La tempérance des chevaliers - [FB] ft. Sacha
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Je fis aussitôt les gros yeux à l’homme en plaquant les mains sur les oreilles de Cendres qui semblait un peu surprise de mon geste. Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas qu’on lui touche les oreilles ! Mais en attendant je n’avais pas envie qu’elle sache ce qu’il s’était passé. Et le pourquoi j’avais disparu ! Et puis quoi encore !
« Shhhht ! Elle n’est pas au courant de ça ! On va éviter de lui dire ! »
J’écoutai beaucoup de choses ce qu’il me racontait. De temps en temps je jetai un œil vers le jeune homme, l’observant, il avait ses mèches lui balayant légèrement la figure, son nez… je l’observai toujours avec grande attention, comme-ci il ne pouvait pas me voir. Je continuais de peigner la crinière de Cendres alors que mon esprit galopait dans les yeux de Prudence. J’étais nichée dans cette fleur violette qui s’épanouissait en lisant doucement. Je me mordis les lèvres sans rien dire, écoutant à peine d’une oreille, faisant un pas vers lui, Juste un petit pas, retenant ma main pour qu’elle ne vienne pas se perdre dans ses boucles d’argents. Lorsqu’il releva la tête j’étais trop proche, comme-ci sa voix m’avait envoûté. Mais qu’est-ce qu’il m’arrivait ?! Ce n’était pas la peine… Mes yeux caressèrent son visage…
« Prudence… Je… »
Je me mis une gifle mentale, me mordis la langue avant de me détourner pour revenir à ma jument qui avait maintenant la crinière parfaitement démêlée
« Rien… Rien du tout ! C’est une histoire intéressante ! Il n’y a pas à dire ! »
Je plongeai la tête contre Cendres les joues encore plus brûlantes. Ne t’approche pas de moi. Approche-toi, touche moi… ne reste pas loin… AH ! Je perdais la tête et mes mots ! Je peignais avec plus d’agitation la crinière de Cendres. Concentre-toi Sacha !
- Valarr:
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Jusque là, l’histoire des Sombrelyn ne lui avait pas paru sortir beaucoup du lot. Oh, elle était sans aucun doute intéressante, Prudence adorait lire les mythes et légendes associés aux plus anciennes maisons de Westeros. Mais voilà : elles finissaient par toutes se ressembler un peu. De grands héros, des châteaux, des conflits avec des maisons aujourd’hui éteintes… parfois quelques mentions à des Enfants de la Forêt ou autres créatures qui n’avaient jamais existés. Bref, c’était fascinant, mais ça n’informait pas vraiment sur la réalité de la Maison, même si cela pouvait donner quelques indices sur l’état d’esprit de ses membres.
Ce qui l’intéressait vraiment dans ce livre, c’est ce qu’il pourrait éveiller chez Sacha. Ce qu’il pourrait lui inspirer, s’il y avait seulement de quoi s’inspirer là-dedans. Il espérait que la suite ne soit pas un ramassis de clichés sur les chevaliers.
C’est donc pour voir sa réaction qu’il releva les yeux de son livre. Et tomba sur la tenue de cuir de la cavalière. Il ne l’avait ni vu, ni entendu arriver, plongé dans sa lecture. Les joues un peu roses, il releva encore les yeux pour croiser son regard. Elle semblait perdue dans ses pensées, les yeux rivés sur lui. Sans qu’il ne sache trop pourquoi, ce regard sombre le fit rougir. Il eut la sensation d’être observé en détail, sans trop savoir ce qu’il y avait au fond de ces prunelles noisettes.
Même les mots de Sacha étaient troublants, comme si elle n’osait pas dire quelque chose. Ou qu’elle cherchait ses mots. Mais avant qu’il ne puisse l’inciter à poursuivre, elle s’était brusquement détourné pour revenir à sa jument.
“Eh bien… oui, c’est intéressant. Je dirais même épique.” bredouilla-t-il en hésitant.
