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Event 3 : Une vague de justice.

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Ulwyck ne sut pas ce qui lui déplu le plus dans les propos de Nymeria. Sa façon personnelle de défendre le Targaryen ou lorsqu'elle employa le mot « roi » pour le décrire. Cet homme n'avait plus rien d'un roi. S'ils étaient si amoureux de justice propres et nets, qu'ils cherchent à voir si l'herbe n'était pas plus vertes dans une autre région voir un autre continent. Un homme fit alors son entrée en scène. Ulwyck n'avait même pas songé qu'il puisse venir assister à ce procès en personne. Pourtant c'était bien Daemon Sand qui se tenait là devant l'assemblée. Ce n'était pas un vulgaire imitateur. Il n'y avait qu'à l'avoir vu depuis l'accident pour savoir que sa démarche n'était pas celle d'un comédien. Ulwyck ne cilla pas le regardant se déplacer. Ce n'était pas du dégoût que l'on pouvait lire sur son visage mais de l'admiration pour la force de son frère d'arme. Ses premiers mots firent sourire le Uller. Les suivants un peu moins. Cela ne changeait rien que ce soit Rhaegar qui l'ait sorti du feu. Aux yeux du Uller ce procès ne faisait que s'éterniser pour tourner autour du pot. A croire que depuis son indépendance Dorne s'était endormie comme une vieille catin ivre au lieu d'être la femme pleine de charme, de sensualité et de fougue qu'elle était l'autre fois. Peu importe la vérité dans toute cette affaire, Stannis Baratheon devait bien rigoler de ne pas se trouver ici. Il n'approuva pas les propos de Valena. Pour Ulwyck Daemon était le point centrale de cette histoire mais il la laissa parler du reste parce qu'elle le faisait bien mieux qu'il ne le ferait jamais. La rage et la colère de la jeune femme avait quelque chose d'excitant ce dont il ne fit pas mention. Au lieu de cela, il s'exprima de façon juste audible pour lui et les quelques personnes à ses côtés. Entre ses dents le Uller marmonna quelques mots.

«J'aurai dût trancher la gorge de ce goret quand j'en ait eu l'occasion.»

L'intervention d'autorité d'Arianne l'acheva. Son Amante savait faire preuve d'autorité et il devait avouer qu'il aimait cela. Elle parla avec raison, plus qu'il n'en aurait jamais. C'était peut-être pour cela qu'il se donnait à l'autre avec cœur et âme. Le feu et la glace étaient deux éléments totalement différents mais pourtant, ils étaient capables tous les deux de brûler, comme leur couple. Mauvais points pour l'accusé. Commencez par parler dans une autre langue était le meilleur moyen de donner l'impression que ce procès était tronqué. Cet idiot allait mettre le feu au poudre en accusant Dorne de la sorte. Ce n'était pas possible. S'il n'y avait pas Arianne au milieu de tout cela, le jeune homme se serait levé l'arme à la main pour lui montrer sa façon de penser. Cela avait le donc de faire bouillir le Uller. La colère se lisait sur son visage comme sur le tremblement qui agitait ses poings serrés. Il se tourna vers Valena pour prononcer quelques mots. Il bouillait intérieurement de colère.

«Il vient se réfugier chez nous et à présent il crache ouvertement sur Dorne. Je ne peux plus en entendre d'avantage.»
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Event 3
Il est de la justice de prendre vengeance d'un crime, mais c'est une vertu de ne pas se venger.



       
Une vague de justice

Il y avait une chose que Valena détestait. Une chose qu’elle détestait par dessus tout. C’était d’être prise de haut. Et Nymeria s’en donnait à cœur joie alors qu’elle déballait encore une fois les mêmes arguments, les mêmes mots qui commençaient réellement à chauffer l’esprit de l’héritière des Allyrion. Elle ne voulait pas que cette parodie de procès se transforme en règlement de comptes personnels entre elle et l’aspic et pourtant, elle en mourrait d’envie. Comment osait-elle dire que tout était étonnamment simple pour elle ? Comment osait-elle lui reprocher de ne pas être « allée sur le terrain » selon ses termes ? Qu’elle était restée « tranquillement » chez elle ? Qui était-elle pour juger de ses actes ? Depuis le départ de son père pour le Bief, elle gérait un domaine, par les Sept ! Elle d’occupait de toute la gestion de son fief et des âmes qui y résidaient et qui comptaient sur elle. Elle ne courrait pas dans tout Westeros avec son amant maudit ! Aussi furieusement que rapidement, la pression lui fit froncer les sourcils si fort qu’elle en avait mal au front. Elle s’étrangla presque d’entendre de tels choses sortir de la bouche de la fille d’Oberyn. Elle toussota d’ailleurs rauquement, n’y croyant tout simplement pas ses oreilles. Ses poings se serrèrent, laissant des demi-lunes tranchantes s’imprimer dans les paumes de ses mains. Elle était un volcan prête à exploser et elle dut se faire violence pour ne pas lui hurler ses quatre vérités.

