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Une alliance sous le soleil [PV Allyrion family]
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Une alliance sous le soleil
ft Allyrion Family
L’homme dormait paisiblement à ses côtés. Un drap fin recouvrait les corps dénudés et les protégeait de la fraîcheur du matin. Arianne avait cependant les yeux grands ouvert fixant le plafond. Elle devait partager sa couche avec son époux tous les soirs. Et pourtant aucun enfant ne venait alors que la princesse avait cessé de prendre du thé au lune, le vieux mestre de Lancehelion pouvait en témoigner. Son amant avait quitté dorne peu de temps après son mariage, Ulwyck mourrait de jalousie Arianne en était sure. Gideon avait décidé d’écarter les prétendants de son épouse, il mettait tout en œuvre pour la conquérir, capturer son cœur afin que seul lui puisse recevoir l’affection si chaleureuse de la fille du Prince Régent. Le Braavien savait que sa tâche n’était pas facile mais chaque jour, il apprenait à la connaître et mettait tout en œuvre pour lui plaire. Arianne avait d’abord était longuement indifférente mais l’homme était avenant, plaisant à regarder et peu à peu la jeune femme éprouvait un peu d’affection pour son époux. Mais rien qui puisse être qualifié par le terme : amour.
Repoussant le tissu, elle se glissa hors du lit de façon souple et se leva. Elle enfila une robe de chambre en soie bleu et alla sur le balcon admirait le lever du soleil, laissant la brise marine fraîche venir caresser sa peau et secouer ses boucles brunes. La ville ombreuse grouillait déjà d’activité depuis de nombreuses heures. Dans une heure ou deux, quand la chaleur deviendrait suffocante les commerces disparaitrait des rues et seuls quelques courageux s’aventureront sous le soleil de plomb de Dorne. Mais Arianne ne pensait pas à un possible sorti. Aujourd’hui, elle rencontrerait l’entièreté de la famille Allyrion afin d’officialisé les fiançailles de Quentyn avec Valena. Doran était partie pour les Jardins Aquatiues, victime d’une violente crise de goutte le faisant souffrir et avait laissé sa fille héritière s’en charger pour lui. Un honneur pour la jeune femme qui pourrait affirmer face à Quentyn spécialement revenu de Ferboys qu’elle serait la prochaine régente de Dorne. L’union des deux familles serait bénéfique et Quentyn n’avait pas tout perdu dans l’affaire. Il deviendrait Lord de la Gracedieu au côté de Valena. Arianne avait appris la mort malencontreuse de Ryon à Villevieille. Sa cousine, la Jeune Reine n’avait visiblement rien vu venir. Dorne avait perdu un grand seigneur mais Arianne avait bon espoir que sa fille suivrait dignement ses traces.
Retournant à l’intérieur, elle fit venir sa servante et elle se prépara. Une tenue sobre, pour affronter la chaleur de la journée. Ses cheveux furent relevées relever en chignon lâche afin de dégager sa nuque afin de pouvoir apprécié quelques courant d’air dans son cou afin de se rafraichir. L’hiver venait peut-être d’après la citadelle mais pour le moment cela ne se ressentait guère dans la région du soleil. Les journées étaient toujours aussi chaudes. Arianne sortit sans faire de bruit dans ses appartements et alla rejoindre son frère dans la salle de réception de Lancehelion. Quentyn grignotait déjà quelques fruits secs, quand elle le rejoignit. Il l’accueilli avec un léger sourire franc mais sans entrain. Levant son menton, elle inclina la tête avec un sourire légèrement narquois. L’entretien promettait d’être explosif.
« Où est père ?
-Il est aux Jardins Aquatiques, une crise de goutte le fait souffrir. Il m’a laissé la charge d’officialisé tes fiançailles avec lady Valena. »
Il ne répondit pas mais son visage s’assombrit quelque peu, laissant un sourire s’installer plus grandement sur le visage de la jeune femme. Elle mènerait la danse et il ne pourrait guère faire grand-chose contre sa sœur, vu que son père lui avait laissé les pleins pouvoirs de l’affaire. C’était la première fois qu’Arianne gérait une affaire de cette importance. Premier baptême du feu pour Doran afin de savoir si réellement sa fille pouvait lui succéder sans encombre. La princesse assurerait cette tâche du mieux qu’elle le pourrait, tentant d’honorer son père par la confiance qu’il lui donnait en ce jour.
