Sight for Sore Eyes. ft. Rhaenys Targaryen [Flashback]

# Mer 11 Mai - 19:02

Sight for Sore Eyes

Un pas, deux pas. Le Biefois tournait en rond dans son bureau, réfléchissant à ce qu'il fallait faire. La nuit avait été courte, très courte, cela se voyait sous ses yeux violacés. Ce n'était pas tant le froid qui revenait, ce n'était pas non plus le soleil qui l'avait dérangé puisque les journées raccourcissaient, il faisait toujours noir lorsqu'il avait ouvert les yeux. Sans doute était-ce la solitude qui, mine de rien, commençait à l'étouffer.

Il avait désormais quarante trois années, il fût autrefois marié mais cela remonterait presque à vingt années, il avait mené une vie de solitaire, ne comptant que sur lui et son égo. Ses démons revenaient de nouveau le hanter, des démons du passé, les démons qu'il avait enfouis. C'était sans doute pour cela qu'il détestait être seul à ne rien faire, qu'il partageait sa couche régulièrement, chasser l'ennuie et chasser les démons. Il avait à faire, mais quoi ? Nombreux dormaient encore alors qu'il s'était levé, habillé, qu'il avait pris le temps de regarder à travers la fenêtre, jusqu'à entendre des gens dehors s'agiter. Il haussait un sourcil et sortait pour constater de ses propres yeux ce qu'il se passait là dehors, des hommes s'agitaient, paniqués. Allant à droite, à gauche, pas un ne savait dans quel sens aller.

Aegor en attrapait alors un par le bras, le forçant à s'arrêter et lui faire face.

" Puis-je savoir pourquoi vous vous agitez tous de la sorte ? "
" Mon seigneur ! C'est... C'est une catastrophe ! Nous... Nous devons sonner l'alarme ! "

Les premiers rayons du soleil éclairaient le château, il levait un oeil par dessus cet homme pour regarder les autres s'agiter.

" Sonner l'alarme ? Pour quoi donc ? "
" C'est... c'est la reine... Enfin, Margaery, la prisonnière de la reine... Elle... Elle s'est enfuie ! "
" Comment pourrait-elle s'enfuir si ses appartements sont gardés, au juste ? "

Un regard lourd de sens, quelle question idiote. Il n'y avait qu'à demander pour de l'action, elle venait à eux. C'est silencieusement qu'il remerciait les dieux pour leur aide précieuse, sans doute récompensaient-ils sa patience à toute épreuve, car il détenait enfin ce qu'il voulait. Chaque jour offrait une nouvelle possibilité d'atteindre son but, à juger qu'il soit assez malin pour obtenir ce qu'il voulait et paraître irréprochable.

Il n'avait néanmoins aucune preuve de cela, ce n'était que son intuition et son envie d'anéantir l'affection de la reine pour son roi, quand on voulait quelque chose, nous trouvions toujours un moyen d'y parvenir : ainsi, si Aegor désirait écarter Rowen de sa reine, il trouverait n'importe quel moyen pour se faire, même si cela devait être faussé et que son orgueil et sa jalousie parlait pour lui. Il n'avait jamais fauté jusqu'ici, il avait confiance en lui et en son instinct qui le trompaient rarement, mais il fallait une première fois à tout. L'amour nous faisait faire des bourdes plus grosses que nous, plus souvent qu'on ne le pensait, fallait-il encore s'en rendre compte par soi-même.

Il relâchait cet homme, peut-être un peu trop violemment puisqu'il eut du mal à se remettre sur ses deux jambes et repartir à sa tâche que prévenir d'autres seigneurs. Non, une mission plus personnelle l'attendait.

" Faites, je vais prévenir la reine. "

Un sourire mesquin sur ses lèvres, il se dirigeait là où il connaissait bien le chemin. La journée était encore jeune, le soleil faiblard ; mais il avait des idées en tête.

Il toquait, une servante allait prévenir la reine avant de le faire entrer, il avait croisé des dames sur sa route, dames qu'il connaissait. Un léger sourire leur fût accordé, tandis qu'il réfléchissait à ses mots. Cela allait être cassant, surtout de bon matin, à peine levée la reine aurait à apprendre cela, cela n'annoncerait rien de bon. Il fallait trouver les mots juste, et non pas annoncer cela comme si de rien était. Il savait le dragon bien enfoui dans le coeur de la reine, bien caché mais n'attendant qu'être réveillé, et il n'avait étrangement pas envie d'être celui qui récolterait les fruits de la tempête semés par l'égoïsme et l'égocentrisme d'un époux.

On le fit entrer après quelque minutes, longue lui semblait-il et il prenait déjà ses aises une fois à l'intérieur, devant la reine, il s'inclinait néanmoins poliment. S'il estimait le temps juste, il lui restait encore quelque minutes, précieuses, avant que l'alarme ne sonne. Quelque minutes, donc, pour annoncer la nouvelle à la reine avant qu'elle ne l'apprenne plus... Tragiquement. Un fin sourire sur ses lèvres, il parlait enfin, plus calmement que précédemment.

" Ma reine, c'est une belle journée ensoleillée qui s'annonce. "

Mais il n'était guère venu pour parler de la pluie et du beau temps.

" Comment vous portez-vous en ce début de journée ? "

Pas seulement elle, il faisait aussi référence au ventre grandissant de la dame. Il regardait ensuite autour de lui, se balançant presque sur ses pieds pour mieux observer.

