femme en question ouvrit un œil, l'air soudainement contrariée et pas à cause de la maladie cette fois-ci. Effectivement ils connaissaient une bonne guérisseuse, qui avait déjà remis Asha sur pieds par le passé. Cette femme avait fini par devenir son amie. Sûrement aussi parce qu'elle était aveugle et ne s'était pas rendu compte qu'Asha et ses hommes étaient des fer-nés. Elle lui avait bien proposé de venir avec elle une fois, sachant pertinemment qu'avoir une personne telle qu'Aëla ne pouvait qu'être un avantage pour elle, sans oublier bien entendu qu'elle appréciait évidemment la compagnie. Elle avait espéré que l'orageoise ait envie de voir du monde, d'une certaine façon. Elle aurait été prête alors à lui avouer qui elle était vraiment. Mais elle n'avait pas voulu quitter ses terres, alors Asha avait continué la supercherie sur son identité. Si Qarl allait la trouver à présent il serait obligé de tout lui dire et qui savait si Aëla aurait envie de lui venir en aide ensuite ? Et surtout, Asha craignait que son amant n'accepte aucune réponse négative si cela signifiait pour lui la perdre. Prendrait-il le risque forcer une personne à qui il voulait ensuite confier une vie qui lui était chère ? La reine ne savait pas si Qarl aurait la présence d'esprit d'y songer une fois face à la soigneuse, elle connaissait son impulsivité, elle en venait même à craindre pour la vie de son amie. Elle lui saisit alors la main, espérant pouvoir calmer ses ardeurs.

« Promets-moi de... lui laisser le choix... » parvint-elle à articuler. « Promets-moi de ne pas la blesser Qarl ! »

« Je te le jure Asha, sur ma vie, sur le Dieu Noyé. »

Il avait répondu avec un tel empressement et une telle fougue qu'Asha ne pouvait que douter de la véracité de ses propos. Elle était persuadée qu'il lui aurait dit n'importe quoi, tout ce qu'elle voulait entendre si cela lui permettait d'obtenir son autorisation. D'ailleurs elle ne doutait pas que si elle la lui refusait, il finirait par y aller tout seul, sans l'accord de personne. Il valait mieux que les choses se passent avec un minimum d'encadrement.

« Qarl, raconte lui... Rodrik écrira... »

Elle n'était certainement pas en état de dicter quoi que ce soit, chaque phrase qu'elle prononçait puisait dans ses ressources et ne ferait qu'augmenter la fièvre et ses hallucinations par la suite. Mais Qarl savait tout du lien qui unissait les deux femmes, il avait été là presque à chaque fois et ce qu'il n'avait pas vu, elle avait finit par le lui raconter. Rodrik saurait rédiger une lettre en son nom avec les éléments que lui aurait donné l'amant de la reine. Cette dernière quitta sa main pour lui caresser la joue.

« Reviens-moi... »

« Et toi t'as intérêt de rester en vie jusqu'à ce que je revienne avec Aëla ! » répliqua-t-il aussitôt, non sans lancer un regard lourd en sous-entendus à Rodrik, ses mestres allaient encore avoir du travail sur la planche. « Sinon, je te retrouverais quand même, ici ou au fond de la mer... »

Asha ne sut pas s'il avait ajouté quelque chose ensuite, elle avait déjà sombré dans un nouveau sommeil agité.


Qarl Pucelle

Orage - 12 jours plus tard

Qarl se tenait à l'avant du navire, les côtes orageoises étaient enfin en vue ! Les fer-nés n'avaient jamais parcouru une telle distance en aussi peu de temps, ils avaient deux jours d'avance sur le programme, en soit c'était une victoire, mais le capitaine en aurait voulu plus encore. Il savait que chaque heure, chaque jour qui l'éloignait de son retour à Pyk, était un moment où Asha pouvait finalement succomber à son mal. Rodrik lui avait assuré que les mestres, à défaut de l'avoir guérie, avaient réussi à stabiliser son état et à traiter ses symptômes indépendamment les uns des autres, ce qui devrait lui offrir le temps nécessaire pour son aller-retour à toute vitesse dans l'Orage. Le choix du boutre avait été stratégique. Il l'avait fallut suffisamment grand pour pouvoir faire face aux épreuves de la mer, puissant et solide pour assurer le voyage, mais sans qu'il soit trop grand et trop lourd, pour optimiser sa vitesse. Et puis le but n'était pas d'être pris pour des ennemis de la couronne, il fallait qu'ils passent plutôt inaperçus. Rodrik avait donc accepté de lui confier le commandement du Chant de la mer, puisque c'était le seul bateau disponible qui remplissait au mieux les critères. Ils avaient donc fait rapidement le stock de nourriture pour une vingtaine de jours et Qarl avait pris la mer aussitôt, il n'y avait pas eu une minute à perdre. Par chance les vents leur avaient été plutôt favorables et la météo assez clémente. Ils ne s'étaient arrêtés que lorsque c'était réellement nécessaire et dès que les vents baissaient et que les courants n'étaient plus suffisants, les hommes s'étaient mis à ramer, se relayant à tour de rôle. Qarl savait que cette dévotion de ces volontaires toucherait sincèrement Asha lorsqu'elle l'apprendrait à son retour.

Ils accostèrent le navire dans une petite crique, plutôt discrète, pas trop en vue et surtout pas très loin du dernier endroit où ils avaient rencontrés Aëla. Qarl n'avait aucune envie de tomber sur des troupes du Cerf ou de qui que ce soit d'autre. Leurs contrées étaient en paix, mais ça ne changeait pas les a priori que la plupart des habitants de Westeros avaient sur eux, les fer-nés. Ils pouvaient trop facilement considérer leur présence comme la preuve même d'une attaque. Qarl avait donc pris seulement trois hommes avec lui, laissant les autres sur le bateau le temps qu'ils ramènent la soigneuse. Le jeune capitaine crut pendant un moment que leur mission allait tomber à l'eau puisqu'ils tombèrent sur un campement militaire. Il était persuadé qu'ils seraient pris et que le contourner prendrait trop de temps. Mais la chance sembla leur sourire à nouveau puisqu'il se rendit compte qu'ils étaient tous en train de célébrer une fête d'un Dieu dont il ne connaissait pas grand chose, ils étaient donc tous occupés et distraits. Et puis le climat politique n'était plus le même que lors de l'année passée, avec la paix, ils étaient moins sur la défensive, c'était juste de la surveillance. Le petit groupe n'eut pas besoin de faire de détour énorme pour contourner l'attroupement sans se faire remarquer et ils arrivèrent enfin jusqu'à l'habitation de la soigneuse.

Qarl n'avait qu'une envie, la jeter sur son épaule et repartir aussi vite qu'il était arrivé, sans plus de cérémonial, mais il savait que ça n'était pas possible. Il n'oubliait pas non plus sa promesse faite à Asha même s'il aurait préféré le contraire. Avec son handicap, la jeune femme était méfiante, il voulait bien le comprendre, mais il irait tout de même au plus vite, ça n'était pas son genre de faire dans la dentelle !

« Aëla ? » dit-il le plus doucement possible pour ne pas l'effrayer, mais sa propre appréhension s'entendait dans sa voix. Il espérait qu'elle reconnaîtrait sa voix. « C'est Qarl... je viens de la part d'Alannys... »

Asha avait utilisé le nom de sa mère lors de leurs précédentes rencontres, ce dernier étant plus passe partout et moins connoté.

« J'ai une lettre à ton intention, de sa part... »

Qarl ne pu réprimer une grimace. Depuis qu'il connaissait Asha, elle l'avait incité à apprendre à lire et l'exercice l'avait toujours exaspéré, pourtant il avait bien la preuve de l'utilité de la chose aujourd'hui. Il se racla donc la gorge et fit de son mieux pour lire de la manière la plus fluide possible.

« Ma chère Aëla,

T'écrire ce message aujourd'hui n'est pas facile pour moi. Je me retrouve dans une position où je dois te faire des révélations que j'aurais préféré te raconter de vive voix, le bon moment venu. Mais voilà que j'ai besoin de ton aide, une nouvelle fois et que je ne peux pas te la demander si tu ne sais pas toute la vérité me concernant. Il n'y a certainement pas de bonnes façons de le dire et le temps presse, alors je n'irais pas par quatre chemins. Tu as toujours dû t'en douter, surtout avec mon comportement des premiers jours qui ont suivit notre rencontre, mais je ne suis pas celle que je prétends être et mon identité peut me jouer des mauvais tours à certains endroits de Westeros. Je ne m'appelle pas Alannys, c'est ma mère qui porte ce prénom. Je ne suis autre qu'Asha, fille de Balon Greyjoy, l'actuelle Reine des Îles de Fer. Voilà c'est dit. Je ne doute pas de toutes les sordides histoires que tu as entendu sur mon peuple et je ne remets pas en cause que la plupart doivent être criantes de vérités, pourtant tu as toi même eu l'occasion de le voir, nous ne sommes pas que des pilleurs barbares sans cœur. Et j'ai toujours voulu la paix avec Westeros, ce qui est à présent le cas et ce depuis plusieurs mois, aussi bien avec le Royaume du Nord, qu'avec le Royaume du Sud et les régions indépendantes. Et si je ne peux te dire tout ça en face aujourd'hui, c'est que nos récentes expéditions en Essos ont ramené avec elles une maladie qui me ronge actuellement, moi et d'autres fer-nés. Différents mestres ont tenté de me soigner mais en vain, ils répètent que c'est une maladie qu'ils ne connaissaient pas jusqu'alors. C'est pourquoi j'ose me tourner vers toi aujourd'hui pour te demander ton aide une nouvelle fois, espérant que tu l'auras peut-être déjà croisée ou que tu es simplement plus débrouillarde que ces mestres. Je comprendrais que tu ne veuilles pas suivre Qarl, tu en as d'ailleurs tout à fait le droit, il m'a promis qu'il accepterait ta réponse, même si elle doit-être négative. J'ai besoin de toi mon amie, je ne te le cacherais pas, mais je te laisse prendre ta décision en connaissance de cause.

J'espère que quoi qu'il arrive, nos routes se croiseront à nouveau, sous un meilleur jour cette fois-ci. Prends soin de toi douce Aëla.

Ton amie,
Asha Greyjoy,
Reine des Îles de Fer. »

Qarl replia le parchemin bruyamment et soupira.

« Alors, tu viens ? Elle est vraiment mal en point Aëla, le temps presse ! Les mestres ont réussi à stabiliser son état, mais la maladie est toujours là. Elle a trop maigri en quelques jours, jveux même pas imaginer depuis que jsuis parti ! Aide-la ! »

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Asha & Aëla

Erwan était parti depuis quelques jours et son absence était déjà pesante. Il lui manquait. Jamais elle n'aurait pu penser que ce fut à un tel point. Même si elle avait eu de quoi s'occuper ces jours-ci, le jeune noble ne quittait que rarement ses pensées, pour ne pas dire jamais. A mesure que le temps passait, Aëla se rendait de plus en plus compte des sentiments qu'elle développait pour lui, même si elle essayait de le chasser de son esprit, elle ne pouvait pas se mentir éternellement.

