When the sun begins to rise (Jayne)

When the sun begins to rise
Sylvenna & @Jayne Labriaux

I broke a glass, I tripped and fell, I told secrets I shouldn't tell, I stumbled over all my words, I made it weird, I made it worse. Each time I step outside, it's social suicide

Elle avait été triste des adieux à Salrivage, promettant une correspondance assidue à sa soeur, un comportement exemplaire à sa mère et l'assurance de visite régulière au reste des siens. Mais maintenant qu'elle se trouvait à Lancehélion, le léger coup que son coeur avait ressenti en passant le portail de Salrivage avait disparu. Alvar et elle avaient trouvé le temps d'assurer leur bonne arrivée dans le chaos de leur installation et Sylvenna avait eut à convaincre Dyanna à peine ses robes rangées dans l'armoire. Après quarante-huit heures d'intense préparation, la jeune Gargalen avait enfin le loisir de pouvoir profiter de sa nouvelle vie. Elle avait déjeuné avec Alvar ce matin là, le questionnant sur son retour à Salrivage d'ici quelques semaines, elle lui avait arraché une moue gênée lorsqu'elle avait mentionnée l'opportunité de passer du temps avec sa toute nouvelle fiancée. Le sérieux de la cadette s'était alors envolé dans des éclats de rire qui lui avait valut d'être pourchassée à travers la pièce avant qu'elle ne parvienne à fuir par une fenêtre donnant sur un balcon ouvert sur un petit jardin. Première entorse à la promesse faite à sa mère, songea Sylvenna qui savait combien cela insupportait Nymella Jordayne de voir sa fille grimper les murets et se faufiler par les ouvertures qui n'étaient, de toute évidence, pas prévu à cet effet. Elle songea que si sa nouvelle protectrice était aussi sévère et à cheval sur l'éducation que ne l'était sa mère, son séjour à Lancehélion serait, au mieux, pénible et, au pire, angoissant. Mais elle subirait la rudesse de Dyanna bien assez tôt et oubliant le poids des tenues brodées d'or et de perle, les voiles de tissus précieux et tout ce qui entrait dans la panoplie de la parfaite petite noble, elle préféra déambuler dans le couloir dans la simple tenue qu'elle portait jusqu'alors : un salwar vert d'eau qui la laissait libre de ses mouvements et qui était assez ample pour ne pas coller à sa peau avec la chaleur. Elle tacha toutefois de ne pas déambuler dans les parties les plus publiques du palais, craignant qu'une lettre outrée de sa mère n'arrive par le premier corbeau lorsqu'Alvar, Dyanna ou elle ne savait quel délateur, l'ait dénoncé. Oh, bien sur elle aurait pu retourner se changer, mais elle savait que sa journée ne manquerait pas d'être longue et elle ne pouvait renier son envie de profiter de quelques instants de tranquillité avant de devoir prouver à Nymor qu'il avait eut raison de la faire venir.

Accoudée contre la balustrade, elle profitait d'une légère brise lorsque des bruits attirèrent sont attention vers le rez-de-jardin où Dorea et ses soeurs se trouvait. Elles ne s'étaient revues depuis la visite des Gargalen, à l'occasion de la venue du roi des Iles de Fer, et, avant cela, de leur retour de Lys. Avec un petit cri, Sylvenna révéla sa présence, dévalant les escaliers pour rejoindre l'aspic dans la courette et l'étreindre avec la force et la joie des amies qui se retrouvent. Rappelée à ses occupation par Loreza, Dorea finit par s'éclipser mais non sans la promesse qu'elles se retrouveraient plus tard pour discuter plus au calme. Décidément, songea la jeune femme, que de promesse depuis quelques temps. Elle allait se rendre à l'évidence qu'il était également temps pour elle de retrouver Alvar avant de rejoindre Nymor quand elle aperçut un autre visage familier. L'engouement qui l'avait étreint lorsqu'elle avait vu Dorea retrouva son intensité tandis qu'elle remontait les escaliers quatre à quatre aussi silencieusement qu'elle le pouvait, surgissant dans le dos de sa victime alors que cette dernier tournait sur les couloirs couvert de cette aile. « Halte inconnue, déclinez votre identité. » caricatura la musicienne en forçant sur sa voix pour l'aggraver tandis que ses bras se refermait autour de Jayne. « Quel Gargalen êtes-vous venue voir, Lady Labriaux ? Serait-ce moi ? Ou m'as-tu déjà oublié pour les beaux yeux d'Alvar. » ajouta-t-elle en gloussant. Qu'il était bon de revoir ses amies ! Qu'il était bon de retrouver la présence de ceux qu'elle ne voyait que trop peu dans ce quotidien de benjamine de Salrivage.

