[Flashback]Tell me now [PV Willem Storm]

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Tell me now

Guyard se trouvait en pleine forêt près du Nid-de-Corbeau, la forteresse de sa famille. Sur son cheval il regardait le ciel à travers le branchage des arbres, des gouttelettes de pluie lui tombant dessus, il appréciait particulièrement la pluie mais encore plus l’orage mais seule la première était présente aujourd’hui. Durant la matinée, lui et quelques hommes étaient partis en direction d’un petit village dans les alentours, les gens se plaignant d’attaques de hors-la loi, un problème qui fut rapidement réglé, les criminels n’étant qu’un petit groupe de personnes.

Il sentit son cheval s’agiter sous lui, la pluie trop froide devait le déranger, il lui caressa l’encolure puis repris le chemin pour la forteresse des corbeaux. En sortant de la forêt et de l’abri qu’elle fournissait, le chevalier vert ressentie encore plus la chute de la pluie sur lui. L’eau coulait sur son visage, le long de son cou, quelqu’un n’ayant pas toujours vécu ici aurais sûrement détesté cette sensation mais pour Guyard c’était quelque chose de familier, presque rassurant. Il jeta un œil aux hommes avec lui, tout comme lui, le temps ne semblait leur causer aucun souci, le seul inconvénient était le sol boueux et glissant pour les chevaux, les mettre dans une allure plus vive était risqué, il prendrait donc tout son temps pour revenir au Nid-de-Corbeau.

Rapidement la forteresse fut visible, son foyer semblait bien sombre sous la pluie et ce n’était pas totalement faux, certains secrets étaient bien gardés derrière les murs. Il secoua légèrement la tête, quelques gouttes tombèrent de ses cheveux, malgré tout ce qui s’y passait ça restait son foyer. La route étant en meilleur état le chevalier décida de mettre son cheval au trot, rapidement ils atteignirent la porte principale de la forteresse. Guyard stoppa son  cheval dans la cour pour en descendre et laisser un garçon d’écurie s’occuper de sa monture. Il caressa une dernière fois l’encolure de son cheval puis prit la direction de l’intérieur de la bâtisse.

Alors qu’il allait rentrer, quelqu’un d’autre ouvra la porte, devant lui se trouvait Willem. Son unique neveu à sa connaissance et il semblait seul, chose étrange car dernièrement il semblait être souvent en compagnie d’Arwood, la mâchoire du cavalier se crispa légèrement.

-Bonjour Will. Que fais tu ici seul ? N’es-tu pas censé t’entraîner ou autre chose ?

Guyard aimait bien son neveu et garder un œil dès que cela était possible, sans se faire remarquer par ses frères, les deux avaient des projets pour Willem et Guyard n’avait absolument rien à dire à ce propos.


       
© LYLOU
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Le coeur de Willem battait fort alors qu'il caressait de ses doigts la douceur du tissu de cette robe si rouge qui voulait dire tant de choses. Abigael allait la porter, il n'y avait aucun doute à cela. Elle lui souriait avant de la faire glisser sur sa peau blanche et de le suivre sans peur avec. Il imaginait déjà son sourire et ses yeux brillant alors qu'il lui offrirait son cadeau. Assit sur son lit, Willem sentait son coeur battre à tout rompre. Il avait peur, peur de ce qu'il allait faire. Sacrifier une vie innocente. Mais il était prêt à tout pour sa famille, le pire comme le meilleur. Et s'il devait tomber dans le pire pour eux, il le ferait. Arwood lui avait juré que la jeune femme devait mourir pour que lui devienne un homme. Que cette petite blonde a la douceur non feinte devait offrir son sang à sa famille.Il n'y avait aucune ombres dans les prunelles sombres du blond. Et Willem le croyait dans toute sa folie.

Il plia la robe et la rangea. Bien que tout soit déjà prêt, lui ne l'était pas. Il pouvait glisser que c'était Abigael mais il savait parfaitement que ce n'était pas le cas. La jolie blonde le suivrait déjà à l'autre bout du monde, quoi qu'il face ou dise. Elle était entièrement en son pouvoir, pour son plus grand malheur. Elle aurait du avoir peur d'un homme aussi sombre que lui. Et pourtant, les ailes noires du corbeau ne l'avaient jamais repoussées. Bien au contraire. Comme si sa pureté la faisait s'attacher encore plus à son horreur.