Il baissa les yeux sur le livre, lu une première ligne dans sa tête sans prononcer un mot, puis se décida. Plutôt que de reprendre la lecture, il referma le livre sur un doigt - pour garder la bonne page - et se redressa d’un coup. En quelques pas, il était de nouveau proche de Sacha et, sans attendre l’accord de Cendres, il tendit la main vers la sienne.
“Tout va bien, Sacha ?” demanda-t-il alors que ses doigts effleuraient le dos de sa main. “Vous vouliez dire quelque chose ?”
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Je rougis plus fort encore à ses mots et sa chaleur me traversa comme un coup de fouet. Je luttais contre moi-même un instant et mon regard fouilla brièvement les environs, personnes et nous étions cachés en partie derrière Cendres.
« Oh et puis merde ! »
Fis-je à voix basse avant de l’attraper par la manche pour l’obliger à s’asseoir et venir poser brièvement mes lèvres sur les siennes. Les sept… Je me giflais à nouveau mentalement, me remettant presque d’aplomb aussitôt. Je ne saurais dire si c’était de l’amour. Si tôt c’était impossible, mais il y avait une attirance que je ressentais, j’avais envie d’être avec lui, de parler avec lui. Mais ce n’était pas… encore de l’amour ! Je secouai la tête.
« Je… Je suis désolée ! Messire Prudence ! Je ne sais pas ce qu’il m’a pris ! Je suis désolée ! »
Je m’inclinai bien bas, je ne savais vraiment pas ce qu’il s’était passé ! Je rougis en secouant la tête et en m’éloignant bien de lui, laissant Cendres se glisser entre nous et elle s’énervait tapant du sabot. Je bafouillai affreusement des excuses les joues en feux. Je lâchai le peigne avant de détacher Cendres aussi rapidement que possible en continuant une litanie de mots sans queue ni tête. Il valait mieux que je rentre rapidement et que je me cache chez Dame Cersei. Voilà et que je n’en sorte plus. Je fis rentrer Cendres dans sa stalle, tête basse en détachant son licol. J’aurais cependant adoré continuer à l’embrasser il avait les lèvres douces. J’aurais aimé disparaître dans la paille alors que je restai cachée dans la stalle attendant son courroux.
- Valarr:
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Tout s’était enchaîné beaucoup trop vite. Un instant, il approchait timidement de Sacha en espérant comprendre ce qui lui arrivait, le suivant il sentait une poigne ferme se refermer sur son bras et puis, le suivant, il était d’un coup assis de nouveau sur le tabouret. Des lèvres se pressaient sur les siennes, les enfermant dans un baiser chaud et délicat, qui ne dura lui-même que quelques secondes.
De délicieuses secondes.
Les yeux du jeune homme papillonèrent follement quand il reprit enfin conscience du temps qui passait. La chaleur des lèvres de Sacha avait disparu, mais les fragrances de cuir et de cheval flottèrent un instant de plus autour de lui. Le souvenir d’un instant déjà évanoui. D’autant plus que la coupable s’acharnait à s’éloigner en bredouillant. Des excuses. Elle bredouillait surtout des excuses, même s’il n’était pas sûr de tout comprendre.
“Je… Sacha…”
Paralysé par l’enchaînement brutal des évènements, il ne bougea pas de son siège pendant un moment. Il ne quittait pas la jeune femme du regard, alors qu’elle s’empressait de faire rentrer sa jument dans le stalle tout en se confondant en excuses ou en explications qui avaient cessées depuis longtemps de faire sens. Elle avait l’air terrifié de ce qu’il pourrait bien faire. Ou, plus probablement, de ce qu’il pourrait bien dire.
Enfin, Prudence se redressa et déposa le livre sur le tabouret. Tant pis pour la page où ils en étaient.
Il approcha à petits pas prudents, comme si Sacha était une bête sauvage effrayée qui pourrait détaler à tout moment. Les yeux d’améthyste ne lui laissait cependant aucun répit pour le faire et, bientôt, le jeune Celtigar fut tout proche d’elle. Il ne surveilla que très rapidement Cendres, préférant se concentrer sur la belle guerrière qui semblait si terrifié par sa présence et son approche. Sans attendre d’autorisation cette fois, il tendit la main pour emmêler ses doigts aux siens. Il sourit en percevant leur chaleur et les battements rapides de son coeur.
