Ce n'est rien qu'une coupure
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De la corne. Oui, c’était en effet le meilleur moyen pour elle d’éviter les ampoules et c’est ce qui rendait ses mains plus rugueuses que celles du jeune homme. Un atout acquis à force d’entraînement et de combat. Prudence doutait qu’elle puisse tout perdre en si peu de temps mais il était vrai que la peau se renouvelait sans cesse. Pour autant, un petit baume ou une pommade pourrait peut-être aider. Il connaissait de nombreux remèdes, avec un peu de temps, il devrait pouvoir trouver quelque chose.
Avant qu’il n’arrive à la moindre idée, une pichenette le fit sortir brutalement de ses réflexions. Le jeune homme redressa le nez en le fronçant légèrement, puis il sentit les mains de son amie se défiler. Il regrettait déjà leur chaleur.
“Bien sûr que non, Messire. Elles sont très bien comme ça vos mains.”
Il se pencha vers elle avec un sourire mutin, cherchant le regard qu’elle essayait de lui cacher en regardant ailleurs.
“Je veux qu’elles restent intactes et qu’elles ne saignent pas, voilà tout.”
Ils étaient trop proches et Prudence en avait bien conscience. Il pouvait presque sentir les regards qui pesaient sur eux en cet instant. Mais si une part de son esprit s’en inquiétait, la plus grosse part ne voulait pas se détacher si facilement de Sacha et de sa présence rassurante et amusante à la fois.
Comme elle regardait toujours ailleurs, le regard violacé s’égarait sur les mèches sombres au-dessus de son oreille, avant qu’elles ne soient réunis en queue de cheval. Il se demanda à quoi elle pourrait bien ressembler avec les cheveux libérés.
“Vous ne combattez qu’au cours de bataille ?” demanda-t-il soudain. “Je vous vois à l’entraînement, mais je ne sais pas ce que vous faites. Dame Cersei ne vous autorise pas les tournois ?”
Est-ce que ceux-ci étaient seulement ouverts aux femmes ? Prudence savait que certaines figures historiques féminines y avaient participés sous couvert de l’armure d’un chevalier mystère, mais Sacha était une épée de Dame Cersei. Une lionne du Roc. Peut-être aurait-elle assez d’influence pour créer des exceptions ?
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Et il allait arrêter de me regarder ainsi ? De me détailler ? De me sourire ? Je soutiens brièvement son regard avant de le détourner loin pour éviter de me mettre à rougir à nouveau. C’était hors de question ! Je voulais arrêter de rougir et d’avoir trop chaud. Non, vraiment, il avait les mains chaudes et douces. Je ne voulais pas rester concentrée sur cela. Ce n’était pas la peine de trop en faire. Ce n’était qu’un homme ! Juste un homme, avec des yeux améthystes, des cheveux d’argents, des mains très douces, et un délicieux parfum de lavande. Sacha ! On a dit quoi ?! C’est hors de question de penser tout ce genre de chose. Et il plissa le nez alors que je lui offris une pichenette dessus.
« J’espère bien, ce sont des mains de chevalier ! Je n’ai pas besoin qu’elles soient douces. »
Ce sourire… Je croisais son regard, mais mes yeux glissèrent sur ses lèvres et je me mordis légèrement les miennes pour m’empêcher de répondre à son sourire trop franchement. C’était hors de question ! Vraiment tout à fait hors de question. Intactes et qu’elles ne saignent pas.
« Moi aussi je veux qu’elles restent intactes. J’en ai besoin pour m’entraîner ! »
Et combattre plus longtemps ! Mais nous n’allions pas trop épiloguer, n’est-ce pas ? Combattre qu’en cours de bataille ? Il voulait que je combatte comment sinon ? Je hochais légèrement la tête.
« Ça ou des bandits, cela dépend.»
C’était hors de question de parler du tournoi et de tout ce que j’avais vécu ! Non, c’était hors de question. Il n’avait pas besoin de savoir. Il s’était redressé et un peu éloigné. Dommage. Je ne sentais plus son odeur de Lavande. Le tournoi ? Je pouffai légèrement, un peu mal à l’aise avant de remuer légèrement le nez.
« Non, le tournoi n’est ouvert que pour les hommes. Et les chevaliers. »
Je haussais les épaules.
« Je ne suis ni l’une ni l’autre. Alors non, je ne participe pas. Et puis Dame Cersei serait pas tout à fait d’accord pour que je… m’exhibe ainsi. Et si je perds ? Quelles seraient les répercussions sur elle ? »
C’était hors de question ! Heureusement que le chevalier mystère… personne n’avait compris que c’était moi. Enfin, à part Dame Cersei qui était parfaitement au courant ! Et qui avait donné son aval. Mais au vu du résultat pathétique… Je serrais les poings. Je ne pourrais jamais refaire.