Les Allyrion étaient attendus dans la matinée et Arianne avait ordonné qu’on la prévienne dès que leur délégation était arrivée. La jeune femme voulait passer la matinée à disputer une partie de cyvosse contre son plus jeune frère Trystan. L’enfant était doué et il ferait un très bon politicien dans les prochaines années. Il ne ressemblait ni à Doran ni à Oberyn mais il était un parfait mélange des deux. Ce fut quelques heures après sa petite altercation avec Quentyn qu’un serviteur vint la prévenir que leur hôte arrivait. Elle alla les accueillir avec Gideon et Quentyn. La famille princière de Dorne presque au complet. La jeune femme ne voulait pas mêler Trystan à cette affaire, elle le jugeait encore trop jeune. Elle aurait préféré que son époux ne s’en mêle pas mais elle devait montrer au peuple qu’il était leur futur prince même s’il était braavien avant d’être dornien. Mais elle savait qu’elle pouvait compter sur lui, si la situation lui échappait. L’esprit politicien du Antaryon était parfois un véritable soulagement pour Arianne. Il n’était peut-être pas au fait sur toute la politique de Dorne mais il s’en sortait brillement.
Avec un sourire chaleureux elle accueillit les Allyrion.
« Lady Valena, Ser Cletus, Daemon. Je suis ravie de vous revoir tous les trois. »
Quentyn les salua à son tour et Gideon resta silencieux mais inclina respectueusement la tête envers les invités d’Arianne.
« Mettons-nous à l’abri du soleil, il sera plus agréable de discuter avec un peu de fraîcheur. »
Arianne ne voulait pas s’enfermer dans les dédales de Palais Vieux alors elle se dirigea vers les jardins où des bassins presque similaire aux Jardins Aquatiques se trouvaient. Plusieurs arbres s’y trouvait créant une ombre bienvenue par ce soleil de plomb et un léger air marin venait secouer les feuilles sécher par le soleil. Quelques serviteurs avaient installé une table et des fauteuils confortable afin qu’ils puissent discuter confortablement. La princesse les invita à s’assoir.
« Veuillez excuser mon père, une crise de goutte l’a forcé à se retirer aux Jardins Aquatiques. Mais il m’a confié la charge de mener à bien ce pourquoi nous nous retrouvons. »
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Some saw the sun, some saw the smoke. Sometimes the wire must tense for the note. Caught in the fire, say oh, we’re about to explode. Carry your world, I’ll carry your world. Some far away, some search for gold, some dragon to slay. Heaven we hope is just up the road. Show me the way, Lord because I'm about to explode. Carry your world and all your hurt.
Une alliance sous le soleil
An 300, lune 6, Lancehélion.
Lancehélion avait encore ce goût doux-amer pour Valena. La ville était synonyme de joie, comme lors de sa première visite en compagnie de ses parents et de ses frères, lorsqu’elle avait rencontré les Martell et les aspics pour la première fois, comme lors de ses nombreux séjours où elle s’était tant amusée, enfant, avec Nymeria, Tyerne et quelques fois Arianne. De bonheur, certes, mais la ville avait également cette saveur âpre et mauvaise qui lui collait au palais et lui donnait la sensation que sa langue était faite de plomb. C’était là qu’elle avait dû parler au nom de Daemon qui, trop faible, n’était pas sensé pouvoir faire le chemin jusqu’à la citée ombreuse. C’était là qu’elle avait confronté ses peurs pour demander l’exil définitif de Rhaegar Targaryen qui restait à ses yeux la source des malheurs de sa famille. Et c’était là qu’elle avait dû faire une croix sur son amitié de longue date avec Lady Nym, sa meilleure amie, pour l’honneur de sa famille et pour réclamer vengeance. Tout, du grouillement des rues à l’agitation autour du Palais Vieux, lui rappelait à ses sentiments contradictoires et pourtant bien présents. Et pourtant, elle y retournait. Elle devrait y retourner. Souvent. Après tout, n’allait-elle pas se fiancer à Quentyn Martell ?
