La salle du Trône :
Rhaegar était assis sur le célèbre fauteuil royal, l’air mi-ennuyé, mi-rêveur. Il attendait son hôte en attardant son regard sur les crânes de dragons exposés dans la salle. Si seulement ils n’avaient pas disparut. Sa famille aurait pu éviter toutes ces guerres, ces rébellions et ces révoltes qui s’étaient abattus sur le royaume depuis la fin des dragons. Rhaegar serra ses mains sur les accoudoirs du Trône de Fer en songeant que ce sont les dragons qui avaient calcinés ces épées qui le composaient, en déchainant le feu sur les champs de bataille de la conquête d’Aegon. Sans les dragons, ce maudit trône n’aurait jamais existé. Lorsque Tywin Lannister apparut dans la salle. Rhaegar l’observa s’approcher de l’estrade royale en songeant à l’âge de Tywin, priant pour qu’il vive au moins 15 ou 20 ans de plus. De tous les nobles de Westeros c’était celui qu’il connaissait depuis le plus longtemps, celui aussi qui avait été son allié de complot dans les jours les plus sombres du règne de son père le roi fou. Aujourd’hui la couronne dépendait beaucoup de la maison Lannister. Non seulement elle le finançait en or et en argent, mais en plus elle était à même de soutenir ses voisins du Conflans et du Bief de soutenir le roi. Il y a 3 ans, lorsqu’il avait fallut battre monnaie, les Lannister avaient proposé des tonnes d’or fins avec un remboursement de la couronne échelonné sur 30 ans, chose impensable même en Essos. Mais Rhaegar soupçonnait Tywin de ne pas soutenir uniquement la maison Targaryen en échange de faveurs royales. Si Tywin soutenait le trône, ce n’était pas seulement pour assurer à court terme la renommé et la prospérité de sa maison et de sa personne. Tywin avait été un visionnaire dès sa jeunesse et ne faisait jamais rien au hasard. Il avait toujours un plan d’avance.
Lorsque Tywin atteignit le fond de la salle, Rhaegar se tourna vers Barristan Selmy, le légendaire chevalier et doyen de la garde.
« Pouvez vous nous laisser seul et faire sortir tout le monde je vous prie Ser Barristan ? Et faîtes fermer les portes, que personnes ne nous importunes. »
Les autres gardes royaux auraient immédiatement demandé au roi s’il était sûr de son fait en regardant avec méfiance Tywin Lannister. Mais Barristan ne le fit même pas. Il connaissait le vieux lion pour avoir servit sous ses ordres pendant le siège de Sombreval alors que le roi fou était retenu en otage. Et il savait mieux que quiconque sur les terres de la couronne, quel genre d’homme était Tywin. Aussi il donna des consignes. 10 minutes plus tard tous les pages et domestiques, tous les visiteurs, les gardes et autres conseillers qui flânaient ou s’affairaient dans la salle du trône sortirent et on referma les portes. Il ne restait plus que le roi et son maître des lois, même pas une sentinelle qui veillait dans un recoin. Le roi se leva et rejoignit Tywin :
« Marchons un peu mon ami. Vous savez, je n’ai jamais aimé m’assoir dans ce trône d’épées. Dans mon esprit je n’arrive pas à me persuader que c’est le mien, mais celui de mon père. »
Rhaegar se retourna une dernière fois vers le Trône.
« Vous vous êtes souvent assis dans ce Trône vous aussi par le passé. Souvent pour tenir audience à la place de mon père Qu’en avez-vous ressentit d’une manière générale ? »
Puis le roi l’invita à marcher. Ils arpentèrent la salle en passant sous les crânes de dragon.
« Je voulais votre avis sur diverses choses d’importances avant d’exposer ça aux prochaines séances du conseil restreint. Tout d’abord la Garde de Nuit. »
Ils passèrent sous le crâne de Tessarion, une bête tué au cour de la fameuse danse des dragons opposant la famille Targaryen aux leurs.
« La Garde a servit un grand dessein à travers les siècles c’est indéniable. Mais cela fait des millénaires qu’aucune créature n’a envahit nos royaumes. Je crois que nous n’avons plus vraiment besoin de la Garde pour nos protéger des incursions sauvageons. Les armées de Winterfell peuvent très bien s’en charger avec leurs bannerets. Le coût de l’entretien du mur est intolérable pour nos finances. Seul 3 de leurs châteaux sont occupés. C’est un fardeau, rien d’autre. Le mur ne sert plus qu’à exiler les assassins, les violeurs, les braconniers et leurs semblables. Mais je juge qu’il n’est pas sage de leur donner des armes et de les former à l’art de la guerre. Un beau jour on se retrouvera avec une bande armée qui abandonnera son poste quand l’honorable commandant du Mur sera mort. Ils ravageront les terres alentours et on devra y envoyer la troupe pour que l’affaire soit entendue. »
Le roi marqua une pause, les mains croisées derrière le dos et fixa le Lannister.
« Alors que fait-on ? Comment supprimer cet ordre encombrant de coupe-jarret avec délicatesse, sans braquer l’opinion populaire qui aime les traditions ? A moins que vous ne soyez de ceux mon cher Tywin, qui êtes partisans de les maintenir sur ce Mur à surveiller la terre glacée ? Il faut bien trouver une solution à cet ordre désuet. »