“Sacha, ce n’était pas très raisonnable comme réaction.” souffla-t-il, sans une once de reproche dans la voix.
Tout proche, Prudence paraissait la dévorer de ses grands yeux curieux. Il se dressa doucement sur la pointe des pieds. Ainsi, leurs regards étaient presque à la même hauteur mais, surtout, leurs lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres. En fait il pouvait presque sentir son souffle sur les siennes.
“Je peux ?” demanda-t-il tout bas.
Cette fois, il attendit une réponse, mais elle n’avait pas besoin d’être verbale. Et quand il l’eut, le jeune homme ferma les yeux et rompit la distance qui les séparait. Ce fut un baiser plus timide, mais aussi plus long, plus doux. Prudence prit le temps de profiter de cette chaleur qu’il cherchait tant et du goût de ses lèvres étrangères. Tout en le faisant, ses doigts resserèrent encore leur prise, comme pour s’assurer qu’elle ne décamperait pas cette fois. Ce n’est qu’au bout de longues secondes qu’il retomba au sol et rouvrit les yeux.
Les prunelles lavandes trouvèrent bien vite Sacha et un rire délicat résonna entre eux.
“Oui, c’était aussi bien quand je le prends moi-même… chevalier.”
Il avait susurré ce dernier mot comme un compliment secret.
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J’étais dans la merde ! Dans la merde jusqu’au cou ! J’avais une chose à faire, enfin à ne pas faire ! Je n’avais pas à embrasser de garçon ! De jeunes hommes ! Et surtout pas nobles ! Mais non ! J’avais tout fait foirer encore et encore ! J’étais vraiment impossible, je ne pouvais pas juste… Je me mordis les joues en marmonnant contre ma stupidité jusqu’à entendre des pas derrière moi. Je me retournai, pour voir Prudence arriver et j’eus un pas en arrière, me cognant presque contre ma jument, il allait me coller une gifle et je l’aurais largement mérité, je ne bougerais pas. Mais un grand frémissement se propagea dans tout mon cœur et je me figeai totalement. Raisonnable ? Je bafouillai des excuses sans oser faire quoi que ce soit. Il s’approcha encore plus proche, je ne bougeai pas, en apnée. Il se hissa à ma hauteur. « Je peux ? ». Je clignai des yeux en soufflant un minuscule « oui » dans un filet de voix.
Il posa ses lèvres sur les miennes et je fermai les yeux comme pour profiter de ce moment. Il avait des lèvres douces et chaudes. Je sentis ses doigts se resserrer autour des miens. Je lui rendis son étreinte alors que je continuais à lui rendre son baiser. Je profitai. Largement. S’il était d’accord… Tout allait bien. Il rompit le baiser après quelques secondes et je souris avant de détourner les yeux, pivoine, même si je ne comprenais pas trop ce qu’il s’était passé. Je croisai son regard et il rit, j’eus un petit sourire. Je rougis à nouveau alors que Cendres nous regardait toujours.
« Chevalier ? »
J’eus un rire en me massant la nuque avant de détourner les yeux à nouveau. Je tenais toujours sa main dans la mienne, sans vouloir la lâcher, alors que je devrais.
« Nous… Nous ne devrions pas. Ce n’est pas… bien. Vous êtes un noble. »
Mes doigts refusaient de s’ouvrir et de lâcher sa main. Je voulais qu’il reste. Mais dans le même temps il devait partir. Il était trop proche.
« Si on nous voit, nous aurions de gros ennuie. »
Surtout pour moi…
- Valarr:
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Nous ne devrions pas. Ce n’était pas la première fois que Prudence entendait ces mots. Ou en tout cas, qu’on lui communiquait ce sentiment. Il connaissait aussi la sensation de faire quelque chose de mal.
Non. Quelque chose d’interdit.
Et elle avait raison. Il était noble et elle non, ce qu’ils faisaient n’étaient pas bien. Ce n’était pas le comportement que l’on attendait de lui et ce n’était sans doute pas ce que Cersei Lannister attendait de sa guerrière. Si on les voyait, ils auraient des ennuis. Toutes sortes de rumeurs pourraient commencer à circuler. Les choses pouvaient aller très vite dans un environnement pareil.