Son visage dans le miroir le dégoutait. Il avait l'impression de n'etre rien d'autre qu'un monstre, si proche de son père et de son oncle. Ses yeux bleus étaient injectés de sang, signe de toutes les nuits où il ne parvenait à trouver le sommeil, hanté par les cris d'Abigael qui retentirait. Il ne devait pas frémir. Arwood avait raison. Il était un Morrigen malgré tout. Et il devait agir pour les corbeaux sans le moindre état d'âme.

passant de l'eau sur son visage, il passa une main maladroite dans sa chevelure brune et dévala les escaliers, direction cette taverne où il découvrait un peu plus la beauté de la jeune fille. Il n'eut pas le temps de sortir qu'il croisa Guyard. Le seul membre qui ne suivait pas le reste de la famille, qui semblait ne prêter qu'une oreille discrète à ce qui se passait. Arwood lui avait dit qu'il était un lâche qui n'osait s'imposer mais Willem le voyait d'un autre oeil. Guyard était un chevalier, preux et valeureux. Il était bien meilleur au combat que ne le serait jamais aucun hommes de cette famille. Un sourire étira les lèvres du jeune homme.

Oncle Guyard. C'est un plaisir de te voir, nous ne pensions pas que tu rentrerais si tôt. Willem sourit, illuminant son visage d'une chaleur bien différente des Morrigen. Je comptais me rendre en ville, j'ai besoin de sortir d'ici. Arwood n'était pas là alors j'en profite pour éclipser.

Il ne disait pas toute la vérité, c'était certain. Mais il ne pouvait se le permettre. Il était certain que Guyard n'apprécierait pas de savoir ce qui se tramait dans les secrets de la crypte.

Je suppose que les criminels ne sont plus que de vagues souvenirs ? demanda le jeune homme, son sourire ne le quittant pas. Il aimait se tenir au courant des actions de sa famille. Il n'avait pas vraiment le choix en vérité mais il voulait croire qu'il avait encore un minimum de contrôle sur sa propre vie. Dans ses songes.
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Guyard fut heureux de voir le visage souriant de son neveu, au moins même avec l’influence du reste de la famille, Willem n’était pas totalement devenu un sombre corbeau comme son père. Il était dommage d’un côté qu’il ne soit pas né Morrigen, avec lui comme héritier la famille aurait pu avoir une meilleure réputation dans le futur mais de l’autre, n’étant qu’un bâtard il avait la possibilité de tout quitter. Il avait au moins un choix même si Guyard était certain que ses deux frères ne le laisseraient pas partir facilement.

- J’aurai pu rentrer plus tôt si la pluie ne nous avaient pas ralentis. En entendant qu’Arwood n’était pas là, le chevalier se détendit légèrement, au moins il ne croiserait pas sa tête au détour d’un couloir. C’est une bonne idée mais essaye de ne pas te faire repérer par ton père… Le chevalier afficha un petit sourire en coin.

En entendant la question de son neveu le chevalier afficha  un grand sourire.

-Evidemment, avec moi ils ne pouvaient rien faire.

Oui il aimait parfois se vanter légèrement de ses compétences mais après tout il faisait partit des meilleurs combattants chez les Morrigen. Il jeta un œil derrière Willem puis revint poser son regard sur ce dernier.

-Tu sais quoi ? Je t’accompagne en ville, j’ai envie de boire mais pas ici.

Il lui fit signe de le suivre jusqu’aux écuries, la ville n’était pas loin pourtant mais avec la pluie c’était mieux de se déplacer à cheval. Il ordonna qu’on prépare les chevaux pour lui et Will, son cheval à la robe gris clair n’aura pas eu beaucoup de repos mais il était habitué, le court trajet n’allait pas le fatiguer. Une fois en selle il attendit que son neveu soit prêt, il n’était-peut être pas d’accord pour qu’il l’accompagne mais Guyard ne lui laissait pas vraiment le choix en réalité.

