-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal


On ne peut rien cacher à une mère. ft. Rhaella Targaryen.

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Lune 13, An 298.

Nymeria Sand était l'ambassadrice de Dorne. A la Couronne, l'aspic était chargée d'une lourde tâche. Représenter le prince régent Doran Martell, qui était tout simplement dans l'incapacité de se rendre lui-même à Port-Réal à cause de sa santé fragile. Il avait jeté son dévolu sur sa nièce Nymeria, la connaissant bien, elle était des aspics la lady, la plus à même de parler à un roi et parler au nom du prince de Dorne malgré sa bâtardise, elle était la seule de ses proches à savoir ce que voulait Doran et savoir comment parler à Rhaegar Targaryen et se faire entendre. Il aurait pu choisir sa propre fille Arianne Martell mais il avait estimé qu'elle avait encore beaucoup à faire à Lancehélion et que les Terres de la Couronne étaient encore dangereuses après le siège de Stannis Baratheon, l'exilé.

En ce jour d'été, Nymeria portait une robe couleur pêche, finement cousu, richement cousu, surtout, avec des dorures sur les rebords, mettant ses yeux en valeur, elle le trouvait. C'était sans compter les bijoux nombreux qu'elle portait dont un serpent entourant son bras fin. Elle était là depuis deux ou trois mois, elle ne parvenait déjà plus à se souvenir quand elle avait posé le pied pour la première fois sur ces terres. Elle perdait la notion du temps au fil des jours. Les journées étaient trop longue et ses nuits, bien trop courtes. Ses journées consistaient à attendre et flâner dans le donjon rouge, rencontrant héritiers, suzerains, voyageurs, beaux-parleurs, artistes, demoiselles essayant de se faire remarquer. Elle passait la plupart de ses journées dans les jardins à attendre que le temps passe, le jour lui paraissait infiniment long. Mais lorsque le soleil se couchait, c'était le signe qu'elle pouvait retourner dans sa chambre, se changer et rejoindre une toute autre chambre, un tout autre lit. Ces derniers mois, l'aspic s'était laissé prendre au jeu d'un dragon. Il la tenait entre ses griffes, fermement. L'ironie, car personne jusqu'ici n'avait jamais réussi à capturer une aspic, elles étaient bien trop douées pour se faufiler, pour partir à leur gré et qu'on ne les revoit plus.

Son rôle, elle devait le tenir jusqu'au mariage de Rhaenys Targaryen puis repartir à Lancehélion. En l'état, elle s'y voyait déjà mal. Ce serait dire adieu à la personne qui animait ses nuits, l'objet de sa passion. Impensable.

Elle avait à ce jour rencontrée nombreuses personnes, Viserys Targaryen, Petyr Baelish, Varys, mestre Pycelle, Jon Connington, Monford Velaryon et tant d'autres encore qu'elle en perdait le fil. Pour autant, une seule personne manquait à ses rencontres, la reine mère, Rhaella Targaryen. Elle appréhendait cette rencontre plus que toute autre, la réputation de cette femme était connue du royaume, tant ses bleus que sa faiblesse mais elle restait une dragonne.

Nymeria ne connaissait rien de l'instinct maternelle. Sa propre mère l'avait abandonnée, ne lui avait jamais rien apporté de bons si ce n'est sa grâce naturelle et son élégance. On ne base pas toute une vie sur ces deux seules choses. Elle n'avait vu qu'Ellaria Sand à l'oeuvre mais cela restait flou dans son esprit. Qu'est-ce qu'une mère sait de son fils ? Rhaella pouvait-elle savoir ce que son aîné faisait chaque nuit depuis deux ou trois mois ? Non, il ne fallait pas tomber dans la paranoïa. Comment aurait-elle pu savoir ? Nymeria doutait fortement que Rhaegar apprécie suffisamment l'aspic pour en parler à sa mère, pourquoi aurait-il parlé d'une de ses conquête à sa mère ? Rhaegar était un homme des plus respectables, froid, distant, austère même, peu causant. Ce serait la dernière des choses, s'imaginait-elle, qu'il aurait pu dire à sa mère, cela n'avait aucune utilité de toutes façons. Mais qu'est-ce qu'une mère pouvait savoir de son enfant ? Jusqu'où tout ça pouvait aller ? Aucune idée.

L'aspic replaçait sa longue natte noir sur son épaule. Cette robe qu'elle portait ne provenait pas de Dorne, bien que le style s'en inspirait grandement. La couture était bien plus délicate et raffinée que ce qu'elle avait l'habitude de porter - et c'était dire, car Nymeria avait un goût des plus prononcés pour le luxe - son parfum était plus fleurie qu'épicée. Il était 16 heure, elle était comme à son habitude dans les jardins du donjon rouge, seul endroit véritablement agréable qui pouvait lui faire passer l'envie de rejoindre sur-le-champ son amant, de rester raisonnable - chose ironique, lorsqu'on savait qu'en temps normal, l'aspic était comme son père, tout sauf raisonnable. Elle était accompagnée de ses gardes, dont Baeron qui lui tenait le bras. Baeron était un homme d'Essos, fort bien bâti, il mesurait plus de deux mètres et pesait sans doute plus de 110kg de muscles. Beaucoup le surnommaient le monstre à cause de son apparence tout sauf sympathique à première vue. Il repoussait les plus francs, les flagorneurs qui s'approcheraient trop près de l'aspic pour attirer quelconque faveurs d'une femme de Dorne, car tous connaissaient la réputation des dorniennes malgré les airs doux et avenant de l'aspic.

Elle se promenait avec son garde rapproché quand elle voyait au lieu d'autres gardes s'approcher. Leur tenues différaient grandement de celle de Baeron, qui lui portait une armure en cuir, un style purement dornien. En face, ils ressemblaient plus à des gardes royaux qu'à de vulgaire soldats. Que faisaient-ils là ?

L'aspic ne perdait pas son sourire pour autant, gardant ce même masque de jouvencelle, que personne ne devine quelle garce elle pouvait réellement être.