Pourtant, Prudence sentait toujours la chaleur des doigts de la jeune femme autour des siens. Même s’il l’avait voulu, il ne pourrait pas partir.
Des ses prunelles violacées, il l’observait attentivement. Elle était pivoine, plus que lui, qui avait aussi rougi, mais elle souriait toujours. A la façon dont elle lui avait rendu son baiser et à celui qu’elle lui avait volé un peu plus tôt, cela ne lui déplaisait pas. Et à lui non plus. Tout comme il appréciait leur proximité actuelle.
“C’est vrai.” répondit-il tout bas. “Nous ne devrions pas.”
Ces mots là aussi, il les avait déjà prononcés. Et il les avait souvent accompagnés d’un baiser. Cette fois, ce fut juste un sourire mutin, alors qu’il tournait la tête, à droite puis à gauche. L’écurie n’était pas vide, mais entre tous les stalles, il était difficile pour les présents de les apercevoir.
Ils restaient un risque.
Prudence savait très bien ce qu’il y avait à faire. Ce n’était pas la première fois qu’il avait embrassé, la première fois qu’il avait désiré, ni la première fois que c’était interdit. Doucement, il tira à lui la main qui tenait celle de Sacha. Il se pencha juste assez pour y déposer les lèvres, sur ses doigts, comme une caresse.
“Connaissez-vous un endroit où l’on ne sera pas vu, alors ?”
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"... Je... La bibliothèque ?"
Fis-je remarquer d'une voix très basse avant de sentir Cendres me donner un coup de tête. Je m'obligeai à lâcher la main, avec regret, de Prudence pour sortir de la stalle.
" Cendres veut être en paix. On devrait la laisser tranquille. "
J'avais chaud, très chaud. Et ma tête me tournait comme-ci j'avais bu trop d'alcool. On ne devrait pas, on n'avait pas le droit. Je serrais les lèvres en fuyant le regard de Prudence. Je ne voulais pas le voir à nouveau.
" Vous allez oublier votre livre messire Prudence !"
Cela serait dommage qu'il s'abîme ici. Surtout s'il n'était pas à lui... Il faudrait que je rentre, que j'arrête d'être ici. Et d'être avec lui également. Je perdais pieds et la tête. Et pourtant... Non ce n'était pas de l'amour. Pas après quelques discussions ! Ce n'était pas ça l'amour ! J'en étais presque sûre. C'était oui un début de quelque chose... Mais pas de l'amour.
- Valarr:
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La bibliothèque. C’est vrai… Prudence n’y avait jamais pensé comme un endroit calme et propice pour ce genre d’activité, mais c’est parce que la seule bibliothèque dont il était vraiment familier était celle de la Citadelle. Immense, riche, mais surtout… très peuplé. On ne pouvait y faire trois pas sans tomber sur un mestre en pleine recherche ou un novice envoyé là par son maître. A Villevieille, ce n’était définitivement pas l’endroit idéal pour les rencontres en cachette.
Mais il faisait confiance à Sacha pour Port-Réal.
A regrets, le jeune homme se laissa pousser vers l’extérieur. Sa main fut libéré mais il ne sentit que le froid de l’air entre ses doigts. Les joues toujours roses et le sourire toujours béat, il se détourna tranquillement. Il ne cherchait pas à faire comme si de rien n’était mais il laissait à Sacha le temps de s’occuper de sa jument si besoin… et de se remettre un peu.
C’est la plus effrayée et la plus rouge de nous deux… Mais c’est elle qui a commencé.
Prudence sourit en y repensant. Cela avait été un peu brutal, mais ce n’était pas étonnant de la part de la guerrière. Et il n’avait pas franchement cherché à la repousser, au contraire. Cela faisait quelques temps qu’il appréciait sa présence maintenant, et il n’avait jamais envisagé de profiter de plus. Mais le goût de ses lèvres était encore sur les siennes, de même que la chaleur empressée qui se dégageait d’elle quand elle l’embrassait.