Pire, elle enchaînait désormais sur la possible fuite de Rhaegar une fois rapportés sa concubine enceinte et son frère réduit en miettes à Dorne. S’en aller ? Et pour aller où ? L’ancien roi n’avait nul part où aller ! Nul part si ce n’était Lancehélion ! Elle l’admirait de son courage d’être resté dans le désert ? Valena n’y voyait que de la couardise, sachant pertinemment que la compassion et le caractère réfléchit de Doran Martell ne pourraient que lui être bénéfique. Par ailleurs, la fille de Ryon n’aurait jamais laissé filé le dragon après avoir vu le visage de son frère, défiguré par sa faute, quoiqu’en disent les grandes âmes hurlant qu’il l’avait sorti des flammes. Gregor Clegane avait également sorti son frère du feu de leur cheminé, mais les rumeurs disaient que c’était lui même qui l’y avait jeté.

« Je t’en prie Ulwyck, » grinça-t-elle dans un murmure acide. « Je t’en prie, dis-moi que c’est une blague ! »

Malgré tout cela, Rhaegar Targaryen se taisait. Arianne tenta bien une nouvelle fois de lui donner la parole, mais sa bouche pâle et fine restait définitivement close. La Princesse de Dorne donna quelques regards à ces propos et Valena ne put qu’acquiescer. Même si elle remettait les choses à plat, elle relevait certains points qui trouvèrent grâce aux yeux de l’héritière.

Et enfin, dans la surprise générale, le Dragon parla. Des mots étranges et inconnus qui résonnèrent dans le nouveau silence du grand hall. En moins de dix minutes, Valena se sentit dénigrée par deux fois. Finalement, l’amante et l’amant faisait la paire. Voilà qu’il se défendait maintenant en haut valyrien, langue que la plupart des dorniens ne maîtrisaient bien évidemment pas. Si Cletus était là, il aurait pu traduire quelques mots. Mais son frère n’était pas là et ce n’était pas la moue circonspecte de la jeune femme qui lui ferait comprendre la teneur de ses propos. Elle hésita alors entre deux réactions. S’esclaffer d’un mauvais rire ou laisser monter son ire d’un cran. Elle fusilla du regard le fils d’Aerys le Fol. Un tel manque de respect était impensable. Impensable !

Il ne se décida à parler en Langue Commune que pour se déclarer non coupable. Étonnant. Au fur et à mesure de son discours, Valena ne put que renifler et afficher un rictus plein de dédain. Il accusait Dorne de ne pas être accourue à ses pieds lorsque son incompétence lui vola le trône ? Était-ce cela qu’il disait ? La jeune femme regretta instantanément d’avoir un jour défendu sa tête couronnée. Il était facile de deviner son mépris pour le peuple de Dorne. Cela ne fit qu’enrager un peu plus la Allyrion qui regardait tour à tour Daemon, Ulwyck, Doran et Arianne, éberluée. Ils se faisaient cracher au visage ! À côté d’elle, l’ancien écuyer de son père rongeait son frein. Qu’aurait dit son géniteur à sa place ? Qu’aurait-il fait devant un tel affront ?

« Je suis navrée, Rhaegar Targaryen, » étonna-t-elle d’une voix forte et frémissante de la gifle verbale qu’elle s’était prise en plein visage. « Mais c’est ce peuple que vous appelez lâche et couard qui vous juge en ce moment. Et je suis également profondément désolée que vos propres désirs soient passés avant ceux d’un peuple qui était pourtant le vôtre. »

Avec un hochement de tête, elle se rassit. Contrairement à lui, malgré son jeune âge et son inexpérience, elle avait choisi d’administrer le fief des Allyrion en l’absence de son père. Elle s’était pliée à ses devoirs plutôt que de fuir dans les bras d’un homme, aussi dornien soit-il. Que Rhaegar Targaryen le Lâche les qualifie du même adjectif était presque risible. Mais Valena n’avait aucune envie de rire.





     

         
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Le dragon des glaces
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Event 3
Il est de la justice de prendre vengeance d'un crime, mais c'est une vertu de ne pas se venger.



       
Justice sera rendue

La page de ce chapitre commençait à se tourner à mesure que les diverses paroles s’échangeaient dans des élans fugaces. La pugnacité ne cessait de se transmettre de-ci de-là de cette assemblée, amenant par ce biais quelques discours équivoques quant aux hargnes révélées. Le Prince, spectateur de ce plaidoyer, tentait de garder son éternelle indifférence et ce malgré certaines accusations qui s’avéraient suscitées une étrange colère dans le fond de sa poitrine. Tantôt impassibles, tantôt renfrognées, ses ambres virevoltaient à mesure que ce qu’il avait incité, apportait quelques réponses quant à ce fameux discours qu’il venait tout juste de prononcer. Les fils et filles de Dorne paraissaient anxieux et prouvaient d’un certain dénigrement les uns par rapport aux autres. Ainsi avait-il fait preuve d’éloquence pour rien ? Ses dires en avaient certainement étaient trop élaborés pour taire les impulsivités de certains. Tant bien même que le Prince serrait un peu plus le chapelet qui d’ordinaire lui servait plus de parure que d’instrument. Néanmoins, sa curiosité s’alliait encore avec les bribes de patience qui restaient intactes à mesure que les dires s’enchaînaient. L’impétuosité de l’héritière de la Gracedieu tendait à lui rappeler la jeunesse de sa propre fille. Fille qui, elle, l’amenait à développer une grande fierté à mesure que ses aspirations s’apaisaient et demandaient à ce point bien déterminé l’exposé du Dragon. Ce dernier restait impassible, enfermé dans un mutisme qui ressemblait en tout et pour tout à l’image même de ses dernières années de règne. Sa langue finirait bien par se délier à un moment ou à un autre, Doran savait à quel point la famille dont il en était le régent était impulsive elle aussi. Trop certainement. Le Soleil toisait le Dragon, titillant ainsi la flamme qui unissait les deux parties afin que celle de l’animal n’en vienne à se révéler enfin à ce monde qu’il dénigrait. Patience était de vertu, l’attente s’en trouvait longue et interminable pour les esprits les plus échaudés.

Ainsi Rhaegar Targaryen, descendant de l’Ancienne Valyria, jadis monarque des Sept Couronnes avait besoin d’une amante pour défendre ses intérêts. La déception commençait doucement à teinter le visage du Prince à mesure que les fugacités de sa nièce s’échappaient de son émoi. Un soupir las vint même à s’extirper de ses poumons, provoquant par là même un nouveau frisson dû à la douleur d’une crise à venir. L’intensité de la séance était à son paroxysme, si bien, qu’il lui semblait croire en des éclairs qui jaillissaient de l’un et l’autre côté. La jeunesse manquait de maîtrise et de recul, mais ce qui lui importait le plus résidait dans ce manque de respect que l’accusé gardait intact. Les agitations s’arrêtèrent de manières nettes au moment où l’absent se dévoila aux yeux des soupirants. Affaibli, ombre de lui-même, Doran comprenait parfaitement les raisons qui incitaient Daemon à parler en son propre nom. La vérité jaillissait enfin et prouvait aux yeux de tous que lui, victime de son propre état, lançait des éloges quant à sa survie. Mais fidèle à sa patrie, cet apaisement ne fut que le meilleur moyen pour que le venin n’en vienne à piquer à nouveau les défauts du silencieux. Le sauvé se terra à nouveau dans son absence, provoquant à nouveau des réactions de ses aïeuls. Et pour la toute première fois depuis ce débat, il semblait que ses paroles furent entendues. Dorne parlait d’une seule et unique voix, à l’image même de ce dont tous avaient osé aspirer en clamant leur indépendance. La protection de leurs biens était un sujet auquel le Prince ne désirait nullement laisser de côté. A l’instar de celui qu’il jugeait en ce jour, Doran, lui, aspirait à protéger avant tout ce peuple représentant sa famille plutôt que ses propres intérêts. Mais là encore, la fougue de sa nièce parut d’autant plus inopportune que les dires qu’elle énonçait de cette voix si rude, semblèrent lui rappeler les paroles parfois irréfléchies de son frère. N’en n’était-elle pas la fille ? Si Oberyn Martell avait été présent dans cette audience, Doran était prêt à parier qu’il se serait amusé de ce comportement. Amusement, qui ne trouva ici, aucun bon entendeur. Bien heureusement, Arianne coupa court à ce duel, ramenant alors les préceptes pour lesquels leurs présences avaient été requises.

Parle Dragon, dégage le feu qui te consume. pensait le chef de l’assemblée alors que ses ambres cherchaient à percer les mystérieuses améthystes en quête de messages à transmettre. Ne s’était-il pas assez amusé de la situation ? Lui, qui maintenait sa prestance tel un lion dans son domaine ? Visiblement, les mots parvinrent enfin à toucher une partie de son caractère. Celle qui dévoilait aux yeux de tous que son pacifisme n’était qu’éphémère, mais que tout comme ses pairs, le Dragon crachait ses flammes. Et le feu qui en jaillissait fit crisper la mâchoire du Prince. L’emploi de sa langue natale lui était directement destiné, le Prince n’en doutait pas et les mots qu’il employait n’étaient qu’un prétexte pour le faire sortir de son calme. L’indifférence essayait tant bien que mal de rester graver sur son visage grave à mesure que les souvenirs d’antan ramenaient Doran à une époque qu’il ne pourrait jamais oublier. Parler ainsi de sa chère sœur suscitait un dégoût certain au creux de l’estomac du Prince. Mais là encore, il préférait restait intègre afin de prévaloir sur le discours qu’il avait énoncé toute à l’heure plutôt que s’adonner à une quelconque faute que le Dragon désirait quérir. Le silence tomba. Lourd et chargé de cette vergogne que tous cherchaient à taire. Les mots se succédèrent, déliant ainsi cette langue qu’ils avaient tant voulu entendre. Et lorsque le terme « non coupable » transperça les murs et l’assemblée, le Prince régent ne put que laisser un mince sourire s’étirer sur le coin de ses lèvres. Son regard n’en demeura pas moins chargé d’une austérité remarquable, alors qu’il entendait les diverses explications donner dans cette arrogance fidèle aux Targaryens. Son discours était tel celui d’un monarque : réfléchi et parsemé par-ci par-là de quelques débats politiques dont il avait eu à traiter par le passé. Cherchait-il réellement à s’attirer les impulsions de ses juges ? Ou au contraire désirait-il vainement rendre coupable le peuple qui l’avait soumis ? La véritable nature des hommes se trouvaient toujours dans des évènements visant à les assujettir à des contraintes mettant en péril aussi bien leur existence que celles des êtres chers. La nature du Dragon se dévoilait alors comme sujette à de la folie et de l’irresponsabilité tant son discours témoignait de cette irrégularité propre à son peuple. En effet, pensait-il réellement à la bonne santé de celle qu’il appelait « amante de son cœur » en accusant ainsi son peuple ? Avait-il conscience que le présent actuel n’était autre que le résultat de ses agissements passés et donc que ce qu’il émettait comme des erreurs de Dorne n’étaient en réalité que ses propres erreurs ? Le panache du mysticisme s’estompait à mesure que ses agissements le trahissaient. Ainsi le jugement n’en devenait que plus clair dans l’esprit de Doran. Esprit qui trouvait du réconfort par rapport à ses volontés passées et à cette indépendance qui se verrait prospère et d’autant plus appréciable pour les siens.

« Et c’est ainsi que l’accusé parla. » La voix du Prince régent tonna dans l’assemblée pour laisser taire les clameurs qu’ils venaient tout juste d’entendre en réponse à ce plaidoyer.

« J’entends bien vos remontrances, vos tourments et vos rancunes. Toutes sont légitimes et toutes méritent de plus amples conversations entre vous. » Doran appuya ses répliques en lançant un regard bien ancré dans les onyx de l’héritière de la Gracedieu afin de lui prouver de ses véritables intentions.

« Notre patrie voit en ce jour un procès qui scellera notre destin. Le temps que nous lui avons consacré mérite de plus amples intérêts, puisqu’il nous a permis de mettre en exergue ce que vous pensiez et ce que l’accusé avait à clamer. Nous sommes tous d’accord pour dire que le passé est révolu et qu’il n’est nullement nécessaire de le retourner pour raviver des colères et des deuils que nous avons déjà vécus. »

Cette fois son regard s’accentuait en scrutant les améthystes de ce roi qu’il s’apprêtait à condamner ou à rendre grâce.

« Cet ancien roi nous a prouvé de sa véritable nature : dangereuse aussi bien pour lui que pour son entourage qu’arrogante. Nous l’avons entendu cracher ses flammes, désireux de semer la discorde quant à ce que nous avons revendiqué de pleins droits. Nous lui avions cédé la parole pour qu’il se défende, mais au lieu de cela, il a prétendu tout le contraire sans jamais daigner remettre en question les accusations dont nombre d’entre vous veillèrent à déposer. Le danger rôde partout, même pour celui qui se croit invincible et nous l’avons compris. » La pause qui s’en suivit permit à Doran à prendre part des divers protagonistes présents dans cette pièce. « Nous avons entendus la haine, la rage et la colère. Nous avons également entendus la fidélité, la dévotion et l’amour. Chacun est libre de se faire à présent son propre jugement quant à ce qui a été dit. Néanmoins, c’est à moi qu’incombe la responsabilité d’émettre aussi bien les quittances que le dénouement final de cette audience. »

Cette fois le Prince régent se tourna en direction de l’ancien monarque et le couvrit en premier lieu de son regard austère et sérieux avant que de percer de sa voix tonnante, le silence de ces lieux.

« Aux accusations de désertion de vos anciennes charges, de votre fuite et asile à Dorne et aux dangers apportés par vos aveuglements dus à votre irrégularité, je vous condamne à l’exil de nos terres. Moi, Doran Martell, héritier de la maison Martell, Prince régent de la Principauté indépendante de Dorne, vous condamne à retourner là d’où vous venez et vous livre au bon vouloir de votre fille Rhaenys Targaryen, Reine du Sud du Royaume de Westeros. » La sentence était tombée, cependant, elle n’était pas terminée, du moins pas comme cela s’entendait pour nombre de partisans. Doran se tourna alors en direction de sa nièce, Nymeria et afficha une mine bien plus emplie de désarroi. « Si l’enfant à naître pousse ses premiers cris sur les terres de Dorne, ce dernier se verra offert en qualité de pupille à la maison Allyrion. Ceci en gage du soutien de la dynastie Targaryen afin de pallier aux maux infligés au bâtard de la Gracedieu. Si toutefois, sa naissance vient à se faire ailleurs, l’enfant ne pourra prétendre en une quelconque nature dornienne et se verra être l’étranger qui paiera des erreurs de son père. » Cela lui déchirait le cœur, néanmoins Doran n’avait d’autres choix que d’élaborer une justice et ce même dans ses aspérités les plus cruelles. Il n’y avait nullement besoin de prononcer ouvertement la condition dans laquelle sa nièce se trouvait tant elle était aussi limpide que de l’eau de source. Son choix devrait se faire par elle-même et n’en deviendrait que plus difficile alors qu’il mettait en exergue sa nature toute entière. Si elle choisissait Rhaegar, alors Nymeria ne pourrait plus franchir le sol de son chez elle sous peine de représailles. Un soupir las s’échappa à nouveau de ses poumons, avant que son regard ne se porte sur l’ensemble de son peuple. « L’audience est levée. Puissent les Sept vous accordez clémence et protection pour vos retours. » Et la salle se vida plus ou moins rapidement avant qu’on ne conduise à nouveau l’ancien monarque en direction de sa cellule.

Deux journées passèrent lorsque l’on rapporta une dépêche à Doran. Cette dernière énonçait la volonté de Rhaenys Targaryen d’étendre l’exil de son père sur les terres éloignées de l’autre continent. L’indépendance était une chose, mais maintenir de bonnes relations avec ses voisins était un intérêt bien spécifique que le Prince Régent désirait garder. Il quémanda à ce qu’on l’emmène directement à l’endroit même où le Targaryen préparait ses derniers préparatifs pour quitter le sol Dornien. Et lorsqu’il arriva à destination, c’est avec une hargne sans retenue que ce dernier tendit le parchemin tenant le destin de cet homme à son adresse. « Par respect à votre ancienne condition, je ferai charger la galère d’autant de vivres qu’il est nécessaire pour sustenter vos besoins pendant plusieurs semaines. » Il abattait ses mots sans relâche, sans ciller, sans même laisser l’ancien monarque le temps de prendre connaissance des mots de sa fille. D’un revers de main, Doran fit signe à son accompagnant de pousser à nouveau le fauteuil et alors qu’ils franchissaient les dernières distances entre le Dragon et le Soleil, ce dernier parla de cette même langue qu’il avait prononcé durant son tribunal. « Elle était la paix que vous nous avez ôté. » Peut être que cette phrase trouverait résonance dans l’âme de l’étranger, peut être pas. Quoi qu’il en soit, cinq jours plus tard, la galère partit en direction d’Essos, le sort du Dragon n’était plus du ressort des Dorniens.

     

         
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