" Votre époux, le roi, n'est pas en ces lieux ? Voilà qui est dommage. "

Constat pourtant simple, Rowen Hightower était aux abonnés absents, donnant une raison supplémentaire à la méfiance du Rouvre.

" Majesté, il me faut vous parler urgemment d'une affaire, je ne suis point venu pour vous parler uniquement de la pluie et du beau temps, ou même de votre ... époux. Si vous voulez bien vous asseoir... "

Il désignait une chaise de la main avant de reprendre, quelque secondes après, après une profonde inspiration et ... Une hésitation, qu'il tentait pourtant de garder pour lui.

" Les hommes en dehors sont paniqués, Majesté. Gardes introuvables devant les appartements de votre captive, tout porte à croire que l'épouse du défunt Viserys s'est enfuie. Une femme de son état, pardonnez ma franchise majesté, n'aurait pu s'enfuir seule, je doute qu'elle puisse faire poids devant des gardes. Non, quelqu'un ici l'y a aidé, cela semble plus qu'évident. Quelqu'un en ces lieux, qui les connait fort bien pour qu'aucun garde à l'intérieur du château n'est plus remarquer cette disparition. "

Sous-entendu précédent : rappelez-moi où est votre mari ? Il n'en dit rien, mais son regard, semblant bienveillant, parlait pour lui. Il n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait mais ses dires portaient à croire que si, il savait très bien et n'en doutait pas un seul instant. Il n'avait pas constaté les lieux et après réflexion, cela pouvait être risqué comme manoeuvre si le roi se décidait à sortir d'une planque magique.

L'alarme fût sonnée et il retenait tant bien que mal son sourire mesquin, l'air de dire : qu'avais-je dis ? L'alarme sonnait et les hommes s'agitaient déjà dans l'espoir de ne pas décevoir de nouveau la reine. Bien. Que fallait-il faire désormais ? Tout ne dépendait que de la réaction de la jeune dragonne devant lui. Il espérait néanmoins qu'elle réagisse vivement. Qu'elle frappe fort, qu'elle agisse fort pour marquer le coup. Qu'enfin, elle sorte de ses gonds. Qu'enfin, elle ne soit plus la jeune fille, la jeune princesse au couvert d'un homme, mais la Martell, la Targaryen. Telle Nymeria Martell, telle Visenya Targaryen. Mais il se montrait patient, les mains dans le dos, jaugeant la réaction de Rhaenys avant de risquer un pas vers elle.

" Je tenais à vous prévenir, avant que le pire n'arrive. Si vous avez quelconque ordres à donner, je m'empresserai de les faire parvenir. Limiers et hommes partiront derechef à la recherche de la Tyrell. "

Car, sincèrement, il avait trouvé la reine bien trop clémente en épargnant la vie de la jeune rose. La pitié ne faisait pas parti des talents du Rouvre, il n'en avait pas. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il aurait exterminé les Tyrell jusqu'au dernier, que l'une d'elle soit ou non enceinte, tout cela pour éviter qu'un jour l'un d'eux ne se retourne contre la reine ; quelle chance auraient-ils eu de se rebeller s'ils étaient tous six pieds sous terre ?

Il regardait longuement la reine, attendant ses ordres, ne serait-ce qu'une réaction. Il se montrait bienveillant, prêt à lui tendre la main. Chose qu'il faisait presque, après tout.

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Date d'inscription : 27/02/2015

# Ven 13 Mai - 13:36

Sight for Sore Eyes

Quelques secousses sortirent Rhaenys de son sommeil. Elle grogna de mécontentement, les yeux et le corps endormis et engourdit par la nuit. Elle se dégagea d’un air nonchalant pour se rendormir et finir sa nuit qui avait été plutôt calme et paisible. Elle profitait de ces moments trop rares, elle avait enchaîné les nuits pleines de cauchemar, puis les nuits malades à cause de son état et mélangé au stress des derniers évènements. La fatigue avait marqué son visage à de nombreuses reprises. Etre Reine et enceinte n’étaient pas de tout repos pour la jeune femme qu’elle était. Surtout quand elle n’était pas aidée par son époux, cela ne faisait que raviver la colère qu’elle avait envers son père de l’avoir fiancé ainsi lors du siège de la cité. Aurait-elle été plus heureuse avec un autre ? Elle n’en savait rien, mais sa confiance envers son époux, s’émousser de jour en jour. Ils ne se parlaient plus, ne se croisait quasiment plus. Elle devait faire face à son statut seul et expliquer pourquoi le Roi consort était absent. Les regards durs, les regards choqués et désapprobateurs de ses conseillés l’ébranler. Quel père serait-il pour son enfant ? Elle ne voulait pas qu’il soit comme Rhaegar. Un père là, mais faisant erreur sur erreur pour lui ou elle. Elle se battrait pour que cela ne soit pas le cas. Elle se battrait pour offrir à son enfant un monde en paix, un monde meilleur que celui qu’elle avait pu connaître.
« Rhaenys ! »

La secousse fut plus brutale et la voix plus incisive, plus dure forçant la jeune Reine à ouvrir les yeux sur le visage de sa servante. Gella l’a regardé avec ce regard qui voulait dire que la douceur n’avait pas fonctionner pour le réveil. Avec un long soupire, Rhaenys se redressa légèrement en prenant appuis sur ses coudes. Ses yeux azurés parcoururent la pièce qui commençait à s’éclairer par les premières lueurs de l’aube qui perçaient le firmament encore parsemé des astres nocturnes. Il était tôt, malgré les jours qui raccourcissaient. D’ordinaire quand elle émergeait de la nuit, le soleil brillait déjà dans le ciel biefois. Là il se levait à peine. Pourquoi sa servante l’a levé si tôt ? Ce n’était pas normal, Rhaenys avait besoin de repos au vu de son état et de son ventre qui ne cessait de s’arrondir trop vite à son gout. Il fallait donc éclaircir ce point plus vite. La gorge encore pâteuse, elle interrogea l’espionne du regard.
« Messire Aegor désire vous voir, il dit que c’est urgent et…il attend devant votre porte.»