Son appel le fit sortir de ses pensées et il pivota pour lui faire face à nouveau.
“Oh. Oui. Merci beaucoup.” répondit-il en retournant vers le tabouret. “Mais c’est votre livre à présent. C’est un cadeau, après tout.”
Le livre de nouveau serré contre lui, il approcha de Sacha mais cette fois-ci en gardant une distance raisonnable d’un mètre. Les yeux levés vers elle, il souriait d’un air presque provocant.
“Donc… La prochaine fois que vous voulez faire ça, il faudrait me coincer à la bibliothèque. Sauf si vous voulez aller y discuter, tout de suite.”
Perturbée comme elle semblait l’être, Prudence ne serait pas étonné qu’elle choisisse plutôt de fuir et il ne comptait pas l’en empêcher. C’était peut-être elle qui avait commencé, mais il comprendrait si elle voulait s’arrêter là ou ne plus le voir… pendant un moment. Le jeune Celtigar était juste assez familier de ce genre de regard, ce genre de baiser et ce genre de désir caché pour connaître les règles du jeu.
Il était joueur, mais tout le monde ne l’était pas.
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Oui normalement c’était mon livre, mon cadeau ! Mais quand même ! Enfin ! Je voulais… Je détournai les yeux pendant quelques secondes, j’avais besoin de prendre un peu de temps, pour moi, essayer de reprendre contenance ! Rien qu’un peu ! Ce n’était pas facile, mais qu’il s’éloigne me permit de reprendre de l’air et me permettre d’être un peu moins rouge. C’était déjà pas mal ! Je plaquai mes mains sur mes joues pour essayer de faire partir le rouge du sang qui gonflait mes veines. Cela faisait un peu de bien. Je soufflai à nouveau longuement avant de secouer légèrement la tête. Respire Sacha, Respire ! Ce n’était pas la peine de s’affoler pour ça ! Tout va bien ! Personne n’avait rien vu ! Et Cendres était occupée à brouter tranquillement son foin. Un cadeau ? Je tournai la tête vers Prudence un cadeau n’est-ce pas ?
« Oui… oui c’est vrai… »
Je plongeai mon regard dans le sien alors qu’il était proche. Un mètre. Mais je pouvais encore sentir son parfum toucher mon nez. Le coincer à la bibliothèque ? Ou recommencer dès maintenant ? Je ne savais pas quoi dire, quoi répondre. Quoi faire ? Je… je… Je ne savais pas ? Je ne savais plus quoi faire ! Et je repensais à la chaleur de ses lèvres et ses yeux ne me lâchaient pas, comme une supplique silencieuse.
« J… »
Je me mordis les joues, Dame Cersei ne serait pas d’accord, Félicité non plus ! Mais… J’avais tellement envie de ses lèvres, de passer du temps avec lui et de toucher ses cheveux également… De juste… être avec lui encore un peu. Rien qu’un peu.
« Vous deviez me montrer un livre je crois Messire Prudence. »
Est-ce que je serais maudite par les Sept ? Je l’étais déjà un peu… Alors un peu plus un peu moins… Je commençai à me diriger vers la sortie.
- Valarr:
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Elle avait des yeux très sombres. Beaucoup plus que les siens en tout cas. Prudence profitait de cet instant d’hésitation chez elle pour les observer avec soin, tout perdus qu’ils étaient. Il pouvait presque la voir réfléchir à ce qu’elle voulait faire exactement, cela avait quelque chose d’adorable et d’amusant. Bien sûr, le jeune homme ne voulait pas l’influencer dans sa décision… sinon en restant planté devant elle, un doux sourire aux lèvres.
Ce n’était pas très gentil de sa part, mais il ne faisait pas de mal, si ? Prudence avait la sensation de se poser beaucoup moins de questions qu’elle. Etait-ce parce qu’il prenait moins de risque ? Ou bien parce qu’il avait déjà pris l’habitude, plusieurs fois, de flirter avec ces interdits ? Sans doute un peu des deux. Une part de lui n’avait pas envie de faire de bêtise ou de mettre en danger la jeune femme. L’autre, beaucoup plus joueuse, avait envie de voir ce qu’elle voulait vraiment. Il voulait sentir de nouveau ses lèvres sur les siennes et sa poigne sur ses bras.
