Le Deal du moment :
Manette DualSense PS5 édition limitée ...
Voir le deal


A pauvres gens enfants sont richesse [Avec Aladore]

2 participants
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
A pauvres gens enfants sont richesse [Avec Aladore] 0783fa1cb1be9b2ea20cc8c2320fa93349a95a4f
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1793
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
A pauvres gens enfants sont richesse
Darkdell | An 310, lune 6, semaine 2

Une journée de plus s’était écoulée, paisiblement, doucement à Darkdell. Loin de Villevieille et de Hautjardin, l’endroit aurait pu paraître hors du temps. Les tâches s’y succédaient, réglées comme sur du papier à musique. Ce léger tumulte, toute cette vie s’était apaisée alors que le soleil déclinait. Les bougies étaient un luxe que peu pouvaient s’offrir. Même la dame des lieux s’était presque arraché les cheveux au cours de l’hiver précédent pour s’en procurer à un prix raisonnable. Si la belle saison rallongeaient les jours, il venait toujours ce moment où tout s’endormait, du ciel aux bêtes en passant les Hommes. Alors que Melior traversait le couloir menant jusqu’à ses appartements, on mouchait quelques torches. Une chandelle déjà bien entamée reposait sur son bougeoir, au creux de sa main. Un petit luxe qu’elle se permettait pour ce soir. Il y avait de ces confessions qui se faisaient mieux à la lueur des bougies.


Melior s’en revenait d’avoir bordé leurs enfants, s’assurant que tout irait bien, que cela soit pour les siens ou ceux qui vivaient ici sous sa protection. Elle les aimait, ces petites Vouivres, ces oisillons d’autres nids. Leurs rémiges grandissaient de plus en plus, alors que le temps filait. Bientôt, ils seraient capables de voler. Certaines questions finissaient immanquablement par se poser, de même que certains problèmes. A chaque enfant les siens, à chaque adulte le devoir de les régler. C’était pour cette raison que la Vouyvère chassait le sommeil encore un peu. A son grand désarroi, Aladore et elle ne s’étaient que peu croisés. Aussi n’avaient-ils pas eu la possibilité de discourir à ce sujet. Jusqu’à présent, tout du moins.


« Je suis bien désolée de devoir nous voler quelques heures de sommeil ainsi. avoua Melior, contrite, en s’asseyant dans leur lit. Les journées sont décidément bien trop courtes pour les desseins que les Sept ont pour nous, cher amour. »


Les cultures accaparaient tout son temps. Quant à Aladore, l’écuyage d’Orryn pouvait se révéler fort mouvementé selon les jours. La Vouivre avait mis son comportement sur la venue au monde de son frère cadet. Bertram avait montré un comportement semblable lorsque ses sœurs étaient venues au monde. Si la situation avait fini par s’apaiser, Melior ne pouvait s’empêcher de nourrir quelques doutes concernant Orryn et Gawen. La distance ne plaidait pas en faveur d’un franc apaisement. En attendant, le jeune Graceford faisait souvent parler de lui pour des raisons peu enviables. Avec les autres enfants, la situation pouvait rapidement devenir tendue. Ils avaient tous leur caractère et leurs aspirations qu’il fallait coordonner.


« Melessa nous a envoyé de ses nouvelles. reprit la Vouivre, débutant ainsi sur une note qui se voulait optimiste. Lady Alyce apprécie grandement sa présence, je ne peux que m’en réjouir. Cet accord était peu conventionnel mais force est de constater qu’il fonctionne pour le mieux. Tenez, lisez donc. »


Melior tendit la main en direction de sa table de chevet, attrapant le feuillet qui s’y trouvait avant de le tendre à son époux. Leur fille y parlait de sa vie à Sacrelieu, des personnes qu’elle avait pu rencontrer dernièrement, des tâches qu’elle effectuait auprès de sa mentor également. Et bien sûr, elle demandait de leurs nouvelles, comme à chaque fois. Une autre lettre était destinée à Rhea, que sa mère n’avait pas manqué de lui remettre. Si elle avait toujours fait en sorte que ses filles soient deux individus au-delà de leur gémellité, elle savait ce lien important et ne pouvait empêcher Rhea et Melessa de l’entretenir.