Les sourcils du Dragon Ensoleillé se froncèrent. Aegor, de si bon matin. Décidément c’était une journée bien étrange qui débutait. Elle se leva donc, étirant son corps afin de se réveiller un peu mieux. Elle enfila une robe de chambre par-dessus sa tenue de nuit et avala un verre d’eau afin de se désaltérer et ne pas avoir une voix rauque face à sa main. Gella disciplina rapidement les épaisses boucles brunes de la chevelure de la jeune Reine avant d’aller ouvrir à celui qui voulait parler ardemment à la reine de si bon matin. Il entra et la salua. Elle lui répondit avec un regard qui voulait en dire long sur sa remarque de la journée ensoleillé qui les attendait.
« Encore ensommeillé messire, mais si vous m’avez tiré du sommeil, je pense qu’il doit y avoir une raison derrière cela. Et mon époux fait chambre à part, je n’aime guère avoir des effluves d’alcool dans les narines la nuit.»

L’humeur de la jeune femme s’était légèrement assombrit lors qu’elle évoqua l’état de Rowen qui avait plongée dans l’alcoolisme dès leur retour de Hautjardin. Perdre des parents était une chose, Rhaenys connaissait très bien ce sentiment. Elle avait perdu sa mère à l’âge de cinq ans. Elle s’en souvenait encore parfaitement. Mais il était adulte, et il se comportait comme un enfant. Oui la perte était douloureuse mais cela faisait quatre mois que cela s’était déroulée. Il fallait qu’il se ressaisisse car cela en devenait pitoyable à ses yeux et aux yeux de la cour tout entière. Mais elle reporta son attention sur Aegor. Il lui demanda de s’assoir et face à cette remarque, Rhaenys sentit que les nouvelles du jour n’allaient pas être réjouissantes pour elle. Qu’allait-elle apprendre ? Mais elle finit par s’assoir sur la chaise qu’il lui désignait.
« Je vous écoute. »

Et effectivement la suite ne lui plut guère. Elle n’en croyait même pas ses oreilles en réalité. Les gardes qui étaient censés garder Margaery enfermé n’étaient plus à leur poste…La rose probablement enfui…les yeux bleus de la jeune Reine qui pouvait être aussi joyeux et chaleureux que le soleil dornien, devinrent aussi froid que la neige du nord. Non ce n’était pas une bonne nouvelle et la colère commença à gronder en elle, le dragon qui sommeillait en elle se réveillait et il était furieux. Doublé de l’impulsivité dornienne qui la caractérisé, les étincelles étaient ravivés et le feu brûlait violemment. Ses lèvres se pincèrent contrariés, tentant de garder son calme autant que faire se peut.
« Comm… »

Elle ne put aller plus loin dans sa phrase que les cloches sonnèrent vivement dans la tour et la cité en contre bas signalant la disparition d’un prisonnier. Mais ce fut la preuve que sa main lui avait dit la vérité. Margaery s’était enfui. C’était le constat de la journée. Et la colère qui grondait en Rhaenys n’avait pas de pareil, la dernière fois qu’elle avait était autant énervé cela avait été face à Viserys. Même dans la mort, il continuait à la hanter, à travers sa femme, et l’être qui grandissait en elle. Cette catin n’était en vie que parce que l’enfant qu’elle portait était innocent. Mais sinon, elle se serait balancée au bout d’une corde sans le moindre procès. Et voilà comment sa clémence avait été remerciée, un coup de poignard dans le dos en s’enfuyant. La jeune femme se leva brutalement et commença à faire les cent pas, tentant de contenir sa colère qui voulait exploser, tellement la fureur s’emparer de son corps. Elle se tourna subitement vers son espionne.
« Va me chercher Varys. »

La jeune servante ne se fit pas prier et fila hors des appartements de sa Reine, bien contente de ne pas être trop témoin de son courroux. La garde de la Reine entra au même moment dans les appartements. Ser Gerold lança un regard des plus sombres à Aegor n’aimant guère le rapprochement entre sa petite protégé et le biefois.
« Quels sont vos ordres, ma reine ? »

Rhaenys s’arrêta de tourner en rond, son regard bleu brûlant de colère.
« Laerys, Ser Erwin et Gerold vous descendait en ville, je veux tout savoir sur ce qu’il s’est passé cette nuit, Ser Williams et Ser Domeric rendez-vous à Hautjardin pour éclairer tout cela avec Willos Tyrell. Et il a intérêt à être complètement blanc dans cette affaire s’il ne veut pas que la corde du gibet soit sa dernière amie. Beric vous restez là pour assurer ma protection, au cas où cette catin aurait des idées folles ! »