- Valarr:
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Elle remuait le nez. Une fois de plus, il l’avait rendu mal à l’aise d’une façon ou d’une autre. Cette fois, Prudence pouvait presque parier sur la raison : il était trop proche, il lui avait pris les mains… bref, il se montrait un peu trop familier avec elle. D’une façon qui la troublait visiblement. Lui, en revanche, était de moins en moins troublé. Il essayait de ne pas trop penser à certaines choses, comme la façon dont les joues de Sacha se troublaient de rouge ou la légère inclinaison de ses lèvres quand elle se les mordillait ainsi. Mais à part ça, il appréciait cet instant.
Le jeune homme se reconcentra sur Cersei Lannister, les tournois et tout ce que cela impliquait. D’accord, elle n’y avait jamais participé. C’était dommage. Lui trouvait les tournois très violents mais c’était aussi un moyen pour les hommes d’armes de prouver leurs valeurs et leurs talents dans un cadre un peu plus sécurisé qu’à la guerre. Sacha ne serait sans doute pas de cet avis, mais il aurait préféré la savoir à un tournoi qu’à un siège.
Mais ce n’était pas à lui de décider pour elle.
“Pour elle ?” s’étonna-t-il soudain.
Il n’avait même pas pensé aux répercussions que cela pourrait avoir sur Cersei Lannister. Quelle importance ? C’était Sacha qui prouverait sa valeur. Prudence mis quelques secondes à se souvenir qu’en effet, les exploits d’un chevalier rejaillissaient souvent sur sa famille et parfois sur son seigneur. Il en serait de même avec Sacha et dans ce cas, ce ne serait nulle autre que la lionne du Roc qui récupérerait les lauriers. D’une certaine façon.
“Si vous perdriez, je m’inquiéterais surtout de ce que vous pourriez subir. J’ai assisté à mon premier tournoi depuis 10 ans ici et c’était… beaucoup plus violent que dans mon souvenir.”
Un frisson parcourut le corps du jeune homme. Il secoua un peu la tête pour chasser les images de la mêlée qui s’imposait à son esprit.
Il n’était pas le seul que l’idée semblait stresser. Du coin de l’oeil, il vit le poing de la jeune femme se serrer avec une sorte de frustration. Curieux et frustré, il pencha la tête vers elle. Cette fois, quand il tendit la main, il n’attendit pas d’autorisation. Ses doigts tapotèrent doucement sur les gants de la guerrière, comme en une tentative de caresse rassurante. Sans comprendre ce qui la tendait comme ça, il voulait la détendre.
“Peut-être quand vous serez chevalière ? Je ne pourrais pas vous donner ma faveur mais vous saurez qu’elle est là, en esprit.”
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Je remuais le nez en essayant de ne pas trop fixer mon regard sur le jeune homme. Bon sang ! Il pouvait pas être moins… À me fixer ? Ainsi ? Me détailler, m’observer ? Avais-je quelque chose sur la figure ? C’était forcément quelque chose comme ça ! Sinon il ne me regarderait pas de cette manière, pas avec autant d’intensité. Pourtant j’étais presque sûre de n’avoir aucune tache sur mes joues, même pas un peu de sueur ! Et il était trop proche ! J’essayais autant que possible d’être détachée et de répondre à ses questions paisiblement. Le tournoi… Je n’aurais jamais dû y participer… Jamais ! Pas en face de Garlan ou d’autres grands noms. J’aurais dû rester à ma place… Mais oui, elle.
« Oui, elle. Elle est la dame que je sers. Je n’ai aucun nom alors la gloire va à ceux me permettant de combattre : Cersei Lannister en l’occurrence. »
Il était noble, il n’était pas censé savoir tout cela ? Pourquoi était-ce à moi de lui expliquer ? Pas que cela me rendait triste qu’il ne sache même pas cela ! Je trouvais cela amusant ! Que je doive lui expliquer quelque chose qu’il était censé savoir, quelque chose de la noblesse. Mais si je gagnais, non, cela ne reviendrais pas en grande partie à mon crédit. Mais bien à Dame Cersei qui m’avait armé et permit de participer. Sauf que rien de tout cela ne s’était passé selon mon plan… Pas du tout. Je reviens vers l’homme qui déclara de s’inquiéter pour moi au tournoi. J’eus un rictus.
« Ne vous en faites pas d’avance. Ce n’est pas encore pour tout de suite. J’ai assisté à ce tournoi, c’est… moins violent que la guerre. »
Magnifique Sacha. Superbe façon de le rassurer ! Tu ne veux pas non plus dire que tu as déjà vu un chevalier décapiter un cheval grâce à une lame en acier valyrien ? Non mais vas-y ! Parle aussi de Meliodas et de la manière dont il est mort par TA faute et en défendant cet homme ! Que si tu avais été là, il n’aurait pas agi ainsi ou tu aurais pus le défendre. Magnifique. Brillante idée Sacha. On te donnera une médaille, premier prix d’intelligence ! Je ris à ses mots.