« Bertram est toujours plus succinct que sa sœur. remarqua Melior, comme émue. Il a joint ses mots à ceux de ma tante Rohanne. Je peux vous assurer qu’il se porte pour le mieux. Et dire que dans quelques années, il sera armé chevalier. »


Cette idée était à la fois plaisante et déplaisante. Bertram avait été son premier-né. Il avait toujours eu une place particulière dans son cœur, plus encore depuis qu’il était devenu son héritier. La dame ne savait ce qui l’émouvait réellement. Grandir était le lot de tous les enfants. La distance et l’absence ne l’aidaient pas à y voir plus clair. Toujours est-il que l’avenir de leur fils était tout tracé. Il était le plus clair d’entre tous, là où sa fratrie, son cousin et sa cousine étaient plus flous.


« Il me tarde de le retrouver. confessa la Vouyvère. Fort heureusement, nous avons fort à faire pour occuper nos pensées et nos journées. Comment se déroule l’entraînement d’Orryn ? »


Mieux valait poursuivre sur le point le plus épineux. Melior ne savait comment s’y prendre avec cet enfant. Il n’était pas mauvais, aucun enfant ne l’était. Non, c’était autre chose. Il avait hérité du caractère de son père, c’était une certitude. Peut-être souffrait-il de l’absence de sa famille. Après trois années, cela ne serait pas le plus surprenant. S’il y avait autre chose, Aladore était le mieux placé pour le savoir et la renseigner. Ensemble, ils trouveraient une solution. Comme à chaque fois.

DRACARYS
@Aladore Costayne |  #cc6666


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

Informations
A pauvres gens enfants sont richesse [Avec Aladore] 42e3f08c87a247575ce9e3ac983c25c2b7ab6d63
Ft : Daniel Radcliffe
Multi-Compte : Ashter Yarwyck - Lyanna Mormont - Catelyn Grafton - Oberyn Martell - Alyria Targaryen - Stannis Baratheon - Galladon Oldflowers
Messages : 558
Date d'inscription : 02/09/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
À pauvres gens enfants sont richesse
Darkdell | An 306, lune 10, semaine 2

Le quotidien à Darkdell était des plus merveilleux pour Aladore. Il était un homme heureux et tous ceux qui le croisaient pouvaient en témoigner. Sourire aux lèvres, pas assurés, il se rendait tous les jours aux écuries où se trouvaient le cerf blanc qu’il avait sauvé il y a des années, désormais accompagné d’une biche que Melior lui avait offert pour leurs quinze ans de mariage. Avec le jeune palefrenier, l’époux de la seigneuresse s’occupait régulièrement des deux animaux, tentant de les apprivoiser toujours plus, de les dompter et, bien que ce soit toujours vain, de monter le cerf. Mais le fourbe cervidé ne se laissait toujours pas faire et envoyait rapidement Aladore dans la boue, ce qui avait tendance à faire rire le palefrenier et son fils, surtout, qui les accompagnait parfois. Il n’en prenait pas pour autant la mouche. Il savait que cette tâche serait bien compliquée et n’était pas sûr d’y arriver. Les animaux avaient une espérance de vie beaucoup moins élevée que les hommes. Il en était conscient. Parfois, il emmenait Rhea avec lui et elle caressait la biche tandis qu’il tentait inlassablement de monter le cerf, passant parfois du rire aux larmes, de la détermination à la frustration, du calme à la colère. Une fois, il avait tapé le pied dans un seau qui fit peur à l’animal. Il avait passé la journée à le chercher lui-même avec quelques hommes. Le cerf s’était enfui à l’endroit où Aladore l’avait récupéré, aux abords des terres Vouyvère. Seul, il s’était approché, baissant le regard, laissant couler quelques larmes, présentant ses excuses au cerf pour cette frayeur. Là, une chose improbable se passa, une chose dont Aladore se souviendra toute sa vie et qui n’a eu lieu que pour lui. L’animal s’avança près de lui et posa son museau sur l’épaule du chevalier, comme pour le consoler. Ils restèrent là, pendant des heures, comme les deux amis qu’ils étaient depuis toutes ces années. Ils revinrent tous deux à Darkdell. Quelques jours plus tard, cette fois accompagné de son écuyer Orryn, le fils de sa cousine Alyce Graceford, Aladore retenta de monter le cerf. Contre toute attente, l’animal se laissa faire et le chevalier se retrouva alors sur le dos du cerf blanc, fier, caressant l’animal et opérant quelques pas. Rentrant au château tout content, Aladore n’avait qu’une hâte, raconter ses aventures du jour à son épouse.