Les chevaliers acquiescèrent et quittèrent la pièce, non sans un dernier regard noir pour Aegor de la part du vétéran de la garde. Seul Béric resta dans la pièce, en retrait, ne voulant guère lâcher d’une seule semelle Rhaenys. Elle se tourna vers Aegor, toujours bouillonnant de rage.
« Je veux savoir qui l’a aidé, qui sont les responsables de sa fuite. Les gardes qui étaient censés être à ce poste cette nuit, exécuté les pour trahison. Je veux savoir qui lui a permis d’ouvrir la porte et de s’enfuir et cette personne…torturé là pour avoir encore plus d’information et tuer là. Pas de procès pour la trahison. »

Au fond d’elle, la jeune Reine n’était pas forcément sur de vouloir savoir qui était derrière tout ça. Si c’était un de ses proches. Elle n’avait aucun soupçon sur ses gardes et sur Gella, qui était plus que loyaux et vouaient une haine féroce à Margaery Tyrell. Les sous-entendus d’Aegor n’avaient pas été ignorés. Même si elle n’avait pas réagi. Elle connaissait parfaitement la relation passée entre le lion noir du sud et la rose du bief. Varys lui avait déjà soufflé qu’il fût allé lui rendre visite. S’il était responsable de sa fuite…ce serait un acte de trahison et son sort serait le même que les autres. Pendu haut et court sans procès. Le Bief ne se laisserait pas dirigé par une femme à moitié dornienne ayant fait exécuté leur suzerain pour trahison. Ils ne l’acceptaient que de par sa présence. Une présence risible certes, mais non négligeable. Mais ce doute s’était installé dans l’esprit du Dragon Ensoleillé. Encore une trahison, encore un coup de couteau dans son cœur. Elle prierait les Sept pour qu’il n’ait rien à voir dans cette affligeante disparition.

La porte s’ouvrit une nouvelle fois sur Gella et l’eunuque qui sentait la poudre et le parfum à des kilomètres à la ronde. Il fit une courbette face à Aegor et elle.
« Dois-je mettre mes oisillons aux services de votre grâce ? Avant que vous ne me le demandiez majesté, je ne sais rien de ce qu’il s’est passé cette nuit, la rose s’est évaporé et mes oisillons sont déjà à l’œuvre dans la tour et les cités. »

Il savait comment agir. Lui aussi savait comment parler à la jeune Reine quand il l’a voyait tempétueuse et furieuse, quand il voyait le dragon réveillé. En ce moment, elle ne pouvait compter que sur son maître des chuchoteurs et sur sa main, Aegor. Les autres semblaient n’être que des profiteurs ou alors elle n’avait pas encore assez confiance en eux. Dans une situation comme celle-ci, elle ne pouvait se tourner que vers les hommes de confiance. Et aujourd’hui il était neuf. Neuf personnes en qui Rhaenys avait une confiance aveugle. Même son époux ne comptait plus désormais. Margeary était en fuite et elle doutait de plus en plus de son innocence dans cette histoire. L’épouse de feu son oncle, était une vraie manipulatrice. Elle savait manier les mots, les murmures et promettre de belle chose. Son joli minois l’aidait également. Pourquoi avait-elle était clémente avec la Tyrell ? Pour l’enfant. Mais elle commençait à regretter son choix. L’enfant était innocent, il n’était pas responsable des actes de ses parents et s’il était élevé par les bonnes personnes, ils pouvaient être du bon côté. Il pouvait être bon et non vil, sournois comme ses parents. Sa clémence à l’égard de la cousine de Rowen avait été trop grande et salement remercié.
« Pour le moment lord Varys dites-moi juste que mon époux n’est pas impliqué dans cette affaire… »

Varys jeta un regard furtif à Aegor, comme pour lui demander de l’aide pour intervenir afin d’être victime du courroux de la jeune Reine. Mais l’eunuque finit par répondre à sa souveraine en prenant des pincettes.
« Pour le moment Votre Grâce, je ne peux guère vous affirmer l’innocence du sa majesté le Roi…Mais je ne doute pas qu’il est innocent. »

Les yeux de Rhaenys se fermèrent de douleur. Personne ne pouvait lui donner la certitude que Rowen était innocent dans cette fuite. La larme qui s’échappa au coin de l’œil de la jeune femme fut de douleur, mais elle fut la seule et l’unique qui roula sur ses joues hâlées. Elle avait mal, la plaie de son cœur se rouvrait trop brutalement. Son ventre la tiraillait dangereusement et elle dû retourner s’assoir. Le contre cout de ces nouvelles arrivait bien vite.
« Faites ce que vous pouvez pour innocenter le Roi lord Varys. Mon pouvoir est intimement lié à sa position… »

L’eunuque s’inclina et disparu laissant Rhaenys en quasi face à face avec sa main. Son regard bleu gardait encore cette colère, mais teinté de tristesse de se sentir trahi à ce point.
« Pourquoi ai-je l’impression que tout m’échappe ? Qu’ai-je fait pour que cela arrive ? »

AVENGEDINCHAINS

# Sam 3 Sep - 19:19

Sight for Sore Eyes

Le du Rouvre devrait se montrer moins impatient de parvenir à son but, il s'en rendait compte à force de parler, il valait mieux pour lui qu'il ait des preuves tangibles à mettre sous les yeux de la reine s'il désirait garder sa crédibilité. Il ne démordait pas pour l'instant de son idée.