When the sun begins to rise
Sylvenna & @Jayne Labriaux

I broke a glass, I tripped and fell, I told secrets I shouldn't tell, I stumbled over all my words, I made it weird, I made it worse. Each time I step outside, it's social suicide

Un calme régnait, la danseuse du sable se trouvait face à sa tante, qui semblait subjuguée par des livres de comptes. Faisant rouler des fruits entre ses doigts, elle trouvait ce silence étrange. À Ergcru, c'était des moments d'échanges ou chacun venait de se retrouver après une nuit de sommeil et surtout avant de partir vaquer à ses occupations de la journée. Mais Alyse semblait apprécier le calme durant les premières heures. Mangeant un fruit, puis un autre, elle ne quittait pas sa tante du regard, attendant un seul mot, mais le seul qui vint, ce fut pour lui souhaiter une bonne journée. Jayne se leva d'un bond, il fallait croire qu'elle avait quartier libre. Sourire aux lèvres, beaucoup d'idées d'occupation se bousculait dans son esprit. Elle aurait adoré aller à Bourg-cabane, voir cette famille d'orphelins de la sang verte qui l'avait conduite à Lys et avec qui, elle s'était liée d'amitié, surtout de leur fille Ayara. Pouvoir danser, se sentir libre. Puis, d'un coup, elle réalisa que le plus important pour elle à ce moment précis était de la retrouver elle. Des lunes qu'elles ne s'étaient pas revues, des lunes qu'elle n'avait pas entendu son rire, leurs échanges faits de légèreté. Sylvenna était arrivée à Lancéhelion depuis peu. Sa tante lui avait demandé de ne pas aller la déranger pendant qu'elle s'installait. Par principe, elle aurait pu en avoir que faire, mais elle avait aussi appris la présence d'Alvar et cela avait freiné son entrain. Il était son fiancé à présent et la Hyène ne savait pas forcément comment se comporter avec lui. Quoi lui dire ? Est-ce que leur relation allait changer ? Elle l'appréciait, vraiment, mais il était à son esprit le frère de bonne compagnie de Sylvenna, maintenant l'idée que ça soit son futur époux troublait son esprit. Sauf que deux jours, c'était déjà une éternité et il était temps qu'elle attrape la musicienne dans ses bras et retrouver ce lien si précieux qui s'était construit à Lys.

Se précipitant, la hâte de la retrouver se faisait la plus forte. S'évertuant à saluer, tout ceux qui pouvait croiser sa route, très vite, elle oublia les convenances. Son but précis n'était pas de se montrer courtoise, mais bien de retrouver son amie. Alors qu'elle avançait, Jayne se retrouvait perdue. Le serviteur lui avait bien expliqué le lieu ou résidait Sylvenna, mais par rapport à ses propres quartiers chez sa tante, cela semblait être à l'autre bout du palais. C'était bien sa veine. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas les pas discrets d'une personne derrière elle.

« Halte inconnue, déclinez votre identité. »

D'un sursaut, elle se retrouva dans les bras de son amie. La meilleure surprise qu'elle puisse avoir. Plus la peine de chercher, c'est Sylvenna qui l'avait trouvé.

« Quel Gargalen êtes-vous venue voir, Lady Labriaux ? Serait-ce moi ? Ou m'as-tu déjà oublié pour les beaux yeux d'Alvar. » 

Prenant un air très sérieux, toute en entourant elle-même ses bras autour de la Gargalen, elle leva haut le menton et répondit :

- Comment pourrais-je à présent me passer de mon fiancé ? Qui êtes-vous d'ailleurs ?

Son regard faussement interrogateur prit très vite des teintes de joie. S'éloignant de son étreinte, elle lui attrapa les mains et commença à tourner sur place, telle une ronde qui ne se terminerait jamais.

- Dites-moi ma chère qu'avez vous de prévus pour la prochaine heure ? J'ai besoin de me rafraîchir la mémoire en passant du temps en votre compagnie !

When the sun begins to rise
Sylvenna & @Jayne Labriaux

I broke a glass, I tripped and fell, I told secrets I shouldn't tell, I stumbled over all my words, I made it weird, I made it worse. Each time I step outside, it's social suicide