Malheureusement pour le chevalier, le quotidien du couple avait grandement évolué depuis la fin de la guerre. Aladore était devenu mentor de l’héritier de Sacrelieu, Orryn. Il ne pouvait, là encore, qu’être fier de se voir confier l’instruction martiale du jeune garçon, gage d’une confiance en ses capacités de chevalier. Andrew lui-même était fier de son ancien élève, qu’il avait pu voir grandir et évoluer ces dernières années. De son côté, en plus de son quotidien de seigneuresse, Melior était une mère à temps plein, devant s’occuper de Rhea et Gillian mais également de ses neveux et nièces, présents à Darkdell depuis la chute de Bandallon. Le couple n’avait donc que peu de moments ensemble et lorsque venait l’heure du coucher, ils étaient là bien trop fatigués par la journée. Soit Aladore dormait déjà, soit Melior se couchait plus tard que lui. Quoiqu’il en soit, le chevalier s’endormait toujours avant son épouse. Ce soir-là, néanmoins, il luttait contre le sommeil, tant bien que mal tandis que l’élue de son cœur l’avait rejoint.

- Je suis là, bien d’accord avec vous, mon amour.

Les journées trop courtes, le temps trop vite. Aucun des deux n’était épargné par les tâches qui les incombaient. Dernièrement, Aladore, homme d’une patience remarquable, ne pouvait nier que l’éducation du jeune Orryn ne se faisait pas sans mal. Le jeune garçon, sans être un casse-cou, était à n’en pas douter un petit perturbateur. Si parfois, cela faisait sourire Aladore, il savait qu’il devait se montrer implacable face à son comportement parfois dépassant les limites. Il y avait énormément d’enfants à Darkdell ces dernières années et tout ce petit monde avait son caractère, ses envies, ses idées qui ne correspondaient pas forcément aux attentes et envies des autres, ni aux exigences du couple seigneurial. Alors qu’il luttait toujours contre le sommeil, la mention de Melessa le fit rouvrir les yeux et il s’assied plus convenablement aux côtés de son épouse.

- À aucun moment, je n’ai douté que notre petite nous rendrait fiers et ferait honneur.

Prenant le parchemin que lui tendit son épouse, Aladore put ainsi lire les mots doux de Melessa pour Sacrelieu, son quotidien auprès de lady Alyce, les rencontres qu’elle avait pu faire. Le chevalier en avait les larmes aux yeux et serra alors le parchemin contre son torse, fermant les yeux pour ravaler quelques larmes. Melessa lui manquait beaucoup, tout comme Bertram qui, comme le disait son épouse, se montrait plus succinct dans les missives qu’il envoyait à ses parents. Il n’avait jamais été un grand bavard et ne le serait probablement jamais. Cela ne ferait pas de lui un moins bon seigneur pour autant. Leurs enfants grandissaient à leur tour et si les années passent pour le couple, les années passent également pour eux. Bertram avait dix-sept ans et était de plus en plus proche de l’adoubement. Même chose pour les jumelles qui allaient bientôt fêter leurs quatorze ans. Sans oublier le tout jeune Gilliam qui venait d’avoir six ans, âge auquel Aladore ne pouvait croire, lui qui le voyait encore porter son fils tout bébé malgré la douleur de ses blessures de guerre.

- Il s’est toujours montré moins expansif que ses sœurs. Il me tarde également de le retrouver, notre grand garçon. Bertram… chevalier… Cela me fait tout drôle.

L’émotion du père de famille laissa ensuite la place au chevalier mentor. C’était là une toute autre affaire et un tout autre sujet.

- Cela dépend des jours mais dans tous les cas, il est clair que ce petit me donne beaucoup à penser et à m’occuper. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si complexe de former un jeune garçon. Je suis à ça de demander à votre oncle si j’ai été aussi désobéissant que peut l’être parfois Orryn.