C’était cela, le cadeau. Le cadeau pour leur loyauté, leur fidélité malgré les horreurs qui avaient frappé les Allyrion. En échange du corps brûlé de son ainé par la faute de l’ancien roi et de la fille d’Oberyn, en échange du cadavre de son père assassiné dans le Bief sous les yeux de la nièce de Doran et région contre laquelle ne serait prise aucune mesure, elle recevait un cadeau. Un petit Prince. À peine plus âgé que Cletus, évoluant dans l’ombre de sa sœur. Elle avait entendu dire qu’il était loin d’être emporté et colérique, bien loin de l’archétype dornien que se faisaient les hommes et les femmes vivant au nord des Montagnes Rouges. Plus jeune, elle avait rêvé de passion, de fougue et d’amour. Aujourd’hui, il ne restait rien de tout ça. Elle avait accepté la nouvelle avec une résolution calme et mesurée. Il aurait été malvenu de refuser un présent. En particulier lorsque la seule raison qui l’aurait menée à repousser l’offre était des caprices d’une enfant désireuse d’aventures. Elle était la nouvelle Lady de la Grâcedieu et elle devait se montrer digne de se titre. Elle devait faire grandir leur famille en puissance et la faire rayonner dans tout Dorne. C’était ce qu’elle s’était promis et c’était ce qu’elle avait promis à son géniteur, il y avait des lunes de cela. Et si pour cela elle devait épouser le frère cadet d’Arianne, et bien soit. Comme elle l’avait dit à Ulwyck avant son départ, elle n’épousait ni un caractère ni un homme. Elle épousait un nom.
Elle aurait affronté l’entretien avec Doran seule. Mais ses frères l’avaient accompagnée et chevauchaient silencieusement à ses côtés. Cependant, ils ne l’avaient pas fait dans une pure abnégation et le seul désir de la soutenir dans le futur débat. Tous les deux avaient besoin de se rendre à Lancehélion avant de rejoindre le port ouvrant sur la Mer Étroite et sur Essos. Ils devaient se rendre à Volantis. Même s’ils ne l’avaient avoué qu’à demi-mots, il ne faisait aucun doute que c’était Nymeria qui les avait autorisés à traverser les murs réputés infranchissables pour ceux n’ayant aucune famille noble au sein de la ville. Valena n’avait pas été enthousiaste lorsqu’ils lui avaient annoncés ce voyage. Comment aurait-elle pu l’être ? Nouvellement Lady, elle perdait tous ses repaires et tous ses piliers. De plus, Daemon n’était pas encore totalement remis de ses blessures. Mais elle savait également qui si elle leur avait dit non, cela n’aurait fait qu’exacerber leur désir de traverser Essos et ils seraient partis en mauvais termes. Et la jeune femme ne voulait pas les perdre ainsi, eux aussi. Elle s’était donc résignée. D’ailleurs, elle se surprenait à appréhender leur séjour plus que ce qui lui arrivait en pleine figure aujourd’hui.
Enfin, les trois cavaliers de la maison Allyrion pénétrèrent dans la cour intérieure de la forteresse, suivis par six autres hommes de la Grâcedieu. Valena se laissa glisser de sa selle avec un soulagement non feint. Son nouveau statut ne l’avait pas fait plus aimer les chevaux. Elle épousseta sa longue robe noire et ajusta son bracelet d’or, gravé de la main de sa famille. Elle se tourna vers ses frères, mais l’air grave qu’elle avait jusque là arboré s’était mu en un sentiment de détermination tranquille. Elle était prête à affronter le futur.
« Alors nous y sommes ! » déclara-t-elle alors qu’on les invitait à entrer dans le château surplombant la ville.
Mais en levant le nez, elle se trouva face à face avec les Martell qui les attendaient déjà dans l’immense couloir de mosaïques de l’entrée principale. Valena ne put empêcher la surprise de peindre ses traits. Où était donc Doran ? Elle jeta un rapide coup d’œil à ses frères pour analyser leurs réactions, mais la voix d’Arianne attira son attention. Elle répondit à son sourire par un hochement de tête gracieux envers elle, son époux et Quentyn qui, légèrement en retrait, les observait. Elle toisa un instant Gideon Antaryon et le jugea du regard. Cet homme serait amené à régner aux côtés de la Princesse, un jour. Elle n’avait pas eu le temps d’en savoir davantage sur lui lors de l’union princière aussi, elle ne savait guère de quel bois il était fait. Cependant il était la source des souffrances d’Ulwyck, même si ce dernier s’obstinait à faire comme si de rien n’était.