« Un jour oui. Cela serait bien. Mais il me faudra un exploit pour devenir chevalière, comme tuer un traître particulièrement puissant. Ou sauver quelqu’un de très important. Ce n’est pas encore pour tout de suite ! »
Il faudrait éventuellement que je ramène la tête de Viserys Targaryen sur une pique… J’étais sûre que cela pourrait marcher.
- Valarr:
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Comme Sacha pouvait s’y attendre, l’assurance que le tournoi n’était pas plus violent qu’une guerre fit blêmir le jeune homme. Il s’en doutait bien sûr, mais la façon dont elle lui annonçait ça… La guerrière avait une telle désinvolture, qui n’était possible que si elle avait vu des choses absolument horrible au cours de ses combats, que ce soit au siège des Ferren ou contre des bandits.
Bien sûr Prudence. Les gens se battent pour tuer et survivre. Tous les coups sont permis. Ce n’est pas un tournoi.
Instinctivement, il resserra les doigts sur ce qu’il tenait, avant de se rappeler qu’il s’agissait du poing serré de Sacha. Alors, il retira précipitamment sa main et lui fit un sourire d’excuse, pour se reconcentrer sur ce qu’elle disait.
Et heureusement, la jeune femme avait décidé de s’engager sur des terrains un peu moins lugubres. Mais juste un peu moins. Tuer un traître suffisamment puissant. La liste n’était pas longue, mais elle l’était déjà plus qu’il y a quelques années. Les Sept Couronnes étaient loin d’avoir l’unité qu’elles avaient connus au cours du règne des plus grands Targaryen. Les ennemis et les traîtres grouillaient du Val jusqu’à Dorne. Et on disait que le dragon de l’Est avait des espions et des traîtres dans toutes les régions… Sacha pourrait peut-être profiter de ce chaos pour y gagner.
C’était tout aussi inquiétant, sinon plus. Prudence aurait largement préféré qu’elle choisisse l’option de sauver quelqu’un d’important, mais il comprenait bien son calcul. Manifestement, elle avait déjà réfléchi longuement à ses options pour décrocher son rêve. Et en effet, Prudence n’en voyait pas beaucoup d’autres. Bien sûr, il aurait aimé que ses talents seuls suffisent à lui obtenir le rang de chevalier… Ou chevalière, peu importait le nom qu’on lui donnerait. Mais il avait assez d’expérience pour savoir que ce n’était pas possible. Ce n’était pas ainsi que Westeros fonctionnait. Jamais il n’avait existé de femmes chevaliers. Pour que cela change…
“J’aurais aimé que ce soit plus simple que ça, mais si ce sont les seules choses qui vous le permettrons… Je prierais pour que ça arrive.”
Il laissa son regard dériver vers les autres combattants pendant un moment, croisant quelques regards qu’il ignora. Aenor n’était pas encore là et c’est tout ce qui lui importait.
“Si par miracle je devenais suffisamment important, je m’arrangerais pour que vous ayez à me sauver. Ce serait un bon raccourci, non ?”
Un rire clair lui échappa, avant qu’il ne se retourne vers Sacha. Ce n’était pas réalisable, il le savait bien. Il n’était qu’un deuxième fils, d’un deuxième fils, d’une famille qui n’avait pas la renommée des lord suzerains. Il n’était personne et n’avait pas vraiment l’ambition de devenir quelqu’un.
“Ce serait le rôle d’un chevalier avec sa gente dame, n’est-ce pas ?” ajouta-t-il sur un ton mutin.
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Je baissai les yeux sur sa main qui serrait la mienne. Qu’est-ce que… Depuis quand tenait-il ma main ?! Depuis quand ? Je rougis en détournant les yeux à nouveau. Qu’est-ce que j’étais censée faire ?! Mais il l’enleva rapidement. Tant mieux. Tant mieux ! Je n’aurais pas à lui enlever ou… ou je ne sais quoi ! Il avait la mauvaise habitude de me toucher ainsi. Pas que c’était désagréable ! Il avait les mains très chaudes, c’était très agréable ! Mais en public… non, je ne pouvais pas… Je ne pouvais pas du tout. C’était hors de question. Et puis quoi encore ? Non, je devais garder une distance avec tout ça, les émotions et les sentiments, c’était pour les autres ! Quant à devenir chevalière… J’y étais encore loin.
« Être chevalier ce n’est jamais simple. Et encore plus quand on a pas une bite pour manier l’épée. »
Oups. C’était sorti plus rapidement que je ne pouvais le retenir. Je couvrais aussitôt ma bouche de mes mains. Dame Cersei allait finir par me laver la bouche au savon si elle m’avait entendu parler à ça. Ou elle m’aurait fait couper la langue… C’était possible aussi… Ou les deux. Aussi ! Je remuai le nez avant de glisser un œil vers Prudence.
« Cette phrase restera entre nous. D’accord ? »
Hors de question que quiconque en entende parler, n’est-ce pas ? Je soupirais à ses mots en riant légèrement. C’était plus ou moins hors de question.