En réalité le chevalier voulait savoir où Will’ en était avec les sacrifices et tout le reste, ne s’intéressant qu’à moitié de toute cette histoire, il ignorait si son neveu avait déjà livré une innocente aux mains d’Arwood pour ses sacrifices ou s’il était encore « innocent ». Cependant il ignorait comment aborder le sujet, c’était relativement délicat, ils savaient tous les deux ce qu’il se passait dans la cave mais personne n’en parlait. Cette manie des secrets pourrait bien provoquer la chute de leur maison dans le futur sauf si Guyard trouvait un moyen pour réveiller son frère Lester.

-La prochaine fois que je dois sortir pour régler un problème de brigand, il faudra que tu viennes avec moi. J’aimerais voir à quel point t’es devenu doué avec une épée.

Et surtout le sortir de cette forteresse lugubre bien loin des corbeaux qui s’y trouvent.
       
©️ LYLOU


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Le bâtard éclata de rire. Il craignait son père c'était certain. Mais il agissait pour lui en sortant de cette citadelle, en fuyant le Nid pour mieux séduire les femmes qui se pressaient dans cette tanière, pour cette femme qui s'était laissée happer par la noirceur. Guyard ne pouvait imaginer ce qui se tramait dans l'ombre, loin de lui, dans les secrets lui plus profond. pour Arwood, son oncle n'était pas de leur, ignorant les sacrifices, ignorant tout ce qu'il devait faire pour sa famille. Mais Willem était partagé. Le chevalier avait un courage que personne ici n'avait. Il avait beau être le dernier de la fratrie, il n'en était pas moi le plus fort de tous.

Le rire laissa place à un simple sourire. Oui, c'était certain que face à lui personne n'avait ses chances du moins dans les roturiers qui avaient eu l'audace de s'attaquer aux environs de Nid de Corbeau. Je doute qu'ils ont cru une seule seconde qu'ils pouvaient s'en sortir. Il sourit, attendant de pouvoir partir mais les mots de son oncle le firent grincer des dents. Guyard, avec lui, en ville ? Il ne pourrait faire se qu'il voulait. Il ne pourrait aller voir Abigael. La charmer devant les yeux de son oncle ? Hors de question. Ce dernier aurait tôt fait de voir la vérité et de savoir que c'était elle, la beauté qui serait sacrifié pour les Morrigen, sur cette tableau de pierre, sous les yeux flamboyant du corbeau. Mais comment dire non sans le vexer ? Comment demander de la tranquillité ?

Impossible vu comme Guyard semblait impatient de se rendre en ville. Willem le suivit, trainant des pieds. On sella sa jument alezane ce qui tranchait avec ses habitudes. Normalement, on se contentait de lui crier de se débrouiller, de s'occuper de sa monture. Mais aux côtés du grand chevalier, le bâtard devenait presque quelqu'un. Un sourire ironique étira ses lèvres alors qu'il grimpa sur sa monture et rêvait de s'enfermer dans le silence pour mieux réfléchir à la manière dont il allait détourner l'attention de Guyard. Il ne devait pas aller dans l'auberge. Il était certain qu'Abigael attendrait là bas, servant des verres et que dès qu'elle verrait Willem, elle s'approcherait, un sourire encore plus charmant sur ses lèvres. La pureté de la jeune femme allait sauter aux yeux du Morrigen et il verrait immédiatement pourquoi le jeune corbeau se rendait en ville. Trouver une proie. Malgré ce rôle, Willem ne voulait pas que son oncle voit ça. Il se sentait presque... honteux de ces actions. Honteux de devoir faire ça. Il savait que c'était le meilleur pour les siens. Mais les regards ne mentaient pas. C'était mal.

Guyard ne lui laissa pas le temps et Willem ouvrit de grands yeux surprit. Voilà un moment qu'il n'avait touché à une épée et s'il écoutait les conseils avisés d'Arwood sur tout le reste, il s'encroutait en tant que guerrier. Il lança sa monture au pas et la jument partie, heureuse. Voilà longtemps qu'il n'avait pas monté. Trop longtemps. Baissant légèrement les yeux en se mordant la lèvre inférieure, comme une jouvencelle prise en faute, Willem répondit, pensant ses mots tout en essayant de réfléchir encore à un plan de répit.