Arianne l’appela Lady Valena, même si désormais on préférait l’appeler Lady Allyrion. Elle ne s’en offusqua cependant pas, plutôt contente de ce rappel d’un passé enterré trop vite.
« Princesse Arianne, Prince Gideon, Prince Quentyn, » les salua-t-elle en révérençant légèrement. « C’est nous qui sommes ravis de vous revoir. Il est vrai que nous n’avons pas pu réellement discuter lors de votre mariage. »
Le frère et l’époux de la jeune femme les accueillirent à leur tour, tout en retenu et en silence. Instinctivement, la Lady de la Grâcedieu était attirée par l’aura solaire et rayonnante de la fille ainée de Doran plutôt que par les ombres qui l’encadraient. Elle se sentait plus à l’aise de s’adresser à elle et elle seule, même si elle dissimulait ce léger malaise derrière son air décontracté et foncièrement avenant. Elle acquiesça vivement à la proposition de la Princesse de s’abriter du soleil. Étaient-ils tous nés sous le soleil, ils n’étaient pas fous au point de tenter de le défier par pur orgueil et vantardise.
Arianne les guida à travers le dédale des couloirs que la jeune femme connaissait peut-être aussi bien que ceux dans lesquels elle avait grandi. Ils arrivèrent dans les Jardins de la forteresse où la Princesse les invita à s’asseoir. Valena ne se fit pas prier.
Alors qu’elle allait lui poser la question sur l’absence de Doran, sa fille prit les devant et lui expliqua d’elle même. La jeune Lady hocha la tête, concernée.
« Naturellement, » répondit-elle. « Vous lui ferez parvenir mes vœux de bon rétablissement, au nom de la famille Allyrion. »
Il lui était encore étrange de devoir parler au nom de sa famille, de ses vassaux et de son fief, mais petit à petit, elle s’y faisait. Arianne éprouvait-elle la même chose qu’elle ? Il était clair que, petit à petit, le Prince se reposait de plus en plus sur elle comme Ryon l’avait fait envers sa fille autrefois.
« Ainsi donc, c’est votre première tâche officielle ? » lui demanda Valena avec un sourire. « Faisons-en sorte que tout se déroule bien et faisons honneur à nos pères. »
Sa première tâche à elle avait été d'annoncer la mort de son père à tout Dorne. Elle pinça les lèvres. Comme elle aurait préféré annoncer le mariage d'un de ses frères...
Elle jeta un regard vers la mine renfrognée de Quentyn qui n’avait pas encore pipé mot. La jeune femme avait toujours eu confiance en elle et en ses charmes. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir vexée de son manque d’attention. Elle comptait sur Cletus qui le connaissait depuis longtemps pour détendre l’atmosphère et l’amener à se dérider un peu. Après tout, ce n’était pas une sentence à mort qu’ils signaient, mais belle et bien une promesse de mariage.
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Une alliance sous le soleil
An 300 Lune 6
Lancehelion
Lorsqu'il mit pied à terre ses bottes grises soulevèrent du sol sablonneux un nuage de poussière qui fila au loin, emporté par une brise aussi chaude que le souffle de son pur-sang. Entre poussière et soleil, le chef lieu de la Principauté avait toujours été ainsi, et avait souvent rebuté les émissaires par son apparence rude, austère et la sécheresse qui semblait y régner constamment. Seuls les dorniens pouvaient comprendre la richesse de l'ombre qu'offraient ses murs couleur de sable et trouver du réconfort dans son atmosphère étouffante. Comparée aux autres capitales qu'il lui avait été donné de contempler, Daemon savait la grande cité d'une allure peu commode, voire même d'une certaine laideur entre son fourmillement incessant, ces murs jaunâtres et la brûlure du soleil. Loin de la délicatesse de Hautjardin ou des imposantes fortifications de Castral Roc, Lancehélion demeurait pourtant un lieu qu'il chérissait avec une sincérité égale à tous les dorniens, puisque c'était là le haut lieu de la famille Martell et que cela suffisait amplement à la rendre belle.