La reine apprenait cette nouvelle et Aegor restait droit, sur place. C'était son rôle d'être son second, de l'aider, d'être sa tête et ses mains, qui plus est. Transmettre ses ordres, ordres que le du Rouvre attendait impatiemment. Aegor ne céderait pas à la panique, pas plus qu'à l'énervement, il était tatillon c'était un fait mais pour d'autres raisons. Et qu'aurait été une main qui paniquait et devenait déraisonnable à ce moment précis où Aegor pouvait faire ses preuves pour Rhaenys ?

Le dragon ensommeillé semblait enfin se réveiller, pour le plus grand plaisir - inavoué - du biefois. Cela s'en ressentait dans la pièce, la tension qui commençait à y avoir, les yeux de la jeune reine, cette façon dont elle semblait se tendre. Aegor aurait pu lui éviter cet énervement qui ne serait, de toute évidence, pas bon pour l'enfant que la reine portait. Mais c'était enfin ce qu'il fallait à la reine et ce qu'il fallait aux Tyrell pour comprendre qui était au pouvoir désormais.

Que ce soit l'arrivée des gardes ou des servantes, Aegor se tenait droit à attendre de voir ce que les choses allaient donner ; de l'action ça, c'était sûr. Il se tenait fièrement non loin de la reine à regarder les hommes aller-venir en ces lieux, il n'avait pas l'impression d'être des plus utiles à la reine pour l'instant mais il attendait aussi de voir les ordres qu'il recevrait, à juger que la reine lui en donne. La reine en laissait des mots s'échapper par la colère. Nommer Margaery de catin, cela n'aurait pas du le surprendre. Mais cela le surprenait tout de même et un léger sourire amusé étirait ses lèvres.

Elle lui en donnait. L'odeur du sang frais au petit matin, cela lui rappelait certaines années passées. Tuer des gardes, torturer des personnes pour obtenir des informations, la reine était en forme ce matin-là. Lui-même avait son service d'espions en ces lieux et il ne devrait pas lui être bien difficile d'obtenir ces informations, même s'il savait déjà plus ou moins ce qu'il s'était passé, il aurait cette fois-ci les preuves même de ses pensées.

" Et si ces personnes en torts sont des personnes de la cour, ma reine ? "

Cela semblait vaste "des personnes de la cour". S'il aimait l'idée de tuer les traîtres, il devait avouer que tuer des personnes de la cour donnerait peu fière image à la reine, commencer un règne dans le sang ne semblait être la meilleure idée qui soit.

Lord Varys était mêlé lui aussi à tout cela et Aegor n'ignorait pas son appel à l'aide discret. Rhaenys avait vu juste sur ce point. Aegor écoutait la conversation sans s'en mêler pour l'instant. Oui, si Rowen tombait maintenant, Rhaenys tomberait elle aussi, c'était bien le problème. Elle venait tout juste d'être reine, venait tout juste de se faire une place là où les Tyrell avaient gouvernés pendant des siècles, il faudrait bien du temps pour que les biefois lui donnent crédit. De là à innocenter Rowen, le principe même écoeurait la main de la reine. Mais il ne semblait pas y avoir d'autres choix à l'instant si Rowen Hightower était réellement impliqué dans ces histoires. Il ruminait. Et il ruminerait encore longtemps, il en était conscient. Il fallait qu'Aegor prenne les choses en main, un regard à une servante suffisait pour que celle-ci sorte et fasse ce qu'elle avait à faire. Lord Varys sortait peu après.

" Vous avez su réagir comme il se devait, Majesté. Gouverner, asseoir son pouvoir, cela demande du temps et beaucoup d'énergie. Cela demande un entourage fiable. L'on retrouvera la Tyrell, dans quelque heures ou dans quelque mois. Vous avez su réagir. Les choses ne sont jamais facile, surtout lorsque l'on est dans votre position. "

L'homme tentait quelque pas vers sa reine, s'arrêtant lorsqu'il ne restait qu'un infime pas à franchir entre les deux. Il se voulait rassurant, chasser quelque peu sa froideur habituelle. On le prenait souvent pour un second père, un oncle qui savait conseiller, rassurer. Il devait mettre tout cela en avant à nouveau. Il aurait aimé poser sa main sur l'épaule de la reine, la maintenir, la rassurer.

" Vous n'êtes pas seule et vous ne le serez jamais. "

Elle avait du soutien, elle ne serait pas là à ce jour sinon. Il serait là, il ne doutait pas -si dur ce soit à avouer- que certains de ses gardes ne l'abandonneraient pas eux non plus, à moins de mourir.

" Il arrivera des fois où vous échouerez, mais ce sera pour mieux apprendre et mieux vous relever. Ceci est arrivé, vous saurez mieux appréhender si une occasion telle que celle-ci devait se représenter, vous saurez mieux réagir. La rose est encore inoffensive, son ventre ne lui laissera pas l'occasion d'aller bien loin et la position des Tyrell ne leur sera pas des plus favorables au Bief. Peut-être que si celle-ci est loin de vous, cela vaut mieux. "

Surtout si Rhaenys n'était pas décidé à la tuer à cause d'un enfant. La guerre était aussi synonyme de sacrifices. Cet enfant que Margaery portait serait de la mauvaise graine.