Aussi, il se redressa à son ultime réponse, le regard brillant d’intérêt.
“Oh ? Vraiment ?”
Cette fois, il était évident que le ton innocent était feint, de même que l’hésitation qu’il ne réussit à maintenir que quelques secondes.
“Ah oui, c’est vrai. Dépêchons nous alors. Je vous ai déjà fait perdre beaucoup de temps.”
Le jeune homme pivota sur lui-même rapidement, mais le regard lavande s’attarda sur Sacha pendant quelques secondes supplémentaires, comme s’il s’assurait qu’elle le suive bien.
Ce matin, il avait faillit se perdre dans les couloirs du Donjon Rouge, mais pour aller à la bibliothèque, il savait très bien s’y retrouver. Ses pas étaient aussi plus rapides. Même en essayant de garder une posture calme et altière, ses foulées dégageaient un enthousiasme persistant. Enthousiasme qui ne faisait qu’augmenter à chaque coup d’oeil derrière lui, pour vérifier que la jeune femme était toujours là. Prudence restait silencieux sur le trajet, mais il gardait un contact visuel avec Sacha. Sans la laisser trop approcher non plus, mais en ralentissant s’il prenait un peu trop d’avance.
Et ce, jusqu’aux lourdes portes de la bibliothèque. Son livre toujours en main, Prudence les poussa avec un peu de difficulté avant de s’engouffrer à l’intérieur. A pas lents, il s’assura qu’ils étaient bien seul, dans le silence respectueux que l’on réservait à un tel recueil de savoir.
“Nous y sommes.” annonça-t-il joyeusement.
Il pivota une fois de plus, les boucles argentées flottant autour de son visage. Le sourire qu’il adressa à Sacha était définitivement mutin cette fois-ci, d’autant qu’il ne s’était pas arrêté. Prudence continuait d’avancer, ou plutôt de reculer, tout en fixant la guerrière de ses deux améthystes brillantes.
“Vous vouliez me dire quelque chose, alors ?”
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Oui ! Vraiment, j’inclinai la tête en me mettant en marche dans les couloirs, bientôt dépassé par Prudence qui gambadait comme un cabri. Est-ce que je trouvais ça adorable ? Oui. Est-ce que je regardais son dos ? Oui. Est-ce que j’essayais de paraître détaché ? Oui. Mais ce n’était pas facile du tout. J’avais l’impression d’être horriblement embrouillé dans ma propre tête. Il fallait que je commence par démêler le fil, lentement mais sûrement. Mais pour l’instant, je voulais que cette pelote reste bien en place. Je voulais aussi profiter de ce moment sans essayer vraiment de tout comprendre, il faudrait que je me pose, bien sûr, mais pas maintenant. Pas maintenant c’était hors de question. Je voulais aussi savourer le moment. Je me faufilais dans la bibliothèque derrière Prudence, l’observant toujours alors qu’il se retournait vers moi.
Lui dire quelque chose ? Je lui pris la main pour nous enfoncer entre les rayons de livres, histoire de nous éloigner de la porte au maximum. C’était hors de question qu’on en soit trop proche. Une fois à l’abri des regards je lâchai son poignet avant de m’approcher de lui, plus gentiment.
« J’ai… encore… »
Mes joues allaient s’embraser bientôt, mais littéralement ! Je remuai le nez avant de reprendre dans un murmure.
« J’ai encore très envie de vous embrasser. Et de faire ça. »
Je tendis les mains pour les passer doucement dans ses cheveux, caressant doucement ses mèches d’argent avant de me pencher pour d’abord embrasser son front, ses joues, son nez… Et j’effleurais ses lèvres avec douceur. Je guettais toujours un bruit qui pourrait nous prévenir de l’arrivée de quelqu’un. Je ne voulais pas être surprise avec lui. Ni pour moi, ni pour lui. C’était hors de question. Je plongeai mon regard dans le sien avant d’effleurer à nouveau ses lèvres des miennes, attendant qu’il fasse le premier pas.