Aladore se montrait très patient avec le jeune garçon mais forcé de constater qu’il avait en face de lui un sacré petit caractère. Les nouvelles de Sacrelieu arrivant régulièrement, ils avaient tous appris la nouvelle grossesse de lady Alyce. L’enfant était attendu dans quelques lunes et cette nouvelle d’un nouveau frère ou d’une nouvelle sœur n’avait pas semblé faire plaisir à Orryn, l’aîné de la fratrie et déjà frère de Gawen – et de Harys, malheureusement mort-né il y a cinq ans – avec lequel il avait huit ans d’écart.

- Pensez-vous que l’éloignement familial ne lui convienne pas ? D’autant que ma cousine semble poursuivre sa volonté d’agrandir sa descendance. Quoiqu’il en soit, son comportement est parfois compliqué à gérer. Néanmoins, concernant son entraînement en lui-même, il semble bien assimiler ce que je lui enseigne. C’est là mon lot de consolation.

Était-ce là la malédiction des aînés ? Être fils unique sied à bon nombre d’enfants et il est parfois notable que les aînés des fratries auraient préféré l’être. Aladore se demandait ainsi si Orryn n’était pas jaloux de Gawen et de l’enfant à naître à cause de la distance géographique qui le séparait de ses parents. Aladore se souvient que lors de son écuyage, il avait été le garçon le plus heureux du monde, bien loin de ses frères aînés. Mais, il était sans doute plus facile d’être un cadet qu’un aîné dans ce monde.

DRACARYS
Aladore Costayne | #9A7D0A


First to rise.
by wiise
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
A pauvres gens enfants sont richesse [Avec Aladore] 0783fa1cb1be9b2ea20cc8c2320fa93349a95a4f
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1793
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
A pauvres gens enfants sont richesse
Darkdell | An 310, lune 6, semaine 2

D’eux-deux, Aladore avait toujours été le plus sensible. Plusieurs fois, on les avait jugés peu accordés. Il fallait dire qu’ils détonnaient dans les mondanités. Pour autant, jamais Melior n’aurait voulu faire une quelconque apparition au bras d’une autre personne que son époux. Darkdell était leur petit monde, leur demeure. Ici, les moqueries ne lui parvenait même pas. Et si tel était le cas, la Vouire n’aurait pas hésité à les broyer de ses serres. Car Aladore était apprécié de leurs petites gens. Certains le connaissaient depuis ses tendres années et avaient pour lui une sympathique réelle. Il était sa lumière à la fin de la journée, cette touche de joie qu’elle ne s’était jamais réellement permise, sa franchise à part. Telle était la clef de leur bonheur, de leur entente. Qu’ils rient, ces individus qui ne pouvaient se rendre compte de cette si tendre évidence.


« Un jour, nous trouverons une solution. Melior hocha la tête, comme si la chose était déjà entendue. Bertram devenu chevalier, nous pourrons rattraper tout ce temps volé. Voir du pays, voilà qui nous ferait grand bien ! »


Avec la guerre, puis la trêve, cette possibilité s’était envolée. Malgré son rang, la Vouyvère avait toujours été friande des voyages. Avec Aladore, ils avaient longtemps foulé les routes pour le bien des Costayne, puis des Vouyvère. L’Ouest, le Conflans… L’invitation de Lord Ashter, sa tendre amitié avec Lady Celia… Que de bonnes raisons de faire seller son cheval et de reprendre la route ! Qui plus est, Bertram devrait faire ses armes en tant qu’héritier et futur seigneur de Darkdell. Et pour cela, l’absence maternelle semblait plus que nécessaire. Il semblait que leurs enfants parvenaient à un âge où leur épanouissement tenait à leur propre effacement. Bertram et Melessa en faisaient d’ores et déjà l’expérience.


Quant à Rhea, son sort restait encore en suspens. Sans éprouver la moindre envie par rapport  à sa jumelle, il semblait à sa mère qu’elle montrait quelques signes d’ennui. En tant que parents, Aladore et elle-même avaient fait en sorte d’être équitables envers chacun de leurs petits. Melessa fleurissait à Sacrelieu, quant à Rhea, Melior entrevoyait une autre solution. Elle ne s’en était pas encore ouverte à son époux, pesant le pour, le contre. En tant que seigneuresse, les rapports de force étaient inversés dans leur couple. Elle aurait pu prendre cette décision seule mais ne le désirait nullement. Le Conflans, la clef se trouvait peut-être là. Rhea ne manquerait pas d’en apprécier les grands espaces et de trouver des personnes à son goût tout en se confrontant à une région bien différente de la leur. C’était de cette Couronne qu’étaient originaires plusieurs grandes dames que la Vouivre tenait en haute estime. Elles sauraient prendre soin de l’un de ses plus précieux trésors et faire resplendir ce joyau.