" Votre mère aurait sans doute réagi tout comme vous, Majesté. Ne vous sentez pas coupable. Vous êtes jeune, vous commencez à voir ce qu'est gouverner, il vous faudra faire quelque erreurs, vous en referez, personne n'est à l'abri de cela. Ne voyez pas cela comme un échec de votre règne. Les bons rois et les bonnes reines savent que les erreurs peuvent arriver, aucun roi ni aucune reine n'en est à l'abri. Notre but à tous désormais est d'arranger cela. Et nous arrangerons cela, ce qui est arrivé est arrivé, nous ne pouvons retourner en arrière, nous irons de l'avant et réparerons les faits. Vous êtes une femme forte, Rhaenys. Relevez vous et faites comprendre à ces personnes qui est la reine. Nous trouverons ces gardes, nous trouverons qui a permis à cette rose vénéneuse de s'enfuir. Ils paieront publiquement leur affront. Mais il m'est avis que punir publiquement des personnes de la haute si elles devaient être concernés, ne vous serait pas favorable, certains ont encore beaucoup d'influence en ces lieux. Si certains Maisons sont concernées, elles paieront quoi qu'il arrive. "

Mais comment leur faire payer, ça. Il ne serait pas seul à le décider, seule la reine avait ce pouvoir.

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Date d'inscription : 27/02/2015

# Lun 26 Sep - 9:10

Sight for Sore Eyes

Les mots avaient des impacts plus ou moins puissants sur les gens, selon la façon dont on les manier tout pouvait être différent. Un mot pouvait être comprit de plusieurs façons. Comprendre les mots était parfois un exercice bien compliqué et c’était un domaine que Rhaenys n’appréciait pas. La subtilité des mots, la manipulation. Pourtant c’était des mondes qu’elle côtoyait chaque jour désormais, qu’elle devait affronter, qu’elle devait essayer de déchiffrer. Mais sa patience arrivait souvent au bout du chemin et elle avait du s’entourer de ces gens qui comprenait ce genre des mots, ce genre de subtilité caché derrière des sourires et des minauderies. Elle n’était pas ce genre de Reine à user de mensonge pour apaiser les voix médisantes, les soupçons, les complots, les murmures. Elle refusait que le pouvoir la change, elle ne voulait pas changer à cause de ce statut, la couronne qu’on avait posé sur sa tête ne la changera pas comme elle avait changé son père, son oncle, son grand père et de nombreux Targaryen avant elle. Elle voulait rester celle qu’elle avait toujours été malgré les souffrances, la douleur et les épreuves qu’elle avait dû affronter. Mais ce n’était pas un chemin facile que de rester soit même.

Mais pour cela, elle comptait sur son entourage. Certains étaient là pour l’aider, pour l’épauler, pour comprendre ce qu’elle ne comprenait pas, pour l’apaiser, pour réfréner son impulsivité naturelle. Aegor faisait partie de ces gens-là, qui comprenait les mots, et qui savait les manipuler, qui connaissait les subtilités de ce monde, des langues. Sa main était son plus précieux alliés, il l’avait été auprès d’Elia durant maintes années, il connaissait parfaitement sa mère. Peut-être mieux que son propre père. Cela était une douce ironie à vrai dire, mais la dévotion qu’avait faite preuve l’homme durant ses années-là et la manière dont il parfait la douce Reine Elia, avait convaincu Rhaenys. Elle avait une confiance presque aveugle envers lui. Une confiance que bien des personnes ne comprenaient pas, comme son époux par exemple. Mais Aegor était un homme de pouvoir, un homme fait pour gouverner, comprendre les subtilités du monde. La jeune femme n’aurait pu prendre meilleure main à ses yeux. Son époux était un guerrier, pas un politicien. Pour lui tout se régler par la force de l’épée alors que sa main le faisait à la force des mots. Alors la Jeune Reine ne put qu’écouter les paroles du Biefois.

Il la rassurait, au du moins tentait de la rassurer. La fuite de Margaery pouvait réveiller de nombreux démons, cela pouvait réveiller de vieux cauchemars qui viendraient hanter ses nuits alors qu’elle n’avait pas besoin de ça. Pour sa santé mentale et pour la santé du bébé qui grandissait dans son ventre. Elle l’écoutait silencieusement, réfléchissant à ses paroles. Trouvant un peu de réconfort, trouvant doucement de quoi reprendre courage et de ne pas abandonner, de reprendre un peu de force et affronter ce monde qui était contre elle. Le Bief n’était pas son allié. Ce peuple ne la tolérait que par son mariage, elle l’avait bien vite saisi. Si son époux venait à mourir, elle n’aurait plus aucun soutien ici malgré le respect qu’avait sa belle-famille, en dehors de Cersei, envers elle. La situation était loin d’être des plus aisés. Une situation délicate. Les mœurs du Bief n’étaient pas si différente de celle de la couronne mais son métissage réveillait les vieilles rancœurs qui régnait entre la région qui l’hébergeait et la région natale de feu sa tendre mère. Rhaenys devait toujours oeuvrait avec prudence. Et sa crainte la plus profonde était de penser que le peuple du Bief était responsable de la fuite de la rose.