Ce fut sans un regard qu'il tendit la bride de l'animal au page qui venait se charger de leurs montures. Le jeune garçon -qui semblait s'appliquer plus que de raison à ne pas fixer le masque du cavalier- ne tarda pas à s'éloigner le menton bas en guidant à ses côtés l'étalon blanc, mais ni le bruit des sabots qui s'éloignaient ni la remarque de sa sœur ne firent relever les yeux au batard qui fixait sa main gauche d'un air vague. Sous le gant immaculé, une nouvelle blessure était dissimulée, bien plus récente que celles qui le forçait à s'accoutrer de la sorte. Quelques jours auparavant il avait appris à ses dépends qu'un dragon ne souffrait pas qu'on tenta de lui passer un collier autour du cou. Feu Ardent avait été prompt à le lui enseigner, puis il l'avait gratifié d'un regard noir avant de disparaître dans le ciel du désert pour ne plus reparaître depuis. L'animal avait grandi, terriblement grandi ces dernières semaines, et s'épanouissait visiblement dans la liberté qu'il embrassait au cœur des dunes. Il répondait de plus en plus rarement à la présence du Sand, et avait gagné en assurance-si tant est qu'il en ait jamais manqué- en prenant conscience de sa poussée de croissance. Si autrefois sa tête aurait pu tenir dans le poing fermé du bâtard, elle rivalisait désormais avec celle d'un molosse. Doucement, Daemon comprenait que le dressage qui s'annonçait serait d'une grande violence alors que le dragon rouge le défiait de plus en plus souvent, et avec de moins en moins de gêne, comme pour tester celui qui souhaitait se dire son maître.
Ses doigts se crispèrent en repensant aux crocs du dragon plantés dans sa paume et se resserrèrent alors qu'il se tournait enfin vers leurs hôtes, s'avançant un pas en retrait de Valena. Se plier au protocole lui aurait semblé bien plus ardu quelques temps auparavant, mais il se doutait que la silhouette noire qui le précédait l'aidait dans cet exercice en rappelant les vieux réflexes qu'il avait acquis auprès de leur père. Tout vêtu de blanc, il contrastait avec la tenue sombre de sa soeur et n'accordait pas la moindre attention à la présence de Cletus. Son regard, sombre dessous l'arcade de fer, avait passé sur la princesse alors qu'il inclinait la tête pour la saluer elle, ignorant parfaitement le fils Martell autant que le soi-disant Prince qui se tenait aux côtés d'Arianne. Qu'elle l'eut salué après son cadet, sans l'appeler Ser, avait réveillé son orgueil mal placé. A s'être si longtemps tenu éloigné de la vie de court de Dorne il avait perdu l'habitude qu'on le présenta en dernier. Néanmoins il ne pipa mot et suivit docilement le groupe jusqu'aux jardins en fermant la marche, moins par soucis de l'étiquette cette fois que par difficulté. Monter à cheval était redevenu aisé pour lui, mais c'était tout autre chose lorsqu'il s'agissait de demander à ses jambes de le soutenir, bien qu'il ne boita presque plus.
La frondaison des arbres que la Princesse avait choisi pour leur entretien les accueillit rapidement, projetant sur la tablée une ombre bienvenue dans l’atmosphère lourde de chaleur et de l'humidité portée par les embruns. Appuyant sa main ganté sur l'accoudoir sculpté, Daemon choisit de prendre place à la droite de Valena, s'enfonçant avec soulagement dans les coussins qui ornementaient le fauteuil. Malgré la beauté de l'endroit et les sourires affichés, le Sand était pourtant d'une humeur sombre. Silencieux, il ruminait sa jalousie alors qu'il devait assister aux fiançailles de sa sœur qui, loin de le remplir de joie, le rendaient plus ombrageux encore que son dragon. Elle allait épouser un Martell. La garce. pensa-t-il, la joue de son masque nonchalamment appuyée dans sa paume. Ainsi entouré de l'époux de la Princesse, et de ce mariage qu'on lui agitait sous le nez, on n'aurait pu créer d'environnement plus propice à la mauvaise humeur du fils de Ryon qui fixait un regard mauvais sur le Braavosi sans prendre part a la conversation légère qu'installaient les deux jeunes femmes. Ainsi donc c'était lui. N'ayant pas assisté à la cérémonie, il découvrait ce prince venu de l'autre côté du Détroit. Et il en était déçu. L'individu était en effet bien fait de sa personne, et semblait tout ce qu'il y avait de plus courtois et raffiné, loin de la raclure qu'il s'était plu à imaginer. Apprêté et poli jusque dans ses moindres manières aux côtés de son épouse qu'il semblait idolâtrer, il était en passe de mettre le Sand hors de lui, malgré sa gentillesse affichée. Plus que jamais, l'idée d'offrir Feu Ardent au couple princier titillait le jeune homme.