« Elle a bon cœur et ne souhaite que bien faire. Elle fera notre fierté et je ne doute pas que Ser Clifford saura lui donner un peu de son caractère. Elle fera des merveilles dans le Bief, si tel est le cas. Melior se tut, se laissant presque tomber contre quelques oreillers. Rhea fera aussi des étincelles, son avenir pourrait se révéler fort surprenant, si vous voulez le fond de ma pensée. »


Un fin sourire se glissa sur les lèvres de Melior, alors qu’Aladore profitait à son tour de cette missive. L’absence de leurs enfants lui pesait, c’était un fait. C’était aussi pour cela que Melior hésitait. Elle hésitait à lui faire part de cette idée, de ce possible départ qui attendait Rhea. Ou même de Gillian, qui ne manquerait pas de devenir écuyer à son tour d’ici quelques années. Si leur foyer n’était pas vide pour autant, ces absences pesaient lourd pour le moral d’Aladore et la Vouyvère le savait. Son cœur de mère et d’épouse parlait avant son devoir de seigneuresse, tant et si bien qu’elle ne savait plus à quel Dieu se vouer dans ses réflexions.


« Et dire qu’à une époque, il tenait dans mes bras. Je pouvais l’enserrer dans mes ailes sans mal. »


Sa lèvre tremblait légèrement. Melior ne se permit pas davantage d’émotion, cependant. Orryn, il leur fallait parler de lui en premier lieu. La situation ne manquerait pas de dégénérer dans le cas contraire. Plongée dans ses pensées, le regard clair de la Vouivre se perdit quelques instants dans le paysage nocturne qui s’écoulait derrière leur fenêtre. Fallait-il qu’Aladore soit plus ferme ? A moins qu’Orryn de ce qu’il pourrait ressentir comme un manque d’attention sur sa personne ? S’ils faisaient en sorte de le traiter comme l’un de leurs enfants, force était de constater que Bertram, Rhea, Melessa et Gillian étaient d’un autre bois.


« Les lumières de mon oncle pourraient nous apporter un nouvel éclairage sur la situation, il est vrai. Melior reporta son regard sur son époux. Je ne puis imaginer qu’Orryn cherche volontairement à éprouver vos nerfs et les miens. Ser Clifford s’est ouvert à moi dans l’une de ses missives. Son fils ne lui écrit que rarement. Je crains que ce petit ait le sentiment d’être délaissé, au-delà d’un caractère somme tout hérité de son paternel. Que pourrions-nous faire de plus pour qu’il se sente à son aise en notre compagnie ? »


Là était le nœud du problème. Orryn n’était pas le premier écuyer à se retrouver loin des siens et à en éprouver une sorte de colère, un sentiment d’injustice peut-être. Le tout était d’apaiser ce sentiment et d’en user avec parcimonie. Car l’écuyer de son époux n’était pas mauvais, Aladore le disait lui-même. Il n’était qu’un enfant, qu’importe l’étiquette de futur chevalier qu’on lui mettait sur le dos. Était-il réellement intéressé par ce monde, qui plus est ? Son père n’avait jamais trouvé son compte avec une épée entre les mains, après tout.


« Faisons-nous fausse route à son sujet ? Peut-être lui faut-il un exutoire ? »

DRACARYS
@Aladore Costayne |  #cc6666


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

Informations
A pauvres gens enfants sont richesse [Avec Aladore] 42e3f08c87a247575ce9e3ac983c25c2b7ab6d63
Ft : Daniel Radcliffe
Multi-Compte : Ashter Yarwyck - Lyanna Mormont - Catelyn Grafton - Oberyn Martell - Alyria Targaryen - Stannis Baratheon - Galladon Oldflowers
Messages : 558
Date d'inscription : 02/09/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
À pauvres gens enfants sont richesse
Darkdell | An 306, lune 10, semaine 2