Rhaenys releva les yeux vers Aegor quand celui-ci parla d’Elia. Elle marchait visiblement sur ses pas d’après sa main et cela gonfla le cœur du Dragon Ensoleillé, cette pensée la rassurant grandement. Depuis la mort de cette dernière elle s’était efforcée d’être digne d’elle, en portant fièrement son métissage, en honorant sa mémoire quotidiennement, en se montrant proche du peuple comme elle. Ce peuple qui pouvait être dure, ingrat et brutale. Mais elle avait rarement baissé les bras face à son objectif, et entendre cet homme qui avait si bien connu sa mère lui dire cela, l’apaisa plus que n’importe quel autre mot qui l’aurait pu dire à cet instant précis. La jeune femme recommença à réfléchir à de possible sanction pour ceux ayant permis à son ennemie de s’enfuir. Si des nobles étaient impliqués une excécution publique sans procès ne lui serait pas favorable comme le soulignait Aegor. Il faudrait un procès public, ouvert avec possibilité de duel judiciaire pour que justice soit véritablement rendu. Les Sept en seront témoins, les Sept trancheront et s’il y avait bien une chose que les biefois respectaient c’était la volonté des Sept. Le septuaire qui avait vu couronné Aegon le Conquérant en démontrait. Malgré l’animosité que lui portait ce peuple, elle savait parfaitement qu’ils se rejoignaient tous sur un point. La voix des Sept était incontestable.
« Si des nobles sont impliqués…je ne le souhaite pas, je pense que le meilleur moyen de les punir serait de leur faire un procès sous le regard des Sept. Les biefois sont très à cheval la dessus. Si duel judiciaire il doit y voir, les Sept jugeront qui doit vivre et quoi mourir. Ils ne pourront contester cela… et cela ne portera pas, je l’espère, préjudice. »

Rhaenys n’était pas spécialement rassuré à cent pour cent. Le simple fait de penser que Margaery était dehors la faisait trembler. L’ambition de la Tyrell était sans limite, et sa rancœur, son envie de vengeance également. Si elle arrivait à trouver refuge, elle pourrait tenter de renverser la balance, de tenter de la renverser, de la tuer. Elle devait se montrer présente, et montrer que cette fuite ne l’ébranler pas. Du moins en publique.
« Pourquoi ne l’ai-je pas exécuté pour trahison quand j’en avais l’occasion ? J’aurai été à sa place, elle n’aurait aucune pitié pour moi. Même si je portais je portais un enfant. Elle possède des ressources que je n’ai pas…Même si elle est enceinte, les Tyrell ont toujours des alliés. Personne ne me dit qu’elle ne tentera pas d’obtenir ma tête pour se venger. Je crois que je n’ai guère d’endroit où je peux dire que je suis en sécurité…»

Elle avait vu Port Réal brûler, elle avait ressenti l’insécurité, elle avait souffert là-bas. Et ici, dans cette Tour qu’elle pouvait appeler Maison, elle s’y sentait comme une étrangère. Comme une invitée de passage. Aurait-elle un jour un lieu où elle pourrait se sentir en sécurité ?

AVENGEDINCHAINS

# Dim 16 Oct - 4:18

Sight for Sore Eyes

Aegor avait plus d'un tour dans son sac, mais ces tours, il désirait les garder secret même pour la reine. Si le désir de la reine était d'arrêter Margaery Tyrell et la faire se balancer au bout d'une corde, il oeuvrerait dans ce but. Le fait était que la maison Tyrell avait encore beaucoup trop d'influence et il serait idiot de le nier, ils avaient encore des alliés dans le Bief et ce n'était point parce que les Hightower étaient, sur le papier, les nouveaux suzerains et même roi et reine, que cela changerait des siècles d'allégeance à une maison. Le Bief devrait encore l'accepter et ils auraient été idiots de penser qu'ils l'auraient accepter du jour au lendemain, la force, les lames, les menaces, cela n'y changerait rien, Aegor était même pratiquement convaincue que des menaces directes les convaincraient que les Hightower n'auraient pas leur place, ne méritaient pas ce titre. Ce n'était pas en effrayant un peuple qu'il allait vous respecter et vous aimer.

Tout était question de patience, c'était toujours une question de patience, si dur ce soit. Lorsqu'il voyait Rhaenys accorder le droit de vivre à Margaery Tyrell car elle était enceinte et que son enfant ne méritait pas de mourir pour les torts de ses parents, il revoyait Elia qui aurait préféré périr que toucher à un seul cheveu d'un enfant innocent. Aegor n'avait jamais compris cela, la fin justifiait les moyens, comme on disait. Le mal coulerait dans les veines de cet enfant, c'était indéniable. La pitié ne faisait pas parti des vertus du biefois. Sans doute aurait-il fait perdre la vie à l'enfant sournoisement, pour ensuite ne plus donner aucune raison, aucune excuse à la mère pour vivre. Cela faisait parti des choses qu'il ne dirait jamais de vive voix, car cela faisait parti des choses qui pourraient choquer les oreilles de sa reine. Certaines choses n'étaient pas faciles à faire mais nécessaire. Aegor devrait juste, à nouveau, faire taire ses vieux démons et se concentrer sur le présent et le futur, que retourner le passé. Car cela ne leur serait d'aucune aide dans le cas présent, à moins que l'on trouve qui étaient les alliés actuels des Tyrell, car il devait y en avoir encore beaucoup en ces lieux.

Duel judiciaire, proposait la reine. Mais pour cela, il fallait encore trouver les coupables et s'assurer de leur torts, ce qui ne serait déjà pas une mince affaire que prouver cela. La fameuse question arrivait, alors que le du Rouvre réfléchissait sur la question du duel judiciaire et tout ce que cela pouvait impliquer - et si la reine perdait, elle devrait assumer de laisser partir les traîtres, les laisser vivre.