« Cela serait tricher. Et un chevalier ne triche pas. Mais je sais que vous deviendrez important un jour ou l’autre. »
Comment ? Ça c’était une bonne question, mais je ne pouvais l’aider sur cela. Moi je voulais être chevalière ! ET de la plus noble des manières. Le sauver… parce que cela serait mon rôle ! Je ris.
« Un chevalier oui défendra sa gente dame ! Mais il faut qu’il soit chevalier avant ! N’est-ce pas. »
Un peu plus et je ferais un baise-main à un homme. Vraiment ! Il faudrait que je fasse plus attention à ce que je pensasse et ce que j’avais envie. Mais mes yeux caressaient ses lèvres, est-ce qu’elles étaient aussi douces que ses mains ? Et aussi chaudes ? Sacha !
- Valarr:
Membre
Prudence avait visiblement écarquillé les yeux à la phrase de Sacha. Le mot lui avait sans doute échappé et elle le prouva aussitôt en se couvrant la bouche comme si elle venait de dire une grosse bêtise. Le jeune Celtigar, en revanche, resta figé quelques instants supplémentaires, fixant la guerrière du regard, jusqu’à ce qu’elle lui demande de garder ce qui venait de se dire entre eux.
Alors, seulement, il pouffa de rire. Ses traits se déformèrent tandis qu’il s’empêchait de rire. C’était peut-être grossier, mais c’était plutôt vrai. Et ce n’était pas un langage déplacé qui allait choquer le jeune homme : il avait déjà entendu bien pire à la Citadelle. Tous les acolytes n’étaient pas des nobles, très loin de là. Aussi, plutôt que de lui répondre, il appuya l’index sur ses lèvres pour indiquer qu’il garderait le silence. Quel intérêt aurait-il à le révéler à qui que ce soit, de toute façon ?
Sa stratégie pour faire de Sacha une chevalière ne sembla pas plaire à la jeune femme. Pourtant elle était parfaite : il suffisait qu’il devienne important, qu’il se mette en danger là où Sacha pourrait venir le sauver et qu’elle parvienne à le faire avant qu’il ne soit vraiment mort ou blessé. Rien de plus simple en quelque sorte. Il allait en rire de nouveau quand Sacha lui fit une remarque qui le surpris : comme si elle était sûre qu’il deviendrait important. Et pourquoi donc ?
Prudence ne chercha pas à cacher la confusion que cette remarque fit naître chez lui. Les sourcils haussés, il pencha la tête sur le côté, sans quitter Sacha du regard. Il attendit tout de même sa dernière remarque avant de répondre. Ses lèvres fines se plissèrent en une moue déçue, alors qu’elle chassait les derniers espoirs qu’ils pourraient placer en son plan.
“Vous pensez ? Je suis sûr qu’il existe des chansons sur des gentilshommes devenus chevalier après un exploit de ce type…”
Un rire lui échappa. Il n’arrivait pas à se rappeler d’une de ces chansons, mais il était certain qu’il y en avait. Il en existait tellement de toute façon.
“Quant à devenir important, je ne sais pas ce qui vous fait dire ça. Je ne sais même pas si j’aimerais l’être. Pour être honnête, je me sens très bien où je suis, là.”
Les yeux d’améthystes brillèrent d’amusement.
Je parle autant de ma position dans ma famille que de là où je me tiens, en ce moment, semblaient-ils dire.
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Il fallait vraiment que j’apprenne à tenir ma langue ! Vraiment ! Mais Prudence me confirma qu’il ne dirait rien. Vraiment qu’il ne dirait rien. Ouf ! Parce que sinon j’étais un peu dans la merde s’il répétait tranquillement tout cela à Dame Cersei… Non, visiblement, je n’avais pas beaucoup de chance de survivre ! Mais c’était autre chose ! Vraiment pas la peine d’insister. Et je haussai les sourcils à ses mots. Des chansons ? Je pouffai légèrement en secouant légèrement la tête.
« Ma bonne gente dame ! Les chansons ne sont pas la réalité ! Je viens à vous prévenir ! »
Vraiment… Il était adorable. Tellement adorable, avec ses manières élégantes, sa manière de plisser les yeux et de te sourire, ses manières de bouger ses mains également. Son parfum. De lavande. Je ne pourrais plus jamais sentir la lavande sans penser à lui et ses yeux presque de la même teinte… Sacha ! Veux-tu bien te concentrer cinq minutes s’il te plaît ?! Vraiment… Tu ne pouvais pas t’en empêcher ? N’est-ce pas ? Je me mordis la langue silencieusement avant de sourire à ses mots.
« Vous êtes nobles, vous êtes déjà important. Vous avez des gens qui tiennent à vous. Alors vous êtes déjà important. Mais il ne manque que quelques petites choses pour que vous soyez connu ! Comme l’envie de l’être réellement. »
Je lui fis un petit clin d’œil sans rien rajouter ! Ce n’était pas la peine, il avait beaucoup à apporter au monde. Et je sentais qu’il allait me demander quoi, alors je pris les devants.