Les années passent et Aladore se voyait grandir, mûrir, vieillir. C’était une chose inévitable, tout le monde le savait. Certains s’en moquaient, d’autres n’y accordaient aucune importance mais il y avait ceux comme Aladore qui le voyaient et ne pouvaient s’en détacher. Vieillir était un sort naturel et inévitable. Personne ne pouvait arrêter ce processus et il était d’autant plus marquant quand les enfants devenaient adultes. Discutant de leur progéniture, Aladore n’avait pu gérer le flot d’émotion qu’il ressentait à cet instant. Imaginer Bertram chevalier, Rhéa ou Melessa mariées, Gillian grandir encore. Mais voilà, c’était un fait, une réalité, un constat. Leurs enfants gagnaient en âge et entraient petit à petit dans la vie adulte. Bertram avait dix-sept ans désormais et il ne tarderait pas à devenir chevalier. S’il suivait les traces de son père, il deviendrait chevalier à dix-neuf ans, soit dans deux ans. En imaginant cela, Aladore se replongea dans ses propres souvenirs, de lui à dix-neuf, tout jeune, maladroit mais fier d’avoir accompli son écuyage et d’être devenu chevalier. Il ressentirait, sans aucun doute, la même fierté à voir son fils couronné par cet honneur. Les jumelles, quant à elle, allaient avoir quatorze ans, un âge encore bien jeune pour imaginer un mariage mais, à l’image de Melessa, elles étaient en âge de servir une dame, d’être la pupille d’une dame ou encore dame d’atour. C’est l’accord qui avait été conclu avec les Graceford. Aladore prenait le fils de sa cousine, lady Alyce, comme écuyer et cette-dernière prenait Melessa comme pupille. Voilà donc deux ans et demi que Darkdell ne peut plus être témoin des chamailleries des jumelles qui manquaient à Aladore. Enfin, le jeune Gillian avait fêté ses six ans trois lunes plus tôt. Six ans… L’âge de l’écuyage arrivait. À voir ce qu’ils décideraient pour leur dernier-né mais s’il venait à partir, le couple seigneurial se retrouveraient simplement avec Rhea. Voilà une image qu’Aladore redoutait. Se retrouver avec un seul enfant alors qu’il n’y a pas si longtemps, ils étaient entourés de leurs quatre enfants.

- Voyage nous ferait le plus grand bien même si retrouver nos enfants serait déjà un bonheur absolu. Mais je suis d’accord avec vous. L’idée d’un petit périple à travers Westeros, revoir nos amis et connaissances, me ravit tout autant.

Le couple seigneurial avait acquis bon nombre d’amitiés et de connaissances au fil des années. Aladore étant l’émissaire de sa famille natale, il avait rencontré bon nombre de personnes sur le continent. Il en vint alors à s’imaginer un petit tout de Westeros en passant par Trois Tours, retrouver sa mère, passer par Villevieille où se trouvait désormais sa sœur Helicent, puis Hautesterres où une autre de ses sœurs était la mère de l’héritière. Leur périple les mènerait sans doute à Hautjardin pour des retrouvailles familiales avec Galladon Oldflowers. Sacrelieu serait une étape obligatoire, leur permettant de retrouver leur fille Melessa, avant de monter plus au nord vers l’Ouest où les Yarwyck les accueilleraient sans aucun mal à Bulwark. Cela leur ouvrirait la voie vers le Conflans où ils retrouveraient les Ryger. Le Nord n’était guère une région où Aladore aimerait aller d’autant qu’ils n’ont aucune connaissance là-bas et le Val, pour bien d’autres raisons, ne serait pas une destination adéquate. Ils descendraient alors dans la Couronne, sans doute pour se rendre à la capitale afin de revoir la famille royale et notamment la princesse Margaery, chère au cœur du chevalier. L’Orage conclurait leur périple, en imaginant qu’ils aient des connaissances là-bas. Ces terres à l’est du Bief avaient toujours intéressé Aladore qui n’avait eu la chance de les visiter que lors du tournoi de Lestival. Enfin, de retour dans le Bief, une nouvelle occasion serait alors donnée pour se rendre dans différents fiefs familiaux.