« Pourquoi ne l’ai-je pas exécuté pour trahison quand j’en avais l’occasion ? J’aurai été à sa place, elle n’aurait aucune pitié pour moi. Même si je portais je portais un enfant. Elle possède des ressources que je n’ai pas…Même si elle est enceinte, les Tyrell ont toujours des alliés. Personne ne me dit qu’elle ne tentera pas d’obtenir ma tête pour se venger. Je crois que je n’ai guère d’endroit où je peux dire que je suis en sécurité…»

" Vous ne l'avez pas fais exécuter car vous avez un bon coeur, majesté. Parce que c'était à vos yeux la meilleure chose à faire, sauver la vie de l'enfant innocent qu'elle portait en son sein. Tuer une femme enceinte ne vous aurait aucunement servie dans vos manoeuvres d'obtenir l'affection du peuple Biefois, les Tyrell ont gouvernés pendant des siècles sur le Bief et tout à coup, les Hightower renversent la balance, il est évident que nombreuses maisons sont encore partisanes des Tyrell, mais ceux qui doutaient encore de leur loyauté auraient bien vite décider de rejoindre les Tyrell si vous aviez fait tuer une Tyrell et son enfant non-né. Le Bief n'est point si différent que Dorne, majesté, on ne tue pas un enfant innocent. Si à votre place, Margaery l'avait fait, nul doute qu'elle en aurait subi de lourdes représailles. "

Ce qu'il allait dire par la suite ne l'enchantait guère. Il posait une main qui se voulait rassurante sur l'épaule de la reine.

" Vous êtes en sécurité. Vos gardes donneraient leur vie, pour vous, s'il le fallait. S'il faut augmenter les gardes, en nombre comme en heure de travail, nous le ferons. S'il faut surveiller avec plus d'ardeur les lieux, nous le ferons, et ce jusqu'à la trouver, et croyez moi majesté, nous la trouverons, elle et les traîtres. Ils ne resteront pas impunis bien longtemps. Vous êtes bien différente de Margaery Tyrell et c'est cette bonté de coeur qui fait votre différence. Ce monde est dur pour les coeurs purs, mais je crois en vous et votre succès. Si le Bief devient trop dangereux pour vous, si votre époux ne sait assurer votre protection, vous pouvez aussi vous rendre pour une raison "diplomatique" chez vous, dans les Terres de la Couronne. Vos gardes sont habitués à ses lieux, ils les connaissent bien et vous aussi. Vous y serez peut-être plus rassurée. Mais il ne faut guère baisser les bras, pas maintenant. Garder la tête haute, majesté. Votre tête restera à sa place, sur ses épaules. "

Sa main serrait un peu plus fermement l'épaule de Rhaenys et son regard se faisait plus insistant. Quel gâchis c'était. Il se le répéterait sans cesse, quel gâchis était-ce que donner une reine à un incapable comme Rowen Hightower, incapable d'assurer la protection de son épouse, incapable de la rassurer, incapable d'être présent pour elle. Etait-ce le rôle d'une main de s'introduire autant dans la vie privé d'une reine ? C'était comme si Rhaenys n'avait plus de secrets pour la Main, mais combien en avait-elle pour Rowen ?

" Si vous jugez qu'un duel judiciaire est le mieux, ainsi soit-il. Songez néanmoins à ce qu'il arriverait si votre guerrier perdait son duel. N'est-ce point un pari trop risqué, pour l'heure ? Ne vaut-il mieux pas au préalable découvrir les malfaiteurs pour pouvoir juger ? "

Ses espions étaient déjà sur le sujet, les oiseaux de Varys aussi. Tout comme les limiers étaient déjà lancés et les gardes prêts eux aussi. Il n'y avait pas un homme en ces lieux qui n'aurait donné sa vie pour leur reine, Aegor le savait pertinemment et c'était en cela qu'il savait que la vie de la reine n'était, à cette heure, pas en danger. Margaery devait sans doute préférer fuir avant d'être rattrapée et pendue publiquement, ce serait bien plus sage de courir ou se cacher que jouer les idiotes à se cacher dans la demeure Hightower.

" Une garde constante sera à vos côtés, un bouclier-lige le sera lui aussi. N'excluons aucune possibilité, ne minimisons aucune action, aucune crainte. Vous ne resterez pas seule. Je ferai parvenir les gardes les plus dignes de confiance. "

S'il détestait l'idée que d'autres hommes puissent être épris de la reine, il était persuadé qu'il n'y avait pas meilleur protecteur qu'un homme amoureux. Et il ne doutait pas qu'il y ait nombreux de ces âmes en ces lieux. Il ne doutait pas non plus que nombreuses femmes voyaient en Rhaenys une icône, un modèle à préserver et qu'elles aussi auraient préférés combattre au péril de leur vie pour préserver la vie de leur reine. Même la sauvage du Nord, l'ourse qui suivait souvent la reine, Jorelle Mormont, c'était bien l'une des rare chose qu'il lui aurait accordé.

Quand sa voix était posée et calme à chaque fois qu'il parlait à la reine, sa main était plus ferme, sa prise plus assurée et son regard insistant, l'air de vouloir la rassurer et qu'elle croit enfin à tout cela. La tristesse et l'énervement n'allaient définitivement pas au teint de sa reine.

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