Par moment, Sylvenna peinait à se souvenir de son existence avant Lys, des amies qu'elle avait pu avoir, des relations enfantine qu'elle avait pu nouer. Lys avait été une période si lourde, si tendue, qu'elle avait profondément transformé la jeune femme, à l'aube de l'adolescence. Ainsi, elle avait le sentiment que, par moment, tout ce qui avait été son existence avant de monter dans ce bateau vers Tyrosh, n'était que les cendres d'une vie qui n'avait jamais été sienne, telles les réminiscences d'un livre lu dans les affres d'un sommeil qui s'imposait à l'esprit. Des camarades d'enfance, Sylvenna Gargalen en avait eut comme tout petit noble qui se respecte, mais les amitiés nées à Lys étaient d'une nature bien différente. : ils avaient partagé tant de peur, de regret, d'abandon, tant de découverte, de soulagement et de joie. Nul ne pouvait concurrencer ceux avec qui l'on partageait tant, nul ne pouvait comprendre ce que "réfugié" pouvait dire avant d'en être. Elle revoyait cette maison de Lys comme si elle l'avait quitté la veille. Elle revoyait ses couloirs ombragés, ouvert sur une cour luxuriante, sur des bassins d'eau turquoise appelant à la baignade. Elle sentait les odeurs sucrés du marché voisin, la mélodie des luth s'élevant à mesure que le soleil déclinait sur la cité, la brise marine qui apportait les embruns iodés si familiers à la fille de Salrivage. Au milieu de cet océan de nouveautés autant enivrantes que terrifiantes, Sylvenna avait rencontré ses amies d'aujourd'hui, celles avec qui elle se sentait plus liées que jamais comme Jayne, de la maison Labriaux ou Dorea, la douce aspic des sables. Sans doute était-ce cette nouvelle séparation, lorsqu'elles avaient retrouvé Dorne, qui avait plongé la benjamine Gargalen dans une telle colère : après avoir été séparée des siens pendant si longtemps, subir de nouveau une telle rupture avait été douloureux et quoi que Dorne ne fut pas aussi vaste que le continent tout entier, elle n'avait de raison de quitter Salrivage pour de simples visites de courtoisie. La séparation avait été difficile et les Gargalen en avaient fait les frais.  « Vos mots me blessent ma dame. Dire que je pensais que nous avions une relation si privilégiée. » Ses mots, faussement heurtés, ne trouvaient nul appuit dans l'air goguenard qui se dessina sur son visage : le regard pétillant, la moue presque provocatrice, rien n'indiquait qu'elle pense une once de ce qu'elle avait bien pu dire. Le sourire en coin s'acheva en éclat de rire tandis qu'elle resserrait l'étreinte autour de la Labriaux, un sentiment de plénitude s'installant dans son être. Oh bien sur, Salrivage lui manquait, tout comme ses parents, sa soeur ou ser Tobin. Mais à Salrivage, elle demeurait la petite fille, comme si elle avait cessé de grandir soudainement, comme si sa vie s'était arrêté le jour où Alvar et elle avaient pris la route de Lancehélion avant de l'envoyer à Lys. Ici, au palais, elle se sentait plus adulte, plus femme, plus ... Tout ce qu'Ellaria avait pu lui enseigner durant leur séjour et cela lui plaisait.

La nouvelle des fiançailles d'Alvar était arrivée comme une surprise dans le quotidien de la jeune femme : troisième enfant du couple, le jeune homme semblait bien loin de la ligne de succession jusqu'à récemment et ses noces n'avaient guère été un sujet discuté ces dernières années. Mais tandis que le couple de l'héritière ne parvenait à donner naissance à un enfant, et alors que Nymor ne pouvait plus prétendre à quoi que ce soit maintenant qu'il était marié à la princesse Arianne, c'était naturellement que les regards s'étaient posé sur Alvar, héritier en seconde place. Si Daria et Tobin ne parvenaient à concevoir, alors ce serait à Alvar de prendre la succession de sa soeur et soudainement, le jeune Gargalen devenait un parti sur lequel on pouvait miser. C'était la maison Labriaux qui avait emporté le gros lot lorsque Lord Tremond avait annoncé les fiançailles de son plus jeune fils avec Jayne. Sylvenna n'avait, elle, pas vraiment sut comment aborder la nouvelle : il y avait un tas de sentiments contradictoires qui se mêlaient dans sa tête. La jalousie de partager son amie avec son frère, l'excitation de savoir que par ce mariage, elles seraient soeurs, la crainte de se voir oubliée face à Alvar, le ravissement d'imaginer cette nouvelle famille qui se construirait. Elle essayait d'oublier que son propre mariage la conduirait loin de Salrivage, d'Alvar, de Jayne et de tout ce qui la réjouissait, elle ne se sentait pas prête à songer à cela, pas maintenant qu'elle avait le sentiment d'échapper à une destinée de poulinière. La Gargalen retint l'envie de tapoter dans ses mains sous l'action d'un certain emportement. En lieu et place de son enfantine réaction, elle se contenta de glisser son bras contre celui de la Labriaux, accrochant leur coude. « Tout le temps du monde ... Dyanna m'a laissé jusqu'au coucher du soleil pour faire ce qu'il me plaisait. Je me demande quelle mouche l'a piqué, cela ne lui ressemble pas d'être si ... Agréable. » Elle se savait injuste. Au moins aussi injuste que Dyanna pouvait l'être certains jours quoi que Sylvenna avait conscience que sans son parrainage, elle serait sans doute encore en train de compter les coquillages sur la plage jouxtant son palais natal. « Je suis contente d'avoir pu venir à Lancehélion ... Je m'ennuyais seule à Salrivage. Et maintenant nous sommes là ... Nous avons Dorea ... La ville n'est pas prête ! » Un léger gloussement s'échappa des lèvres de la jeune fille : l'idée de retrouver ses camarades de Lys, cette seconde famille qu'elle avait du quitter en rentrant à Dorne, la mettait dans un état d'excitation qui rendait les entrainements avec Dyanna particulièrement long, la laissant seulement désireuse de retrouver ce temps passé.