Love me again ϟ Margeary & Elijah

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« Love me again »
Margeary & Elijah


An 300, Lune 6 - Dorne

Voila prêt de 7 lunes que nous sommes installé dans une petite ferme, recluse dans les prairies sèches de Dorne. Margeary, Loras, Viserion et moi même avons été guidé par Irri à travers les montagnes pour traverser la frontière. Après tout, quel meilleur endroit que Dorne pour se cacher? Sans parler de sa récente indépendance, ce pays est si vaste que nous semblons n'être qu'un grain de sable dans un immense désert. L'inconvénient est que nous sommes obligés de travailler pour vivre, pour survivre. Toutefois, je décharge la rose autant que je le peux, et s’il le faut je me tuerai à la tâche pour elle. Loras, quand à lui, nous protège en effectuant les tâches extérieurs de la ferme - il ne serait en effet pas prudent pour Margeary et moi de nous promener en ville. Il prend également garde à ce qu'on ne nous retrouve pas en effaçant d’éventuelles traces - Nous le voyons de ce fait peu souvent. Ces derniers mois on donc été relativement calmes.
Puis Aeryn est venu au monde, il y a environ 2 lunes. Si notre moral a auparavant baissé, notamment celui de Margeary, cette naissance a de nouveau égayé sa vie - pour mon plus grand bonheur. La voir sourire et en sécurité, c'est tout ce que je souhaite aujourd'hui.
Depuis ce jour, la relation que j'entretiens avec elle est ambiguë. Mes sentiments naissants ne le sont plus - aujourd'hui ils sont bien réel. Je le sais. Je le sens. Mon cœur bat la chamade en sa présence et je ne peux m'empêcher de la contempler, d'un regard qui en dit d'ailleurs long. Je n'ai jamais connu de femme - Du moins pas dans cette vie - et le désir qui s'installe en moi devient presque incontrôlable, oppressant. Comme une pulsion qu'il me tarde d'assouvir. Mais ce comportement ne me ressemble pas - C'est quelque chose ancré profondément dans mon esprit. Un instinct. C'est excitant et effrayant à la fois. Je me demande parfois si ce n'est pas un fragment de l'âme de Viserys Targaryen qui a perduré... ou qui renaît. Quoi qu'il en soit, j'ignore ce qu'elle ressent pour moi et je n'ai pas le droit de lui imposer mes ressenties. Je préfère garder mes distances, m'imposer des limites.

Mes yeux d'améthystes la contemplent tandis que les rayons lunaires caressent sa peau. Elle est étendue là, dans le lit, endormi comme la plus pure des créatures. Juste à coté d'elle se trouve le berceau en bois d'Aeryn, que j'ai confectionné moi même juste avant sa naissance. Cette vision m'apaise, ils sont si beau tout les deux. Ils sont ce que j’ai de plus précieux. Je ne sais depuis combien de temps je suis là, à les regarder. En effet, pour ne pas changé de d’habitude, ni le sommeil ni la fatigue ne sont au rendez-vous, mais il est maintenant l'heure de me mettre au travail.
...
En cette fin de matinée, le soleil de Dorne est haut dans le ciel. Ses rayons dorés lèchent ma peau avec avidité, comme la plus féroce des amantes. Je me trouve non loin de la ferme où nous résidons, dans un vaste champ que, le fermier et moi, sommes entrain de faucher.

Elijah, f'sons une pause t'veux bien? J'en peux plus. Lance t-il, essoufflé.
Te gêne pas pour moi. Je vais continuer encore un peu. Répondis-je gentiment.
J'sais pas comment tu fais gamin, la chaleur est assommante aujourd'hui.

J'hausse les épaules en guise de réponse, lui souriant d'un air innocent. Il s'éloigne alors en direction de la ferme, me laissant seul.
Je ne souhaite pas prendre de pause. Ma raison? L'hiver vient, il n'y a plus aucun doute, j'ignore néanmoins si il arrivera jusqu'à nous. Quoi qu'il en soit, je préfère prendre mes précautions. Nous devons faire des stocks de foin pour nourrir les bêtes, de bois pour alimenter le feu et de céréales pour nous nourrir nous même. Je dois faire en sorte que Margeary et le bébé ne manquent de rien. C'est en me remettant au travail et en continuant de faucher que mes gestes deviennent de plus en plus agressif, comme agacé, il semble que je suis entrain de passer mes nerfs. Je suis bien idiot de croire qu'Aeryn survivra dans ces conditions si le froid vient ici. Une ferme aux murs de pierre et de bois, une piètre cheminée, quelques maigres bêtes... Ça ne suffira pas. Ça ne suffira jamais. Je grogne légèrement est balance la faux un peu plus loin. Un coup de chaud, de colère et d’angoisse, dévaste mon corps en s'insérant dans mon sang pour pulser douloureusement dans mes veines.

Fait chier ! Lançais-je avant de défaire les deux premiers boutons de ma chemise et de la retirer.

Le temps fait son effet sur chacun de nous - Il l'a fait sur moi. Accompagné par un travail acharné et souvent en plein soleil, ma peau a légèrement brunie et est d'avantage marquée par les traits de mes muscles : Ma condition physique a en effet évolué. La vie de paysan n'est pas des plus facile, ni des plus reposantes - Il faut de la force et du mental, choses que j'ai appris à avoir. Depuis plusieurs semaines, je ne bande plus mon bras et n'utilise plus la manche de protection en métal que m'a offert Gontrand. Il n'y a plus vraiment d'utilité à faire cela puisque mes plaies sont amplement cicatrisées. Plus de sang, plus de suintement. Il ne reste plus que de la chaire déformée, de ma main droite jusqu'à ma joue, passant par une partie de mon buste, et un douloureux souvenir que je préférerais oublier.