Voilà longtemps que je ne me suis pas entrainé Guyard. Je ne sais pas si je parviendrais à parer le moindre coup. père estime que je me dois d'être intelligent mais que le combat importe peut. Vérité à moitié fausse. Son père voulait qu'il soit doué en tout, qu'aucun ennemi ne lui résiste. Mais Willem voulait la liberté plus que l'intelligence. Seul Arwood parvenait encore à le calmer.

Il cherchait des mots à ajouter, pour détourner l'attention de son oncle mais rien ne lui venait à leur monture avançaient d'un bon rythme. Il n'arriverait pas. Alors il ne restait plus qu'à prier les Sept pour qu'Abigael ne soit pas là. l'auberge où je vais t'emmener regorge de merveilles. Les filles aiment à rire et jouer aux cartes en compagnie de guerriers. Il lui offrit un clin d'oeil, sans se douter de l'impact de ses mots. Lui seul arrivait à séduire avec facilité, fils d'un sort dont-il n'imaginait toute la puissance.
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Le chevalier observa son neveu, il semblait au début un peu refermé sur lui-même, quelque chose devait tourner dans son esprit. Surement quelque chose en rapport avec les affaires de la famille…Seul ce sujet pouvait tourmenter son esprit. Puis Willem lui répondit et la réponse le surpris légèrement.

-Je devrais m’en douter avec Richard, il a toujours favorisé l’enseignement intellectuel mais il a tendance à oublier les armes. Enfin, si jamais t’a envie de m’accompagner tu peux. Le Vert regarda le ciel, la pluie avait cessé et le soleil commencer à revenir.Rester enfermer dans la forteresse c’pas une bonne idée.

L’une des raisons de pourquoi il adorait être chevalier, était sa liberté de mouvement et qu’il n’avait pas l’obligation de rester au Nid en permanence. Sauf si Lester lui en donner l’ordre mais ce n’était encore jamais arrivé. Au moins il avait une excuse pour ne pas être là lors des sacrifices ou pour ne pas agir envers ses frères. Il était chevalier, il devait donc être loyal au Lord mais il devait aussi quitter la forteresse pour régler certains problèmes, oui il pouvait être vu comme un lâche n’osant pas agir mais ses frères étaient sa famille. Alors qu’il était perdu dans ses pensées les paroles de son neveu le ramena à la réalité, à une réalité bien difficile d’ailleurs. Il se força à rire légèrement.

- Avec toi à mes côtés je pense que les filles seront plus intéressées par toi, puis je veux seulement boire. Le reste…peut être une autre fois.

Les femmes et les Morrigen, le véritable problème de la maison, étrangement les trois frères étaient extrêmement malchanceux sur ce point. On pouvait penser que les frères pouvaient être très inexpérimentés dans ce domaine ou ne savait pas satisfaire l’autre sexe, mais non, quelque chose semblait toujours faire en sorte que les femmes restent la plupart du temps à l’écart. Et les malheureuses qui tombaient sous le charme d’un Morrigen voyaient leurs espérances de vie réduire radicalement, Guyard essaya toujours de rester loin de tout ça donc cela impliquer de rester loin des femmes.

Arwood lui avait pourtant dit que tout ce sang était nécessaire pour la survie de la maison mais le chevalier refusa toujours de ramener une innocente au Nid, alors non il ne profiterait pas de la compagnie des femmes de l’auberge juste de l’alcool. Un jour le chevalier trouverait le moyen de faire partir Arwood, malheureusement pour le moment l’homme avait visiblement trop d’influence.

Guyard aperçu enfin l’auberge au loin, il pourrait enfin boire tranquillement et oublier pendant un petit moment l’ambiance morose du Nid. Ce n’était certes pas le genre d’endroit qu’il avait l’habitude de fréquenter mais cela n’allait par l’arrêter. La seule chose qui le dérangeait était le fait qu’on voyait très bien que lui et son neveu n’étaient pas des simples voyageurs ou mercenaires. Le Vert ne portait certes qu’une simple cotte de maille sous un surcot vert et noir, ainsi que sa cape verte, cela se voyait très bien qu’il était chevalier. Il espérait que personne ne chercherait à le déranger le temps qu’ils boivent, il n’avait vraiment pas envie d’être dérangé.  


       
© LYLOU
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