« Votre gentillesse. Votre intelligence et vos idées. Je suis sûre que le monde gagnerait à vous connaître. »
Vraiment ! Il y avait besoin de gens comme lui, pour améliorer le monde.
« Le monde ne marche pas seulement pour les guerriers. Ils ne sont que les bras des gens assez intelligents pour les diriger. Même s’ils sont intelligents ! Enfin, pas moi, les autres oui ! »
Tu t’enfonces. Je remuais le nez avant de soupirer légèrement. Qu’est-ce que j’étais censée dire d’autre ? Il fallait que je retourne m’entraîner également ! Au moins je pourrais tricher et travailler un peu plus d’une heure… C’était pas si mal !
- Valarr:
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Que les chansons n’étaient pas conformes à la réalité, Prudence le savait bien à présent. Il en avait été profondément désolé pendant longtemps, après l’avoir appris, mais il avait fini par s’y faire. Et pour lui, ça n’empêchait pas de faire des efforts pour que la réalité se rapproche des chansons et des poèmes. N’était-ce pas le propre d’un idéal ? De créer un objectif duquel on devait s’approcher, plutôt qu’un rêve qu’on devait oublier ?
Malheureusement, le reste du monde ne semblait pas tout à fait d’accord. Ou alors, ils n’étaient pas d’accord sur la méthode pour s’en approcher. C’était dommage.
Un des points sur lesquels les chansons et la réalité semblait s’accorder, c’était ce que venait de dire Sacha : les nobles étaient importants. Dans les poèmes, c’est parce qu’ils étaient intrinsèquement meilleurs. Mais dans la réalité, Prudence savait que c’était un peu plus compliqué que ça. Le rôle de la noblesse était important et les seigneurs devaient maintenir sur leur domaine une stabilité qui permettait à chacun d’y vivre paisiblement. Quand tout se passait bien.
Mais ce ne serait pas son rôle à lui.
“Je ne sais pas bien ce que je pourrais…”
Avant même qu’il n’ait terminé sa phrase, Sacha avait commencé à énumérer les qualités qui, selon elle, lui permettrait de devenir important dans le futur. La liste était flatteuse, surtout si c’est ce qu’elle pensait réellement de lui, mais il n’était pas sûr qu’elle l’amène bien loin dans le monde qu’il connaissait.
Malgré tout, il eut la décence de rougir et de baisser un peu les yeux vers ses mains. Jusqu’à ce que Sacha ne saisisse l’occasion de se dévaloriser à nouveau. Ou en tout cas, son intelligence. Prudence fronça aussitôt les sourcils et releva les yeux vers elle.
“Vous êtes un vil flatteur, messire. Et vous en profitez pour vous dévaloriser à nouveau.”
De colère feinte, Prudence dressa l’index et, plutôt que de donner une pichenette à la guerrière, il vint tapoter gentiment au bout de son petit nez.
“Vous êtes intelligente. N’en doutez pas autant. Surtout avec tous les livres qu’il vous reste à lire : votre marge de progression est immense.”
Contrairement à des seigneurs qui ont lu toute leur enfance et qui n’en sont pas plus futés…
“Quant à vos flatteries, elles me touchent. J’espère que ces qualités pourront un jour aider ma famille. Ou d’autres, comme vous, mais je ne suis pas sûr de pouvoir faire autant que vos bras et votre épée. Je ne suis pas de ces nobles qui peuvent influencer l’histoire de leur maisonnée : pour commencer, je ne vais hériter de rien.”
Ce n’était pas un problème pour lui. Aider lui suffisait amplement.
Membre
Il ne savait pas ce qu’il pourrait être… C’était le problème des nobles, ils avaient tellement de possibilités qu’ils ne savaient pas ce qu’ils pouvaient être. Le calcul était très amusant ! Ils avaient tellement de possibilités, qu’ils ne savaient plus que choisir ! Vraiment plus ! Pour ma part, je savais depuis le début que je serais surtout une combattante, il n’y avait que cela dans lequel j’étais douée. Enfin, assez douée pour attirer l’œil du chevalier Garlan. Mais c’était autre chose ! N’est-ce pas ? Nous n’allions pas en parler, ce n’était pas moi qui cherchais ma voie ! Mais bien lui ! Alors j’entrepris de lui donner quelques-unes de ses qualités ! Et il toucha mon nez. Je me reculai un peu en louchant sur ce doigt braqué sur mon nez.
« Je suis mortellement sérieuse gente dame ! Aussi bien sur vous que sur moi. »
Et je remuai le nez à ses mots. Oui, il me restait quelques dizaines de milliers de livres ! Et seulement peut-être quelques dizaines d’années de vie ! Qu’est-ce que j’étais donc censée faire ? Vraiment ! Ma marge de progression était immense… vraiment ! Il ne venait pas d’insinuer que j’étais bête ? Non ! Pas vraiment. On allait éviter de dire cela.