- Valarr:
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Prudence n’était que trop heureux de se laisser guider dans les rayons par la jeune femme. Il en profitait aussi pour se montrer attentif à d’autres présences éventuelles, mais il n’avait pas beaucoup de succès. Son attention était plutôt concentrée sur Sacha et sur ses réactions. C’était tout le jeu pour lui : voir ce qui faisait plaisir à sa partenaire. Derrière l’hésitation et les craintes, il savait qu’elle avait envie de quelque chose. Il voulait juste savoir exactement ce que c’était.
La réponse ne tarda pas à venir.
Il fut surpris que sa première envie fut de passer une main dans ses cheveux mais le contact fut loin de lui déplaire. Avec un sourire délicat, il se complut dans les caresses et les baisers qu’elle lui offrait, un sourire apaisé ornant bientôt ses lèvres alors qu’il glissait plus loin dans un rayon jusqu’à sentir son dos buter contre le bois d’une bibliothèque. Il la laissa faire avec plaisir, jusqu’au moment où elle s’arrêta, ses lèvres toutes proches des siennes mais sans rompre la distance.
Prudence se fendit d’un vilain sourire, cette fois-ci, et rouvrit les yeux pour croiser les siens.
“Ce n’est pas correct, Messire Sacha.” souffla-t-il sur ses lèvres. “Et mon honneur ?”
Avant qu’elle ne puisse répondre, ce fut à lui d’agir. Il glissa une main jusqu’au visage de la jeune femme, effleurant sa joue d’une longue caresse, avant qu’elle ne plonge dans son cou, jusqu’à enfin s’arrimer à sa nuque. Seulement alors, Prudence s’en servit pour se redresser de nouveau et, encore une fois, sceller leurs lèvres pour un baiser. Celui-ci fut moins timide, plus long, et plus appuyé.
Le jeune homme l’interrompit avec un doux rire qu’il s’efforça de rendre aussi discret que possible.
“Et maintenant que vous avez eu ce que vous vouliez ?” demanda-t-il, le regard brillant de provocation.
Il pouvait jouer la gente dame effarouché, il avait tout de même gardé sa main sur la nuque de Sacha, explorant sa peau et la douceur des cheveux de jais qui glissaient jusqu’à ses doigts.
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Je respirais contre Prudence, son odeur, la douceur de sa peau, nos effleurements, mes miens, les siens… la douceur de ses cheveux. J’aimais cela, au creux du calme de cette bibliothèque, cachés aux yeux du monde. Juste profiter de quelques moments volés. Je démêlerais la pelote de mes pensées plus tard. Bien plus tard, alors que nous étions collés presque l’un à l’autre que je sentis sa main se glisser sur ma joue puis ma nuque, effleurant mes cheveux. Correct ?
« Votre honneur gente dame ? Vous pouvez toujours me repousser. »
Rétorquais-je d’un souffle avant qu’il ne m’embrasse à nouveau. Je fermais les yeux, cherchant ses lèvres, le garder contre moi alors que je crispais mes doigts au creux de ses cheveux, je profitais de la chaleur de ses lèvres, le laissant presque me guider dans ce baiser, ce moment, je restais proche de lui alors que ce fut lui, qui rompit le baiser. Je grognai de frustration ! J’en voulais encore ! Encore plus ! Je tendis une main pour venir caresser ses lèvres avec douceur. Maintenant ce que j’avais eu ce que je voulais ? J’eus un sourire en caressant sa peau.
« J’ai très envie de recommencer. Mais si votre honneur vous retient Gente Dame… Je vais me retirer, n’est-ce pas ? Votre réputation ne saurait souffrir de ma présence à vos côtés. Même si j’aime embrasser vos lèvres. »
Et que je continuerais encore un petit peu, peut-être oser aller un peu plus loin ? Juste un peu plus loin ? Pas de beaucoup ! Hors de question de franchir une certaine ligne ! J’avais mes grandes limites et il ne les franchirait pas sans que dame Cersei ne soit d’accord. Et même, si elle n’était pas d’accord… Je saurais parfaitement que je devrais mettre fin à la relation. C’était aussi simple que cela. Mais pour l’instant je voulais encore l’embrasser, encore sentir ses cheveux sous mes doigts… Juste encore un peu.