Daemon fut sorti de ses pensées par les regards sévères et entendus que le jeune Prince Quentyn adressait à son cadet. Les deux étaient de la même trempe, ce qui faisait du fils de Doran, selon les critères du bâtard, un bien piètre spécimen de la famille Martell. Le petit Prince gardait le silence, tout comme lui. Mais si le Sand était muet, c'était par respect pour sa sœur, et non par timidité, comme c'était visiblement le cas pour le cadet d'Arianne. Valena n'était-elle pas assez bien pour lui? Il plissa ses yeux bleus alors qu'il croisait le regard du futur fiancé. Dessous son masque, sa voix étouffée trancha l'air, sèche et antipathique au possible."C'est ma soeur que tu dois épouser Quentyn, pas lui." Le bâtard avait toujours méprisé le jeune brun, et s'en était moqué plus souvent qu'il ne voudrait s'en rappeler. Après tout, il avait grandi auprès d'Oberyn et des aspics qui elles-même, ironisaient souvent sur l'attitude studieuse de ce prétendu héritier, si loin de leurs caractères enflammés et qui aimaient s'imposer là ou Quentyn manquait affreusement d'autorité. Cette seule lacune suffisait à Daemon pour être certain qu'Arianne méritait son héritage malgré tous les efforts de son frère si effacé. S'il n'était pas capable de se faire respecter de ses propres cousines ou du bâtard, comment pourrait-il jamais prétendre au trône de Dorne? Loin de se soucier du fait qu'il venait presque d'insulter un Prince du sang, Daemon croisa ses jambes sans cesser de fixer sur Quentyn un regard plein d'avertissements, et qui luisait d'une légère moquerie.
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An 300, Lune 6
Lancehelion
Lancehélion n’était pas un endroit familier au cadet de la Grâcedieu. Contrairement à ses aînés, il n’était venu que de trops rares fois pour trouver à l’endroit un air de nostalgie, et le palais-vieux gardait donc pour lui la même allure solennelle que la première fois qu’il l’avait vu. Venir à Lancehélion avait un goût particulier pour tout dornien, surtout lorsque, à l’image de la Maison Allyrion, ils nourissaient tant de respect pour la famille princière. Cletus ne s’y était pas rendu depuis des années, aussi, il se trouvait un peu impressionné à la vue de la demeure des Martells, et ce sentiment lui plaisait. Depuis longtemps, sa vie ne le menait plus qu’à voyager presque incessamment entre la Grâcedieu et Ferboys. Et ces allées et venues s’étaient quelques peu intensifiées ces derniers mois, pour les mener à ce jour. Le cadet Allyrion chevauchait aux côtés de ses ainés, et son regard se posa un instant sur sa sœur. La lady de la Grâcedieu, malgré le temps qui s’était écoulé depuis la mort de leur père, ne semblait pas prête de quitter la couleur du deuil, et paraissait plus encline à la conserver, à l’image du Soleil Noir dont elle avait pris la succession. Il s’était habitué à la voir ainsi toujours vêtue de noir, bien que cela donna souvent l’étrange impression de revoir le défunt lord. Elle avait changé. Désormais il ne faisait plus aucun doute qu’elle était bien la fille du Lord Ryon. Et bientôt elle serait mariée à un Martell. Car c’était pour cette raison que les enfants de la Grâcedieu avaient quitté le fief dont la lady avait hérité. Ce jour-là, s’officialisaient ses fiançailles avec Quentyn Martell. Le jeune Prince de Dorne n’était pas un inconnu pour Cletus, puisqu’ils avaient tous deux vécus à Ferboys. Il le savait honorable, et sa personnalité s’apparentait beaucoup à celle de son père Doran. C’était un ami, et le fait qu’il fût aussi semblable au cadet Allyrion n’y était pas pour rien.