Ceci dit elle avait eu de quoi tenir le manque du jeune homme à distance, un jeune voyageur d'Essos avait réclamé son attention, ses compagnons étaient venus la chercher afin qu'elle soigne l'homme, aux prises avec un étrange maladie, qu'Aëla ne connaissait pas. Il lui avait fallut du temps avant de trouver la plante à utiliser pour guérir le malade. La fabrication du remède s'était avérée longue et difficile, la jeune guérisseuse avait mis plus de temps que prévu pour en trouver la composition exacte et quasi parfaite. Le traitement avait de nombreux effets secondaires indésirables, mais le jeune homme se remettait petit à petit et avait meilleure mine. La jeune femme lui avait alors donné le flacon de remède avec ses instructions. Tout en en gardant pour elle, si la maladie s'avérait contagieuse et touchait gens de sa connaissance. Peut-être aurait-elle à s'en servir de nouveau.

Et bien entendu cela arriva plus rapidement qu'elle n'avait pensé.

Elle était en train d'écraser des herbes pour une de ses mixtures lorsqu'elle entendit qu'on approchait de chez elle. Le pas ne semblait pas agressif mais déterminé, ils étaient nombreux ou bien en tous les cas plus de trois. Aëla n'avait pas peur, il arrivait souvent que les gens du coin viennent lui demander de l'aide ou simplement des conseils. Mais elle restait méfiante et elle entendit aux sons que faisait la troupe en s'approchant qu'elle était armée... ce n'était peut-être pas bon signe.

Quelqu'un entra, seul. Elle l'entendit prononcer son nom. La guérisseuse reconnut instantanément la voix de Qarl. Elle l'avait assez entendue auparavant pour pouvoir mettre un nom sur ce son là. Aëla ne s'était pas attendue à une telle visite et elle fronça les sourcils. L'inquiétude dans la voix de l'homme était perceptible, même s'il semblait essayer de le cacher.

« Que se passe t-il ? » Demanda t-elle soucieuse sentant justement que l'homme n'était pas là pour une visite de courtoisie.

Une lettre ? Cela intrigua la guérisseuse. Elle posa son couteau avec lequel elle découpait les herbes pour écouter le contenu de la missive que lui lisait Quarl.

Ce fut un choc, même si au fond elle avait toujours su, qu'Alannys n'était pas vraiment celle qu'elle avait prétendu être lors de leur première rencontre, mais de là à imaginer qu'elle était en réalité Reine des Iles de Fer...
Aëla avait du mal à se faire à l'idée.

Mais il y avait plus urgent, Asha (puisque c'était son nom) était en danger, et en danger de mort. La guérisseuse ne pouvait la laisser ainsi, qu'elle lui ait menti sur son identité ne changeait rien à leur relation et la jeune femme comprenait la raison qui avait poussé son amie à lui cacher tout ceci. Aussi quand Qarl lui demanda si elle comptait venir, Aëla répondit sans une once d'hésitation dans la voix

« Je viens ! Laisse moi le temps de rassembler ce dont j'ai besoin. »

Elle prit un bocal à sa droite où elle avait ranger les plantes qu'elle avait utilisées pour préparer le remède afin de guérir le jeune voyageur d'Essos. Elle savait que c'était celui-ci... elle connaissait ses rangements par coeur et son odorat ne la trompait pas. La guérisseuse le tendit à Qarl.

«Il y'a quelques jours je me suis occupé d'un homme venant d'Essos et souffrant d'une maladie étrange, je pense qu'il s'agit de la même, ces plantes m'ont aidée à éloigner le mal de son esprit.  Peux-tu aller m'en procurer le plus possible s'il te plaît ? Tu en trouveras au marcher, si jamais tu n'es pas sûr de pouvoir les identifier dans la nature. C'est très important ! Il va me falloir quelque chose contre la fièvre également, mais cela je peux en trouver partout, même dans les Iles de Fer. »

Elle se dépêcha de prendre un sac pour y mettre tous les flacons, ingrédients et remèdes qu'elles ne pourrait se procurer là bas. Il lui restait une journée de traitement contre cette fameuse maladie dans une fiole, qu'elle rangea précieusement dans son paquetage. Il lui  faudrait réaliser d'autres fioles sur place, mais au moins celle-ci permettrait à Aëla d'en administrer à son amie directement à son arrivée.

« Je dois te prévenir » Dit-elle à Qarl avant qu'il sorte « Que cela peut ne pas fonctionner. L'homme que j'ai soigné, n'était pas encore complètement guéri, ceci dit il était sur la bonne voie et la fièvre ne le rongeait plus. Mais il était venu me voir au début des symptômes... j'espère qu'il ne sera pas trop tard pour Asha et que le remède fonctionnera sur elle... en tous les cas je te le promets je ferai tout pour la guérir, je n'abandonnerai pas ! »  

Elle préférait être sincère. La guérisseuse ne voulait pas donner trop d'espoir au jeune homme, après tout l'état d'Asha était plus qu'alarmant et il était possible qu'il s'aggrave... elle ne pouvait le savoir, n'ayant été que très peu confrontée à ce mal étrange. Mais elle comptait bien faire tout son possible pour aider la jeune femme !




12 jours plus tard – Iles de Fer



Le voyage n'avait pas été des plus plaisants. La mer avait été quelque peu agitée et cela avait rendu Aëla nauséeuse. Aussi fut-elle soulagée d'entendre les matelots hurler : Terre !

Ils accostèrent une heure plus tard. On aida Aëla à descendre. Elle fut heureuse de sentir le sol stable sous ses pieds. L'air était frais et le vent soufflait fort, elle avait encore le goût du sel dans la bouche... et l'odeur de la mer lui emplissait les narines. Ces sensations étaient nouvelles pour elle, mais la jeune femme ne s'attarda pas dessus. Ils devaient faire vite.

Elle sentit que Qarl lui prenait le bras pour la guider, elle lui en fut reconnaissante car, après tout, elle ne connaissait pas du tout l'endroit et n'avait aucun point de repère ici. Il n'y avait que son bâton pour l'aider à contourner les obstacles mais elle avançait beaucoup plus lentement qu'à l’accoutumé. Combien de temps elle se laissa conduire ainsi ? Jusqu'à sentir l'air chaud provenant d'un hall qu'on ouvrait.

Elle entendit la porte se fermer et le bruit du vent se fit moins fort, devenant un simple écho lointain. On la débarrassa de la couverture qui la couvrait alors.

« J'ai besoin de mes affaires » murmura t-elle timidement, elle se trouvait dans un endroit inconnu et certainement rempli de gens de nobles naissances. Cela la mettait mal à l'aise, elle pauvre roturière. Quant à ses affaire, ne sachant pas où elles étaient exactement, elle espérait qu'on allait bien les lui apporter.

Puis elle se tourna vers Qarl qui ne l'avait pas lâchée.

« Conduis moi à Asha. »

Asha... elle commençait à se faire à ce nom. Même s'il lui avait fallut un peu de temps pour l'assimiler. Qarl et elle avaient eu le temps d'en parler durant le voyage. Mais elle lui avait surtout posé des questions sur l'état de son amie. Elle se doutait alors que le temps était compté et chaque minute qu'ils perdaient à discuter ainsi rapprochait Asha de la mort. Aëla devait faire vite.

Ils entrèrent dans une pièce, la guérisseuse entendit la porte grincer. Elle s'avança alors doucement, se laissant guider jusqu'au bord d'un lit, qu'elle devinait être celui de son amie... elle l'entendait à peine respirer et percevait à peine son souffle sur son bras. La guérisseuse leva alors la main pour prendre celle de la jeune femme... elle était brûlante et n'avait pas réagit au contact. Sa main gauche se posa alors sur le front d'Asha, c'était pire, puis elle descendit sur ses joues, elles étaient creuses. Aëla grimaça et sentit son cœur se serrer, cette maigreur là était inquiétante... alarmante même. Si elle ne guérissait pas rapidement, elle serait perdue... peut-être même l'était-elle déjà.

Sa main descendit à nouveau au dessus de sa bouche, la respiration de son amie était faible, trop faible. Sans doute était-elle inconsciente, c'était mauvais signe. La guérisseuse pouvait sentir contre ses doigts les traits du visages de son amie, tordus par la souffrance. Alors elle réfléchit, rapidement à la manière dont il fallait procéder. Si elle lui donnait le remède maintenant, Asha le rendrait... la fièvre était trop élevée pour qu'elle puisse avaler quoique ce soit. Il fallait la faire tomber immédiatement.

Aëla se releva légèrement, et se retourna vers les personnes qui se tenaient derrière elle. Elle savait qu'elles étaient là, elle avait ressenti leur présence, les avait entendues. L'une d'elle devait être Qarl, puisqu'il n'avait pas quitté la pièce depuis qu'il l'avait amenée jusqu'ici.

« Il faut lui faire baisser la fièvre immédiatement... sans ça je ne pourrai pas lui administrer le remède. Si vous n'avez pas ce qu'il faut, j'ai de quoi combattre une forte fièvre dans mes affaires, c'est puissant, cela ne la fera pas tomber entièrement... mais j'espère juste assez pour qu'on puisse lui faire avaler le remède sans que la nausée lui fasse tout rendre. »

On s’exécuta. Aëla n'avait pas lâché la main de son amie. On lui remit un flacon, elle ne savait pas s'il venait de ses propres médecines ou non, elle s'en fichait, l’essentiel était que ce fut efficace. Mais il fallait réveiller Asha, ou tout du moins faire en sorte qu'elle soit assez consciente pour avaler  le liquide.

« Asha » Aëla la secoua légèrement. «Asha ! » Répéta t-elle plus fort. Dieux faîtes que ce ne soit pas trop tard ! Pensait-elle.

Mais la reine des Iles de Fer sembla remuer, le mouvement fut si faible qu'Aëla ne l'aurait pas perçu si elle ne lui avait pas tenu la main. C'était un signe qu'elle avait au moins entendu et qu'il lui restait au moins un peu de force et de volonté. C'était déjà ça.

« C'est moi Aëla » dit la guérisseuse. « Il faut que tu avales ce que je vais te donner d'accord ? »

De nouveau un léger mouvement. Avait-elle compris ? En tous les cas elle semblait percevoir qu'on lui parlait. Aëla lâcha alors la main de la jeune femme pour pouvoir lui soulever la tête, elle plaça le flacon à ses lèvres et fit descendre le liquide dans la bouche d'Asha. Elle soupira presque de soulagement, lorsqu'elle la sentit déglutir le remède. Elle reposa alors la fiole au sol. Et reprit la main de la jeune femme.

« Qarl » Dit-elle « Je vais veiller sur elle... dans moins d'une heure la fièvre aura baissé, je pourrais alors lui administrer le remède. Va te reposer... j'aurais besoin de toi en forme pour surveiller son état pendant que je fabriquerai d'autres potions »

On lui apporta un tabouret elle s'assit au chevet d'Asha pour veiller... et attendre que la fièvre tombe un peu.



