[FB] Why did we have to love mens ? - Ft. Reila Swann

Why did we have to love mens ?

Valena Toland & Reila Swann

Jamais elle n'avait ressenti pareil déchirement. Cette sensation terrible de mal être, comme si soudainement toutes les ténèbres du monde entier s’insinuaient lentement dans ses veines, fourbe poison qui la dévorait petit à petit. Ce sentiment d'avoir été cruellement trahie, trompée et utilisée. Jamais le cœur de la saurienne n'avait connu de telles émotions, lui qui d'ordinaire se laissait consumer par la passion se noyait maintenant dans un flot de larmes qui refusait de couler. Elle restait là, aussi figée et froide qu'une statue de glace, sans réactions. Incapable de prononcer quoi que ce soit.

Son amant n'étais plus là. Il était parti. L'aubergiste venait de l'informer, il avait quitté les lieux quelques semaines plus tôt. Valena ne savait pas comment réagir. D'un côté elle voulait tout saccager et hurler sa colère, mais d'un autre, elle souhaitait juste rentrer chez elle pour pleurer, rouler en boule sur son lit. La peine et la déprime l'envahirent avec une puissance qu'elle n'avait jamais connu. Elle se senti vidée de toute énergie, de volonté ou même d'envie de voyager. Rien, elle ne voulait plus rien faire.

La rousse ressorti sans un mot pour le propriétaire de l'endroit. Elle se remit en selle, le regard fixé sur un horizon n’existant que pour ses yeux. Ses gardes l'accompagnant se jetèrent des coups d’œil interrogateurs. D'habitude, leur Lady criait tout le temps à leur encontre, se plaignant du moindre petit détail qui la dérangeait. Mais là c'est tout juste si elle semblait présente. L'un d'eux osa finalement approcher sa monture du palomino. Doucement, il tenta de ramener la cavalière à la réalité.

« Lady Valena ? »

« Hmm.. ? »

« Tout va bien ? »

« Hm.. hein ? Oh euh, oui bien sûr, pourquoi n'irais-je pas bien. »

L'héritière des Toland redressa le dos presque par réflexe et envoya au garde son habituel regard froid et méprisant. Ce n'était qu'une façade car elle se sentait toujours aussi terrassée. Mais elle refusait qu'on la prenne en pitié. Ça son ego ne l'accepterait jamais. La nymphe talonna son étalon et avança.

« Est-ce tout ? As-tu fini de me faire perdre mon temps !? Si c'est le cas, chez-vous, nous nous mettons en route. Nous rentrons à Spectremont. »

« Mais... »

« MAIS QUOI !? »

« ….Il va faire nuit, my Lady... et il n'y aura pas de bateau avant quelques jours. »

Valena expira bruyamment. Cet idiot avait raison. Ils ne pourraient pas rentrer à Dorne ce soir, c'était impossible. Elle allait devoir se loger le temps qu'un bateau arrive. Et il était hors de question qu'elle dorme dans une auberge, son moral était déjà bien assez à bas comme ça. La rousse dut mettre toute sa mémoire au travail pour tenter de se souvenir un peu de la géographie des lieux. Si elle ne se trompait pas, les Swann ne vivaient pas loin... Elle ne perdrait rien à tenter de demander asile quelques nuits. À part sa fierté, bien sûr. Oui voilà, sa destination était décidée. Elle cria ses ordres et se mit en chemin vers Pierheaume. Comble de malchance, un énorme orage éclata au dessus de leur tête. Les dieux devaient avoir une dent contre sa personne aujourd'hui.


Des heures sous la pluie torrentielle lui furent nécessaire pour enfin arriver à la demeure des cygnes de l'Orage. La pauvre dragonne tremblait de tous ses membres, gelée par l'eau qui trempait et coulait sur sa peau. Le vent l'attaquait impitoyablement et ce n'était le peu de tissus qui la couvrait qui allait la protéger. Elle pria mentalement pour ne pas qu'on lui refuse l'hébergement.

Se présentant aux portes, elle demanda à voir le Seigneur des lieux, n'oubliant pas de se nommer. Tout de même, elle ne voudrait pas qu'on oublie son rang. On la conduisit devant le Lord et une autre femme. Valena en déduisit qu'il s'agissait là de son épouse et elle s'inclina modestement devant eux.

« Seigneur Swann, je suis Valena Toland. Je voyage un peu parmi vos terres, mais l'orage m'a surprise et je n'ai pu que me résoudre à venir cogner à votre porte. Auriez-vous la gentillesse de m'offrir un toit pour quelques  nuits ? »    

D'ordinaire, sa voix aurait été impérieuse et rabaissant, la dornienne se croyant au-dessus de tous et chacun en ce bas monde. Mais elle était bien trop fatiguée et déprimée pour se donner l'air d'une Reine. Tout ce qu'elle voulait, c'était dormir et oublier.

« J'espère ne pas trop en demander, mais serait-il aussi possible que vous me prêtiez une robe ? Tous mes vêtements sont entièrement trempés et je crains d'attraper la mort en restant ainsi. »

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