- Mes petites filles chéries… si grandes déjà. Je ne peux vous promettre de ne pas m’en faire pour elles. Chaque jour depuis que Melessa est partie, il ne se passe pas un moment où je ne pense pas à elle. Cela me rend parfois triste, parfois heureux.

Si les affinités avec son fils étaient moindres, il n’en était pas la même avec les jumelles. Aladore adorait ses filles et elles adoraient leur père. Elles venaient souvent le voir, enfants, pour du réconfort, des jeux ou bien des discussions qui pouvaient parfois partir bien loin dans l’imagination. Ces dernières années, avant que Melessa ne parte, il les emmenait régulièrement dans les écuries pour s’occuper du cerf et de la biche. Plus récemment, il avait missionné Rhea de s’occuper des deux cygneaux qu’il avait reçu en cadeau pour son anniversaire, de la part de lady Selyse Dunn. Elle s’en occupait très bien pendant qu’il tentait encore l’expérience de monter sur son cerf blanc. Les tentatives n’étaient pas vaines mais cela dépendait de l’envie et l’humeur de l’animal. Quant à la biche, il ne la montait évidemment pas et ne faisait que la sortir aux alentours du château. Les deux cervidés s’étaient habitués à la maison Vouyvère et leur maisonnée ainsi que leurs gens. Jamais, ils n’avaient tenté de fuir et ils étaient facilement à l’écoute d’Aladore. Reportant toute son attention vers son épouse, la discussion se poursuivit sur le jeune Orryn Graceford, petit boute-en-train de neuf ans maintenant. Il appartenait à la génération du roi, les futurs rois, suzerains, seigneurs de Westeros nés au début du nouveau siècle. Ils avaient encore, tous, bien du chemin à faire avant d’espérer pouvoir acquérir de tels titres mais leur statut n’en demeurait pas moins insignifiant. Orryn était l’héritier de Sacrelieu et Aladore avait ainsi une charge supplémentaire, une pression supplémentaire. L’écuyage du jeune garçon lui servirait également d’instruction à son futur rôle. C’est pourquoi l’idée de son épouse était plus que bonne.

- J’irai dans la journée quérir les précieux conseils de mon ancien mentor. Il m’éclairera sûrement, vous avez raison. Quant à ce que nous pourrions faire, je n’en sais rien, ma chère. Je pense faire ce qu’il faut pour que notre relation ne soit pas uniquement chevalier/écuyer. Je le traite comme mon fils mais ce que vous me dites là me fait repenser la chose. Si effectivement, il se sent délaisser par sa famille, peut-être faut-il faire quelque chose de ce côté-là ? Lui trouver un exutoire me semble être une bonne idée. Aussi, j’en ai une autre qui me vient.

Marquant une courte pause, Aladore se leva du lit afin d’aller chercher une coupe qu’il remplit d’eau. Il en servit également une à son épouse, la déposant sur la petite table qui se trouvait non loin de son côté. Revenant s’asseoir au bord du lit, il reprit ainsi, après quelques gorgées rafraichissantes.

- Serait-il possible d’aller visiter Sacrelieu ou bien que nous les invitions chez nous ? De mon côté, je peux, en attendant, tenter de parler au garçon, voir s’il se confie à moi, qu’en pensez-vous ?

Rien n’était plus triste qu’un enfant qui se sente délaissé par ses parents. Aladore en savait quelque chose et il ne voulait absolument pas que le jeune Orryn vive cela. Il ferait alors tout ce qui était en son pouvoir pour épauler le jeune garçon. Car, après tout, dans un écuyage, le chevalier mentor n’était pas simplement un mentor mais également une figure paternelle à laquelle, parfois, le jeune disciple se confiait, se référait, s’identifiait. À cette réflexion, il admettait volontiers qu’Andrew Vouyvère avait été, de loin, un meilleur père que Tommen Costayne.

DRACARYS
Aladore Costayne | #9A7D0A


First to rise.
by wiise
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
A pauvres gens enfants sont richesse [Avec Aladore] 0783fa1cb1be9b2ea20cc8c2320fa93349a95a4f
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1793
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte
100e RP
Time Traveler


   
# 
A pauvres gens enfants sont richesse
Darkdell | An 310, lune 6, semaine 2

Melior avait vu ses frères les quitter, au même titre que sa sœur. Et que dire de Mark, qu’elle n’avait même pas connu ? L’enfance était aussi périlleuse qu’une guerre. A bien des égards, elle était la dernière enfant du seigneur précédent à avoir survécu. Elissa avait connu une mort hautement symbolique à défaut de physique, l’Étranger serait la seule personne à pouvoir discerner son visage désormais. Elle se refusait à la pleurer, pourtant. Le sort des traîtres ne devait pas lui peser sur le cœur. Toujours est-il que la Vouivre voyait cet éloignement de leurs petits avec un peu plus de distance que son époux. Son amour pour eux était immense, bien sûr. Son âme était chaque jour un peu plus vide en leur absence. Pourtant, elle s’évertuait à penser que c’était pour leur bien. Eux aussi méritaient de voir le monde, comme leurs parents en leur temps.

« Cela permettrait à Rhea de respirer également. L’enfermement ne peut que lui déplaire, au-delà de l’absence de Melessa. Les fleurs les plus résistantes sont celles qui affrontent le plus les éléments. La Vouivre marqua une pause. Pourquoi ne pas débuter par le Bief ? Quoi de mieux pour un coup d’essai ? Gillian pourrait nous accompagner, ainsi. Il a l’âge des premières découvertes. »

Un voyage ne s’improvisait pas. Plus encore pour un couple seigneurial. Qui plus est, ils seraient entourés d’enfants. Cela ne déplaisait pas à la Vouyvère. Au-delà de leur permettre de voir d’autres paysages, leur présence était un argument de poids. Ils étaient la preuve que la maison Nègrebar oubliait son passif peu glorieux, que tout finissait par s’arranger.

« Allons, mon cher amour, ne soyez pas si affligé. Melior l’attira à elle, en douceur. N’ayez crainte, son départ pour Sacrelieu n’est qu’une étape. Elle ne quittera pas notre foyer avant que je me sois personnellement assurée qu’elle ait un avenir digne de sa stature. »

Il en irait de même pour Rhea. Melior avait eu la chance de faire un mariage d’amour. Aussi, elle n’imaginait que difficilement le fait d’imposer un époux inconvenant à ses filles. Qu’elles aient au moins la chance d’épouser un ami comblerait son cœur. Elle trouverait un moyen de concilier les besoins de leur famille à cet idéal. Après tout, n’était-ce pas le propre des femmes de son rang d’étonner et de détonner ? De plus, il y avait plus urgent en la personne de Bertram. Lui trouver une épouse capable de l’épauler serait une autre paire de manches. Un couple déséquilibré pouvait aisément faire basculer un fief, au-delà de toute une lignée. Il fallait trouver le juste équilibre entre sentiment et raison, en somme.

« La question mérite réflexion, en effet. Melior remercia son époux d’un hochement de tête avant de prendre sa coupe. Je tâcherai d’évoquer l’idée dans ma prochaine lettre pour Lady Alyce. Sacrelieu a été éprouvé mais je ne doute pas qu’elle sera ravie à l’idée de revoir son fils. La Vouivre prit une gorgée d’eau. Si Orryn se ferme à vous, je tâcherai d’aller lui parler. Peut-être acceptera-t-il de se confier à moi, une amie de sa mère ? »

Aladore avait souffert, lui aussi. Melior le savait. Pour cette raison, entre autre chose, ses rapports avec son beau-père n’avaient pas toujours été apaisés. Il fallait dire qu’elle n’avait jamais été une belle-fille docile, loin de là. Il était touchant de le voir faire en sorte de ne pas répéter les erreurs de son propre père. Orryn avait de la chance et la dame espérait qu’il finirait par s’en rendre compte, qu’il serait heureux ici, au-delà de représenter un signe fort d’alliance entre leurs familles. Tout comme il avait pu être heureux et apprécié à Sacrelieu.

« Ce n’est qu’un moment tempétueux à passer, nous y survivrons. Peut-être qu’Orryn partage votre amour pour les animaux ? Ou pour les oiseaux de proie ? A moins qu’il ne préfère la peinture ou la musique ? Après tout, il reste le fils de Ser Clifford, peut-être a-t-il un intérêt pour les choses de l’art. Les solutions sont nombreuses. A nous de trouver la plus appropriée. »

DRACARYS
@Aladore Costayne |  #cc6666


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#