:: La tanière de Westeros :: Derrière les flammes du passé :: Archives Dracarys 2.0 :: RP terminés
Page 2 sur 2 • 1, 2
Petit Cletus deviendra grand [Flasback Cletus Allyrion - Ulwyck Uller]
Invité
Informations
Personnage
Badges
Petit Cletus deviendra grand
An 299, Lune 13, Semaine 4 à la Gracedieu
Ulwyck & Cletus
Les femmes s’étaient mises de bon cœur à l’ouvrage dès lors que le Uller avait quitté la chambre, non sans avoir signé son départ d’un trait de poésie douteuse dont lui seul avait le secret. Cletus n’entendit pas le son métallique de la clef dans la serrure, et quand bien même l’aurait-il perçut, il n’aurait certainement pas cherché à se sauver du délicieux enfer dans lequel son ami de Denfert l’avait abandonné. Les filles de joie jouaient, s’amusaient à bafouer sa candeur en lui faisant découvrir des plaisirs qu’il n’aurait pu connaître avec une seule partenaire. Le temps s’écoulait et l’après-midi était déjà là alors qu’il était désormais à moitié endormi sur le lit défait. Sa tête reposait sur les cuisses d’un des sœurs brunes, cette dernière caressait doucement ses cheveux quand elle ne se plaisait pas à frôler de ses doigts fins les traits de son visage. Etendue tout à côté de lui se trouvait la plus jeune des prosituées, tandis que la troisième se tenait au pied du lit, à moitié allongée, son dos appuyé contre le pilier du baldaquin de bois. « Tu n’as pas connu beaucoup de femmes n’est-ce pas ? » Un sourire de chat ourlait les lèvres de la fille, alors qu’elle posait sur lui un regard espiègle et brillant. Le cadet de la Grâcedieu ne répondit pas de vive voix, se contentant de hocher la tête pour confirmer ce qu’elles avaient deviné avant même qu’ils ne rejoignent la chambre. « Combien alors ? » Les yeux rieurs de la brune se baissèrent vers lui, alors qu’elle parlait à la suite de la cadette. « Une. » « Une seule ?! Vraiment ? » « Mais où vis-tu donc pour n’avoir eu qu’une seule compagne dans ta vie ? » Si elles étaient impertinentes, les questions des jeunes prostituées étaient pourtant dénuée de la moindre méchanceté. Leur curiosité piquée au vif, elles attendaient en silence les réponses du dornien. « Je vis ici, à la Grâcedieu. » « Mais enfin pourquoi n’est tu pas venu nous voir plus tôt ? Tu as l’air d’être plutôt proche du Ser Uller pourtant. » Avec une certaine délectation elle avait nommé Ulwyck avec la formule qui convient, se régalant de pouvoir parler d’un noble avec qui elle avait sans doute passé de nombreuses nuits. « Il venait ici avec mon frère, j’étais trop jeune alors, pour … » « Ainsi donc tu es le frère de Daemon Sand ? Vous ne vous ressemblez pas du tout. Enfin, les yeux bleus peut-être ? » « Et c’était qui cette fille ? » Alors que les prostituées s’entrecoupaient sans cesse la parole, Cletus restait silencieux. Elles parlaient, mais leurs voix et leurs éclats de rire, il les entendait sans plus les écouter vraiment. Plongé dans ses pensées, il remuait les souvenirs récents et douloureux d’adieux qui s’étaient mal terminés. Il avait essayé de la retenir. Il avait tout dit, ou presque, pour la convaincre de rester. Il fallait qu’elle reste, pour ne pas faire le choix qu’elle avait pourtant fait depuis longtemps, bien qu’un fol espoir le persuadait depuis des lunes du contraire. Mais elle était partie. Loin du désert, loin de lui. Le cadet n’arrivait pas à accepter l’idée qu’elle vivrait désormais de l’autre côté de l’océan, emmenant avec elle un futur auquel il avait rêvé, et qui ne se réaliserait jamais. « Pardon ? » « Je disais que tu es amoureux. » Le Soleil de midi venait traverser les voiles usés qui obstruaient les fenêtres, et la chaleur envahirait bientôt la pièce, rendant l’air suffoquant. Dans un grincement, la porte s’ouvrit, pour laisser apparaître Ulwyck, tout aussi fringuant si ce n’était plus que quelques heures auparavant.
Rhabillé, et un brin fatigué, ce n’est qu’une fois arrivé au comptoir de la maquerelle qu’on lui apprit que tout avait déjà été payé par le chevalier de Denfert, bien que la charismatique dame tenta en vin de lui faire avaler une nouvelle coupe de son vin gâté. Non sans un peu de gène, il remercia son ami pour ce cadeau qui était définitivement à l’image de ce dernier. La Grâcedieu paraîtrait décidemment bien calme, dès lors que la folie d’Ulwyck en serait partie. Avant qu’ils n’aient franchis le pas de la porte, l’une des deux sœurs arriva en trottinant, s’agrippant à son bras et se dressant sur la pointe de ses pieds nus pour lui murmurer à l’oreille. Un instant coi, Cletus lui répondit par un sourire, juste avant que la brune ne reparte se glisser derrière un rideau du fond de la salle. Dehors leurs chevaux les attendaient, et l’homme qui leur tendit leurs brides semblait laisser partir les splendides bêtes à contre-cœur. Le jeune Allyrion savait qu’il ne reviendrait pas de lui-même dans ce genre d’endroit, et il n’y aurait jamais que le Uller pour l’y trainer de nouveau. La prestation des jeunes femmes qui s’étaient occupées de lui n’était assurément pas mise en faute. Mais tout comme il imaginait mal son défunt père avoir fréquenté ce type d’établissements, il savait désormais que lui-même ne saurait y prendre goût de la même manière que la plupart des hommes. Talonnant sa monture, le cadet s’élança à la suite de son ami, la robe sombre du pur-sang brillant comme de l’encre au soleil de la mi-journée. Les sabots des chevaux soulevaient le sable à chaque fois que leurs longues jambes s’élevaient, alors qu’un vent chaud venait balayer les dunes et les roches. Secrètement, Cletus avait espéré que connaitre un autre lit que celui de l’Aspic la lui ferait oublier. Qu’il se rendrait compte, avec une, ou mêmes trois autres femmes, que les Ferboys avaient raison, que ceux qui savaient avaient raison. Que sa candeur et sa naïveté l’avait trop vite poussé à croire que ce qu’il éprouvait été bien plus fort que ce que cela n’était en réalité. Mais rien n’avait changé. Et tout demeurait semblable à ce qu’il savait la veille, à ce que son esprit martelait sans cesse depuis des semaines. Le même nom, encore, qui faisait battre son cœur avec toujours plus de force depuis des lunes. Il irait la chercher. Car il n’y avait qu’un seul nom qui pourrait jamais prétendre la posséder, et ce n’était pas Targaryen. Nyméria appartenait à Dorne, à jamais.
© DRACARYS
:: La tanière de Westeros :: Derrière les flammes du passé :: Archives Dracarys 2.0 :: RP terminés
Page 2 sur 2 • 1, 2