« Le problème, c’est qu’au vu de ma vitesse de lecture… je serais morte avant d’avoir lu un millième de tout ces ouvrages ! »
Vraiment ! C’était compliqué… Mais au moins nous avions évité de parler du tournoi. On avait quitté donc ce terrain très glissant. Je ne voulais pas évoquer tout cela, même avec lui. Uniquement avec Dame Cersei ou Félicité ou même Qyburn. Mais c’était largement assez à mes yeux. Est-ce que ses capacités pourraient aider sa famille J’en étais presque sûre ! Véritablement !
« L’héritage n’est pas tout. Vous avez une tête, vous savez soigner. Qu’est-ce qui vous empêche de… je ne sais… faire des bonnes œuvres au nom de votre famille ? Vous n’êtes pas héritier, pas guerrier… Mais vous voulez voir le monde, alors pourquoi ne pas le faire en soignant et en aidant la population ? D’un point de vue politique cela permettrait à votre famille de gagner une meilleure réputation ! Il… Il y a plein de choses à faire ! »
Enfin je crois.
« Il y a des gamins des rues, des orphelins du peuple… qui ont besoin d’aide et qui ont beaucoup de choses à apporter. »
Il fallait juste les aider…
- Valarr:
Membre
Prudence roula des yeux sans chercher à faire dans la retenue cette fois. Il ne comprenait toujours pas le manque de confiance en elle de la jeune femme quand ils parlaient de lecture. Elle apprenait à lire… ce qui était déjà beaucoup plus que la grande majorité de la population des Sept Couronnes. Elle avait commencé bien plus tard que la plupart des nobles, évidemment qu’elle avait encore des progrès à faire, mais la vitesse ne faisait pas tout, bien au contraire.
Il avait déjà vu qu’elle était parfaitement capable de lire un livre sur un sujet très éloigné de ses intérêts et qu’elle en tirait les conclusions qu’elle voulait avant de les appliquer à la réalité. Ce n’est pas parce que ça concernait les fleurs que ce n’était rien.
“Votre vitesse de lecture va aller en s’améliorant. Plus on lit, plus on lit vite. Je peux vous le garantir.”
Mais le jeune Celtigar savait qu’il n’allait sans doute pas la faire changer d’avis là-dessus, elle insistait beaucoup.
Il préférait largement écouter ce qu’elle avait à dire sur ce qu’il pourrait bien faire pour sa famille. La suggestion n’était pas dénuée d’intérêt, mais elle en révélait beaucoup sur Sacha et ses priorités. Un sourire tendre étira progressivement les lèvres du jeune homme, à mesure qu’il comprenait ce qu’elle voulait dire.
Des orphelins du peuple qui n’attendaient qu’une aide de leur part…
“Oui.” murmura-t-il. “Je ne doute pas qu’il y ait beaucoup de talent qui se cachent dans nos rues.”
Après tout, Septon Barth, l’une des meilleures Main du Roi qui ait gouverné les Sept Couronnes, était issu du commun. Pourtant, les hommes qui avaient suppléés au Roi depuis l’illustre septon avaient presque tous été sélectionnés dans les rangs de la noblesse. Mais au-delà de ce simple fait : il serait en effet bénéfique à la réputation de sa famille si elle se mettait à aider les miséreux de ses terres. Mais cela demanderait des investissements conséquents.
Cela dit, Prudence avait étudié la trésorerie en rentrant de la Citadelle. Il y avait passé des années à apprendre comment aider un seigneur à gérer les comptes de son château et de son domaine. Sur ce point précis, il savait qu’il pouvait aider les Celtigar, si Vaemond acceptait bien sûr, mais pourquoi son cousin se priverait-il d’une pareille aubaine. Restait à le convaincre d’en faire quelque chose d’autre que de l’investissement pour la famille Celtigar…
“A ma petite échelle, je ferais déjà ce que je peux pour aider ceux qui en ont besoin.” promit-il, les yeux plongés dans ceux de Sacha. “Et si j’obtiens plus, que ce soit de ma famille ou d’ailleurs, je n’oublierais pas d’investir pour ces enfants du peuple qui en ont tant besoin. Vous avez raison.”
C’était un objectif noble. Mais plus encore que ça, c’était un objectif qu’il estimait réalisable. Avec quelques calculs, un peu d’investissement et beaucoup de travail… L’objectif d’une vie potentiellement, mais justement, Prudence venait de récupérer la sienne.
Son regard s’alluma progressivement alors que son esprit paraissait ailleurs. Soudain, les pupilles lavandes revinrent vers Sacha. Le jeune homme glissa sur le banc, tout près d’elle.
“Merci, Sacha.”
Membre
Je haussais les épaules à ses mots. Sans aucun doute que la vitesse de lecture allait en s’améliorant, cela demandait juste des heures et des heures de travail que je n’étais pas tout à fait sûre de vouloir investir dedans ! Surtout pour des progrès dont je n’arrivais pas à jauger l’avancement aussi facilement qu’à l’épée. C’était très exaspérant pour moi de ne pas pouvoir lire aussi vite que les autres et surtout de buter en lecture dessus. Dame Cersei et Félicité avaient beau dire aussi que je faisais des progrès, ce n’était jamais assez pour moi. Parce que je voyais toujours ce fossé entre nous et que le combler prenait tellement de temps ! Pourtant j’avais lu autant que possible durant cinq ans. Après la mort de Mel, mais ce n’était pas assez pour être meilleure. Alors je lui offris une réponse des plus neutres.
« Je vous crois sur parole. »
Peut-être que lui ne se rendait pas compte ? C’était possible aussi. Mais il me demanda quoi faire de sa vie… Alors j’entrepris de lui offrir une réponse. Une petite réponse, sans doute portée par ce que j’avais connu. Le peuple. Je voulais que le peuple soit en sécurité et en bonne santé. Alors pourquoi ne pas le pousser à en prendre soin. Enfin, s’il en avait envie bien sûr ! Je ne pouvais le forcer mais au moins l’inciter. Seulement, je le voyais réellement faire cela. Lui qui se plaignait que les mestres ne servaient que les nobles, peut-être pourrait-il faire ce travail ? Peut-être pourrait-il lui aider le peuple ! Une autre idée me vient, cependant il m’empêcha involontairement de la dire.
« L’ingéniosité des enfants livrés à eux-mêmes leur permet de survivre. »
Sans intelligence, c’était la mort. Du moins, c’était ce que je pensais. Je souris à ses mots. Heureuse de l’entendre se préoccuper de ceux dont beaucoup ignoraient, volontairement ou non, l’existence.
« Peut-être que vous pourriez… ouvrir comme une école pour eux ? Ou même former d’autres personnes autour de vous pour vous aider à cette tache quand vous aurez une petite réputation autour de vous ! »
Proche ! Trop proche ! Il s’était à nouveau presque collé à moi et je soutiens son regard alors qu’il me faisait ce grand sourire plein d’innocence. Mais cette fois je lui rendis, humant presque légèrement la douce fragrance lavande de ses cheveux.
« Je n’ai rien fait sinon donner un petit coup de coude à votre cerveau pour vous faire voir ce que vous pouviez faire ! »
Je conclus ma phrase par un clin d’œil.
- Valarr:
Membre
Même s’il écoutait toujours Sacha, ses mots résonnaient plus lointains dans l’esprit du jeune homme. Ses iris lavandes restaient fixés sur la guerrière, mais ses réflexions l’emmenaient déjà beaucoup plus loin. Des idées fusaient, nourries autant par les propositions de Sacha que par les connaissances que Prudence avait accumulé à la Citadelle. Après tout, ce n’était pas parce qu’il était devenu mestre qu’il devait laisser ces années passées à étudier être gâchées. Il y avait des dizaines de choses à faire, et certaines ouvraient bien plus d’opportunité que de simplement aider son cousin dans les comptes de la Maison.
Une école ? Un lieu d’étude qui serait ouvert à d’autres que les futurs mestres. L’idée paraissait un peu folle. Et dangereuse. Le savoir était une arme mais c’était surtout une ressource. Il fallait des années pour former les mestres les plus doués, des décennies pour ceux qui prenaient plus de temps à recevoir leurs maillons. Combien de temps faudrait-il pour former des gamins issus des rues ? Et pour quel résultat ?
Tout cela, il fallait le quantifier. Et calculer ensuite les bénéfices potentiels. Car Prudence savait déjà qu’il ne pourrait jamais se lancer dans une telle entreprise sans y gagner quelque chose en retour. Ce n’était pas ses beaux yeux et son sourire qui allaient lui obtenir quoi que ce soit.
Alors qu’il était resté silencieux pendant un long moment, le jeune homme s’obligea à revenir à la réalité. Il secoua un peu la tête en fermant les paupières. Ses boucles argentées dansèrent quelques instants autour de son visage, puis il rouvrit les yeux sur Sacha.
“Vous avez bien conscience que je n’ai actuellement pas la moindre réputation, n’est-ce pas ? Je suis pour ainsi dire un inconnu à la Cour.”
Au sourire qu’il affichait, ce n’était pas une situation qui déplaisait au jeune homme, il faisait juste un constat. Voilà ce qui arrivait quand on quittait son foyer pendant aussi longtemps. Il lui faudrait des années avant que son nom ne soit connu, et à condition qu’il travaille pour que ce soit le cas.
“Je trouve que la gentillesse est une bonne qualité, mais j’ai appris qu’elle ne servait que rarement à vous donner une réputation.”
Toujours proche de Sacha, il lui jeta un regard en coin, alors que ses lèvres se tordaient en un sourire amusé.
“Néanmoins, je suis comme vous : j’ai une belle marge de progression. Je prendrais vos idées en considération et je ne manquerais pas de vous informer de mes avancements.”
Le sourire et l’éclat dans ses yeux se firent mutin.
“Devrais-je offrir un autre baiser à mon chevalier pour cette idée ? Avant qu’il ne reparte au combat ?”
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Je lui balançais mes idées comme je pouvais balancer des coups à la figure de mes partenaires d'entraînement. Sans aucune délicatesse et aussi vite que possible. Comme ci j'avais peur de les oublier ou d'avoir moins de valeur si je ne les disais pas. Cela semblait plaire à Prudence. Qu'est-ce que j'en avais à faire de ce qui plaisait ou non à l'homme ! Il n'était rien pour moi et moi pour lui ! Alors je ne faisais que dire des évidences pour le pousser à agir ! Il semblait avoir envie et besoin d'attendre beaucoup de chose. L'autorisation. Il attendait l'autorisation pour avancer. C'était triste d'avoir besoin d'une autorisation pour faire quelque chose de bien. Je plissai le nez à ses mots
" Pas de réputation ? Ce n'est qu'une question de lunes si vous vous lancez dans ce projet. Je suis sûre qu'en proposant des partenariats avec des marchands pour leur former des apprentis qui savent lire et écrire en plus de compter ça les intéresseraient. Ils auraient pas à le faire !"
Non c'était sur que la gentillesse n'apportait pas grand-chose il fallait beaucoup de courage et de travail pour avoir une bonne réputation et un seul murmure pouvait tout détruire. C'était ça. La vie à la cours. Je me mordis les joues en esquivant son regard à nouveau. J'inclinai la tête.
" je vous lirais avec plaisir. "
Et son dernier propos me fit bondir sur mes pieds, le visage brûlant de gêne. À quoi pensait-il ?! Nous étions au milieu d'une foule ! Et si lui ne risquait rien moi je risquais de finir avec la réputation d'une putain ! Je secouais la tête.
" En parlant d'épée... Je dois retourner à l'entraînement ! Bonne lecture Messire !"
Je lui fis un signe de main avant de m'incliner brièvement et de presque fuir vers le râtelier pour prendre une arme, remettant au passage mon heaume et d'orienter mes pas vers Gérald qui me toisa. Il était doué et moi aussi. Je soutiens son regard en me mettant en garde, il eut un rire et s'élança vers moi. Il pouvait cogner aussi fort qu'il le voulait, je pourrais endurer. J'étais une putain d'enclume : j'encaissais sans mal et le mieux ? Je rendais les coups avec plus de vitesse que de force. Vas-y cogné Gérald. Je t'aurais même si j'aurais une constellation de bleus après.
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Sacha semblait penser que Prudence pouvait faire beaucoup de chose. C’était flatteur, mais il était très loin de pouvoir prendre des décisions pour sa maison. Hors, les idées qu’elle proposait demandait des fonds qu’il n’avait pas. C’était Vaemond Celtigar qui dirigeait la maisonnée et qui pouvait décider de la direction qu’elle prenait. Tout ce que Prudence pouvait espérer faire, c’était le seconder dans cette tâche de son mieux, ce qu’il avait déjà proposé depuis son retour.
Néanmoins, le jeune homme aurait certainement d’autres choses à proposer d’ici peu. Ce serait dommage de ne pas essayer. Un petit rire lui échappa tout de même quand Sacha suggéra qu’il ne lui faudrait que quelques lunes pour se forger une réputation. Ce n’était pas du tout l’impression qu’il avait en étudiant un peu l’histoire des maisons nobles de Westeros, mais il appréciait qu’elle place autant de confiance en lui.
Il se promit à lui-même d’essayer et il promit à la jeune femme de la tenir au courant. C’était la moindre des choses après les idées qu’elle venait de lui donner.
Prudence savait cependant que cette conversation ne pouvait s’éterniser longtemps. Sacha n’avait que peu de temps pour s’entraîner, alors il se doutait qu’elle n’allait pas tarder à y retourner. Il ne s’attendait cependant pas à ce que ce soit sa remarque amusée sur un baiser qui la fasse bondir comme ça. Il la vit soudainement se dresser devant lui, les joues rouges, et s’incliner avant de filer aussi vite que possible vers son râtelier.
“Bonne chance pour la suite de l’entraînement !” lança-t-il alors qu’elle s’éloignait déjà.
Il fit de son mieux pour étouffer le rire que la situation lui arracha. La grande guerrière pouvait faire la maline souvent mais elle rougissait toujours aux mentions des chansons et poèmes. Que ce soit lui, pourtant loin d’être impressionnant, qui la faisait rougir comme ça ne rendait tout ça que plus amusant encore.
Prudence se redressa à son tour pour revenir à son poste d’observation habituel. Quelques regards le suivirent, mais lui n’avait d’yeux que pour le combat qui reprenait déjà. Comme souvent, il fut surpris de la violence des coups mais, surtout, de la vitesse à laquelle Sacha reprit un rythme aussi violent. Tantôt rougissante et volontaire pour aider les enfants des rues, tantôt une brute qui se dépassait à l’entraînement.
Cela aussi, ça devait être la nature des chevaliers…