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Danger de mort - Aëla & Asha Greyjoy



Asha Greyjoy

Pyk - An 300, lune 7, semaine 2

Pendant un moment, Asha cru que le pire était derrière elle. Après de longs jours à trembler à cause de la fièvre et à rejeter tout ce qu'elle tentait de manger, les choses s'étaient quelque peu calmées. Elle avait pu recommencer à s'alimenter un peu, bien que ça n'ait été que des bouillons sans saveurs, elle avait connu de nouveaux des nuits sans cauchemars et elle n'était plus secouée par autant de spasmes. Pourtant, elle était toujours aussi fatiguée et sentait toujours une douleur persister dans son abdomen. Mais avec les Mestres et Rodrik, ils avaient voulu croire que c'était fini, qu'il lui fallait simplement encore du temps pour récupérer, mais que les choses finiraient par rentrer dans l'ordre. Alors Asha avait pris son mal en patience, à nouveau. Elle avait passé des heures à fixer les poutres du plafond, d'autres à tenter de compter les pierres qui composaient le mur face à elle, d'autres encore à écouter son oncle favori lui faire la lecture. Elle avait continué de prendre les mélanges que les mestres lui préparaient. Mais rien ne changeait. Et puis la tempête avait fini par revenir, soudainement. Elle s'était remise à divaguer et à s'évanouir sans prévenir, non sans que son corps soient secoué de violents spasmes. La fièvre était revenue, aussi forte que lors des premiers jours. Elle avait tellement mal à la tête que même lorsqu'elle avait des moments de conscience, elle ne pouvait rien faire, si ça n'était gigoter en se plaignant, priant son Dieu pour que ça passe ou qu'elle se rendorme enfin. Elle préférait rêver des trahisons des Greyjoys plutôt que de subir une seconde de plus de cette douleur. Dans ces moments-là elle voulait hurler, hurler pour que ça s'arrête, mais la plupart du temps, elle n'avait même pas suffisamment de force pour que sa voix émette un quelconque son. Et au bout d'un moment, comme si son corps avait finalement compris qu'il ne pouvait plus supporter la douleur, elle ne se réveilla plus, plongée dans un profond sommeil inconscient. Asha ne rêvait plus vraiment dans cet état. Il y avait des moments de noir et d'autres beaucoup plus confus où elle entendait des voix au loin, où elle sentait des présences autour d'elle, mais elle ne comprenait rien, elle ne pouvait, ni ne voulait ouvrir les yeux. Non. Tout ce qu'elle entendait ou ressentait à présent, c'était le roulis des vagues. Il y avait ce bruit de fond constant qui lui rappelait celui de l'océan. Elle se sentait ballottée dans tous les sens, épuisée par ce que ces « vagues » lui faisaient vivre. Elle se laissait flotter, porter. Elle savait que son corps était à bout de force, mais finalement insensible à toutes nouvelles douleurs, elle était dans un état cotonneux. Elle trouva presque la chose agréable... mais ça, c'était avant qu'elle n'ait la sensation de couler. Le Dieu Noyé faisait peu à peu son œuvre, elle descendait pour le rejoindre. Elle n'en avait pas pleinement conscience, mais elle le comprenait à sa façon, elle n'arrivait plus à respirer correctement, chaque nouvelle inspiration était plus difficile que la précédente, plus faible, moins gorgée d'oxygène. Cela lui rappelait une fois où elle était tombée de bateau alors qu'elle n'était qu'une jeune adolescente. Elle avait cru mourir pendant un instant, n'arrivant pas à remonter à cause des courants contraires, rendant ses derniers souffle d'air. Il y avait eu presque quelque chose de paisible à cet instant-là précis, une fois passé l'angoisse de sa chute et la lutte vaine pour remonter. Elle avait fermé les yeux, acceptant son sort. Puis une main forte l'avait tirée de là. C'était Harras. Aujourd'hui, elle était tentée une nouvelle fois d'expirer sa dernière bulle une bonne fois pour toute, d'embrasser le calme des profondeurs. Après tout, on lui promettait un festin éternel une fois morte ! Elle aurait toute l'occasion de retrouver son père mais surtout ses frères, partis bien trop tôt. Tant pis pour les plans qu'elle avait pour ses Îles, tant pis pour Theon, tant pis pour sa mère... après tout, elle venait de retrouver son petit garçon, elle n'avait plus besoin d'elle. Comme les secousses de la mer se faisaient plus insistantes qu'habituellement, elle se dit que son heure était sûrement venue.

Et puis au loin elle entendit un cri. C'était une voix familière, une voix qu'elle n'avait pas entendue auprès d'elle depuis qu'elle était tombée malade, une voix qu'elle n'avait pas entendue depuis plusieurs lunes déjà. La curiosité de son esprit eut le dessus sur sa fatigue. Elle entendit le cri à nouveau. On appelait son prénom, on la secouait et ça n'était pas les vagues. Elle avait reconnu la voix, c'était son amie Aëla. Bien que l'idée que tout s'arrête enfin lui plaisait grandement, elle sentit un sursaut de force et de combativité l'envahir. Après tout, n'avait-elle pas toujours dit qu'elle voulait mourir debout, une hache à la main et un sourire aux lèvres ? Elle en était bien loin ! Asha s’agrippa à cette nouvelle main qu'on lui tendait pour sortir de l'eau. Dans son esprit, l'effort lui parut intense et pourtant, en vrai, la jeune reine se contenta de presser la main de son amie. Elle était là. Elle était revenue. Elle n'était toujours pas capable d'ouvrir les yeux, mais son esprit était revenu à la surface. La fièvre et la migraine lui tirèrent une grimace douloureuse. Elle essaya de hocher la tête quand elle entendit Aëla lui dire d'avaler ce qu'elle allait lui donner, mais elle n'était pas certaine que son mouvement soit perceptible, malgré la main qu'elle avait sur son visage. Elle pensa alors qu'en cet instant, finalement, elles étaient les mêmes, Asha était tout aussi aveugle qu'elle. Elle aurait rit en temps normal, mais encore une fois, elle était trop faible. Elle se contenta d'entrouvrir la bouche, non sans en profiter pour inspirer une nouvelle bouffée d'air, avant de déglutir ce que la guérisseuse lui faisait glisser dans la bouche. C'était infecte. Ou bien elle n'avait plus aucune sensibilité gustative, elle n'excluait pas cette possibilité. Elle sentait déjà son œsophage se serrer, prêt à retourner cette solution à l'envoyeur, mais Asha fit de son mieux et continua de déglutir.

« Elle allait mieux jusqu'à il y a deux jours... on pensait que c'était bon et puis la fièvre est revenue d'un coup... »

Asha avait reconnu la voix de son oncle, inhabituellement tremblante. Il semblait exténué et surtout culpabiliser. Elle aurait aimé pouvoir ouvrir les yeux, lui confier un sourire rassurant, mais ça n'était pas en son pouvoir à cet instant. Si elle avait pu ouvrir les yeux à cet instant, elle se serait aussi rendue compte qu'il avait pris un coup de vieux, lui aussi avait maigri et le stress lui avait visiblement fait prendre des rides. A peine quelques secondes plus tard, elle entendit la voix d'Aëla s'adresser à Qarl, lui conseillant d'aller se reposer pendant qu'elle allait veiller sur elle dans un premier temps. Elle avait visiblement compris comment motiver le jeune homme puisqu'elle lui expliqua qu'elle aurait besoin de lui pour veiller Asha plus tard, lorsqu'elle serait occupée à préparer de nouvelles potions. La Seiche entendit un grognement contrarié, avant de sentir une main caresser son visage.

« Bats-toi ! »

Elle allait le faire. Elle comptait bien reprendre le combat. Puis elle entendit plusieurs personnes passer la porte, pendant qu'on approchait une chaise ou un tabouret du lit. Elle sentit sa main dans celle d'Aëla. Elle essaya d'ouvrir les yeux, elle voulait la voir, lui parler, mais elle était toujours trop faible, alors elle se rendormit un moment. Ou bien c'était simplement la potion qui faisait effet.

Elle émergea à nouveau un moment plus tard. Elle sentit tout de suite la présence d'Aëla toujours à ses côtés. Le calme régnait dans la chambre. Si elle s'en sortait vivante, elle se promit de changer de chambre et surtout de ne pas y rester plus que nécessaire pendant un long moment. Elle en avait plus qu'assez de devoir rester coucher. Asha parvint à entrouvrir un œil, tout en tournant légèrement la tête vers son amie. Sa seule présence était bien plus rassurante que celle de tous les mestres réunis de son Oncle. Depuis leur rencontre, elle avait fini par développer une confiance sans failles pour cette douce orageoise. Elle avait eu peur qu'elle refuse d'accompagner Qarl, une fois qu'elle aurait apprit la vérité sur son identité, mais non, elle était là. Elle entrouvrit la bouche pour parler, mais cette dernière était tellement sèche qu'elle dut s'y reprendre à plusieurs fois.

« T'es v'nue... Merci. »

Elle aurait voulu pouvoir parler normalement, lui demander directement le fond de sa pensée, sans tourner autour du pot, mais elle était incapable de faire de longues phrases et elle ne voyait pas vraiment comment formuler sa pensée en aussi peu de mots. Alors elle décida de tourner un peu au tour du pot finalement.

« Qarl ? T'as pas forcée hein ? »

Elle espérait de tout cœur que son amant avait respecté sa promesse.

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Asha & Aëla


Voilà quelques longues minutes qu'elle s'attelait à la préparation du remède. Vu l'état d'Asha il lui faudrait fabriquer le plus de fioles possible. Combien en aurait-elle besoin ? Aëla n'était pas certaine, tout dépendrait d'Asha et de la force qu'elle mettrait à se battre. Mais la maladie avait déjà presque totalement épuisé la jeune femme... la guérisseuse n'était même pas encore certaine de voir son amie revenir parmi les vivants, elle avait déjà un pied dans la tombe, si ce n'était la moitié du corps. C'était pour cela que l'orageoise espérait pouvoir lui administrer le remède le plus rapidement possible. Dès que la fièvre aurait un peu baissé car il ne fallait pas qu'Asha rende le remède ou tout du moins il lui fallait en ingurgiter assez pour qu'il fasse effet.

Aëla n'avait pas voulu attendre trop longtemps avant de se mettre à la préparation de ses remèdes. Elle avait demandé à ce qu'on amène une table et à ce qu'on mette ses affaires dans un ordre précis afin de lui permettre de reconnaître les ingrédients. Elle restait dans la même pièce qu'Asha et bien qu'elles ne fussent pas seules, la guérisseuse pouvait percevoir le son de sa respiration faible et irrégulière. L'endroit sentait encore la mort et la maladie et la jeune femme était tendue, parce qu'elle n'était pas certaine de réussir à guérir son amie. La fièvre devait avant tout baisser et ce n'était pas encore le cas. Aëla ressentait l'urgence de la situation, autant que les mestres qui l'entouraient : ce qu'elle lui avait donné pour faire tomber la fièvre pouvait ne pas faire son effet, si cette dernière était beaucoup trop forte... et cela signifierait que la guérisseuse et son escorte étaient arrivées trop tard.

Aussi mettait-elle du cœur à sa tâche actuelle : pour éviter de penser au pire. Qarl avait soufflé à Asha : "bats toi" avant d'aller lui même se reposer. Aëla espérait que le message serait écouté et ces instructions suivies à la lettre.

La guérisseuse avait mis tout de même un moment avant de se faire à l'idée que la jeune femme n'était pas tout à fait celle qu'elle avait connue il y avait quelques années de cela. Enfin si, elle se doutait bien qu'il s'agissait de la même personne avec le même caractère... mais son identité était toute autre. Lui en voulait-elle ? Non bien évidemment, même si l'orageoise avait d'abord été quelque peu vexée qu'Asha ne lui ait pas dit plus tôt son véritable nom et sa véritable condition, puis elle avait compris, durant le voyage jusqu'aux Iles de Fer où elle avait eu le temps de ressasser ses pensées, que la souveraine n'avait pas eu d'autres choix que de lui mentir. Alors non, Aëla ne lui en tenait pas rigueur.

Sa préparation était presque prête pour remplir au moins un dizaine de fioles de plus. Cela lui en ferait une quinzaine. Un des flacons était d'ailleurs posé à sa droite, il n'attendait plus que la fièvre d'Asha baisse pour se rendre utile. Un bruit provenant du lit de son amie alerta d'ailleurs la jeune guérisseuse. Il lui semblait qu'elle était en train d'émerger de son inconscience.

Aëla eu un pauvre sourire en entendant la voix si faible de la souffrante. La température devait être encore très élevée, la jeune femme n'en doutait pas une seule seconde et savait que parler demandait un effort presque surhumain à son amie. Elle aurait voulu lui dire de se taire, mais ne pouvait s'y résoudre, après tout, ce serait peut-être l'un des seuls moments de conversation « normale » qu'elles auraient durant les heures qui allaient suivre.

« Je n'allais pas te laisser tomber » Répondit la guérisseuse. « Tu es mon amie et je ne peux pas te laisser dans cet état. »

Et ce n'était pas parce qu'elle était reine des Iles de Fer qu'Aëla avait accepté de l'aider. Elle se fichait royalement de ce titre. Ce qui comptait, c'était que son amie avait besoin de son aide.

La guérisseuse eut un sourire un peu plus amusé cette fois-ci. Qarl n'avait pas eu besoin de la forcer. Elle n'avait même pas hésité une seule seconde. Aëla avait beau être quelqu'un de prudent et de réfléchi, elle n'était pas du genre à abandonner ses amis, encore moins lorsque ceux-ci étaient à l'article de la mort. La jeune femme grimaça à cette pensée... peut-être serait-ce sa dernière conversation avec Asha. Non ! Elle ferait tout pour que ce ne soit pas le cas, la Reine des Iles de Fer guérirait, elle en faisait le serment.

« Non, il ne m'a pas forcée. Il n'a pas eu besoin. J'ai compris que le temps était compté et qu'il fallait qu'on arrive ici le plus vite possible. »

Elle n'ajouta pas : « avant qu'il ne soit trop tard », mais elle l'avait pensé.

« Comment tu te sens? »

Question qui pouvait paraître ridicule étant donné l'état de son amie. Mais cela lui permettrait de jauger si elle était assez consciente pour la suite du processus.

« Tu sembles revenir de loin Asha. Et je te promets de tout faire pour éviter que tu replonges dans les ténèbres. Bien entendu cela va prendre du temps. »

Combien ? Là était la question, cela dépendrait de beaucoup de choses. Aussi ne précisa t-elle pas. La guérisseuse se saisit de la fiole de remède à sa droite et s'approcha lentement de son amie. Elle marchait lentement afin d'éviter de choir lamentablement sur le sol. Elle ne connaissait pas l'endroit, ici depuis quelques heures elle n'avait pas eu le temps de se faire à la pièce, d'en mesurer l'espace. Tout était nouveau pour ses sens et Aëla restait prudente alors qu'elle avançait vers le lit de son amie, le flacon à la main. Elle sentit le bois du meuble heurter ses jambes, signe que la jeune femme avait atteint son but. Sa main passa sur le front d'Asha, il était encore brûlant, mais elle savait qu'elle ne pourrait faire baisser plus la fièvre, du moins pas avant que sa patiente n'ait pris le remède.

La sueur sur le visage de la jeune femme traduisait son état critique et l'orageoise se doutait de l'effort qu'elle devait fournir pour parler et rester consciente. Pourtant il allait lui falloir rester éveillée quelques instants encore. Le temps pour Aëla de lui faire ingérer le contenu de la fiole. Mais avant la guérisseuse souhaitait lui expliquer ce qu'elle comptait faire et la prévenir des effets... parfois indésirables du remède qui risquaient de faire leur apparition. Enfin la jeune femme n'en était pas totalement certaine, n'ayant essayé ce remède uniquement sur une seule personne jusqu'ici.

«Asha, j'ai peut-être... » Elle hésitait : devait-elle vraiment ajouter cette incertitude ? Oui elle ne souhaitait pas mentir à Asha, elle méritait de savoir ce qui l'attendait. « trouvé le moyen de te guérir. » Elle fit une pause, laissant l'information faire son chemin dans l'esprit certainement brumeux de la malade. « J'ai concocté ce remède pour un homme qui souffrait des mêmes symptômes que toi. Lorsque je suis partie il était presque totalement guéri, aussi j'espère que ça aura un effet aussi bénéfique sur toi, mais je dois te prévenir, il y a... certains effets secondaires enfin, ce n'est sans doute pas systématique mais je préfère que tu sois au courant : tu risques de souffrir de quelques hallucinations. Mais je pense que la fièvre a le même effet de toute façon. »

Il n'était pas obligatoire qu'Asha hallucine, mais c'était une possibilité à envisager et Aëla ne saurait pas quelles images traverseraient alors l'esprit de son amie. Elles pourraient être douloureuses à vivre ou au contraire réconfortantes. L'homme qu'elle avait soigné avait à un moment vu sa fille lui sourire et avait pris la guérisseuse pour son épouse, mais cela n'avait duré que quelques minutes, les hallucinations semblaient s'estomper ensuite. La jeune femme savait ce qui les provoquait dans sa mixture, mais ne pouvait en retirer l'ingrédient, il était cruciale pour combattre la maladie.

« Alors si tu veux bien, je veux de nouveau que tu consommes ce que je vais te donner. Désolée cela n'a pas vraiment bon goût. »

Elle passa sa main derrière la nuque trempée de sueur d'Asha pour lui relever légèrement la tête. Aëla posa le flacon contre ses lèvres et laissa le temps à son amie d'avaler le liquide à son rythme, ne voulant surtout pas qu'elle régurgite le remède.

Puis, une fois celle-ci vide, la guérisseuse posa la fiole sur la table de chevet. Elle s'assit sur le tabouret à côté d'Asha.

« Je vais restée à tes côtés jusqu'à ce que le remède fasse effet. »

Et surtout pour voir s'il ferait effet, mais cela elle ne le précisa pas. En revanche Aëla ajouta.

« Et n'oublies pas, Qarl t'a dit de te battre ! »

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Danger de mort - Aëla & Asha Greyjoy



Asha Greyjoy

Pyk - An 300, lune 7, semaine 2

Asha revenait de loin, c'était le moins que l'on puisse dire. Et encore, c'était loin d'être terminé. Ça n'était peut-être même que le commencement. En tout cas à cet instant ça n'était qu'une petite pause, un sursaut d'énergie. La Reine des Îles de Fer avait reconnu une voix familière, celle de son amie orageoise, Aëla la guérisseuse. Cette présence avait permis à Asha de puiser dans ces dernières ressources pour reprendre le combat alors que se pensant vaincue, elle avait commencé à baisser les armes. Pour elle, elle avait fait l'effort de déglutir la dernière potion en date qu'on lui faisait glisser dans la bouche. Et puis il y avait eu les encouragements de Qarl. Il était revenu, il avait réussit la mission qu'il s'était fixé. C'était à son tour à présent de remplir sa part du marché. Elle ne pouvait pas les abandonner comme ça. Ils méritaient tous un dernier effort de sa part, Qarl, Aëla, Halys, Harras, Rodrik, Alannys et même son petit frère Theon. Alors elle avait dégluti l'infâme mélange. Ce dernier eut pour effet de la faire dormir à nouveau, à moins que cela eut été une nouvelle manifestation de la maladie, elle ne le savait pas vraiment. En tout cas quand elle se réveilla à nouveau, elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé, mais elle se sentait un peu mieux. C'était déjà une minuscule victoire. Elle se sentait toujours aussi faible, elle était toujours fiévreuse, mais les spasmes s'étaient calmés tout comme les migraines, même si elle était loin de sentir sa tête légère. Le calme régnait dans la chambre, il n'y avait que les deux jeunes femmes. Il lui sembla entendre des tintements de verres un peu plus loin dans la chambre et lorsqu'elle parvint finalement à ouvrir un œil, elle découvrit l'orageoise en train de s'activer derrière une table qui avait été installée dans sa chambre. Malgré sa voix faible et rocailleuse à cause de sa faiblesse et de son silence prolongé, elle tint à remercier son amie. Elle fut soulager de l'entendre répondre d'une manière chaleureuse, se référant toujours à elle comme son amie, malgré les mensonges qu'elle avait du lui raconter lors de leur première rencontre et qu'elle avait ensuite maintenu lorsqu'elles s'étaient revues.

« Merci mon amie... »

Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres. Elle savait qu'elle n'avait pas finit de la remercier. Elle n'était pas encore sauvée, mais Aëla avait tout lâché et suivi Qarl avec la volonté de lui venir en aide. Même si cela ne marchait pas, elle méritait tout de même sa reconnaissance infinie. Elle ne put d'ailleurs s'empêcher de demander si Qarl ne l'avait pas forcé et s'il avait donc respecté sa promesse. Et d'après les dires de la belle aveugle, c'était visiblement le cas, le capitaine en herbe s'était donc contenté de lui exposer le sombre tableau qui se jouait dans la forteresse de Pyk pour réussir à convaincre Aëla de lui venir en aide, malgré la révélation de sa véritable identité. Asha referma les yeux un instant, se détournant de son amie pour soupirer. Elle était soulagée, elle était heureuse malgré le contexte de voir qu'elle pouvait considérer cette femme comme une véritable amie, elle en avait la confirmation en ce moment. Alors qu'elle allait à nouveau la remercier, Aëla la prit de court en lui demandant comment elle se sentait.

« Mal... » commença-t-elle à répondre avec un petit rire qui lui fit regretter aussitôt son sarcasme. « Fatiguée, épuisée. » reprit-elle un peu plus sérieusement, consciente qu'elle avait besoin d'un diagnostique. « Mal au ventre, jle sens depuis le premier jour... des migraines... plus de spasmes pour le moment. »

Elle avait fait son énonciation en prenant son temps, respirant entre chaque mot. Elle sentait ses poumons toujours assez faible, comme si elle n'avait pas bien récupéré après avoir bu la tasse. Sa respiration était toujours un peu sifflante, mais elle ne s'étouffait plus, elle estimait que c'était déjà un bon départ. Aëla lui confirma qu'elle pouvait s'estimait chanceuse d'être encore en vie vu ce qu'elle traversait depuis une lune à présent. Elle lui dit également qu'elle comptait faire tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider, ce qui lui tira un nouveau sourire confiant, mais que cela lui demanderait du temps. Asha s'en doutait déjà, mais de l'entendre officiellement de la bouche de son amie ne lui faisait guère plaisir. Elle avait l'impression qu'elle avait déjà consacré suffisamment de temps à cette maladie, elle en avait plus qu'assez de subir la situation sans pouvoir rien faire, à attendre que le temps passe et le bon vouloir de ce mal qui s'était emparé de son corps. Pour la jeune femme indépendante et dynamique qu'elle était, au-delà de la douleur que cela lui provoquait, c'était une torture d'être alitée de la sorte, spectatrice de son propre destin. Elle soupira une nouvelle fois, non sans lâcher quelques quintes de toux, ayant surestimé la capacité de sa cage thoracique. Elle n'avait guère le choix, que cela lui plaise ou non, elle le savait, elle allait devoir encore attendre.

De nouveaux bruits la firent à nouveau ouvrir les yeux et légèrement pivoter la tête vers l'origine des sons qu'elle entendait. Aëla, munit d'une nouvelle fiole, se dirigeait vers elle. Comme elle semblait se débrouiller plutôt bien, malgré un pas hésitant, Asha ne dit rien, la laissant faire. Et lorsque ses tibias vinrent taper contre le tabouret qui avait été installé près du lit, elle se rendit compte que c'était déjà trop tard pour lui dire de faire attention. Elle la laissa ensuite agir à guise. Elle sentit d'abord une main sur son front, elle devait vouloir voir si son premier remède avait été suffisamment efficace. La différence de température entre le corps de la fer-née et de l'orageoise semblait indiquer le contraire, Asha en avait bien conscience. Elle vit le visage de son amie afficher des traits contrariés. Elle avait peut-être une solution mais elle ne lui promettait rien, cela avait marché sur un homme mais ça n'était pas dit que cela marche sur elle. Quelque chose lui disait que son état était plus avancé que celui de son ancien patient. Asha ne put retenir une grimace lorsqu'elle apprit que le remède qu'elle s'apprêtait à lui donner avait de fortes chance de lui provoquer des hallucinations. Elle en avait déjà à cause de la maladie et à présent elle allait devoir en avoir d'autres à cause des soins ? Une nouvelle fois elle se sentait impuissante et complètement soumise, c'était une sensation qu'elle détestait. Elle allait très certainement une nouvelle fois se retrouver la proie d'un de ses oncles Greyjoy, vu son état d'esprit, la nature de ses hallucinations ne faisait déjà aucun doute. Mais comme le lui avait rappeler Aëla, la fièvre faisait déjà ce même travail, alors qu'avait-elle à perdre ? Elle voulait sa vengeance contre ce virus, elle voulait être plus forte, elle voulait le battre. Elle le répétait habituellement à qui voulait l'entendre, sa mère l'avait éduqué pour être courageuse. Tout le monde voulait qu'elle continue de se battre, alors c'est ce qu'elle ferait, tant qu'elle aurait ne serait-ce qu'une lueur d'énergie, elle l'utiliserait pour lutter contre le mal qui la rongeait depuis trop longtemps maintenant. Et dire qu'elle avait songé succomber à l'appel de la mer, à la facilité. Évidemment, c'était bien plus simple de se battre réellement, sur un champ de bataille, face à des ennemis palpables et visible, mais aujourd'hui elle n'avait pas le choix.

Non sans grimacer, Asha ouvrit à nouveau la bouche pour ingérer le remède aux propriétés hallucinogènes. La belle brune n'avait pas menti, c'était infecte. La Reine sentit son œsophage se contracter au fur et à mesure. Elle commença à avoir des hauts le cœur, alors qu'elle avait presque avalé le contenu de la fiole en entier. Asha serra la couverture de ses frêles points pour lutter contre l'envie de cracher qui s'était emparé d'elle. Elle fit de son mieux pour respirer et visualiser une mer calme, penser à quelque chose qui la détendait et oublier qu'elle venait de boire une potion écœurante. Une fois la nausée passée, elle se tourna à nouveau vers Aëla, toujours installée sur le tabouret.

« Raconte moi quelque chose de bien... »

Prononça-t-elle difficilement. Elle était curieuse d'en savoir plus sur ce qui se passait dans la vie de son amie, ce qui la rendait heureuse récemment. Et surtout elle voulait penser à autre chose, si elle devait commencer à halluciner d'une minute à l'autre, elle voulait d'abord se focaliser sur cette fois apaisante et de belles histoires, plutôt que ses propres angoisses.

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Asha & Aëla


Le processus de guérison serait certainement long, s'il fonctionnait jusqu'au bout. Mais Aëla ne perdait pas espoir. Le remède était prêt, le reste dépendrait du hasard, de la volonté et de la force d'Asha. La guérisseuse ne doutait pas de cette volonté de vivre, son amie avait certainement plein de raisons de vouloir s'accrocher et Qarl lui avait soufflé de se battre, non, cela ne l’inquiétait pas. Non ce qui l'angoissait c'était l'état de fatigue physique dans lequel se trouvait Asha, c'était ce qui pouvait faire pencher la balance du mauvais côté. Aëla priait pour que l'entreprise réussisse et que le remède ait raison de la maladie.

Et si jamais elle se trompait ?! Si le remède ne fonctionnait pas ? Aurait-elle le temps de trouver autre chose ? Mais quoi... elle n'avait pas d'autres idées. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était espérer que cela marche et peut-être faire tomber la fièvre. Mais si jamais elle n'y arrivait pas... alors elle serait obligée de tout faire pour éviter qu'Asha souffre. Aëla espérait ne pas en arriver là.

Son amie la remerciait encore pour sa présence, mais elle n'avait vraiment pas à le faire, la guérisseuse n'aurait pas pu refuser de venir en aide à quelqu'un dans le besoin, surtout lorsque la personne lui était proche. Mais si elle n'arrivait pas à la sauver, Aëla s'en voudrait toute sa vie.
Non la jeune femme ne méritait pas ces remerciements, pas encore tout du moins, tout se jouait en ce moment même. Les prochains jours seraient décisifs.

Évidemment elle se sentait mal... comment cela pouvait-il en être autrement. Asha était en train de valser avec la Mort, qui ne sentait apparemment pas prête à laisser partir. Le sarcasme était évident et Aëla pouvait le comprendre. Son amie était épuisée, cela se sentait, parler lui demandait un effort surhumain, il lui avait fallu du temps pour terminer sa phrase.

« Tu te bats contre une maladie qui doit certainement valoir bon nombre de tes ennemis.  »

Il était donc tout à fait compréhensible qu'elle soit aussi épuisée. Les symptômes qu'elle lui décrivait étaient les mêmes que l'homme qui était venu la voir il y avait quelques semaines de cela. Le mal, la jeune femme ne le connaissait pas très bien, voire pas du tout, seuls les symptômes et les réactions de ce premier cas lui avait permis d'élaborer un remède. Il lui avait en quelques sortes servi de brouillon et même si Aëla n'était pas certaine de l'efficacité de ce remède sur Asha, elle était heureuse de l'avoir déjà essayé sur quelqu'un d'autres. Au moins elle avaient pu s'appuyer là dessus, arriver ici avec une solution dans la poche. C'était mieux que rien et elle espérait de tout cœur voir son amie guérir, le plus rapidement possible.

Mais la voir parler rassura la guérisseuse, estimant qu'elle était prête pour la suite.

Elle avait préféré la prévenir concernant l'issue incertaine de ce qui ensuivrait. La mixture pouvait ne pas fonctionner et les effets secondaires étaient assez importants. Mais l'état d'Asha ne leur laissait pas le temps de trouver autre chose. Il fallait que cela fonctionne.

Aëla, au chevet de son amie, avait presque pu la sentir grimacer, lorsqu'elle lui avait donné à avaler le remède. Si le temps n'avait pas joué contre eux, l'orageoise aurait certainement pu ajouter quelques épices pour faire passer le goût affreux de la substance, mais c'était trop tard.
La jeune femme comptait rester aux côtés d'Asha, elle ne la quitterait pas une seule seconde. L'état de son amie était trop instable pour qu'elle se permette de prendre une pause. Et elle n'en avait ni l'envie ni le courage, l'inquiétude l'empêchait de trouver le repos physique et moral.

Aëla l'entendait respirer lamentablement. La nausée était certainement revenue, le goût amer du remède, et la fièvre ne devaient pas aider. La guérisseuse retenait son souffle, attendant de voir si son amie allait rendre le remède ou non. Il fallait qu'il fasse son effet, il fallait qu'elle puisse le digérer... c'était primordial. Le silence était pesant. Asha semblait se battre contre l'envie de vomir. L'orageoise trouva la main de la jeune femme, elle serrait de son poing la couverture. Aëla posa ses doigts sur ceux de son amie, dans un geste qui se voulait réconfortant. Mais que pouvait-elle faire de plus ? La guérisseuse retint un soupir. Pour le moment il lui faudrait être patiente, elle se sentait impuissante, dans l'attente d'un miracle, de quelque chose de positif.

Entendre Asha parler la fit presque sursauter. La nausée avait dû lui laisser un moment de répit pour qu'elle puisse ainsi prendre la parole. C'était peut-être bon signe. Et la jeune femme avait compris le message : détourner l'attention de son amie afin qu'elle ne pense pas à son mal et qu'elle oublie la douleur.

Aëla ne savait pas très bien quoi lui dire pour lui changer les idées. Voilà longtemps qu'elles s'étaient vues et pourtant rien n'avait vraiment changé dans la vie de la guérisseuse. Oh si, il y avait eu un grand bouleversement, un heureux bouleversement même, mais la jeune femme se sentait quelque peu gênée d'étaler son bonheur à la face de son amie... qui était à l'article de la mort. Mais Asha réclamait quelque chose « de bien » et cet événement convenait parfaitement. Un sourire se mit à flotter sur la visage de l'orageoise sans que cette dernière ne s'en rende compte.

« J'ai retrouvé un ami d'enfance il y a peu. » fit elle «Nous passions beaucoup de temps ensemble avant que... que je devienne aveugle. Mes parents ont voyagé pour essayer de trouver un remède à ma cécité et je n'ai pas pu le prévenir de ce qui m'était arrivé. C'était compliqué, ses parents, sa mère surtout, ne souhaitait pas le voir sortir, le voir se mêler au peuple, enfin souvent il venait me voir en douce. Alors je n'ai pas pu le contacter pour lui raconter ce qui s'était passé et j'ai eu trop honte ensuite, je pensais qu'il m'en voudrait.  »

Mais cela avait été loin d'être le cas. Les retrouvailles avec Erwan avaient été surprenantes et l'avait emplie d'un bonheur immense. Jamais elle n'avait ressenti une aussi grande joie. Aëla n'arrivait pas à se l'expliquer d'ailleurs. Ses sentiments étaient encore confus. Mais elle était certaine d'une chose, il lui avait manqué, et en ce moment il lui manquait encore. Elle se sentit rougir à cette pensée.

« Et il y a quelques semaines nous nous sommes donc recroisés tout à fait par hasard, ou bien était-ce le destin je ne sais pas vraiment. Il est en voyage actuellement pour rencontrer sa... fiancée, mais il m'a dit qu'il viendrait me voir lorsqu'il rentrerait. »

Aëla avait senti son cœur se serrer lorsqu'il lui avait annoncé l'existence de cette « fiancée », mais elle avait presque réussi à l'oublier lorsque le jeune homme lui avait fait la promesse de revenir la voir dès son retour.

La guérisseuse repris contenance, laissant ces pensées heureuses s'évader un peu dans son esprit pour se concentrer sur l'état de son amie. Les nausées semblaient avoir passé et les hallucinations ne venaient toujours pas. Le remède devait, tout du moins elle l'espérait, être en train de faire effet. C'était plutôt encourageant. Aëla serra les doigts d'Asha dans sa main avant de lui dire.

« Je vais refaire quelques flacon, je suis juste là, à même pas deux mètres, je veille sur toi.  »
L'orageoise se leva, elle se servit de ses mains pour éviter les éventuels obstacles sur son passage. Elle sentit la table contre ses hanches et s'attela donc à la fabrication de nouveaux remèdes.



Pour ne pas incommoder Asha avec de nouvelles nausées et surtout, parce qu'elle devait absolument se nourrir. Aëla était en train de mettre le remède dans un bol de potage, léger et peu rempli. L'estomac de la jeune femme devait reprendre l'habitude des aliments divers et autant commencer avec les plus digestes possibles.

La guérisseuse était assez satisfaite de l'évolution de l'état de son amie. La fièvre était encore là, et elle était encore très faible, mais elle était de plus en plus consciente de ce qui se passait et les nausées se faisaient moins fréquentes. Néanmoins il ne fallait pas crier victoire trop tôt, elle pouvait très bien replonger subitement sans qu'Aëla puisse faire quoi que ce soit.

Elle mélangea donc la soupe avec le remède à l'aide d'une cuillère en bois et s'approcha du lit d'Asha. Elle s'assit sur le tabouret.
La jeune femme dormait et Aëla pouvait entendre sa respiration plutôt régulière. Posant le bol sur la table de nuit, elle passa tout d'abord la main sur le front de son amie, il était encore chaud, mais ce qu'elle lui avait donné quelques heures plus tôt pour faire tomber la fièvre semblait faire son effet. Cela lui fit un peu mal au cœur, mais elle dû réveiller Asha, il lui fallait manger tant que son état le lui permettait.

« Asha... » Fit-elle doucement en secouant la jeune femme.   « Je suis désolée de te sortir du sommeil, mais il faudrait que tu manges tant que la fièvre est basse. Tu as besoin de nourriture, le remède ne peut pas se battre tout seul. »

Bien entendu, dès le repas terminé, Asha se rendormirait probablement et Aëla espérait que son sommeil serait alors plus paisible, avec quelque chose dans le ventre et le remède faisant son effet. Elle prit alors le bol, plongea la cuillère dans le liquide et la porta à la bouche de l'alitée, lui relevant  légèrement la tête pour l'aider à avaler.

La guérisseuse avait la vie d'Asha entre ses mains. Elle avait encore du mal à réaliser que son amie était en réalité la reine des ïles de fer... c'était quelque chose d'assez incroyable pour elle et ce même lorsqu'elle avait entendu les mestres s'adresser à elle comme telle.

Le secret avait été bien gardé, c'était sans doute pour cela que l'orageoise avait du mal à se remettre de sa surprise. Elle avait compris les raisons qu'avaient eues son amie, lors de leur rencontre, de ne pas lui révéler son véritable nom. Mais une question la titillait encore et elle ne pouvait la sortir de son esprit. Elle lui brûlait les lèvres et attisait plus sa curiosité qu'un simple problème d'ego. Ce n'était peut-être pas le moment de la poser, mais... elle ne put s'en empêcher.

« J'aimerais te poser une question mais je ne veux pas que cela t'ennuies. Tu n'es pas obligée de me répondre, je comprendrais si tu ne le fais pas. »  Dit la jeune femme tout en continuant de faire manger Asha.« Je... me demande pourquoi tu ne m'as dit ton véritable nom... bien après notre rencontre je veux dire.Dans une lettre par exemple. Oh je ne suis pas offensée par ta volonté de garder ton identité secrète, j'entends bien tes intentions, mais je me posais simplement la question. »  

Avait-elle eu peur d'un danger quelconque que son identité soit découverte par quelqu'un d'autre qu'Aëla ? Elle même en tous les cas n'aurait jamais trahie intentionnellement son amie, mais bien entendu, la lettre aurait pu tomber entre de mauvaises mains. Ou bien Asha n'avait-elle simplement pas eu le courage de lui avouer la vérité, de peur que la guérisseuse ne lui fasse plus confiance ? Si cela était le cas, Aëla la rassurerait immédiatement. Son amitié n'avait pas faibli, ne s'était en aucun cas ternie.



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Danger de mort - Aëla & Asha Greyjoy



Asha Greyjoy

Pyk - An 300, lune 7, semaine 2

Même si une force était réapparue en Asha, même si elle se sentait de nouveau les épaules suffisamment larges pour faire face à cette maladie une nouvelle fois, elle ne pouvait guère mentir sur l'état de son corps. Elle avait peut-être repris le contrôle sur son esprit mais pour son corps l'histoire était bien différente et ce dernier ne semblait pas forcément prêt à coopérer, son était de fatigue et d'épuisement était bien avancé. Aëla évoqua les ennemis qu'elle affrontait dans les batailles et il était vrai que plusieurs fois, lorsqu'elle s'était battu, elle avait perdu le fil du temps et plus d'une journée s'était écoulée sans qu'elle ne l'aperçoive. C'était une ambiance très particulière durant ces batailles, à la fois consciente de beaucoup de choses, ses réflexes toujours aussi vifs, c'était une nécessité pour survivre et pourtant un aspect irréel subsistait dans ces moments là, comme si elle n'était pas totalement maîtresse de son corps, mais qu'elle l'observait au dehors, calmement, il y avait cet espèce de flottement si spécifique à ces combats. Mais là c'était différent. C'était un combat vicieux et dissimulé, ses réflexes et son agilité n'avaient rien à voir avec l'issue de la bataille. Son esprit avait faiblit pendant un temps, même si elle l'avait récupéré à présent, mais n'était-il déjà pas trop tard pour son corps ? Elle ne l'espérait pas en tout cas et s'accrochait à l'idée que son amie allait faire des miracles. C'était déjà assez remarquable qu'elle ait fait le déplacement jusqu'à Pyk, qu'elle soit encore en vie après plus de trois semaines de maladie, alors est-ce que finalement, le Dieu Noyé ne veillait pas sur elle, en bas de la forteresse. Oui c'était un combat, mais comme elle n'en avait jamais connu auparavant, elle espérait pouvoir en sortir gagnante et ne plus jamais avoir à affronter rien de tel. Les hommes étaient plus prévisibles, plus son rayon, elle laissait bien volontiers les mystères des soins aux mestres et à son amie Aëla.

Au moins cette dernière était honnête, elle ne la berçait pas d'illusions comme certains des mestres l'avaient fait durant ces dernières semaines. Elle voulait certes l'aider, elle pouvait peut-être l'aider, mais elle n'avait pas dit que ça serait simple ou rapide et elle n'avait pas promis que ça allait marcher, même si elle ferait tout pour. Et elle ne lui avait pas menti non plus concernant la mixture qu'elle lui avait demandé d'avaler, elle était infâme et il lui avait fallut beaucoup de concentration et de contrôle d'elle même pour ne pas la cracher aussitôt, elle sentit d'ailleurs à peine la main de son amie sur front pour la réconforter. Elle espérait que son amie n'abandonnerait jamais cette honnêté qui la caractérisait tant. Mais elle ne lui fit pas part de sa pensée immédiatement. Non, comme elle l'avait prévenu que les plantes qu'elle avait utilisées pouvaient la faire halluciner, elle lui avait demandé de lui changer les idées, en lui demandant de lui donner de ses nouvelles, de lui raconter une belle histoire qui lui changerait les idées. Si elle allait sombrer dans d'étranges rêves d'un instant à l'autre, elle voulait être dans un état plutôt serein, elle avait eu sa dose de cauchemar pour un bon moment. Quand elle entendit Aëla prendre une nouvelle fois la parole, elle ferma les yeux, se laissant bercer par la mélodie de sa voix. Elle y entendait quelque chose de différent, là où elle avait ressenti un peu de panique et d'appréhension quand elle lui avait parlé de sa maladie plus tôt, sa voix était à présent beaucoup plus posée. Asha était d'ailleurs prête à parier que la belle orageoise souriait, cela s'entendait. Elle n'écouta que d'une oreille lointaine, elle entendait, mais avait un peu de mal à se concentrer sur la cohérence, tout ce qu'elle sentait, c'était que c'était une chose qui rendait son amie heureuse. C'était une histoire d'amour évidemment, des retrouvailles. Mais elle n'était pas de son rang. La voix d'Aëla changea à nouveau de tonalité et Asha l'entendit alors elle émergea à nouveau pour en comprendre la raison, l'homme était ainsi donc fiancé. Sans vraiment réfléchir, Asha lui attrapa la main en signe de réconfort, toujours les yeux clos et souffla « Pfff, jsuis sûre qu'elle t'arrive même pas à la ch'ville. S'il est pas idiot, il le remarquera vite. » La Reine des Îles de Fer manquait d'informations et d'éléments de comparaison, mais elle ne doutait pourtant pas de la véracité de ses propos. S'ils avaient été amis par le passé et qu'il connaissait ne serait-ce que la moitié de la personne qu'elle connaissait elle, et qu'elle lui avait plu ainsi, elle n'imaginait pas une Lady capable de se comporter avec autant de courage et de générosité qu'elle. Par certains aspects, sa situation faisait écho à ce qu'elle vivait avec Qarl, mais elle ne voulait pas y penser, leur histoire, leur amour, rien n'était comparable aux histoires habituelles, ils étaient uniques, dans une situation unique. Elle sentit une pointe de culpabilité émerger en elle mais elle n'aurait guère su dire pourquoi, du moins, elle ne voulait pas y songer plus que ça. Asha entendit alors la guérisseuse la prévenir qu'elle allait préparer quelques provisions d'avance pour son traitement, un peu plus loin dans la chambre. « Hmm. » Se contenta simplement de répondre la malade, la fatigue de son corps la faisant déjà sombrer dans un nouveau sommeil.

La jeune reine se réveilla en sursaut, le bras secoué par Aëla. Il lui fallut une longue minute pour se rappeler ce qu'elle faisait là. Un instant auparavant elle rêvait de dragons, ces fameuses créatures magiques qui auraient fait leur retour à Westeros et l'instant d'après elle se retrouvait dans l'ambiance sombre et humide de sa chambre, son corps lourd d'épuisement l'empêchant de se relever. Ses yeux hagards vinrent se poser sur le visage de son amie, elle fronça les sourcils, tentant de comprendre ce qu'il se passait. Il fallait qu'elle mange. L'idée lui serra la gorge aux vues de ses dernières expériences et pourtant elle sentait son estomac creux qui réclamait. Il était encore douloureux, mais moins qu'avant, elle avait raison, c'était l'occasion de la soulager. Elle porta une main à son propre front pour prendre compte de son état. Il était moite mais plus brûlant. La méthode d'Aëla portait ses fruits. Rien n'était gagné, elle avait bien conscience que c'était le début, mais elle reprenait espoir, alors elle n'allait pas commencer à lui désobéir. Asha poussa de ses deux mains le matelas pour se redresser un peu et pouvoir mieux manger. Mais elle du s'y prendre trop brusquement puisque un nuage noir passa devant ses yeux et elle se retrouva aveuglée durant quelques secondes. Puis la vue revint, mais non sans quelques tâches de couleurs. Elle était restée allongée pendant bien trop longtemps, elle en était persuadée. Le sang n'avait pas bien circulait jusqu'à sa tête, pendant quelques secondes elle se demanda si cela avait pu endommager son esprit et elle pria le Dieu Noyé de toutes ses forces pour que ça ne soit pas le cas. Allait-elle pouvoir remarcher bientôt ? Remonter sur le pont d'un bateau ? Et le commander ? Son oncle lui avait toujours dit que ça ne s'oubliait pas et pourtant elle se retrouvait assailli de soudaines angoisses.

La cuillère de potage qui arriva devant son nez la vie sortir de sa torpeur. Elle aida son amie en bougeant vers la cuillère du mieux qu'elle le pouvait à chaque bouchée. Asha déglutissait lentement et prenait son temps entre chaque cuillerée. Elle appréhendait un peu de ne pouvoir garder la nourriture, mais il fallait croire que les précédents remèdes de l'orageoise avaient été efficaces puisque cela lui faisait finalement du bien de se nourrir. Asha écouta avec attention la question que son amie lui posa alors. Elle se demandait pourquoi après tout ce temps, elle n'avait pas finit par lui dire la vérité sur son identité, elle ne lui reprochait pas sa décision, mais était simplement curieuse de la comprendre. Asha lui fit un petit sourire, oubliant qu'elle ne le verrait pas. La capitaine du Vent Noir se projeta à cette nuit où elle avait connue Aëla et les différents événements qui avaient fait d'elle des amies. Si dans un premier temps elle et son équipage avait pensé la tuer, son handicap lui avait finalement sauvé la vie. C'était parce qu'elle n'avait pas su qu'elle avait à faire à des fer-nés qu'elle avait pu rester en vie. Lors de ses expéditions, elle avait menti à tellement de gens sur son identité pour ne pas s'attirer de problèmes inutiles ou simplement parfois par amusement, parfois cela s'était d'ailleurs retourné contre elle, elle l'avait appris à ses dépends et à ceux de Patrek Mallister. « On va dire que mon peuple a une réputation toute particulière, je ne dis pas qu'elle est totalement fausse... » Elle fit une petite pause pour reprendre son souffle. « Mais les gens ne nous connaissent pas, ne nous comprennent pas et on tendance à nous juger sans chercher à faire la part des choses. Oui on se bat, on vole, beaucoup viole, mais nous ne sommes pas que ça. » Elle soupira doucement. « Quand tu nous as trouvé la première fois, que j'étais blessée, on a eu peur que tu nous rapportes à ton seigneur. Techniquement on n'avait pas le droit d'être là et on est toujours perçu comme une menace, alors on s'est protégé. » Elle déglutit la nouvelle cuillerée que lui tendit Aëla puis repris « Je savais que tu te doutais qu'on te mentait mais que tu nous acceptais quand même, mais je m'étais dit que ce mensonge toléré était suffisant, que tu serais peut-être plus intransigeante et inquiète si tu savais qu'on était des fer-nés et pas des petits bandits du coin... Et puis il y a eu les histoires avec Euron Greyjoy, mon oncle, j'imagine que même à Westeros tu as entendu parler du Choucas. Le fait de ne pas donner son nom, les détails de son trajet, ça permet de rester caché de personnes mal intentionnées. Ça n'était pas tant que je ne te faisais pas confiance, mais plutôt que j'ai pris l'habitude de protéger mes hommes. Je ne suis pas seule dans l'histoire. J'espère que tu comprends. » Asha avala la dernière cuillère de potage puis se rallongea plus confortablement dans son lit, les paupières soudainement très lourdes. « Tu pourras peut-être profiter de ton séjour pour découvrir certaines choses par toi même sur les Îles. » Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire. « Si tu es fatiguée, n'hésite pas à faire chercher Qarl ou mon oncle Rodrik, ils t'auront prévu une chambre pour que tu puisses te reposer, après tout, j'ai besoin de toi en forme. » Asha lâcha un petit rire qui finit par se transformer en grimace. Non, elle n'avait pas encore récupéré toutes ses capacités, ni toute sa force, mais elle voulait croire que ça n'était qu'une question de temps. A présent elle était bien entourée, entre les mains d'une experte. Asha ne supportait plus son lit et voulait croire que c'était à présent les derniers jours qu'elle avait à passer clouée dedans, les choses allaient bientôt changer, elle y croyait, elle ne se laissait guère le choix de toute manière, encore un peu plus longtemps coincé dans cet état, et elle perdrait la tête, alors non, tant qu'elle serait lucide, elle se battrait.

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Asha & Aëla

Aëla, pendant qu'Asha était plongée dans les méandres d'un sommeil plus ou moins réparateur, avait eu le temps de penser. Penser à l'évolution, plutôt positive de l'état de son amie, à la façon dont la guérisseuse allait devoir procéder. Asha n'était pas n'importe qui, et on allait très vite exiger d'elle qu'elle soit capable de reprendre la main. Cela ne plaisait pas à l'Orageoise, parce que le processus de guérison serait long et qu'elle ne connaissait pas assez la maladie pour prévoir quelle serait la prochaine étape. Le mal pouvait très bien refaire surface sans crier gare.  Aëla se devait d'être vigilante, aussi espérait-elle pouvoir garder son amie alitée le plus longtemps possible. Cela ne plairait pas à tout le monde, mais la jeune femme préférait ne pas prendre de risque. D'autant plus qu'Asha était encore faible, trop faible pour pouvoir marcher, la réinsertion dans une vie « normale » allait être difficile et longue.

Elle recommençait à manger et ceci était déjà bon signe. Le potage que la guérisseuse avait demandé, était chaud et assez léger afin d'éviter que son amie rende le contenu de son estomac sur le sol. Il fallait vraiment qu'elle reprenne des forces et qu'elle se nourrisse. Le remède ne pouvait pas tout faire. Asha avait besoin d'aliments pour combattre cette fièvre.

Aidant son amie à manger, Aëla la laissait prendre son temps. La déglutition semblait lui demander quelques efforts. Sans doute moins qu'auparavant où la fièvre avait été si forte qu'elle avait laissé Asha la gorge sèche. La guérisseuse était patiente et savait que c'était sans doute le premier « vrai » repas de la jeune femme depuis des jours, des semaines peut-être ? Entendre son amie manger avec plus ou moins d'appétit la rassurait. Néanmoins Aëla gardait à l'esprit que tout n'était pas encore fait, que le mal, n'avait pas été vaincu et qu'il restait tenace. L'état assez déplorable de sa patiente en était un témoignage parfait. La fièvre était encore là et il faudrait certainement plusieurs jours pour baisser totalement. Et même si elle baissait, cela ne serait pas un signe de guérison. La maladie était vicieuse, tout du moins semblait l'être. La preuve, Aëla avait mis un certain temps avant de trouver ce qui pouvait la battre. L'Orageoise la savait difficile à vaincre et espérait qu'elles allaient gagner cette guerre. Pour le moment elles remportaient une bataille : Asha mangeait.

Savourant cette petite victoire Aëla écouta la réponse de son amie avec attention, remarquant qu'elle était capable de tenir une conversation et ses paroles étaient cohérentes, néanmoins elle parlait lentement, s'essoufflant rapidement. Cela se sentait, elle était encore loin d'être pleinement rétablie.

La guérisseuse ne connaissait que le peuple des Iles de Fer par leur réputation. Et il était vraie qu'elle n'était pas flamboyante. Mais la jeune femme avait souvent appris à ne pas se fier aux rumeurs. Depuis qu'elle avait embarqué sur ce navire pour rejoindre son amie, elle avait pu constater que tout ce qu'on disait sur les Fer Nés n'étaient pas vrai, ou tout du moins pas totalement. Elle n'avait rencontré qu'Asha et ses hommes, ne connaissait qu'eux et ce même avant de savoir qui, ils étaient vraiment. C'est peut-être ce qui lui avait permis de ne pas avoir de jugement trop précipité des préjugés. Aurait-elle fuit en découvrant leur identité avant même d'apprendre à les connaître ? Aëla ne savait pas et ne le saurait jamais. La seule chose dont elle était certaine, était qu'elle les appréciait.

Bien entendu, Aëla avait compris, à l'époque, que le groupe lui dissimulait certaines vérités. Mais jamais elle n'avait imaginé que le secret fut tel. Mais finalement cela n'avait en rien changé ses sentiments à l'égard d'Asha. Parce que cette dernière n'avait caché que son nom. Un nom... une succession de lettres, une identité, une appartenance à une famille, un clan. Mais finalement ce nom ne représentait pas la personnalité de son propriétaire. Asha restait la même jeune femme qu'elle avait rencontrée. Asha ou Alannys, elles étaient une seule et même personne.  

Aëla ne lui en voulait donc pas le moins du monde.

« Je comprends, c'est une question de prudence. Et puis tu ne pouvais pas te permettre de mettre en danger tes hommes. »

Asha était une femme qui avait des responsabilités, dont chaque décision avait une importance capitale et donc des conséquences.

Son amie avala une dernière gorgée de potage, la guérisseuse l'entendit s'allonger un peu plus dans le lit. Reprenant une position plus confortable pour se reposer. La guérisseuse se doutait que la jeune femme ne supporterait pas de rester alitée bien longtemps, ce qui serait certainement problématique car il lui faudrait demeurer allongée encore une semaine ou deux, jusqu'à ce que les mestres et Aëla soient complètement certains de son rétablissement. Mieux ne valait pas prendre de risque, même si l'Orageoise comprenait parfaitement le ressenti d'Asha. Elle même n'aurait supporté de devoir limiter ses mouvements. Pourtant il allait falloir qu'elle prenne son mal en patience.

Aëla sourit, son amie était là en proie à une fièvre de cheval et elle lui parlait de son bien être à elle,  si l'état d'Asha n'avait pas été aussi déplorable, elle aurait ri. Mais elle appréciait énormément cette marque de considération à son égard. Quant à une découverte un peu plus approfondie des Iles, la guérisseuse ne s'en sentait pas prête pour le moment. Son rôle était de veillée sur sa patiente. Une fois le danger écarté, elle aurait un peu plus de temps pour pouvoir explorer un peu les environs... accompagnée. Ne connaissant pas l'endroit, elle n'avait aucun repaire et cela pouvait être dangereux compte tenu de sa cécité. Elle avait appris à être prudente.

Mais Aëla comptait en revanche aller se reposer, elle n'avait que peu dormi. Les remèdes étaient prêts et attendaient patiemment d'être utilisés. La guérisseuse ne comptait pas dormir plus de quelques heures, juste assez pour récupérer. Elle ne souhaitait pas laisser Asha seule trop longtemps. La fièvre pouvait vite refaire surface. Et la grimace qu'elle fit juste après avoir émis un petit rire, faible, conforta Aëla dans son idée de ne pas rester trop loin de la jeune femme.  

« Ce sera avec plaisir, j'irai explorer un peu les environs quand je serai certaine que tu vas mieux. » Fit-elle en posant sa main sur le bras de son amie. « Je ne peux pas me permettre de relâcher mon attention, pas maintenant. Tu es encore faible, même si je suis optimiste. »

Optimiste, il fallait l'être pour pouvoir avancer et garder espoir. Mais... c'était plutôt bien parti, après tout, Asha avait réussi à manger un peu.

« Je vais écouter ton conseil et aller me reposer un peu. » Dit Aëla en se levant. « Cela me permettra de rester pleinement concentrée sur ton état à mon réveil. »

La guérisseuse reposa le bol de potage sur la table en bois. Elle exigea que quelqu'un vienne veiller sur Asha pendant son absence. Puis elle sourit et interpella la jeune femme qui avait peut-être retrouvé les méandres d'un sommeil sans doute plus réparateur que les précédents.

« Repose toi aussi Asha. Normalement la fièvre devrait rester stable pendant quelques heures. Si jamais tu sens que la douleur t'est insupportable, surtout n'hésites pas à me faire appeler. »  



¤ ¤ ¤

Aëla sentait le vent fouetter son visage, ses cheveux volaient, emportés par la petite brise qui soufflait presque constamment sur ces terres. Le bruit des vagues, incessant, lui semblait être une douce mélodie apaisante. L'Orageoise, aimait cette musique qui sonnait comme un petit chant d'espoir dans son esprit. Il y avait bien une semaine que la guérisseuse s'occupait d'Asha, et l'état de cette dernière s'était considérablement amélioré. La fièvre était presque tombée, même s'il arrivait qu'elle revienne, le plus souvent le soir. Mais la jeune femme était encore faible, moins qu'avant certes, elle reprenait des forces, mais elle n'avait pas complément retrouvé sa vivacité. Néanmoins Aëla, assez satisfaite de l'évolution de la guérison de son amie, comptait autoriser son amie à sortir de la chambre d'où elle était. Certes elle avait déjà un peu bouger dans la chambre avait réussi à s'asseoir sur une chaise mais l'Orageoise savait que changer d'air lui ferait du bien.

La guérisseuse sourit, laissant une dernière fois la brise passer sur son visage avant de rentrer dans la bâtisse, guidée par un son bâton et un serviteur qui ne la quittait presque pas. Malgré le peu de temps qu'elle avait passé ici, Aëla commençait un peu à se repérer. Bon il faut dire que les endroits qu'elle avait alors visités restaient proches et elle ne s'était pas trop éloignée d'Asha durant les derniers jours.

On la conduisit jusqu'à la chambre où son amie venait de passer de longs jours d'agonie, à boire des remèdes immondes.

Elle ouvrit doucement la porte. Il y avait de l'activité dans la chambre, Aëla pouvait sentir les serviteurs la frôler et entendre sans les écouter les conversations entre les mestres. Asha était très certainement réveillée.

La guérisseuse s'approcha donc du lit de la jeune femme et chercha sa main pour s'en saisir. Son amie ne savait pas qu'elle allait pouvoir faire quelques pas dans la bâtisse. Aëla avait préféré ne rien lui en dire, ne sachant pas vraiment si l'état d'Asha resterait stable ou non. La guérisseuse sourit.

« Comment te sens-tu aujourd'hui ? » Lui demanda t-elle.

Elle fit une pause.

« Te sens-tu capable de sortir du lit et de marcher un peu. Je me suis dit que cela te ferait du bien de changer d'air quelques instants. »

Bien entendu, il allait certainement falloir aider la jeune femme à se lever, elle était encore faible, même si Aëla se doutait de son empressement et donc de l'énergie qu'elle voudrait mettre dans cette minuscule balade.

La guérisseuse n'était pas rassurée, ne sachant pas très bien si son amie serait réellement capable de faire ce petit tour, mais c'était un simple test.


« Des serviteurs seront là pour te soutenir si tu as besoin. Je pense ne pas t'être d'un grand secours, après tout, ce serait quelque peu un comble de voir une aveugle te servir de tuteur »
Fit-elle avec humour. «Je resterai néanmoins à tes côtés. Mais Asha, » Reprit Aëla plus sérieusement  « Promets moi de ne pas faire trop d'efforts, si tu sens la fatigue te submerger, n'hésites pas à demander à ce qu'on retourne dans la chambre. »





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Danger de mort - Aëla & Asha Greyjoy



Asha Greyjoy

Pyk - An 300, lune 7, semaine 3

Voilà une semaine qu'Aëla était arrivée à Pyk et que les choses avaient enfin changé de cap pour Asha. Alors évidemment tout n'était pas réglé, le combat n'était pas encore terminé, mais grâce à son amie, elle avait finalement réussi à prendre le dessus sur la maladie. Et cette fois elle l'avait senti, c'était différent du répit qu'elle avait eu lorsque les mestres s'étaient occupés d'elle avant l'arrivée de la douce orageoise. Elle avait beau se sentir vidée de toute force et tout énergie, elle avait beau avoir encore mal à la tête et au ventre surtout, c'était différent, il n'y avait plus ce mal insidieux qui vivait en elle, elle en avait la certitude. Alors elle patientait, encore et encore, continuant de prendre des remèdes plus ou moins écœurant, continuant de passer le plus clair de son temps dans son lit, la jeune reine tenait à rester prudente. Elle avait déjà passé suffisamment de temps clouée au lit inconsciente, elle le comptait pas prendre le risque de devoir retourner à ce stade, non. Par contre, comme elle dormait moins et qu'elle avait retrouvé sa lucidité, elle avait commencé à vouloir de nouveau s'intéresser à son royaume et à son rôle. Cela faisait au moins trois jours qu'elle avait demandé à son oncle de lui faire passer les différents courriers qu'elle avait reçu, de lui donner des nouvelles du groupe de fer-nés qui avaient été envoyés sur le continent. Mais Rodrik n'avait rien voulu savoir et s'était obstiné à lui refuser toutes ses demandes, sous prétexte qu'elle était encore trop faible pour commencer à ce soucier de cela. Mais le Harloi avait fini par craquer la veille au soir. Asha avait réussi à sortir du lit, certes chaque geste était long et difficile mais ça y est, elle n'était plus obligée de rester cantonner dans son lit des heures durant elle pouvait et surtout parvenait à se lever et à marcher. Elle avait tant redouté cet instant durant les derniers jours, persuadée qu'elle ne savait plus faire et que son corps était à présent trop faible pour la soutenir, qu'elle s'écroulerait à peine un pied posé sur le sol. Mais ça n'était pas arrivé. Aëla avait suffisamment veillé à ce qu'elle reprenne un minimum de force. Alors elle avait menacé son oncle d'aller elle-même chercher ses papiers dans son bureau s'il ne les lui apportait pas. Bien sûr, toute ces négociations n'avaient pas lieu devant la guérisseuse, elle savait déjà qu'elle le lui aurait interdit. Mais Asha ne pouvait pas ignorer plus longtemps ses terres et son peuple, elle avait besoin de savoir ce qui avait été dit et fait durant ces dernières semaines. Encore une fois, elle ne souhaitait pas provoquer son destin et ne ferait rien d'insensé, mais elle voulait au moins lire.

Asha était donc plongée dans la lecture d'un corbeau, confortablement installée dans son lit, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit sur Aëla. Dans un geste réflexe, comme un enfant faisant une bêtise et pris la main dans le sac, elle repoussa la pile de feuilles qui étaient posé à côté d'elle sur le lit. Alors certes son amie ne pourrait certainement pas les voir, mais si elle venait s'asseoir à côté d'elle ou sur le bord du lit, elle ne serait pas dupe. Elle tenta de pousser la pile improvisée de l'autre côté de son lit, mais elle se doutait que le froissement du papier pouvait la trahir également. La guérisseuse lui demanda de ses nouvelles, alors Asha se racla la gorge. Elle ne s'essoufflait presque plus lorsqu'elle parlait, mais sa voix avait toujours un grain rocailleux. « Mieux. » commença-t-elle doucement avec un sourire. « J'suis encore loin d'ma forme habituelle, mais c'est toujours ça ! La tête toujours un peu douloureuse, le ventre aussi, mais déjà j'rends plus c'que j'mange. Pas de cauchemar cette nuit, pas d’hallucination aujourd'hui... tu fais des miracles ! » Asha se redressa ensuite un peu plus, s'orientant de la sorte vers l'orageoise pour avoir une conversation à peu près normale. Mais elle ne s'attendait certainement à ce qu'elle lui propose de sortir enfin de la chambre. Est-ce qu'elle s'en sentait capable ? Elle n'en savait rien et s'en moquait bien. Soudain toutes ses bonnes résolutions s'étaient envolées. On lui aurait demandé si elle était capable de mener une flotte de bateaux à la bataille et elle aurait répondu la même chose : oui. L'envie était si forte que savoir si elle en était capable ou non n'était même pas pertinent comme information en cet instant. Elle se donnerait les moyens d'en être capable si c'était ce qu'il fallait pour qu'elle puisse votre autre chose que les quatre murs de sa chambre. Mais surtout si la proposition venait d'Aëla c'est qu'elle pensait qu'elle en était sûrement capable et qu'il était temps de passer à l'étape suivante de la récupération. Comme pour prouver qu'elle en était capable, Asha se redressa plus encore, poussant d'un grand mouvement la couette qui la tenait au chaud. « Plus que capable ! Je n'attendais que ça ! » Changer d'air, quelle douce phrase à ses oreilles. Elle pivota pour sortir ses jambes du lit, prête à se redresser. Evidemment, elle ne pourrait pas crapahuter à ses souhaits dans le château, elle n'en n'était pas capable, mais il n'y avait aucune raison de traîner, qui sait si Aëla venait à changer d'avis ou si Rodrik ou Tris ou même Qarl arrivait maintenant et l'en empêchait ? Non l'opportunité était trop belle pour ne pas la saisir. D'un geste de la main elle indiqua à Ros de partir chercher un autre servant qui pourrait mieux la soutenir que le frêle garçon. Elle ne comptait pas non plus priver Aëla de son guide personnel, même si elle allait être à ses côtés.

Asha rit doucement aux propos de son amie orageoise, effectivement, le petit groupe allait avoir fier allure. Si elles n'étaient sortie que toutes les deux, une aveugle soutenant une blessée qui elle-même devait guider l'aveugle, il y avait de quoi rire certainement. Mais même chacune avec un serviteur pour les aider, ça n'était pas plus glorieux non plus. Heureusement qu'elle ne recevait aucun responsable politique dans cet état. Asha grimaça ensuite quand Aëla lui demande de promettre de ne pas se surmener. Elle n'avait même pas encore quitté la chambre que l'idée d'y revenir la rendait malade. Mais elle savait que son amie avait raison et que si elle voulait pouvoir continuer à sortir de cette maudite pièce régulièrement, elle allait devoir se ménager. « Promis. » dit-elle doucement, non sans contrariété. « Je veux voir la mer... » Elle se doutait qu'on ne la laisserait probablement pas grimper jusque sur les toits de la tour dans laquelle elle se trouvait, après tout il lui faudrait probablement le reste de la journée pour arriver jusqu'en haut et il n'y aurait déjà plus rien à voir avec la nuit. Mais il lui semblait que marcher jusqu'à une des passerelles était un bon compromis. Elle voulait voir les vagues, elle voulait voir les côtes escarpées, elle voulait voir les navires, elle voulait sentir le vent sur ses joues et laisser ses cheveux danser dans le vent. Elle voulait se sentir à nouveau vivante, les pieds sur du bois, prompt à se laisser bercer par les courants d'air. Elle venait de finir de se vêtir avec une grosse cape en poils de loup, avec l'aide du guide d'Aëla lorsque Ros revint accompagné de Kalf, un servant qui devait avoir son âge à peu près, mais bien plus robuste que Ros, capable de la soutenir sans aucun problème. Asha n'appréciait guère devoir se montrer si faible et dépendante devant autant de personnes, mais elle espérait surtout qu'on retienne que même à terre, même au plus bas, au plus faible elle était capable de se relever.

Le petit groupe se mit en route doucement mais sûrement. Asha s'était redressée prudemment en s'aidant de Kalf, puis elle avait commencé à mettre un pas devant l'autre de la même façon. Ce fut d'abord silencieux entre les deux amies. Asha conservait son souffle et sa concentration pour sa marche, elle voulait à tout prix éviter de se prendre le pied dans un potentiel obstacle. Elle voulait trouver son rythme avant de commencer à discuter. Ce fut enfin le cas lorsqu'ils tournèrent dans le deuxième couloir. « Ton Orage ne t'manque pas trop ? J'crois que ça me rassurerait de t'savoir toujours avec moi, mais j'imagine que ta réponse à ma proposition a toujours pas changé ? »

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