La chaleur était loin d’être semblable à celle du désert, et l’air était chargé des embruns de l’océan. L’ombre qu’offrait l’intérieur des murailles du palais était bienvenue et reposante. Cletus mis pied à terre, avant de laisser son pur-sang aux soins d’un jeune page qui fut quelque peu surpris par un nouveau coup de sang du cheval sombre. Il marchait aux côtés de Daemon, leur sœur les devançant de quelques pas. Sous leurs pieds et sur les murs se déroulaient les mosaïques qui faisaient la beauté de la demeure Martell. Dans le couloir les attendaient d’ores et déjà leurs hôtes. L’absence du prince Doran fût tout autant une surprise pour le cadet, qui croisa bien trop brièvement le regard de sa sœur. Suivant cette dernière, il salua le prince et la princesse, puis l’époux de cette dernière, venu d’Essos. Mais tout l’intérêt du jeune chevalier allait au Prince Quentyn, dont il ne mis pas longtemps à lire le malaise dans l’expression fermée de son visage. A l’endroit paisible où les mena la Princesse, Cletus pris place à côté de Daemon, non pas pour voir ce dernier se réjouir de sa présence, mais parce que cela le rapprochait du jeune prince, qui semblait presque disparaitre à côté de l’aura solaire d’Arianne. Bien vite ils échangèrent des regards entendus, car l’absence de Doran et son choix de donner à sa fille l’autorité pour régler cette affaire ne pouvait signifier qu’une volonté de sa part de la mettre en avant. De nombreuses fois, lorsqu’ils étaient tous les deux écuyers à Ferboys, Quentyn s’était confié à lui sur cette vaine bataille pour la succession mais que son ainée semblait mener toute seule. Cletus ne connaissait pas la Princesse. Il ne savait d’elle que ce qu’on lui en avait dit, que ce que le jeune prince Martell lui en avait raconté. Mais il connaissait Quentyn. Il était assuré qu’il était doté du même sens de la justice que son père, et que sa bonté n’était pas feinte, bien que souvent cachée par une timidité qui le rendait parfois peu avenant. Une première tâche officielle. C’était ce que c’était, ainsi que Valena la nomma. Mais pour le jeune prince, cela devait avoir le goût amère d’une défaite, de voir ainsi s’éloigner de lui la promesse d’un jour succéder à Doran. Malgré les sourires de façade, que Cletus n’affichait pour sa part qu’à demi devant la mine de son ami, une certaine tension était déjà palpable, et la présence de Daemon n’y était pas pour rien. Muet depuis leur arrivée, son visage masqué ne laissant que peu de doute quant à l’expression sombre de ses traits, le Sand n’ouvrit la bouche que pour lancer au Martell une pique venimeuse. Le cadet Allyrion ne se tourna même pas vers son ainé, car il savait que son intervention serait bien peu du goût de Valena, et qu’elle ne tarderait pas à y réagir. La réflexion de son frère était d’autant plus mal à propos qu’elle portait atteinte autant au prince qu’à sa future épouse, tout du moins si le bâtard ne s’acharnait pas à réduire à néant les espoirs que les Allyrions plaçaient dans cette union. Posant ses prunelles bleues sur le jeune Martell, Cletus regarda ensuite la Princesse, scrutant les réactions de celle qui avait poussé son frère à venir demander sa main, alors qu’il n’était âgé que de quinze ans. Elle, et l’homme qui était encore un inconnu pour eux, qui était assis à ses côtés, étaient sans doute plus à l’origine de la mauvaise humeur de Daemon que le pauvre Quentyn dont son ainé semblait avoir choisi pour cible. Si cette assemblée en comité réduit s’annonçait déjà comme une épreuve, le cadet de la Grâcedieu ne pouvait s’empêcher de penser que c’était surement bien pire qui l’attendait, lorsqu’il prendrait la mer avec ce frère ombrageux. « Princesse Arianne, Prince Gideon, comme il ne m’a pas été possible d’assister à votre mariage, je tenais à vous faire part de mes vœux de bonheur. Prince Gideon, à vous en particulier, je vous souhaite la bienvenue à Dorne. » S’il s’adressait au Prince d’essos et à la Princesse, Cletus savait parfaitement qu’il y avait dans l’assemblée de dornien un homme qui n’apprécierait pas que l’on remette ainsi sur la table le mariage d’Arianne. Le cadet n’y avait pas assisté, pour des raisons qu’il gardait encore secrète, et qu’il espérait pouvoir révéler à Valena, dès lors qu’il serait revenu de Volantis. Pour le moment, la présence de Nyméria Sand s’était révélé un argument suffisant pour que la lady daigne les laisser partir. Cela ne plaisait guère au jeune Allyrion de lui cacher ainsi des secrets, mais il ne pouvait faire autrement, tant qu’il n’était pas assuré de leur nature.
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