Je souffle lentement. Il faut que je garde la tête froide et ça en toutes circonstances - oui, jusque-là je n'ai jamais craqué devant la rose du Bief. Je suis toujours resté patient et calme, d'un optimiste déroutant. Il m'arrive donc parfois de libérer la dose de fureur qui gît en moi, lorsque je suis seul - Fureur dont personne ne peut imaginer l'étendu, même pas moi. Mais finalement, je me dis que je n'ai pas à m'en faire. Nous avons en effet survécu jusqu'à maintenant, et je trouverai une solution pour survivre encore plus longtemps. J'avoue toutefois que l'absence de Loras me pèse un peu - Ce dernier est en effet partie sur les rives, au Sud de Dorne. Il n'est pas toujours facile de prendre des décisions, d'avoir deux vies si chères à nos yeux entre nos mains. C’est un fardeau à porter sur mes épaules – Sont elles seulement assez solides ? Je ne peux que prier pour que mon seul et unique Dieu me guide, pour qu'une opportunité s'offre à nous. Oh combien je prie depuis que j'ai retrouvé Margeary, et oh combien je prie d'avantage depuis la naissance d'Aeryn.

Après avoir essuyé à l'aide de ma chemise la sueur de la peau quelque peu salie de mon torse, je la jette au sol et vais ramasser mon outil de travail pour m'y remettre. Le souffle mortel de la faux, qui se balance de gauche à droite en coupant le fourrage, chante alors à nouveau dans le silence mélodieux et pesant de Dorne. Mes muscles se tendent à chacun de mes mouvements tandis que je semble serein et ne plus souffrir de la chaleur.



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Les journées ont passé, toutes semblables, avec la même lenteur et pourtant la même vitesse. Margaery, penchée sur le berceau d'Aeryn, regardait son fils, laissant un véritable sourire grandir sur ses lèvres. Le monde ici était peut-être si différent du Bief. Mais une seule chose n'avait pas changé. pour la première fois, elle se sentait heureuse, elle se sentait complète. Voilà si longtemps qu'elle n'avait pas ressentit le sentiment de bien être qui s'entourait autour d'elle. Mais cet enfant qui ouvrait de grands yeux sur le monde qui l'entourait faisait renaitre en elle une flamme qu'elle avait cru disparue. Cet enfant pouvait tout changer. Il serait le futur suzerain du monde, qu'importe qu'aujourd'hui il ne soit personne. Un jour, si tôt, il deviendrait un dieu.

Du bruit se fit entendre et Margaery releva brusquement le visage. Ce n'était que le paysan qui revenait mais la jeune rose était toujours effrayée, refusant d'accorder la moindre confiance, même à ceux qui les hébergeaient aujourd'hui. Un jour ou l'autre, ils les trahiraient. L'appel de l'argent était bien plus intéressant qu'un quelconque altruisme. Et qui donc voulait être altruiste avec un démon. pour tous Viserys n'était qu'un monstre. Et Elijah cachait en lui les restes de cet horreur dont Margaery était pourtant si bien tombée amoureuse.

L'est toujours là bas si tu le cherches. T'peux prendre la jument tu sais. J'suis sûre qu'tu lui f'ra plaisir en allant le voir. que lui jette l'homme alors qu'il la voit sortir de la pièce où dort Aeryn. Les lèvres de l'ancienne reine se tendent sur un sourire alors qu'elle prend la perche qui lui est tendue. Voir Elijah. Seule. Voilà si longtemps qu'elle en rêve et si longtemps qu'elle n'en a pas eu l'occasion. La tranquillité des immenses palais de son enfance lui manque. Ici, l'intimité n'existe pas vraiment. Seuls quelques instants échappent à la règle.

C'est avec un nouveau sourire qu'elle jette un oeil à Aeryn et qu'elle le voit dormir, si paisiblement. La paysanne sera s'en occuper s'il se réveille. Elle peut partir tranquille. Recuperant l'épaisse jument de trait, elle monte, sans la moindre aide. Voilà bien longtemps que ses talents de cavalière ne sont plus à prouver. Et voilà bien longtemps qu'elle n'a pu les mettre à exécution. S'est avec le bonheur peint sur son visage que la belle prend le direction du champ qui lui montre du doigt l'homme de la maison, un sourire sur son visage si laid. Il sait parfaitement que les jeunes amants veulent quelques minutes seuls à seuls. Il sait parfaitement ce qui se trame entre eux quand bien même l'"accident" de Viserys à tout fait mourir.

La jument est rapide pour une bête de son poids et met peu de temps à parvenir jusqu'à l'objet de l'intérêt de Margaery. Elijah est là, sa silhouette se découpant dans la lumière du soleil. Beau comme un dieu, plus beau encore que jamais Viserys ne l'a été. pour la première fois, ce n'est ce roi qu'elle aimait tant qui apparait devant les yeux de la rose. Mais bien cet autre homme qu'il est devenu. Les traits ont beau être identiques, ils sont si différents. Jamais Elijah ne serait capable d'un centième de ce qu'à fait le roi. Et jamais il ne lui fera un centième de l'effet que lui faisait le monstre. Mais de ça, Margaery se garde bien de le dire.

Je crois qu'il est temps pour toi de rentrer. On t'attends.

Le sourire de la rose alors qu'elle descendait de sa monture voulait tout dire. La manière dont elle le dévorait des yeux, sans même chercher à se cacher, également. Elijah lui plaisait, même sans les souvenirs de celui qui fut un roi.