- Valarr:
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Elle se prenait au jeu. Et elle était même plutôt douée dans son rôle de chevalier à la fois servant et séducteur. Bien assez pour arracher un nouveau rire au jeune homme. Même le petit son de frustration qu’elle avait poussé quand il avait rompu le baiser ne faisait qu’attiser un peu plus les désirs de Prudence. Si bien qu’il n’hésita pas longtemps avant de lui donner la réplique.
“Tout à fait, vous devriez vous retirer.”
Malgré le ton très affirmé, ses mains racontèrent une autre histoire. L’une resta cramponnée à la nuque de la guerrière, tandis que l’autre - après s’être débarassé du livre qu’il tenait sur l’étagère derrière lui - se glissa le long de sa taille pour aller s’accrocher à la base de son dos. Bien sûr, Sacha aurait sans aucun doute été parfaitement capable de se reculer si elle le voulait : ce n’est pas comme si Prudence avait vraiment la force de s’accrocher à elle malgré tous ses efforts. Mais il ne cherchait clairement pas à la repousser plus loin.
“Ou ayez au moins la décence de m’enlacer correctement, si vous recommencer.”
Prudence se redressa, mais ses lèvres ne touchèrent pas celles de Sacha cette fois-ci. Il ne déposa qu’un léger baiser au coin de celles-ci, avant de retomber et de se serrer contre elle. Le jeune Celtigar réfugia son nez dans le cou de la guerrière et y prit une grande inspiration, avant que ses épaules ne retombent, parfaitement détendue.
Voilà une chaleur et un contact qu’il appréciait plus que tout. Pour un bref instant, le reste du monde n’existait et il était dans les bras - enfin, pas encore mais il savait que ça allait venir - de quelqu’un qui appréciait son contact et sa présence. Sacha sentait encore le cheval et le cuir, mais il y avait aussi les fragrances de sa peau qui caressaient maintenant ses narines. C’était parfait.
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Me retirer ? Mais alors cher Prudence, pourquoi as-tu ta main au creux de mon dos ? Pourquoi je sens encore ta main sur ma nuque. Je haussai un sourcil alors qu’il ne m’embrassait pas. J’avais chaud au creux du ventre. Est-ce que c’était normal ? Est-ce que c’était le désir ? L’amour ? Je ne savais pas. Je souris doucement en le regardant.
« J’ai pourtant bien l’impression que vous voulez que je reste, gente dame. Ne serait-ce que votre main. »
Qui était au creux de mon dos. L’enlacer correctement ? J’eus un sourire et ma main glissa sur sa nuque, la seconde glissant aussi au creux de son dos. Nous frôlions l’indécence ! Mais aucune main était trop bas, il n’avait pas sa main sur mon derrière ou moi sur le sien. Je souris un peu alors qu’il avait enfoui son visage dans mon cou. Je le laissai faire avec un sourire, serrant plus fort l’homme contre moi inclinant la tête vers lui.
« Êtes-vous timide ma dame ? Est-ce que je vous impressionne ? »
Est-ce qu’il était timide ? J’étais presque sûre que non. Il s’amusait de moi, largement ! Je soutiens son regard avant de glisser ma main sous son menton pour revenir sceller mes lèvres aux siennes, l’embrassant à nouveau en le serrant contre moi. Je goûtais à ses lèvres, encore, mais je me montrais encore hésitante. Mes derniers baisers remontaient à très loin ! Alors je le laissai presque me mener un peu à la baguette. Je lâchai son menton pour revenir caresser ses cheveux. J’aimais cette texture sous mes doigts. Et je savais aussi que nous allions devoir nous arrêter. Je devrais bientôt partir. Et bientôt me remettre à mes pensées, celle que je mettais toujours à plus tard. Mais pour l’instant, Prudence guidait le baiser.
- Valarr: