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The Sound of Silence [Pv Daemon Sand~Ryon Allyrion]

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The Sound of Silence
La Grâcedieu, AN 299, LUNE 9



   
Daemon Sand & Ryon Allyrion



Build me a son, O Lord,
who will be strong enough to know when he is weak,
and brave enough to face him self when he is afraid;
one who will be proud and unbending in honest defeat,
and humble and gentle in victory.

Build me a son whose wishbone will not be
where his backbone should be;
a son who will know Thee- and that
to know himself is the foundation stone of knowledge.

Lead him, I pray, not in the path of ease and comfort,
but under the stress and spur of difficulties and challenge.
Here, let him learn to stand up in the storm;
here, let him team compassion for those who fall.

Build me a son whose heart will be clear, whose goals will be high;
a son who will master himself before he seeks to master other men;
one who will learn to laugh, yet never forget how to weep;
one who will reach into the future, yet never forget the past.

And after all these things are his,
add, I pray, enough of a sense of humor,
so that he may always be serious,
yet never take himself too seriously.

Give him humility, so that he may always remember
the simplicity of true greatness,
the open mind of true wisdom,
the meekness of true strength.

Then I, his father, will dare to whisper,
"I have not lived in vain."





Le soleil projetait sur les étendues de sable ses derniers rayons, colorant les dunes d'ocre et de pourpre. L'ombre des roches redessinait le relief de ce pays où la vie avait prospéré, malgré le climat hostile et les dangers. Comme une caresse, une brise tiède vint s'engouffrer dans les voiles des vêtements des soldats, faisant flotter le turban rouge sang qui entourait leur tête, et protégeait leur visage du sable  et du soleil. Les vents brûlants de l'après-midi avaient en un instant laissé place à la douceur des fins de journées, qui laissait avide de voir la fraicheur de la nuit recouvrir le désert dornien. Sur la route de poussière, seul l'écho du galop des pur-sangs venaient troubler la sérénité de l'endroit. Au devant de ses hommes, la silhouette sombre du Lord, silencieuse et immuable, avait ralenti l'allure, alors que l'ombre de la Grâcedieu leur était à présent visible, bien qu'encore lointaine. Stoppant son étalon, le vieux seigneur observa longuement la pierre blanche que coloraient encore pour quelques instants les derniers rayons de l'astre qui allait se noyer dans l'horizon du désert. Alors que le pur-sang à la robe aussi sombre que ses vêtements renaclait, le son cuivré et profond des trompettes des sentinelles annonçant à la demeure ancestrale des Allyrions le retour du Soleil Noir emplirent le silence qui entourait jusque là le groupe de cavaliers.

Lorsque les soldats et leur Lord franchirent les portes monumentales de la forteresse immaculée, cela faisait plusieurs lunes que le vieux seigneur n'avait pas été vu entre ces murs. Une éternité, tant sa personne semblait faire partie de la demeure et du fief des Allyrion. La grande cour intérieure était plongée dans l'ombre, le claquement des sabots résonnant dans le calme du lieu, tandis que des palefreniers venaient prendre en charge les chevaux fatigués. Laissant son étalon aux soin des jeunes gens vêtus aux couleurs de sa maison, le Lord leva les yeux vers les fenêtres dont les moucharabieh dissimulaient l'intérieur, mais pas la lumière des lampes que l'on commençait à allumer. "Lord Allyrion" La voix familière fit tourner la tête du vieux seigneur, dont le regard sombre tomba dans celui, clair et perçant, d'Asmar. La sentinelle, mais également ami du seigneur, était toujours le premier à venir saluer l'Allyrion lorsqu'il revenait dans son fief, et les années ainsi que la compréhension mutuelle qui le liait à Ryon avaient fait qu'il n'avait plus guère besoin des belles phrases de circonstance pour témoigner son respect."Où est-il?" Sans dire mot, c'est d'un simple signe de la tête que l'ami du Lord lui désigna l'entrée des jardins de la Grâcedieu. Sans prêter attention au jeune serviteur qui le suivit durant quelques enjambées pour lui faire savoir qu'il arrivait à temps pour le dîner, et que sa famille l'attendait, le Soleil Noir passa l'entrée de pierre sculptée, laissant sur place le garçon. Sa longue silhouette noire avançait d'un pas lent et mesuré dans le silence des jardins, où il avait passé si peu de temps, malgré la beauté des lieux. Le parfum des fleurs embaumait l'air, sans manquer de rappeler au lord celui des jardins de Lancehélion, où il se trouvait encore quelques semaines auparavant. Dans l'angle d'un bosquet, au pied d'un chemin d'eau dont le clapotis apaisait les sens, l'ombre d'un homme vêtu de blanc se dessina dans l'obscurité naissante. Tout en s'en approchant, les yeux du vieux seigneur distinguèrent peu à peu le fauteuil sur lequel l'homme était assis, et qui était si semblable à celui du Prince Doran. La silhouette immaculée et immobile ne réagit pas lorsque le Lord s'arrêta à son côté, tournant le dos au soleil qui se couchait. Entre le Soleil Noir et son fils, il n'y avait plus que la clameur du silence.

   

       
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THE SOUND OF SILENCE


Daemon Sand & Ryon Allyrion



An 299, Lune 9

L'orange du soleil colorait le ciel tandis qu'il disparaissait lentement à l'Ouest, laissant la silhouette bleuie de la Grâcedieu dominer les rives et se détacher du mont rocheux sur lequel elle était perchée. Au delà des hauts murs de pierre on pouvait entendre les voix des riverains, leurs carrioles. Maintenant que la température se faisait plus clémente la ville reprenait soudain vie, respirant d'une joie légère, elle profitait de la fraîcheur du soir. Les cors avaient résonné jusque dans les rues en contrebas, faisant lever la tête à quelques uns des habitants vers l'imposant palais. Au son des cuivres, l'agitation avait soudain envahi les salles de la forteresse. Au son des cuivres, les domestiques s'étaient affairé à préparer au mieux l'arrivée des voyageurs, redoublant d'efforts en cuisine, se dépêchant de finir leurs tâches à temps. Au son des cuivres, c'était le palais entier qui s'était mu. Au son des cuivres, une seule silhouette était restée immobile. Assis sur un fauteuil qu'on avait eu mille difficulté à lui faire accepter, l’aîné  des enfants Allyrion se tenait au cœur des jardins, rigide et pourtant pantois. Seul le regard d'aigue-marine du bâtard avait louché vers les murs qui cachaient à sa vue l'entrée principale comme pour mieux réaliser ce que les trompettes avaient annoncé. "Il" était revenu. Enfin. Après tout ce temps. Sa main gantée se referma sur son accoudoir de bois lisse, serrée en un poing plein d'amertume.
Lui qu'on avait amené ici afin de lui faire prendre l'air, d’apaiser son tempérament maltraité par la bride que lui imposait désormais sa condition, n'avait jamais été aussi douloureux de ne pouvoir se lever et foncer tête la première dans la compagnie du Lord.  C'était ce qu'il aurait fait, quelques lunes auparavant, lorsque ses jambes lui permettaient encore de parcourir dix mètres sans s'écrouler sous son propre poids. Maintenant, il devait attendre. Attendre, coincé dans ce siège comme un vieillard. Son fauteuil avait été tourné vers un chemin d'eau rendue noire par le soleil couchant et tournait le dos à la grande porte de la volière. Sous les hautes voûtes de la salle, un nouvel habitant y avait depuis quelques jours fait sa place et s'était vite habitué à la présence des faucons du Lord  qui, en ce qui les concernait, avaient eu plus de mal à se faire à la sienne. Mais si les rapaces étaient calmes jusque là, la tombée du soir avait vu revenir leurs cris stridents qui appelaient de leur plainte quiconque voudrait bien venir les chercher pour les laisser faire leur  vol quotidien. Personne ne viendrait. Depuis deux semaines, le Mestre avait prétexté que les animaux restés dans la volière étaient malades et en avait interdit l'accès, et si la plupart avaient été déplacés avant ce décret, ceux restés à l'intérieur n'avaient pas volé à l'air libre depuis des jours. C'était le prix à payer pour garder l'existence du saurien secrète tant qu'il était encore possible de le faire. En dehors d'Harian et de Valena, personne ne soupçonnait que ce que renfermait la volière n'était pas une maladie aviaire, mais un dragon.

Un soupir las s'échappa dessous le fer du masque. Serrant davantage le poing, il rumina cette pensée, son regard planté dans les eaux sombres et lisses. De toutes les personnes qui parcouraient le château, il en était une qu'il avait le devoir de mettre au courant. Et pourtant, alors qu'il devinait à sa droite une présence reconnaissable entre toutes, parler du dragon rouge était le cadet de ses soucis. La créature mythique devint en une fraction seconde un accessoire, un simple détail dans la succession de ces si nombreux jours qu'il avait passé à guetter. Dans sa tête, il avait remué cent fois les reproches qu'il avait hâte de jeter à la figure de son père comme la claque qu'il ne pourrait lui donner.
Mais alors qu'il était prêt à accueillir la silhouette longue qui s'avançait, qu'il avait réuni dans son coeur tout ce qu'il avait de haine et de rage, son âme furieuse refusa de parler. Le regard baissé, il déglutit. Les pas se rapprochaient encore, et encore, inexorablement. Mais il ne trouvait pas la force de lever les yeux. Chaque seconde qui s'écoulait voyait la  sombre allure de son père avaler un peu plus l'espace qui les séparait, son visage dissimulé par le soleil qui se couchait derrière lui. Caché de ce dernier, le jardin commençait à se colorer du bleu qui traînait derrière la lumière de l'astre du jour, juste avant de laisser place à la nuit.
Un moment de silence lia le père et le fils. Un moment qui sembla durer une éternité et que la fierté de Daemon refusait de couper. L'accueil glacial de ce dernier était à la hauteur de la colère qui bouillonnait derrière ses yeux pâles et soulevait sa poitrine vêtue de blanc. Son souffle rauque et laborieux ponctuait le mutisme ambiant. De plus en plus tendu, il attendait, tendait l'oreille tout en feintant l'indifférence. Mais les excuses qu'il voulait entendre n'arrivaient pas. Et cette manière qu'il avait de le dévisager! Allait-il continuer ainsi encore longtemps? Daemon ne le supportait tout simplement pas, ce regard posé sur lui qui l'étouffait. Son orgueil, la honte qu'il engendrait, la frustration qui l'habitait rejetaient jusqu'au simple parfum de désert, de poussière et de cheval qui s'échappait des vêtements de voyage du Lord. Sa haine rendait la présence de son père presque dégoutante et il n'y avait pas un seul de ses muscles prisonniers de sa carcasse à la peau brulée qui ne tendait pas vers le désir profond, primaire de rouer de coups cet homme qui se tenait à ses côtés.

"Après un tel voyage, je m'attendais à ce que vous ayez bien plus de choses à me dire, père."  lacha-t-il, cynique, en accentuant sur la prononciation du mot "père" d'un ton qui ne cachait guère sa rancune. Il ne lui avait jamais semblé aussi indigne de porter ce nom. Sous les arcades de métal, l'aigue-marine de ses yeux concéda enfin un regard en coin au Seigneur.
"A moins que...A moins que ma survie ne vous ai pris de court.  Son ton était sombre, mais suffisamment ironique pour que le venin de ses paroles s'en fasse ressentir. Enfin, détournant le regard pour le poser à nouveau sur l'eau il lacha en marmonnant dans sa barbe, sa voix étouffée dessous son masque et ses bandages:"Vous deviez avoir préparé quelque chose de plus funèbre, j'imagine. "





   
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